LIVRE 2005 - page rieuse - Free

tembre 2001 [Voir « Neuf ! Hein ?
Hein ? », p. 610], marque une rupture.
[... On note alors] une involution du
néolibéralisme, privé de légitimité par
l’accroissement de la précarité et des
inégalités sociales, et l’effondrement des
Bourses.
L’exemple d’Israël est emblématique
[Voir « Terror is Real », p. 603] : l’explosion
de la pauvreté et des inégalités
dans les années 1990 sous l’impact des
politiques de libéralisation puis l’éclatement
de la bulle Internet et l’envolée du
chômage ne laissaient d’autre choix aux
élites [locales, pour éviter les mouvements
populaires,] qu’une fuite en avant
sécuritaire et militaire. La peur du
Palestinien cimente seule l’unité des
Israéliens.
Bush aux Etats-Unis ou Raffarin et
Sarkozy chez nous ont [eu] recours au
même artifice éculé mais efficace, consistant
à re-légitimer une domination incertaine
en agitant l’épouvantail de l’ennemi
intérieur et extérieur. » [1]
Nous constatons, comme tant d’autres,
l’ineptie de la très nébuleuse « théorie du
complot » avancée par Bush (et tout ce
qui tourne derrière et autour de lui) pour
expliquer, par une grande conspiration
menée par « Al Qaeda », tant d’évènements
disparates. Conspiration globale
qui justifierait en retour la violence institutionnelle
(police, armée, surveillance)
et privée, partout dans le monde (guerre,
répression).
Ceux qui n’acceptent pas cette ineptie
« complotiste » sont portés à se poser la
question : N’a-t-on pas finalement affaire
à des paranoïaques, fauteurs de
guerre ? Or, le paranoïaque « projette ».
C’est son « mécanisme de défense » de
base : C’est-à-dire qu’il attribue à d’autres
ses désirs plus ou moins inconscients.
« Ils allaient m’attaquer, j’ai bien dû me
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défendre ! ». Et ce sont les autres qui,
attaqués « préventivement » par lui, vont
alors vouloir se défendre. « Ah ! Vous
voyez bien qu’ils m’attaquent ! » dira-t-il.
D’où une belle cohérence.
Il secrète lui-même la violence par laquelle
ils prétend justifier ses propres agressions
« défensives ». D’une certaine
manière, les paranoïaques sont crédibles
: Ils peuvent effectivement annoncer
ce qui adviendra. « Nous allons
devoir acheter plus d'armes. » Mais pour
édicter la répression généralisée, il a
bien fallu sembler la justifier dans les
petites lucarnes du spectacle du monde.
Les attentats (ou aussi bien « l’insécurité
», en attendant le péril sanitaire) font
ça très bien.
Cependant, certains s'interrogent : Fautil
qu’ils soient stupides, ces terroristes,
qui ne se rendent pas compte que, par
le contrecoup sécuritaire à leurs attentats,
ils aggravent le joug quotidien de
ceux qu’ils prétendent pourtant
défendre et libérer ? A quoi ça sert tout
ça ? A qui ça profite ?
Un des principes de base de l'opportunisme
du pouvoir central est que les
conséquences négatives pour les gens
d'une situation restent utiles… aux gouvernants,
puisqu'on peut en récupérer
du pouvoir (répressif) et de l'argent.
Ainsi, pour permettre une justification
du coup de force de l'exécutif, le
désordre social était justement un des