LIVRE 2005 - page rieuse - Free

Louise Michel rapporte de même :
« Comme les gouvernements qui ont
besoin de détourner d'eux l'opinion
publique, l'Empire faisait autour de lui
un bruit continuel ; complots qu'il échafaudait
lui-même ; bombes, données par
des mouchards ; scandales ; crimes
découverts en temps opportun, que
depuis longtemps on connaissait et
tenait en réserve ; ils abondent à certaines
fins de règne ». [5]
Un autre, enfin, s'exprime en termes
mystiques : « Tout l’art de gouverner
revient pour le chef d’Etat à donner à
entendre qu’il est un Yahvé tâchant à
organiser une cité harmonieuse alors
qu’il utilise son serviteur-policier pour
maintenir la disharmonie qui l’a porté au
pouvoir, - cependant que ce serviteurpolicier
lui-même le pousse vers l’établissement
d’un ordre mystiquement pur,
lequel a nom tyrannie, dictature et fascisme,
et participe davantage de Satan
que de Yahvé. » [6]
Le siècle dernier a parfait le dispositif, et
un terreau propice est aujourd’hui prêt à
être massivement fécondé, pour produire
de nombreux "idiots utiles" générant
le climat social qui facilite le retour à
l’ordre totalitaire. « Le terrorisme naît
toujours de la révolte, ultime recours de
ceux que notre société accule au désespoir
et qui n'ont plus la parole. Si la
démocratie, au mépris de ses principes
fondamentaux, leur répond en
déployant des soldats, en soupçonnant
en bloc telle ou telle catégorie, en se lançant
dans la chasse au faciès, d'autres
crises éclateront, d'autres hommes et
d'autres femmes tomberont, et la peur
grandira encore. Ce redoutable cycle du
terrorisme aveugle et de la répression
généralisée » [7], qui se justifient mutuellement,
est mondialement à la mode.
« Tendance ».
[1] : (Guy Debord, « Commentaires sur la société du spectacle
», th. IX, éd. Gérard Lebovici, 1988, pp. 33-34, rééd.
Gallimard, 1992, pp. 32-34, folio, pp. 40-41 : début cité
in Hervé Kempf, « Comment les riches détruisent la planète
», seuil, 1/2007, p. 99 et atttribué à Medhi Belhaj
Kacem, « La psychose française », Galllimard, 2006, p. 40)
[2] : (« De la répression », Internationale Situationniste,
n° 12 p. 98, 9/1969, réed. Fayard, 1997, p. 666)
[3] : (Nicolo Machiavel, « Le prince », XIX, « Eviter le mépris
et la haine », 1532 (1513), http://classiques.uqac.ca/classiques/machiavel_nicolas/le_prince/le_prince.pdf)
[4] : (Maurice Joly, « Dialogue aux enfers entre Machiavel et
Montesquieu », 1865, réed. Allia, 1987, pp. 174, 223-5)
[5] : (Louise Michel, La Commune, cité par Encyclopédie
des Nuisances, n° 10, 2/1987, p. IV)
[6] : (Bernard Thomas, « Les Provocations policières »,
Fayard, 1972, p. 498)
[7] : (Henri Leclerc, « Terrorisme et République », Le
Monde diplomatique, 2/1996, p. 32)
Association de bienfaiteurs : Faisons
table rase pour qu’on crie mieux famine !
« L'emploi d'un peu de logique historique
permettrait de conclure assez vite
que des gens qui manquent de tout sens
historique peuvent [...] être manipulés ;
et même encore plus facilement que
d'autres. Il est aussi plus facile d'amener
à "se repentir" quelqu'un à qui l'on peut
montrer que l'on savait tout, d'avance,
de ce qu'il a cru faire librement. C'est un
effet inévitable des formes organisationnelles
clandestines de type militaire, qu'il
[suffise [1]] d'infiltrer peu de gens en certains
points du réseau pour en faire marcher,
et tomber, beaucoup. » [2]
Car « dans le cas d'un petit groupe terroriste
constitué spontanément, il n'est
rien de plus facile au monde pour les
corps détachés de l'Etat que de s'y infiltrer
et, grâce aux moyens dont ils dispo-
29 L’Empire du bien en général