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cas decommune de b - Unesco

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Réalisée par :<br />

Mlle Peggy Prisca<br />

Contribution à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation<br />

forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées<br />

Aka :<br />

OUOKO YANGOUNZA<br />

Cas <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko<br />

RAPPORT<br />

Sous la Codirection <strong>de</strong> :<br />

Madame Anne OUALLET<br />

Maître <strong>de</strong> conférences en Géographie à l’Université <strong>de</strong> Rennes2<br />

Monsieur George NGASSE<br />

ANNEE ACADEMIQUE: 2009 - 2010<br />

et <strong>de</strong><br />

Maître <strong>de</strong> conférences en Gestion Forestière


Réalisée par :<br />

Mlle Peggy Prisca<br />

Contribution à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation<br />

forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées<br />

Aka :<br />

OUOKO YANGOUNZA<br />

Cas <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko<br />

RAPPORT<br />

Sous la Codirection <strong>de</strong> :<br />

Madame Anne OUALLET<br />

Maître <strong>de</strong> conférences en Géographie à l’Université <strong>de</strong> Rennes2<br />

Monsieur George NGASSE<br />

ANNEE ACADEMIQUE: 2009 - 2010<br />

et <strong>de</strong><br />

Maître <strong>de</strong> conférences en Gestion Forestière


-<br />

i<br />

DEDICACE<br />

Nous dédions ce mémoire à nos parents:<br />

Feu Nicolas Julien OUOKO, qui nous a donné le goût <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s,<br />

‐ Anne Marie YAKOY pour son soutien moral.


ii<br />

REMERCIEMENTS<br />

Nous voulons remercier la Comité Internationale <strong>de</strong> l’UNESCO.<br />

Le Gouvernement centrafricain.<br />

Le Secrétaire Général <strong>de</strong> la Comité Nationale <strong>de</strong> l’<strong>Unesco</strong>.<br />

Le Secrétaire Général <strong>de</strong> MAB UNESCO <strong>de</strong> Centrafrique.<br />

A travers ce mémoire, nous voulons adresser notre profon<strong>de</strong> reconnaissance et nos<br />

remerciements à notre Directeur, en la personne <strong>de</strong> Madame Anne OUALLET, Maître<br />

Assistant <strong>de</strong> géographie à l'Université <strong>de</strong> RENNES2 qui a bien voulu assurer la direction <strong>de</strong><br />

ce travail.<br />

Nos remerciements vont aussi à l'endroit <strong>de</strong> tous les professeurs <strong>de</strong> la Faculté <strong>de</strong>s<br />

Lettres et Sciences Humaines (F. L. S. H) et en particulier ceux du Départements <strong>de</strong><br />

Géographie qui nous ont prodiguée <strong>de</strong> sages conseils et contribué à notre formation. Nous leur<br />

témoignons notre profon<strong>de</strong> gratitu<strong>de</strong>.<br />

De même nous tenons à remercier tous ceux qui ont accepté <strong>de</strong> mettre à notre<br />

disposition toutes informations utiles à la réalisation <strong>de</strong> ce travail.<br />

Nos remerciements vont à l'endroit <strong>de</strong>:<br />

− Le directeur du projet PARPAF et toute son équipe qui ont mis à notre disposition les<br />

informations utiles à la réalisation <strong>de</strong> ce travail;<br />

− Monsieur Athanase YAMBELE, chef <strong>de</strong> service <strong>de</strong> l'hydrologie qui a bien voulu nous<br />

donné <strong>de</strong>s informations techniques.<br />

− Monsieur Daniel DANGOLA, Monsieur Clau<strong>de</strong> BOMBA et monsieur Marcel KOKO<br />

pour leur conseil et orientation.<br />

− Monsieur KAMATCH ICHAM et toute son équipe <strong>de</strong> bien vouloir nous recevoir sur<br />

son site.<br />

− Ma<strong>de</strong>moiselle Mathil<strong>de</strong> BIGO pour son soutien morale.<br />

− Tous les habitants <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko auprès <strong>de</strong>squels nous avons collecté<br />

<strong>de</strong>s données, pour le soutien dont ils nous ont fait preuve durant nos séjours chez eux.<br />

Que tous les amis et toutes les connaissances qui, <strong>de</strong> près ou <strong>de</strong> loin, nous ont aidées dans<br />

la réalisation <strong>de</strong> ce mo<strong>de</strong>ste travail, reçoivent ici nos remerciements les plus fraternels.


SCAD : Société Centrafricaine <strong>de</strong> Déroulage<br />

iii<br />

ABREVIATIONS ET SIGLES<br />

O R S T O M : Office <strong>de</strong> la Recherche Scientifique et Technique Outre Mer<br />

O N G : Organisation Non Gouvernementale<br />

AFD : Agence Française <strong>de</strong> Développement<br />

CAS/DFT : Compte d’Affectation Spéciale <strong>de</strong> Développement Forestier et Touristique<br />

CIRAD : Centre International <strong>de</strong> Recherche Agronomique et <strong>de</strong> Développement<br />

IGN : Institut Géographique National<br />

PARPAF : Projet d’Appuis à la Réalisation <strong>de</strong>s plans d’Aménagements Forestier<br />

PEA : Permis d’Exploitation et d’Aménagement<br />

SIG : Système d’Information Géographique<br />

UFG : Unité Forestière <strong>de</strong> Gestion<br />

MAB : Man and Biosphère<br />

UNESCO : Organisation <strong>de</strong>s Nations .


SOMMAIRE<br />

DEDICACE………………………………………………………………………i<br />

REMERCIMENTS………………………………………………………………ii<br />

SIGLE ET ABREVIATION……………………………………………….…...iii<br />

SOMMAIRE…………………………………...……………………………….iv<br />

RESUME EXEUTIF…………………………………………………………….I<br />

INTRODUCTION ..………………...…………………………….………………………1<br />

PREMIERE PERTIE :<br />

CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE…………………………..…..….7<br />

Chapitre 1. Métho<strong>de</strong>s …………………………………………………………………..…….9<br />

Chapitre 2 : Matériels ………………………………………………………..………...14<br />

DEUXIEME PARTIE :<br />

CADRE GEOGRAPHIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE DE LA<br />

COMMUNE DE BALE-LOKO…………………..………..….……………………...18<br />

Chapitre 3: Composantes naturelles et socio-économiques…………………....20<br />

Chapitre 4 : Les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka…....36<br />

TROISIEME PARTIE:<br />

INCIDENCES DE L’EXPLOITATION FORESTIERE SUR LES<br />

PATRIMOINES CULTUREL ET NATUREL CHEZ LES PYGMEES<br />

AKA………………………………………………………………………………..……..43<br />

Chapitre 5 : Appropriation et <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s patrimoines naturel et<br />

culturel chez les pygmées Aka……………….………………………………………..45


Chapitre 6 : Les inci<strong>de</strong>nces socio-économiques et culturelles……………..…..59<br />

Chapitre 7 : Perspectives et suggestions………………………………………..…..71<br />

CONCLUSION…………………………………..…………………..……………………….75<br />

ILLUSTRATION BIBLIOGRAPHIQUE……………………….....……………….……….77<br />

INDEX………………………………………………….……………………..…….……….80<br />

GLOSSAIRE………………………………...…………………………...…………….…….82<br />

TABLE DES ILLUSTRATIONS………………………………………….………………....84<br />

ANNEXES……………………………………………………………………………………86<br />

TABLE DES MATIERES………………………………..……..…………………………..100


1. Informations personnelles<br />

Noms: OUOKO YANGOUNZA Prisca Peggy.<br />

Adresse (professionnelle): Étudiante à l'Université <strong>de</strong> Rennes2;<br />

E-mail:peggyouoko@yahoo.fr; ouokopeggy99@yahoo.fr<br />

2. Titre <strong>de</strong> la Bourse <strong>de</strong> recherche : Bourses du MAB pour Jeunes Scientifiques U N E S C O.<br />

I<br />

Titre <strong>de</strong> recherche: « Contribution à l'étu<strong>de</strong> d’inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l'exploitation forestière sur les patrimoines culturel et<br />

naturel chez les pygmées Aka: Cas <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé Loko ».<br />

3. Texte original: langue utilisée dans le rapport: Le français. Nombre <strong>de</strong> pages Nombre <strong>de</strong> tableaux et chiffres.<br />

4. Pays & région: République Centrafricaine; Région d'Afrique Central. Nom <strong>de</strong> la réserve <strong>de</strong> biosphère : la<br />

réserve <strong>de</strong> la Basse Lobaye. Le lieu <strong>de</strong> recherche: la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko.<br />

5. Objectifs: l’étu<strong>de</strong> cherchera à comprendre les défis à relever contre l’inci<strong>de</strong>nce négative <strong>de</strong> l’intensification <strong>de</strong><br />

l’exploitation forestière sur la déperdition <strong>de</strong>s patrimoines culturels et naturels chez les pygmées Aka <strong>de</strong> la<br />

Commune <strong>de</strong> Balé-Loko, car la forêt représente chez eux un patrimoine sacré et un système <strong>de</strong> vie où ils puisent<br />

leur culture dont la préservation est fondamental. Le présent travail procé<strong>de</strong>ra à : Analyser la situation du<br />

patrimoine culturel et naturel au plan socioculturel ; Faire une revue <strong>de</strong>s stratégies existantes mises en place par les<br />

départements sectoriels chargés <strong>de</strong> l’environnement, du développement du tourisme et <strong>de</strong> l’artisanat. Enfin,<br />

proposer un dispositif à mettre en place et à promouvoir en vue d’assurer une large implication <strong>de</strong>s Aka et leur<br />

participation à l’atteinte <strong>de</strong>s principes du développement durable.<br />

6. Recherche et métho<strong>de</strong>s: Pour mener à terme les investigations, nous avons procédé à 3 démarches:<br />

La recherche documentaire: différents ouvrages d’ordres méthodologique, général et spécifique abordant notre<br />

thème d’étu<strong>de</strong> ont été consulté en vue <strong>de</strong> faire leur synthèse et d’organiser <strong>de</strong>s thématiques.<br />

L’observation sur le terrain : les travaux <strong>de</strong> recherches nécessitent <strong>de</strong> faire connaissance du terrain, afin <strong>de</strong><br />

comparer les données documentaires à la réalité du terrain. Pour ce faire, nous avons effectué plusieurs sorties sur<br />

le terrain.<br />

La métho<strong>de</strong> d’enquête: nous avons utilisé la Métho<strong>de</strong> Accélérée <strong>de</strong> recherche Participative (MARP) qui nous a<br />

permis aussi <strong>de</strong> collecter <strong>de</strong>s données qualitatives ou quantitatives.<br />

Comme dans tout travail, il ne manque pas <strong>de</strong> difficultés. Ainsi pour la réalisation <strong>de</strong> ce travail nous avons<br />

rencontré <strong>de</strong> nombreuses difficultés dont les conséquences ont pesé <strong>de</strong> manière directe ou indirecte sur<br />

l'élaboration <strong>de</strong> ce mémoire. Il s'agit <strong>de</strong>s difficultés d'ordres technique et sanitaire. Du point <strong>de</strong> vue technique, nous<br />

avons fais: Des photographies; Des cartes régionales; Des graphiques et <strong>de</strong>s tableaux pour étayer nos analyses<br />

telles qu'on peut les découvrir tout au long <strong>de</strong> ce rapport.


II<br />

7. Résultats majeurs: Cette étu<strong>de</strong> nous amène à comprendre la complexité <strong>de</strong> l’enjeu <strong>de</strong> l’exploitation forestière<br />

non seulement au niveau régional et national mais aussi au niveau planétaire, car, l’importance <strong>de</strong>s interactions<br />

dans l’écosystème, la disparition <strong>de</strong> l’une d’elle peut entrainer la modification <strong>de</strong> l’ensemble, car la biodiversité est<br />

source <strong>de</strong> survie, elle joue un rôle très important dans la fixation du carbone, la protection <strong>de</strong> sols et le filtrage <strong>de</strong><br />

l’eau.<br />

La perte <strong>de</strong> la biodiversité:La forêt qui autre fois primaire, a subit beaucoup <strong>de</strong> pression et disparaît<br />

progressivement, l’état actuel du couvert végétal forestier témoigne d’une accélération <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong><br />

déforestation (Cf. la carte d’aménagement forestier) 1 du fait d’une progression <strong>de</strong> l’agriculture sur brûlis<br />

consécutive à l’augmentation <strong>de</strong> la pression démographique, ce rythme <strong>de</strong> défrichement dans les Assiettes <strong>de</strong><br />

Coupes abandonnées ont pour conséquence la <strong>de</strong> conquête forestière , l’abandon cultural est lente, voir même<br />

impossible et se traduit par une dynamique poste- culturelle <strong>de</strong> savanisation; L’inci<strong>de</strong>nce social est conséquent :<br />

Les ressources forestières nécessaire à la satisfaction <strong>de</strong>s besoins vivriers et culturaux <strong>de</strong>s pygmées Aka.<br />

MALTHUS dans sa conception mettait en cause la « croissance démographique, source d’une pression accrue sur<br />

l’environnement ». Les bruits sonores <strong>de</strong>s machines font fuirent les animaux loin vers la forêt du Congo, ce qui<br />

fait que l’activité principale qui est la chasse est fait plus loin dans la forêt près <strong>de</strong> la frontière avec le Congo,<br />

entraînant <strong>de</strong>s conflits avec les voisins congolais.<br />

Les espèces floristiques abattus surtout les essences du groupe 1 telles que: Ayous, Sipo sont <strong>de</strong>s essences<br />

sur lesquelles les pygmées ramassent <strong>de</strong>s chenilles, leur rareté fait que les chenilles sont <strong>de</strong>venues <strong>de</strong> plus en plus<br />

rares. D’après les résultats <strong>de</strong> l’enquête faite, 40% <strong>de</strong>s enquêtés déplorent l’éloignement <strong>de</strong>s campements <strong>de</strong><br />

ramassage, ils disent qu’au par avant le ramassage se faisait autours <strong>de</strong> la maison, maintenant, il faut parcourir plus<br />

<strong>de</strong> 50 kilomètres dans la forêt pour le ramassage. Lors <strong>de</strong> notre passage les ramasseurs ont passé plusieurs jours<br />

dans la forêt en quête <strong>de</strong>s chenilles, parfois ils peuvent rentrer avec une petite quantité ou ne rien rapporter.<br />

La pluviométrie annuelle en 2008 était <strong>de</strong> 1482,1 millimètres pour 111 jours. Cette valeur pluviométrique<br />

qui est inférieure à 1600 millimètres, cela est due au recul sensible <strong>de</strong> la forêt et peut influencée l'équilibre du<br />

milieu (Cf. tableau n °11: pluviométries moyens).<br />

A l’échelle planétaire, l’écosystème est capable <strong>de</strong> puiser et <strong>de</strong> fixer le CO2 en excès dans l’atmosphère<br />

afin <strong>de</strong> lutter contre l’effet <strong>de</strong> serre. C’est dans sa phase <strong>de</strong> maturité que la forêt un véritable puits <strong>de</strong> carbone, or<br />

ces arbres à l’âge mature sont prélevé pour le commerce, c’est ce qui <strong>de</strong>vient inquiétante à l’échelle globale.<br />

1 Plan d’aménagement <strong>de</strong> la SCAD


III<br />

La disparition progressive <strong>de</strong>s pratiques et <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie traditionnels: avec l’arrivée <strong>de</strong>s Sociétés<br />

forestières, les pygmées accè<strong>de</strong>nt à un travail rémunéré, connaissent <strong>de</strong> nouvelles techniques et accè<strong>de</strong>nt à un<br />

niveau <strong>de</strong> vie supérieur par rapport à celui <strong>de</strong> leur milieu ; Le processus a été fait <strong>de</strong> sorte que les pygmées Aka se<br />

trouvent dans l’impossibilité <strong>de</strong> continuer à mener le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie traditionnel et <strong>de</strong> respecter ses coutumes,<br />

détruisant ainsi la structure sociale et l’organisation politique et culturelle entraînant <strong>de</strong>s conflits <strong>de</strong> génération et<br />

modification <strong>de</strong>s rapports entre les jeunes et les anciens. Selon certains enquêtés, ceux-ci sont le plus souvent sont<br />

rejeter ou supprimer par leur société.<br />

La perte d’accès <strong>de</strong> la communauté Aka à leurs terres, leurs ressources et leurs sites sacrés: le fait<br />

que plusieurs pistes (adjalo en langue Aka) sont ouvertes pour le passage <strong>de</strong>s engins et les bruits constituent une<br />

profanation <strong>de</strong>s lieux sacrés <strong>de</strong>s Pygmées qui perturbent les rythmes <strong>de</strong> pratiques et rites traditionnelles qui se font<br />

dans la forêt (60% <strong>de</strong>s enquêtés). Leur système alimentaire détruite, certains arbres fruitiers sont abattus, <strong>de</strong> plus,<br />

les pièges posés pour les animaux sont écrasés, les filets entraînés, le gibier se réfugie <strong>de</strong> plus en plus dans la forêt<br />

Congolaise. Il en est <strong>de</strong> même pour l’eau, car au passage <strong>de</strong>s engins <strong>de</strong> construction ou d’abattage, les ruisseaux<br />

sont taris ou pollués voir disparaître, cette <strong>de</strong>nrée déjà rare <strong>de</strong>vient alors un besoin <strong>de</strong> plus pour les Pygmées.<br />

La Santé: l'augmentation <strong>de</strong> la prévalence <strong>de</strong>s maladies sexuellement transmissibles, due à la cohabitation<br />

<strong>de</strong>s pygmées avec la population venue pour l'achat <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> la chasse et <strong>de</strong> la cueillette, et aussi <strong>de</strong> leur<br />

relation avec les ouvriers <strong>de</strong> la société.<br />

L’influence <strong>de</strong>s populations locales: les pygmées travaillent périodiquement dans les champs<br />

(défrichages, la récolte, séchage du manioc), ils sont payés 500f CFA par jour. Ils <strong>de</strong>vraient fournir aux villageois<br />

du gibier, mais ceux- ci préfèrent les vendre aux clients venus d'ailleurs (<strong>de</strong> Mbaïki, Pissa et Bangui) ce qui les<br />

met en situation <strong>de</strong> mésentente avec leur chef traditionnel. Quarante pour cent (40%) <strong>de</strong>s enquêtés disent que par<br />

mois ils ont trente à cinquante- milles francs (30000- 50000 FCFA) <strong>de</strong> revenu <strong>de</strong> gibiers vendu.<br />

CONCLUSIONS<br />

Recommandations <strong>de</strong> la recherche: apporter <strong>de</strong>s amen<strong>de</strong>ments à la législation pour une reconnaissance légale<br />

<strong>de</strong>s terroirs coutumiers <strong>de</strong> la communauté Aka; Appuyer le PARPAF dans le cadre <strong>de</strong> suivi et évaluation efficace<br />

<strong>de</strong> la société forestière existante; Initier un projet <strong>de</strong> gestion associant l'écotourisme et l'exploitation forestière<br />

durable et intégrer les Aka au processus afin <strong>de</strong> valoriser leur savoir et leur culture comme à Dzanga Sangha.


INTRODUCTION<br />

La commune <strong>de</strong> Balé-Loko est située dans la région forestière du Sud-ouest <strong>de</strong> la<br />

République Centrafricaine. Cette zone renferme d’importants volumes <strong>de</strong> bois précieux,<br />

exploité <strong>de</strong>puis plus d’un <strong>de</strong>mi-siècle par <strong>de</strong>s Sociétés Forestières qui se sont succédé sur le<br />

site. Ces entreprises ont réalisées une exploitation intensive <strong>de</strong> la forêt. Ce n’est qu’en 2004<br />

que l’exploitation a commencé à être sélective avec l’arrivée du Groupe Kamach et la mise en<br />

œuvre du plan d’aménagement.<br />

La proportion disponible d’espèces disparues dans les zones exploitées et cultivées ne<br />

cesse <strong>de</strong> croître. Or cette zone forestière constitue aussi un sanctuaire où vivent <strong>de</strong>s minorités<br />

Aka qui y pratiquent leurs activités socio-culturelles. Ce sanctuaire représente un enjeu majeur<br />

pour ces populations <strong>de</strong> paysans, non seulement enjeu foncier et forestier (écologique), mais<br />

aussi un enjeu économique et culturel. L’exploitation forestière, qui contribue certes, au<br />

développement <strong>de</strong> cette région a <strong>de</strong>s répercussions néfastes sur les patrimoines culturel et<br />

naturel <strong>de</strong>s pygmées Aka et qu’elle risque d’handicaper la génération future.<br />

En effet, au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières décennies, les progrès techniques et scientifiques liés<br />

au développement <strong>de</strong> l’industrie ont engendré beaucoup <strong>de</strong> problèmes à l’environnement. A<br />

l’échelle mondiale, l’émission <strong>de</strong>s gaz à effet <strong>de</strong> serre entraîne le réchauffement <strong>de</strong> la planète,<br />

la perte <strong>de</strong> biodiversité, la pollution <strong>de</strong>s eaux et <strong>de</strong> l’air et l’appauvrissement <strong>de</strong> la couche<br />

d’ozone. A l’échelle locale, ce sont <strong>de</strong>s communautés locales qui sont affectées par la<br />

détérioration <strong>de</strong> leur milieu et la déstabilisation <strong>de</strong> leur organisation. C’est le <strong>cas</strong> <strong>de</strong>s<br />

populations Aka dans la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko.<br />

Face à ce type <strong>de</strong> perturbations observées tant à l’échelle mondiale qu’à l’échelle<br />

locale, la communauté internationale a émis la nécessité d’une prise <strong>de</strong> conscience et<br />

l’importance d’actions en posant les bases <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> développement durable en terme <strong>de</strong><br />

progrès social, économique et environnemental. Tout cela conformément à l’Agenda 21,<br />

adopté à la conférence <strong>de</strong> RIO, le 29 décembre 1992 par la communauté internationale, ce qui<br />

représente l’instrument <strong>de</strong> référence dans le combat afin d’éliminer les causes <strong>de</strong> la<br />

dégradation <strong>de</strong> l’environnement.<br />

En 1993, la République Centrafricaine a souscrit aux gran<strong>de</strong>s décisions issues <strong>de</strong> la<br />

1


Conférence <strong>de</strong> Rio. Par conséquent, les recommandations relatives à l’Agenda 21 doivent<br />

s’appliquer au niveau local.<br />

La plupart <strong>de</strong>s acteurs, État, ONG <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la nature, ONG <strong>de</strong><br />

développement, organisation paysanne reconnaissent aujourd’hui la nécessité d’associer les<br />

stratégies <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la biodiversité et la valorisation du potentiel <strong>de</strong> développement<br />

par les communautés. Les parties prenantes insistent sur la nécessité <strong>de</strong> la conservation <strong>de</strong>s<br />

aires protégées, l’importance <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong> la biodiversité et donc sur les programmes <strong>de</strong><br />

préservation <strong>de</strong>s écosystèmes. On entend par protection « l’action <strong>de</strong> protéger qui veut dire<br />

assister, prêter secours à quelqu’un <strong>de</strong> manière à lui garantir sa sécurité, d’existence <strong>de</strong><br />

quelque chose, favoriser le développement <strong>de</strong> quelque chose ». Les aires protégées <strong>de</strong>vraient<br />

l’être sur les plans écologique, culturel et économique. Malgré cette volonté annoncée <strong>de</strong><br />

protection, les sociétés forestières continuent à faire <strong>de</strong>s ponctions inconsidérées sur cette<br />

richesse qui est la forêt et qui représente un patrimoine naturel reconnu chez les pygmées Aka,<br />

avec lequel ils pratiquent leur culture qui est classée par l’UNESCO en tant que patrimoine<br />

culturel.<br />

En République Centrafricaine, l’année 2007 a été marquée par <strong>de</strong>s avancées dans le<br />

domaine <strong>de</strong> la politique économique et financière à travers la définition <strong>de</strong>s réformes<br />

institutionnelles, la mise en place d’un cadre général <strong>de</strong> planification triennale <strong>de</strong> lutte contre<br />

la pauvreté, le DSRP 1 2008-2010. A travers cet instrument, le pays s’est engagé à renforcer la<br />

gestion <strong>de</strong>s finances publiques en vue <strong>de</strong> l’amélioration <strong>de</strong>s résultats macroéconomiques, <strong>de</strong><br />

soutenir la croissance, l’intensification <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> base par<br />

l’augmentation <strong>de</strong> la production agricole, forestière, minière et la réhabilitation <strong>de</strong>s<br />

infrastructures <strong>de</strong> transport, <strong>de</strong>s bâtiments, <strong>de</strong> la communication. Parallèlement, la République<br />

Centrafricaine s’est dite prête à œuvrer pour le développement durable.<br />

La Commune <strong>de</strong> Balé-Loko est une région économique à caractère sous développée,<br />

basée essentiellement sur une masse rurale handicapée par la faillite <strong>de</strong> la Société Africaine<br />

Forestière et Agricole (SAFA) et la disparition <strong>de</strong> l’Agence <strong>de</strong> Développement <strong>de</strong> la<br />

Caféiculture Familiale (ADECAF). L’exploitation forestière est une <strong>de</strong>s solutions à ces<br />

problèmes, et doit permettre <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s nouvelles conditions d’expansion économique et <strong>de</strong><br />

favoriser ainsi l’apparition d’un pôle <strong>de</strong> développement.<br />

Cependant, la pression enclenchée par la réalisation d’une telle ambition d’exploitation<br />

1 DSRP : Document <strong>de</strong> Stratégie <strong>de</strong> Réduction <strong>de</strong> la Pauvreté<br />

2


économique amènera sans nul doute <strong>de</strong>s perturbations écologiques : influence directe et<br />

indirecte sur les régimes <strong>de</strong>s pluies, le cycle <strong>de</strong>s saisons, l’évolution <strong>de</strong>s cours d’eaux dans les<br />

bassins hydrographiques, la dégradation <strong>de</strong> la biodiversité et <strong>de</strong> la fertilité du sol, en d’autre<br />

terme plus simplement l’écosystème forestier qui constitue le cadre <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s pygmées. Ces<br />

aspects ne sont malheureusement pas pris en compte dans le DSRP.<br />

Les mesures <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s forêts sur l’habitat <strong>de</strong>s<br />

pygmées sont donc à promouvoir. La prise en compte <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> cette pression sur<br />

la forêt est un défi très important, qu’il est indispensable <strong>de</strong> combler. C’est pourquoi, il est<br />

important <strong>de</strong> réfléchir aux inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur le patrimoine culturel et<br />

naturel chez les pygmées Aka. Cette étu<strong>de</strong> peut être la pionnière dans le domaine à partir <strong>de</strong><br />

l’étu<strong>de</strong> du <strong>cas</strong> <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko.<br />

thème.<br />

En préliminaire, la définition <strong>de</strong> quelques concepts clés permet <strong>de</strong> mieux cerner ce<br />

Contribution : une contribution c’est un apport que l’on fait à travers la recherche<br />

scientifique, à une étu<strong>de</strong> donnée. Notre mémoire se voudrait être une contribution à la<br />

connaissance <strong>de</strong> ce milieu forestier dont le riche patrimoine risque d’être entamé par le<br />

développement actuel.<br />

Étu<strong>de</strong> d’inci<strong>de</strong>nce: selon le dictionnaire le nouveau petit Robert <strong>de</strong> la langue française <strong>de</strong><br />

2007, « c’est une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s conséquences éventuelles d’une action sur l’environnement » 2 . Il<br />

s’agit bien ici d’essayer d’évaluer les retombées du type d’exploitation en cours et d’en<br />

mesurer les conséquences.<br />

Exploitation forestière : d’après le dictionnaire <strong>de</strong> l’environnement, « c’est l’ensemble <strong>de</strong>s<br />

opérations <strong>de</strong> récolte conduisant à la production du bois brut sous forme <strong>de</strong> grumes, rondins<br />

ou éventuellement <strong>de</strong> plaquettes » 3 . Cela nous amènera à montrer les différents acteurs et<br />

opérations <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong> la forêt dans cette Commune forestière pour laquelle le milieu<br />

apparaît comme un patrimoine central. Ce patrimoine peut être dédié comme naturel et<br />

culturel.<br />

Patrimoine naturel: d’après RAMADE François, « c’est l’ensemble <strong>de</strong>s écosystèmes peu ou<br />

pas modifiés par l’homme ainsi que l’ensemble <strong>de</strong> la biodiversité qui leur est associé » 4 .<br />

2 Le dictionnaire le nouveau petit Robert <strong>de</strong> la langue française <strong>de</strong> 2007,<br />

3 Le dictionnaire <strong>de</strong> l’environnement<br />

4 Le dictionnaire encyclopédique <strong>de</strong> l’écologie et <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> l’environnement. Page 583. 2è édition DUNOD.<br />

3


Patrimoine culturel se définit selon l’UNESCO comme « l’ensemble <strong>de</strong>s éléments matériel<br />

et immatériel qui contribuent à maintenir et a développer l’i<strong>de</strong>ntité et l’autonomie <strong>de</strong> son<br />

titulaire dans le temps et dans l’espace par adaptation à son milieu » 5 .<br />

La formulation <strong>de</strong> la problématique ai<strong>de</strong> à comprendre les enjeux et défis à relever.<br />

Ainsi, certaines questions restent en suspens et méritent d’être intégrées dans la contribution à<br />

l’étu<strong>de</strong> d’inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur le patrimoine culturel et naturel chez les<br />

pygmées Aka. Les questions suivantes apparaissent essentielles: comment se font<br />

l’appropriation et la transmission du patrimoine chez les pygmées Aka? Quels sont les enjeux<br />

<strong>de</strong> ces patrimoines ? Quelles sont les problématiques <strong>de</strong> ce patrimoine? Quels sont les moyens<br />

<strong>de</strong> conservation et <strong>de</strong> mise en valeur <strong>de</strong> ces patrimoines ?<br />

Ces questions seront au cœur <strong>de</strong> la présente étu<strong>de</strong>. Elles amènent à la fois à faire l’état <strong>de</strong><br />

l’habitat <strong>de</strong>s pygmées Aka, <strong>cas</strong> <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko et à en prévoir les mutations<br />

probables. Il faudra donc analyser l’intensification <strong>de</strong> l’exploitation forestière et ses<br />

répercussions sur l’habitat, sur le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s pygmées Aka et finalement sur leurs<br />

activités et leur fonctionnement économique et social.<br />

Suivre cette problématique permet <strong>de</strong> baliser le travail et <strong>de</strong> se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si l’application <strong>de</strong>s<br />

politiques adaptées aux problèmes récurrents permet effectivement <strong>de</strong> garantir la durabilité<br />

environnementale à travers l’annonce <strong>de</strong> la conservation, <strong>de</strong> la protection du paysage, du<br />

patrimoine culturel, naturel et la mise en place d’un plan <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces<br />

négatives. La prise en compte <strong>de</strong>s différents types d’approche et <strong>de</strong> gestion participative est<br />

un <strong>de</strong>s éléments important <strong>de</strong> ce travail. Par exemple la communication sociale est un moyen<br />

qui cherche à fixer une i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> vue au sein <strong>de</strong> la communauté humaine visant à donner un<br />

sens à l’action <strong>de</strong> préservation <strong>de</strong> la culture et à enrichir la connaissance commune pour faire<br />

face à une perdition culturelle. La gestion adaptative est, elle, une approche <strong>de</strong> la gestion<br />

reconnaissant d’une part, le manque <strong>de</strong> reconnaissance univoque et définitive sur le<br />

comportement <strong>de</strong>s écosystèmes et d’autre part, l’incertitu<strong>de</strong> qui domine leur inter action avec<br />

eux. La gestion participative et la préservation du patrimoine culturel Aka permettront <strong>de</strong> le<br />

montrer.<br />

La formulation <strong>de</strong> l’objet du travail permet d’orienter l’étu<strong>de</strong>. L’étu<strong>de</strong> cherchera à<br />

comprendre les défis à relever suite aux effets négatifs <strong>de</strong> l’intensification <strong>de</strong> l’exploitation<br />

forestière sur la déperdition <strong>de</strong>s patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka <strong>de</strong> la<br />

Septembre 2002.<br />

5 Http// :www.unesco.org/fr<br />

4


Commune <strong>de</strong> Balé-Loko. De même notamment la forêt représente chez eux un patrimoine<br />

sacré et un système <strong>de</strong> vie où ils puisent leur culture et pourquoi la préservation est<br />

fondamentale.<br />

Le présent travail qui se veut une contribution à l’étu<strong>de</strong> d’inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation<br />

forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka amènera à la fois à<br />

analyser la situation du patrimoine culturel et naturel au plan socioculturel, et à faire une<br />

revue <strong>de</strong>s stratégies existantes mises en place par les départements sectoriels chargés <strong>de</strong><br />

l’environnement, du développement du tourisme et <strong>de</strong> l’artisanat. Enfin, il proposera un<br />

dispositif à mettre en place et à promouvoir en vue d’assurer une large implication <strong>de</strong>s Aka et<br />

leur participation aux objectifs <strong>de</strong>s principes du développement durable.<br />

Les résultats attendus sont <strong>de</strong> trois types<br />

• Un état <strong>de</strong> lieux <strong>de</strong> l’habitat <strong>de</strong>s pygmées <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko ;<br />

• Les mutations probables liées à l’intensification <strong>de</strong> l’exploitation forestière;<br />

• Les conséquences <strong>de</strong> l’intensification <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur l’habitat, les<br />

mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie et les activités <strong>de</strong>s pygmées, ces conséquences seront analysées, et <strong>de</strong>s<br />

mesures correctives appropriées seront proposées.<br />

Les matériels et métho<strong>de</strong>s<br />

Afin <strong>de</strong> mieux traiter le travail, les métho<strong>de</strong>s d’enquêtes suivantes sont utilisées : la<br />

recherche documentaire, l’observation sur le terrain, l’interview et le questionnaire.<br />

La recherche documentaire<br />

Elle a été fait en <strong>de</strong>ux temps: avant l’observation du terrain, puis après. Durant la<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> janvier à février 2009, <strong>de</strong> la recherche dans les bibliothèques, sur les sites Internet<br />

afin <strong>de</strong> faciliter la collecte <strong>de</strong>s données sur le terrain a été réalisée. La <strong>de</strong>uxième pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

recherche documentaire, <strong>de</strong> septembre 2009 à mai 2010 a permis d’enrichir la réflexion et<br />

l’écriture du mémoire à travers la recherche à la bibliothèque universitaire et à la bibliothèque<br />

sociale <strong>de</strong> l’Université Rennes 2.<br />

L’observation sur le terrain<br />

Les travaux <strong>de</strong> terrain se sont déroulés sur 2 mois dans la commune <strong>de</strong> Balé-Loko. Du<br />

5


point <strong>de</strong> vue technique, <strong>de</strong>s photos ont été réalisées pour illustrer les différentes activités et les<br />

atouts du milieu. Le contact direct avec les populations à utilisé différent procédés. La<br />

Métho<strong>de</strong> Accélérée <strong>de</strong> Recherche Participative (MARP) est retenue pour avoir un aperçu sur<br />

les savoirs traditionnels <strong>de</strong>s autochtones. Un gui<strong>de</strong> d’entretien et les différents outils suivants<br />

ont été utilisés : interview semi-structurée ; profil historique ; carte du terroir. Un diagramme<br />

<strong>de</strong> Venn 6 et un diagramme Système 7 ont également été retenus. Sur le terrain, <strong>de</strong>s interviews<br />

semis structurés et l’administration du questionnaire ont été réalisées auprès <strong>de</strong>s<br />

administrateurs, <strong>de</strong>s chefs <strong>de</strong> quartiers, à la mairie, auprès <strong>de</strong> la population, <strong>de</strong>s groupements<br />

d’agriculteurs, <strong>de</strong>s chasseurs et <strong>de</strong>s commerçants. Ce travail <strong>de</strong> terrain a été réalisé en équipe<br />

(décrite plus loin) dans le cadre d’une recherche financé par l’UNESCO.<br />

Le public cible en a été la population Aka qu’il nous faudra présenter.<br />

A cet effet, la « Contribution à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur<br />

les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka : <strong>cas</strong> <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko »<br />

est structurée en trois gran<strong>de</strong>s parties : la première sera consacrée au cadre méthodologique et<br />

géographique <strong>de</strong> la recherche; la <strong>de</strong>uxième traitera <strong>de</strong>s patrimoines culturel et naturel chez les<br />

pygmées Aka; la troisième envisagera l’étu<strong>de</strong> d’impacts <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur le<br />

patrimoine culturel <strong>de</strong>s pygmées Aka. Enfin une conclusion interviendra en vue <strong>de</strong> faire la<br />

synthèse <strong>de</strong> tout ce qui a été développé à travers cette étu<strong>de</strong>.<br />

6 Diagramme <strong>de</strong> Venn : c’est un représentation <strong>de</strong>s ensembles <strong>de</strong> lignes simples fermées dans lesquelles les éléments d’une<br />

réalité sont distribués, c’est une façon d’interpréter en utilisant une métho<strong>de</strong> visuelle. Il est souvent utilisé pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

relations entre plusieurs ensembles et permet <strong>de</strong> faire plusieurs déductions qui peuvent permettre <strong>de</strong> résoudre un problème .<br />

Tiré sur le site : www. imath.log<br />

7 Diagramme Système : c’est un diagramme qui montre les relations ou liens entre différents concepts ou variables, <strong>de</strong> la<br />

manière claire et directe qu’avec le texte. Tiré sur le site http://. www.icra-edu.org/objects/francolearn/Diagramsys.pdf<br />

6


PREMIERE PERTIE<br />

CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE<br />

7


Cette partie qui sera consacrée au cadre méthodologique <strong>de</strong> la recherche met en<br />

évi<strong>de</strong>nce les activités qui ont été réalisées dans le cadre <strong>de</strong> l’exécution <strong>de</strong> ce mémoire relatif<br />

à : « La contribution aux inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur le patrimoine culturel et<br />

naturel chez les pygmées Aka : <strong>cas</strong> <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko ». Un certain nombre<br />

d’activités ont été réalisées.<br />

8


Chapitre 1. Métho<strong>de</strong>s<br />

Ce chapitre est consacré à l’ensemble <strong>de</strong>s techniques et <strong>de</strong>s moyens déployés pour la<br />

collecte <strong>de</strong>s données, à savoir: la recherche documentaire, la métho<strong>de</strong> d’observation et<br />

d’enquête.<br />

1. La recherche documentaire<br />

Les travaux antérieurs constituent une source <strong>de</strong> donnée pouvant orienter la recherche<br />

sur le terrain, c’est une phase très importante <strong>de</strong> tout travail scientifique. Durant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

janvier à février, <strong>de</strong>s recherches ont été effectués dans la bibliothèque <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong><br />

Bangui, celles <strong>de</strong>s organismes internationaux (UNESCO 8 , OMS 9 , COOPI 10 ), celle <strong>de</strong><br />

l’Alliance Française afin <strong>de</strong> faciliter la collecte <strong>de</strong>s données sur le terrain, la recherche<br />

bibliographique dans les bibliothèques <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Rennes 2, sur les sites Internet.<br />

C’est ainsi que, dans le cadre <strong>de</strong> la réalisation <strong>de</strong> ce travail, un recours aux différents ouvrages<br />

abordant ce thème d’étu<strong>de</strong> en vue <strong>de</strong> faire leur synthèse et d’organiser <strong>de</strong>s thématiques a été<br />

fait. Des ouvrages d’ordre méthodologique, général et spécifique ont été consultés.<br />

1. 2. Recueil <strong>de</strong>s données et choix <strong>de</strong>s villages<br />

déterminé.<br />

C’est la collecte <strong>de</strong>s informations, ce travail se réalise avec une métho<strong>de</strong> et un site bien<br />

Métho<strong>de</strong> d’observation et d’enquête<br />

L’observation sur le terrain<br />

Selon Clau<strong>de</strong> BERNARD, l’observation scientifique est la constatation exacte d’un<br />

fait à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s moyens d’investigation et étu<strong>de</strong>s appropriées à cette constatation. Cette<br />

technique a pour but <strong>de</strong> recueillir <strong>de</strong>s données relatives à un problème que l’on veut étudier.<br />

Elle a permis <strong>de</strong> saisir le comportement <strong>de</strong>s habitants (population cible) par rapport aux<br />

problèmes posés.<br />

L’observation directe qui, par définition, instaure un rapport entre le chercheur et le<br />

groupe social qu’il veut observer. Du point <strong>de</strong> vue technique, <strong>de</strong>s photographies pour illustrer<br />

les différentes activités et les atouts du milieu ont été fait.<br />

La métho<strong>de</strong> d’enquête<br />

8<br />

UNESCO : Organisation <strong>de</strong>s Nations Unies pour l’éducation et la Culture<br />

9<br />

OMS : Organisation Mondiale <strong>de</strong> la Santé<br />

10<br />

COOPI : Cooperazione Internazionale est une Organisation Non Gouvernementale<br />

9


L’application <strong>de</strong> la Métho<strong>de</strong> Accélérée <strong>de</strong> Recherche Participative (MARP) qui est<br />

basée sur les savoirs traditionnels <strong>de</strong>s autochtones et qui a été développée entre 1970 et 1980<br />

par les différents spécialistes <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> ressources naturelles a été utilisée.<br />

Pour ces <strong>de</strong>rniers, les métho<strong>de</strong>s habituelles <strong>de</strong> recherches ne permettent pas une bonne<br />

compréhension <strong>de</strong>s réalités du mon<strong>de</strong> rural 11 . Cette métho<strong>de</strong> MARP propose que la collecte<br />

<strong>de</strong> l’information auprès <strong>de</strong>s communautés locales, lors <strong>de</strong>s évaluations d’inci<strong>de</strong>nces sociales,<br />

notamment dans les pays en voie <strong>de</strong> développement, se fasse par <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> discussions<br />

restreintes.<br />

Ces groupes représentant un forum pour réussir à acquérir la meilleure information<br />

auprès <strong>de</strong>s populations, l’utilisation seule <strong>de</strong>s questionnaires ne garantissant pas l’obtention <strong>de</strong><br />

bons résultats. La métho<strong>de</strong> par groupes <strong>de</strong> discussion est également une <strong>de</strong>s voies pour<br />

interviewer plusieurs personnes en même temps.<br />

Ainsi, cette métho<strong>de</strong> d’enquête par groupe <strong>de</strong> discussion est adaptée à cette recherche<br />

qui ne vise pas à fournir un portrait statistiquement représentatif <strong>de</strong>s caractéristiques d’une<br />

population, mais une analyse qualitative <strong>de</strong> l’environnement social <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-<br />

Loko qui se trouve au sein du Permis d’Exploitation et d’Aménagement (PEA) 171.<br />

C’est pourquoi un gui<strong>de</strong> d’entretien et les différents outils suivants : l’interview semi-<br />

structuré; le profil historique ; la carte du terroir ; le Diagramme <strong>de</strong> Venn et le Diagramme<br />

Système ont été utilisés.<br />

Un sondage par questionnaire, administré durant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1 er au 15 juillet 2009,<br />

le tableau n°1 dans les Annexes n°1 illustre bien les personnes enquêtées, leur âge, leur<br />

profession et leur rési<strong>de</strong>nce.<br />

Lors <strong>de</strong>s rencontres par groupes <strong>de</strong> discussion (23 au 30 juin 2009), les profils<br />

historiques <strong>de</strong>s villages ont été faits par la population. Cela a permis <strong>de</strong> retracer le parcours<br />

<strong>de</strong>s différents événements qui ont eu lieu durant les pério<strong>de</strong>s antérieures, l’histoire <strong>de</strong> la<br />

création du village et la mise en place <strong>de</strong> certaines activités dans le village.<br />

Les diagrammes <strong>de</strong> Venn et système ont été réalisés par l’ensemble <strong>de</strong>s groupes. Ces<br />

outils font ressortir <strong>de</strong>s liens <strong>de</strong> partenariat entre les parties prenantes ayant un intérêt dans<br />

l’utilisation <strong>de</strong>s ressources naturelles et montrent le groupe le plus influent <strong>de</strong> la communauté.<br />

Ils permettent <strong>de</strong> faire plusieurs déductions qui semblent être problème.<br />

11 BARRA Gueye et KAREN SHOONMAKER FREUDENBERGER. Août 1991. « Introduction à la<br />

Métho<strong>de</strong> Accélérée <strong>de</strong> Recherche Participative (MARP) », page 2<br />

10


Tableau n°1 : Profil historique<br />

Source : Tirée du document du miel au café, <strong>de</strong> l’ivoire à l’acajou. Dressé par Henri GUILLAUME, au moment<br />

<strong>de</strong> notre enquête le profil historique dressé par les populations correspond aussi à ce tableau.<br />

La carte du terroir<br />

La réalisation <strong>de</strong> la carte du terroir par les villageois a permis <strong>de</strong> prendre connaissance<br />

<strong>de</strong>s types d’occupations du sol dans cette Commune. Les différents paysages disponibles sont<br />

: le paysage agricole; le paysage d’exploitation forestière et le paysage forestier protégé.<br />

Figure n°1 : Diagramme <strong>de</strong> Venn<br />

Réalisé par : auteur<br />

11


Cette figure interprète visuellement comment les pygmées Aka sont perçues par la<br />

communauté villageoise, les ONG et par la SCAD.<br />

Figure n°2: Diagramme Système<br />

Réalisé par : auteur<br />

Cette figure montre <strong>de</strong> manière claire et concrète comment la forêt est considérée par<br />

les différents acteurs.<br />

Figure n°3 : l’organisation du territoire<br />

Réalisé par : auteur<br />

Cette figure montre comment le site <strong>de</strong> Balé-Loko a été réparti selon les activités socio-<br />

économiques.<br />

On peut noter dans le découpage foncier :<br />

- une partie du territoire réservée aux habitations<br />

- un domaine comportant les champs et les jachères<br />

- un autre plus vaste réservé à la cueillette et à la chasse.<br />

• Stratégie <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s activités<br />

Elle est basée sur :<br />

1) un stage <strong>de</strong> recherche à la société SCAD concrétisé par <strong>de</strong>s entretiens avec les<br />

administrateurs <strong>de</strong> cette société forestière ;<br />

12


2) la collecte <strong>de</strong>s données statistiques <strong>de</strong> ladite société. Des enquêtes aux villages Kaka<br />

et Zoméa qui appartiennent à la commune <strong>de</strong> Balé-Loko ;<br />

3) le Focus Group avec le Maire, les chefs <strong>de</strong> groupe et les chefs <strong>de</strong> clans. Des enquêtes<br />

auprès <strong>de</strong>s pygmées Aka et <strong>de</strong> la population locale. Cette technique a permis, partant <strong>de</strong><br />

l’analyse <strong>de</strong> faits observés et collectés, <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s perspectives pour une réorganisation<br />

possible <strong>de</strong> cet aménagement. Le tableau n°2 dans les Annexes n°2 illustre les différents<br />

déroulements <strong>de</strong>s activités réalisées.<br />

13


Chapitre 2 : Matériels<br />

Ce chapitre explique comment le matériel a été utilisé à savoir la mise en place du<br />

questionnaire et <strong>de</strong>s gui<strong>de</strong>s d’entretien.<br />

2.1. Le questionnaire<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> l’élaboration du questionnaire <strong>de</strong>stiné à la collecte <strong>de</strong>s données sur le terrain,<br />

une majeure partie <strong>de</strong>s hypothèses émises en tenant compte <strong>de</strong>s objectifs est segmenté en 7<br />

thèmes : i<strong>de</strong>ntification du ménage, situation matrimoniale, catégorie socio- professionnelle,<br />

niveau d’instruction, migration, déplacements, ressources naturelles tirées <strong>de</strong> cette forêt, que<br />

pensez-vous <strong>de</strong> l’exploitation forestière par la SCAD?<br />

2.2. Les gui<strong>de</strong>s d’entretien<br />

Ils sont élaborés afin d’orienter l’entretien avec les responsables <strong>de</strong>s institutions, le<br />

Focus Group à travers un entretien qui a été réalisé avec les chefs <strong>de</strong> groupes (chasseurs,<br />

danseurs, pygmées). Ils ont pour but <strong>de</strong> compléter les informations obtenues par la<br />

documentation et par les questionnaires. Ces gui<strong>de</strong>s d’entretien étaient adressés aux<br />

représentants du Ministère <strong>de</strong> Développement du Tourisme et <strong>de</strong> l’Artisanat ; aux<br />

administrateurs du Projet d’Aménagement Forestier, aux administrateurs <strong>de</strong> la SCAD et aux<br />

Focus Group (Mairie, chefs <strong>de</strong> groupe, chef <strong>de</strong> clan).<br />

Tableau n°2 : Personnes entretenue pendant le group focus<br />

Source : auteur<br />

14


Photo n° 1: Entretien avec le chef <strong>de</strong> groupement <strong>de</strong>s chasseurs à Zomia<br />

Cliché : auteur, réalisé le 25 juillet 2009 à 11 heures 30 minutes<br />

Tableau n°3 : Variables<br />

Réalisé par : auteur<br />

2 .3. Choix <strong>de</strong>s villages et <strong>de</strong>s camps forestiers<br />

Le choix <strong>de</strong>s villages est fait selon <strong>de</strong>ux critères. D’une part, ils subissent l’influence<br />

directe <strong>de</strong>s activités forestières et d’autre part, ils sont à l’intérieur du PEA171. Il y a<br />

beaucoup <strong>de</strong> pygmées Aka dans ces <strong>de</strong>rniers.<br />

2.4. Échantillonnage<br />

Étant donné que les populations dans l’ensemble <strong>de</strong>s villages vivent les problèmes<br />

i<strong>de</strong>ntiques, tels que les restrictions d’accès aux forêts, les conditions <strong>de</strong> vie médiocres, le<br />

bouleversement <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> valeurs, les relations <strong>de</strong> dominants à dominés avec le service<br />

forestier et les exploitants forestiers, uniquement trois villages ont été échantillonnés, sans<br />

risque <strong>de</strong> distorsion. Ces villages sont ceux <strong>de</strong> Kaka, <strong>de</strong> Zomia et <strong>de</strong> SCAD centre. La base<br />

<strong>de</strong>s données du recensement général <strong>de</strong> la population réalisé en 2003 a été utilisé, l’effectif <strong>de</strong><br />

la population était <strong>de</strong> 19483 habitants, pour cela, 194 personnes qui représentent 1 % <strong>de</strong> la<br />

population totale communale ont été enquêté.<br />

2.5. Le recueil <strong>de</strong>s données<br />

Les informations utilisées et analysées regroupent quelques données secondaires (les<br />

données sur la démographie) et les cartes et figures. Elles sont issues <strong>de</strong> plusieurs sources : la<br />

15


documentation, la base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> la compagnie forestière, les données d’observation, les<br />

enquêtes effectuées dans les villages et dans les camps forestiers.<br />

• Le dépouillement du questionnaire<br />

A la fin <strong>de</strong> l’enquête, un dépouillement manuel du questionnaire est fait. Cette étape a<br />

permis d’abord <strong>de</strong> codifier les modalités <strong>de</strong> questions ouvertes. Ensuite, une exploitation par<br />

le logiciel Excel <strong>de</strong> tous les questionnaires a été faite. Par la suite, les fichiers <strong>de</strong>s données<br />

sont récupérés pour la tabulation <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> l’enquête. Des fréquences relatives ont été<br />

obtenues à partir <strong>de</strong>s fréquences absolues. Le tableau suivant illustre bien les données.<br />

Tableau n°4: Pourcentage <strong>de</strong>s enquêtés<br />

Source : auteur<br />

• L’analyse et la synthèse <strong>de</strong>s données statistiques<br />

L’estimation du <strong>de</strong>gré d’impact est faite selon l’importance accordée à la variable par les<br />

membres <strong>de</strong> la communauté rencontrée. L’analyse documentaire, les enquêtes <strong>de</strong> terrain et les<br />

observations sont <strong>de</strong>s outils qui ont permis d’aboutir à une telle évaluation.<br />

2.6. Organisation <strong>de</strong>s équipes <strong>de</strong> recherche et matériaux utilisés<br />

Les matériels servant <strong>de</strong> support pour la collecte sont: un appareil numérique pour la prise<br />

<strong>de</strong>s photos, un appareil enregistreur pour l’enregistrement <strong>de</strong>s propos du focus group et <strong>de</strong>s<br />

ca<strong>de</strong>aux.<br />

Ressources en moyens logistiques<br />

Le véhicule <strong>de</strong> la société SCAD, le taxi-brousse, le taxi- moto et les pirogues sont<br />

utilisés durant les déplacements.<br />

Ressources humaines<br />

L’équipe est composée <strong>de</strong> : un chef d’équipe (Géographe), trois agents dont <strong>de</strong>ux<br />

Forestiers, un Sociologue et un gui<strong>de</strong> qui est un natif <strong>de</strong> la région. Le travail <strong>de</strong> chef d’équipe<br />

(auteur) a été d’orienter les membres <strong>de</strong> l’équipe selon les attentes <strong>de</strong> la problématique <strong>de</strong><br />

l’étu<strong>de</strong>, et <strong>de</strong> veiller au bon déroulement <strong>de</strong>s travaux.<br />

16


Cependant, tout travail <strong>de</strong> recherche ne peut se réaliser sans difficultés. Ainsi les<br />

difficultés rencontrées lors <strong>de</strong> cette recherche sont les suivantes.<br />

Trois risques majeurs risquaient d’influencer négativement le déroulement <strong>de</strong> cette<br />

enquête. Tout d’abord, le retard <strong>de</strong> paiement <strong>de</strong> la bourse par rapport au chronogramme <strong>de</strong><br />

recherche. La <strong>de</strong>uxième hypothèse <strong>de</strong> risque était liée au calendrier <strong>de</strong> l’enquête (Juin, juillet)<br />

sur le terrain qui coïnci<strong>de</strong> avec la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> ramassage et <strong>de</strong> cueillette chez les villageois, ce<br />

qui fait que les ren<strong>de</strong>z- vous ne sont pas respectés. Des passages supplémentaires sur le site<br />

ont dû être effectués au mois d’août 2009 auprès <strong>de</strong>s pygmées. Enfin, la communication est<br />

difficile avec les pygmées qui ne peuvent s’exprimer sans la présence <strong>de</strong> leurs chefs<br />

coutumiers qui sont les Bantous. Donc, il a fallu systématiquement <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r l’accord <strong>de</strong>s<br />

chefs coutumiers. L’importance <strong>de</strong> la structure sociale sera développée plus loin dans le<br />

mémoire pour expliquer ce fait.<br />

17


DEUXIEME PARTIE<br />

CADRE GEOGRAPHIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE DE LA<br />

COMMUNE DE BALE_LOKO<br />

18


Cette <strong>de</strong>uxième partie présente le milieu naturel avec les différentes formes d’activités<br />

vitales <strong>de</strong>s groupes humains en symbiose avec le milieu naturel. Pour cela, elle traite les<br />

composantes naturelles et socio-économiques <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko.<br />

19


Chapitre 3: Composantes naturelles et socio-économiques<br />

L’analyse du milieu géographique permet <strong>de</strong> mettre en exergue l’habitat naturel et les<br />

menaces liées aux activités humaines qui auraient pour conséquence la modification <strong>de</strong> : sa<br />

structure, sa composition, et son fonctionnement. Pour cela, l’habitat naturel et les activités<br />

socio-économiques seront mis en évi<strong>de</strong>nce.<br />

Figure n°4: Présentation <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko<br />

Le cadre <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> est celui <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko qui est située entre 17°50’O<br />

et 18°10’ <strong>de</strong> Longitu<strong>de</strong> Est et entre 3°20’S et 3°50’ <strong>de</strong> Latitu<strong>de</strong> Nord, avec une superficie <strong>de</strong><br />

600 Kilomètres carrés. Elle est limitée au Nord par la Commune <strong>de</strong> Mbaïki, au Sud par la<br />

République du Congo, à l’Est par la Commune <strong>de</strong> Mbata, à l’Ouest par la Commune <strong>de</strong><br />

Moboma. Cette Commune était un Poste <strong>de</strong> Contrôle Administratif. Elle est <strong>de</strong>venue<br />

Commune par Décret n°59/174 du novembre 1959 portant création <strong>de</strong>s collectivités rurales<br />

dans le district <strong>de</strong> la Sous-préfecture Mbaïki, chef lieu Lobaye. La population était <strong>de</strong> 12398<br />

en 1988, suite au <strong>de</strong>rnier Recensement Général <strong>de</strong> la Population et <strong>de</strong> l’Habitat (RGPH) <strong>de</strong><br />

2003, la population était estimée à 19843 habitants pour une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 32 habitants au<br />

kilomètre carré, parmi laquelle les pygmées Aka sont estimés à 2000 habitants. Elle est sous<br />

l’autorité d’un Administrateur en la personne du Maire, et comprend <strong>de</strong>ux arrondissement<br />

dont: le premier est l’arrondissement <strong>de</strong> Zomia, le second est celui <strong>de</strong> Loko. La population <strong>de</strong><br />

la Commune à une évolution croissante <strong>de</strong>puis l’arrivée <strong>de</strong>s sociétés forestières sur ce site.<br />

Elle compte 26 villages, 4 groupements <strong>de</strong> villages et 3 hameaux.<br />

3. 1. Composante naturelle<br />

20


L'habitat naturel c'est le milieu, l'environnement. Sa <strong>de</strong>scription et sa localisation<br />

permettent <strong>de</strong> dégager les relations entre lui et son site, d’expliquer les différents éléments<br />

constituant cet espace et d'analyser les liens qui existent entre cet espace et les différents<br />

groupes qui existent sur site. Elle nous permet <strong>de</strong> connaitre les avantages et les offres que<br />

regorge ce site et <strong>de</strong> comprendre l'usage qui en est fait.<br />

3. 1. 1. La structure géographique<br />

Les cartes topographiques <strong>de</strong> Mbaïki et <strong>de</strong> Mongoumba à l’échelle <strong>de</strong> 1: 200 000 (IGN)<br />

ont permis <strong>de</strong> définir <strong>de</strong>s unités du relief à travers l’espace. Ainsi, il ressort <strong>de</strong> celles- ci <strong>de</strong>ux<br />

unités du relief: il s’agit du plateau, la plaine creusé par la Lobaye et qui constitue la<br />

dépression (figure n°4, à la page 20) qu’elle traverse plus au sud.<br />

• Le plateau<br />

La zone d’étu<strong>de</strong> dont il est question ici est située sur le vieux socle du protérozoïque<br />

inférieur et archéen, caractérisé par le complexe quartzo-schisteux, appelée la série<br />

orographique et géologique <strong>de</strong> Bangui-Mbaïki-Boali. Cet ensemble est incliné <strong>de</strong> Nord–Ouest<br />

vers le Sud–Est avec <strong>de</strong>s interfluves poly-convexes. Il occupe la majeure partie <strong>de</strong> la région<br />

avec <strong>de</strong>s altitu<strong>de</strong>s qui varient entre 572 mètres et 406 mètres.<br />

Figure n°5 : Carte géologique <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko<br />

Réalisée par : auteur 12<br />

• La plaine<br />

Elle représente la zone la plus basse <strong>de</strong> la région, avec une altitu<strong>de</strong> variant entre 406<br />

12 Source : Carte géologique et structurale Mbaiki et Moungoumba dressé par Y.boulvert. directeur <strong>de</strong> recherches OROSTOM5<br />

novembre 1986).<br />

21


mètres à 350 mètres. Il s’agit là <strong>de</strong> ses assises morpho structurales (en grecque Morphée veut<br />

dire forme et structure, qui se rapporte aux formes du relief étroitement liées aux structures<br />

tectoniques).<br />

• Le sol<br />

Le sol est la partie superficielle <strong>de</strong> l’écorce terrestre au contact <strong>de</strong> l’atmosphère, qui est<br />

soumis à l’action <strong>de</strong> l’érosion, <strong>de</strong>s animaux <strong>de</strong>s végétaux aboutissant à l’altération et<br />

l’ameublement <strong>de</strong>s roches. D’après Y. BOULVERT, les sols <strong>de</strong> ce site sont ceux du bouclier<br />

centrafricain <strong>de</strong> types ferralitiques remaniés modaux, rouges, parfois érodés. Ils sont<br />

appauvris et décolorés. Lorsqu’ils se trouvent sur <strong>de</strong>s alluvions et <strong>de</strong>s colluvions <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />

vallées du vieux socle. Les sols du site <strong>de</strong> Balé-loko ont été i<strong>de</strong>ntifiés et classés comme suit:<br />

1- les sols ferralitiques: il s’agit <strong>de</strong>s types modaux à faciès rouges sur les pentes et les<br />

plateaux, les sols appauvris modaux à faciès rouge au nord <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong> dans la région<br />

déboisée; les sols remaniés modaux, qui sont en bas <strong>de</strong>s pentes;<br />

2- les sols peu évolués soumis aux intenses activités d’érosion. Les associations <strong>de</strong>s sols<br />

peu évolués, qui sont localisés sur les collines et caractérisés par une faible profon<strong>de</strong>ur due à<br />

la présence <strong>de</strong>s blocs <strong>de</strong> roches ou <strong>de</strong> cuirasses, soient à <strong>de</strong> nombreux cailloux et gravillons en<br />

surface;<br />

3- les sols peu évolués non climatique, d’apport colluvial hydromorphe qui constitue le<br />

bassin fluvial <strong>de</strong> la Lobaye. Au fur et à mesure qu’on s’éloigne <strong>de</strong>s zones ouvertes, exposées<br />

au soleil, le sol change <strong>de</strong> texture, donc le climat conditionne l’humidité et la température du<br />

sol.<br />

3. 1. 2. Le climat<br />

Le climat, en grec Klima (inclinaison), est en rapport avec les variations <strong>de</strong> la quantité<br />

d’énergie solaire reçue par le sol, il dépend aussi <strong>de</strong> l’inclinaison <strong>de</strong>s rayons solaires par<br />

rapport au sol et <strong>de</strong>s nuages.<br />

La région est proche <strong>de</strong> l’équateur, donc elle reçoit perpendiculairement les rayons<br />

solaires au proche <strong>de</strong> la verticale à midi, le rayonnement reçu par la terre est donc très<br />

important. En plus <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s sols, la pluviométrie et l’humidité relative déterminent la<br />

végétation. Le climat défini l’état du temps et la température en un lieu précis et à un moment<br />

déterminé. Cette zone d’étu<strong>de</strong> a un climat <strong>de</strong> type guinéen forestier à sous climat Oubanguien,<br />

caractérisé par un indice pluviométrique élevé, avec trois maxima pluviométriques (mai,<br />

juillet, octobre), une température moyenne annuelle <strong>de</strong> 26 °C, <strong>de</strong> très faibles amplitu<strong>de</strong>s, et<br />

22


une atmosphère chargée <strong>de</strong> vapeur d’eau très élevée (18 à 19 millimètres). L’indice<br />

pluviométrique est <strong>de</strong> 6.3.3 c’est à dire : six (6) mois <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> humi<strong>de</strong> <strong>de</strong> mai à octobre avec<br />

l’évapotranspiration inférieure à la pluviométrie, trois (3) mois <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> intermédiaire <strong>de</strong><br />

mars à avril, puis en novembre durant laquelle ETP > P > 0,5 ETP, trois (3) mois <strong>de</strong> pério<strong>de</strong><br />

sèche durant laquelle P < 0,5 < ETP <strong>de</strong> décembre à février. Le déficit hydrique commence en<br />

novembre et s’achève en avril. Les conditions climatiques déterminent la répartition <strong>de</strong>s<br />

animaux, la répartition <strong>de</strong> la température et <strong>de</strong> l’humidité.<br />

• La pluviométrie<br />

C’est l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong>s pluies dans l’espace et dans le temps. La<br />

connaissance <strong>de</strong> cette répartition est essentielle dans la mesure où les écoulements <strong>de</strong>s eaux en<br />

sont directement issus. La moyenne inter- annuelle <strong>de</strong>s pluies <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> (2000) est <strong>de</strong><br />

123,8 millimètres. Le plus bas, le maximum en 1997 atteint 170,23 millimètres dans la<br />

pério<strong>de</strong> 1996 à 2005, l’année la plus humi<strong>de</strong>.<br />

Tableau n°5: Moyennes pluviométriques et climatiques1996 à 2005<br />

Source : station météorologique <strong>de</strong> Boukoko (Lobaye)<br />

Figure n°6: Diagramme ombrothermique 1996 à 2005<br />

Tableau n°6: Totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005)<br />

23


Source : station météorologique <strong>de</strong> boukoko(Lobaye)<br />

Figure n°7 : Les totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005)<br />

Réalisé par : auteur<br />

Tableau n°7: Relevés pluviométriques mensuels1992 à 2008<br />

Source : station météorologique <strong>de</strong> Boukoko (Lobaye)<br />

Les mois d’août, septembre et octobre <strong>de</strong>s années 1994 à 2003 ont respectivement : 275,45<br />

mm; 268,2 mm; 262 mm. La pluviométrie annuelle en 2008 était <strong>de</strong> 1477,1milimètres pour<br />

111 jours. Cette valeur pluviométrique inférieure à 1600 millimètres, est due au recul sensible<br />

<strong>de</strong> la forêt. Cela aurait influencée l’équilibre du milieu.<br />

3. 1. 3. Le milieu végétal, faunistique et hydrographique<br />

24


L’étu<strong>de</strong> du milieu végétal permet <strong>de</strong> faire ressortir la valeur dont regorge le site <strong>de</strong><br />

l’étu<strong>de</strong>. La végétation désigne l’ensemble <strong>de</strong>s plantes que l’on peut trouver dans une région.<br />

Elle joue un rôle important dans le milieu physique, car elle assure l’humidité et agit dans le<br />

processus d’évaporation. Elle réduit l’écoulement hivernal, car elle intercepte la pluie qui ne<br />

va pas jusqu’au sol; la forêt conduit à une atténuation <strong>de</strong>s crues. La couverture végétale freine<br />

l’érosion et joue sur le comportement hydrologique du lit d’un cours d’eau (les espèces<br />

végétales vivant dans un lit quelconque d’un cours d’eau ont tendance à faire débor<strong>de</strong>r ses<br />

eaux en <strong>de</strong>hors du lit normal).<br />

• La végétation<br />

Selon la carte forestière <strong>de</strong> la Lobaye, le site <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko est couvert <strong>de</strong><br />

quatre types <strong>de</strong> végétation: la forêt secondaire, la forêt dégradée, le complexe <strong>de</strong> culture et le<br />

complexe <strong>de</strong> jachère. Le couvert végétal est caractérisé par un peuplement d’arbres formés <strong>de</strong><br />

trois strates. Au sommet, la strate supérieure comprend <strong>de</strong>s arbres ayant <strong>de</strong>s fûts géants<br />

pouvant dépasser 60 mètres, très robustes à petites feuilles résistantes. On trouve la famille<br />

<strong>de</strong>s méliacées (plantes arborescentes équatoriales) entre autre: les Entandrophragma, les<br />

Sterculiacées (kola nitida, eyoung). En <strong>de</strong>ssous, il y a la canopée constituée d’arbres à cimes<br />

<strong>de</strong> 20 à 30 mètres <strong>de</strong> hauteur. La strate inférieure est un sous bois avec <strong>de</strong>s jeunes arbres<br />

d’environ 5 mètres <strong>de</strong> hauteur, <strong>de</strong>s arbustes, <strong>de</strong>s lianes. Ces plantes présentent <strong>de</strong> larges<br />

feuilles ; le sous-bois est constitué <strong>de</strong>s buissons et <strong>de</strong> petits arbustes. Certaines espèces du<br />

sous-bois sont commercialisables et comestibles à savoir : le Beilschmeida, utilisé en cuisine,<br />

le Dorstenia, le Gnetum africanum, légume forestier très apprécié.<br />

La végétation joue un rôle biotique, car elle constitue un aliment pour les êtres vivants.<br />

D’après le rapport d’inventaire <strong>de</strong> Projet <strong>de</strong> Plan d’Aménagement Forestière Projet d’Appui à<br />

la Réalisation <strong>de</strong> Pan d’Aménagement Forestier(PARPAF), la forêt secondaire est <strong>de</strong>nse à<br />

dominance <strong>de</strong> Triplochiton Scléroxylon et <strong>de</strong> Terminalia superba qui sont <strong>de</strong>s espèces<br />

commerciales peu exploitées.<br />

Tout autour du cours du cours d’eau Lobaye se trouve la galerie forestière, et aux<br />

alentours <strong>de</strong>s villages proches se trouve la forêt secondaire, la forêt dégradée se situe le long<br />

<strong>de</strong> l’axe routier (elle constitue la clairière), au sommet <strong>de</strong>s collines ; la forêt protégée se<br />

trouve le long du cours d’eau Lobaye. La zone marécageuse constitue une zone<br />

écologiquement fragile, puisque la constitution du sol et l’équilibre sol- couverture végétale<br />

est conditionnés par la topographie du milieu. Cette forêt a subi l’effet <strong>de</strong> l’exploitation<br />

forestière par les sociétés forestières et les actions culturales.<br />

25


• La faune<br />

La forêt qui couvre la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko constitue un habitat favorable aux<br />

espèces animales. Il y a la faune terrestre, arboricole, aérienne et aquatique, parmi celles-ci,<br />

on note <strong>de</strong> nombreuses espèces <strong>de</strong> mammifères, d’oiseaux, <strong>de</strong> poissons et <strong>de</strong> reptiles. Parmi<br />

les mammifères caractéristiques on trouve le bongo (Tragelaphus eurycéros). Les espèces les<br />

plus abondantes sont le Céphalophe bleu (Cephalophus monticola), le Céphalophe <strong>de</strong> peter<br />

(Cephalophus colligrygus), le Potamochère (Potamochoerus porcus) etc. Les espèces<br />

abondantes sont les plus abattues par la chasse traditionnelle et mo<strong>de</strong>rne, le piégeage à l’ai<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s câbles métalliques. L’avifaune est également diversifiée, elle est actuellement à l’abri <strong>de</strong><br />

la chasse parce que les chasseurs ne s’intéressent qu’aux espèces à poils (gibiers). Il y<br />

a quinze espèces <strong>de</strong>s primates, quatorze espèces <strong>de</strong>s ongulés et quatorze espèces <strong>de</strong><br />

carnivores.<br />

3. 1. 4. L’hydrographie<br />

La zone <strong>de</strong> Balé-Loko est arrosée par la Lobaye et ses affluents. Elle est navigable<br />

pendant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crue. En décrue ces variations posent le plus souvent <strong>de</strong> sérieux<br />

problèmes <strong>de</strong> navigation. Les ruisseaux sont peu nombreux et temporaires. Ils coulent sur du<br />

sable et <strong>de</strong>s terrains acci<strong>de</strong>ntés. Les marais sont toujours présents le long <strong>de</strong>s rives et couvrent<br />

<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s étendues.<br />

Photo n°2: Le cours d’eau Lobaye<br />

Cliché : auteur, réalisé le 25 juillet 2009 à 8heures 30 minutes sur le pont en béton <strong>de</strong> la SCAD<br />

Cette photo a été prise sur le pont en béton <strong>de</strong> la SCAD, elle présente les rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Zomia,<br />

qui, pendant la saison sèche sont très attrayantes.<br />

3. 2. Installation du peuplement et <strong>de</strong>s activités socio-économiques traditionnelles.<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la population et <strong>de</strong> ses activités permet d’analyser les conditions<br />

humaines, leurs activités en interaction avec leur milieu, comment est acquit le terroir et<br />

l’organisation foncière.<br />

3. 2. 1. La composition <strong>de</strong> la population<br />

La population est composée <strong>de</strong> plusieurs ethnies, l’ethnie la plus répandue est l’ethnie Aka,<br />

26


qui s’était installé <strong>de</strong>puis plusieurs siècle dans la forêt, puis, à travers le processus <strong>de</strong><br />

l’intégration, celle-ci s’est installée le long <strong>de</strong>s axes routiers et le long <strong>de</strong> la rivière Lobaye<br />

jusqu’à la frontière congolaise.<br />

Les pygmées sont les premiers occupants <strong>de</strong> cette partie du territoire, ils ont contribué au<br />

développement <strong>de</strong> la traite et aussi au commerce <strong>de</strong> l’ivoire, <strong>de</strong> caoutchouc, <strong>de</strong> noix <strong>de</strong> palme,<br />

<strong>de</strong> copal et <strong>de</strong>s trophées d’animaux sauvages pendant les pério<strong>de</strong>s pré-coloniales et coloniales.<br />

Ils ont ravitaillé les travailleurs <strong>de</strong>s sociétés avec <strong>de</strong>s vian<strong>de</strong>s sauvages.<br />

La population non Aka ou Bilo est composée <strong>de</strong> plusieurs populations riveraines<br />

autochtones constitués <strong>de</strong>s Ngbaka, Mbati qui englobent les Bagandou et Issongo ; les<br />

Yanguéré qui sont venus du Nord-Est fuyant la guerre et se sont installés dans la Commune<br />

pour faire le commerce. Les populations allogènes d’origines diverse telles que : Gbaya,<br />

Ngbaka- Mandja, Yakoma, Gbanziri, Ali etc. sont venues pour la recherche d’emploi au<br />

niveau <strong>de</strong> la société forestière. Des Tchadiens employé par la SCAD comme chauffeur,<br />

d’autres aussi sont <strong>de</strong>s commerçants. En outre, il existe <strong>de</strong>s Européens, <strong>de</strong>s Américains venus<br />

pour les travaux <strong>de</strong> recherche dans les domaines scientifiques. Des Turks, <strong>de</strong>s Libanais, <strong>de</strong>s<br />

Japonais travaillent aussi à la Société forestière. Le plus souvent ce sont les étudiants<br />

centrafricains qui y séjournent pour <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> recherche dans le cadre <strong>de</strong> mémoire <strong>de</strong> fin<br />

d’étu<strong>de</strong>s.<br />

Les populations allogènes sont désormais plus nombreuses que les populations autochtones<br />

et parmi les autochtones, les pygmées Aka sont minoritaires. C’est ce qui sera précisé<br />

ultérieurement dans la troisième partie.<br />

3. 2. 2. Les activités socio-économiques traditionnelles<br />

Les activités socio-économiques sont basées sur les activités traditionnelles telles que<br />

l'agriculture et la chasse. Elles représentent l’essentiel d’occupations <strong>de</strong>s populations et sont<br />

essentielles à leur survie. Elles sont multiples, à la fois complémentaires et concurrentielles.<br />

Elles concernent notamment l’agriculture, l’élevage, la chasse, la cueillette, la pêche, la vente<br />

<strong>de</strong> bois <strong>de</strong> chauffe, l’artisanat, etc.<br />

L’agriculture<br />

Elle reste la principale activité <strong>de</strong> la région. Elle emploie plus <strong>de</strong> 90% <strong>de</strong> la population.<br />

La production est faible et <strong>de</strong>stinée en gran<strong>de</strong> partie à l’autoconsommation. Le café est la<br />

seule culture <strong>de</strong> rente, les petites plantations familiales ont un ren<strong>de</strong>ment faible. La fluctuation<br />

27


<strong>de</strong>s prix au producteur décourage les planteurs. Avec la disparition <strong>de</strong> l’ADECAF 13 , les<br />

problèmes <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers ne font qu’augmenter, ce qui les pousse à s’orienter vers d’autres<br />

activités comme la chasse pour compenser le manque à gagner. L’agriculture est une branche<br />

d’activité économique principale du village. Elle est extensive avec <strong>de</strong>s parcelles éparpillées<br />

dans la forêt environnante. Elle laisse apparaître un paysage agraire discontinu le long <strong>de</strong> la<br />

route qui mène à Mbaïki et dans les zones proches, <strong>de</strong>s points d’eau. Elle concerne <strong>de</strong>ux types<br />

<strong>de</strong> cultures qui sont: les cultures vivrières et les cultures d’exploitation. Plusieurs groupements<br />

agricoles et ONG ont été mis en place par la population rurale dans le but <strong>de</strong> promouvoir les<br />

activités agricoles et celles génératrices <strong>de</strong> revenus.<br />

Les cultures vivrières<br />

Elles concernent le manioc (Manihot esculenta), le taro (Colo<strong>cas</strong>ia esculenta), le<br />

bananier, l’igname, l’arachi<strong>de</strong>, le maïs et les légumes. A coté <strong>de</strong>s plantes, il y a <strong>de</strong>s légumes<br />

telles que : l’amarante douce ou amer, le gombo et l’aubergine qui est disponible toute<br />

l’année. On peut aussi trouver <strong>de</strong>s fruits tels que : le citron jaune, la mandarine, le citron vert,<br />

la goyave, le haricot, l’orange, la pamplemousse et la tomate.<br />

Les techniques culturales pratiquées reposent sur une agriculture sur brûlis qui<br />

consiste à débrousser les herbes et à y mettre du feu avant le labour. La technique <strong>de</strong><br />

fertilisation du sol est la mise en jachère pendant trois à cinq ans après les récoltes. L’outillage<br />

utilisé dans les pratiques culturales est très rudimentaire et se résume aux machettes, houes et<br />

haches. Après la semence, l’entretien <strong>de</strong>s champs revient aux femmes et aux enfants, parfois<br />

ce sont les pygmées qui le font. Pendant la récolte, une partie <strong>de</strong>s produits est <strong>de</strong>stinée à<br />

l’autoconsommation et l’autre est <strong>de</strong>stinée à la vente sur les marchés locaux intérieurs et dans<br />

les régions environnantes <strong>de</strong> Mbaïki ou <strong>de</strong> Pissa.<br />

La culture d’exploitation<br />

Cette culture touche particulièrement le café. Elle a été introduite pendant la<br />

colonisation. C’est la principale culture d’exportation. A partir <strong>de</strong> 1992, la production du café<br />

connaît une décroissance à cause <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong>s prix sur le plan international; c’est pourquoi<br />

les planteurs s’en sont désintéressés au profit du manioc et du maïs.<br />

L’élevage<br />

C’est une activité pratiquée par la minorité <strong>de</strong> la population. Il se fait d’une manière<br />

traditionnelle; c’est un élevage du petit bétail (lapins, caprin, porcin) et <strong>de</strong> la volaille. Le<br />

13 ADECAF : l’Agence <strong>de</strong> Développement <strong>de</strong> la Caféiculture Familiale<br />

28


milieu forestier se prête mal pour l’élevage <strong>de</strong>s bovins tandis que la volaille et le petit bétail<br />

s’adaptent assez bien à ce milieu.<br />

La chasse<br />

C’est l’une <strong>de</strong>s activités propices pratiquées par la population rurale <strong>de</strong> cette localité.<br />

Elle est complémentaire, c’est-à-dire alternative <strong>de</strong> l’agriculture. La chasse est pratiquée au<br />

moyen d’armes, <strong>de</strong> filets, <strong>de</strong> sagaies, d’arbalètes et <strong>de</strong> pièges. Les trophées <strong>de</strong> chasse sont<br />

consommés ou vendus sur place dans le village, ou encore au bord <strong>de</strong> la route. D’après les<br />

habitants <strong>de</strong> cette petite communauté rurale, les revenus <strong>de</strong> la chasse permettent <strong>de</strong> se<br />

ravitailler en produit tels que savon, sucre, sel et parfois d’acheter <strong>de</strong>s médicaments pour se<br />

soigner.<br />

La pêche<br />

Elle est pratiquée par la population riveraine, les Yakoma, les Gbanziri, et les Gbaka.<br />

Elle se fait à la nasse « bongo », à la ligne ou au filet, certains utilisent le « lomba »<br />

(Tephrosia vogelii) pour anesthésier les poissons, d’autres font le drainage <strong>de</strong>s marigots en<br />

saison sèche. Ces mauvaises pratiques <strong>de</strong> pêche entraînent à long terme l’appauvrissement <strong>de</strong><br />

la faune aquatique. Elle vient en troisième position après l’agriculture et la chasse. Parfois les<br />

femmes mettent en place <strong>de</strong>s systèmes d’assèchement artificiel <strong>de</strong> certains endroits <strong>de</strong> la<br />

rivière afin <strong>de</strong> capturer les poissons qui y vivent. Ces produits <strong>de</strong> pêche sont vendus sur place,<br />

ou à Mbaïki centre; le revenu permet au propriétaire <strong>de</strong> se procurer les <strong>de</strong>nrées diverses<br />

(sucre, sel, savon). Les poissons sont vendus frais ou fumés. Les types <strong>de</strong> poissons qu’on peut<br />

rencontrer dans la Lobaye sont le tilapia, le silure, la carpe, le machoiron et l’anguille.<br />

La cueillette<br />

Dans cette zone, la population pratique la cueillette. En saison <strong>de</strong> pluies, au mois<br />

d’août, elle procè<strong>de</strong> aux activités <strong>de</strong> cueillette <strong>de</strong>s feuilles comestibles telles que le « koko »<br />

ou « Gnetum africanum ». En octobre, c’est la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> ramassage <strong>de</strong>s chenilles et <strong>de</strong>s<br />

champignons comestibles. Ces produits sont vendus, soit aux femmes commerçantes qui<br />

viennent <strong>de</strong> Bangui, soit aux passants. Le poivre sauvage est l’un <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> cueillette<br />

dont la récolte se fait en saison sèche. C’est un produit d’une gran<strong>de</strong> valeur économique mais<br />

la cueillette et la vente sont pratiquées par une minorité <strong>de</strong> personnes.<br />

La vente du bois <strong>de</strong> chauffe et du sable<br />

C’est aussi une activité effectuée par une minorité d’individus. Les bois secs sont<br />

sélectionnés, coupés et vendus le long <strong>de</strong> la route. Parallèlement à cela, il existe aussi <strong>de</strong>s gens<br />

29


qui s’adonnent à l’exploitation <strong>de</strong> sable dans le cours d’eau Lobaye.<br />

L’artisanat<br />

Il est pratiqué par une minorité <strong>de</strong> la population. La fabrication <strong>de</strong>s produits d’art se fait<br />

en bois local (l’ébène, l’acajou, etc.), coupés dans la forêt environnante laquelle conserve<br />

encore quelques espèces <strong>de</strong> haute valeur économique. L’artisanat spécifique <strong>de</strong>s pygmées Aka<br />

est décrit plus précisément dans la <strong>de</strong>uxième partie car il participe à leur culture.<br />

A côté <strong>de</strong>s activités traditionnelles, il ya aussi les activités mo<strong>de</strong>rnes dont nous allons<br />

éluci<strong>de</strong>r dans le sous titre suivant.<br />

3. 3. Les activités mo<strong>de</strong>rnes<br />

Les activités mo<strong>de</strong>rnes regroupent les structures instaurées par le gouvernement. Les<br />

organismes non gouvernementaux, la SCAD. Ces activités ont influence à travers les<br />

différentes techniques et pratiques locales.<br />

3. 3. 1. Les structures gouvernementales<br />

Dans cette Commune, il y a une école primaire à Loko et au village Kaka, l’école<br />

fondamentale niveau 1 est dirigée par l’Inspection Académique. La briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

gendarmerie, la mairie qui abrite les administrateurs civils <strong>de</strong> l’état, le maire et ses agents à la<br />

SCAD centre. Les taxes <strong>de</strong> reboisement et d’abattage constituent les principales sources <strong>de</strong><br />

recettes <strong>de</strong> la Mairie <strong>de</strong> Loko utilisées pour réaliser les actions sociales <strong>de</strong> la Commune.<br />

En effet elles servent au paiement <strong>de</strong> salaires <strong>de</strong>s employés <strong>de</strong> la Mairie et également à la<br />

réalisation <strong>de</strong> quelques infrastructures dont le marché <strong>de</strong> la SCAD, et les forages d’eau<br />

potable.<br />

Sur le plan sanitaire, les dispensaires présents dans la commune ne répon<strong>de</strong>nt pas aux<br />

normes requises (manque d’équipements, effectifs limité <strong>de</strong> personnel…) ce qui fait que la<br />

population ne reçoit pas les soins adéquats. Ces centres <strong>de</strong> santé font défaut dans les parties<br />

reculées <strong>de</strong> la commune. Ainsi, pour les habitants <strong>de</strong> ce village, il faut parcourir toute cette<br />

distance pour venir se soigner à SCAD ou à Zoméa, où un hôpital est tenu par les sœurs<br />

catholiques. Cela montre à quel point la couverture sanitaire fait défaut dans la commune <strong>de</strong><br />

Balé-Loko, ce qui fait que la population <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong> a beaucoup plus recours à la<br />

pharmacopée traditionnelle.<br />

Il y a un manque d’équipements et <strong>de</strong> structure gouvernemental dans cette Commune, la<br />

plus part <strong>de</strong> structures administratives telles que : tourisme, environnement, hydraulique et<br />

énergie sont basées à Mbaïki.<br />

30


3. 3. 2. La Société Centrafricaine <strong>de</strong> Déroulage (SCAD)<br />

La société SCAD implantée sur le site <strong>de</strong> l’ancien village Yénguéla, appelé SCAD- LOKO<br />

dans la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko a vu le jour en 1950 sous le sigle <strong>de</strong> SAFA- Bois puis Bois<br />

Déroulés Océans (BDO).Il est appelé SCAD en 1984, après l’octroi du Permis d’Exploitation<br />

et d’Aménagement (PEA) N°171 du 07 mars 1996. Le Permis d’Exploitation et<br />

d’Aménagement 171(PEA 171) <strong>de</strong> la SCAD est situé dans la Préfecture <strong>de</strong> la Lobaye, entre<br />

3°30’ et 4°09’ <strong>de</strong> latitu<strong>de</strong> Nord entre 16°34’ et 18°23’<strong>de</strong> longitu<strong>de</strong> Est (Cf. Carte <strong>de</strong><br />

localisation et limite SCAD PEA 171 en Annexes3). Sa superficie totale est <strong>de</strong> 475 000 ha,<br />

dont 339947 ha utile et taxable. C’est une société anonyme au capital <strong>de</strong> 700 000 000FCFA,<br />

elle fait partie du groupe KAMACH, société privée appartenant à un Syrien c’est la première<br />

société en République Centrafricaine à avoir signé la convention provisoire d’aménagement et<br />

exploitation en juin 2001. La SCAD souhaite avec le plan d’aménagement, se diriger vers la<br />

certification.<br />

• L’outil industriel<br />

Le site <strong>de</strong> Loko, installé par la SAFA, date <strong>de</strong>s années 50. Il est constitué d’une scierie<br />

qui produit par jour 45 mètres cubes <strong>de</strong> sciage, avec une capacité annuelle <strong>de</strong> 20 000 à 25 000<br />

mètre cubes <strong>de</strong> grumes par an. Ce site a subit <strong>de</strong> gros investissements en 1974 par la BDO, la<br />

scierie s’agrandie avec l’installation d’une usine <strong>de</strong> déroulage sur le site. Elle dispose d’une<br />

chaudière, alimentée par les déchets <strong>de</strong> bois et fourni l’électricité pour l’usine et la scierie. La<br />

société emploie 400 travailleurs, dont les salaires varient selon la catégorie professionnelle.<br />

Le salaire mensuel serait <strong>de</strong>: 15 311 F CFA chez les saisonniers; 50 413 F CFA chez les<br />

ouvriers permanents; 263 894F CFA chez les Agents <strong>de</strong> maîtrise; 1 065 325 F CFA chez les<br />

expatriés.<br />

Photo n°3 : Usine <strong>de</strong> SCAD Loko<br />

Cliché : auteur, réalisé le 26 juillet à 8 heures<br />

31


• La contribution <strong>de</strong> la SCAD dans les activités socioéconomiques<br />

Les taxes forestières<br />

La taxe <strong>de</strong> loyer, est fixée par la Loi <strong>de</strong> Finances à raison <strong>de</strong> 600 F CFA par hectare; la<br />

taxe d’abattage et la taxe <strong>de</strong> reboisement 200F CFA par hectare. Ces taxes sont utilisées pour<br />

le développement communautaire, et à l’entretien <strong>de</strong>s routes.<br />

La société a pu réaliser <strong>de</strong>s infrastructures suivantes: un centre <strong>de</strong> santé à la SCAD,<br />

une école primaire, une pharmacie villageoise, trois puits d’eau potable et l’entretien <strong>de</strong>s<br />

pistes rurales. Elle a également construit les locaux qui abritent la briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> la gendarmerie.<br />

Tableau n° 8: Réparation <strong>de</strong>s taxes forestières en 2004<br />

Source : Données tirées du Plan d’Aménagement Forestière <strong>de</strong> la SCAD<br />

Le PEA 171 a fait l’objet <strong>de</strong> plusieurs exploitations par les différentes sociétés forestières<br />

qui s’y sont succédé <strong>de</strong>puis les années 50. Ce n’est qu’à partir <strong>de</strong>s années 70 que<br />

l’exploitation est <strong>de</strong>venue sélective. L’exploitation sélective <strong>de</strong> l’Aniégré a commencé en<br />

novembre 1997. A cette exploitation, s’est ajoutée celle du Lati en octobre 2000. La page 26<br />

du plan d’aménagement du PEA171-décembre 2004 dit : cette exploitation<br />

sélective « récupère » au passage quelques bois divers, représentant 5% du volume exploité<br />

par ce passage. Plusieurs réserves forestières font partie du PEA 171, à savoir : la réserve Man<br />

And Biospher (MAB) <strong>de</strong> la basse Lobaye au Sud, réserve forestière classée <strong>de</strong> la Lotémo, la<br />

forêt classée <strong>de</strong> la Lolé et la réserve forestière <strong>de</strong> la Basse Lobaye au Sud- Est (Cf. Carte <strong>de</strong>s<br />

réserves et forêts classées sur le PEA 171 en Annexes 3). L’exploitation forestière est une<br />

activité importante <strong>de</strong> la localité. Après la faillite <strong>de</strong> la SAFA, SCAD assure la production <strong>de</strong>s<br />

grumes <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> valeurs, les bois <strong>de</strong> moindre valeur sont transformés localement par<br />

l’industrie du contre-plaqué.<br />

32


Tableau n°9 : Essences commercialisés<br />

Source : Plan d’Aménagement du PEA171<br />

De ce tableau n°9, les essences exploitées sont reparties selon leur valeur et leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

en plusieurs groupes, pour cela, on a: le Groupe 1 a <strong>de</strong> Production dominante, le Groupe 1 b<br />

33


d‘exploitation régulière, le Groupe 2 d’exploitation oc<strong>cas</strong>ionnelle, le Groupe 3 a <strong>de</strong> sciage<br />

potentiel, le Groupe 3 b <strong>de</strong> déroulage potentiel et le Groupe 4 d’exploitation diverse.<br />

3. 3. 3. Les organismes non gouvernementaux<br />

COOPI<br />

Les ONG sont représentées ici par COOPI, CARITAS, OCDH et OCDN.<br />

COOPI est un ONG italienne, qui intervient en RCA <strong>de</strong>puis 1974, La Cooperazion<br />

internazional (COOPI) sensibilise les Aka sur leurs droits et dénonce toutes formes <strong>de</strong><br />

discriminations, tout en défendant le respect <strong>de</strong> droits civils <strong>de</strong> la minorité Aka, en<br />

sensibilisant le pouvoir public; elle vise à promouvoir la diffusion et la valorisation <strong>de</strong><br />

l’i<strong>de</strong>ntité socio-culturel Ak,a. COOPI a mis en place <strong>de</strong> 2004 à 2006, un projet <strong>de</strong> protection<br />

<strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> la minorité pygmée Aka financé par la Commission Européenne. En 2007, un<br />

projet <strong>de</strong> consolidation <strong>de</strong>s résultats atteints financés par l’UNICEF a intégré <strong>de</strong>ux volets:<br />

« promotion <strong>de</strong> l’éducation et <strong>de</strong> la santé en milieu Aka.», le projet COOPI travaille en<br />

partenariat avec le diocèse <strong>de</strong> Mbaïki et l’Observatoire Centrafricaine <strong>de</strong> Droits <strong>de</strong> l’Homme<br />

(OCDH) <strong>de</strong>puis janvier 2004. Elle intervient aussi auprès <strong>de</strong>s villageois dans la lutte contre la<br />

pauvreté et le VIH/SIDA, elle participe aussi à la construction <strong>de</strong> l’école primaire qui était<br />

dans un état délabré au village Kaka.<br />

La CARITAS<br />

CARITAS est un organisme <strong>de</strong> la conférence épiscopale centrafricaine, loin d’être une ONG<br />

<strong>de</strong> bienfaisance, elle est une <strong>de</strong>s composantes pastorale sociale <strong>de</strong> l’église catholique. Caritas<br />

intervient dans trois domaines: économique, sanitaire et développement.<br />

Dans le domaine économique ces activités principales consistent à structurer <strong>de</strong>s groupements<br />

agricoles et à ai<strong>de</strong>r les producteurs à se professionnaliser.<br />

Le programme sanitaire concerne la création <strong>de</strong> dispensaires et postes <strong>de</strong> santé, le soutient<br />

d’infrastructures socio-sanitaires, et la réalisation <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong> sensibilisation,<br />

notamment contre les risques nutritionnels et la propagation du VIH/SIDA.<br />

Enfin, en matière <strong>de</strong> développement, un plan <strong>de</strong> lutte contre la discrimination dont sont<br />

victimes les femmes, et la formation <strong>de</strong> groupes <strong>de</strong> parents d'élèves et d'enseignants a été<br />

élaboré. Elle intervient aussi auprès <strong>de</strong>s pygmées sur leurs droits et les ai<strong>de</strong> à améliorer leur<br />

habitat, à scolariser leurs enfants et à construire les écoles, les centres <strong>de</strong> santé. Il a créé une<br />

école spéciale au village Kaka pour les pygmées, cette école qui comprend une salle <strong>de</strong> classe,<br />

est gérée par les sœurs <strong>de</strong> l’église catholique et a pour but <strong>de</strong> donner aux enfants pygmées une<br />

34


éducation <strong>de</strong> base. Quarante quatre enfants pygmées fréquentent cette école. Après la<br />

maternelle, ils sont envoyés à l’école publique pour continuer les étu<strong>de</strong>s. CARITAS œuvre<br />

aussi avec les villageois dans le domaine économique et d’organisation paysanne. Elle veille<br />

aussi à fournir aux jeunes une formation spirituelle, civique et intellectuelle.<br />

Le Programme Alimentaire Mondiale (PAM) intervient afin d’éradiquer le taux <strong>de</strong><br />

déperdition scolaire et d’enrayer la désertion <strong>de</strong>s enfants pygmées à certaines heures <strong>de</strong> cours.<br />

Les écoliers viennent tous les matins à jeun à l’école, et le PAM a ouvert une cantine scolaire<br />

au sein <strong>de</strong> l’école pour encourager la scolarisation en milieu Aka.<br />

L’Organisation Centrafricaine pour la Défense <strong>de</strong> la Nature (OCDN)<br />

Crée en décembre 1992 à Bangui, l’OCDN est une ONG qui œuvre pour la protection<br />

<strong>de</strong> l’environnement. Elle est impliquée dans le projet <strong>de</strong> réhabilitation <strong>de</strong>s sites dégradés et la<br />

défense du patrimoine naturel et culturel, la conservation et la gestion participative <strong>de</strong> la<br />

réserve <strong>de</strong> biosphère <strong>de</strong> la basse Lobaye ; elle combat pour le droit <strong>de</strong>s minorités (pygmées) à<br />

vivre dans un environnement sain. L’éducation environnementale est aussi prônée.<br />

Ce troisième chapitre qui traite <strong>de</strong>s Composantes naturelles et socio-économiques <strong>de</strong><br />

cette étu<strong>de</strong> permet d'esquisser la situation <strong>de</strong> recherche et <strong>de</strong> ressortir l’importance du milieu<br />

où se réalisent les cultures immatérielle et matérielle chez les pygmées Aka. Le quatrième<br />

chapitre insiste sur la richesse du patrimoine local <strong>de</strong>s pygmées Aka, qu'ils soient culturels ou<br />

naturels et d'en examiner les fon<strong>de</strong>ments.<br />

35


Chapitre 4 : Les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka<br />

Les pygmées Aka pratiquent les activités basées sur la chasse et la cueillette; ils se<br />

soignent grâce aux produits pharmacologiques <strong>de</strong>squels ils tirent <strong>de</strong> la forêt. Ils y acquièrent<br />

ainsi un savoir, un savoir-faire traditionnel et une maîtrise <strong>de</strong> l’environnement forestier. Les<br />

pratiques culturelles <strong>de</strong>s pygmées s’avèrent authentiques et requièrent <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong><br />

patrimonialisation définit par l’UNESCO à savoir la source d’inspiration, l’i<strong>de</strong>ntité, et<br />

représente une mémoire qui nécessite une protection. C’est ainsi que la tradition oral et<br />

culturelle basée sur : <strong>de</strong>s biens matériels ou immatériels, œuvres virtuelles ou réalisées ; <strong>de</strong>s<br />

savoirs organisés : techniques, symboliques (magiques, religieux, ludiques), sociaux<br />

(Étiquette, traditions <strong>de</strong> groupe), esthétiques et <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> communication : langues,<br />

parler, systèmes <strong>de</strong> signes. Et la forêt <strong>de</strong> Bagandou qui constitue l’habitat naturel <strong>de</strong>s pygmées<br />

Aka <strong>de</strong> la Lobaye est classée par l’UNESCO comme patrimoine immatériel et matériel en<br />

1980 suite à la proposition du gouvernement Centrafricain. Ce patrimoine court un risque <strong>de</strong><br />

disparition si l’on ne prend pas <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> pérennisation.<br />

4. 1. Les fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka<br />

Avant d’envisager les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka tels qu’ils<br />

sont désignés par l’UNESCO il convient d’abord <strong>de</strong> considérer les fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> ces<br />

patrimoines culturel et naturel chez ces populations. Il serait alors nécessaire <strong>de</strong> revenir sur<br />

l’organisation sociale chez les pygmées Aka. Ce chapitre s’intéresse donc au genre <strong>de</strong> vie <strong>de</strong><br />

cette minorité Aka. Il vise à montrer comment cette minorité adapte son environnement à sa<br />

culture et à repérer quels sont les fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s patrimoines culturel et naturel chez ces<br />

pygmées.<br />

4. 1. 1. Organisation sociale chez les Aka<br />

L’organisation sociale chez les pygmées Aka fait l’objet <strong>de</strong> plusieurs étu<strong>de</strong>s à travers les<br />

travaux <strong>de</strong> plusieurs <strong>de</strong>s sciences sociales, particulièrement Serge BAHUCHET, Henri<br />

GUILLAUME qui inspirent le présent travail.<br />

L’organisation sociale se fait autour <strong>de</strong>s liens <strong>de</strong> parenté, <strong>de</strong>s droits et obligations<br />

vis-à-vis <strong>de</strong>s autres et réciproquement. Leur organisation politique est très codifiée.<br />

L’organisation politique<br />

Trois personnages puissants incarnent l’autorité du campement: le patriarche, le<br />

maître <strong>de</strong>s activités, le <strong>de</strong>vin-guérisseur.<br />

36


Le patriarche a pour nom « mbaî ». C’est le plus âgé, à qui toutes les lour<strong>de</strong>s<br />

responsabilités sont confiées. C’est un homme redoutable, digne <strong>de</strong> respect, car l’ensemble <strong>de</strong><br />

la société étant fondée sur le droit d’aînesse. Il est le chef du campement, il a le pouvoir <strong>de</strong><br />

traiter les problèmes <strong>de</strong> la société et y règne en maître absolu en communion avec les<br />

ancêtres, dont il invoque les esprits pour le bonheur du campement. Il est le grand juge et<br />

déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> toutes les activités <strong>de</strong> campement. Il représente sa communauté à l’extérieur par la<br />

proposition <strong>de</strong>s alliances.<br />

Après le patriarche vient le « maître <strong>de</strong>s activités » qui est le maître <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong><br />

chasse, car il possè<strong>de</strong> tous les moyens mystiques pour faire éviter la pénurie alimentaire au<br />

campement, il détient le savoir et l’expérience du pouvoir que son habileté technique lui a été<br />

conféré dans cette société, non seulement grâce à une éventuelle habileté, mais aussi grâce à<br />

la faveur et à la protection <strong>de</strong>s esprits.<br />

Enfin, vient le <strong>de</strong>rnier élément, le « divin guérisseur », qui est le médium en contact<br />

avec le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s esprits. Il cherche les causes <strong>de</strong>s troubles sociaux qui menacent le<br />

campement et soigne toutes les maladies. Il ordonne le rituel <strong>de</strong> la fécondité et <strong>de</strong> la chasse.<br />

Son influence s’étend aussi bien sur la communauté pygmée que sur celle <strong>de</strong>s villageois<br />

environnants qui souvent viennent le consulter.<br />

4.1. 2. Vie sociale<br />

Les pygmées Aka ont une organisation sociale bien structurée. La famille est au<br />

centre <strong>de</strong> cette organisation, ils vivent en groupes <strong>de</strong> trente à quarante personnes selon leurs<br />

affinités et préfèrent vivre en marge <strong>de</strong>s sociétés organisées autres que les leurs. Dans un<br />

campement, l’unité sociale <strong>de</strong> la famille s’articule autour d’un chef <strong>de</strong> famille : le père, la<br />

mère et les enfants. Ces <strong>de</strong>rniers sont soudés à leurs parents et aussi entre eux. Comme les<br />

autres africains, la famille pygmée est aussi élargie et s’étend aux oncles, tantes, grands<br />

parents <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux côtés, les cousins et les cousines. L’instinct <strong>de</strong> conservation les pousse à se<br />

réunir non pour vivre ensemble, mais pour se défendre et être plus forts. L’enfant reçoit une<br />

éducation pratique et participe à toutes les activités sous surveillance <strong>de</strong>s aînés. A 7 ans, il fait<br />

ses premiers apprentissages en forêt. A l’âge <strong>de</strong> la puberté, il est circoncis et procè<strong>de</strong> à<br />

l’initiation qui est le passage à l’âge adulte. L’alimentation est constituée <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong><br />

accompagnée d’igname <strong>de</strong> banane et <strong>de</strong> manioc. Le mariage se fait à l’intérieur <strong>de</strong>s groupes<br />

linguistiques, la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> main commence quand le prétendant vient planter une sagaie<br />

<strong>de</strong>vant la hutte <strong>de</strong>s parents <strong>de</strong> la fille.<br />

Les pygmées ont une culture qui fait leur valeur intrinsèque tels que : les loisirs, la<br />

37


musique, les tatouages, Ils ont <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts taillées en biseau, l’organisation domestique et<br />

matrimonial, l’art.<br />

Les familles ne campent pas toujours ensemble dans un même lopin <strong>de</strong> terre. Les<br />

filles et femmes qui per<strong>de</strong>nt leur époux viennent habiter chez leur père ou leur frère.<br />

Lorsqu’un frère meurt, ses proches parents adoptent les enfants. Lorsqu’un enfant naît dans la<br />

famille, un ou <strong>de</strong>ux mois après, il reçoit un nom. Les pygmées n’ont pas <strong>de</strong> prénom européen<br />

ou chrétien, néanmoins, ils reçoivent <strong>de</strong>s prénoms européens lors <strong>de</strong> la déclaration <strong>de</strong>s<br />

naissances à l’état civil.<br />

A partir d’un an, l’enfant est capable <strong>de</strong> manger tout ce qu’on lui donne, en absence<br />

<strong>de</strong> sa mère, il est confié à un parent pour quelques jours, jusqu’au retour <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière,<br />

ceci pour le libérer peu à peu du désir du lait maternel. Le sevrage permet la reprise <strong>de</strong> la vie<br />

conjugale normale. Dès que l’enfant commence à marcher, il est abandonné à la merci <strong>de</strong> la<br />

nature. Il reste avec d’autres enfants au campement toute la journée pendant que les parents<br />

sont dans la forêt à la recherche <strong>de</strong> la nourriture. L’hygiène corporelle est presque inexistante<br />

dans son éducation <strong>de</strong> base, les petits pygmées traînent dans la poussière et les impuretés <strong>de</strong><br />

toutes sortes. Ils attrapent facilement <strong>de</strong>s parasites, ce qui est à la base d’un fort taux <strong>de</strong><br />

mortalité infantile. Le petit pygmée subit le contre coup du nomadisme <strong>de</strong> ses parents.<br />

4. 1. 3. Lieu <strong>de</strong> vie : organisation et accessoires<br />

La forêt fournit <strong>de</strong>s matériaux qui entrent dans la construction <strong>de</strong> l’habitat : les huttes se<br />

présentent sous forme hémisphérique confectionnées à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> tiges et <strong>de</strong>s lianes. Elles sont<br />

couvertes <strong>de</strong> larges feuilles <strong>de</strong> marantacées mesurant soixante dix à quatre vingt centimètres<br />

<strong>de</strong> longueur sur cinquante centimètre <strong>de</strong> largeur. Ces feuilles sont suspendues du bas vers le<br />

haut à l’armature par leurs pétioles assemblés une par une ou <strong>de</strong>ux par <strong>de</strong>ux. L’armature est<br />

taillée sur <strong>de</strong>s petits arbustes par la femme qui les fixe sur un cercle <strong>de</strong> quelques centimètres<br />

carrés. C’est la belle mère qui construit la première hutte lors <strong>de</strong> l’union conjugale. Les<br />

meubles sont fabriqués en même temps que la hutte, ils sont plantés dans le sol et sont<br />

abandonnés au moment du changement <strong>de</strong> campement.<br />

Devant la hutte, un foyer <strong>de</strong> grosse bûche rougeâtre est entretenu pour faire la cuisine<br />

et c’est autour <strong>de</strong> ce feu que la famille se réunit pour discuter, ou se chauffer la nuit.<br />

Lorsqu’ils partent en forêt, pour extraire le miel ou pour chasser, ils emportent un brandon<br />

allumé. La nuit, en se déplaçant, le pygmée est muni d’un tison qu’il agite <strong>de</strong>vant lui, l’air<br />

avive le feu et le tison rouge éclaire vaguement le chemin. Au <strong>de</strong>meurant, ils vivent dans <strong>de</strong><br />

campement en forêt, maintenant, ils sont installés aux abords <strong>de</strong>s pistes dont l’une <strong>de</strong>s<br />

38


extrémités est un village. Ces campements sont au nombre <strong>de</strong> quinze à vingt huttes disposées<br />

en forme hémisphérique. Suite à l’influence <strong>de</strong>s valeurs mo<strong>de</strong>rnes, les pygmées s’adaptent à<br />

l’habitat fait <strong>de</strong> terre battue en forme rectangulaire. Les instruments ménagers tels que : le<br />

couteau, la hache, le mortier, la boîte à miel sont à la portée <strong>de</strong> tous les membres du<br />

campement. On ne trouve souvent qu’un seul mortier pour tout le campement. A ces outils, on<br />

peut ajouter les ustensiles <strong>de</strong> cuisine qu’ils achètent auprès <strong>de</strong>s villageois, ce sont <strong>de</strong>s<br />

marmites, <strong>de</strong>s cuvettes en aluminium, <strong>de</strong>s assiettes d’émail, plus rarement <strong>de</strong>s marmites, <strong>de</strong>s<br />

poteries, <strong>de</strong>s calebasses. Récemment, les hommes ont appris l’usage <strong>de</strong>s canifs et <strong>de</strong>s lames<br />

<strong>de</strong> rasoirs. La technologie marque la vie quotidienne dans les campements familiaux, c’est<br />

une adaptation permanente, constante <strong>de</strong>s ustensiles au milieu où le campement est établi.<br />

Auparavant, les pygmées ne connaissaient pas bien la monnaie, leurs produits <strong>de</strong><br />

chasse et <strong>de</strong> cueillette étaient <strong>de</strong>stinés à l’autoconsommation et au troc, c’était une économie<br />

encore au sta<strong>de</strong> traditionnel. L’organisation politique et économique <strong>de</strong>s pygmées influençait<br />

beaucoup l’organisation socioculturelle. Ils se déplaçaient pieds nus. Les hommes se<br />

coiffaient en retenant une touffe <strong>de</strong> cheveux sur leur crâne, les femmes faisaient <strong>de</strong> même.<br />

chaussures.<br />

Actuellement, leur accoutrement s’est amélioré par le port <strong>de</strong>s vêtements et <strong>de</strong>s<br />

Photon°4: Campements Aka au village Zomia<br />

Source: cliché auteur, réalisé le 22 juin 2009<br />

Ce campement témoigne <strong>de</strong> l'organisation matérielle et spirituelle <strong>de</strong>s Aka et <strong>de</strong> leur vie en<br />

société.<br />

4. 1. 4. Les relations avec les autres ethnies<br />

Situation Actuelle<br />

Les fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> la relation avec les autres ethnies datent <strong>de</strong> la première pério<strong>de</strong><br />

39


précoloniale, c'est-à-dire du 18è siècle. D’après Henri GUILLAUME 14 , les relations entre Aka<br />

et les Grands noirs étaient une marque <strong>de</strong>s relations sacrées où la participation <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong>s<br />

groupes aux rituels <strong>de</strong> son partenaire servait à nouer la fraternité indéfectible. Les villageois<br />

Bantous leur font appel pour les rites <strong>de</strong> possession, d’intronisation ou <strong>de</strong> manifestation <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>uils, les traitements traditionnels.<br />

Cependant, les relations d’alliances fondées sur les besoins réciproques se<br />

transformèrent en un système <strong>de</strong> dépendance, les pygmées sont <strong>de</strong>venus la main d’œuvre<br />

servile <strong>de</strong>s villageois pour leur culture <strong>de</strong> rente qui est le café.<br />

Ainsi, les pygmées sont comme <strong>de</strong>s biens appartenant aux clans voisins Gbaka et Issongo. Un<br />

planteur peut possé<strong>de</strong>r à lui seul, un campement <strong>de</strong> plusieurs familles pygmées, qui lui<br />

doivent respect et obéissance, le ravitaillent en produits <strong>de</strong> chasse, <strong>de</strong> cueillette et l’ai<strong>de</strong>nt<br />

dans <strong>de</strong>s petits travaux.<br />

C’est à partir <strong>de</strong> l’installation <strong>de</strong> l’industrie du bois dans la Lobaye que le sort <strong>de</strong>s<br />

pygmées s’est amélioré. Ces sociétés les ont recrutés pour l’inventaire <strong>de</strong>s arbres en forêt et<br />

les ont amenés à s’habituer à un autre mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie. Après s’être habitués à la vie <strong>de</strong>s<br />

villageois Bantous, ces pygmées ont commencé à connaître leur droit et à résister aux<br />

exigences <strong>de</strong> leurs « propriétaires ». C’est ainsi qu’en 1959 par exemple dans le district <strong>de</strong><br />

Mbaïki, le tribunal <strong>de</strong> paix à compétence limitée a été saisi pour la première fois d’une plainte<br />

déposée par un pygmée Aka <strong>de</strong> Loko contre son propriétaire A partir <strong>de</strong> ce moment, les<br />

pygmées ont eu l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> soumettre leurs litiges au chef <strong>de</strong> village. Auparavant, les<br />

pygmées vivaient éparpillés dans la forêt; ils n’étaient pas recensés, ne payaient pas d’impôts<br />

et n’avaient pas d’obligation comme tout citoyen. Bokopi est le seul village où le chef<br />

coutumier a désigné un pygmée comme le représentant <strong>de</strong> plusieurs campements. Certains<br />

d’entre eux fréquentent désormais les centres <strong>de</strong> santé. Alors qu’auparavant ils utilisaient<br />

uniquement la métho<strong>de</strong> traditionnelle <strong>de</strong>s plantes médicinales. L’ancienne métho<strong>de</strong> d’échange<br />

qui était le troc est remplacé par la monnaie.<br />

4. 2. Semi nomadisme chez les pygmées Aka<br />

Les pygmées organisent leurs activités en s'adaptant aux conditions <strong>de</strong> leur milieu en<br />

partie guidé par les données marquées par trois saisons: une gran<strong>de</strong> saison <strong>de</strong> pluie <strong>de</strong><br />

septembre à novembre, une gran<strong>de</strong> saison sèche <strong>de</strong> décembre à mars, une petite saison <strong>de</strong>s<br />

14 H. GUILLAUME, « Du miel au Café, <strong>de</strong> l’ivoire à l’acajou ». La colonisation <strong>de</strong> l’interfluve Sangha-Oubangui et<br />

l’évolution <strong>de</strong>s rapports entre chasseurs-collecteurs pygmées Aka et agriculteurs (Centrafrique, Congo) 1880-1980, édition<br />

Peeters. Selaf 393. Page 602<br />

40


pluies d’avril à mai et une saison <strong>de</strong>s fruits, <strong>de</strong> juin à août.<br />

Ils ont adopté une mobilité temporelle s'appuyant sur un processus <strong>de</strong> dispersion. Le<br />

déménagement chez les pygmées est causé par un manque <strong>de</strong> nourriture, ou encore par l’excès<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>uil. Sur un site donné s’il y a <strong>de</strong>s décès répétés, ils disent que le site ne leur convient<br />

pas. Ils sont alors obligés <strong>de</strong> le quitter, car celui-ci est porte malheur. Le déplacement du<br />

peuple pygmée dans la forêt est aussi causé par une trop forte <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> la population, qui les<br />

pousse à se disperser. Quand il y a un décès, une bonne partie <strong>de</strong> la chasse ou une naissance,<br />

tout le mon<strong>de</strong> se rassemble pour célébrer l’évènement.<br />

Le chapitre quatre qui traite <strong>de</strong>s fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s patrimoines culturel et naturel chez les<br />

pygmées Aka s’appuit tant sur la vie matérielle que sur l’organisation sociale, leur savoir-faire<br />

et leur représentation du mon<strong>de</strong>. C’est tout cela qui fon<strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité sociale <strong>de</strong> la minorité Aka<br />

et les différencient <strong>de</strong>s autres. Pour Anne OUALET « Le patrimoine est souvent, par<br />

différents aspects, un instrument du contrôle <strong>de</strong>s sociétés et c’est un rappel <strong>de</strong>s valeurs<br />

sociales et <strong>de</strong>s normes qui vont avec. » 15 .<br />

Cette <strong>de</strong>uxième partie présente les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées<br />

Aka basée sur le savoir-faire <strong>de</strong>s individus vivant en groupes sociaux dans une institution<br />

traditionnelle.<br />

On peut s’interroger à partir <strong>de</strong> situations locales sur la façon dont le patrimoine<br />

naturel et culturel peut constituer une ressource pour <strong>de</strong>s groupes différents. L’on se pose une<br />

question: à quoi sert le patrimoine naturel comment est-il utilisé par les différents acteurs<br />

sociaux?<br />

L’analyse <strong>de</strong> l’inscription <strong>de</strong> la valeur et <strong>de</strong>s actions patrimoniales dans un espace<br />

concret illustre que les réputations telles que les pratiques <strong>de</strong> la culture Aka sont distinctes <strong>de</strong>s<br />

autres groupes sociaux et nécessite un certain type d’espace qu’il faut préserver, d’après<br />

Grenet « Ce patrimoine culturel immatériel, transmis <strong>de</strong> génération en génération, est recréé<br />

en permanence par les communautés et groupes en fonction <strong>de</strong> leur milieu, <strong>de</strong> leur interaction<br />

avec la nature et <strong>de</strong> leur histoire » 16 .<br />

Pour cela, cette troisième partie traite l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation<br />

forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka. Elle analysera dans le<br />

15 15<br />

A. OUALET. 2001. « Affirmations patrimoniales au Mali : logique et enjeux ». Patrimoines et développement dans les<br />

pays tropicaux, page 310.<br />

16<br />

Grenet. S. «Problématiques et enjeux du patrimoine culturel immatériel au Ministère <strong>de</strong> la culture». Page1<br />

41


prochain chapitre, la façon dont l’exploitation forestière influence directement ou<br />

indirectement sur l’espace, le milieu naturel et aussi sur la culture chez les pygmées Aka.<br />

42


TROISIEME PARTIE:<br />

INCIDENCES DE L’EXPLOITATION FORESTIERE SUR LES<br />

PATRIMOINES CULTUREL ET NATUREL CHEZ LES<br />

PYGMEES AKA<br />

43


Ce travail s’appui sur <strong>de</strong>s pratiques et <strong>de</strong>s exemples concrets seront évoquer, telles que<br />

l’activité forestière avec ses <strong>de</strong>s usages actuels qui <strong>de</strong>meurent inchangés <strong>de</strong>puis longtemps,<br />

et <strong>de</strong> voir comment l’exploitation forestière influe-t-elle tant sur la forêt, sur la culture et sur<br />

les attitu<strong>de</strong>s et les comportements chez les pygmées Aka. Comment ses effets locaux<br />

pourraient à long terme influer sur un territoire national ou supra national. En s’inscrivant<br />

dans cette perspective, <strong>de</strong>s propositions qui auraient trait à la démarche d’intégration aux<br />

politiques <strong>de</strong> développement durable seront faites.<br />

44


Chapitre 5 : Appropriation et <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s patrimoines naturel et<br />

culturel chez les pygmées Aka<br />

Ce chapitre abor<strong>de</strong> la représentation <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s pygmées, l’interaction entre les<br />

pygmées et la biodiversité, la mise en valeur <strong>de</strong> ces ressources naturelles par eux mêmes. La<br />

nature fournit <strong>de</strong>s ressources. Le mo<strong>de</strong> d’acquisition <strong>de</strong> ces ressources dans l’économie<br />

domestique <strong>de</strong> la communauté Aka constitue une véritable richesse. Cette richesse est perçue<br />

comme un patrimoine.<br />

5. 1. L’appropriation du patrimoine naturel chez les pygmées Aka<br />

La nature constitue un cadre <strong>de</strong> vie dans lequel les pygmées Aka puisent leur culture. Ils<br />

entrent en interaction avec leur milieu naturel pour fon<strong>de</strong>r leur savoir faire et leurs valeurs<br />

culturelles dont les fon<strong>de</strong>ments puisent aux sources <strong>de</strong> la connaissance, <strong>de</strong> la croyance, <strong>de</strong><br />

l'art, <strong>de</strong> la morale, du droit, <strong>de</strong>s rites, <strong>de</strong> la coutume ou tout simplement <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s.<br />

Les différentes réflexions sur la patrimonialisation permettent d’évoquer la<br />

patrimonialisation <strong>de</strong> la nature chez les pygmées Aka. Pour Anne OUALET « Les pratiques,<br />

les engagements, les croyances <strong>de</strong>s habitants, le sacré, le sacrifice…sont <strong>de</strong>s éléments<br />

constitutifs à part entière du patrimoine » 17<br />

Selon Guy Mainet "les ressources <strong>de</strong>s populations dépen<strong>de</strong>nt directement <strong>de</strong>s espaces<br />

qu'elles occupent, <strong>de</strong> leur exploitation et <strong>de</strong> leur gestion" 18 .<br />

Pour Pauline BOSREDON BOSREDON « L’instrumentalisation du patrimoine à <strong>de</strong>s<br />

fins d’appropriation s’appuie sur une légitimation <strong>de</strong>s lieux fondée sur la tradition et sur le<br />

sol. Cette appropriation <strong>de</strong>s lieux permet par un marquage matériel d’y inscrire sa mémoire, et<br />

<strong>de</strong> matérialiser un territoire, la territorialisation étant une <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> la construction<br />

i<strong>de</strong>ntitaire d’une société ou d’un groupe. Le concept <strong>de</strong> patrimoine renvoie alors à une notion<br />

<strong>de</strong> sé<strong>de</strong>ntarité » 19 .<br />

Effectivement, la vie <strong>de</strong>s pygmées dépend <strong>de</strong>s ressources naturelles qui les entourent,<br />

mais ce sont ces mêmes ressources non seulement naturelles qui participent à la construction<br />

<strong>de</strong> leur i<strong>de</strong>ntité et légitime leur appropriation <strong>de</strong> la forêt comme patrimoine naturel.<br />

Cette forêt est imprégnée <strong>de</strong> principes vitaux au sein <strong>de</strong>squels un individu peut<br />

s’approprier le pouvoir spirituel. La méditation entre le vivant et le Dieu actif qui est l’esprit<br />

17<br />

A. OUALET. 2001. « Affirmations patrimoniales au Mali : logique et enjeux ». Patrimoines et développement dans les<br />

pays tropicaux. Page 306<br />

18<br />

Mainet. G. 2004, « Patrimoines et développement dans les pays tropicaux », Cahier d’Outre- Mer, page 2<br />

19 P.BOSREDON.2005. « ALEP, Harar, Zanzibar : une étu<strong>de</strong> comparative <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> construction patrimoniale et <strong>de</strong> classement au<br />

patrimoine Mondial <strong>de</strong>s centres historiques <strong>de</strong> trois villes du sud ». 187pages. Page 33<br />

45


<strong>de</strong> la forêt « Nzengui » est assurée par les mânes. L’aîné du groupe assisté par le <strong>de</strong>vin et le<br />

maître chasseur est responsable <strong>de</strong>s grands rituels.<br />

La forêt est pourvoyeuse <strong>de</strong> l’air pur et influence le comportement <strong>de</strong>s pygmées. Leur<br />

organisation socio-économique et culturelle dépend donc <strong>de</strong> la nature. Ainsi, l’appropriation<br />

<strong>de</strong> la nature est sacrée chez les pygmées. C’est dans la forêt que le rite, la cueillette,<br />

l’écorçage, la chasse sont réalisés.<br />

Leurs campements, leurs parures <strong>de</strong> danse, leurs objets d’art sont fabriqués à base <strong>de</strong>s<br />

produits <strong>de</strong> la forêt. L’arbre est une mise en scène du sacré chez les Aka. C’est dans l’arbre<br />

qu’ils gar<strong>de</strong>nt leurs outils <strong>de</strong> chasse (filet, flèches, hottes, etc.), leurs fétiches.<br />

C’est sur l’arbre que se développent les chenilles, le plus souvent. Les campements sont<br />

créés là où il y a un gros arbre comme le sapelli, l’ayous, etc. Lors <strong>de</strong>s expéditions <strong>de</strong> chasse<br />

ou <strong>de</strong> cueillette et ramassage dans la forêt, les Aka s’abreuvent au moyen <strong>de</strong> lianes dans<br />

lesquelles coulent <strong>de</strong> l’eau limpi<strong>de</strong>.<br />

L’eau <strong>de</strong> source est aussi un élément important chez les Aka. C’est une source <strong>de</strong><br />

rafraîchissement, <strong>de</strong> cuisson, <strong>de</strong> vaisselle et <strong>de</strong> distraction.<br />

Photo n°5: Rafraîchissement avec l'eau <strong>de</strong> la liane<br />

Clichés réalisé par : auteur, le 25 juin à 15heures<br />

Cette diversité du patrimoine naturel, notamment autour <strong>de</strong> l’arbre, <strong>de</strong> l’eau, se double<br />

d’un patrimoine culturel varié qui s’exprime à la fois sur le plan matériel et immatériel et<br />

prend souvent appui sur le patrimoine naturel.<br />

5. 3.2. Description du patrimoine culturel chez les pygmées Aka<br />

Les patrimoines culturels intangibles et tangibles sont considérés comme les formes<br />

dites« populaires » <strong>de</strong> la musique, <strong>de</strong> la danse, <strong>de</strong>s contes, <strong>de</strong>s pratiques langagières et <strong>de</strong>s<br />

savoir-faire, alors même que la notion <strong>de</strong> patrimoine culturel immatériel n’était pas encore<br />

établie par l’UNESCO.<br />

46


C’est la transformation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s milieux, <strong>de</strong> l’environnement, la prise <strong>de</strong> conscience<br />

du risque <strong>de</strong> leur disparition et du fait qu’ils peuvent être source <strong>de</strong> revenus par l’essor<br />

touristique qui ont amené à la mise en place <strong>de</strong> politiques spécifiques <strong>de</strong> classement du<br />

patrimoine chez les pygmées Aka <strong>de</strong> la Lobaye par l’UNESCO et le Gouvernement<br />

centrafricain (Cf. Annexe 3).<br />

La transmission <strong>de</strong> la culture se fait à travers les divertissements, les chants et danses,<br />

les contes et loisirs, les rites et les activités socio-économiques.<br />

Leur préservation est considérée, avec le classement au patrimoine mondial <strong>de</strong><br />

l’humanité notamment pour les contes comme une richesse et un outil potentiel <strong>de</strong><br />

développement local.<br />

5.3.3. Les patrimoines culturels intangibles<br />

Ce sont <strong>de</strong>s pratiques traditionnelles pures, qui font l’objet <strong>de</strong> satisfaction esthétique,<br />

véhiculant ainsi <strong>de</strong>s pratiques symboliques et culturelles, dépendant <strong>de</strong> l’immatériel, il s’agit<br />

<strong>de</strong> la langue, <strong>de</strong> la littérature orale, du récit, du témoignage, <strong>de</strong> la musique, <strong>de</strong> la danse, du<br />

jeu, <strong>de</strong> la mythe, du rite, <strong>de</strong> la coutume, <strong>de</strong> la valeur, du savoir et du savoir-faire artistique<br />

ainsi que les formes traditionnelles <strong>de</strong> communication et d'information.<br />

Les chants et danses<br />

Les chants constituant la tradition orale chez les pygmées Aka. Ils sont spécifiques par<br />

leurs rythmes et aussi à leur manière musicale qui ne sont pas semblables à la musique<br />

mo<strong>de</strong>rne. Inventé dans un domaine très élaboré, la matière musicale vibre avec la même force<br />

que la danse atteint les danseurs.<br />

Les chants suivent l’impulsion personnelle <strong>de</strong>s chanteurs avec <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s<br />

d’expression qui fait l’originalité <strong>de</strong> la musique Aka.<br />

Pendant les cérémonies rituelles, les esprits sont invoqués à travers les chants. Il n’y a<br />

pas <strong>de</strong> musique instrumentale, les instruments ne servent qu’à l’accompagnement.<br />

Le plus important c’est le tambour en bois tendu <strong>de</strong> peau dont la sonorité varie selon<br />

les espèces d’arbres utilisés. Ils sont frappés par les mains nues ou avec un bâton. Pendant les<br />

cérémonies rituelles, les esprits sont invoqués à travers les chants.<br />

Ces instruments sont rares, il y a aussi le « ngombi » qui est une sorte <strong>de</strong> petite guitare<br />

<strong>de</strong> bois avec <strong>de</strong>s lamelles <strong>de</strong> métal ou <strong>de</strong> bambou et <strong>de</strong>s fibres <strong>de</strong> raphia tendus. Les pygmées<br />

accompagnent <strong>de</strong> petits coups à diverses sonnailles leurs danses ; pour les sonnailles, ils<br />

utilisent : une hoche tissé en rotin dans laquelle ils glissent certains pépins secs <strong>de</strong> fruits<br />

sauvages, les musiciens entrechoquent le fer <strong>de</strong> leurs machettes, claquent les mains et frappent<br />

47


en ca<strong>de</strong>nce avec une baguette sur un fond <strong>de</strong> <strong>cas</strong>serole.<br />

Cependant, l’instrument dont ils tirent le son le plus inattendu, c’est leur voix.<br />

Lorsqu’ils chantent en chœur, leur chant constitue une véritable chorale polyphonique<br />

i<strong>de</strong>ntifiable et très distincte <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s autres ethnies. La musique est une activité naturelle<br />

pour les pygmées.<br />

Ils apprennent à chanter en même temps qu’à parler ; il n’y a pas <strong>de</strong> chant sans la<br />

danse, pour eux, tout est un prétexte <strong>de</strong> danser : une bonne chasse, la naissance <strong>de</strong> jumeaux. Si<br />

les danses rituelles <strong>de</strong> la préparation à la chasse sont réservées aux femmes, elles sont exclues<br />

<strong>de</strong> la danse <strong>de</strong> circoncision.<br />

C’est pendant les danses que le pygmée cherche son partenaire, celui qui esquisse<br />

bien les pas <strong>de</strong> danse et vice- versa ; c’est une oc<strong>cas</strong>ion pour démontrer ses compétences, ses<br />

talents. Ils pratiquent également une danse compliquée, celle d’imiter les animaux, leurs<br />

gestes et leurs cris. Ce qui leur permet <strong>de</strong> les connaître et <strong>de</strong> les approcher.<br />

Photo n°6: Danse mokondi<br />

Source: cliché auteur, réalisé le 25 juin à 16 heures.<br />

Les contes et loisirs<br />

Les contes constituent « les traditions orales <strong>de</strong>s pygmées Aka », ils sont proclamés le 7<br />

novembre 2003 par l’UNESCO, comme patrimoine mondial oral et immatériel (Cf. le<br />

document aux Annexes 3).<br />

Les pygmées ne jouent pas au hasard. Leurs jeux sont basés sur <strong>de</strong>s faits, <strong>de</strong>s réalités<br />

qu’ils seront appelés à connaître durant toute leur vie. Leurs loisirs s’inscrivent sur les rites<br />

qu’ils doivent améliorer et sur lesquels ils essayent leurs talents. Pour cela, ils vont en forêt<br />

pour grimper dans les arbres, visiter les pièges, se distraire là où ils ont terrassé les palmiers<br />

pour extraire la sève élaborée, chercher les traces <strong>de</strong>s gibiers. Pour les femmes et les filles,<br />

elles vont déterrer l’igname sauvage « Ekoulé » ; une igname peut remplir un panier. Autre<br />

loisir : les jeunes <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sexes partent à la recherche du fruit sauvage « To ». De retour au<br />

campement, tous les pygmées jouent au « Kourendé » qui est une sorte <strong>de</strong> balançoire attachée<br />

48


entre <strong>de</strong>ux bois bien soli<strong>de</strong>s aux alentours du campement. Ils y montent à tour <strong>de</strong> rôle ou<br />

même à trois.<br />

Pour comprendre et aimer les pygmées, il faut connaître leur conte, car, ils ai<strong>de</strong>nt à<br />

comprendre la grammaire, l’agencement <strong>de</strong>s phrases et vocabulaires. Les enfants racontent<br />

généralement <strong>de</strong>s activités qui leur sont propres. Les filles et garçons s’efforcent <strong>de</strong> rendre<br />

fidèlement ce que les parents ou les anciens leur ont appris. Certains contes racontent<br />

l’histoire <strong>de</strong> la création <strong>de</strong>s hommes, <strong>de</strong>s animaux, <strong>de</strong>s arbres, qui dit que Dieu les a taillés<br />

avec une machette, les a mo<strong>de</strong>lés <strong>de</strong> son gré. Les animaux sont doués <strong>de</strong> parole comme dans<br />

les fables et y jouent un rôle primordial. Il est évi<strong>de</strong>nt qu’à travers ses contes, on peut<br />

entrevoir la mentalité <strong>de</strong> ce peuple. Ils racontent ces récits surtout la nuit quand les familles se<br />

réunissent, parfois ce sont <strong>de</strong>s histoires naïves, simples et merveilleuses qu’elles décrivent.<br />

Les jeunes pygmées sont éduqués et formés par leurs aînés ou leurs parents. Ils ne font jamais<br />

recours à la chicotte pour éduquer un enfant. Ils éduquent les jeunes à travers les conseils, les<br />

contes, les fables à côté du feu le soir.<br />

Les rites<br />

Le mot rite est définit <strong>de</strong> différentes manières par les spécialistes <strong>de</strong> la société. Pour<br />

Boneviste « arta, rta renvoient à l’ordre du cosmos, <strong>de</strong>s rapports entre les Dieux et les<br />

hommes, et <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>s hommes entre eux. Le mot rite qui vient du latin rictus désigne ce<br />

qui est ordonné ; c’est l’ensemble <strong>de</strong>s actes répétitif codifié, solennel, verbal, gestuel, et<br />

postural à forte charge symbolique, fondé sur la croyance en la force agissante <strong>de</strong> puissance<br />

supérieure avec lesquelles les hommes tentent <strong>de</strong> communiquer en vue d’espérer un effet<br />

espéré » 20 . Les rites sont classés par les spécialistes <strong>de</strong> la manière suivante : le rite<br />

piaculaire 21 qui est un rite d’expiation et <strong>de</strong> purification qui visent à se libérer d’une<br />

impureté contagieuse ou à la conjurer. C’est le <strong>cas</strong> chez les pygmées <strong>de</strong> port <strong>de</strong>s amulettes<br />

afin d’éviter les attaques mystiques et nocturnes <strong>de</strong>s sorciers. Les rites positifs, d’action<br />

participantes évoqué par Mauss tels que: la prière, l’offran<strong>de</strong> et le sacrifice ; les rites négatifs<br />

sont : tabous sexuels et alimentaires qui prohibent le contact à un pouvoir dangereux. Les<br />

rites d’inversion cité par Gluckman 22 , qui sont <strong>de</strong>s incestes, <strong>de</strong>s transgressions, et les rites <strong>de</strong><br />

conversion. Les rites d’affliction (sècheresse, guerre, maladie, stérilité) et les lifes-crisis<br />

(mort, naissances, initiation, mariages, commémoration) cité par Turner 23 .<br />

20 Boneviste. 2006. « in Dictionnaire <strong>de</strong>s sciences humaines », page 124.<br />

21 Ibid, Durkeim. page124.<br />

22 Ibi<strong>de</strong>m,Gluckman. Page124.<br />

23 Ibi<strong>de</strong>m,Turner. Page 124.<br />

49


Les rites pygmées sont décrits par Serge BAHUCHET comme un mon<strong>de</strong> pygmée qui<br />

comprend <strong>de</strong>ux parties ; le ciel et la terre. Ils ont à l’idée l’existence d’un être suprême<br />

inaccessible résidant au ciel, il est représenté par le soleil, l’étoile et la lune. L’orage est le<br />

lien entre le ciel et la terre ; bien que commandant l’univers tout entier, mais curieusement ils<br />

ne lui donnent aucun culte, mais après la chasse, ils laissent une part du gros gibier abattu<br />

dans la forêt, c’est la part <strong>de</strong> « komba », l’être suprême. Cette offran<strong>de</strong> est une sorte <strong>de</strong> porte<br />

bonheur pour l’avenir, un sacrifice à la chance.<br />

La secon<strong>de</strong> partie est la terre : le mon<strong>de</strong> vivant qui renferme le sol, la forêt la rési<strong>de</strong>nce<br />

<strong>de</strong>s esprits et <strong>de</strong>s hommes et l’eau. Ces esprits ne se manifestent qu’aux initiés. Cependant, ils<br />

interviennent dans toute activité <strong>de</strong>s mortels. Les pygmées acceptent très mal la mort. Celle<br />

d’un vieillard est tolérée car c’est dans l’ordre du mon<strong>de</strong>. Celle d’un jeune est insupportable,<br />

la peine est immense pour tous. Ils gar<strong>de</strong>nt une dignité pendant les obsèques, car il n’est pas<br />

question d’étaler sa douleur en public, hors du campement et <strong>de</strong> la famille. Les pygmées<br />

emploient d’ailleurs <strong>de</strong>s formules d’une gran<strong>de</strong> beauté pour parler <strong>de</strong> la mort, ils disent par<br />

exemple : « qu’il est parti chez le Dieu, ou encore, il est parti au grand village ».<br />

Les rites sont organisés à travers les chants et danses à l’oc<strong>cas</strong>ion <strong>de</strong>squels ils<br />

invoquent les esprits « mânes » <strong>de</strong>s ancêtres morts pour les protéger contre les esprits<br />

maléfiques, les consécrations <strong>de</strong> nouveaux campements ; les esprits sont là quand les pygmées<br />

les interrogent ; le rôle <strong>de</strong> la métaphore est capital et joue pour eux. Les rites sont pratiqués la<br />

veille <strong>de</strong> la chasse ou à l’oc<strong>cas</strong>ion <strong>de</strong> la naissance d’un nouveau né.<br />

L’initiation au secret <strong>de</strong> « mibo » est l’accès à la connaissance profon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong><br />

l’homme ; « Mibo », étant l’esprit suprême <strong>de</strong> la forêt, on lui fait appel en <strong>cas</strong> <strong>de</strong> danger ou <strong>de</strong><br />

nécessité ; Il apporte le bonheur, mais il ne faut pas le confondre au « Komba » Dieu<br />

transcendant. « Mibo » est célébré pour une danse spéciale dans laquelle l’homme ne peut<br />

jouer un rôle actif que s’il est initié et seuls les garçons sont dans le secret, habituellement<br />

vers dix (10) ou douze (12) ans. Le père ne présente qu’un enfant sérieux et capable <strong>de</strong><br />

conserver un secret, car, cette initiation est rigoureusement occulte. L’a<strong>de</strong>pte ne doit rien<br />

révéler <strong>de</strong> ce qui lui est enseigné au cours <strong>de</strong> la préparation. Il ai<strong>de</strong> les hommes à <strong>de</strong>venir<br />

invisibles pendant la chasse. On lui fait appel pour qu’il puisse transformer initié en danger en<br />

un arbre, en un oiseau, en une plante et <strong>de</strong>vant la charge d’une bête. L’initiation apprend à<br />

l’homme à dominer ses instincts pour être plus fort. Le nom « Mibo » n’est jamais prononcé<br />

par un non initié. Les autres emploient le mot dans <strong>de</strong>s conversations heureuses : « ah Mibo »<br />

50


comme on dit « merveilleux, formidables, fantastique ». Les pygmées ont un profond besoin<br />

<strong>de</strong> solidarité entre les hommes pour surmonter <strong>de</strong>s innombrables épreuves auxquelles ils sont<br />

confrontés.<br />

Au cours du cycle d’initiation, l’esprit <strong>de</strong>s ancêtres apparaît en songe au jeune<br />

néophyte, et entre en lui ; le matin au réveil, il <strong>de</strong>vient <strong>de</strong>vin « Nganga », par révélation, il<br />

doit poursuivre l’apprentissage. Ce jour même, on organise la cérémonie au cours <strong>de</strong> laquelle<br />

il est intronisé et il exécute pour la première fois la danse du maître <strong>de</strong>vin « Mbondo ».<br />

Il utilise l’« ibongale » afin <strong>de</strong> faciliter l’apprentissage informel; l’esprit d’un humain<br />

mort « Mibo » ressemble à un humain <strong>de</strong> petite taille (30cm <strong>de</strong> haut). Il a un rôle protecteur<br />

vis-à- vis <strong>de</strong> son protégé seul, celui qui dispose le remè<strong>de</strong> <strong>de</strong> claire voyance peut avoir le<br />

« Mibo » qui le protège. Le « Mibo » marche toujours <strong>de</strong>vant son protégé ; il l’accompagne<br />

partout et lui sert <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> corps. S’il revient vers lui, c’est le signe d’un danger.<br />

Le maître du « Mibo » doit faire attention dans son comportement quotidien, il ne doit<br />

jamais refuser une nourriture, ni laisser le reste ; car le « Mibo » viendra goûter et celui qui le<br />

mangera après lui, tombera mala<strong>de</strong> et mourra. Lorsqu’il entre dans sa hutte pour la nuit, il doit<br />

toujours honorer son épouse, sinon, le « Mibo » viendra le remplacer et les enfants qui<br />

naîtront ensuite ressemblent tous au « Mibo ». Son rôle dans le piégeage consiste à pousser les<br />

gibiers vers le piège et lorsque l’animal s’y est pris, il est réduit à l’impuissance en lui<br />

rampant les pattes. Pour que le « Mibo » lui reste favorable, une offran<strong>de</strong> d’un œuf et <strong>de</strong>s<br />

bananes mûres, doit être offerte sur l’autel. Le « Mibo Aka », esprit <strong>de</strong>s ancêtres, esprit<br />

protecteur, génie du piégeage, est d’abord esprit d’ancêtre protecteur. Les pygmées croient à<br />

la survie <strong>de</strong> l’âme. Les cérémonies accompagnant le décès visent toutes à se concilier les<br />

bonnes grâces <strong>de</strong>s esprits car un pygmée ne peut rien apprendre si l’esprit du mort s’y oppose.<br />

La veuve ne couche plus dans un lit et elle n’a pas le droit <strong>de</strong> s’y asseoir. Elle dort à terre, à<br />

même le sol, éventuellement sur une natte ou quelques fougères, une partie du visage est<br />

badigeonnée d’une large ban<strong>de</strong> noire couvrant le bas du front, <strong>de</strong>s sourcils, fait le tour <strong>de</strong>s<br />

yeux jusqu’au sommet du nez. La poudre est composée d’écorces <strong>de</strong> lianes brûlées, réduites<br />

en cendres. Ils dansent pendant plusieurs jours pour révérer l’esprit <strong>de</strong> celui qui est parti pour<br />

qu’il soit favorable à la petite communauté qui a été la sienne.<br />

La dépouille d’un notable est conservée pendant <strong>de</strong>ux jours afin que tout le mon<strong>de</strong> se<br />

réunisse. Le cadavre est ensuite enfoui sous une mince couche <strong>de</strong> terre et la cohorte repart,<br />

sans plus s’occuper du disparu. Aucun signe ne marque la tombe. Pour eux, <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong><br />

51


l’humanité, les esprits <strong>de</strong>s hommes vont après leurs morts, rejoindre ceux <strong>de</strong> leurs ancêtres<br />

qui hantent la forêt pour mener une existence désormais infinie. Il peut se révéler bienfaisant<br />

ou nuisible. Les esprits étant classés par hiérarchie : Le « Nzégui » est l’esprit suprême, le<br />

maître <strong>de</strong>s mânes. Il est évoqué lors <strong>de</strong> la consécration d’un nouveau campement pour le<br />

rendre prospère sous un double aspect : pour une plus gran<strong>de</strong> progéniture d’une part, et d’un<br />

gibier abondant lors <strong>de</strong>s parties <strong>de</strong> chasse d’autre part.<br />

Les pygmées croient à un totémisme animal, ayant un sens religieux. Le<br />

gorille (Gorilla gorilla) ne peut être mangé que par un homme mûr et responsable une fois<br />

l’an pour gar<strong>de</strong>r sa virilité. Le chimpanzé (Pan Troglodytes .T) représente la force physique et<br />

l’intelligence. Le ratel d’Afrique (Mellivora Capensis) symbolise l’unité; l’abattage d’une<br />

espèce noble tel que le « Bongo » (Tragelaphus euryceros), donne lieu à <strong>de</strong>s cérémonies aux<br />

quelles sont conviés tous les membres du clan, afin <strong>de</strong> remercier l’esprit <strong>de</strong>s ancêtres ; si un<br />

animal « totem » est tué par mégar<strong>de</strong>, soit par légitime défense, le clan célèbre une cérémonie<br />

spéciale, assortie <strong>de</strong> sacrifices pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r pardon, afin <strong>de</strong> réparer le dommage commis.<br />

Dans le <strong>cas</strong> contraire, un malheur s’abat sur le clan. Les pygmées chassent non seulement<br />

pour leur subsistance, mais en guise <strong>de</strong> sport et s’intéressent passionnément à la vie <strong>de</strong>s<br />

animaux sauvages, qu’ils ont soigneusement étudié leur comportement, tels que : le buffle<br />

(Syncerus caffer nanus); le bongo (Tragelaphus euryceros); l’Hylochère (Hylochoeruss<br />

meinertzhageni); l’éléphant (Loxodonta africana cyclotis).<br />

La présence ou le comportement <strong>de</strong> certains animaux servent à prédire l’avenir,<br />

rencontrer le caméléon (Chemeleo Vulgaris) sur son chemin est un mauvais présage ; l’abeille<br />

(Apismelifera) annonce soit une mauvaise nouvelle. La faune est très importante dans la vie<br />

<strong>de</strong>s pygmées, si la faune disparaît, la vie <strong>de</strong>s pygmées n’a pas <strong>de</strong> sens.<br />

Toutes les manifestations rituelles sont organisées et dirigées par le <strong>de</strong>vin guérisseur,<br />

grâce à sa connaissance <strong>de</strong> la forêt, il utilise les plantes, les racines, les écorces pour soigner<br />

les maladies ; le maître chasseur organise <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> battues, il initie les<br />

mauvais chasseurs, car il est un chasseur habile et courageux, il possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s savoir- faire et<br />

connaissance requises pour organiser les battues. C’est un détenteur <strong>de</strong> pouvoir. L’acquisition<br />

<strong>de</strong>s mœurs et <strong>de</strong> valeurs traditionnelles ne se fait qu’à travers les rites.<br />

L’adolescence : le passage entre l’adolescence vers l’adulte se fait dans la société <strong>de</strong>s<br />

jeunes célibataires en forêt, le premier gibier tué par un jeune prouve qu’il est un bon<br />

chasseur; le passage dans le mon<strong>de</strong> adulte est marqué par <strong>de</strong> preuves matériels et immatériels<br />

52


à travers le rituel <strong>de</strong> ''Nzégui'' et les bénédictions avant la chasse, il s’agit là d’une initiation<br />

aux lois, aux coutumes, aux droits et <strong>de</strong>voirs d’un adulte.<br />

C’est toujours le « Mbaï », l’aîné du camp qui le fait venir pendant une cérémonie où :<br />

hommes, femmes et enfants se retrouvent en fête <strong>de</strong> la fécondité pouvant durer plusieurs<br />

heures. Ce rituel est <strong>de</strong>stiné à obtenir <strong>de</strong> l’esprit suprême lui- même sa bienveillance et<br />

restaurer les conditions optimales après un bouleversement, tel qu’une série <strong>de</strong> décès. Son<br />

importance est accrue par sa valeur initiatique, car, le « Nzégui » est aussi une pério<strong>de</strong><br />

d’initiation- apprentissage <strong>de</strong>s jeunes garçons et c’est le patriarche qui a la responsabilité<br />

d’initier les néophytes aux cultes <strong>de</strong>s mânes. L’esprit suprême est personnifié à cette oc<strong>cas</strong>ion<br />

sous un masque <strong>de</strong> raphia.<br />

Les pygmées considèrent, la mort d’un enfant comme le résultat d’un mauvais sort.<br />

C’est pour cette raison que les parents leur font porter <strong>de</strong>s gris-gris nommés médicament<br />

d’enfants, Ils portent tantôt une ficelle <strong>de</strong> liane autour du cou et sur cette ficelle toute une<br />

série <strong>de</strong> bâtonnets dont la moelle évidée est remplacée par une préparation d’herbes calcinées<br />

d’huile et <strong>de</strong> résine parfumée pour protéger les enfants <strong>de</strong>s maladies. Les esprits sont là quand<br />

les pygmées les interrogent ; le rôle <strong>de</strong> la métaphore est capital et a une influence pour eux. Il<br />

n'existe pas <strong>de</strong> maladie naturelle chez les Aka, dans leur société, les vrais <strong>de</strong>vin- guérisseurs<br />

sont ceux qui ont subi la scarification <strong>de</strong>s blancs <strong>de</strong>s yeux, eux seuls sont capables d'entrer en<br />

contact avec les mânes et peuvent dialoguer avec eux pour expliquer les causes <strong>de</strong> maladies et<br />

<strong>de</strong>s troubles sociaux qui affectent le campement et ses membres.<br />

La danse du feu, le <strong>de</strong>vin-guérisseur se sert du feu, un grand brasier pyramidal<br />

construit au centre du camp, où battent <strong>de</strong>s tambours et chants à l'unisson. Le <strong>de</strong>vin-guérisseur<br />

hochet en main, tourne autour du feu en chantant, puis il s'accroupit et essaie <strong>de</strong> lire dans le<br />

feu les faits qui déciment en se rapportant à la société.<br />

Les pygmées pratiquent <strong>de</strong>s scarifications <strong>de</strong> différents motifs sur le corps ou <strong>de</strong>s<br />

tatouages corporels, taillent les <strong>de</strong>nts et perforent lèvres et oreilles.<br />

Les scarifications sont pratiquées sur le visage, les bras, les jambes et la poitrine. Ce<br />

sont <strong>de</strong>s incisions superficielles <strong>de</strong> la peau en vue d’obtenir <strong>de</strong>s cicatrices ; à l’ai<strong>de</strong> d’épines,<br />

une substance colorante est insérée sous la peau formant ainsi le tatouage.<br />

Ils utilisent le « tébou », une lame <strong>de</strong> fer très tranchante mesurant 5 à 6 centimètres <strong>de</strong><br />

long. Dans la société pygmée, il existe <strong>de</strong>ux sortes <strong>de</strong> scarifications qui sont : le « ma-<br />

53


ngambé » et le « mbadi ».<br />

Photo n°7: Scarifications du corps<br />

Source : Centrafrique na ndouzou, page 52<br />

Les patrimoines culturels intangibles sont vernaculaires chez les pygmées Aka, et<br />

caractérisent leurs i<strong>de</strong>ntités culturelles. Considérons maintenant les patrimoines culturels<br />

tangibles.<br />

5. 4. 1. Les patrimoines culturels tangibles<br />

Le patrimoine culturel tangible chez les pygmées Aka est représenté par l’artisanat<br />

et l’habitat caractérisés par leur architecture et leur i<strong>de</strong>ntité vernaculaire.<br />

L’artisanat<br />

D’après Komlan AGBO « l’artisanat désigne l’ensemble <strong>de</strong>s procédés techno-<br />

manuels par lesquels les hommes transforment les matières premières que leur procure<br />

l’environnement naturel pour en faire <strong>de</strong>s objets utiles et beaux » 24 . Pour Barthélémy<br />

Gérard « l’objet artisanal est la résultante tangible <strong>de</strong>s facteurs socioculturels propre à tel ou<br />

tel groupe » 25 .<br />

Ainsi dit, c’est à travers l’artisanat que l’on i<strong>de</strong>ntifie l’i<strong>de</strong>ntité cultuelle d’une<br />

population, car, il renferme le savoir-faire telles que : la spécifité, le caractère et le procédé<br />

rituel. L’artisanat fait partie <strong>de</strong> la culture <strong>de</strong> la population pygmée, ils fabriquent <strong>de</strong>s objets<br />

suivants: la hache; le filet fabriqué à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fibres végétales; le « saola »qui est une boite à<br />

feu traditionnelle, fabriquée à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la peau <strong>de</strong> bête; le « linguia »qui est un panier<br />

fabriqué avec le rotin; le « mokobé » qui est un panier fabriqué à base d’écorce d’arbre avec<br />

un couvercle, il permet <strong>de</strong> contenir le miel cueilli en forêt; le « nglité »qui est un instrument<br />

<strong>de</strong> musique; la cithare à bois posé sur la calebasse, fabriqué pour la musique.<br />

24 Komlan AGBO. « Patrimoine et artisanat », Patrimoine Culturel Africain. www.usenghor.francophonie.org<br />

Page351.<br />

25 Barthélémie Gérard. Patrimoine Culturel Africain. www.usenghor.francophonie.org Page351.<br />

54


Il y a aussi <strong>de</strong>s meubles traditionnels fabriqués avec le rotin, le raphia, et du bois. Il<br />

existe plusieurs types <strong>de</strong> torches et <strong>de</strong> bougies naturelles qu’ils utilisent au campement<br />

lorsqu’ils veulent fabriquer quelque chose au cours <strong>de</strong> la soirée. Trois résines différentes<br />

servent <strong>de</strong> bougie : <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> couleur noire, une transluci<strong>de</strong>, le copal qui a la meilleure<br />

combustion.<br />

C’est avec le développement et les échanges qu’ils ont découverts les allumettes. En<br />

matière <strong>de</strong> la fabrication, les hommes qui taillent dans le bois les manches <strong>de</strong>s outils et y<br />

fixent le fer car ils ignorent l'art <strong>de</strong> la forge. Les outils sont vendus emmanchés. Ils fabriquent<br />

<strong>de</strong> sacs en peau <strong>de</strong> bête et en écorce d'arbre qu'ils coupent et cousent, <strong>de</strong>s tambours et <strong>de</strong>s<br />

mortiers qu'ils creusent dans un tronc d'arbre, quelque fois, c'est un petit creux rectangulaire,<br />

aménagé dans quelque grosse racine apparente d'un arbre bordant le campement. Le filet est<br />

confectionné à l'ai<strong>de</strong> d'une ficelle très résistante tiré d'une plante rampante qui croît dans les<br />

zones marécageuses. Les femmes tressent la hotte et les petits paniers <strong>de</strong> pêche, les vieillards<br />

s'occupent <strong>de</strong> la préparation <strong>de</strong>s cordages pour faire les écheveaux <strong>de</strong> ficelle, la fabrication<br />

<strong>de</strong>s objets se déroule le plus souvent dans la matinée. Le gobelet servant à puiser l'eau est une<br />

feuille d'arbre repliée et abandonnée après usage, il s'agit ici d'une technologie très ingénieuse.<br />

Photo n°8: le filet confectionné par cette femme Aka<br />

Cliché: auteur, réalisé le 25 juin 2009 à 16 heures 30 minutes<br />

Ce filet a été confectionné avec l’écorce d’arbre par cette femme pygmée, il mesure 12<br />

mètres <strong>de</strong> longueur, dans leur coutume, les femmes confectionnent le filet avant <strong>de</strong> se marier.<br />

L’arbalète est fabriquée à partir d’un morceau <strong>de</strong> bois taillé à l’ai<strong>de</strong> d’une houe et la<br />

manche à gâchette placée dans la loge sous la manche et une manche à cor<strong>de</strong> spéciale fait par<br />

l’écorce d’arbre « kossa » (Man Iophyton flulvum). La cor<strong>de</strong> relie les <strong>de</strong>ux bouts <strong>de</strong> l’arbalète<br />

en passant par la gâchette. Le crochet <strong>de</strong> la gâchette, placé sur la manche est fixé par la cire<br />

d’abeilles. La pointe <strong>de</strong> la flèche est entaillée en spirale pour retenir le poisson, un mélange <strong>de</strong><br />

plusieurs plantes dont : le « mbangu » (Parquetina nigiscus, asclépiadacée) et le « ndémélé »<br />

(Strophantus, apocynacée). Les tuiles <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong> bambou sont tissées par les femmes, ce<br />

55


sont <strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong> bambou fixées sur les lamelles <strong>de</strong> tiges <strong>de</strong> palmier. Les tambours entaillés<br />

dans les troncs d’arbre qu’on couvre <strong>de</strong> peaux <strong>de</strong> bêtes. Les couteaux d’excisions sont<br />

fabriqués à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> morceaux <strong>de</strong> fer avec la manche en bois.<br />

5. 5. L’économie <strong>de</strong> subsistance chez les pygmées Aka<br />

Les pygmées ne pratiquent pas les activités économiques au même titre que la société<br />

mo<strong>de</strong>rne. Pour subvenir à leur besoin, les espèces <strong>de</strong> cueillette, <strong>de</strong> ramassages et <strong>de</strong> l’écorçage<br />

sont consommées chez les pygmées Aka. Les produits <strong>de</strong> ces activités sont partagés entre eux,<br />

<strong>de</strong> temps en temps, ils les échangent avec les habitants <strong>de</strong>s villages environnant contre le<br />

tabac, le sel, l’alcool, le manioc et voir même <strong>de</strong> morceaux d’étoffes ; <strong>de</strong> fois ils parviennent à<br />

les bra<strong>de</strong>r.<br />

5. 5. 1. Les variétés <strong>de</strong>s espèces végétales collectés et consommées<br />

Les espèces <strong>de</strong> cueillette, <strong>de</strong> ramassages et <strong>de</strong> l’écorçage sont consommées chez les<br />

pygmées Aka.<br />

• La cueillette<br />

L’activité <strong>de</strong> cueillette est la plus souvent pratiquée par les Aka (pygmée), qui<br />

arrachent les jeunes feuilles <strong>de</strong> Gnetum africanum « gbakoko », pour le troc, et « kalé »<br />

(Gnetum à petite feuille) qui pousse dans <strong>de</strong>s champs laissés en jachère; les feuilles sont<br />

vendues par paquet à 50 francs sur le marché.<br />

Photo n9: Gnetum ramassé<br />

Cliché: auteur réalisé le 22 juillet 2009, à 16 heures<br />

Cette femme pygmée cueille les feuilles <strong>de</strong> Gnetum qu’elle vend le paquet à 25F CFA au<br />

campement, cela constitue ces revenus.<br />

• La cueillette du miel<br />

Elle se fait d’une manière traditionnelle, appelé en langue Aka « kuma, ou booki; cette<br />

activité n’a pas d’impact sur la nature du fait que cette activité <strong>de</strong> cueillette effectué par les<br />

pygmées respecte le principe <strong>de</strong> développement durable.<br />

56


Lorsque les Pygmées constatent <strong>de</strong>s dépôts <strong>de</strong> débris noirs luisant sur <strong>de</strong>s végétaux en<br />

décomposition, cela témoigne <strong>de</strong>s restes <strong>de</strong>s cadavres mâles d’abeilles sauvages, ceci est<br />

l’indice <strong>de</strong> l’existence d’une ruche naturelle (trou dans un tronc). Les Pygmées prélèvent le<br />

miel sans brûler les abeilles. Le prix d’un litre est <strong>de</strong> cinq cent francs CFA (500f CFA).<br />

• La cueillette du vin <strong>de</strong> palme<br />

Cette activité est pratiquée par la plupart <strong>de</strong> la population, elle représente une source <strong>de</strong><br />

revenu pour la population, un calice (70 cl) à cent francs CFA (100f). Cette activité représente<br />

une exploitation importante, par jour, plus <strong>de</strong> 500litres <strong>de</strong> vin <strong>de</strong> palme sont vendus sur le<br />

marché.<br />

• Le ramassage<br />

Les pygmées collectent <strong>de</strong>s tubercules ou <strong>de</strong>s ignames sauvages appelées en langue Aka<br />

« ndjo, ou ékouli » ; les fruits à sève d’arbres comestibles telle que le « payo » sont ramassée<br />

pour ses aman<strong>de</strong>s riches en graisse et en protéine, ils sont bon pour la sauce ;<br />

le « mokana »(Panda oleosa) noix <strong>de</strong> la forêt, le « mbé » (Anomidium manni) et « to » (fruit<br />

sauvage), les noix <strong>de</strong> palmes, le safou (Dracyo<strong>de</strong>s edulis) <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s burseracées à<br />

saveur amère dont les fruits sont disposées en grappes sur <strong>de</strong>s tiges ; les champions, et les<br />

insectes, les chenilles(Imbrasia obscura), « mbanga » (Imbrasia tuncata), le « nguénguélè »<br />

(Imbrasia obscura), « le ndossi » (Anaphe spp.), les escargots, les termites sont les principaux<br />

produits forestiers non ligneux qui font l’objet <strong>de</strong> troc et ou <strong>de</strong> consommation.<br />

Photo n°10 : Chenilles et ignames ramassées<br />

Clicher: auteur, photo réalisée le 22 juin 2009<br />

Cette photo montre les ressources forestières non ligneuses et comestibles que fournit la forêt.<br />

• L’écorçage<br />

Elle est beaucoup pratiquée par la population Aka, car les écorces <strong>de</strong>s plantes médicinales<br />

constituent un moyen traditionnel pour se soigner.<br />

5. 5. 2. Les espèces animales chassées<br />

La chasse chez les pygmées (Aka) se réalise <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux manières: la chasse à l’arbalète et<br />

la chasse au filet. L’animal est perçu chez les pygmées comme un instrument essentiel <strong>de</strong> leur<br />

57


économie et <strong>de</strong> leur culture , chaque pygmée est client d’un village auquel, il fournit <strong>de</strong> la<br />

vian<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s peaux, en échange du sel, du couteau, <strong>de</strong>s haches, légumes, <strong>de</strong>s habits et du<br />

manioc; la peau <strong>de</strong>s bêtes comme : la civette(Vivera civette), la genette tigrine (Geneta<br />

tigrina), le coloba guereza (Colobus guereza) et le léopard(Panthera pardus) et les plumes<br />

<strong>de</strong>s oiseaux comme : l’autruche (Struthio camelus), le touraco violet (Musophaqa viiolacea)<br />

sont utilisés pour la confection <strong>de</strong>s costumes traditionnels, les céphalophes sont chassé pour<br />

leur peaux qui servent à la fabrication d’objets tels que : <strong>de</strong>s sacs ou <strong>de</strong>s sangles à transporter.<br />

Photos n°11: Partie <strong>de</strong> chasse au filet chez les femmes<br />

Clicher: auteur, photo réalisée le 22 juin 2009 à 16heures 15 minutes<br />

Ce sont les femmes qui pratiquent ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> chasse. Les différentes parties <strong>de</strong> chasse se<br />

réalisent en tenant compte du rituel, elles entonnent <strong>de</strong>s chants pour gui<strong>de</strong>r les gibiers vers un<br />

filet <strong>de</strong> 12 mètres posé dans les sous bois en forêt.<br />

58


Chapitre 6 : Les inci<strong>de</strong>nces socio-économiques et culturelles<br />

Ce chapitre abor<strong>de</strong> la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la problématique, sa forme, son i<strong>de</strong>ntification, son<br />

intensité et son ampleur profon<strong>de</strong> sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka.<br />

Nous allons effectuer une analyse systémique <strong>de</strong> la localité permettant d’apprécier les<br />

inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière à partir <strong>de</strong> certaines modélisations à travers lesquelles<br />

une simulation sera faite à plusieurs niveaux : au niveau <strong>de</strong> la population ; <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie ; <strong>de</strong><br />

l’économie, <strong>de</strong> la structure territoriale et forme spatiale, <strong>de</strong>s formes techniques (équipement<br />

productif) et <strong>de</strong>s enjeux écologiques et sanitaires.<br />

Selon le directeur du projet PARPAF, la SCAD n’exploite pas assez, elle est en troisième<br />

assiette <strong>de</strong> coupes au lieu <strong>de</strong> la cinquième entre 2005-2009 et exploite 4 à 5 tiges à l’hectare<br />

par année au lieu <strong>de</strong> 7 tiges par hectare.<br />

6. 1. Les inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur le Patrimoine naturel<br />

chez les pygmées Aka<br />

Les inci<strong>de</strong>nces sont les conséquences éventuelles <strong>de</strong> l’exploitation forestière, il s’agit<br />

<strong>de</strong>s compétences humaines, <strong>de</strong>s faiblesses, les menaces et <strong>de</strong>s opportunités qui peuvent<br />

induire sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka.<br />

• L’exploitation non durable <strong>de</strong> la flore<br />

L’exploitation forestière désigne les différentes métho<strong>de</strong>s d’abattage <strong>de</strong>s arbres et <strong>de</strong><br />

transport du bois jusqu’aux scieries, aux usines et aux livraisons.<br />

Ce problème traite certains aspects <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s sociétés forestières se sont succédées<br />

sur ce site <strong>de</strong>puis les années 50 jusqu’à nos jours. Ces sociétés ont exploité excessivement la<br />

forêt.<br />

La SAFA a exploité 120.000 hectares; le chantier d’Etoua avec une superficie <strong>de</strong> 5.200<br />

hectares était le premier chantier à être exploité par la SCAD en 1984.<br />

Ainsi, en regardant <strong>de</strong> plus près le processus auquel le phénomène d’impact<br />

environnemental se déroule d’une manière cyclique et périodique, ceci permet <strong>de</strong> confirmer<br />

que: la forêt qui au <strong>de</strong>meurant était sempervirente à subi beaucoup <strong>de</strong> transformation, il en<br />

résulte plusieurs types <strong>de</strong> forêt, le tableau suivant récapitule le diagnostic.<br />

59


Tableau n°10 : Différentes formation forestières sur le site<br />

Source : Plan d’Aménagement du PEA 171<br />

L’action <strong>de</strong>s sociétés forestières a contribué d’une manière significative à la<br />

transformation du milieu en forêt secondaire, qui couvre la majeure partie <strong>de</strong> la Commune.<br />

Cette forêt secondaire est caractérisée par les espèces telles que l’Ayous (sterculiacée).<br />

La forêt tertiaire atteste quant à elle <strong>de</strong>s passages successifs d’exploitants forestiers<br />

surtout au niveau <strong>de</strong> l’axe Loko-Mbaïki et le long <strong>de</strong>s axes routiers, on note la présence <strong>de</strong><br />

savanes incluses dominées par l’herbe <strong>de</strong> laos, ainsi que <strong>de</strong>s embrasures en pleine forêt. Ce<br />

qui certifie une dégradation graduelle du milieu naturel.<br />

Le tableau n°10 ci-<strong>de</strong>ssus montre les différentes catégories <strong>de</strong> la forêt.<br />

L’exploitation forestière agit à <strong>de</strong>ux niveaux<br />

L’inci<strong>de</strong>nce écologique<br />

Les dégâts causés par la collecte du bois sont dus à l’ouverture <strong>de</strong>s infrastructures et<br />

aux différentes opérations <strong>de</strong> l’exploitation telles que: le layonnage, l’abattage, l’ouverture<br />

<strong>de</strong>s pistes et les chargements.<br />

En se référent tout particulièrement à la carte d’aménagement forestière (Cf. les<br />

60


annexes n°4) du Plan d’Aménagement on constate que la forêt est morcelée par les layons<br />

(largeurs <strong>de</strong> 3,5 à 4 mètres), et les routes d’accès aux aires <strong>de</strong> débardage (Cf. La carte routière<br />

à l’annexe4).<br />

Les tracteurs procédant au débardage endommagent les jeunes poussent, et quand ils<br />

passent dans les ruisseaux ils détruisent les espèces aquatiques qui s’y trouvent et leur habitat<br />

(propos tiré auprès <strong>de</strong> 50% d’enquêtés). Les passages répétitifs <strong>de</strong> ses engins <strong>de</strong> débardage<br />

font <strong>de</strong>s troues dans le sol, cela provoquent la <strong>de</strong>struction d’espèces ligneuses.<br />

Certaines sources sont réduites par les arbres qui tombent dans l’eau, ce qui fait que, le<br />

plus souvent ces assiettes <strong>de</strong> coupes (AC) se vi<strong>de</strong>nt.<br />

Les pistes ouvertes fragmentent la population végétale. La fragmentation favorise les<br />

espèces <strong>de</strong> lisière aux dépens <strong>de</strong>s espèces forestiers, la superficie forestière se trouve<br />

diminuer, les espèces floristiques diminuent <strong>de</strong> taille, favorisant l’extension <strong>de</strong>s savanes et la<br />

perte <strong>de</strong> la biodiversité. Pour Tutin les impactes <strong>de</strong>s réseaux routiers: « Les effets sur la<br />

structure et la composition <strong>de</strong> la forêt sont liés à la <strong>de</strong>nsité du réseau <strong>de</strong> routes et <strong>de</strong> sentiers,<br />

la largeur <strong>de</strong>s routes, le tracé et l’intensité <strong>de</strong> la circulation (Malcolm et Ray 2000; Wilkie et<br />

al. 2000; Blake 2002) » 26 . Les bruits sonores et la fragmentation <strong>de</strong> la forêt constituent une<br />

perturbation pour les écosystèmes, et les espèces vivantes. Il existe aussi <strong>de</strong>s interactions entre<br />

ces espèces et leur milieu.<br />

La société SCAD attribut la cause <strong>de</strong> cette savanisation aux travaux agricoles <strong>de</strong>s<br />

villageois. Les espèces floristiques abattus surtout les essences du groupe 1 telles que: Ayous,<br />

Sipo sont <strong>de</strong>s essences sur lesquelles les pygmées ramassent <strong>de</strong>s chenilles, leur abattage<br />

entraîne une baisse <strong>de</strong> la production <strong>de</strong>s comestibles.<br />

Photo n°12: L’arbre sacré, le tricentenaire (sipo)<br />

Cliché : auteur, tiré le 25 juin à 17 heures 30 minutes<br />

26 David Morgan et Crickette Sanz.2007. « Lignes directrices pour <strong>de</strong> meilleures pratiques en matière <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong><br />

l’impact <strong>de</strong> l’exploitation forestière commerciale sur les grands singes en Afrique central ». Document oc<strong>cas</strong>ionnel <strong>de</strong> la<br />

Commission <strong>de</strong> la Sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Espèces <strong>de</strong> l’UICN. N°34, page 27.o. 34<br />

61


Cet arbre (sipo) a été abattu en 1984 pendant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> la société Rougier, il s’était<br />

redressé, c’est pourquoi on le qualifie <strong>de</strong> sacré, d’après les enquêtés cet arbre est un lieu où<br />

leurs ancêtres vénèrent leur Dieu.<br />

D’après les résultats <strong>de</strong> l’enquête faite, 60% <strong>de</strong>s enquêtés se plaignent <strong>de</strong><br />

l’éloignement <strong>de</strong>s campements <strong>de</strong> ramassage, ils disent qu’auparavant le ramassage se faisait<br />

autours <strong>de</strong> la maison. Aujourd’hui, il faut parcourir plus <strong>de</strong> 50 kilomètres dans la forêt pour le<br />

ramassage <strong>de</strong>s chenilles.<br />

Pendant cette étu<strong>de</strong>, les ramasseurs ont passé plusieurs jours dans la forêt en quête <strong>de</strong>s<br />

chenilles, parfois ils peuvent rentrer avec une petite quantité ou ne rien rapporter.<br />

Photo n°13: Ramasseurs <strong>de</strong> chenilles<br />

Clicher: auteur, réalisée le 25 juillet 2009 à 16 heures<br />

La pluviométrie annuelle en 2008 était <strong>de</strong> 1482,1 millimètres pour 111 jours. Cette<br />

valeur pluviométrique est inférieure à 1600 millimètres, cela est due au recul sensible <strong>de</strong> la<br />

forêt et peut influencer l’équilibre du milieu (Cf. Tableau n°5 <strong>de</strong>s pluviométries moyens 1994<br />

à 2005). A l’échelle planétaire, l’écosystème est capable <strong>de</strong> puiser et <strong>de</strong> fixer le CO2 dans<br />

l’atmosphère afin <strong>de</strong> lutter contre l’effet <strong>de</strong> serre. C’est dans sa phase <strong>de</strong> maturité que la forêt<br />

véritable puits <strong>de</strong> carbone se dégra<strong>de</strong>, or ces arbres à l’âge mature sont prélevé pour le<br />

commerce, c’est ce qui <strong>de</strong>vient inquiétant à l’échelle globale.<br />

Photos n°14 : Chantier <strong>de</strong> la SCAD en 1972<br />

Source: document d’inventaire <strong>de</strong> l’économie <strong>de</strong> la République Centrafricaine<br />

62


Photo n°15 : Images satellites du site<br />

Source : image satellitaire (Google MAP) prise le 28 février2010<br />

Cette image montre le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> la dégradation <strong>de</strong> la forêt et <strong>de</strong> multiples ouvertures<br />

dans la forêt. Le sol se fragilise par l’érosion, dans certains endroit, le roche est à découvert<br />

suite aux glissements <strong>de</strong> terrain ; tout cela démontre que le milieu se dégra<strong>de</strong>.<br />

Tableau n°10 : Inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur le patrimoine naturelle<br />

Ce tableau dressé par Landrau a été inspiré pour illustrer l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l’exploitation<br />

forestière sur le patrimoine naturel. D’après le Plan d’aménagement du PEA 171, les<br />

conditions d’exploitation forestière n’ont pas été clairement définies dans le texte <strong>de</strong><br />

classement et cette forêt a déjà été exploitée par plusieurs sociétés. Le co<strong>de</strong> forestier ne fait<br />

mention ni <strong>de</strong>s forêts classées, ni <strong>de</strong>s réserves forestières, quant au mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> gestion ou aux<br />

contraintes particulières qu’elles impliquent. Cela est un danger pour les ressources naturelles<br />

qui sont dans cette zone.<br />

63


L’inci<strong>de</strong>nce socio-culturelle et économique<br />

Inci<strong>de</strong>nces socio-économique<br />

L’un <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> la SCAD est <strong>de</strong> renforcer les capacités institutionnelles locales.<br />

Ainsi, à travers les recettes qui constituent une <strong>de</strong>vise pour le pays (l’effet multiplicateur<br />

direct), elle verse <strong>de</strong>s taxes à la commune, ceux-ci représentent un revenu substantiel pour la<br />

Commune.<br />

Afin <strong>de</strong> développer un sentiment communautaire parmi les habitants <strong>de</strong> la réserve<br />

forestière, la SCAD appui la communauté par <strong>de</strong>s conseils techniques pour la conduite et la la<br />

prises <strong>de</strong> décisions concernant les recettes réalisées sur l’exploitation pour le financement<br />

d’ouvrages d’utilité publique.<br />

Le co<strong>de</strong> forestier octroi 30% <strong>de</strong>s recettes provenant <strong>de</strong> l’exploitation forestière pour la<br />

réalisation <strong>de</strong> micro-projets. Ainsi, les 30% verses à la Commune lui a permis <strong>de</strong> financier<br />

certaines activités telles que: construction <strong>de</strong> quatre forages d’eaux potables (à SCAD Centre,<br />

aux villages Kaka, Zomia et SAFA).<br />

Photo n°16 : Point d’eau potable<br />

Cliché : auteur tirée le 24 Juillet 2009 à 6heures 30 minutesau village Kaka<br />

La construction d’école fondamentale avec un cycle complet du CI au CM2 dans les villages<br />

(Kaka, SCAD centre) et le développement <strong>de</strong>s activités villageoises.<br />

Tableau n°11: Recettes versées à la Commune<br />

Années Recettes FCFA Taxes en FCFA<br />

1994 327500000<br />

2002 2827813940 648344182<br />

2003 24749804<br />

2004 1500000<br />

2005 861386624 83390594<br />

Total 3689200564 1085484580<br />

Source : Plan d’Aménagement du PEA 171<br />

Ces recettes verses à la Commune varient en fonction <strong>de</strong>s revenues réalisée par la<br />

société SCAD, prenant l’exemple en 1994, la valeur totale <strong>de</strong> diverses taxes était estimée à<br />

64


327.500.000 <strong>de</strong> F. CFA.<br />

En 2002, elle a exporté 8715m3 <strong>de</strong> grumes, soit 9% du volume total exporté dans le<br />

pays, qui s’élève à 330.811m3. La valeur <strong>de</strong> ce volume est <strong>de</strong> 2.827.813.940 francs .CFA. La<br />

valeur <strong>de</strong>s taxes était estimée à 648344182 F.CFA.<br />

En 2003, la valeur <strong>de</strong>s taxes était estimée à 24749804 F.CFA. En 2004 la valeur <strong>de</strong>s<br />

taxes était estimée à 1500000 F.CFA.<br />

En 2005 La valeur <strong>de</strong> ce volume est <strong>de</strong> 861 386 624 F.CFA. La valeur <strong>de</strong>s taxes était<br />

estimée à 83390594 F. CFA<br />

Ces subventions sont affectées à <strong>de</strong>s micro-projets d’investissements<br />

(réfections <strong>de</strong>s édifices publics, acquisition <strong>de</strong>s biens meubles et matériels <strong>de</strong> bureau et.)<br />

d’infrastructures collectifs.<br />

Au niveau <strong>de</strong>s pygmées, ces subvention sont ponctuelles en argent soit en<br />

nature, elle contribue indirectement dans la construction d’une école, et d’une structure <strong>de</strong><br />

santé par les sœurs (table-bancs, tableau, réparations <strong>de</strong>s véhicules <strong>de</strong>s sœurs, transport <strong>de</strong>s<br />

planches, carburant, etc.), à la formation d’un pygmée pour la Formation Sanitaire (FOSA)<br />

et subventionne l’eau potable.<br />

Photo n°17 : Centre <strong>de</strong> santé <strong>de</strong>s pygmées Aka<br />

Cliché : auteur, tiré le 26 Juillet 2009 à 10 heures<br />

Ce centre <strong>de</strong> santé a été créé par les Sœurs catholiques, il accueille les pygmées Aka au<br />

village Kaka.<br />

Les pygmées sont employé par la SCAD pour les travaux tels que : manœuvre<br />

pour l’entretien du site et pour la prospection, ils sont payés à 500FfCA/jour.<br />

Inci<strong>de</strong>nces socio-culturelles<br />

L’existence d’un usine <strong>de</strong> scierie en plus <strong>de</strong>s chantiers d’exploitation, entraîne la création<br />

<strong>de</strong>s agglomérations d’ouvriers d’origines diverses autour <strong>de</strong> l’usine, augmentant ainsi la<br />

population locale. Une fois ces ouvriers en retraite ou désœuvré, font recourt à l’activité<br />

traditionnelle.<br />

Ce qui a pour conséquences, une modification profon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s réseaux d’approvisionnement<br />

65


<strong>de</strong>s produits vivriers, une augmentation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du marché et l’élargissement <strong>de</strong>s<br />

surfaces déboisées autour <strong>de</strong>s agglomérations.<br />

Tableau n°13 : Evolution <strong>de</strong> la population<br />

Source : les Gbaka <strong>de</strong> Mbaîki et le recensement général <strong>de</strong> l’habitat et <strong>de</strong> la population 2003<br />

Figure n°8: Evolution <strong>de</strong> la population<br />

Réalisé par : auteur<br />

Cette figure illustre et le tableau ci- <strong>de</strong>ssus illustrent bien l’évolution logarithmique <strong>de</strong> la<br />

population <strong>de</strong>puis les années 1937 jusqu’à nos jours.<br />

6. 1. 2. La perturbation <strong>de</strong>s espèces sauvages<br />

Les bruits sonores <strong>de</strong>s machines constituent <strong>de</strong>s perturbations qui font fuirent les<br />

animaux loin vers la forêt du Congo. A ces problèmes écologiques s’ajoute celui <strong>de</strong> la<br />

transmission du savoir et du savoir-faire<br />

6. 2. Les inci<strong>de</strong>nces sur l’intégrité <strong>de</strong>s systèmes culturels Aka<br />

6. 2. 1. Disparition progressive <strong>de</strong>s pratiques et <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie traditionnels<br />

Avec l’arrivée <strong>de</strong>s Sociétés forestières, les pygmées accè<strong>de</strong>nt à un travail rémunéré,<br />

connaissent <strong>de</strong> nouvelles techniques et accè<strong>de</strong>nt à un niveau <strong>de</strong> vie supérieur par rapport à<br />

celui <strong>de</strong> leur milieu. Pour cela, ils se trouvent impliquer dans un mouvement économique<br />

important. Leur contact avec d’autres populations venues d’ailleurs a <strong>de</strong>s répercutions sur leur<br />

cultures, et projette <strong>de</strong>s difficultés au sein <strong>de</strong> leur société. Ce contact aurait suffit à amorcer la<br />

déstructuration. Les pygmées qui autrefois vivaient conformément à l’organisation sociale qui<br />

était adapté aux systèmes <strong>de</strong> la vie traditionnelle ne le sont plus, car leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie ne<br />

convient pas à la condition mo<strong>de</strong>rne. Ce qui fait que le plus souvent le processus a été fait <strong>de</strong><br />

sortes que les pygmées Aka se trouvent dans l’impossibilité <strong>de</strong> continuer à mener le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

66


vie traditionnel et <strong>de</strong> respecter les coutumes, détruisant ainsi la structure sociale et<br />

l’organisation politique et culturelle. La notion traditionnelle se trouve peu à peu bouleversée,<br />

voir ébranlée. D’après quelques enquêtés, certains pygmées sont le plus souvent rejetés par<br />

leur société.<br />

Une profanation <strong>de</strong>s lieux sacrés <strong>de</strong>s Pygmées par le passage <strong>de</strong>s engins et les bruits<br />

perturbe les rythmes <strong>de</strong> pratiques et rites traditionnels qui se font dans la forêt. Ces<br />

changements créent le plus souvent <strong>de</strong>s conflits entre eux et les Bantous. Avec le phénomène<br />

<strong>de</strong> la globalisation et <strong>de</strong> la mondialisation, les systèmes <strong>de</strong> culture Aka seront bouleversés.<br />

Selon un proverbe africain « quand change le rythme <strong>de</strong>s tam-tam, le rythme <strong>de</strong>s pas change<br />

avec lui ». La mondialisation finira par détruire la vie <strong>de</strong>s Aka, car la forêt constitue un<br />

patrimoine pour eux.<br />

Lorsque les pygmées intègrent la mo<strong>de</strong>rnisation, ils finiront par rejeter <strong>de</strong>s valeurs qui<br />

sont nécessaires à leurs cultures. Ainsi, le poète Léopold Sédar Senghor a beaucoup insisté sur<br />

la rencontre <strong>de</strong>s cultures, selon lui, « le progrès <strong>de</strong>s sciences est non seulement irrépressible, il<br />

est irréversible. Il tient à la nature humaine. Que nous le voulions ou non… Les relations<br />

internationales s’intensifient…Chaque année, c’est un échange plus intense <strong>de</strong> personnes, <strong>de</strong>s<br />

faits technologiques, <strong>de</strong>s coutumes et <strong>de</strong> costumes d’idées…Ces échanges provoquent <strong>de</strong>s<br />

emprunts. Ainsi se crée, peu à peu, une civilisation universelle. » 27 .<br />

6. 2. 2. Les conflits <strong>de</strong> génération et modification <strong>de</strong>s rapports entre les jeunes et les<br />

anciens<br />

Le processus <strong>de</strong> transformation fait que certains pygmées désirent travailler afin <strong>de</strong><br />

répondre aux besoins vestimentaires, matériels mo<strong>de</strong>rnes tels que : la marmite, la radio. Les<br />

goûts <strong>de</strong> certains biens <strong>de</strong> consommations mo<strong>de</strong>rnes font qu’il est impossible d’avoir par les<br />

moyens traditionnels <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> se développer. De là est né une incompréhension<br />

grandissante parmi les jeunes pygmées qui ressentent parfois les obligations envers le lignage<br />

qu’ils qualifient par un mépris <strong>de</strong>s anciens à leur égard (perte <strong>de</strong> l’autorité du chef) lorsqu’ils<br />

ne s’intéressent plus aux activités collectives (chasse, cueillette, et ramassage) qu’ils ne voient<br />

plus d’intérêt. Les jeunes qui autrefois, constituent une main d’œuvre vitale pour la<br />

subsistance du groupe ne le sont plus, car, l’introduction <strong>de</strong> la monnaie dans leur vie a<br />

développé l’individualisation. De nos jours, la vie communautaire dans les villages et<br />

27 Léopold SEDAR SENGHOR, « L’<strong>Unesco</strong> », Liberté I, Editions du seuil.<br />

67


l’économie <strong>de</strong> marché fait perdre la perpétuation <strong>de</strong> la culture AKA. Cependant, ils s’efforcent<br />

<strong>de</strong> conserver quelques traditions.<br />

La perte <strong>de</strong> l’autorité traditionnelle<br />

Les nouvelles générations avec une mentalité modifiée du au changement social, ainsi<br />

s’ensuit la régression <strong>de</strong> l’autorité traditionnelle perd sa prestige au profit <strong>de</strong>s chefs<br />

administratif. Alors que la transmission <strong>de</strong>s connaissances et <strong>de</strong>s savoir-faire passe aussi par<br />

les contrôles sociaux et les attributs <strong>de</strong> l’autorité traditionnelle, la perte <strong>de</strong> celle-ci entraînera<br />

éventuellement celle <strong>de</strong> perpétuer le patrimoine pour <strong>de</strong>s générations futures.<br />

6. 2. 3. La perte <strong>de</strong> l’accès <strong>de</strong> la communauté Aka à leurs terres, leurs ressources et leurs<br />

sites sacrés<br />

La forêt qui constitue leur milieu où ils puisent leur culture est partagée entre Aka, les<br />

villageois Bantous et la société forestière, laquelle Société, le plus souvent ne respecte pas les<br />

limites <strong>de</strong> son exploitation. Les Aka se plaignent <strong>de</strong> ce comportement, car leurs campements<br />

sont souvent détruits par l’ouverture <strong>de</strong>s pistes (adjalo en langue Aka) dans la forêt. La<br />

population Aka a perdu sa légitimité face à la forêt au bénéfice <strong>de</strong>s exploitants forestiers qui<br />

font <strong>de</strong>s coupes <strong>de</strong> bois dans leur campement. Ainsi, ils sont dépossédés <strong>de</strong> leurs droits<br />

ancestraux. Les enquêtés (60%) déplorent la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s campements <strong>de</strong>s pygmées lors <strong>de</strong><br />

l’abattage <strong>de</strong>s arbres.<br />

En effet, cette utilisation à outrance <strong>de</strong> la nature, mène à l’appauvrissement progressif<br />

<strong>de</strong> l’écosystème forestier qui constitue l’habitat, un système <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s pygmées et engendre<br />

<strong>de</strong>s perturbations préjudiciables à leur vie. Les Pygmées voient ainsi leur système alimentaire<br />

détruit. Certains arbres fruitiers et écorces sont abattus, d’autres renversés par <strong>de</strong>s engins, une<br />

multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> graines nécessaires à l’alimentation sont détruites. De plus, les pièges posés pour<br />

les animaux sont écrasés, les filets entraînés, le gibier se réfugie <strong>de</strong> plus en plus dans la forêt<br />

Congolaise, ce qui affecte également le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> la population Pygmée. Il en est <strong>de</strong><br />

même pour l’eau, car au passage <strong>de</strong>s engins <strong>de</strong> construction ou d’abattage, les ruisseaux sont<br />

taris ou pollués, cette <strong>de</strong>nrée déjà rare <strong>de</strong>vient alors un besoin supplémentaire pour les<br />

Pygmées.<br />

6. 3. Relations populations locales et pygmées Aka<br />

Les premières conséquences <strong>de</strong> cette exploitation forestière touchant les Pygmées sont<br />

d’ordres sanitaires, avec l’augmentation <strong>de</strong> la prévalence <strong>de</strong>s maladies sexuellement<br />

68


transmissibles, due a la cohabitation <strong>de</strong>s pygmées avec la population venue pour l’achat <strong>de</strong>s<br />

produits <strong>de</strong> la chasse et <strong>de</strong> la cueillette, et aussi <strong>de</strong> leur relation avec les ouvriers <strong>de</strong> la société.<br />

6. 3. 1. L’influence <strong>de</strong>s populations locales<br />

Mobilisation <strong>de</strong> la population Aka dans la main d’œuvre est régulière. Les pygmées<br />

travaillent périodiquement dans les champs (défrichages, récolte, séchage du manioc), ils sont<br />

payés 500 F CFA par jour.<br />

Photo n°18 : Séchage <strong>de</strong> manioc fait par une femme pygmée<br />

Cliché : auteur, réalisé le 25 juin à 9 heures 15minutes à Nzomia<br />

Cette photo montre que les pygmées continuent a être utilisé par la population Bantou, malgré<br />

les efforts <strong>de</strong>s ONG pour l’intégration <strong>de</strong>s pygmées Aka.<br />

Le troc<br />

En dépit <strong>de</strong>s travaux agricoles, les pygmées <strong>de</strong>vraient fournir aux villageois Bantous<br />

du gibier en échange <strong>de</strong>s ustensiles, <strong>de</strong>s vêtements ou <strong>de</strong> l’argent <strong>de</strong> moindre valeur. Vu la<br />

rareté du gibier, l’activité <strong>de</strong> la chasse est effectuée plus loin dans la forêt près <strong>de</strong> la frontière<br />

avec le Congo, car la chasse près du village n’est plus fructueuse. Cette violation du domaine<br />

<strong>de</strong> chasse ne se fait pas sans conflit avec la population voisine. La vian<strong>de</strong> est ensuite vendue<br />

ou échangée.<br />

Ils préfèrent souvent vendre aux clients venus d’ailleurs (<strong>de</strong> Mbaïki, Pissa et Bangui)<br />

pour se faire <strong>de</strong> l’argent liqui<strong>de</strong> plutôt que <strong>de</strong> pratiquer le troc. Soixante pour cent (6O%) <strong>de</strong>s<br />

enquêtés disent que par mois ils ont trente à cinquante- mille francs (30000-50000 F CFA) <strong>de</strong><br />

revenu <strong>de</strong> gibiers vendu. Les retombés leur permettent <strong>de</strong> subvenir à leur besoin.<br />

Ce sixième chapitre qui traite <strong>de</strong> l’aperçu sur les inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière<br />

sur les patrimoines culturel et naturel <strong>de</strong>s pygmées Aka. A travers cette analyse, ce travail a pu<br />

montrer comment les espaces naturel <strong>de</strong> cette minorité a été exploité et détruit par certains<br />

acteurs sociaux. Ces recherches mettent donc en évi<strong>de</strong>nce l’existence <strong>de</strong> groupes sociaux<br />

concurrentes et les formes <strong>de</strong> domination symbolique qui s’exercent en détruisant les<br />

patrimoines chez les Aka, car, ces <strong>de</strong>rniers ont su préserver leur patrimoine à travers leur<br />

69


organisation sociale. Mais, le constat est que la dynamique <strong>de</strong> l’exploitation forestière source<br />

<strong>de</strong> l’économie, l’évolution <strong>de</strong> la situation locale actuelle influencent sur le processus <strong>de</strong><br />

patrimonialisation culturelle et naturelle que l’UNESCO a retenue.<br />

70


Chapitre 7 : Perspectives et suggestions<br />

7. 1. Perspectives<br />

Au niveau <strong>de</strong>s pygmées Aka: ils désirent avoir l’ai<strong>de</strong> d’autres personnes à part la<br />

population locale, afin d’obtenir <strong>de</strong> l’emploi.<br />

2015.<br />

Au niveau <strong>de</strong> la société SCAD: la société prévoit exploiter dans la Commune d’ici<br />

Au niveau du maire: il envisage la création d’un village éco-touristique au niveau du<br />

croisement Sipo, afin <strong>de</strong> créer une activité économique rentable.<br />

7. 2. Suggestions<br />

7. 2. 1. Les contraintes géopolitiques et les actions à entreprendre<br />

La forêt ne connaît pas <strong>de</strong> frontière. Sa gestion est partagée entre plusieurs pays voire<br />

la planète. C’est dans ce contexte qu’on parle <strong>de</strong> l’intégration régionale pour remédier aux<br />

contraintes <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> cette ressource. Un extrait <strong>de</strong> la déclaration africaine à la<br />

conférence <strong>de</strong> régionale <strong>de</strong> Dakar en 1996 résume la tendance générale « la globalisation <strong>de</strong>s<br />

échanges et l’interdépendance qui en découle tout comme la compétition qu’elle engendre<br />

pour acquérir l’excellence, nourrissent le développement prodigieux <strong>de</strong> la science et <strong>de</strong> la<br />

technologie et font du savoir et <strong>de</strong> l’intelligence autant <strong>de</strong>s matériaux que <strong>de</strong>s outils » 28 .<br />

Aussi, l’idée <strong>de</strong> sa patrimonialisation par l’UNESCO soumet la gestion <strong>de</strong> ce patrimoine<br />

naturel au plan international.<br />

Un outil d’intégration régionale<br />

La mise en valeur <strong>de</strong> ce patrimoine culturel nécessite une stratégie <strong>de</strong> développement<br />

qui permet <strong>de</strong> s’orienter vers l’extérieur. En d’autres termes, sa mise en valeur nécessite la<br />

coopération ou le partenariat avec le mon<strong>de</strong> extérieur. L’intégration régionale est une étape<br />

importante vers l’intégration mondiale.<br />

Dans le domaine éco- touristique<br />

Cette intégration passe par l’appui <strong>de</strong> partenaires internationaux (Paillote, Agence <strong>de</strong><br />

28 Déclaration sur l’éducation <strong>de</strong>s adultes et apprentissage tout au long <strong>de</strong> la vie, extrait <strong>de</strong> la déclaration<br />

africaine à la conférence <strong>de</strong> régionale <strong>de</strong> Dakar, 14- 18 Octobre 1996.<br />

71


location, Agence touristique d’accueil, etc.) qui nécessite l’association entre différentes<br />

structures afin d’amortir le coût du fonctionnement; un partenariat <strong>de</strong> compagnie <strong>de</strong><br />

navigation, faire appel aux tours opérateurs afin d’organiser les voyages et <strong>de</strong> faire la publicité<br />

du site à travers les médias, <strong>de</strong> travailler en partenariat avec d’autres organismes<br />

internationaux afin <strong>de</strong> coordonner les actions à entreprendre; <strong>de</strong> financer les grands travaux<br />

tels que: l’équipement, le reboisement, les infrastructures, la recherche scientifique, etc.).<br />

Ainsi, les organismes tels que: l’Union Européenne à travers le Projet <strong>de</strong> Micro-<br />

Réalisations (PMR), la GTZ, le WWF et la Banque Mondiale pouvant y contribuer. Selon<br />

M.WELLS (1997) « il existe trois catégories d’effets multiplicateurs par lesquelles associés à<br />

l’industrie du tourisme: les impactes économiques directement liés à l’écotourisme (effet<br />

direct), les dépenses faites par une Entreprise ou une autre entité lorsqu’elle utilise son revenu<br />

brut en salaire, frais d’exploitation ou en valeur (effet indirect) et les bénéfices tirés <strong>de</strong>s<br />

affaires induites <strong>de</strong> l’écotourisme » 29 .<br />

Photo n°19 : Bala<strong>de</strong> dans la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko<br />

Source : Photo tiré à partir <strong>de</strong> http://4.bp.blogspot.com/_OxDlMAukLe0<br />

Ces photos illustre comment on peut procé<strong>de</strong>r aux activités éco-touristique à travers les<br />

bala<strong>de</strong>s, les activités <strong>de</strong> gastronomies et les distractions dans la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko.<br />

Dans le domaine <strong>de</strong> la formation en matière <strong>de</strong> la nouvelle technologie<br />

L’importance <strong>de</strong> l’intégration régionale permet <strong>de</strong> partager et d’acquérir en commun<br />

<strong>de</strong>s équipements <strong>de</strong> pointe, <strong>de</strong> financier l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité, <strong>de</strong> réaliser d’énormes<br />

investissements (formation <strong>de</strong>s agents et spécialistes). Les frais <strong>de</strong> fonctionnement et<br />

d’exploitation sont très importants. Ce qui suppose <strong>de</strong>s ressources financières appropriées,<br />

d’où la nécessité <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à une stratégie extravertie en faisant recours à l’ai<strong>de</strong> publique<br />

internationale, conformément aux dispositions du programme Actions 21 <strong>de</strong> la Conférence<br />

<strong>de</strong>s Nations Unies sur l’Environnement et le Développement afin <strong>de</strong> renforcer l’assistance<br />

dans l’intérêt <strong>de</strong>s divers usagers au plan national, régional et mondial. Les États <strong>de</strong> la<br />

29 Source : Le tourisme peut il ai<strong>de</strong>r à financer les aires protégées dans le bassin du Congo ? DR. D WILKIE et J.<br />

CARPENTER, pages 10.<br />

72


Communauté Économique Monétaire <strong>de</strong> l’Afrique Centrale (CEMAC) doivent aussi<br />

entreprendre un plan d’action régionale <strong>de</strong> gestion intégrée du patrimoine culturel <strong>de</strong>s<br />

pygmées, car ils vivent dans la Forêt du Bassin du Congo.<br />

7. 2. 2. Un aménagement artistique<br />

La valorisation et la commercialisation du patrimoine culturel<br />

D’après 60% <strong>de</strong>s enquêtés il y a un afflux <strong>de</strong>s touristes sur le site <strong>de</strong> Kaka. Ils<br />

viennent pour réaliser <strong>de</strong>s films <strong>de</strong> danses, ils font <strong>de</strong>s excursions dans la forêt en compagnie<br />

<strong>de</strong>s Aka. Ce sont là <strong>de</strong>s champs d’actions économiques à exploiter aux profits <strong>de</strong>s Aka. Cette<br />

culture traditionnelle dont on traquerait les survivances ou dont on proposerait la restauration,<br />

et celle <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>rnité, effet d’une culture mondialisée, partout i<strong>de</strong>ntique qui mènerait à<br />

instrumentaliser les traits culturel comme les musées modèles d’institution patrimoniale (page<br />

313). Faire recours à <strong>de</strong>s agences internationales pour l’enregistrement <strong>de</strong>s cultures<br />

traditionnelles, <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à l’étu<strong>de</strong> approfondi, <strong>de</strong> valorisation, <strong>de</strong> diffusion en directions <strong>de</strong><br />

nouveaux récepteurs et consommateurs culturels, selon leurs attentes sont <strong>de</strong>s voies à<br />

explorer. Cette agence peut se charger <strong>de</strong> la médiation entre les promotionnels locaux <strong>de</strong> la<br />

culture traditionnelle et le « grand publique », tout en élaborant <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> relance en<br />

s’associant à <strong>de</strong>s partenaires économiques. La préservation archiviste dispose aujourd’hui <strong>de</strong><br />

larges perspectives <strong>de</strong> technique <strong>de</strong> stockage avec les moyens informatiques<br />

d’enregistrements. « Chaque citoyen doit s’imprégner <strong>de</strong> la culture <strong>de</strong>s autres tout autant que<br />

la sienne propre…si l’on veut que le développement humain durable et équitable <strong>de</strong>vienne<br />

une réalité ». Si l’on veut développer la production industrielle <strong>de</strong> la culture Aka, l’éducation<br />

et la formation sont les facteurs clés.<br />

7. 2. 3. L’inci<strong>de</strong>nce d’un aménagement artistique<br />

Les inci<strong>de</strong>nces sont les retombées possibles. Ce sont aussi les craintes et les attentes<br />

que suscite l’aménagement apporté sur le site. La possibilité d’un aménagement permettra<br />

d’encourager le développement régional. Celle-ci favorisera la création d’activités<br />

économiques supplémentaires pour ces <strong>de</strong>rniers. La main d’œuvre à bon marché sera une<br />

meilleure garantie. Il va sans dire que les retombées apporteront <strong>de</strong>s <strong>de</strong>vises pour les pays et<br />

pourront augmenter la part <strong>de</strong> l’économie <strong>de</strong>s villages environnants. On espère que ces<br />

revenus pourraient être répartis <strong>de</strong> la manière suivante: afin <strong>de</strong> développer un esprit <strong>de</strong><br />

solidarité au sein <strong>de</strong> la population, une partie <strong>de</strong>s recettes pourrait appuyer techniquement et<br />

en stimulant <strong>de</strong>s plans d’actions villageoises; contribuer au financement <strong>de</strong>s ouvrages<br />

d’utilités publiques telles que: la construction d’un centre <strong>de</strong> santé villageoise, <strong>de</strong>s structures<br />

73


scolaires (écoles primaires). Tels sont là, les bienfaits que peut apporter la mise en valeur<br />

artistique du patrimoine culturel chez les pygmées Aka.<br />

74


CONCLUSION<br />

La situation <strong>de</strong>s pygmées mérite beaucoup d’attention, car la forêt recule, les<br />

ressources sont <strong>de</strong> plus en plus rares. De part cet aspect, il y a le phénomène <strong>de</strong> la<br />

mondialisation ou <strong>de</strong> globalisation qui entraîne <strong>de</strong>s répercutions sur les pygmées.<br />

La tradition sacrée <strong>de</strong> la forêt chez les pygmées a été progressivement modifiée sous<br />

l’effet <strong>de</strong> la perturbation qui modifie l’habitat naturel et constitue un stress pour la faune.<br />

D’après Maine Guy « Ici ou là, le patrimoine naturel tend à se dégra<strong>de</strong>r par érosion,<br />

déforestation, surexploitation » 30 . Il est important <strong>de</strong> souligner que les pygmées s’adonnent à<br />

l’agriculture. Ils aspirent peu à peu à la mé<strong>de</strong>cine au détriment <strong>de</strong> la pharmacopée. L’attrait <strong>de</strong><br />

ces <strong>de</strong>rniers pour la mo<strong>de</strong>rnité et pour l’innovation les pousse à améliorer leur cadre <strong>de</strong> vie et<br />

entraine incontestablement la détérioration <strong>de</strong>s savoirs traditionnels. C’est un élément <strong>de</strong><br />

rupture dans le rapport <strong>de</strong>s pygmées avec la forêt et <strong>de</strong> ces mystères. La perte <strong>de</strong>s patrimoines<br />

culturel et naturel chez les pygmées Aka constitue une perte <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité chez ses <strong>de</strong>rniers.<br />

Ainsi, cela constitue un risque qui pourrait entraver la sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s patrimoines<br />

culturels que prône l’UNESCO. Selon R. Séchet : « Parler <strong>de</strong> risque revient à s’interroger sur<br />

possibilités <strong>de</strong> vie et <strong>de</strong> survie pour chaque individu mais aussi pour la société dans son<br />

ensemble ». 31 Que <strong>de</strong>s mesures soient prises pour protéger et permettre l’évolution et le<br />

développement <strong>de</strong> ces patrimoines.<br />

Pour cela, il serait souhaitable <strong>de</strong> promouvoir l’écotourisme qui rassemble toute les<br />

formes du tourisme fondées sur la nature et dans lesquelles, la principale motivation <strong>de</strong>s<br />

touristes est d’observer et d’apprécier les différentes richesses naturelles ainsi que les cultures<br />

traditionnelles qui existent dans cette zone.<br />

L’insertion <strong>de</strong>s pygmées dans le processus <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong> la réserve et le<br />

développement <strong>de</strong> l’écotourisme est également un élément attractif essentiel. Les cultures<br />

pygmées <strong>de</strong> la région présentent donc un intérêt touristique et une civilisation<br />

particulièrement originale. Dans ce contexte, le patrimoine culturel Aka tel qu’il existe<br />

aujourd’hui dispose <strong>de</strong> certains avantages dans ce domaine, en termes <strong>de</strong> conservation et <strong>de</strong><br />

30 Mainet. G. 2004. « Patrimoines et développement dans les pays tropicaux ». Cahier d’Outre- Mer, page 2<br />

31 Séchet. R. 20/05/2003 « INEGALITES, RISQUES ET ESPACES». Cours d’agrégation <strong>de</strong> géographie, Histoire –<br />

Inégalités, Risques et sociales. P. 2..<br />

75


valorisation touristique. Le secteur culturel est confronté à <strong>de</strong>s entraves qui freinent son<br />

développement : il s’agit du manque <strong>de</strong> soutiens matériels et financiers pouvant rendre cette<br />

activité <strong>de</strong> façon plus rentable.<br />

La mise en œuvre d’un programme en faveur <strong>de</strong> développement du patrimoine culturel<br />

Aka est d’une gran<strong>de</strong> envergure et nécessite que <strong>de</strong>s dispositions soient prises en vue <strong>de</strong><br />

mieux assurer son fonctionnement, <strong>de</strong> susciter en même temps l’adhésion <strong>de</strong>s partenaires<br />

extérieurs à la réalisation dudit projet.<br />

La préservation systématique <strong>de</strong>s sites rituels ou <strong>de</strong> tous les vestiges important<br />

exemple la valorisation <strong>de</strong> la culture à travers les arts, doit faire partie du programme <strong>de</strong><br />

développement pour que les moyens matériels, humains y soient réellement consacrées et que<br />

le pygmée soit à mesure <strong>de</strong> leur donner la signification requise bien qu’étant le dépositaire <strong>de</strong><br />

l’ensemble <strong>de</strong>s formes culturelles. Le caractère essentiel <strong>de</strong> l’apprentissage se trouve ici parce<br />

qu’il met en évi<strong>de</strong>nce les droits et <strong>de</strong>voirs. Ainsi, l’éducation et l’information s’avèrent<br />

importants pour un développement intégral. Car pour être compétitif et développé, l’éducation<br />

et la formation sont très importantes car elles permettent d’acquérir <strong>de</strong> nouvelles<br />

connaissances et compétences, la qualification <strong>de</strong> base pour évoluer et progresser au sein<br />

d’une société en pleine mutation.<br />

Garantir la survie <strong>de</strong>s patrimoines chez les pygmées Aka, donner la priorité aux<br />

activités qui facilitent la survie et la conservation <strong>de</strong>s traditions culturelles chez les pygmées<br />

Aka; limiter la perturbation <strong>de</strong>s espèces d’intérêt communautaire, telles que: les arbres sur<br />

lesquelles poussent les chenilles sont les perspectives à venir.<br />

Que les mesures <strong>de</strong> reboisement soient prise afin <strong>de</strong> garantir la conservation <strong>de</strong> la<br />

biodiversité, car elle constitue un patrimoine naturel et une ressource vitale chez les pygmées<br />

Aka; sa conservation constitue un moyen <strong>de</strong> garantir son usage pour les générations future.<br />

La mise en œuvre <strong>de</strong> ses initiatives est la réponse à la question <strong>de</strong> savoir vers quel<br />

avenir le patrimoine culturel chez les pygmées Aka tend-il avec le processus <strong>de</strong><br />

développement durable?<br />

76


I - Ouvrages spécifiques<br />

ILLUSTRATION BIBLIOGRAPHIQUE<br />

1- CIRAD- Forêt. « Plan d’Aménagent PEA 171 Pério<strong>de</strong> 2005- 2030 », Campus International<br />

<strong>de</strong> Baillarguet. TA 10/D. 34398 Montpellier. CEDEX 5- France. 2005.<br />

II - Ouvrages généraux<br />

1- BABADZAN. A. 2001. « Les usages sociaux du patrimoine », Ethnologies comparées.<br />

CERCE N° 2.<br />

2- BAHUCHET. S.1979. « langage, discours et technique <strong>de</strong>s pygmées Aka <strong>de</strong><br />

Centrafrique », technique et culture, N°1: 101- 120.<br />

3- BAHUCHET. S. 1985. « LES PYGMÉES Aka et la forêt centrafricaine »,<br />

ethnologie, écologie, Paris, SELAF.<br />

4- BAHUCHET, S. « Les pygmées d’aujourd’hui en Afrique centrale », journal <strong>de</strong>s<br />

africanistes. 19891.<br />

5- BEBEY. F. 1969. « Musique <strong>de</strong> l’Afrique ». Horizon <strong>de</strong> France.<br />

6- BRANDILY. M. et al. 1987. « improvisation dans les musiques traditionnelles ».<br />

7- BONEZUI. L. 2003. « Les stratégies <strong>de</strong> mise en valeur <strong>de</strong>s patrimoines<br />

centrafricaines » ; « Atelier sous régionale <strong>de</strong>s coordinateurs nationaux <strong>de</strong>s écoles<br />

associées sur les projets communs en faveur <strong>de</strong> l’intégration sociale <strong>de</strong>s pygmées<br />

d’Afrique centrale ». Rapport final. Bangui 06-09/05/03. 150 pages.<br />

8- BOULVERT. Y. « Stratigraphie du précambrien <strong>de</strong> l'Oubangui occi<strong>de</strong>ntale »<br />

(carte phyto- géographique au 1/1 000 000 e ), n°14, édition ORSTOM, 70, rue d'Aulnay.<br />

468 pages.<br />

9- CHEMILLIER.M.1994. « Harpes et harpistes du haut Mbomou », mission<br />

sociologique.<br />

10- C. Landreau. Octobre 2004. « Impact <strong>de</strong>s activités physiques <strong>de</strong> pleine nature ».<br />

11-<br />

Outils d’évaluation – Gestion environnementale. Rapport <strong>de</strong> synthèse. 27p<br />

12- DEHOUX. V. « Chants à penser Gbaya ». Éd. Selaf<br />

13- DOURNON. G. 1981. « Gui<strong>de</strong> pour la collecte <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> musique<br />

traditionnels », éd. Espagnol. <strong>Unesco</strong>.<br />

14- GEERTZ. C. 1986. « Savoir global/ Les lieux du savoir », Paris. PUF.<br />

78


15- GESLIN. P; 2000, L’apprentissage <strong>de</strong>s mon<strong>de</strong>s: Une Anthropologie appliquée aux<br />

transferts <strong>de</strong> technologies, Paris, maison <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> l’homme.<br />

16- Grenet. S. «Problématiques et enjeux du patrimoine culturel immatériel au Ministère<br />

<strong>de</strong> la culture». Page 7.<br />

17- H. GUILLAUME, 1880-1980 « Du miel au Café, <strong>de</strong> l’ivoire à l’acajou ». La<br />

colonisation <strong>de</strong> l’interfluve Sangha-Oubangui et l’évolution <strong>de</strong>s rapports entre chasseurs-<br />

collecteurs pygmées Aka et agriculteurs (Centrafrique, Congo), édition Peeters. Selaf<br />

393. 787pages.<br />

18- KOULANINGA A, 1987 « L’éducation chez les pygmées <strong>de</strong> Centrafrique », thèse<br />

pour le doctorat <strong>de</strong> 3 e cycle <strong>de</strong> sciences humaines ». Sorbonne, Université. Paris V_ René<br />

DESCARTES.<br />

19- KOULANINGA, A et Victor NGANARE, 1999. « L’impact <strong>de</strong> l’éducation <strong>de</strong> base<br />

sur les pygmées <strong>de</strong> Centrafrique ».<br />

20- MARET. P. 2001, « Patrimoines africains: plaidoyer pour une approche plurielle ».<br />

in le patrimoine culturel africain, Paris. Maison Neuve et Larousse.<br />

21- MIGAKINI- LAÏ. G. 2007. « Improvisation <strong>de</strong>s paroles et <strong>de</strong> la musique chez les<br />

Nzakara <strong>de</strong> Centrafrique ». Mémoire <strong>de</strong> MASTER1 d’Anthropologie.<br />

22- NGABONDO. 2007. « Le patrimoine musical centrafricain ». Acte du colloque<br />

journée Eric <strong>de</strong> DAMPIERRE.<br />

23- République centrafricaine - UNESCO Centre du patrimoine mondial 2008.<br />

http://whc.unesco.org<br />

24- SAULNIER. P. 1993. « Bangui chante ». Ed. L’Harmattan.<br />

25- SECHET. R. 20/05/2003 « INEGALITES, RISQUES ET ESPACES». Cours<br />

d’agrégation <strong>de</strong> géographie, Histoire – Inégalités, Risques et sociales..P.11.<br />

26- TOKIA. S. « Gérer le changement : Le partenariat publique- privé facteur clé du<br />

succès pour un développement durable du tourisme ».<br />

27- UNESCO. 1980. «Documentation et Information Pédagogiques Éducation pour le<br />

développement rural ». Publiée par l’organisation <strong>de</strong>s Nations Unies pour l’éducation, la<br />

science et la culture, 7 place <strong>de</strong> Fontenoy, 75700, Paris, France. 54è année, N°216; 3è<br />

trimestre.<br />

28- UNESCO. PNUE. « Programme international d’éducation relative à<br />

l’environnement ».<br />

29- VENNETIER. P. LA. 1984. « Atlas <strong>de</strong> la République Centrafricaine». Les éditions<br />

Jeune Afrique. CLAVEREG Paris, 64 pages.<br />

79


30- VERGIAT? A. M. 1936. « Les rites secrets <strong>de</strong>s primitifs <strong>de</strong> l’Oubangui ». Paris,<br />

Harmattan (reed.1981).<br />

31- WARNIER, J. P. 1999 « Construire la culture matérielle » l’homme qui pensait<br />

avec ses doigts, paris, PUF.<br />

32- Centre du patrimoine mondial - Publication : Patrimoine mondial<br />

http://whc.unesco.org<br />

33- Elaboration <strong>de</strong> la Liste indicative <strong>de</strong> la République centrafricaine<br />

http://portal.unesco.org<br />

34- GENEST, Bernard, LAPOINTE, Camille. Le patrimoine culturel immatériel - Un<br />

capital social et économique, ministère <strong>de</strong> la Culture et <strong>de</strong>s Communications, 2004, 78 p.<br />

35- Ministère <strong>de</strong> la Culture, dépliant, 1993 « Savoirs et savoir-faire traditionnels, un<br />

patrimoine à transmettre et à partager », ( format PDF, 627 ko, 10 p.)<br />

36- Patrimoine Culturel Africain Paris, Université Senghor/Maisonneuve et Larose,<br />

2001, 409 p.<br />

80


INDEX<br />

A. OUALET. 2001. « Affirmations patrimoniales au Mali : logique et enjeux ». Patrimoines<br />

et développement dans les pays tropicaux. P. 306<br />

A.OUALET. 2001. « Affirmations patrimoniales au Mali : logique et enjeux ». Patrimoines et<br />

développement dans les pays tropicaux. P. 310.<br />

BARRA Gueye et KAREN SHOONMAKER FREUDENBERGER. Août 1991.<br />

« Introduction à la Métho<strong>de</strong> Accélérée <strong>de</strong> Recherche Participative (MARP) ». P. 2<br />

Carte géologique et structurale Mbaiki et Moungoumba dressé par Y.boulvert. directeur <strong>de</strong><br />

recherches OROSTOM5 novembre 1986).<br />

Boneviste. 2006. « in Dictionnaire <strong>de</strong>s sciences humaines ». p. 1024<br />

Bid, DURKEIM. P. 1025<br />

Ibi<strong>de</strong>m, GLUCKMAN. P. 1025<br />

Ibi<strong>de</strong>m, TURNER. P. 1025<br />

Komlan AGBO. 2001. « Le Patrimoine Culturel Africain Le Patrimoine Culturel Africain<br />

Paris, Université Senghor/Maisonneuve et Larose. P. 351<br />

Bid. B. GERARD. P.351<br />

C. Landreau. Octobre 2004. « Impact <strong>de</strong>s activités physiques <strong>de</strong> pleine nature ». Outils<br />

d’évaluation – Gestion environnementale. Rapport <strong>de</strong> synthèse. P. 26<br />

D. MORGAN et C. SANZ. 2007. « Lignes directrices pour <strong>de</strong> meilleures pratiques en matière<br />

<strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> l’impact <strong>de</strong> l’exploitation forestière commerciale sur les grands singes en<br />

Afrique central ». Document oc<strong>cas</strong>ionnel <strong>de</strong> la Commission <strong>de</strong> la Sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Espèces <strong>de</strong><br />

l’UICN. N°34. P. 27.o. 34<br />

Déclaration sur l’éducation <strong>de</strong>s adultes et apprentissage tout au long <strong>de</strong> la vie, extrait <strong>de</strong> la<br />

déclaration africaine à la conférence <strong>de</strong> régionale <strong>de</strong> Dakar, 14- 18 Octobre 1996.<br />

Dictionnaire. 2007, « le nouveau petit Robert <strong>de</strong> la langue française ».<br />

Dictionnaire <strong>de</strong> l’environnement<br />

Dictionnaire encyclopédique <strong>de</strong> l’écologie et <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> l’environnement. P. 583. 2 è<br />

édition DUNOD. Septembre 2002.<br />

Diagramme <strong>de</strong> Venn : c’est une représentation <strong>de</strong>s ensembles <strong>de</strong> lignes simples fermées dans<br />

lesquelles les éléments d’une réalité sont distribués, c’est une façon d’interpréter en utilisant<br />

une métho<strong>de</strong> visuelle. Il est souvent utilisé pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s relations entre plusieurs<br />

ensembles et permet <strong>de</strong> faire plusieurs déductions qui peuvent permettre <strong>de</strong> résoudre un<br />

81


problème . Tiré sur le site : www. imath.log<br />

Diagramme Système : c’est un diagramme qui montre les relations ou liens entre différents<br />

concepts ou variables, <strong>de</strong> la manière claire et directe qu’avec le texte. Tiré sur le site http://.<br />

www.icra-edu.org/objects/francolearn/Diagramsys.pdf<br />

DR. D WILKIE et J. CARPENTER, « Le tourisme peut il ai<strong>de</strong>r à financer les aires protégées<br />

dans le bassin du Congo ? », pages 10.<br />

DSRP : Document <strong>de</strong> Stratégie <strong>de</strong> Réduction <strong>de</strong> la Pauvreté<br />

G. MAINET. 2004. « Patrimoines et développement dans les pays tropicaux ». Cahier<br />

d’Outre- Mer, page 2.<br />

G. MAINET. 2004, « Patrimoines et développement dans les pays tropicaux », Cahier<br />

d’Outre- Mer, page 2.<br />

GUILLAUME. H. « Du miel au Café, <strong>de</strong> l’ivoire à l’acajou ». La colonisation <strong>de</strong> l’interfluve<br />

Sangha-Oubangui et l’évolution <strong>de</strong>s rapports entre chasseurs-collecteurs pygmées Aka et<br />

agriculteurs (Centrafrique, Congo) 1880-1980, édition Peeters. Selaf 393. Page 602<br />

Http// :www.unesco.org/frLéopold SEDAR SENGHOR, « L’<strong>Unesco</strong> », Liberté I, Editions du<br />

seuil.<br />

GRENET. S. «Problématiques et enjeux du patrimoine culturel immatériel au Ministère <strong>de</strong> la<br />

culture». Page1.<br />

P.BOSREDON.2005. « ALEP, Harar, Zanzibar : une étu<strong>de</strong> comparative <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong><br />

construction patrimoniale et <strong>de</strong> classement au patrimoine Mondial <strong>de</strong>s centres historiques <strong>de</strong><br />

trois villes du sud ». 187 pages. Page 33<br />

R. SECHET. 20/05/2003 « Inégalités, risques et espaces». Cours d’agrégation <strong>de</strong> géographie,<br />

Histoire – Inégalités, Risques et sociales. P. 2.<br />

82


GLOSSAIRE<br />

Citoyenneté : à la fois condition et produit <strong>de</strong> la démocratie, la citoyenneté& est ce qui<br />

caractérise l’action politique du citoyen en même temps qu’elle est la qualité reçue par celui<br />

qui est considéré comme tel.<br />

Communauté : pour Robert Nisbet repris dans le dictionnaire, la notion <strong>de</strong> communauté dont<br />

la découverte est l’un <strong>de</strong>s phénomènes les plus caractéristiques <strong>de</strong> la pensée sociale du<br />

19 è siècle, constitue « le plus fondamental <strong>de</strong>s concepts fondamentales <strong>de</strong> la psychologie »<br />

recouvre l’intérêt matériel et <strong>de</strong>s convenances personnelles, tout les types <strong>de</strong> relation<br />

caractérisée par <strong>de</strong>s liens affectifs étroits, profonds et durables, par un engagement moral et<br />

par une adhésion ou une appartenance à une collectivité fondée non seulement sur le cœur et<br />

l’esprit mais aussi sur la semblable réciprocité entre le droit et le <strong>de</strong>voir.<br />

Culture : du latin « cultura », lui-même dérivé du verbe colere.<br />

Pour EDward Tyllor, anthropologue la défini comme « tout complexe qui inclut la<br />

connaissance, l’art, la morale, la loi, la coutume et toutes les autres aptitu<strong>de</strong>s et habitu<strong>de</strong>s<br />

acquises par l’homme en tant que membre <strong>de</strong> la société ». Sous l’angle <strong>de</strong>scriptif, l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s constituants matériels ou mentaux, éthiques ou institutionnels organisant la société.<br />

Le linguiste et anthropologue <strong>de</strong>s années 1920, Edward Sapir met l’accent sur <strong>de</strong>s éléments<br />

objectifs et aussi sur les composantes telles que le langage et la communication, les<br />

représentations et idéologies.<br />

Pour les sociologues ,la culture est la manière <strong>de</strong> penser, <strong>de</strong> sentir et d’agir plus ou<br />

moins formalisées qui, étant apprises et partagées par une pluralité <strong>de</strong> personnes, servant<br />

d’une farçant à la fois objective et symbolique, à constituer ces personnes en une collectivité<br />

particulière et distincte.<br />

Ethnie : c’est un groupe d’individus partageant la même langue maternelle, présentant <strong>de</strong>s<br />

traits culturels communs.<br />

Intégration : en sociologie c’est un concept qui défini un ensemble <strong>de</strong>s liens sociaux qui font<br />

qu’un individu est inscrit dans telle société et en partage les co<strong>de</strong>s.<br />

Patrimoine culturel : <strong>de</strong> l’étymon latin patrimonium, un tel vocable caractérise quelque chose<br />

<strong>de</strong> bien, d’intéressant, d’essentiel pour tout un chacun autant que pour la collectivité. Il pet<br />

être écologique, fossile, gastronomique, génétique, géologique, artisanal ou industriel, local,<br />

mondial, naturel, religieux, universel et culturel.<br />

Rites : ensembles d’actes répétitifs et codifiés, souvent solennels, d’ordre verbal, gestuel ou<br />

83


postural, à forte charge symbolique, fondés sur la croyance en la force agissante d’êtres<br />

surnaturels ou <strong>de</strong> puissances divines, avec lesquels l’homme tente <strong>de</strong> communiquer, afin <strong>de</strong><br />

porter témoignage, rendre hommage ou d’obtenir telle ou telle faveur.<br />

Vulnérabilité : désigne une exposition à un risque social, un état <strong>de</strong> fragilité qui se décline par<br />

rapport à <strong>de</strong> multiples phénomènes négatifs tels que le suici<strong>de</strong>, le divorce ou l’exclusion.<br />

84


TABLE DES ILLUSTRATIONS<br />

Figures<br />

Figure n°1 : Diagramme <strong>de</strong> Venn………………………………………..…….…………….11<br />

Figure n°2: Diagramme Système………………………….…………………….…………...12<br />

Figure n°3 : l’organisation du territoire ………..……………………………………………12<br />

Figure n°4: Présentation <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko……………………………..……...20<br />

Figure n°6: Diagramme ombrothermique 1996 à 2005……………………………………...23<br />

Figure n°7 : Les totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005) ………………………….24<br />

Figure n°8: Evolution <strong>de</strong> la population ………………………..…………………………...66<br />

Photos<br />

Photo n° 1: Entretien avec le chef <strong>de</strong> groupement <strong>de</strong>s chasseurs à Zomia ………………….15<br />

Photo n°2: Le cours d’eau Lobaye…………………………………………………….……..26<br />

Photo n°3 : Usine <strong>de</strong> SCAD Loko…………………………………………………………...31<br />

Photon°4: Campements Aka au village Zomia……………………….………………..…....39<br />

Photo n°5: Rafraîchissement avec l'eau <strong>de</strong> la liane …………………………………….….46<br />

Photo n°6: Danse mokondi……..…………………………………………………………….48<br />

Photo n°8: le filet confectionné par cette femme Aka…….……………………...……….….55<br />

Photo n°7: Scarifications du corps……………...……………………………………………54<br />

Photo n9: Gnetum ramassé…………………………..…….…………………………………56<br />

Photo n°10 : Chenilles et ignames ramassées……….……………………………………….57<br />

Photo n°11: Partie <strong>de</strong> chasse au filet chez les femmes…..………..…………………………58<br />

Photo n°12: L’arbre sacré, le tricentenaire (sipo)………………………..…………………..61<br />

Photo n°13: Ramasseurs <strong>de</strong> chenilles…………………………………..….………………...62<br />

Photos n°14 : Chantier <strong>de</strong> la SCAD en 1972……………………………………………...…62<br />

Photo n°15 : Images satellites du site ………………………………….………..….……….63<br />

Photo n°16 : Point d’eau potable……………………………………….…….……………..64<br />

Photo n°17 : Centre <strong>de</strong> santé <strong>de</strong>s pygmées Aka…………….………………………………..65<br />

Photo n°18 : Séchage <strong>de</strong> manioc fait par une femme pygmée…………….…….…...…….69<br />

Photo n°19 : Bala<strong>de</strong> dans la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko…………..…………………………72<br />

85


Tableaux<br />

Tableau n°1 : Profil historique ………………………………………………………….…..11<br />

Tableau n°2 : Personnes entretenue pendant le group focus……….……………………….14<br />

Tableau n°3 : Variables .…………………………………………………………………….15<br />

Tableau n°4: Pourcentage <strong>de</strong>s enquêtés………………………………….……………….…16<br />

Tableau n°5: Moyennes pluviométriques et climatiques1996 à 2005 ………………………23<br />

Tableau n°6: Totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005) ………………………….…23<br />

Tableau n°7: Relevés pluviométriques mensuels1992 à 2008……………………………....24<br />

Tableau n° 8: Réparation <strong>de</strong>s taxes forestières en 2004 ……………………………………32<br />

Tableau n°9 : Essences commercialisés…………………………………….…………….....33<br />

Tableau n°10 : Différentes formation forestières sur le site…………………………………60<br />

Tableau n°11 : Inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur le patrimoine naturelle….………63<br />

Tableau n°12: Recettes versées à la Commune…………………………….………………..64<br />

Tableau n°13 : Evolution <strong>de</strong> la population ………………………………………………….66<br />

86


Figure n°1 : Diagramme <strong>de</strong> Venn<br />

Réalisé par : auteure<br />

Figure n°2: Diagramme Système<br />

Réalisé par : auteure


Figure n°3 : l’organisation du territoire<br />

Réalisé par : auteure<br />

N<br />

C<br />

Auteur


Figure n°4: Présentation <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko<br />

17°50<br />

3°20’<br />

COMMUNE<br />

DE MOBOMA<br />

COMMUNE DE MBAÏKI<br />

REPUBLIQUE DU CONGO<br />

N<br />

COMMUNE<br />

DE LESSE<br />

Légend Echelle :<br />

Cours d’eau principal<br />

Cours d’eau secondaire 1 15 Km<br />

Villages<br />

Carte : Présentation <strong>de</strong> la commune <strong>de</strong> Balé-lo<br />

C<br />

Auteur<br />

3°50’<br />

18°10’


Figure n°5 : Carte géologique <strong>de</strong> la Commune <strong>de</strong> Balé-Loko<br />

17°57’<br />

3°20’<br />

Légen<strong>de</strong> : Echelle :<br />

Réalisée par : auteure 1<br />

3°50<br />

18°20’<br />

1 Source : Carte géologique et structurale Mbaiki et Moungoumba dressé par Y.boulvert. directeur <strong>de</strong> recherches OROSTOM5<br />

novembre 1986).<br />

Grès quartzite <strong>de</strong><br />

Grès<br />

l é ti<br />

Morphologie<br />

Echine rocheuse<br />

Pélite <strong>de</strong> Mbaïki<br />

Dolite<br />

N<br />

0 15 Km<br />

C<br />

Auteur


Figure n°6: Diagramme ombrothermique 1996 à 2005<br />

T (°C)<br />

27<br />

26<br />

25<br />

24<br />

23<br />

22<br />

J F M<br />

A M<br />

J J A<br />

S<br />

O N D<br />

Hauteur en mm<br />

350<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

Température<br />

moyenne (°c)<br />

Pluviométrie<br />

Hauteur en mm<br />

Figure n°7 : Les totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005)<br />

Hauteurs millimètres (mm)<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

Janv<br />

Réalisé par : auteure<br />

Févr<br />

Mars<br />

Avr<br />

Mai<br />

Juin<br />

Juil<br />

Mois<br />

Août<br />

Sept<br />

Oct<br />

Nov<br />

Déc<br />

Série1


Figure n°8: Evolution <strong>de</strong> la population<br />

20000<br />

18000<br />

16000<br />

14000<br />

12000<br />

10000<br />

8000<br />

6000<br />

4000<br />

2000<br />

0<br />

1 2 3 4 5 6 7<br />

Réalisé par : auteure


Tableau n°1 : Profil historique<br />

Pério<strong>de</strong>s Évènements<br />

Tableaux<br />

Pério<strong>de</strong> précoloniale19è.s Échange entre pygmée et villageois<br />

Époque coloniale<br />

1914- 1918<br />

1920<br />

1945<br />

1945<br />

1950<br />

1954<br />

1960<br />

1967- 1990<br />

1973- 1984<br />

1984<br />

1992- 2009<br />

Économie <strong>de</strong> traite, travaux forcés dans la Compagnie<br />

Concessionnaire<br />

Recrutement soldats pour la guerre ;<br />

Recrutement pour le chemin <strong>de</strong> fer Congo océan ;<br />

Société Africaine Forestière et Agricole (SAFA à petit Loko) ;<br />

Société d’Exploitation Minière (SEM) à petit Loko ;<br />

SEFI<br />

Indépendance Oubangui Chari ;<br />

les sociétés BDO et ROUGIER (exploitation forestière)<br />

la SICA- LEROY (exploitation forestière)<br />

SCAD<br />

SCAD (exploitation forestière au village Yénguéla)<br />

Source : Tirée du document du miel au café, <strong>de</strong> l’ivoire à l’acajou. Dressé par Henri GUILLAUME, au moment <strong>de</strong> notre<br />

enquête le profil historique dressé par les populations correspond aussi à ce tableau.


Tableau n°2 : Personnes entretenue pendant le group focus<br />

Villages Personnes Noms<br />

Kaka M R Maire <strong>de</strong> l’arrondissement <strong>de</strong> Zomia (Chef du groupement Kélamaboko)<br />

Chef <strong>de</strong>s pygmées du campement Gbakongolo<br />

Chef du groupement <strong>de</strong>s pêcheurs<br />

Zomia Chef du groupement <strong>de</strong>s chasseurs, Chef du village, Chef groupement <strong>de</strong>s<br />

danseurs Mambo<br />

MOCKPALOGNADE<br />

Alain<br />

Gala Paul<br />

BOKONZO Julien<br />

Jean Clau<strong>de</strong> TIMBO<br />

MAMADOU Prospere<br />

Marie MOTOBAPEMBE<br />

Agate NGOLA<br />

SCAD Chef <strong>de</strong> service Forestier, Chef d’usine, Chef <strong>de</strong> service Comptable DOYEME Jean Clau<strong>de</strong><br />

Source : auteure<br />

Tableau n°3 : Variables étudiées<br />

Création et organisation du village<br />

La végétation<br />

Activités socio‐économiques du village<br />

État <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s ressources naturelles<br />

Connaissance <strong>de</strong> facteurs <strong>de</strong> bonne gestion <strong>de</strong>s ressources<br />

Infrastructures<br />

Le profil historique du village<br />

La carte du terroir<br />

Chocs<br />

Les groupements<br />

Réalisé par : auteure<br />

Tableau n°4: Pourcentage <strong>de</strong>s enquêtés<br />

Xi ('tranches d'âges) Ni (effectifs)<br />

(12- 29) 74<br />

(30- 49) 90<br />

(50-80) 30<br />

Source : auteure


Tableau n°5: Moyennes pluviométriques et climatiques1996 à 2005<br />

Mois J F M A M J J A S O N D<br />

Température<br />

moyenne (°c)<br />

Pluviométrie<br />

moyenne (mm)<br />

24,7 23,62 26,48 24,18 25,62 24,6 24,81 24,1 24,9 24,3 24,3 23,8<br />

32,92 37,52 120,16 131,9 170,6 212,16 212,47 285,85 271,57 224,85 77,48 48,6<br />

Source : station météorologique <strong>de</strong> Boukoko (Lobaye)<br />

Tableau n°6: Totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005)<br />

Mois J F M A M J J A S O N D<br />

Hauteur en<br />

millimètre<br />

(mm)<br />

135,4 529,2 1119,9 1469,9 1608,3 1723,3 2365,3 3049,1 2435,8 2212,4 878,2 450,4<br />

Source : station météorologique <strong>de</strong> boukoko(Lobaye)<br />

Tableau n°7: Relevés pluviométriques mensuels1992 à 2008<br />

Année J F M A M J Jt A S O N D An<br />

1992 81,9 69,6 146,0 157,4 317,1 176,9 197,3 126,4 1272,6<br />

1993 20,0 44,8 117,3 35,2 65,2<br />

1994 28,0 31,3 116,6 156,0 134,4 213,2 163,4 274,1 305,4 255,5 101,0 1778,9<br />

1995 12,5 16,5 137,4 48,1 116,7 223,5 214,1 347,5 174,3 199,8 28,4 5,4 1524,2<br />

1996 23,4 73,3 150,7 117,3 240,2 78,4 255,6 252,7 182,1 298,7 8,4 1680,8<br />

1997 67,3 14,3 164,2 191,1 335,5 216,8 228,3 424,5 137,4 91,6 75,2 1946,2<br />

1998 39,9 69,4 193,1 177,6 266,0 317,8 292,4 267,3 49,2 4,7<br />

1999 23,7 131,2 61,1 199,3 203,4 227,2 275,0 304,9 227,9 316,9 50,8 85,6 2107,0<br />

2000 2,5 2,1 131,7 165,0 147,7 172,7 192,6 267,7 192,6 222,8 100,9 80,3 1678,6<br />

2001 1,4 2,8 119,2 165,1 144,8 160,2 264,7 359,9 215,0 244,8 139,7 20,3 1837,9<br />

2002 0,0 98,6 113,0 162,0 39,0 114,2 336,7 263,4 90,9 23,7 114,7 84,2 1440,4<br />

2003 13,9 73,6 188,3 147,6 103,9 227,5 149,2 271,0 296,6 297,3 118,6 47,1 1934,6<br />

2004 1,1 73,5 91,3 139,4 192,1 132,6 240,2 295,1 364,0 287,3 144,1 0,0 1960,7<br />

2005 2,1 74,1 210,4 140,6 153,0 157,4 168,5 488,3 349,8 116,2 60,2 53,0 1973,6<br />

2006 113,0 6,0 114,9 62,7 104,5 229,0 81,0 331,5 133,2 244,8 130,5 5,2 1556,3<br />

2007 81,4 26,0 3,5 117,0 104,5 229,0 81,0 331,5 133,1 244,8 130,2 1482,0<br />

2008 8,2 0,0 205,3 116,0 294,4 53,9 250,8 208,0 149,1 161,8 24,3 5,3 1477,1<br />

Source : station météorologique <strong>de</strong> Boukoko (Lobaye)


Tableau n° 8: Réparation <strong>de</strong>s taxes forestières en 2004<br />

Taxes Trésor CAS/DFT Commune<br />

Loyer<br />

Abattages<br />

Reboisement<br />

Taxes <strong>de</strong> Transfert<br />

Source : Données tirées du Plan d’Aménagement Forestière <strong>de</strong> la SCAD<br />

Tableau n°9 : Essences commercialisés<br />

Groupe 1a Groupe 1b Groupe 2 Groupe 3a Groupe 3b Groupe 4<br />

Ayous Acajou à<br />

gran<strong>de</strong>s feuilles<br />

Ebène Angueuk Aiélé Agneuk<br />

Sapelli Acajou blanc Fromagier Assamela Ekoumé Avodiré


Ako A Mukulungu Azobé Emien Bakoko<br />

Aniégré Tali Bossé foncé Essessang Bodioa<br />

Bilnga Bubinga Iloba Ebiara e<strong>de</strong>a<br />

Bossé clair Abura Kapokierrr Eveuss<br />

Dibétout Dabéma Koto Kékélé<br />

Doussié<br />

pachyloba<br />

Diana Ohia Kodabéma<br />

Eyong Difou Ohia parallèle mubala<br />

Fraké Doussié rouge Olon/Bongo Mutondo<br />

Iroko Essia Onzabili Ngoula<br />

Kossipo Etimoé Padouk blanc<br />

Lati Eyoum Parasolier<br />

Longhi blanc Iatandza Souguég<br />

ran<strong>de</strong>s feuilles<br />

Longhi rouge Kotibé Tali Yaoundé<br />

Mambodé Kotibé paralléle Wamba<br />

Padouk rouge Limbali Wamba foncé<br />

Pao rosa Manikara<br />

Sipo Niové<br />

Tchitola Oboto<br />

Tiama<br />

Source : Plan d’Aménagement du PEA171<br />

Tableau n°10 : Différentes formation forestières sur le site<br />

Types <strong>de</strong> strates Surface en hectares % par type


Forêt primaire caducifoliée typique<br />

Forêt primaire semi- caducifoliée perturbée<br />

Forêt primaire semi caducifoliée jeune<br />

Forêt secondaire semi caducifoliée<br />

Forêt primaire sempervirente<br />

33776<br />

35565<br />

33779<br />

76675<br />

920<br />

11,4 %<br />

12, %<br />

11,4 %<br />

26,9 %<br />

0,3 %<br />

Sous total forêt exploitable 183715 62 %<br />

Forêt secondaire semi caducifoliée jeune<br />

Forêt marécageuse<br />

56127<br />

21701<br />

18, 9 %<br />

7,4 %<br />

Sous total strates forestières 261543 88,3 %<br />

Savane boisée<br />

Savane herbais<br />

Forêt et culture<br />

Complexe cultural<br />

Autres strates<br />

6839<br />

2523<br />

8733<br />

13511<br />

3159<br />

2,3 %<br />

0,9 %<br />

2,9 %<br />

4,6 %<br />

Total 296.306 100 %<br />

Source : Plan d’Aménagement du PEA 171<br />

Tableau n°11 : Inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur le patrimoine naturelle<br />

Effets caractéristiques<br />

1 %


Itératifs Inci<strong>de</strong>nce répétitive sur le même milieu environnementale (processus<br />

cyclique)<br />

Retar<strong>de</strong>ments Inci<strong>de</strong>nce à long terme : perte <strong>de</strong> la biodiversité<br />

Concentrés Inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> haute <strong>de</strong>nsité sur un milieu environnemental (dynamique du<br />

milieu, érosion, dégradation du sol)<br />

Distance Fractionnement <strong>de</strong>s écosystèmes (création <strong>de</strong> plusieurs réseaux d’accès)<br />

Morcellement Processus écologique qui modifie fondamentalement le comportement <strong>de</strong>s<br />

systèmes (bruits, et coupes d’arbres)<br />

Indirectes Inci<strong>de</strong>nce secondaire résultant <strong>de</strong> l’activité agricole<br />

Déclenchement et<br />

seuil <strong>de</strong> tolérance<br />

Processus écologique qui modifie fondamentalement le comportement <strong>de</strong>s<br />

systèmes (le déboisement qui modifie la forêt primaire en forêt secondaire,<br />

claire, savane arborée et en zone <strong>de</strong> culture. l’érosion ce qui rend les routes<br />

impraticables en saison pluvieuse.<br />

Tableau n°12: Recettes versées à la Commune<br />

Années Recettes FCFA Taxes en FCFA<br />

1994 327500000<br />

2002 2827813940 648344182<br />

2003 24749804<br />

2004 1500000<br />

2005 861386624 83390594<br />

Total 3689200564 1085484580<br />

Source : Plan d’Aménagement du PEA 171<br />

Tableau n°13: Evolution <strong>de</strong> la population<br />

Années Nombre <strong>de</strong> la population<br />

1937 5202<br />

1939 4795<br />

1949 4310<br />

1952 4005<br />

1955 3472<br />

1998 12398<br />

2003 19043<br />

Source : les Gbaka <strong>de</strong> Mbaîki et le recensement général <strong>de</strong> l’habitat et <strong>de</strong> la population 2003


ANNEXES<br />

85


Nom et Prénoms <strong>de</strong> l'enquêté (ée)<br />

Lieu <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce<br />

Village :<br />

Commune :<br />

Sous Préfecture :<br />

ANNEXE 1<br />

QUESTIONNAIRE D'ENQUÊTE<br />

I­ I<strong>de</strong>ntification Sexe <strong>de</strong> l’enquêté (e) : Masculin□ Féminin□ Age :<br />

0‐9ans □ ; 10‐19ans □ ; 20‐29ans □ ; 30‐39ans □ ; 40‐49ans□ ; 50‐59ans□ ; 60‐69ans□; 70ans et + □<br />

II­ Situation matrimoniale<br />

Célibataire □Marié (e) □Veuf(e) □ Divorcé(e)<br />

III­ Catégorie socio­ professionnelle • Agriculteur<br />

□ Artisan □ Commerçant □ Agent <strong>de</strong> l’Etat Eleveur □Pêcheur<br />

•<br />

IV‐ Niveau d’instruction<br />

Non scolarisé □Niveau secondaire □ Niveau primaire □Niveau supérieur<br />

V­ Migration, déplacements<br />

Votre ménage rési<strong>de</strong> t‐il habituellement dans ce village ?<br />

Dans l´affirmative <strong>de</strong>puis quand ?<br />

Si non rési<strong>de</strong>nt dans ce village quel est votre statut (déplacé, immigré, réfugié)………………………….…………<br />

Quelle est la principale raison <strong>de</strong> ces déplacements ?.................................................................................................. .........<br />

Activités principales<br />

Activit és secondaires<br />

Distance la forêt et le lieu <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce ?<br />

Avez – vous <strong>de</strong>s informations historiques, cultur elles ou économique s sur la SCAD? Si Oui<br />

,<br />

lesquelles ?<br />

Ya‐ t‐ il <strong>de</strong>s lieux sacrés ? Si oui lesquels ou quels<br />

types ?......................................................................................................................................................................................................<br />

Les avez‐vous indiqués à la SCAD ou tout autre organisme ayant réalisé <strong>de</strong>s enquêtes socio<br />

économiques ?<br />

Fréquentez‐vous <strong>de</strong>s lieux sacrés qui sont dans la zone d’exploitation forestière? Si Oui Si Non<br />

Pourquoi?<br />

En quelle pério<strong>de</strong>?<br />

Consommez‐vous les produits <strong>de</strong> la forêt? Oui , lesquels ? S i non pourquoi ?<br />

Avez‐vous <strong>de</strong>s connaissances sur la variation saisonnière <strong>de</strong>s ressources forestières et autres dans<br />

votre localité?<br />

Oui , non . Justifier votre réponse<br />

Quel est le processus d e valorisation <strong>de</strong>sdites ressource?<br />

Quelles sont les structures qui les commercialisent?<br />

Comment se présen te l´éta t <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> la forêt en saison <strong>de</strong> pluvieuse ?<br />

Et en saison sèche ?<br />

Quelles sont les<br />

principales ressources naturelles que vous pouvez tirez <strong>de</strong> cette forêt ?<br />

‐Faunistique :<br />

‐Ligneuse :<br />

‐Minière :<br />

‐PFNL :<br />

86


Origine végétale :<br />

Animale :<br />

Fongique :<br />

Halieutique :<br />

Autres :<br />

Quels sont leurs <strong>de</strong>stinations ?<br />

Locale<br />

Nationale<br />

Exportation<br />

Quels revenus monétaires pouvez‐vous en tirer par type <strong>de</strong> ressourcer?<br />

Dites le montant: par mois par an<br />

Quelle est la valeur en F CFA <strong>de</strong>s produits autoconsommés au cours <strong>de</strong>s 30 <strong>de</strong>rniers jours<br />

? (par type<br />

<strong>de</strong> ressource)<br />

Quelle est la valeur en F CFA <strong>de</strong>s produits échangés au cours <strong>de</strong>s 30 <strong>de</strong>rniers jours ? (par type<br />

<strong>de</strong><br />

ressource)<br />

Que pensez‐vous <strong>de</strong> l’exploitation foresti ère par la SCAD?<br />

­Bonne activité <strong>de</strong> développement<br />

‐Activité <strong>de</strong> développement non adaptée<br />

‐Mauvaise activité <strong>de</strong> développement<br />

Permettra‐t‐elle selon vous un développement <strong>de</strong> votre village ?<br />

Le ménage a‐t –il bénéficié d’une distribution gratuite, d’un don, <strong>de</strong> prise en charge <strong>de</strong> la part <strong>de</strong><br />

SCAD ?<br />

Quels sont selon vous les réalisations <strong>de</strong> la SCAD dans le domaine social au niveau<strong>de</strong><br />

votre village ?<br />

Avez‐vous un avis souhaitable concernant cette activité d´exploitation<br />

par la SCAD ?<br />

Quelle est la principale source d’eau <strong>de</strong> boisson <strong>de</strong> votre ménage ?<br />

A défaut d´eau <strong>de</strong> boisson, consommez‐vous <strong>de</strong> l´eau tirée <strong>de</strong> certaines espèces ligneuses ?<br />

Dans l´affirmative lesquelles ?<br />

En quelle pério<strong>de</strong> vous la consommez ?<br />

La forêt appartient‐elle à une communauté rurale ? Quels sont ses propriétaires sur le plan juridique<br />

et coutumier ?<br />

Nous vous remercions.<br />

GUIDE D’ENT RETIEN AU MINISTÈRE DU TOURISME<br />

•<br />

• I<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> l’enquêté (ée)<br />

• S'il vous plait, la Commune <strong>de</strong> Balé‐ Loko est‐elle retenue par<br />

ce ministère comme site<br />

touristique ? Si Oui , pourquoi ?<br />

Que compte faire le ministère <strong>de</strong> tourisme à propos <strong>de</strong> ce site ?<br />

• Dans l'attente d'un aménagement futur pour <strong>de</strong>s besoins touristiques, quel en sera le coût<br />

estimé ?<br />

• Quels sont les revenus que l'État ou les collectivités locales peuvent en tirer? Donnez les<br />

chiffres estimatifs approximatifs à ce propos<br />

• Que pensez‐ vous <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur ce site ? N’y aura –t‐il pas d’impacts sur le<br />

patrimoine culturel et naturel chez les pygmées Aka ?<br />

Nous<br />

vous remercions.<br />

87


GUIDE D’ENTRETIEN POUR LE FOCUS GROUP<br />

Le Profil historique et socio­ démographique du village<br />

La carte du terroir<br />

La végétation<br />

• Quel type <strong>de</strong> végétation qui exista it jadis ?........................................................................... .<br />

• Continue t‐ elle à gar<strong>de</strong>r sont état d’autre fois ? Si non, Pourquoi ?.........................<br />

• Quelles sont les espèces végétales les plus domin antes ?.................................................<br />

• Quelles sont celles qui sont en extinction ?<br />

.................................................................................................................................................................<br />

• Quels sont les indicateurs <strong>de</strong> cette extinction ?<br />

................................................................... .. .................... .. ........... .. ............... . .... .. ....................................<br />

• Quelles solutions pouvez‐vous proposer pour pallier á cette extinction ?<br />

..................................................................................................................................................................<br />

Activités socio­économiques du village<br />

• Pratiquez‐ vous l’agriculture ? Si oui, <strong>de</strong> quel type s’agit‐il ?...........................................<br />

• Pratiquez‐vous l’élevage dans le village ? Si oui, l e petit ou le gr os<br />

bétail ?....................................................................................................................................................<br />

• Existe t‐ il <strong>de</strong>s cours d’eau da ns le village ? Si oui, y pratiquez‐vous la<br />

pêche ?...................................................................................................................................................<br />

• Quelles sont les principales espèces <strong>de</strong> poissons qui sont péchées ?<br />

..................................................................................................................................................................<br />

• Outre les poissons, à quoi vous servent les cours d’eau ?................................................<br />

La chasse se pratique t‐ elle aussi dans ce village?...................................................................................<br />

La chasse est elle organisée<br />

? .........................................................................................................................<br />

Quelles sont les pério<strong>de</strong>s d´organisation <strong>de</strong> cette chasse ?<br />

............. ............ ........... ............ ....... ....................................................................... ..........................................................<br />

Quels sont les moyens utilisés pour la chasse ?<br />

........................................................................................................................................................................................<br />

Les chasseurs sont ils <strong>de</strong>s autochtones ? .....................................................................................................<br />

Dans l´affirm ative lesq uels ? Peuples autocht ones, villageois, allog ènes ?<br />

........................................................................................................................................................................................<br />

Pratiquez‐ vous la cueillette et le ramassage dans ce<br />

village ?........................................................................................................................................................................<br />

Quelles sont les espèces qui font l´objet <strong>de</strong> cueillette ?<br />

................................................................ ...... ........................ ....... ..... ....... .......................................................................<br />

Et en quelle pério<strong>de</strong> faites‐vous la cueillette <strong>de</strong>sdites espèces ?


........................................................................................................................................................................................<br />

Existe t‐il l’artisanat dans le village ?..............................................................................................................<br />

Quels sont les principaux produits issus <strong>de</strong> cette activité artisanale ?<br />

.......................................................................................................................................................................................<br />

Ou les vend‐on ? .....................................................................................................................................................<br />

Le maraîchage est‐il pratiqué ici ?...................................................................................................................<br />

Y a t‐il <strong>de</strong>s réalisations communautaires dans ce village? Si oui, lesquelles ?.................................<br />

Sont‐elles réalisées en partenariat<br />

? ..............................................................................................................<br />

Quels sont les partenaires<br />

- Nationaux : .............................................................................................................<br />

- Régionaux : .............................................................................................................<br />

- Internationaux : .....................................................................................................<br />

- Société Civile : .........................................................................................................<br />

- Structure humanitaire : ......................................................................................<br />

État <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s ressources naturelles<br />

Avez‐ vous la connaissance <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> bonne gestion <strong>de</strong>s ressources ?................................ .<br />

Quels sont les interdits,<br />

les règles locales d’accès aux ressources naturelles ?.............................<br />

Quel est le processus <strong>de</strong> décision et <strong>de</strong> modalité <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l’accès aux ressources et<br />

sanctions ?.................................................................................................................................................................<br />

Services et Infrastructures<br />

Y a‐t‐il un dispensaire ou poste <strong>de</strong> santé dans ce village ?......................................................................<br />

Y a‐t‐il une école primaire dans ce village ?.................................................................................................<br />

Y a‐t‐il un marché dans le village ?...................................................................................................................<br />

Y a‐t‐il une industrie du bois, une ONG et Projets dans ce village ?...................................................<br />

Chocs (inondation, catastrophe naturelle, incendie <strong>de</strong> forêt, pression <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> la société<br />

SCAD, crise alimentaire, décès suite aux épidémies, insécurité, invasion par les étrangers,<br />

baisse <strong>de</strong>s revenus, hausse <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s produits manufacturés/alimentaires)<br />

Quels sont les chocs qui ont affectés les ménages au cours <strong>de</strong>s 12 <strong>de</strong>rniers<br />

moi ?……......……………………………………………………………………………………………………………..……<br />

Existe t‐il <strong>de</strong>s groupements dans votre village ? Si oui, lesquels ?........................................................<br />

Je vous remercie.


Tableau n°1: récapitulatif <strong>de</strong>s enquêtés<br />

N° Genre Age Profession<br />

ANNEXES 2<br />

Lieu <strong>de</strong><br />

rési<strong>de</strong>nc<br />

e<br />

1 H 15 élève SCAD<br />

2 H 15 élève SCAD<br />

3 F 25 commerçante SCAD<br />

4 F 30 commerçante SCAD<br />

5 F 18 agriculteur SCAD<br />

6 F 18 agriculteur SCAD<br />

7 F 16 ménagère SCAD<br />

8 F 25 ménagère SCAD<br />

9 F 22 ménagère SCAD<br />

10 F 22 ménagère SCAD<br />

11 F 28 ménagère SCAD<br />

12 F 32 commerçante SCAD<br />

13 F 25 agricultrice SCAD<br />

14 F 28 commerçante SCAD<br />

15 F 32 agricultrice SCAD<br />

16 F 45 agricultrice SCAD<br />

17 F 40 commerçante SCAD<br />

18 F 42 commerçante SCAD<br />

19 F 38 commerçante SCAD<br />

20 F 50 agricultrice SCAD<br />

21 F 52 agricultrice SCAD<br />

22 F 60 agricultrice SCAD<br />

23 F 65 agricultrice SCAD<br />

24 F 70 rien SCAD<br />

25 H 45 ouvrier SCAD<br />

26 H 42 ouvrier SCAD<br />

27 H 35 garagiste SCAD<br />

28 H 35 mécanicien SCAD<br />

29 H 38 mécanicien SCAD<br />

30 H 35 administrateur SCAD<br />

31 H 58 administrateur SCAD<br />

32 H 48 administrateur SCAD<br />

33 H 62 administrateur SCAD<br />

34 H 45 administrateur SCAD<br />

35 H 60 administrateur SCAD<br />

36 H 45 administrateur SCAD<br />

37 H 25 ouvrier SCAD<br />

38 H 27 ouvrier SCAD<br />

39 H 28 ouvrier SCAD<br />

40 H 32 ouvrier SCAD<br />

41 H 28 ouvrier SCAD<br />

42 H 45 ouvrier SCAD<br />

43 H 45 ouvrier SCAD<br />

44 H 38 ouvrier SCAD<br />

45 H 50 ouvrier SCAD<br />

46 H 45 ouvrier SCAD<br />

47 H 25 ouvrier SCAD<br />

48 H 32 ouvrier SCAD<br />

49 H 40 ouvrier SCAD<br />

50 H 32 chauffeur SCAD<br />

51 H 33 chasseur SCAD<br />

52 H 45 agriculteur SCAD<br />

53 H 48 retraité SCAD<br />

54 H 70 employé communal<br />

55 H 50 enseignant SCAD<br />

56 H 35 FOSA SCAD<br />

57 F 38 policier SCAD<br />

58 H 48 gendarme SCAD<br />

59 H 45 secrétaire SCAD<br />

60 F 35 gar<strong>de</strong> forestière<br />

61 H 45 Maire<br />

62 H 45 gérant dans un bar<br />

63 H 38 menuisier SCAD<br />

64 H 28 maçon SCAD<br />

65 H 40 agriculteur SCAD<br />

66 H 70 retraité SCAD<br />

67 H 26 SCAD<br />

68 F 27 SCAD<br />

69 F 28 SCAD<br />

70 F 29 SCAD<br />

71 F 30 SCAD<br />

72 H 31 SCAD<br />

73 H 32 SCAD<br />

74 F 33 SCAD<br />

75 H 34 SCAD<br />

76 H 35 SCAD<br />

77 H 36 administrateur SCAD<br />

78 H 37 ouvrier SCAD<br />

79 F 38 ouvrier SCAD<br />

79 H 39 ouvrier SCAD


Tableau n° 1: suite<br />

N° Genre Age Profession<br />

Lieu <strong>de</strong><br />

rési<strong>de</strong>nce<br />

80 H 40 ouvrier SCAD<br />

81 H 41 ouvrier SCAD<br />

82 H 42 ouvrier SCAD<br />

83 H 43 ouvrier SCAD<br />

84 F 44 ouvrier SCAD<br />

85 F 45 ouvrier SCAD<br />

86 F 46 ouvrier SCAD<br />

87 F 47 ouvrier SCAD<br />

88 H 48 ouvrier SCAD<br />

89 H 49 ouvrier SCAD<br />

90 H 50 chauffeur SCAD<br />

91 H 51 chasseur SCAD<br />

92 H 52 agriculteur SCAD<br />

93 H 53 retraité SCAD<br />

94 H 54 employé communal SCAD<br />

95 H 55 enseignant SCAD<br />

96 H 56 FOSA SCAD<br />

97 H 57 policier SCAD<br />

98 H 58 gendarme SCAD<br />

99 H 59 secrétaire SCAD<br />

100 H 60 gar<strong>de</strong> forestière SCAD<br />

101 H 61 Maire SCAD<br />

102 H 18 élève KAKA<br />

103 H 15 élève KAKA<br />

104 F 13 élève KAKA<br />

105 H 15 cueilleur/ramasseur KAKA<br />

106 H 20 cueilleur/ramasseur KAKA<br />

107 H 35 commerçant KAKA<br />

108 H 28 commerçant KAKA<br />

109 F 45 ménagère/agricultrice KAKA<br />

110 F 30 ménagère/agricultrice KAKA<br />

111 F 60 ménagère/agricultrice KAKA<br />

112 F 40 ménagère/agricultrice KAKA<br />

113 F 25 ménagère/agricultrice KAKA<br />

114 F 38 agricultrice/cueilleuse KAKA<br />

115 F 30 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />

116 F 25 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />

117 F 20 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />

118 F 60 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />

119 F 60 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />

120 H 60 cueilleur/ramasseur KAKA<br />

121 H 75 cueilleur/ramasseur KAKA<br />

122 H 45 cueilleur/ramasseur KAKA<br />

123 H 20 cueilleur/ramasseur KAKA<br />

124 H 38 cueilleur/ramasseur KAKA<br />

125 H 25 cueilleur/ramasseur KAKA<br />

126 H 32 cueilleur/ramasseur KAKA<br />

127 H 15 cueilleur/ramasseur KAKA<br />

128 H 20 cueilleur/ramasseur KAKA<br />

N° Genre Age Fonction<br />

Lieu <strong>de</strong><br />

rési<strong>de</strong>nce<br />

129 H 25 cueilleur/ramasseur KAKA<br />

130 H 18 cueilleur/ramasseur KAKA<br />

131 FF 15 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />

132 F 20 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />

133 F 25 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />

134 F 18 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />

135 F 20 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />

136 F 22 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />

137 F 25 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />

138 F 20 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />

139 F 25 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />

140 F 50 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />

141 F 45 cueilleuse/ramasseuse KAKA<br />

144 H 55 cueilleur/ramasseur KAKA<br />

146 H 12 élève/ramasseur/cueilleur KAKA<br />

147 F 15 élève/ramasseur/cueilleur KAKA<br />

148 F 15 élève/ramasseur/cueilleur KAKA<br />

149 F 20 élève/ramasseur/cueilleur KAKA<br />

150 F 16 élève/ramasseur/cueilleur KAKA<br />

151 H 18 élève/ramasseur/cueilleur KAKA<br />

152 H 40 Maire KAKA<br />

153 H 42 enseignant KAKA<br />

154 F 50 sœur KAKA<br />

155 F 35 FOSA KAKA<br />

156 H 55 Directeur l'école KAKA<br />

157 H 45 agriculteur KAKA<br />

158 H 35 agriculteur<br />

159 F 18 pêcheur KAKA<br />

160 F 20 élève KAKA<br />

161 H 65 retraité/agriculteur ZOMEA<br />

162 H 20 agriculteur/cueilleur ZOMEA<br />

163 H 35 agriculteur/chasseur ZOMEA<br />

164 F 32 ménagère/agricultrice ZOMEA<br />

165 F 25 ménagère/agricultrice ZOMEA<br />

166 F 40 agricultrice/cueilleuse ZOMEA<br />

167 H 62 chef/commerçant ZOMEA<br />

168 H 80 retraité ZOMEA<br />

169 H 70 retraité ZOMEA<br />

170 H 45 agriculteur ZOMEA<br />

171 H 45 ZOMEA<br />

172 H 28 cueilleur/ramasseur ZOMEA<br />

173 H 30 cueilleur/ramasseur ZOMEA<br />

174 F 15 cueilleuse/ramasseuse ZOMEA


N° Genre Age Fonction<br />

Lieu <strong>de</strong><br />

rési<strong>de</strong>nce<br />

175 F 55 cueilleuse/ramasseuse ZOMEA<br />

176 H 22 cueilleur/ramasseur ZOMEA<br />

177 H 35 cueillir/ramasseur ZOMEA<br />

178 H 30 cueilleur/ramasseur ZOMEA<br />

179 H 25 cueilleur/ramasseur ZOMEA<br />

180 H 30 cueilleur/ramasseur ZOMEA<br />

181 H 20 agriculteur ZOMEA<br />

182 F 35 agricultrice ZOMEA<br />

183 F 15 élève ZOMEA<br />

184 F 18 élève ZOMEA<br />

185 H 22 élève ZOMEA<br />

186 H 18 élève ZOMEA<br />

187 H 15 élève ZOMEA<br />

188 H 25 ven<strong>de</strong>ur ZOMEA<br />

189 F 45 agricultrice ZOMEA<br />

190 F 65 agricultrice ZOMEA<br />

191 F 25 agricultrice ZOMEA<br />

192 F 33 agricultrice ZOMEA<br />

193 F 32 agrcultrice ZOMEA


Tableau n°2 Chronologie <strong>de</strong> travail<br />

Date Activité Objectifs<br />

15‐22 juin 2009 L'observation sur le terrain<br />

Faire la connaissance du milieu la prise <strong>de</strong> vue stratégique<br />

(pour illustrer les différentes activités et les atouts)<br />

et entretiens autour du choix <strong>de</strong>s photos,<br />

observation participante et prise <strong>de</strong> note sur un carnet.<br />

23‐30 juin 2009 interviews L'application <strong>de</strong> la démarche <strong>de</strong> recherche participative:<br />

semi‐structurées<br />

seront réaliser auprès <strong>de</strong>:<br />

La mairie;<br />

Chefs <strong>de</strong> groupements ou chefs <strong>de</strong><br />

villages<br />

28‐30 Administrateurs <strong>de</strong> la société SCAD<br />

Entretiens individuels semis‐dirigés;<br />

groupe <strong>de</strong> discussion(en abordant les systèmes d'interprétation<br />

<strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong>s humains entre eux, et avec leur environnement,<br />

l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s représentations sociales permet <strong>de</strong> comprendre la relation<br />

Aka/forêt//foresterie dans une perspective culturelle, systémique et<br />

holistique.)<br />

1‐15 juillet 2009 Administration du questionnaire Entrevues individuelles.<br />

au près <strong>de</strong> la population<br />

1‐10 aout 2009 Dépouillement <strong>de</strong>s questionnaires Un agent codificateur<br />

11‐30 aout 2009 Analyse <strong>de</strong>s questionnaires<br />

10 novembre<br />

2009 Phase <strong>de</strong> la rédaction du Rapport<br />

15 janvier 2010 L'envoie du rapport intermédiaire<br />

Réalisation du résumé<br />

25 aout 2010 du rapport final<br />

25 septembre<br />

2010 Ré alisation <strong>de</strong> la lettre d'autorisation<br />

25 septembre<br />

2010 Deman<strong>de</strong> <strong>de</strong> la lettre d'approbation<br />

30 septembre<br />

2010 L'envoie du rapport intermédiaire<br />

Echanges d'informations; participation à la vie communautaire et sociale;<br />

observation participante (réalisations: du profil historique,<br />

<strong>de</strong> la carte du terroir, du Diagramme <strong>de</strong> Venn et Système <strong>de</strong> la Commune).<br />

Visites <strong>de</strong> terrain dans le cadre <strong>de</strong>s opérations Forestières<br />

(afin <strong>de</strong> favoriser une connaissance <strong>de</strong>s stratégies forestières utilisées par<br />

l'industrie;<br />

développer une vision critique <strong>de</strong> celle‐ci).


Annexes 3


Annexes4


TABLE DES MATIERES<br />

DEDICACE…………………………………………………...…………………………….. ..i<br />

REMERCIMENTS………………………………….……………..……………………….….ii<br />

SOMMAIRE……………………………………………………………………………..……iii<br />

SIGLES ET ABREVIATIONS…………………………………………………..…….…..…iv<br />

RESUME EXECUTIF……………………………………………………………………….I<br />

INTRODUCTION ………………...…………………………….………………….……1<br />

PREMIERE PERTIE :<br />

CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE…………………………..…..….7<br />

Chapitre 1. Métho<strong>de</strong>s …………………………………………………………………..…….9<br />

1. La recherche documentaire ………………………………………...……………..………...9<br />

1. 2. Recueil <strong>de</strong>s données et choix <strong>de</strong>s villages………………………………………...…...…9<br />

Métho<strong>de</strong> d’observation et d’enquête………………………………………………….….……9<br />

L’observation sur le terrain …………………………………………………..….………….…9<br />

La carte du terroir……………………………………………………………………………..11<br />

• Stratégie <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s activités…………………………………………………..12<br />

Chapitre 2 : Matériels ………………………………………………………..………...14<br />

2.1. Le questionnaire ………………………………………………….……………………...14<br />

2.2. Les gui<strong>de</strong>s d’entretien……………………………………………………………………14<br />

2 .3. Choix <strong>de</strong>s villages et <strong>de</strong>s camps forestiers …………………………………………...…15<br />

2.4. Échantillonnage ……………………………………………………………………....…15<br />

2.5. Le recueil <strong>de</strong>s données ………………………………..…………………………………15<br />

• Le dépouillement du questionnaire……….…………..…………………………..……...……16<br />

• L’analyse et la synthèse <strong>de</strong>s données statistiques…….……….……..……………………16<br />

2.6. Organisation <strong>de</strong>s équipes <strong>de</strong> recherche et matériaux utilisés……………………..……...16<br />

100


Ressources en moyens logistiques ………………………………………………………...…16<br />

Ressources humaines ………………………………………………………..……………….16<br />

DEUXIEME PARTIE :<br />

CADRE GEOGRAPHIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE DE LA<br />

COMMUNE DE BALE-LOKO…………………..………..….……………………...18<br />

Chapitre 3: Composantes naturelles et socio-économiques…………………....20<br />

3. 1. Composante naturelle…………………………….…………………………………….20<br />

3. 1. 1. La structure géographique …………………………………………………………..21<br />

Le plateau…………………………………………….………..……………………….……..21<br />

plaine……………………………………………………………………...…………………..21<br />

• Le sol……………………………………………………………………...……………….22<br />

3. 1. 2. Le climat……………………………………………………………………………...22<br />

• La pluviométrie………………….………………..……………………………...…….….23<br />

3. 1. 3. Le milieu végétal, faunistique et hydrographique…………………….……….......…24<br />

• La végétation………………………………………………………………………….25<br />

• La faune…………………………………………………………………………...…..25<br />

3. 1. 4. L’hydrographie………………………………………………………………… ……26<br />

3. 2. Installation du peuplement et <strong>de</strong>s activités socio-économiques traditionnelles..…….....26<br />

3. 2. 1. La composition <strong>de</strong> la population………………………………………..……………26<br />

3. 2. 2. Les activités socio-économiques traditionnelles…………………………...…………27<br />

L’agriculture………………………………………………………..…………….………..….27<br />

Les cultures vivrières……………………………………………………………….….28<br />

La culture d’exploitation …………………........…………………………………………..…28<br />

L’élevage………………………………...………………………..…………………………..28<br />

101


La chasse……………………………..…………………………………….…………………29<br />

La pêche……………………………..……………………………………………..…………29<br />

La cueillette ………………………………………………………………….…………..…...29<br />

La vente du bois <strong>de</strong> chauffe et du sable……………………………………….....…………..29<br />

L’artisanat……………………………………….……..……………………………...……...30<br />

3. 3. Les activités mo<strong>de</strong>rnes…………………………………...……………………………..30<br />

3. 3. 1. Les structures gouvernementales…………………………….………….…………....30<br />

3. 3. 2. La Société Centrafricaine <strong>de</strong> Déroulage (SCAD)……………….……………………31<br />

• L’outil industriel ………………………………..…………………….….………...…31<br />

• La contribution <strong>de</strong> la SCAD dans les activités socioéconomiques ……………..........31<br />

Les taxes forestières………………………………..………………………..……...………...31<br />

3. 3. 3. Les organismes non gouvernementaux……………………………………………….34<br />

Chapitre 4 : Les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka…....36<br />

4. 1. Les fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s patrimoines culturel et naturel chez les pygmées<br />

Aka……………………………………………………………………………………………36<br />

4. 1. 1. Organisation sociale chez les Aka……………………………………….………..….36<br />

L’organisation politique ………………………………………………………..…….........…36<br />

4.1. 2. Vie sociale ………………………………………………………..……….….……….37<br />

4. 1. 3. Lieu <strong>de</strong> vie : organisation et accessoires.…………………………………..…….…...38<br />

4. 1. 4. Les relations avec les autres ethnies………………………………………...………...39<br />

Situation Actuelle………………………………………..…………………….……..……….39<br />

4. 2. Semi nomadisme chez les pygmées Aka…………………………………..…………....40<br />

TROISIEME PARTIE:<br />

INCIDENCES DE L’EXPLOITATION FORESTIERE SUR LES<br />

PATRIMOINES CULTUREL ET NATUREL CHEZ LES PYGMEES<br />

AKA………………………………………………………………………………..……..43<br />

102


Chapitre 5 : Appropriation et <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s patrimoines naturel et<br />

culturel chez les pygmées Aka……………….………………………………………..45<br />

5. 1. L’appropriation du patrimoine naturel chez les pygmées Aka…………....................….46<br />

5. 3.2. Description du patrimoine culturel chez les pygmées Aka……………………..……46<br />

5.3.3. Les patrimoines culturels intangibles……………………………………….….......…..47<br />

Les chants et danses ……………………………………………………...……….………….47<br />

Les contes et loisirs………………………………………………………..…….……..…48<br />

Les rites………………………………………………………………..……………...49<br />

5. 4. 1. Les patrimoines culturels tangibles………………………………………………….54<br />

L’artisanat…………………………………………………………………………….54<br />

5. 5. L’économie <strong>de</strong> subsistance chez les pygmées Aka……………………………………..56<br />

5. 5. 1. Les variétés <strong>de</strong>s espèces végétales collectés et consommées…………………..….…56<br />

• La cueillette……………………………………………………………………...……56<br />

• La cueillette du miel……………………………………………..……………………56<br />

• La cueillette du vin <strong>de</strong> palme …………………………….…………………….…….57<br />

• Le ramassage………………………………………………………...………………..57<br />

• L’écorçage ………………………………………………………..……….………….57<br />

5. 5. 2. Les espèces animales<br />

chassées…………………..………………………………..…..57<br />

Chapitre 6 : Les inci<strong>de</strong>nces socio-économiques et culturelles……………..…..59<br />

6. 1. Les inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> l’exploitation forestière sur le Patrimoine naturel chez les pygmées<br />

Aka……………………………………………………………………………………………59<br />

• L’exploitation non durable <strong>de</strong> la flore………………………………………….…….59<br />

L’exploitation forestière agit à <strong>de</strong>ux niveaux…………………….……..……………..60<br />

L’inci<strong>de</strong>nce écologique ………………………..………………..……………………………60<br />

L’inci<strong>de</strong>nce socio-culturelle et économique ……………………………………………...….64<br />

103


Inci<strong>de</strong>nces socio-économique…………………………………………..……………………64<br />

Inci<strong>de</strong>nces socio-culturelles……………………….…………………………………………65<br />

6. 1. 2. La perturbation <strong>de</strong>s espèces sauvages………………………………………………...66<br />

6. 2. Les inci<strong>de</strong>nces sur l’intégrité <strong>de</strong>s systèmes culturels Aka…………………...………….66<br />

6. 2. 1. Disparition progressive <strong>de</strong>s pratiques et <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie traditionnels……….…….66<br />

6. 2. 2. Les conflits <strong>de</strong> génération et modification <strong>de</strong>s rapports entre les jeunes et les<br />

anciens…………………………………….…………………………………………………..67<br />

La perte <strong>de</strong> l’autorité traditionnelle……………………………………………………….68<br />

6. 2. 3. La perte <strong>de</strong> l’accès <strong>de</strong> la communauté Aka à leurs terres, leurs ressources et leurs sites<br />

sacrés………………………………..…………………………..……………………………68<br />

6. 3. Relations populations locales et pygmées Aka………………………………...………..68<br />

6. 3. 1. L’influence <strong>de</strong>s populations locales………………………………………………..…69<br />

Le troc……………………………………...…………………………………………………69<br />

Chapitre 7 : Perspectives et suggestions………………………………………..…..71<br />

7. 1. Perspectives……………………………………………..………………………………71<br />

7. 2. Suggestions………… ;………………………………..……………………………..….71<br />

7. 2. 1. Les contraintes géopolitiques et les actions à entreprendre………..…….….………..71<br />

Un outil d’intégration régionale…………………………………………………………...71<br />

Dans le domaine éco- touristique………………..…………………………………….…..71<br />

Dans le domaine <strong>de</strong> la formation en matière <strong>de</strong> la nouvelle technologie…..…..…………..…72<br />

7. 2. 2. Un aménagement artistique………………………………………………………...…73<br />

La valorisation et la commercialisation du patrimoine culturel…………………..……….73<br />

7. 2. 3. L’inci<strong>de</strong>nce d’un aménagement artistique……………………………………………73<br />

CONCLUSION…………………………………..…………………..……………………….75<br />

ILLUSTRATION BIBLIOGRAPHIQUE……………………….....……………….……….77<br />

INDEX………………………………………………….……………………..…….……….80<br />

GLOSSAIRE………………………………...…………………………...…………….…….82<br />

TABLE DES ILLUSTRATIONS………………………………………….………………....84<br />

104


ANNEXES……………………………………………………………………………………86<br />

TABLE DES MATIERES………………………………..……..…………………………..100<br />

105

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