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son profit. Usant de flatterie contre son créateur, Pétain, le
soumis, eut l’idée formidable pour contrer toute errance non
apprivoisée de mettre en place une organisation laïque de la
jeunesse. Elle serait totalement dévouée à Papi Premier, fidèle
sujet de sa Majesté Hitler l’Eclairé.
Pour discuter de ce projet et mettre les points sur les « i », les
deux célébrités se réunirent dans le wagon d’un train resté à
quai plus de quatre heures, période durant laquelle ils
oublièrent tout repère terre à terre, y compris même l’heure du
manger. Ils avaient tant d’histoires à se raconter…
Hitler avait été si fier de cette proposition qu’il fut touché en
pleine poitrine, à défaut de cœur dont des rumeurs
prétendaient qu’il n’en possédait point. Cri de bonheur de
l’auteur devant la reconnaissance de ses droits d’esprit…
Ceux qui opteraient pour cette éducation populaire n’auraient
plus le devoir de rejoindre les camps de travail obligatoire. A la
place ils suivraient jour et nuit le fanatisme de ce nouvel ordre
mondial qu’Hitler voulait imposer à la terre entière.
Sieg ?
Heil !
En impliquant civisme, respect des ordres et une féodalisation
des plus complètes à son tout seigneur tout honneur, Papi
Pétain avait négocié une structure offrant gîte et couverts à une
bonne partie de la jeunesse qui se présenterait spontanément à
ses portes.
Cela avait bien le goût et les apparences des Jeunesses
Hitlériennes qui oeuvraient de l’autre côté du Rhin depuis de
nombreuses années, mais celles-là auraient la couleur et la
saveur d’un service commandé à la Gloire de Pétain. C’était en
fait un faible butin mais un butin reste un butin, aussi je me mis
à butiner telle une abeille dans son petit pré privé.
Ces camps regroupaient toutes sortes de rêveurs refusant le
labeur loin de leurs terres et préférant l’illusion de se prendre
pour un peuple fier. Si les allures laïques et civiques de ces
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