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Lettre Technologique n° 6 - septembre 1998 - Patisserie Artisanale

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LA LETTRE TECHNOLOGIQUE DU<br />

POLE D'INNOVATION DE L'ENSP<br />

Y S S I N G E A U X<br />

Chers pâtissiers,<br />

VENEZ PARTICIPER AU COLLOQUE SUR<br />

LE CHOCOLAT. Lundi 9 novembre <strong>1998</strong>,<br />

9hà 17 h, au CIFAP, CFA de la Chambre de<br />

métiers de Seine Saint-Denis, 38, rue<br />

Gabrielle Josserand, 93698 PANTIN.<br />

Au programme :<br />

- La structure du chocolat : applications au<br />

tempérage et à la prévention du blanchiment<br />

gras.<br />

- Réponses aux questions que vous vous<br />

posez sur : les ganaches qui tranchent, sèchent,<br />

moisissent, le foisonnement optimal d’une<br />

mousse…<br />

- Comparaison de différents chocolats<br />

“typés” : fumé, amer, acide, fruité.<br />

- Réglementation : différents types de chocolats,<br />

étiquetage des ballotins, la protection des<br />

créations…<br />

Intervention de : l’entreprise Valrhona<br />

(Frédéric BAU, Vincent LEBRUN), un spécialiste<br />

de la structure du chocolat (Michel OLLIVON), un<br />

juriste spécialisé dans le domaine alimentaire<br />

(Jean-Paul BRANLARD).<br />

Remplissez le plus rapidement possible le bulletin<br />

de participation ci-joint. En espérant vous<br />

retrouver prochainement.<br />

Jean-Pierre GONFROY Sylvia PETROWITSCH<br />

Directeur du Pôle Responsable du Pôle<br />

Ecole Nationale Supérieure de la Pâtisserie, Confiserie, Glacerie, Chocolaterie,Traiteur<br />

Pôle d'innovation<br />

Edition N° 6<br />

SOMMAIRE<br />

Influence des sucres<br />

sur la texture d’une glace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 2 à 4<br />

Indication de la liste des ingrédients . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 4


Y S S I N G E A U X<br />

INFLUENCE DES SUCRES SUR LA TEXTURE D’UNE GLACE<br />

A température ambiante, pourquoi les glaces contenant du glucose atomisé sont-elles plus fermes que les mêmes<br />

glaces contenant du sucre inverti ?<br />

Le sucre inverti et le glucose atomisé ont, entre autre, la propriété de retenir l’eau ou de lier l’eau au sein d’une glace.<br />

L’eau liée n’est plus congelable. Elle ne peut plus rentrer dans la composition des cristaux responsables de la dureté<br />

d’une glace. Plus l’eau est liée dans une glace, plus sa consistance est molle à température ambiante.<br />

Par conséquent, une glace contenant du sucre inverti est plus molle que la même glace contenant du glucose atomisé,<br />

car le sucre inverti retient davantage l’eau.<br />

Le comportement d’une glace vis à vis de la congélation est fortement lié à la quantité et à la variété des sucres qui<br />

la composent. Pour montrer l’influence de différents sucres sur la texture d’une glace, nous avons congelé différents<br />

mélanges de sucres et d’eau, et nous avons comparé leur vitesse de fonte ainsi que leur texture au cours de la<br />

décongélation.<br />

● DÉMARCHE SUIVIE :<br />

80 g d’eau sont mélangés à 30 g de différents sucres (73 g d’eau et 37 g pour le sucre inverti, afin de conserver<br />

le même extrait sec).<br />

DEXTROSE FRUCTOSE<br />

50% FRUCTOSE<br />

50% DEXTROSE<br />

SUCRE<br />

INVERTI<br />

SUCRE<br />

SEMOULE<br />

GLUCOSE<br />

ATOMISÉ<br />

EAU<br />

Type de sucre 30 g 30 g 15 g / 15 g 37 g 30 g 30 g<br />

Eau 80 g 80 g 80 g 73 g 80 g 80 g<br />

Coulé dans flexipan 60 g 60 g 60 g 60 g 60 g 60 g 60 g<br />

EXTRAIT SEC ASPECT<br />

Sucre semoule 99,9 % Cristaux<br />

Fructose 99,9 % Cristaux de même taille que le sucre semoule, mais plus collants<br />

Sucre inverti 80 % Sirop pâteux<br />

Glucose atomisé 38-40 DE 95 % Fine poudre blanche<br />

Dextrose 99,5 % Fine poudre blanche<br />

Lactose 99,9 % Fine poudre jaunâtre<br />

● RÉSULTATS OBTENUS :<br />

■ Vitesse de fonte<br />

Lors de la fonte, un liquide translucide sucré se détache de la masse encore congelée.<br />

- Dès la première minute de décongélation, l’essai DEXTROSE commence à fondre.<br />

- Suivent ensuite de près le FRUCTOSE, le SUCRE INVERTI et le mélange 50 % FRUCTOSE 50 % DEXTROSE.<br />

Il est difficile, avec ce test, de différencier les vitesses de fonte de ces sucres.<br />

- Le SACCHAROSE fond en 3 e position.<br />

- L’EAU et le GLUCOSE ATOMISÉ commencent à fondre en dernier et fondent le plus lentement.<br />

■ Intensité sucrée du liquide fondu<br />

Le classement de l’intensité du goût sucré des<br />

différents sucres est en accord avec les valeurs que l’on<br />

peut trouver dans les livres (voir tableau ci-contre).<br />

Le sucre inverti étant composé à part égale de fructose<br />

et de dextrose, les essais SUCRE INVERTI et<br />

50 % FRUCTOSE 50% DEXTROSE ont la même<br />

intensité sucrée.<br />

■ Texture au toucher de la masse non fondue<br />

*Evaluation de<br />

la texture au<br />

toucher de LA<br />

MASSE NON<br />

FONDUE<br />

DEXTROSE FRUCTOSE<br />

50% FRUCTOSE<br />

50% DEXTROSE<br />

Friable Friable Friable Friable *Un peu<br />

moins friable<br />

car plus<br />

ferme<br />

Ecole Nationale Supérieure de la Pâtisserie, Confiserie, Glacerie, Chocolaterie,Traiteur<br />

Pôle d'innovation<br />

Vitesse de fonte<br />

1<br />

INTENSITÉ SUCRÉE POUVOIR SUCRANT<br />

FRUCTOSE 1 ( le plus sucré) 130 - 150<br />

SUCRE INVERTI 2 110 - 125<br />

DEXTROSE 3 70<br />

SACCHAROSE 4 100<br />

GLUCOSE ATOMISÉ<br />

38-40 DE<br />

5 40-45<br />

SUCRE<br />

INVERTI<br />

SUCRE<br />

SEMOULE<br />

*Pour l’ensemble des produits, vers le milieu de la fonte, la fermeté au toucher de la masse non fondue est<br />

évaluée en grattant la surface avec une cuillère.<br />

VOTRE CONTACT : Sylvia Petrowitsch<br />

Avec la participation d'Alain CHARTIER (formateur en pâtisserie au CFA de Vannes)<br />

et Lionel UROZ (formateur en pâtisserie à l’Ecole Nationale Supérieure de la Pâtisserie).<br />

GLUCOSE<br />

ATOMISÉ<br />

*Encore<br />

moins friable<br />

car encore<br />

plus ferme<br />

2<br />

3<br />

4<br />

EAU<br />

Indéformable


- L’essai EAU reste dur pendant toute la durée de la décongélation. Le raclage de la surface avec la<br />

cuillère est impossible, car c’est de la glace pure.<br />

- Les différents sucres sont plus ou moins friables. Plus la masse fond rapidement, plus elle est friable.<br />

Les essais DEXTROSE, FRUCTOSE, 50% FRUCTOSE 50% DEXTROSE et SUCRE INVERTI ont une<br />

friabilité comparable. A l’aide d’une cuillère, on dégage de la surface un mélange de sucre et d’eau qui est plus<br />

difficile à prélever avec l’essai SUCRE SEMOULE, car la masse est plus ferme.<br />

- L’essai GLUCOSE ATOMISÉ est le plus ferme des sucres testés. Racler la surface est plus difficile, mais le<br />

mélange que l’on arrive à détacher à une texture plus fine que les essais précédents.<br />

● CE QUE L’ON PEUT EN DÉDUIRE…<br />

Les sucres diminuent le durcissement total d’une glace. Ils limitent la quantité de cristaux de glace formés, en<br />

retenant de l’eau. Cette eau ne sera plus disponible pour cristalliser et durcir la glace.<br />

Pouvoir sucrant et rétention d’eau.<br />

Il n’y a pas de corrélation entre le pouvoir sucrant et le comportement d’une glace vis à vis de la congélation. Ce<br />

n’est pas parce qu’un sucre à une saveur sucrée plus importante, qu’il lie davantage d’eau. Le dextrose retient<br />

davantage d’eau que le saccharose, alors que son pouvoir sucrant est inférieur.<br />

Température de fonte commençante.<br />

A la décongélation, l’essai DEXTROSE commence à fondre avant l’essai GLUCOSE ATOMISÉ : le dextrose a une<br />

température de début de fonte plus basse que le glucose atomisé. Dans la pratique, on préfère parler de<br />

température de début de congélation, encore appelée point de congélation commençant. C’est la température<br />

à laquelle le premier cristal de glace se forme au cours de la congélation.<br />

Comparaison des points de congélation commençant de différents sucres :<br />

Dextrose<br />

Fructose<br />

Le fructose, le sucre inverti et le dextrose ont des points de congélation très proches.<br />

Le glucose atomisé a le point de congélation le plus élevé (proche de 0°C).<br />

Pour en savoir plus…<br />

Représentation schématique de la capacité du dextrose, du saccharose<br />

et du glucose atomisé à retenir l’eau.<br />

A quantité de molécules d’eau et extrait sec en sucres égal :<br />

Molécules d’eau<br />

liées, non congelables<br />

4 molécules de<br />

dextrose<br />

Molécules d’eau<br />

restantes, congelables<br />

Sucre<br />

inverti<br />

Saccharose Glucose<br />

atomisé Température<br />

2 molécules de<br />

saccharose<br />

1 molécule de<br />

glucose atomisé<br />

- Le dextrose lie davantage l’eau que le saccharose ou le glucose atomisé. Ainsi le dextrose laissera moins d’eau libre susceptible de<br />

congeler et donc de durcir la glace.<br />

- La relative fermeté d’une glace contenant du sirop de glucose (36-39 DE) s’explique également par le fait que le glucose atomisé est<br />

constitué de plus grosses molécules qui épaississent le produit.<br />

Une glace contenant du dextrose, du fructose ou du sucre inverti sera plus molle donc plus “spatulable” à température<br />

ambiante, que la même glace contenant du glucose atomisé (toujours à extrait sec égal en sucres).<br />

● SUIVI DU NOMBRE ET DE LA TAILLE DES CRISTAUX :<br />

La maîtrise de la cristallisation de l’eau est un des objectifs à atteindre pour obtenir une glace avec une texture<br />

plaisante, qui conserve ses caractéristiques initiales au cours du temps.<br />

A la sortie de la turbine, la température d’une glace est de - 4°C à - 8°C. Environ 50 % de l’eau contenue dans le<br />

mix est congelée. L’étape suivante est celle du durcissement : l’idéal est de poursuivre la congélation de manière<br />

rapide dans une enceinte ventilée à - 40°C pour limiter le grossissement de cristaux. Les produits sont ensuite<br />

stockés entre - 18°C et - 25°C. A - 20°C, maximum 85 % de l’eau est sous forme congelée. Si la température<br />

Y S S I N G E A U X<br />

ENSP<br />

Ecole Nationale Supérieure de la Pâtisserie, Confiserie, Glacerie, Chocolaterie,Traiteur<br />

Pôle d'innovation<br />

0°C


Y S S I N G E A U X<br />

n’augmente pas, cette eau reste stabilisée. Par contre si la température augmente, les cristaux de petite taille<br />

fondent et quand la température rechutera, cette eau viendra grossir les cristaux existant.<br />

Les sucres sont les principaux composants qui limitent la quantité de cristaux formés aux températures<br />

habituelles de stockage. De ce fait, ils diminuent la température de durcissement total.<br />

● APPLICATIONS POUR LE PROFESSIONNEL :<br />

Remplacement d’une partie du saccharose par différents sucres, et répercussions sur la texture d’une glace :<br />

SACCHAROSE REMPLACÉ PAR :<br />

GLUCOSE ATOMISÉ<br />

(36-39 DE)<br />

SUCRE INVERTI<br />

DEXTROSE<br />

INDICATION DE LA LISTE DES INGRÉDIENTS<br />

La liste des ingrédients doit être indiquée sur les<br />

produits alimentaires présentés à la vente emballés.<br />

C’est le cas des confitures, glaces en bacs ou petits fours<br />

présentés à la vente en sachet. Mais il y a quelques<br />

exceptions, les ballotins de chocolat par exemple. Leur<br />

étiquetage ne comporte pas obligatoirement la mention<br />

des ingrédients (arrêté du 13 juillet 1976).<br />

Les ingrédients<br />

“On entend par ingrédient toute substance,<br />

Y COMPRIS LES ADDITIFS, utilisée dans la<br />

fabrication ou la préparation d’une denrée alimentaire<br />

et qui est encore présente dans le produit fini,<br />

éventuellement sous une forme modifiée”.<br />

Ainsi le terme “ingrédients” regroupe les<br />

ingrédients principaux : sucre, farine… et les<br />

additifs (E…).<br />

Il n’existe pas de différence entre la liste des<br />

ingrédients et la composition d’un produit. Mais pour<br />

que tout le monde utilise la même dénomination, seul le<br />

terme INGRÉDIENTS doit être utilisé.<br />

La liste des ingrédients est constituée par<br />

l’énumération de tous les ingrédients de la denrée<br />

alimentaire dans l’ordre décroissant de la recette.<br />

Si une confiture de fraises a été préparée avec 1 kg de<br />

fruits et 800 g de sucre, l’étiquette indiquera :<br />

PROPRIÉTÉS APPLICATION<br />

- Anticristallisant du saccharose et de l’eau.<br />

- Glace perçue plus dure (pouvoir épaississant, quantité d’eau congelée<br />

plus importante).<br />

- Pouvoir sucrant plus faible.<br />

- Anticristallisant du saccharose et de l’eau.<br />

- Glace plus molle.<br />

- Pouvoir sucrant plus élevé.<br />

- Anticristallisant du saccharose et de l’eau.<br />

- Glace plus molle (quantité d’eau congelée plus faible).<br />

-Pouvoir sucrant plus faible.<br />

- Altère légèrement la couleur.<br />

- Défavorable au foisonnement.<br />

- Donne une légère impression de fraîcheur.<br />

- Confiture préparée avec 55 g de fruits et 44 g de sucre<br />

pour 100 g1 .<br />

- Ingrédients : fraises, sucre et éventuellement<br />

gélifiant : pectine de fruits, acidifiant : acide citrique.<br />

Les additifs<br />

Les additifs sont des substances d’origine naturelle<br />

ou synthétique, ajoutées aux aliments pour en<br />

améliorer l’apparence, la saveur, la consistance ou la<br />

conservation. Ils doivent être désignés sous le nom de<br />

leur catégorie suivi soit de leur nom spécifique soit de<br />

leur numéro CE.<br />

Exemple :<br />

Nom de catégorie ,Nom spécifique Numéro CE<br />

Acidifiant Acide citrique E 330<br />

Antioxygène Acide ascorbique E 300<br />

A lire également :<br />

- Etiquetage des produits présentés à la vente emballés (Journal<br />

du Pâtissier <strong>n°</strong> 213, octobre 1997, p. 66).<br />

- Ingrédients - additifs (lettre technologique <strong>n°</strong> 4) ; corrections<br />

sur cet article : titre et première ligne, lire “ingrédients<br />

principaux”; 2 e colonne, 5 e ligne, lire “l’amidon extrait le plus<br />

souvent de la pomme de terre,… n’est pas un additif”.<br />

1 Pour les confitures, il est nécessaire de préciser la quantité de<br />

fruits mis en œuvre par rapport au sucre.<br />

Ecole Nationale Supérieure de la Pâtisserie, Confiserie, Glacerie, Chocolaterie,Traiteur<br />

Château de Montbarnier - B.P. 48 - 43200 YSSINGEAUX - Tél. : 04.71.65.72.50 - Fax : 04.71.65.53.68<br />

Pôle d'innovation <strong>Technologique</strong> AGRO-ALIMENTAIRE reconnu par le Ministère du Commerce et de l'Artisanat.<br />

Membre du réseau de l'Institut Supérieur des Métiers.<br />

SORBETS<br />

(tendance trop sucrée)<br />

GLACES ET CRÈMES GLACÉES<br />

Ex. : glaces au chocolat<br />

Le pouvoir sucrant compense<br />

l’amertume apportée par le cacao<br />

GLACES ET CRÈMES<br />

GLACÉES<br />

Ex. : glaces au chocolat<br />

Les comparaisons sont faites à extrait sec égal en sucres, à une même température.<br />

A une température donnée, une glace sera d’autant plus souple qu’elle contient moins de cristaux de glace. Pour cela<br />

il faut que son extrait sec soit relativement élevé et surtout que les sucres soient en quantité relativement importante.<br />

En combinant différents sucres, il est possible d’obtenir des textures plus crémeuses ou cuillérables à basses<br />

températures.

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