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The SLOW SLUSHY BOYS : Love & affection (25cm, B-Soul - 116<br />

rue du Crey - 73230 St Alban-Leysse)<br />

Petit à petit les Slow Slushy Boys s'enfoncent un peu plus dans des<br />

sixties dansantes et entraînantes au possible. Leur rhythm'n'blues et<br />

leur soul tout d'abord, directement inspirés de cette charnière 60's-70's<br />

qui voyait les dancefloors groover comme aux plus belles heures de<br />

l'ère du swing quelques décennies auparavant. Car c'est bien là, dans<br />

ces quelques années magiques, que se situe l'apogée de ces rythmes<br />

black qui mariaient avec bonheur sensualité et joie de vivre. Les Slow<br />

Slushy Boys ne s'y trompent pas, qui y puisent reprises millésimées ("I<br />

want love & affection (not the house of correction)" de Nathaniel Mayer,<br />

"I can't believe what you say" de Ike Turner, avec les choeurs torrides<br />

des Godzillas en point d'orgue, "I'm gonna forget about you" de Arthur<br />

Conley) aussi bien qu'inspiration quasi christique ("When will we get the<br />

power ?"). De ces 60's-70's les Slow Slushy Boys ont aussi gardé la<br />

façon de faire des disques (le format 25cm évidemment, icône de toute<br />

une époque), n'hésitant pas à inclure ici les faces A de leurs 3<br />

précédents 45t pour ceux qui les auraient loupé au passage (imparable<br />

"Slush puppy"), faisant du coup de ce huitième album un véritable<br />

recueil de pépites incandescentes et chatoyantes. Jamais le beat de<br />

Tello et Lester n'a été si convaincant, jamais la guitare de Michel n'a été<br />

si féline, à la fois câline et rugissante selon les circonstances, jamais<br />

l'orgue, tenu par Teen Axel depuis quelques années, n'a été si présent,<br />

si indispensable, si respectueux, jamais la voix de Denis n'a été si<br />

chaleureuse, si révérencieuse (et que dire des Godzillas qui viennent<br />

parfois soutenir l'ensemble de choeurs à la candeur démoniaque ?). De<br />

la belle ouvrage assurément, et la preuve qu'on peut très bien faire<br />

danser les foules sur autre chose que des rythmes putassiers, que l'on<br />

peut rester authentique malgré tout.<br />

CHEWBACCA ALL STARS : Motorsoul formidable (CD, Banana<br />

Juice Production - BP 77608 - 35176 Chartres de Bretagne/<br />

Galactic/Coadex)<br />

L'oscar de la communication vous revient haut la main. S'appeler<br />

Chewbacca All Stars et sortir votre premier album pile-poil au moment<br />

où George Lucas sort l'épisode 3 de sa seconde trilogie Star Wars... Va<br />

falloir s'accrocher pour développer une stratégie marketing aussi<br />

poussée. Très fort les mecs, eh eh ! Hein ? What ? Vous l'avez pas fait<br />

exprès ? Vous êtes cons, vous cassez tout votre effet là, pas bon pour<br />

votre image çà cocos. Vous pouviez vous faire des couilles en or sur<br />

ce coup-là. Enfin c'est votre problème après tout. Je sais bien que ce<br />

qui vous importe surtout c'est de faire perdre quelques litres de sueur à<br />

votre fidèle public grâce à votre soul-punk en prise directe avec le<br />

groove de la mort qui tue... mais quand même le marketing les gars, le<br />

marketing... Y a du fric à se faire là. D'accord, c'est vrai, vous me l'avez<br />

assez répété, ce qui vous intéresse surtout c'est de voir se trémousser<br />

devant vous des parterres de jeunes filles à peine pubères, court<br />

vêtues et aussi peu farouches. Je sais bien que vous êtes plus<br />

sensibles à la vision d'un postérieur avenant se démenant tel un<br />

farfadet lubrique sur vos rythmes trépidants et vos riffs torrides qu'à la<br />

contemplation de belles et bonnes liasses de billets verts fraîchement<br />

sortis des presses, mais bon faut bien vivre non ? L'amour et l'eau<br />

fraîche c'est bon pour les romantiques incurables. On parle bien de<br />

sensualité là non ? Voire de sexe, de frotti-frotta, de body-body non ? Et<br />

le sexe si ça fait pas vendre qu'est-ce qui fait vendre ? Hein ?<br />

Comprend pas les gars, vous avez tous les atouts en main pour vous<br />

acheter votre piscine en forme de guitare, pour vous payer votre<br />

fournée de BMW derniers modèles, pour vous faire inviter dans tous les<br />

endroits à la mode (et je ne parle même pas de la télé). Au lieu de çà<br />

vous venez me parler de soul, de rhythm'n'blues (même pas de R&B),<br />

de boogaloo, de James Brown (un has-been celui-là non ?). Vous<br />

voulez que je vous dise ? Vous n'êtes finalement que d'indécrottables<br />

punk-rockers. Préférer faire danser le monde plutôt que le mettre à votre<br />

botte. Pfff !!!<br />

D30 : 7 heartbeat tracks (CD, Subotnick Enterprises - Apartado<br />

1066 - 3001-501 Coimbra - Portugal)<br />

The EXPERIMENTAL TROPIC BLUES BAND : Dynamite boogie (CD<br />

autoproduit - www.tropicbluesband.com)<br />

Finalement il existe une logique du blues comme il existe une logique de<br />

l'inéluctable. Le blues, on y revient toujours. Et point n'est forcément<br />

besoin d'être noir et d'être né à Clarksdale ou à Chicago. Ce qui est<br />

d'autant plus vrai depuis que de sales gosses bien pâlichons (on ne<br />

bronze guère entre les gratte-ciels de Manhattan, pas plus que dans les<br />

brumes septentrionales) se sont mis en tête de se réapproprier cette<br />

musique fondamentale et séminale. L'arrosant, au passage, de larges<br />

rasades d'électricité mal maîtrisée ou de signifiantes mesures d'un<br />

rock'n'roll pour l'occasion plus dévoué que parricide. Le blues<br />

d'aujourd'hui se veut donc aussi référencé que celui d'hier, la morgue, la<br />

hargne et la rage en plus. Il se veut aussi, désormais, foutrement<br />

européen. 2 exemples parmi d'autres, 2 trios, formule idéale pour une<br />

musique gravée dans le marbre, et 2 groupes à guitares (la basse c'est<br />

bon pour les hard-rockers).<br />

D30 sont portugais (accessoirement ils pointent sur le même label que le<br />

Legendary Tiger Man) et ravivent quelques outrecuidants souvenirs<br />

basiques et lysergiques. Leur blues se décline en de fulgurantes<br />

décharges électriques ("Bleed"), en de fiévreux et grondants boogies<br />

("The night before"), en d'apatrides rock'n'roll plombés et convaincus<br />

("Couldn't care at all"). Au plus fort de cette débauche sonore et<br />

sismique, D30 n'en oublient pourtant pas que le blues reste avant tout<br />

une musique tribale, une musique de jungle, une musique puissamment<br />

sexuelle, qui vous prend aux tripes et vous remonte le long de la moëlle<br />

épinière en une extase orgasmique transcendante et viscérale ("I can<br />

never trust ya"). Chez D30 le blues est rouge, comme la boue que<br />

charrie le Mississippi, comme le sang initiatique, comme le feu, intérieur<br />

et salvateur.<br />

The Experimental Tropic Blues Band eux sont belges (et pour le coup on<br />

bronze sûrement encore moins sur les plages de la Mer du Nord que sur<br />

les côtes lusitaniennes, ce qui ne fait que corroborer mes dires) et<br />

semblent s'intéresser plus au rejeton des Blues, celui que ses parents<br />

ont appelé Rock'n'roll, qu'aux géniteurs eux-mêmes. Mais la famille reste<br />

la famille, on ne se renie pas si facilement. Or donc les liégeois nous<br />

font le coup du boogie-rock explosif et canaille, n'hésitant pas à nous<br />

balancer d'iconoclastes clins d'oeil ("Jealous rock") aussi bien que de<br />

diaboliques rythmiques qui visent explicitement l'épicentre de toute libido<br />

normalement constituée ("Burnin' Hell", "On the rocks baby blues"), le<br />

rock'n'roll est définitivement pelvien... comme son vieux papa bluesy.<br />

D'où croyez-vous que nous venons finalement ? Chez the Experimental<br />

Tropic Blues Band le blues est noir, comme la terre du Delta, comme la<br />

peau des grands anciens, comme la nuit, quand les hormones se<br />

lâchent en d'intrépides débauches luxurieuses.<br />

BUNNY RANCH : Trying to lose (CD, Lux Records/Musicactiva)<br />

C'est bien connu, la vie est une dure lutte. Et on ne perd pas toujours, même quand on s'y essaye du plus fort qu'on peut. Il y a parfois des gagnants.<br />

Comme les portugais de Bunny Ranch et leur garage-soul subtil et nerveux. En voilà des qui ont tout compris, qui ont bien vu où se trouvait leur<br />

intérêt musical, qui ont su s'abreuver à la source la plus claire et la plus limpide. Et tant pis si le style a l'âge de leurs parents, c'est toujours plus<br />

excitant que le fado (pour la morue grillée c'est chacun ses goûts). Bunny Ranch se la joue donc garagiste, avec des titres ciselés comme une<br />

bague de fiançaille, des morceaux inspirés comme un génie dans un jour faste, des chansons taillées sur mesure comme les prestations de votre<br />

péripatéticienne de voisine. Evidemment, l'utilisation d'un orgue millésimé n'est pas étrangère à l'impression calibrée qui émane de cet album. On<br />

pourrait aussi bien être aux USA dans les mid 60's ou au Toe Rag dans les mid 80's qu'on ne serait pas surpris outre mesure tant la chose se<br />

déverse mielleusement dans vos oreilles pourtant sacrément blasées et à qui on ne la fait plus depuis longtemps. Yep ! N'empêche, ce quarteron de<br />

jeunes portugais sait capter notre attention, sans esbrouffe, sans effet de manche, juste avec foi, fougue et conviction, celle des fans qui<br />

s'adressent à d'autres fans, et qui savent donc que l'on ne leur pardonnera pas l'à peu près ni l'approximation. Laissez-vous porter par ces rythmes<br />

soutenus et par ces mélodies sudoripares, aujourd'hui vous êtes les rois du ring.<br />

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