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W5 ! : Triphasé (CD, Wakaru/Irfan Le Label)<br />

K2R RIDDIM : Foule contact (CD, Aïlissam/Wagram)<br />

GOULAMAS'K : Gardarem la terra (CD, Mosaic Music)<br />

Dans la famille festive cuivrée avec un zeste de ska-reggae je voudrais les<br />

neveux espiègles.<br />

Dans le rôle de Riri les grenoblois de W5 ! tendent à s'écarter de la ligne de<br />

conduite qui prévalait lors d'une jeunesse insouciante. Le groupe semble<br />

s'être regroupé autour d'un concept un peu plus rock qu'avant, n'exhumant<br />

le ska-ragga des débuts que sur quelques titres choisis. Le côté marrant<br />

dans ce "nouveau" W5 ! c'est un chant et des arrangements qui ressemblent<br />

furieusement à Kiemsa. Va falloir mener l'enquête.<br />

Dans le rôle de Fifi les banlieusards de K2R Riddim nous balancent un album<br />

live enregistré en été 2004, et prouvent que leur reggae est pour le moins<br />

efficace dans ce contexte, notamment avec une section de cuivres à vous<br />

faire pleurer. Et comme K2R Riddim ne fait rien tout à fait comme tout le monde,<br />

ils ont même trouvé le moyen d'inviter un trio à cordes (2 violons et 1<br />

violoncelle) sur quelques titres, et là c'est géant. Une association pour le<br />

moins inusitée qui devrait donner des idées à certains. Par contre cette manie<br />

de vouloir à tout prix interpeler le public pour le faire chanter, crier, trépigner,<br />

danser ou tout ce que vous voulez a un côté agaçant, surtout quand ça<br />

revient systématiquement sur chaque titre, quand ce n'est pas toutes les<br />

30 secondes. A noter que cet album live sort en même temps qu'un double<br />

DVD qui propose l'intégralité des 2 concerts qui servent de support au<br />

disque, ainsi que des reportages divers sur la vie du groupe. Pour fans<br />

hardcore cependant.<br />

Dans le rôle de Loulou, les plus turbulents de tous, les occitans de<br />

Goulamas'K qui sortent un deuxième album militant où le ska et le rock se<br />

télescopent sur fond de joséboveries un brin naïves peut-être mais à la<br />

poésie évidente, c'est déjà çà. Un album autoproduit (comme ceux de leurs<br />

petits camarades ci-dessus) qui prouve la volonté de tous ces jeunes gens<br />

de ne pas se laisser bouffer par un système corrompu. Tous des pourris<br />

c'est bien connu.<br />

ROTTERDAM SKA JAZZ FOUNDATION : Sunwalk (CD, Grover Records)<br />

Annoncé l'an dernier par le maxi "Black night... bright morning", voici donc<br />

le Rotterdam Ska Jazz Foundation nouveau. Nouvel album certes (le<br />

second) mais aussi nouveau line-up, dont on ne connaît pas très bien la<br />

teneur du changement, mais qui semble néanmoins assez conséquent pour<br />

que le groupe n'en fasse pas mystère, précisant au passage (mais le<br />

contraire aurait été étonnant) qu'il améliore singulièrement la musique du<br />

gang. Soit ! Comme tous les ska jazz bands (New York, St Petersburg) les<br />

hollandais explorent cette voie désormais bien dégagée qui a vu le ska et<br />

le jazz se rabibocher après une quarantaine d'années de superbe ignorance.<br />

Un jazz qui fut pourtant à l'origine du ska à la fin des 50's puisque les<br />

inventeurs du genre, là-bas en Jamaïque, étaient tous issus des orchestres<br />

de jazz locaux. Mais on le sait, hélas ! les jazzeux ne sont pas vraiment<br />

réputés pour leur ouverture d'esprit et pardonnent rarement aux leurs une<br />

quelconque infidélité (en gros c'est genre : hors du jazz point de salut !). Alors<br />

vous pensez bien, quand des jazzmen créent un genre qui, de surcroît,<br />

devient plus populaire que leur sacro-sainte chapelle, trahison ultime, le<br />

pardon n'est même plus envisageable, pour ce qui est des 50 prochaines<br />

générations du moins. Il aura donc fallu que quelques blanc-becs, moins<br />

bornés que la moyenne, s'aperçoivent de l'évidente connexion entre ska et<br />

jazz pour que les 2 idiomes parlent enfin à nouveau d'une seule et même<br />

trompette (ça marche aussi avec un sax ou un trombone). D'où cette<br />

floraison de ska jazz bands, la boucle est bouclée. Mais, en bons européens<br />

qu'ils sont (même si eux aussi ont rejeté cette constitution ultra-libérale qu'on<br />

voulait nous faire passer pour un modèle d'avancée sociale), les hollandais<br />

n'hésitent pas à titiller également du classique ("St James infirmary", "Blues<br />

march") ou de l'exotique (le tzigane "Magyar posta") au milieu d'anthems qui<br />

allient le pouvoir dansant du ska à l'intellectualisme fascinant du jazz.<br />

The BLASTER MASTER : Tuffer than roots (CD, Grover Records -<br />

P.O. Box 3072 - 48016 Münster - Allemagne)<br />

Probablement le plus connu des groupes ska-reggae finlandais, the<br />

Blaster Master sort ici son troisième album. Tout est d'ailleurs dans le<br />

titre puisque le groupe ne se contente pas d'une énième ressucée d'un<br />

ska primal et originel, il puise aussi énormément dans la scène 2-Tone<br />

une inspiration toute en mélodies, en joie de vivre et en légèreté (même<br />

quand il nous narre une histoire de bad boy, "Johnny the bastard"),<br />

quand il n'alourdit pas la chose d'une rythmique reggae bien plombée par<br />

un soleil qui leur fait pourtant sacrément défaut sous leurs latitudes<br />

("Litmanen"), ou quand le raggamuffin ne s'invite pas au hasard d'un<br />

"Got a minute ?" qui tranche au milieu du skankant ambiant. Un disque<br />

agréable et frais qui devrait fournir matière à approvisionner les pistes<br />

de danse improvisées des plages estivales.<br />

Pdf downloaded from http://www.thepdfportal.com/fanzine61_22362.pdf<br />

EASTERN STANDARD TIME : Tempus fugit (CD, Grover Records)<br />

Quatrième album pour le groupe de Washington DC et guère de<br />

changements en vue. Pourquoi d'ailleurs devraient-ils faire autre chose<br />

que ce qu'ils font déjà à merveille ? A savoir un roboratif mix de ska-blue<br />

beat jamaïcain et de jazz-soul américain ? La formule est bien rôdée<br />

désormais, et chaque disque nous inonde de vibrations plus<br />

chatoyantes les unes que les autres. La musique d'Eastern Standard<br />

Time est tout sauf une musak préfabriquée et insipide, elle se concocte<br />

au gré des humeurs des 6 membres du groupe, au gré de ce qu'on<br />

devine être d'inlassables jams dans leur studio de répétition, pour<br />

aboutir à un ska largement instrumental qui n'est évidemment pas sans<br />

rappeler les grands orchestres précurseurs jamaïcains comme les<br />

Skatalites. Chaque morceau, s'il révèle un collectif soudé, n'en laisse<br />

pas moins une belle liberté d'expression à chaque membre soliste<br />

(guitare ou cuivres). Et comme pour mieux nous prouver que le groupe<br />

reste néanmoins à l'affût de ce qui se fait aujourd'hui, ce nouvel album a<br />

même été mixé dans l'un des plus réputés studios de la capitale<br />

américaine... un studio spécialisé dans la house, l'acid jazz ou le hip<br />

hop. Ce qui ne transpire guère ici, mais pourrait bien leur donner<br />

quelques idées pour l'avenir, allez savoir.<br />

ZENZILE : Modus vivendi (CD, Supersonic/Discograph)<br />

Avec la régularité d'un métronome (un gadget bien utile quand il s'agit de<br />

plaquer une rythmique aussi placidement qu'un Clint Eastwood<br />

dessoudant du méchant) Zenzile fait des disques comme d'autres<br />

alignent les conneries (qui a dit Chirac ?). Faites le compte, 7 depuis<br />

1999, ça nous fait une alerte moyenne d'un par an, ni plus ni moins.<br />

Belle preuve de prolixité de la part des angevins. Et le pire c'est que rien<br />

là-dedans ne peut décemment être qualifié de remplissage. Tiens, c'est<br />

comme ce dernier, là, ce "Modus vivendi", paraît que Zenzile a<br />

enregistré 21 titres pour faire bonne mesure, et comme il n'y en a que 12<br />

sur la galette on devine aisément que seuls les meilleurs ont survécu.<br />

Sélection naturelle selon papy Darwin. Bon, Zenzile c'est donc du dub...<br />

à la base... Parce que depuis belle lurette les lascars ont largement<br />

quitté les ornières d'un classicisme trop restrictif pour explorer d'autres<br />

champs d'action, parfois assez incongrus (l'influence Pink Floyd de<br />

"Mafate", vous m'en direz tant), parfois diablement percutants (la basse<br />

fuzz d'"Hippo"), parfois sournoisement envoûtants (le violoncelle de<br />

"Eolian blues", un titre tout en puissance contenue, en reptation sourde,<br />

en inéluctabilité lancinante, peut-être le meilleur du disque). C'est sur, le<br />

dub façon Zenzile n'a plus grand-chose à voir avec les dancehalls<br />

jamaïcains, il est profondément européen et intrinséquement zenzilien<br />

(manquerait plus qu'ils inventent leur propre langage, comme le klingon<br />

ou le kobayen, pour franchir la quatrième dimension). Y a juste la<br />

pochette qui me gène aux entournures, un combat de coqs, qui plus est<br />

décliné en 6 photos, était-il donc vraiment nécessaire de vanter une<br />

activité digne des plus bas instincts de l'homme ? En tout cas en<br />

décalage flagrant avec le discours que veut véhiculer le groupe.<br />

Dommage.

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