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Culture
Marc Monkowicki à la Galerie du Faouëdic
A l’ancre des peintres officiels de la Marine
C’est à une rétrospective pleine d’embruns et d’air du large que convie la Galerie du Faouëdic,
du 15 février au 23 mars, celle de l’œuvre d’un « POM », peintre officiel de la Marine, Marc Monkowicki.
Retour sur une vie regard à l’horizon, en compagnie d’un capitaine de corvette aux yeux d’azur…
Ils portent uniforme et galons au lieu d’une
blouse ou d’un tablier. Leur atelier tangue
ou gîte, et leurs pinceaux, ils les trempent
dans l’eau de mer pour en tirer le portrait
du large. Les Peintres officiels de la Marine
(POM) ont le pied marin et le regard embué
d’un je ne sais quoi, à force de regarder au
loin. Ils sont une quarantaine aujourd’hui,
dont deux petits nouveaux célèbres, Yann
Arthus-Bertrand et Titouan Lamazou.
Une tradition qui date de Colbert, mais
qui fut créée officiellement en 1830, et qui
donne à ces amoureux de la mer le titre
de lieutenant de vaisseau ou de capitaine
de corvette, et le droit d’accoler à leur signature
la fameuse petite ancre de marine
qu’ils s’amusent tous à réinterpréter de
manière personnelle. Reçus sur concours,
les POM embarquent pour des missions
dont ils reviennent chargés d’images et
d’impressions.
Marc Monkowicki, lui, ne dessine ni ne peint
en mer, il se nourrit de sensations, qui vont
rester en maturation « On pourrait même
Février.2008.N°217
dire une macération ! Les choses ressortent
parfois plusieurs années après, mais elles
ressortent toujours… Je ne m’obstine pas
dans une reproduction fidèle. » Ses toiles,
très chargées de matière, explosent d’une
couleur saturée en petits aplats nerveux.
Extrêmement vivantes, voire mobiles, elles
expriment mouvement, vitesse, et embruns,
comme si le tangage du bateau les avaient
imprégnées « J’ai effectué plus d’une
cinquantaine de missions ! Cela fait vingtsix
ans que je suis peintre de la marine,
j’embarque presque tous les ans, quelques
jours ou trois mois… Je me sens chez moi
sur mer, au large. Je me sens un marin,
toujours prêt à repartir… »
Autrefois « reporters » les POM sont
aujourd’hui d’avantage des témoins sensibles
de la mer et de la Marine et se doivent
seulement de présenter deux de leurs toiles
au Salon de la Marine chaque année.
Mais c’est assez curieusement en Belgique
que s’est faite la carrière de Monkowicki,
qui a trouvé dans ce petit pays de nombreux
amateurs de sa peinture « Il faut dire
qu’en Belgique, c’est moins difficile qu’en
France, où les galeries sont si gourmandes
que ce ne sont plus elles qui touchent
un pourcentage, mais les peintres ! »
Une Belgique où séjournent désormais
de nombreuses toiles de l’artiste, depuis
les cimaises de la famille royale jusqu’à
celles d’un chauffeur routier amateur de
peintres flamands… A Lorient, où le peintre
est revenu depuis la fin des années
80, plusieurs toiles racontent le gris des
bordés des frégates, les lignes graphiques
des installations portuaires, la houle dans
la rade ou les verts de la base, au Cercle
Naval, ou dans l’ancien bureau de l’Amiral
à l’hôtel Gabriel. L’exposition au Faouëdic
permettra d’admirer de nombreux grands
formats de ce peintre sensible et plein
de vie, au regard pétillant, et de découvrir
à quoi ressemble la petite ancre de
sa signature… n