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Social Les Paniers de la mer 56 La chaîne du bon sens et de la solidarité C’est un projet ingénieux, qui mixe les bonnes idées dans les domaines sociaux et écologiques, mais aussi, et surtout, qui met le bon sens à l’honneur. Les « Paniers de la mer 56 » emploieront cette année 32 salariés et verront passer 22 tonnes de poisson entre leurs mains. Récit d’un pari réussi primé comme « Coup de coeur » des sociétaires de la fédération nationale des Caisses d’Epargne et premier prix régional. Chaque jour, à la criée, pour réguler les cours, le surplus de poisson est mis de côté. C’est ce qu’on appelle le « poisson de retrait », pourtant parfaitement propre à la consommation, mais dont la seule issue est d’être ensuite transformé en farines animales ou pire, d’être brûlé. Un paradoxe choquant, alors que dans le même temps, les ressources halieutiques diminuent, et que parallèlement, dans les familles aux revenus les plus bas, acheter du poisson est devenu un luxe, avec la diminution du pouvoir d’achat. Ce sont ces deux postulats qui, rapprochés, ont présidé à la naissance des « Paniers de la mer ». L’idée : récupérer ce poisson « de retrait » et le distribuer aux familles bénéficiaires de l’aide de l’ALDA (Association lorientaise de distribution alimentaire). Mais la trouvaille du projet, c’est d’y glisser un maillon de plus, un centre de transformation du poisson, et d’y faire travailler des équipes de salariés en insertion. C’est au Centre de formation d’apprentis municipal que sont installés Février.2008.N°217 Apprendre à travailler le poisson. Arrivage de grondins ce jour-là. « Les Paniers de la mer 56 », association présidée par Gildas Tremenbert, membre d’une Fédération nationale comprenant cinq départements, Finistère, Charente- Maritime, Pas-de-Calais, Côtes-d’Armor et Morbihan. Une fédération avec trois objectifs de développement : essaimer le long des côtes, multiplier par trois le tonnage distribué (à Lorient, on est passé de 4 tonnes à presque 10 en cinq ans) et diversifier l’activité, en passant à la fabrication de produits dérivés, comme la soupe de poisson à La Rochelle. Un tremplin pour l’emploi A Lorient, dans des locaux aux normes sanitaires, cette année ce seront 32 personnes, majoritairement des femmes, qui travailleront pendant des sessions de six mois. Une belle progression pour un projet démarré en 2003 avec 12 personnes, et un tremplin efficace pour aider certains à remettre le pied dans l’univers du travail. Durant le contrat les salariés planchent 6 heures par semaine sur leur projet professionnel pour trouver un emploi ou une formation qualifiante. Aujourd’hui le taux de retour à l’emploi est de 60 %. Mais concrètement, les Paniers, comment ça marche ? Pascal Mahé, leur enthousiaste et intarissable directeur, ne se fait pas prier pour l’expliquer « Nous récupérons le poisson au port, et pour ne pas briser la chaîne du froid, nous le transportons jusqu’au CFA avec notre camion frigorifique (financé grâce à la Caisse d’Epargne). Ensuite, le poisson est transféré dans une chambre froide positive (2 ou 3 °C) puis transformé par nos salariés dans l’atelier, en filets, darnes, tronçons. Il est surgelé à – 40 °C, puis stocké en chambre de congélation. Chaque fin de semaine, filets et darnes sont conditionnés en sachets de 500 g et redistribués en carton de 5 kg, remis à l’ALDA, qui les livre sur tout le département. Il n’y a aucune activité marchande. » n
Savoir faire Université de Bretagne-Sud Musique en toile de fond Céline Jacob a reçu la mention spéciale du jury « Prix Jeunes Chercheurs 2007 » attribué par la Région Bretagne pour son travail de thèse « Influence de la musique des sites web sur le comportement de l’internaute ». Rencontre avec cette jeune chercheure, docteur en Gestion. Non, les chercheurs ne sont pas tous en blouse blanche, avec le cheveu rare et de grosses lunettes, pas plus qu’ils ne s’intéressent forcément tous à la physique quantique, aux quarks et aux gluons… Céline Jacob, chercheuse à Lorient au sein du laboratoire LESTIC (Laboratoire d’ergonomie des systèmes, traitement de l’information et du comportement) aime les couleurs vives, est à l’aise dans des pantalons de treillis, et derrière les lunettes qu’elle ne porte pas elle est aussi très belle… Et maman, de deux enfants, bientôt un troisième. Cerise sur le gâteau, quand elle parle de son travail, il fait écho à notre vie quotidienne, et s’illustre d’exemples concrets. Aujourd’hui maître de conférences en marketing, à l’IUT de Vannes, elle a achevé sa thèse fin 2005, et depuis, elle ne cesse de poursuivre ses recherches et de publier ses travaux, portant sur les éléments sensoriels (odeurs, son, vue…) qui influencent le comportement des consommateurs. « On a remarqué que dans un restaurant, par exemple, quelques éléments évocateurs de la mer, serviettes au thème marin, miniatures de phares, ancres… incitaient le consommateur à commander du poisson, alors qu’il était entré sans envie préalable… » Son travail touche autant le marketing que la psychologie ou la sociologie, ce qui rend sa recherche passionnante à découvrir. « Sur le Net, on a quasiment les mêmes comportements que dans la vie. Par exemple, le besoin de contrôler les choses pour certains, qu’il vaut mieux satisfaire en leur donnant la possibilité de supprimer la musique. Et on sait que la musique a une influence sur le comportement des consommateurs. Un de mes sites tests portait sur l’œnologie, et les étudiants interrogés ont choisi le jazz pour ce thème. » De l’influence sur les internautes Sa recherche le prouve, sur le Net une musique agréable et raccord avec le site a pour résultat une meilleure mémorisation, une satisfaction accrue, et une consultation plus longue, sauf si la mélodie est trop connue, ce qui brouille les cartes. « Sur le Net, il a été prouvé qu’accompagner un e-mail d’une photo améliore la perception du message, le rend plus cordial. » Pendant les trois prochaines années, Céline va poursuivre son travail « C’est très important de ne jamais arrêter, c’est une véritable gymnastique de l’esprit. Il faut énormément lire, se documenter, se tenir au courant des travaux des autres. C’est parfois en lisant un article dans une revue scientifique qu’on peut rebondir sur une idée, mais aussi au quotidien, le regard qui dit : ah, tiens… » Son étude, d’un coût global de 10 000 000 €, financée par un grand groupe de téléphonie et d’électronique, portera sur les nouvelles technologies et usages de l’Internet, avec des outils de pointe tels qu’un oculomètre, qui permet de définir la trajectoire du regard d’un individu sur un écran. Des travaux qui, outre leur intérêt scientifique, permettront aussi de poser des limites aux fabricants, et définiront en partie notre consommation de demain. n Les lauréats du « Prix Bretagne Jeunes Chercheurs » L’édition 2007 du « Prix Bretagne Jeunes Chercheurs » a mis en avant le développement durable. Quatre catégories étaient proposées aux candidats. Ainsi, quatre prix et huit mentions spéciales ont été attribués. - Terre et mer, exploitation, préservation : Matthieu Le Tixerant, du CNRS de Brest. Son sujet de thèse : « Modélisation de la dynamique des activités humaines en mer côtière (application à la mer d’Iroise) ». Il a conçu des outils de modélisation permettant d’englober tous les paramètres sur une seule carte. - Société de la connaissance : Nicolas Mansard, de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique de Rennes. Son sujet de thèse : « Apprendre à un robot à se déplacer en évitant les obstacles ». Il a dû prendre en compte de nombreux capteurs : caméra, gyroscope, capteur de force. - Systèmes en évolution(s) : Laurent Guerin, du CNRS de Rennes. Son sujet de thèse : « Transitions de phases photoinduites dans les solides moléculaires ». Il a réfléchi à l’effet des flashs lumineux sur l’organisation des atomes des matériaux. - De l’atome à l’homme : Isabelle George, de Rennes-1 (éthologie, évolution, écologie). Son sujet de thèse : « Traitement des signaux acoustiques de communication dans le système nerveux central de l’étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) : une approche neuroéthologique ». Elle a cherché les ressemblances entre le langage humain et celui des étourneaux afin de comprendre certains dysfonctionnements des mécanismes du langage chez l’homme. Février.2008.N°217
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