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LAURACEES DE GUYANE, UN POTENTIEL INEXPLOITE<br />

l’origine de toute <strong>la</strong> lignée des Lauracées d’Amérique. Le complexe Ocotea naît au Miocène entre<br />

-7 MA et -0,05 MA (Renner 2005).<br />

En Guyane, 123 espèces sont recensées dans <strong>la</strong> base Aublet2 de l’Herbier de Guyane<br />

(Hoff et al. 2007) soit 10% des espèces ligneuses répertoriées en Guyane. Elles appartiennent<br />

aux 17 genres suivants : Aiouea, Aniba, Beilschmiedia, Cassytha, Chlorocardium, Cinnamomum,<br />

Cryptocarya, Endlicheria, Kubitzkia, Laurus, Licaria, Mezi<strong>la</strong>urus, Nectandra, Ocotea, Persea,<br />

Rhodostemonodaphne et Sextonia. Les genres les plus communs répertoriés sont : Aniba (11% des<br />

individus répertoriés), Endlicheria (11%), Licaria (12%), Ocotea (37%), Rhodostemonodaphne (7%) et<br />

Sextonia (7%). La liste des espèces répertoriées à l’Herbier de Cayenne figure en Annexe 1. Au<br />

cours de notre étude, nous nous sommes intéressés aux genres les plus abondants en Guyane:<br />

Aniba, Endlicheria, Licaria, Mezi<strong>la</strong>urus, Ocotea, Rhodostemonodaphne et Sextonia.<br />

1. C<strong>la</strong>ssification<br />

Cette famille complexe a subi et subira encore très certainement, de très nombreuses<br />

révisions de par <strong>la</strong> difficulté d’établir des critères pour <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification. Par exemple, en 1993, le<br />

genre Gamanthera qui avait été isolé du genre Licaria deux années auparavant à cause des<br />

étamines fusionnées formant un synandrium 1 et de <strong>la</strong> nature monoïque 2 des échantillons (Werff<br />

and Endress 1991), est refusionné avec celui-ci car selon l’auteur, il s’agit uniquement<br />

d’exceptions du genre Licaria (Kostermans 1993). Les genres Mezi<strong>la</strong>urus et Clinostemon ont aussi<br />

été fusionnés en 1987 (Werff 1987). Les genres Chlorocarodium et Paraia ont été décrits pour <strong>la</strong><br />

première fois en 1991 et ont permis de séparer des espèces précédemment c<strong>la</strong>ssées dans le<br />

genre Ocotea.<br />

La phylogénie 3 des Lauracées n’est donc pas totalement élucidée. En effet, plusieurs<br />

c<strong>la</strong>ssifications ont déjà été proposées mais aucune ne s’est avérée totalement satisfaisante. A ce<br />

jour, <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification faisant autorité est celle proposée par Richter illustrée Figure 2 (Richter<br />

1981a). Elle est supportée par celles de Van der Werff et Richter effectuée sur <strong>la</strong> morphologie<br />

des inflorescences et le bois (Richter and Werff 1996). Cette dernière c<strong>la</strong>ssification ne fait pas<br />

l’unanimité de <strong>la</strong> communauté scientifique car elle est basée sur <strong>la</strong> structure florale et l’anatomie<br />

du bois et de l’écorce. Cette c<strong>la</strong>ssification divise les Lauracées en deux sous-familles, une<br />

comprenant le genre Cassytha (Cassythoideae) et l’autre (Lauroideae) comprenant les autres<br />

genres. Ce deuxième groupe est séparé en trois tribus : les Laureae, les Perseeae et les<br />

Cryptocaryeae.<br />

1 Synandrium : Groupe d’anthères fusionnées<br />

2 Monoïque : Se dit d’une p<strong>la</strong>nte qui possède des organes sexuels mâles et femelle sur un même pied<br />

3 Phylogénie: Il s’agit d’un système de c<strong>la</strong>ssification des êtres vivants qui permet de rendre compte des degrés de<br />

parenté entre les espèces et de comprendre leur histoire évolutive<br />

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