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LAURACEES DE GUYANE, UN POTENTIEL INEXPLOITE<br />
supportent les c<strong>la</strong>ssifications précédemment citées en sous-familles de Lauracées (cf. p.20).<br />
Ainsi, lorsque l’anatomie du bois n’est pas suffisante pour déterminer l’espèce, l’anatomie de<br />
l’écorce peut, dans le cas des Aniba, discriminer presque toutes les espèces (Richter 1981b).<br />
Dans <strong>la</strong> PARTIE I l’anatomie des bois des Lauracées sera étudiée en détail.<br />
3. Marqueurs chimiotaxinomiques<br />
Les métabolites secondaires produits par <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte sont parfois caractéristiques d’une<br />
espèce ou d’un genre. Ainsi, l’huile extraite du bois de rose présente majoritairement du linalol.<br />
Il serait intéressant d’étudier les marqueurs chimiques des Lauracées qui pourraient aider à <strong>la</strong><br />
détermination des taxons. Les marqueurs chimiotaxinomiques des Lauracées les plus étudiés en<br />
tant que tels sont des molécules extraites par des solvants organiques de type benzène.<br />
De façon générale, les Lauracées contiennent communément des alcaloïdes, des<br />
proanthocyanidines et des f<strong>la</strong>vonols tels que le kaempferol et <strong>la</strong> quercitine. Une accumu<strong>la</strong>tion<br />
d’aluminium au sein du bois a été mise en évidence. Les sucres transportés dans <strong>la</strong> sève<br />
é<strong>la</strong>borée sont le sucrose, des oligosaccharides ou encore des alcools dérivés du sucre (Watson<br />
and Dallwitz 1992).<br />
Des molécules du type lignanes, alcaloïdes, phénylpropanoïdes sont considérés comme<br />
des marqueurs chimiotaxinomiques des genres Aniba et Ocotea. Chez 18 des espèces d’Aniba<br />
étudiées, des composés du type benzytétrahydrosioquinolines ont été trouvés (Kubitzki and<br />
Renner 1982). Ce groupe est séparable en deux sous-groupes : pyrones et néolignanes. Ceux-ci<br />
supportent <strong>la</strong> séparation taxinomique en sous-genres. Les pyrones, que l’on retrouve dans le<br />
genre Aniba, sont de quatre types différents répartis au sein des espèces. Les flovonoïdes<br />
retrouvés dans les Aniba sont de type « primitifs ». La rubranine, une chalcone, et une<br />
f<strong>la</strong>vonone, <strong>la</strong> pinocembrine ont été isolées chez certaines Aniba. On les retrouve aussi chez A.<br />
rosaeodora en plus du linalol, composé majoritaire dans ce bois et dans celui d’A. parviflora, mais<br />
pas chez d’autres espèces de ce genre (Gottlieb 1972). Le groupe taxinomique A. panurensis est<br />
marqué par les 6-styryl et 6-aryl-2-pyrones, dérivés de l’acétate de cinnamate. Le benzoate et<br />
salicy<strong>la</strong>te de benzyle sont fréquents chez celles-ci mais absents de l’huile d’Aniba rosaeodora qui<br />
est l’une des seules à présenter du linalol. D’autres groupes d’Aniba se démarquent de par leurs<br />
compositions en phénols, néolignanes ou encore l’absence de pyrone (Kubitzki and Renner<br />
1982). Notons que tous les composés observés chez Aniba, le linalol mis à part, sont issus de <strong>la</strong><br />
voie de biosyn<strong>thèse</strong> du shikimate 1.<br />
Chez Cryptocarya massoy, les huiles extraites des écorces et du bois contiennent des<br />
molécules spécifiques appelées les massoia <strong>la</strong>ctones. Ce qui différencie le bois de l’écorce est <strong>la</strong><br />
1 Il existe trois grandes voies de biosyn<strong>thèse</strong> de composés chez les végétaux : <strong>la</strong> voie des dérivés d’acides gras, <strong>la</strong><br />
voie de syn<strong>thèse</strong> des terpènes qui produit des composés terpénoïdes et <strong>la</strong> voie du shikimate qui produit des composés<br />
benzéniques ou aromatiques.<br />
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