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LAURACEES DE GUYANE, UN POTENTIEL INEXPLOITE<br />
Pour l’instant, intéressons-nous aux composés vo<strong>la</strong>tils émis par les écorces.<br />
Il a été démontré qu’une combinaison de molécules extraites de l’écorce pouvait<br />
permettre de caractériser une espèce et servir de base à une phylogénie chimique (Courtois et al.<br />
2009). L’arbre de <strong>la</strong> Figure 9 a été obtenu par c<strong>la</strong>ssification ascendante hiérarchique selon <strong>la</strong><br />
méthode de Ward d’après une matrice de distance de Manhattan. Cette matrice est calculée à<br />
partir de <strong>la</strong> présence ou l’absence des composés dans <strong>la</strong> signature chimique de l’écorce de<br />
différents individus. Cette phylogénie nous permet de voir que les 4 espèces de Lauracées<br />
possèdent un bon regroupement. Cependant, elles sont dispersées sur l’arbre. C’est pourquoi,<br />
nous nous intéressons aux composés vo<strong>la</strong>tils émis par les écorces. Nous avons donc mené une<br />
étude détaillée dans <strong>la</strong> PARTIE II sur l’origine et <strong>la</strong> nature des composés organiques vo<strong>la</strong>tils<br />
émis par les arbres de <strong>la</strong> famille des Lauracées.<br />
4. Génétique, taxinomie et barcoding<br />
Le barcoding consiste à attribuer un code barre génétique unique à une espèce dans le<br />
but d’aider à sa détermination taxinomique. De nombreuses applications dans le domaine du<br />
barcoding animal sont réussies. Cette méthode s’avère efficace dans l’identification de plusieurs<br />
espèces de gastéropodes marins et coquil<strong>la</strong>ges (Meyer and Pau<strong>la</strong>y 2005; Hajibabaei et al. 2007).<br />
Pour le règne animal, il faut 650 pb (paires de base) pour identifier à l’espèce (Kane and Cronk<br />
2008). Des séquences plus courtes (150 pb) en utilisant l’intron trnL sont utilisées pour<br />
déterminer le régime alimentaire des herbivores à partir de leurs fèces (Valentini et al. 2009).<br />
La reconstruction de <strong>la</strong> phylogénie végétale se base actuellement sur des séquences<br />
d’ADN chlorop<strong>la</strong>stique (ADNcp) (Chase et al. 1993; Gielly and Taberlet 1994; Baldwin et al.<br />
1995; Rohwer 2000; Chanderbali, Werff, and Renner 2001). Le gène rbcL 1 en particulier a été<br />
<strong>la</strong>rgement étudié et a montré une bonne résolution dans <strong>la</strong> séparation des familles (Chase et al.<br />
1993). Plus de 2000 gènes rbcL ont été séquencés dans le règne végétal (Judd et al. 2001).<br />
Cependant, son efficacité a une limite. Par exemple au sein de l’ordre des Zingibérales, ce gène<br />
ne présente pas de divergence entre les ordres ou au sein des familles (Smith, Kress, and<br />
Zimmer 1993) C’est pourquoi des régions non-codantes ont été testées afin d’essayer<br />
d’augmenter <strong>la</strong> résolution. En effet, puisque les régions non-codantes sont soumises à moins de<br />
contraintes fonctionnelles que les régions codantes, elles devraient montrer plus de<br />
polymorphisme intergenres et interespèces. C’est pourquoi de nouveaux marqueurs ont<br />
commencé à être utilisés tels les marqueurs inter-géniques trnH-psbA ou trnC-yCf6 (Gielly and<br />
Taberlet 1994; Shaw et al. 2005; Kress et al. 2005).<br />
Etant donné que ces marqueurs permettent d’augmenter <strong>la</strong> résolution de <strong>la</strong> phylogénie,<br />
l’idée émerge d’utiliser le code génétique pour identifier les p<strong>la</strong>ntes, comme c’est déjà en cours<br />
dans le règne animal (Chase et al. 2005; Cowan et al. 2006; Erickson et al. 2008). Le code barre<br />
ADN idéal est un fragment de 700 pb variable, amplifiable avec des amorces universelles, il<br />
1 Le gène rbcL est un gène chlorop<strong>la</strong>stique qui code <strong>la</strong> grande sous-unité de l’enzyme photosythétique ribulos-1,5biphosphate<br />
carboxy<strong>la</strong>se/oxygénase (Judd et al. 2001))<br />
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