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12 PeOPle Dr Enrico Cescutti la créativité «verte» Médecin généraliste à Oberkorn, le Dr Enrico Cescutti voue une jolie passion à la créativité au service de la protection de l’environnement. Qu’il partage aussi avec un autre engagement, au profit d’un hôpital camerounais. Marc Vandermeir la salle d’attente du docteur enrico cescutti, médecin généraliste à Oberkorn, est une salle d’attente comme une autre, avec ses revues soigneusement empilées, ses chaises et, aux murs, ses affiches de santé. Une chose, pourtant, accroche le regard de qui regarde plus attentivement les affiches. deux d’entre elles mettent en avant la coopération au développement. Qui est en effet l’une des passions – et un engagement très volontaire – du dr cescutti. l’autre, sur laquelle il est tout autant intarissable, c’est l’écologie. Qu’il faut extrapoler au plaisir de découvrir et d’inventer. Qui saute aux yeux de qui peut visiter les caves de la maison, véritable salon de l’invention dédié à un chauffage tout à fait écologique, à l’ingéniosité surprenante. Un discret sourire ne quitte jamais le visage du dr enrico cescutti. et, lorsqu’il plonge son fin regard dans le vôtre, ce n’est ni pour vous «analyser» ou vous impressionner, mais tout simplement pour vous faire partager ses passions, avec un enthousiasme que les années n’ont en rien altéré, que du contraire. Parrain d’un enfant l’engagement dans la coopération au développement est venu d’une rencontre et s’exprime aujourd’hui au
profit de l’hôpital de Fontem, au cameroun, par l’envoi de matériel tant médical que technique (informatique, etc). «On m’a demandé d’être parrain d’un enfant, raphaël, né là-bas, mais dont nous avions accueilli la future maman, séropositive, lorsque nous étions encore en belgique, pour effectuer tous les examens médicaux nécessaires et déterminer un traitement. ceci à la demande de la sœur de cette dame qui, elle, vivait en belgique», explique enrico cescutti en pointant du doigt une photo, sur une étagère, où on le voit avec son filleul. «cette personne est retournée là-bas après toute sa mise au point médicale et nous a contactés quelques temps après, nous annonçant être enceinte et me demandant si je voulais bien être le parrain de son enfant. nous sommes donc partis là-bas en 1998, pour le baptême. J’avais auparavant eu des contacts avec l’hôpital local, via le mouvement Focolari, qui le soutient, et j’étais ainsi déjà venu avec des anciens ordinateurs entièrement remis à neuf et auxquels j’ai familiarisé le personnel en donnant des cours d’informatique.» c’était le début d’une action discrète, mais très déterminée et de chaque jour. depuis, toute sorte de matériel médical prend régulièrement le chemin du cameroun tout comme l’a fait, dès 1998 aussi, une voiture d’occasion, mais remise à neuf et cédée gratuitement au dr cescutti par le garage rietz de esch. et qui, pour son transport en conteneur, avait bien sûr été remplie de matériel, de boîtes de médicaments, etc. 1998, les passionnés de football s’en souviendront, c’était une année de coupe du monde. dont un certain match cameroun – italie, qui fit beaucoup parler de lui. Mais qui tombait fort mal pour le dr cescutti, parce qu’en plein moment où il lui fallait dédouaner voiture et matériel. ce qui est déjà tout sauf chose aisée, dans ces pays, en temps normaux. si, en plus, vous y ajoutez un événement qui fait que tout le pays a les yeux rivés sur les écrans de télévision… «d’habitude, il faut compter huit jours pour un dédouanement. lorsque je suis arrivé à l’aéroport pour dédouaner les médicaments, on a voulu que j’attende. ce que j’ai refusé, car il fallait aller vite, et en disant aux douaniers qu’ils iraient voir le foot lorsque ce serait fait.» le ballon rond a parfois de ces effets: «en trois heures de temps avant que commence le match, en courant à droite et à gauche d’une administration à une autre pour tel tampon ici et tel autre là-bas, tout était fait !». Un autre apport important a été l’envoi d’une génératrice, qui assure la continuité de l’alimentation électrique de l’hôpital. cette coopération – qui se fait à titre personnel et pas via une OnG ou tout autre association - s’exprime aujourd’hui dans une sorte d’alliance entre les médecins de l’hôpital de Fontom et leurs supports ici. «ils me contactent en indiquant ce dont ils ont besoin et nous le leur fournissons, souvent avec l’aide des firmes pharmaceutiques. Pour le fil de suture, par exemple, c’est encore mieux puisque je préviens la maison-mère, qui fait envoyer le fil par son fournisseur làbas, ce qui est bien sûr beaucoup plus rapide.» Une fibre écologique innée le dr cescutti note ensuite qu’il a également un engagement social fort et une passion pour l’informatique qui l’a par exemple amené à reprendre le programme initié avec le dr schmit et à développer son propre programme médical pour ses dossiers électroniques. et l’écologie. «comme je m’intéresse beaucoup à l’architecture, j’ai fait moi-même des projets de transformation de la maison pour qu’elle devienne basse énergie. ce qui s’exprime par le choix PeOPle d’un chauffage au sol et la pose, sur le toit, de panneaux récupérateurs de chaleur et de photovoltaïques.» Mais le chauffage au sol n’est pas du tout un chauffage au sol classique. Une visite à la cave suffit à s’en convaincre. et à découvrir les talents d’inventivité de l’occupant de la maison. car, en concevant un double circuit très particulier et entièrement contrôlé par une fort impressionnante électronique, le tout ayant été validé par des ingénieurs puis construit sur mesure, le dr cescutti a élaboré un système de chauffage où l’eau n’est qu’à une température de quelque 28° tout en suffisant largement à très bien chauffer toute la maison, avec une consommation de gaz beaucoup moins élevée. c’est donc tout bénéfice pour la protection de l’environnement, et dans un confort irréprochable. Mais il y a bien plus visible. et parfaitement silencieux. sa passion pour la protection de l’environnement a tout naturellement – sans jeu de mot ! – amené enrico cescutti à s’intéresser très tôt à la voiture 100% électrique. «J’ai tenté d’en trouver une dès que possible. Je savais que des voitures électriques roulaient déjà en France, à titre expérimental, alors qu’il n’y en avait aucune ici. J’ai finalement eu un contact avec un des créateurs de la renault Kangoo électrique, qui m’a envoyé chez edF, où l’on pouvait en obtenir, qui étaient en fin de leasing. Gratuitement, mais à la condition d’expliquer sa démarche et de convaincre de son utilité. Ma motivation était de faire toutes mes visites avec une voiture électrique et d’ainsi ne dégager aucun cO2, ceci étant profitable à la fois à l’environnement et à la santé de tous. J’ai obtenu cette voiture et l’importer au luxembourg a été une galère car la voiture électrique n’était encore chez nous qu’une idée et pas une réalité.» depuis, le dr cescutti additionne les kilomètres de ses tournées dans un total respect semper luxembourg - juin 2012 13
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