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parents défaillants, professionnels en souffrance - Yapaka

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l’excitation, mais aussi l’<strong>en</strong>nui, la sidération, le vide<br />

que suscite le contact avec un bébé, sans gêne<br />

et sans se vivre comme incompét<strong>en</strong>te n’est pas si<br />

simple !<br />

Nous sommes soucieux de limiter le cont<strong>en</strong>u des<br />

échanges à ce qui est strictem<strong>en</strong>t nécessaire à la<br />

compréh<strong>en</strong>sion de la situation et qui peut se partager<br />

<strong>en</strong> respectant l’espace privé de la famille et le<br />

secret professionnel .<br />

La stabilité des soignants de l’équipe ainsi que des<br />

<strong>professionnels</strong> du réseau a été précieuse dans ce<br />

travail . Avoir partagé au fil des années des situations<br />

cliniques à très hauts risques a permis que des li<strong>en</strong>s<br />

de confiance s’instaur<strong>en</strong>t . Ces li<strong>en</strong>s nous protèg<strong>en</strong>t<br />

des disqualifications mutuelles trop hâtives et nous<br />

permett<strong>en</strong>t aussi de partager des ress<strong>en</strong>tis suscités<br />

par le contact proche avec l’<strong>en</strong>fant ou les <strong>par<strong>en</strong>ts</strong>,<br />

mais jugés inavouables .<br />

C’est donc un temps indisp<strong>en</strong>sable si l’on veut<br />

rompre le cercle vicieux dans lequel la pathologie<br />

du li<strong>en</strong> nous précipite avec la famille . Nous pouvons<br />

mieux articuler les représ<strong>en</strong>tations qu’apporte chacun<br />

des <strong>professionnels</strong> comme autant de pièces<br />

d’un puzzle, produites par des contextes relationnels<br />

différ<strong>en</strong>ts et dont l’assemblage dessinera la<br />

famille dans la complexité de son fonctionnem<strong>en</strong>t,<br />

avec sa vulnérabilité et ses ressources . C’est alors<br />

seulem<strong>en</strong>t que les <strong>professionnels</strong> pourront sortir du<br />

conflit et travailler dans la différ<strong>en</strong>ciation et dans<br />

la complém<strong>en</strong>tarité et que pourra être p<strong>en</strong>sée la<br />

prise <strong>en</strong> charge . C’est ainsi que se constituera<br />

une <strong>en</strong>veloppe part<strong>en</strong>ariale autour de la famille<br />

(Parret, 2001) : elle permettra aux <strong>professionnels</strong><br />

de déployer leurs compét<strong>en</strong>ces et leur créativité,<br />

<strong>en</strong> gardant l’<strong>en</strong>fant au cœur de leur préoccupation .<br />

Le réseau d’interv<strong>en</strong>ants redevi<strong>en</strong>t un système dynamique<br />

ouvert à d’autres alliances et donc toujours<br />

r<strong>en</strong>ouvelé, visant à un maillage protecteur et créatif<br />

pour le bébé et ses <strong>par<strong>en</strong>ts</strong> .<br />

Quelques repères concernant la clinique de ces<br />

situations préoccupantes nous ont guidés dans ces<br />

réunions :<br />

• Différ<strong>en</strong>cier la par<strong>en</strong>talité des li<strong>en</strong>s affectifs, déjà<br />

évoqué<br />

• P<strong>en</strong>ser <strong>en</strong> terme de triade et pas seulem<strong>en</strong>t de<br />

dyade : pris dans ces relations fusionnelles mèr<strong>en</strong>ourrisson,<br />

nous p<strong>en</strong>sons trop souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> termes<br />

dyadiques, <strong>en</strong> miroir de l’impossibilité pour beaucoup<br />

de ces <strong>par<strong>en</strong>ts</strong> d’établir une alliance triadique<br />

père-mère-bébé .<br />

La difficulté d’intégrer le père dans le dispositif<br />

d’aide ou de soin peut aussi avoir son origine dans<br />

la force d’exclusion du père par la mère .<br />

Habités souv<strong>en</strong>t par les représ<strong>en</strong>tations qu’<strong>en</strong> donne<br />

la mère, nous risquons, quand le père apparaît, de<br />

le disqualifier trop vite, <strong>en</strong> mettant au premier plan<br />

par exemple sa viol<strong>en</strong>ce, sans la resituer dans la<br />

dynamique du couple et du système familial . Le père<br />

joue alors le rôle de « mauvais objet », protégeant ainsi<br />

l’image que nous, <strong>professionnels</strong>, nous faisons de la<br />

mère . Dans la réalisation du projet de placem<strong>en</strong>t, il<br />

peut être vécu comme un gêneur et ce d’autant plus<br />

qu’il n’y est pas associé, même s’il a reconnu l’<strong>en</strong>fant !<br />

Que faisons-nous de la paternalité et de ses troubles ?<br />

• Différ<strong>en</strong>cier le bébé imaginaire du bébé réel<br />

Ce n’est pas si facile . C’est pourquoi il ne faut<br />

pas s’<strong>en</strong> t<strong>en</strong>ir qu’au discours des <strong>par<strong>en</strong>ts</strong> . Quand<br />

nous observons les interactions comportem<strong>en</strong>tales<br />

<strong>par<strong>en</strong>ts</strong>-nourrisson et évaluons les pratiques de soin<br />

(élém<strong>en</strong>ts ess<strong>en</strong>tiels dans l’évaluation de la par<strong>en</strong>talité),<br />

que voyons-nous ? L’abs<strong>en</strong>ce d’investissem<strong>en</strong>t<br />

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