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ETUDE DES HORIZONS DIAGNOSTIQUES A L'AIDE DU ...

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Stage de Paimpont du 10 au 16 avril 2005<br />

M1 EBE<br />

M1 ENV<br />

<strong>ETUDE</strong> <strong>DES</strong> <strong>HORIZONS</strong> <strong>DIAGNOSTIQUES</strong> A<br />

L’AIDE <strong>DU</strong><br />

« fratturometro artigianale »<br />

BAUX Pascale<br />

LEGRIS Coralie<br />

MADRE Frédéric<br />

MERABTI Rachida<br />

YAICHE Tassadit<br />

1


REMERCIEMENTS<br />

Nous tenons à remercier l’Université d’Orsay pour nous avoir permis de réaliser notre<br />

stage de terrain dans un lieu aussi agréable que la station biologique de Paimpont. Nos grands<br />

mercis également au personnel de la station qui nous a régalé de bons petits plats tout au long<br />

de notre séjour. Les enseignants encadrants Jean-Christophe Lata, Damien Banas, Florence<br />

Maunoury, et Jean-Michel Dreuillaux ont quant à eux rassasié notre appétit de connaissance<br />

et nous ont accompagné tout au long de ce stage. Les premiers auront laissé un souvenir<br />

impérissable à la station, tout particulièrement à la cafétéria !<br />

Celui auquel vont nos plus grands mercis reste quand même Augusto Zanella. Il a su<br />

rendre ludique une science qui peut paraître bien terre à terre, et s’est montré présent à chaque<br />

étape du stage, tant qu’on ne l’empêchait pas de lire son livre le soir ! Le sujet qu’il nous a<br />

proposé nous a en outre fortement motivés. Réaliser un travail inédit susceptible d’être repris<br />

par la suite nous a permis de réaliser un réel travail de Recherche, ce qui a fortement diminué<br />

sa dimension scolaire. Sa bonne humeur permanente aura été le rayon de soleil qui faisait<br />

parfois défaut à Paimpont. Pour tout cela, MERCI AUGUSTO !<br />

2


SOMMAIRE<br />

Introduction 1<br />

Matériels et méthodes 2<br />

Choix des sites de prélèvements 2<br />

Mesure du pH 2<br />

Méthodes de séchage 2<br />

Le fructuromètre 3<br />

Analyse des échantillons 3<br />

Analyse statistique 4<br />

Résultats 4<br />

Site 1 4<br />

Site 2 6<br />

Site 3 7<br />

Site 4 8<br />

Site 5 9<br />

Discussion 11<br />

Classification des formes d’humus 11<br />

Couleurs des humus 15<br />

Dynamique des sols 16<br />

Critiques de la méthode 17<br />

Conclusion 19<br />

Bibliographie 20<br />

Annexes<br />

Annexe 1 : Couleur des horizons 24<br />

Annexe 2 : Masse des échantillons 26<br />

Annexe 3 : Pourcentages des classes d’agrégats pour les différents échantillons 32<br />

Annexe 4 : Répartition des classes d’agrégats selon leur taille et selon le 38<br />

prétraitement de l’échantillon (fracturé ou entier)<br />

Annexe 5 : Comparaison de moyennes des pourcentages de macro grumeaux 41<br />

du A de profondeur d’un ranker brunifié après séchage à l’étuve, avec et sans<br />

fractionnement<br />

Annexe 6 : Analyse factorielle de correspondance 44<br />

Annexe 7 : photographie aérienne de Paimpont et présentation des sites de 45<br />

prélèvement<br />

3


INTRO<strong>DU</strong>CTION<br />

La station biologique de Paimpont est située au centre de la forêt de Brocéliande, à<br />

environ 80 km de l’océan atlantique et des côtes de la Manche. Elle se situe dans une zone<br />

géologique où prédominent essentiellement les schistes et les grés armoricains. L’acidité<br />

caractéristique de ces deux substrats est à l’origine de processus de pédogenèse très similaires.<br />

La roche mère est propice à la formation de sols riches et fertiles. Les paysages qui nous<br />

entourent sont d’une grande diversité tant pour la topographie que pour les ensembles<br />

végétaux riches en espèces. La localisation de la station permet un accès facile et rapide à une<br />

grande diversité de milieux (landes, forêts, étangs, agrosystèmes) particulièrement propices à<br />

des stages fructueux.<br />

Au cours de ce stage de pédologie un peu particulier, nous avons expérimenté un<br />

nouvel engin inventé par l’éminent pédologue italien Augusto Zanella, il s’agit du<br />

« fratturometro artigianale », que nous pouvons traduire par fracturomètre artisanal.<br />

L’enjeu de notre étude est d’élaborer une technique de classification des différentes<br />

formes d’humus (mor, moder, mull,…) par fragmentation des horizons diagnostiques A et OH<br />

(horizon organo-minéral et humifère). En effet, pour étudier la structure du sol, c'est-à-dire la<br />

présence d’agrégats, il est nécessaire de le fragmenter. Le fracturomètre devrait permettre de<br />

normaliser l’étape de fragmentation des horizons diagnostiques.<br />

Chaque forme d’humus contient une proportion particulière des différents types<br />

d’êtres vivants (faune, flore, champignons et microorganismes). Les lombrics sont, en effet,<br />

majoritairement représentés dans les mull. Dans les moder ce sont plutôt les arthropodes de<br />

taille relativement importante et dans les mor ce sont les acariens et champignons. En sachant<br />

que ces différents types forment des agrégats de différentes tailles, nous allons déterminer la<br />

proportion de chaque type d’excrément après fragmentation de l’échantillon pour savoir à<br />

quelle forme d’humus il appartient.<br />

4


MATERIELS ET METHO<strong>DES</strong><br />

Le matériel utilisé se doit d’être léger et pratique car cette technique devrait permettre<br />

à un(e) écologiste lambda de déterminer rapidement une forme d’humus par reconnaissance<br />

de sa signature spécifique après fragmentation. Si le fracturomètre en lui-même n’est pas très<br />

encombrant, c’est le matériel nécessaire à l’analyse des échantillons qui peut l’être.<br />

Choix des sites de prélèvement : (Annexe 7)<br />

Nous avons étudié les sols de 5 sites différents : prairie, forêt, lande à genêt, pelouse à<br />

fétuques et sol forestier podzolique.<br />

• La prairie est située au sud de la station biologique. Totalement herbacée, c’est<br />

une prairie qui est fauchée régulièrement.<br />

• La forêt est située entre la prairie et la lande sèche. C’est une chênaie hêtraie à<br />

l’origine qui a été transformée par l’implantation d’espèces exotiques.<br />

• La lande est l’un des paysages les plus typique de Bretagne. Composée<br />

d’arbrisseaux, elle se développe sur des sols acides et pauvres. C’est une lande<br />

sèche à ajoncs, genêts et bruyères, située sur une pente. Le bas de la parcelle<br />

est bordé par une bande forestière longeant un cours d’eau.<br />

• La pelouse à fétuques de la lande basse<br />

• La forêt sur sol podzolique.<br />

Sur chaque site, nous avons fait 10 trous à l’aide de pelles et de pioches, pour faire 10<br />

prélèvements différents que nous avons récoltés dans des sachets alimentaires numérotés de 1<br />

à 10 (ex : P1, P2,…).<br />

Nous avons aussi fait un profil des horizons de chaque site et déterminé la forme<br />

d’humus rencontrée à l’aide de clés de détermination pour pouvoir comparer les résultats<br />

obtenus après fragmentation à ceux observé d’après la classification. Nous avons également<br />

fait l’inventaire de la flore présente sur chaque site.<br />

Code utilisé pour déterminer la provenance des échantillons :<br />

-P : prairie, horizon A<br />

-F : forêt à sol brun, horizon A<br />

-R : lande avec pelouse à fétuque ovine, horizon A<br />

-L : lande à genêt, horizon A entre 5 et 10 cm<br />

-H : lande à genêt, horizon A entre 10 et 20 cm<br />

-OH : forêt à sol podzolique, horizon OH<br />

Mesure du pH<br />

Ces mesures ont été effectuées par colorimétrie à l’aide de papier pH en mélangeant 2<br />

volumes d’eau à 1 volume de sol.<br />

Méthodes de séchage<br />

Pour savoir si l’humidité des échantillons jouait un rôle lors de la fragmentation, nous<br />

avons séché une partie des échantillons à l’air ambiant pendant 24 heures, une autre à l’étuve<br />

à 100°C pendant 12h et le reste a été analysé frais.<br />

5


Le fracturomètre artisanal<br />

Description : l’engin est formé de 2 tubes métalliques emboîtés l’un dans l’autre, celui<br />

du milieu coulisse dans l’autre (auquel il est attaché par un ressort de tension déterminée). A<br />

son extrémité, il y a une petite loge dans laquelle on place l’échantillon d’humus avec une<br />

cuillère à café (à expresso de préférence).<br />

Une fois l’échantillon introduit, on étire 5 fois le ressort à 7 cm, ce qui équivaudrait à<br />

une chute libre de 1,5m de haut.<br />

Analyse des échantillons<br />

Les différents échantillons frais sont tout d’abord utilisés pour déterminer la couleur<br />

des horizons étudiés grâce au Munsell Soil Color Chart, planche 5YR.<br />

Chaque échantillon obtenu est ensuite séparé en deux : l’un est analysé entier, tandis<br />

que le second est fragmenté au fracturomètre :<br />

Les échantillons d’humus, fragmentés ou entiers, sont tamisés à l’aide de tamis à<br />

maille fixe de 4 et 1 mm au dessus d’un bac, ce qui permet de recueillir des agrégats de 3<br />

classes de tailles différentes :<br />

supérieurs à 4mm (excréments de lombrics)<br />

entre 1 et 4 mm (excréments de myriapodes et de larves d’insectes)<br />

inférieures à 1mm (excréments d’acariens et de collemboles)<br />

La détermination des proportions en volume des différentes classes de taille de<br />

fragments pourrait se faire sur un simple bout de papier millimétré mais pour que nos résultats<br />

soient plus précis, nous avons utilisé une balance de précision (en supposant que la masse<br />

volumique des différentes classes de fragments était à peu près la même). Nous transformons<br />

ensuite ce poids en pourcentage du poids total de l’échantillon.<br />

Chacun des 60 échantillons a donc été divisé par 3 pour les différents traitements de<br />

séchage (séchage à l’étuve, séchage à l’air ambiant pendant 24 heures, échantillons frais), puis<br />

6


par 2 pour faire un test de comparaison entre des échantillons fragmentés au fracturomètre ou<br />

entier. Ensuite, après fragmentation et tamisage, nous avons pesé les 3 différentes classes<br />

d’agrégat. Au total, ce sont donc 60x3x2x3=1080 mesures qui ont été effectuées !<br />

Analyse statistique<br />

Les résultats ont été analysés à l’aide du logiciel Statbox Pro, par comparaison des<br />

moyennes et AFC (analyse factorielle de correspondance).<br />

RESULTATS<br />

Durant notre étude nous avons pu observer différents types d’horizon.<br />

Les horizons organiques O sont constitués de fragments de végétaux morts (feuilles,<br />

racines, écorces...) plus ou moins transformés en conditions aérobies et situés à la partie<br />

supérieure de la couverture pédologique. Il s'agit de la litière désignée autrefois par A0.<br />

Selon le degré de transformation des débris végétaux, on distingue 3 types d'horizons O:<br />

• OL : débris peu transformés, toujours reconnaissables<br />

• OF: il y a moins de 70% de matière organique fine<br />

• OH: il y a plus de 70% de matière organique fine (formée de boulettes fécales et de<br />

microdébris non identifiables à l'oeil nu).<br />

Les horizons A sont constitués d'un mélange de matière organique et de matière<br />

minérale. Ils sont situés à la partie supérieure de la couverture végétale, sous l'horizon O s'il<br />

existe.<br />

Les horizons A sont structurés par l'activité biologique (faune, racines...) qui contribuent à la<br />

formation de complexes argilo-humiques.<br />

L'horizon éluvial E est un horizon appauvri en en fer, en minéraux argileux, en<br />

aluminium par entraînement de ces éléments latéralement ou vers la profondeur.<br />

Les horizons B sont caractérisés par une accumulation de matières par rapport aux<br />

autres horizons du profil. Cet enrichissement peut être en argile (Bt), en humus (Bh), en<br />

sesquioxydes (Bs)…<br />

L'horizon argilluvial Bt est enrichi en argiles provenant d'un horizon éluvial E au-dessus ou en<br />

amont. L'horizon podzolique BP est formé par des produits amorphes à base de matière<br />

organique et d'aluminium, avec éventuellement du fer.<br />

Il existe également un horizon Bw correspondant à un horizon minéral d’altération.<br />

L’horizon C constitue la base de la couverture pédologique. Cette roche mère est<br />

altérée et fragmentée.<br />

Site1 La prairie mésophile<br />

Profil pédologie : sol brun acide<br />

RP : Alocrisol<br />

FAO : dystric cambisol<br />

USA : Dystrochrept<br />

Pédogenèse : brunification<br />

Les sols bruns sont présents dans les régions dont le climat est tempéré.<br />

La dynamique du sol est très active car l’incorporation de l’humus aux horizons minéraux est<br />

très forte. L’humus est dit de type mull (une présence de vers de terre est facilement<br />

observable).<br />

7


La roche mère provient d’alluvions et de colluvions.<br />

La richesse de ce sol entraîne un bon recouvrement du sol.<br />

pH : 6<br />

Couleur : planche 5YR, dark reddish brown (code couleur 3/3)<br />

Relevé de végétation :<br />

Formation herbacée dominée par des hémicryptophytes soumise à des pratiques de fauche ou<br />

de pâturage<br />

Flore surtout composée de graminées héliophiles :<br />

• Dactylis glomerata<br />

• Poa trivialis<br />

• Anthoxanthum odoratum<br />

• Lolium perenne<br />

• Holcus lanatus<br />

On trouve également de nombreuses dicotylédones :<br />

• Trifolium pratense<br />

• Ranunculus acris<br />

• Veronica chamaedrys<br />

• Leucanthemium vulgare<br />

• Taraxacum sp.<br />

Analyse granulométrique : A dans un mull de prairie<br />

en %<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Séché à l'étuve<br />

fracturé entier<br />

4mm<br />

Séché à l'air ambiant<br />

en % fracturé entier<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

4mm<br />

Frais<br />

en % fracturé entier<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

4mm<br />

8


Site2 La forêt : Chênaies atlantique mixtes à Jacinthes des bois<br />

Profil pédologie : sol ocre podzolique<br />

RP : podzol ocrique<br />

FAO : Cambic podzol<br />

USA : Entichaplorthods<br />

Pédogenèse : podzolisation<br />

Le profil présente un humus de type dysmoder (les feuilles sur le sol ne sont pas vieilles, elles<br />

ne datent pas des années précédentes), un horizon de fragmentation Of d’un centimètre, un Oh<br />

non continu (il existe des poches), un horizon A noir et peu épais et un horizon Bhs coloré.<br />

Nous avons observé des morceaux de feuilles assez gros donc la faune est composée<br />

d’animaux relativement gros. Ainsi, l’horizon A est appelé horizon A d’arthropodes.<br />

pH :5.5<br />

Couleur : planche 5YR, dark reddish brown (code couleur 3/3) ou black (code couleur 2.5/1)<br />

Relevé de végétation :<br />

• Quercus petrae : chêne<br />

• Carpinus betulus : charme<br />

• Hyacinthoides non scripta<br />

Et très ponctuellement : Pinus pinaster<br />

Analyse granulométrique : AE dans un dysmoder de forêt<br />

en %<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Séché à l'étuve<br />

fracturé entier<br />

4mm<br />

Séché à l'air ambiant<br />

en % fracturé entier<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

4mm<br />

Frais<br />

en % fracturé entier<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

4mm<br />

9


Site3 La lande sèche basse à fétuques<br />

Profil pédologie : ranker en formation<br />

RP: ranker<br />

FAO: umbric leptosol<br />

USA : umbric ENT<br />

Pédogenèse : acidification (phase initiale de pédogène sur silices SiO2)<br />

Le profil présente un humus de type moder, un horizon A très sombre d’environ un<br />

centimètre. La roche mère est composée de schistes rouges siliceux (d’où un PH acide).<br />

Couleur : planche 5YR, dark reddish brown (code couleur 3/3)<br />

Relevé de végétation :<br />

• Agrostis setacea<br />

• Festuca ovina<br />

• Ulex europeus : ajoncs<br />

• Erica cinerea : bruyère<br />

• Calluna vulgaris : callune<br />

Analyse granulométrique : A dans un Ranker en formation<br />

en %<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Séché à l'étuve<br />

fracturé entier<br />

4mm<br />

Séché à l'air ambiant<br />

en % fracturé entier<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

4mm<br />

en %<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Frais<br />

fracturé entier<br />

4mm<br />

10


Site4 La lande sèche haute à genêts<br />

Profil pédologie : ranker brunifié (plus évolué)<br />

RP: ranker brunifié<br />

FAO: cambic leptosol<br />

USA : umbric ochrENT<br />

Pédogénése : brunification<br />

Le profil présente un humus de type dysmull et un début d’horizon B d’accumulation<br />

(horizon considéré comme un A de profondeur, noté ABw). Il est important de noter que la<br />

transformation de la matière organique en minéraux est relativement lente due au PH acide.<br />

pH :5.5<br />

Couleur : planche 5YR,<br />

Horizon A dans sa partie supérieure : dark reddish brown (code couleur 3/3)<br />

Horizon A dans sa partie inférieure :<br />

• dark reddish brown (code couleur 3/3) pour 8 échantillons ;<br />

• black (code couleur 2.5/1) pour 1 échanyillon<br />

• dark reddish brown (code couleur 3/3) avec des tâches yellowish red (code couleur<br />

5/6) pour un échantillon<br />

Relevé de végétation :<br />

• Sarothamnus scoparius : genêts à balais<br />

• Erica cinerea<br />

• Ulex europaeus<br />

• Asphodelus albus<br />

Analyse granulométrique : A dans un Ranker brunifié<br />

Deux prélèvements ont été réalisés pour l’horizon A.<br />

11


Résultats pour le A de surface :<br />

en %<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Séché à l'étuve<br />

fracturé entier<br />

4mm<br />

en %<br />

Résultats pour le A de profondeur (= ABw) :<br />

en %<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Séché à l'étuve<br />

fracturé entier<br />

4mm<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

en %<br />

Site5 La forêt à sol podzolique<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Séché à l'air ambiant<br />

fracturé entier<br />

4mm<br />

Séché à l'air ambiant<br />

fracturé entier<br />

4mm<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Frais<br />

en % fracturé entier<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

-10<br />

4mm<br />

Frais<br />

en % fracturé entier<br />

4mm<br />

Profil pédologie :<br />

RP : podzol<br />

FAO : cambic podzol<br />

USA : entic ODS<br />

Pédogenèse : podzolisation<br />

Le profil présente un humus de type mor (horizon O composé de OF, OF, et de OH et la<br />

litière est supérieure à 10 cm). Un petit horizon AE est observable, ce qui signifie qu’il y a<br />

encore des traces de matière organique et de matière minérale entre O et E.<br />

12


pH : 5.5<br />

Couleur : planche 5YR, black (code couleur 2.5/1)<br />

Relevé de végétation :<br />

• Pinus pinaster : pin maritime<br />

• Quercus petrae<br />

• Ilex aquifolium<br />

• Vaccinum myrtillus<br />

• Polytrichum formosum<br />

13


Analyse granulométrique : OH dans un mor de forêt (podzol)<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Séché à l'étuve<br />

en %<br />

70<br />

fracturé entier<br />

4mm<br />

Séché à l'air ambiant<br />

en % fracturé entier<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

-10<br />

4mm<br />

Frais<br />

en % fracturé entier<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

4mm<br />

Les résultats des différents tests statistiques sont présentés en annexes 5 et 6.<br />

1. La classification des formes d’humus<br />

Résultats les plus significatifs<br />

DISCUSSION<br />

Afin de pouvoir étudier sérieusement la granulométrie des différents profils<br />

échantillonnés, nous regardons d’abord l’influence des techniques de séchage pour les<br />

échantillons non fracturés ; l’utilisation du fracturomètre peut en effet modifier certains<br />

résultats. Une fois déterminée la technique la plus efficace, nous saurons alors quels résultats<br />

utiliser pour l’étude de la classification des formes d’humus.<br />

Certains histogrammes (Annexe 4) sont d’allure assez semblables quel que soit le<br />

traitement de séchage effectué sur l’échantillon. L’horizon A de surface d’un ranker brunifié<br />

présente ainsi des grumeaux dont la répartition selon les classes est croissante.<br />

en %<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Séché à l'étuve<br />

fracturé entier<br />

4mm<br />

en %<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Séché à l'air ambiant<br />

fracturé entier<br />

4mm<br />

Frais<br />

en % fracturé entier<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

4mm<br />

14


Mais l’absence de séchage semble atténuer la prédominance des macrogrumeaux<br />

(>4mm) visible dans les autres cas :<br />

• 67% en moyenne après séchage à l’étuve,<br />

• 57% à l’air ambiant,<br />

• et seulement 46% pour les échantillons frais, avec une augmentation des<br />

classes de grumeaux inférieures.<br />

De plus, l’horizon AE d’un dysmoder de sol ocre podzolique présente une répartition<br />

semblable dans les 2 types de séchage (courbe incurvée avec un minimum pour les grumeaux<br />

de 1 à 4mm) mais une répartition tout à fait différente en absence de séchage (courbe en<br />

cloche). Les échantillons frais pouvant présenter des taux d’humidité très variables, cela doit<br />

donc influencer la granulométrie des sols.<br />

en %<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Séché à l'étuve<br />

fracturé entier<br />

4mm<br />

Séché à l'air ambiant<br />

en % fracturé entier<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

4mm<br />

Frais<br />

en % fracturé entier<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

4mm<br />

L’humidité des échantillons influence aussi l’efficacité du fracturomètre. En effet,<br />

avec les échantillons secs, le fracturomètre diminue la fraction des gros grumeaux et<br />

augmente celle des plus petits. En revanche, lorsqu’on regarde les échantillons frais (Annexe<br />

4C), on remarque que la tendance s’inverse : la part de macrogrumeaux augmente tandis que<br />

celles des plus petits diminuent en importance. Ainsi, dans un A de ranker en formation, on<br />

passe de 38% de mésogrumeaux (1 à 4mm) à 32%, et de 41% de macrogrumeaux à 47%.<br />

L’humidité semble donc ici agréger les petits grumeaux quand ils sont passés au<br />

fracturomètre, ce qui augmente la part de gros grumeaux au lieu de la diminuer. Les<br />

microgrumeaux sont moins touchés par cet effet d’agrégation (faible diminution de 21% à<br />

20%), sans doute car ils ne présentent pas suffisamment de surface d’accrochage. Le<br />

fracturomètre doit donc être utilisé sur des échantillons secs. Augusto Zanella a donc envisagé<br />

de futures améliorations de son fracturomètre, telle que l’augmentation de sa taille. Les petits<br />

agrégats auraient alors moins de chance de se cogner et donc de s’agglutiner.<br />

Les résultats que nous utiliserons par la suite sont donc ceux obtenus après séchage.<br />

Analyse des formes d’humus<br />

Les différents sols ont des granulométries très différentes (Annexe 4). Les résultats<br />

observés sur les échantillons passés à l’étuve sont de plus semblables à ceux des échantillons<br />

séchés à l’air ambiant, sauf pour le A du protoranker.<br />

L’horizon A de mull de sol brun présente ainsi une courbe en cloche, au contraire du<br />

AE de dysmoder de sol ocre podzolique dont la courbe est faiblement incurvée (convexe)<br />

avec un minimum pour les mésogrumeaux (Annexe3). Le OH de mor de podzol présente lui<br />

aussi un minimum de mésogrumeaux, mais la courbe est ici fortement incurvée (convexe).<br />

15


A da ns un M U LL de pr a i r i e ( sol br un<br />

C AM B IS OL)<br />

e n % fracturé entier<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

4mm<br />

A e dans un D Y SM OD ER de f orêt<br />

( sol ocre po dzo liq ue C A M B IC<br />

POD ZOL)<br />

e n % fracturé entier<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

4mm<br />

OH da ns un M OR de f or ê t ( podz ol )<br />

La répartition des grumeaux de ces horizons est donc spécifique à chaque humus testé.<br />

Elle nous permet également de préciser le fonctionnement du sol échantillonné.<br />

Le A de mull est composé majoritairement de petits et gros vers de terre, enchythréides<br />

et vers de terre anéciques très probablement. Le A de dysmoder est donc formé par l’activité<br />

de petits arthropodes type acariens et collemboles (dont les excréments forment des<br />

microgrumeaux), et les macrogrumeaux sont sans doute des microgrumeaux assemblés par<br />

l’action des racines de la végétation qui couvre le sol ou par des champignons (puisque les<br />

mor et moder ne sont pas peuplés par de gros vers de terre). Le OH de mor contient également<br />

beaucoup de micro et macrogrumeaux, mais ce type d’humus est très faiblement peuplé au<br />

niveau faunistique. Et comme on peut le voir, il contient une plus grande part de<br />

macrogrumeaux (56%) que le AE de dysmoder (39%). Les champignons et la végétation ont<br />

donc une plus grande part dans la structuration d’un OH de mor que d’un AE de dysmoder.<br />

Le A superficiel et le A de profondeur (dont on se demandait s’il ne correspondait pas<br />

à un B en formation) sont représentés par des courbes croissantes, avec une très légère<br />

courbure vers les mésogrumeaux pour le A superficiel. Ces 2 « horizons » sont donc<br />

quasiment identiques, et sont majoritairement formés par des vers de terre anéciques. De plus,<br />

le A de profondeur est trop proche du A superficiel pour être un horizon B en formation ; on<br />

est donc bien toujours dans l’horizon A.<br />

Les différents horizons sont donc chacun constitués d’une association de grumeaux<br />

unique ; on peut alors parler de signature granulométrique spécifique. Ainsi, à partir de la<br />

répartition des grumeaux constitutifs d’un humus dans les différentes classes de taille, on peut<br />

déterminer le type d’humus étudié.<br />

Cette signature est assez semblable entre les résultats obtenus sur échantillons entiers<br />

et ceux obtenus après fracturation. Nous réalisons donc un test statistique de comparaison de<br />

moyennes, afin de savoir si cette ressemblance est réelle ou non. Nous comparons ainsi les<br />

pourcentages de macrogrumeaux obtenus avec et sans fractionnement pour le A de<br />

profondeur du ranker brunifié (Annexe 5).<br />

A de prof ondeur dans un Ranker plus<br />

évolué, brunif ié ( AB=B en<br />

f ormat ion?)<br />

en % fracturé entier<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

4mm<br />

e n % fracturé entier<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

4mm<br />

16


Le test de Student confirme notre première impression selon laquelle il n’y a pas de<br />

différence significative entre les résultats obtenus avec et sans fractionnement.<br />

En revanche, l’horizon A de ranker en formation, dont la signature des échantillons<br />

entiers est identique à celle des A de ranker brunifié, présente une signature tout à fait unique.<br />

Après séchage à l’étuve, la répartition des grumeaux dans les classes est totalement inversée<br />

entre les échantillons entiers et fracturés. Les échantillons entiers présentent une répartition<br />

croissante (symbolisée par une courbe verte), semblable à l’horizon A de profondeur de<br />

dysmull de ranker brunifié. Mais les échantillons fracturés présentent une majorité de micro<br />

(37%) et mésogrumeaux (39%), et très peu de macrogrumeaux (22%)(courbe jaune).<br />

A da ns un R a nk e r e n f or ma t ion d' une<br />

pe l ouse de Fe st uc a ov ina<br />

en % fracturé entier<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

4mm<br />

Le fracturomètre nous permet donc d’avoir des informations supplémentaires sur cet<br />

horizon. Les macrogrumeaux sont plus cassés que pour le A de ranker brunifié, donc leur<br />

force de cohésion est inférieure. On en déduit donc que de sa formation à sa brunification, le<br />

ranker est constitué de macrogrumeaux de plus en plus solidement liés. Le protoranker<br />

présente sans doute plutôt une structure chimique. On distingue donc ici un A macrostructuré<br />

de protoranker, d’un A biomacrostructuré de ranker brunifié grâce au fracturomètre artisanal.<br />

Afin de valider notre hypothèse de signature spécifique des différents types d’humus,<br />

nous réalisons une Analyse Factorielle de Correspondance (AFC). Nous cherchons ainsi des<br />

corrélations entre tous les échantillons et tous les facteurs, chaque facteur correspondant à une<br />

catégorie de grumeaux obtenus dans des conditions précises de séchage et de fractionnement<br />

(Annexe 6A). Par manque de temps, nous ne pouvons que réaliser une étude très sommaire du<br />

résultat obtenu (Annexe 6B).<br />

L’AFC donne comme résultat l’existence d’une correspondance entre les facteurs et<br />

les échantillons. Notre analyse qualitative selon laquelle chaque type d’humus présente une<br />

signature granulométrique spécifique est donc validée statistiquement.<br />

Nous représentons le résultat de l’AFC sous forme simplifiée afin de pouvoir établir<br />

rapidement et simplement les facteurs permettant d’identifier chaque type d’humus (ce<br />

schéma n’a donc aucune valeur statistique).<br />

17


Nous pouvons nous intéresser seulement aux classes de grumeaux ayant été séchées<br />

puisque nous avons déterminé plus tôt que les résultats sur échantillons frais étaient peu<br />

exploitables.<br />

Tout d’abord on peut voir que les nuages de points sont séparés ; ils correspondent aux<br />

signatures des différents types d’humus.<br />

On remarque ainsi que le A de profondeur d’un ranker brunifié (H) est caractérisé par<br />

sa proportion de macrogrumeaux, et cela quel que soit le traitement reçu par les échantillons.<br />

C’est l’horizon dont la signature est la plus spécifique puisqu’il est identifié seulement par sa<br />

portion de gros grumeaux; les autres sont identifiés par leurs pourcentages de micro et<br />

mésogrumeaux.<br />

Les proportions des différents agrégats constitutifs du sol, qui sont déterminés par son<br />

fonctionnement, vont donc nous permettre de classer chaque type d’humus.<br />

2. Couleurs des humus<br />

Nous avons réalisé un diagramme de couleur, où nous avons placé chaque type d’humus<br />

selon sa couleur (Annexe 1.B). Nous remarquons ainsi que nos différents échantillons<br />

présentent un dégradé de couleur. Et on peut classer les différents types d’humus selon ce<br />

dégradé : les horizons échantillonnés sont de plus en plus foncés du mull au mor. Cela<br />

s’explique par une présence accrue en matière organique. Et réciproquement, un sol est<br />

souvent peu riche en matière organique s’il est clair.<br />

18


C’est donc la composition de l’horizon qui détermine sa couleur. Cette composition<br />

est elle-même fonction de la roche mère et des divers processus de transformation qui ont lieu<br />

dans le sol. En effet, une couleur noirâtre signifie une charge en matière organique et un<br />

horizon plus clair peut être l’indice d’un départ des éléments vers des horizons plus profonds<br />

(lessivage). Ainsi, dans les mors, caractéristiques des podzols, des acides organiques qui<br />

décomposent les argiles sous-jacentes s’écoulent et entraînent en profondeur des complexes<br />

colorés qui forment un horizon d’accumulation. L’horizon des argiles est décoloré et prend<br />

une couleur cendrée.<br />

La couleur des horizons d’un sol peut donc nous permettre de l’identifier, et de<br />

connaître sa composition.<br />

3. Dynamique des sols<br />

Le sol peut être considéré comme le résidu des produits d'altération des roches et<br />

minéraux après que les composés les plus solubles aient été lessivés. Plusieurs changements<br />

physiques, chimiques et biologiques se produisent continuellement dans le sol. Les processus<br />

physiques tels que l'humectation, la dessiccation, le gel, dégel et les variations de température<br />

changent la surface spécifique des particules du sol.<br />

Les réactions chimiques qui ont lieu dans le sol ont des effets importants sur la dynamique des<br />

éléments chimiques dans le sol. Ces éléments peuvent être des éléments nutritifs essentiels<br />

pour les plantes ou des métaux lourds qui peuvent leur être nocifs ainsi qu’à l'homme.<br />

Au début de la formation du sol, seule la roche affleure, puis elle est progressivement<br />

colonisée par la végétation herbacée dans un premier temps, puis arbustive et finalement<br />

forestière. Il se forme un premier horizon humifère, puis des horizons minéraux.<br />

Les cycles d’évolution des sols ont des durées très variables, entre un millénaire pour les sols<br />

à développent rapide (sol à horizon A uniquement) à plus d’un million d’années pour les sols<br />

à développement lent. Il existe deux grands facteurs écologiques influant sur l’évolution d’un<br />

sols : l’altération et l’humification. Le climat, la nature de la roche mère et la végétation<br />

jouent aussi un rôle majeur dans l’évolution des sols.<br />

Après l’étude des différents sols de la station biologique de Paimpont (prairie, forêt et lande),<br />

nous avons pu mettre en évidence une visualisation dans l’espace d’une dynamique dans le<br />

temps.<br />

a- Au niveau de la forêt : nous avons remarqué que les sols de certaines zones sont des<br />

Podzols à hémi-mor et que d’autres sont des dysmoder. Il y aurait donc un passage du<br />

dysmoder à l’hemi-mor par podzolisation.<br />

Le processus de podzolisation peut être interprété comme une migration de la pédofaune qui<br />

se localise au niveau des horizons OH et AE du dysmoder. Cette migration peut être due à<br />

l’installation d’une litière acidifiante déposée par des espèces résineuses introduites par<br />

l’homme tel que le pin maritime.<br />

b- Au niveau de la lande : on a une succession écologique d’un groupement pionnier à<br />

Sedum anglicum sur les roches nues, une pelouse à fétuque sur un lithosol et enfin une lande<br />

à genêt sur sol brun.<br />

L’évolution de la végétation se fait conjointement au sol. On observe la formation<br />

d’un horizon Bw d’altération qui est issu de la fragmentation de la dégradation de la roche<br />

mère. On observe une augmentation progressive de la profondeur du sol en allant d’une lande<br />

basse (7-10 cm de profondeur) vers une lande haute (50 cm de profondeur) où s’installe le<br />

genêt à balais, qui augmente la concentration d’azote dans le sol par ses nodosités racinaires.<br />

Ce dernier facteur permet l’installation de populations de vers de terre qui forment des<br />

19


agrégats confèrant au sol une structure grumeleuse qui donne naissance à un sol brun<br />

favorable pour l’installation d’une forêt de type « chênaie-hêtraie ».<br />

L’évolution des sols est donc un processus complexe au cours duquel interviennent de<br />

nombreux facteurs, dont les actions anthropiques qui peuvent être très importantes (fauchage<br />

de prairie, défrichage, reboisement, labour,…). A l’échelle des temps géologiques, il<br />

semblerait que l’humus serait passé d’une forme mor à moder puis enfin mull depuis la<br />

formation de la Terre et du vivant, mais ceci n’est pas une évolution à sens unique, l’humus<br />

peut évoluer de manière « régressive » et passer d’un mull à un mor. De nouvelle forme<br />

d’humus pourraient peut-être aussi apparaître avec l’évolution de la pédofaune et des<br />

groupements végétaux, qui sont à la base de la formation des sols.<br />

Schéma d’évolution des sols (les proportions ne sont pas respectées).<br />

4. Critique de la méthode<br />

Les résultats obtenus lors des mesures présentent une importante variabilité. Les<br />

histogrammes de granulométrie obtenus (Annexe 4) présentent des écarts-type assez forts. Il<br />

serait donc utile de renouveler ces expériences sur un plus grand nombre d’échantillons, c’està-dire<br />

un plus grand nombre de trous de prélèvements pour chaque site. On pourrait ainsi<br />

diminuer les probabilités d’erreur, et confirmer nos résultats.<br />

Ces résultats semblent quand même assez bons puisque les signatures de chaque type<br />

d’humus sont identiques dans les deux séries de mesures après séchage. De plus, ils sont<br />

confirmés par une rapide analyse statistique. Cette analyse mériterait aussi d’être plus<br />

poussée, mais le manque de temps nous a incité à ne réaliser qu’une analyse sommaire.<br />

20


De plus, il était initialement prévu de séparer les grumeaux des échantillons à la loupe<br />

binoculaire, mais le manque de temps ne nous permettait pas d’analyser ainsi un si grand<br />

nombre d’échantillons. La séparation des grumeaux au tamis ne concerne donc que leur taille,<br />

et il serait intéressant de faire une séparation selon leur origine. En effet, il est possible de<br />

déterminer à la loupe binoculaire quels animaux sont à l’origine des excréments constituants<br />

les grumeaux du sol.<br />

On peut aussi se demander si la pression choisie pour casser les échantillons avec le<br />

fracturomètre est suffisante. Nos expérimentations sont aussi un test visant à estimer cette<br />

pression. En effet, nous avons choisi d’activer 5 fois le fracturomètre pour chaque échantillon.<br />

Peut-être aurait-il mieux valu l’activer 10 fois. Mais nos résultats semblent indiquer que 5 fois<br />

est suffisant, puisque cela nous a suffi pour distinguer les différents types d’horizon.<br />

21


CONCLUSION<br />

Au cours de cette étude, nous avons réussi à identifier des signatures granulométriques<br />

spécifiques des différentes formes d’humus. Ce résultat encourageant nécessite des études<br />

complémentaires afin d’être validé. En effet, nous n’avons pas réalisé tous les tests<br />

statistiques adéquats pour pouvoir confirmer nos observations. Et le matériel utilisé peut<br />

également être amélioré.<br />

Nous avons vu que le diamètre de la loge du fracturomètre était sûrement trop restreint<br />

pour permettre à l’échantillon de se fragmenter de manière conséquente. C’est peut-être la<br />

raison pour laquelle les échantillons frais avaient tendance à s’agréger plutôt qu’à se<br />

fragmenter. Ceci obligerait à sécher les échantillons, ce qui ne rend pas la méthode très<br />

pratique et ne permet pas de l’utiliser sur le terrain, contrairement à l’objectif escompté.<br />

Nous avons donc pensé à redimensionner le fracturomètre en lui affectant une loge de<br />

diamètre plus important (5 à 10 cm) pour que les échantillons, même frais, se fragmentent<br />

correctement. Pour des raisons pratique, nous avons pensé qu’il serait intéressant que le fond<br />

de la loge soit imprimé de la manière présentée dans le schéma, c'est-à-dire divisée en 3 partie<br />

égales et quadrillée dans deux de ces parties à 1 et 4 mm.<br />

Ceci devrait permettre au pédologue en herbe de séparer manuellement et de manière<br />

qualitative les 3 classes d’agrégats afin d’estimer leur proportion. On peut aussi insérer dans<br />

la loge des disques de comparaison en plastique ou en carton grâce auxquels un néophyte<br />

pourrait déterminer si l’humus qu’il étudie est un mor, un moder ou un mull, en comparant ce<br />

qu’il sépare dans le fond de la loge avec la signature spécifique des formes d’humus en terme<br />

de proportions d’agrégats.<br />

Schéma d’un éventuel fracturomètre de terrain (les proportions ne sont pas respectées).<br />

On pourrait aussi réaliser un appareil qui effectuerait simultanément la fragmentation<br />

et la séparation des agrégats. Des tamis de différentes mailles seraient emboîtés dans la loge.<br />

Ceci permettrait de récupérer directement les agrégats classés. Cependant l’aspect pécuniaire<br />

peut limiter ce genre de projets.<br />

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BIBLIOGRAPHIE<br />

BAIZE, D. (1988) Guide des analyses courantes en pédologie. INRA, Paris, 172p.<br />

BONNIER, G., DE LAYENS, G. (1986) Flore complète portative de la France, de la Suisse et<br />

de la Belgique. Belin, Paris, 426p.<br />

<strong>DU</strong>CHAUFOUR, P. (2001) Introduction à la science du sol, 6° édition. Dunot, Paris, 331p.<br />

<strong>DU</strong>CHAUFOUR, P. (1976) Atlas écologique des sols du monde. Masson, Paris, 178p.<br />

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JABIOL, B. et al (1995) L’humus sous toutes ses formes. ENGREF, Nancy, 63p.<br />

TOUYRE, P. (2001) Le monde secret du sol. Delachaux et Niestlé, Lausanne, 111p.<br />

ZANELLA, A. et al (2001) Humus Forestali. Edizioni Centro di Ecologia Alpina, Trento,<br />

321p.<br />

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