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<strong>LIFL</strong> J.-P. Delahaye<br />

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<strong>LIFL</strong> J.-P. Delahaye<br />

Le nombre π est-il simple ou compliqué ?<br />

Jean-Paul Delahaye<br />

Université des Sciences et Technologies de Lille<br />

Laboratoire d'Informatique Fondamentale de Lille<br />

(U.M.R. CNRS 8022)<br />

delahaye@lifl.fr<br />

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Explorer π c'est comme explorer l'univers...<br />

David Chudnovsky<br />

...ou plutôt explorer le monde sous-marin car nous sommes dans la vase et que tout semble<br />

sans forme. Nous avons besoin d'une lampe, et notre ordinateur est cette lampe<br />

Gregory Chudnovsky<br />

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π est le rapport entre<br />

la longueur du périmètre P d'un cercle<br />

et son diamètre D (le double du rayon r) :<br />

π = P / 2r<br />

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Le π des physiciens ?<br />

Le π "sur terre" est plus petit que le vrai π = 3,1415926535... car P/2r < P/2R<br />

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L'espace n'est pas Euclidien.<br />

Quand on passe la main sur un cercle "son π" change !<br />

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S = π r 2 Est-ce le même π ?<br />

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Quelle définition sérieuse pour π ?<br />

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Evaluer π ?<br />

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(a) Méthode du tronc d'arbre (b) Méthode du disque peint (c) Méthode de la sphère peinte<br />

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Des additions, deux multiplications et une division<br />

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S'amuser avec π<br />

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Le record de mémorisation des décimales de π est de 42 000.<br />

Il est détenu depuis 1995 par un japonais de 21 ans, Hiroyuki Goto.<br />

Réciter ces 42000 décimales lui demande 9 heures.<br />

***<br />

Record battu en septembre 2006 : 100 000 décimales<br />

Akira Haraguchi,<br />

16 heures pour réciter les décimales !<br />

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Que j' aime à faire apprendre un nombre utile aux sages!<br />

3 1 4 1 5 9 2 6 5 3 5<br />

Glorieux Archimède, artiste ingénieux,<br />

8 9 7 9<br />

Toi de qui Syracuse aime encore la gloire,<br />

3 2 3 8 4 6 2 6<br />

Soit ton nom conservé par de savants grimoires !<br />

4 3 3 8 3 2 7 9<br />

Jadis, mystérieux un problème bloquait<br />

5 0 2 8 8<br />

Tout l' admirable procédé, l' œuvre grandiose<br />

4 1 9 7 1 6 9<br />

Que Pythagore découvrit aux anciens Grecs.<br />

3 9 9 3 7 5<br />

O quadrature ! vieux tourment du Philosophe !<br />

1 0 5 8 2 0<br />

Insoluble rondeur, trop longtemps vous avez<br />

9 7 4 9 4 4<br />

Défié Pythagore et ses imitateurs.<br />

5 9 2 3 0<br />

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Comment intégrer l' espace plan circulaire ?<br />

7 8 1 6 4 0<br />

Former un triangle auquel il équivaudra ?<br />

6 2 8 6 2 0<br />

Nouvelle invention : Archimède inscrira<br />

8 9 9 8<br />

Dedans un hexagone ; appréciera son aire<br />

6 2 8 0 3 4<br />

Fonction du rayon. Pas trop ne s' y tiendra :<br />

8 2 5 3 4 2 1 1 7<br />

Dédoublera chaque élément antérieur ;<br />

0 6 7 9<br />

Toujours de l' orbe calculée approchera ;<br />

8 2 1 4 8 0<br />

Définira limite ; enfin, l' arc, le limiteur<br />

8 6 5 1 3 2 8<br />

De cet inquiétant cercle, ennemi trop rebelle !<br />

2 3 0 6 6 4 7<br />

Professeur, enseignez son problème avec zèle !...<br />

0 9 3 8 4 4<br />

Pour 1/π = 0,3183098... il y a la phrase astucieuse :<br />

"Les trois journées de 1830 ont renversé 89".<br />

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• Le "0" n'apparaît la première fois qu'en position 32 après la virgule alors que tous les autres<br />

chiffres sont déjà représentés au moins une fois dans les 13 premières décimales. Pourquoi ce retard<br />

du "0" ?<br />

• Les décimales de π à partir de la 762-ièmes sont 999999. C'est quand même étonnant. Qu'il y ait<br />

six "9" consécutifs quelque part dans le premier million de décimales de π ne serait pas étonnant,<br />

mais que cela se produise avant la millième décimale n'est-ce pas troublant ?<br />

• En additionnant les 20 premières décimales de π après la virgule (1+4+1+5+9+...+6) on trouve<br />

100. Doit-on chercher une explication ?<br />

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• En additionnant les 144 premières décimales de π (1+4+1+5+9+...+5+9) on trouve 666. Doit-on<br />

en conclure que π est satanique ?<br />

1+4+1+5+9+2+6+5+3+5+8+9+7+9+3+2+3+8+4+6 100<br />

2+6+4+3+3+8+3+2+7+9+5+0+2+8+8+4+1+9+7+1 92<br />

6+9+3+9+9+3+7+5+1+0+5+8+2+0+9+7+4+9+4+4 104<br />

5+9+2+3+0+7+8+1+6+4+0+6+2+8+6+2+0+8+9+9 95<br />

8+6+2+8+0+3+4+8+2+5+3+4+2+1+1+7+0+6+7+9 86<br />

8+2+1+4+8+0+8+6+5+1+3+2+8+2+3+0+6+6+4+7 84<br />

0+9+3+8+4+4+6+0+9+5+5+0+5+8+2+2+3+1+7+2 83<br />

5+3+5+9 22<br />

---<br />

666<br />

• Parmi les 400 premiers chiffres de π il n'y a que 24 "7" ce qui est peu par rapport aux 40 "7"<br />

attendus (voir plus de précisions au chapitre 5).<br />

• Le groupe de 3 chiffres qui se termine à la position 315 est 315, et celui qui se termine à la<br />

position 360 est 360.<br />

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La quadrature du cercle<br />

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Anaxagore (500-428 avant J.-C.) emprisonné à Athènes pour impiété (car il professait une théorie<br />

du soleil qui en niait le caractère divin et car il soutenait que la lune ne faisait que refléter la lumière<br />

solaire) se proposa de quarrer le cercle.<br />

Le problème consiste à se donner un cercle et à tenter de dessiner un carré de même aire.<br />

• N'utiliser qu'une règle (non graduée) et un compas ;<br />

• Ne procéder qu'à un nombre fini de tracés intermédiaires.<br />

Lorsqu'on ne s'impose pas ces deux contraintes, de nombreuses solutions sont possibles.<br />

Le problème est équivalent à trouver une construction à la règle et au compas de π<br />

Le problème de la rectification du cercle consiste à tracer un segment dont la longueur est celle de<br />

la circonférence du cercle de départ. Il revient à construire le nombre π à la règle et au compas.<br />

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Lunule d'Hippocrate de Chio<br />

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Polygone tracable à la règle et au compas : Gauss m = 2 i p 1 ... p n p i = 2 2n +1<br />

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Académie Royale des Sciences de Paris, année 1775.<br />

L'Académie a pris, cette année, la résolution de ne plus examiner aucune solution des<br />

problèmes de la duplication du cube, de la trisection de l'angle, ou de la quadrature du cercle,<br />

ni aucune machine annoncée comme un mouvement perpétuel.<br />

Nous avons cru devoir rendre compte ici des motifs qui l'ont déterminée. Le problème de la<br />

duplication du cube a été célèbre chez les Grecs. On prétend que l'oracle de Delos, consulté<br />

par les Athéniens sur les moyens de faire cesser la peste, leur prescrivit de consacrer au Dieu<br />

de Delos, un autel cubique double de celui qu'on voyait dans son temple. [...] Le problème de<br />

la trisection de l'angle fut également célèbre chez les Anciens ; on le résolut d'abord par une<br />

construction qui renfermait la description d'une courbe du troisième degré. [...]<br />

Cependant, comme les Anciens ne regardaient comme géométriques que les solutions où l'on<br />

n'employait que la ligne droite et le cercle, la règle et le compas, cette expression a fait naître<br />

un préjugé, qui règne encore chez des hommes peu éclairés ; ils continuent de s'appliquer à<br />

chercher des solutions géométriques de ces Problèmes ; les uns, en n'employant que la ligne et<br />

le compas, donnent des solutions erronées ; d'autres en donnent de vraies, mais, sans le savoir<br />

ils emploient des courbes, et leurs solutions rentrent dans celles qui sont connues : tout<br />

examen est donc inutile.<br />

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Le problème de la quadrature du cercle est d'un ordre différent : la quadrature de la parabole<br />

trouvée par Archimède, celle des lunules d'Hippocrate de Chio, donnèrent des espérances de<br />

quarrer le cercle, c'est-à-dire, de connaître la mesure de sa surface : Archimède montra que ce<br />

Problème, et celui de la rectification du cercle, dépendaient l'un de l'autre, et depuis ils ont été<br />

confondus.<br />

On ne connaît que des méthodes d'approximation pour quarrer le cercle, la première est due à<br />

Archimède ; un grand nombre de Géomètres célèbres en ont proposé de nouvelles, très<br />

ingénieuses, très simples, très commodes dans la pratique ; il est possible encore de<br />

perfectionner ces méthodes ; l'Académie n'exclut pas ce genre de recherches ; mais ce ne sont<br />

pas des méthodes d'approximations, que prétendent donner ceux qui s'occupent de la<br />

quadrature du cercle, ils aspirent à la solution rigoureuse du Problème. [...] une expérience de<br />

plus de soixante-dix ans, a montré à l'Académie qu'aucun de ceux qui lui envoyaient des<br />

solutions de ces Problèmes, n'en connaissaient ni la nature ni les difficultés, qu'aucune des<br />

méthodes qu'ils employaient n'aurait pu les conduire à la solution quand même elle serait<br />

possible. Cette longue expérience a suffi pour convaincre l'Académie du peu d'utilité qu'il<br />

résulterait pour les Sciences de l'examen de toutes ces prétendues solutions.<br />

D'autres considérations ont encore déterminé l'Académie. Il existe un bruit populaire que les<br />

Gouvernements ont promis des récompenses considérables à celui qui parviendrait à résoudre<br />

le Problème de la quadrature du cercle ; que ce Problème, est l'objet de recherches des<br />

Géomètres les plus célèbres. Sur la foi des ces bruits, une foule d'hommes beaucoup plus<br />

grande qu'on ne le croit, renonce à des occupations utiles pour se livrer à la recherche de ce<br />

Problème, souvent sans l'entendre, et toujours sans avoir les connaissances nécessaires pour<br />

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en tenter la solution avec succès : rien n'était plus propre à les désabuser que la déclaration<br />

que l'Académie a jugé devoir faire. Plusieurs avaient le malheur de croire avoir réussi, ils se<br />

refusaient aux raisons avec lesquelles les géomètres attaquaient leurs solutions, souvent ils ne<br />

pouvaient les entendre, et ils finissaient par les accuser d'envie et de mauvaise foi. Quelquefois<br />

leur opiniâtreté a dégénéré en une véritable folie. Tout attachement opiniâtre à une opinion<br />

démontrée fausse, s'il s'y joint une occupation perpétuelle du même objet, une impatience<br />

violente de la contradiction, est sans doute une véritable folie ; mais on ne la regarde point<br />

comme telle, si l'opinion qui forme cette folie ne choque pas les idées connues des hommes, si<br />

elle n'influe pas sur la conduite de la vie, si elle ne trouble pas l'ordre et la Société. [...]<br />

L'humanité exigeait donc que l'Académie, persuadée de l'inutilité absolue de l'examen qu'elle<br />

aurait pu faire des solutions de la quadrature du cercle, cherchât à détruire, par une déclaration<br />

publique, des opinions populaires qui ont été funestes à plusieurs familles. [...] La quadrature<br />

définie du cercle est le seul des Problèmes rejetés par l'Académie, qui puisse donner lieu à des<br />

recherches utiles, et si un Géomètre venait à la trouver, la délibération de l'Académie ne ferait<br />

qu'augmenter sa gloire, en montrant quelle opinion les Géomètres ont de la difficulté, pour ne<br />

pas dire de l'insolubilité du Problème.<br />

Légende. Partie du texte de l'Académie Royale des Sciences de Paris, année 1775. Imprimerie<br />

Royale Paris, 1778, pp. 61-66.<br />

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Wantzel 1837<br />

Nombres constructibles à la règle et au compas =<br />

nombres qu'on obtient à partir des entiers et de l'application un nombre fini de fois<br />

d'opérations parmi :<br />

Exemples :<br />

addition, soustraction, multiplication, division et<br />

racine carrée.<br />

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équations non résolubles par radicaux : Abel 1824 (complété par Galois)<br />

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Liouville 1844<br />

e est transcendant : Hermite 1873<br />

π est transcendant : Lindemann 1882<br />

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Histoire de π<br />

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Le papyrus de Rhind retrouvé en 1855 contient le texte recopié vers l'an 1650 avant J.-C. par<br />

le scribe Ahmès d'un manuel de problèmes plus ancien encore (sans doute de 1800 avant J.-<br />

C.). Il est conservé au British Museum et il indique un calcul qui pour être exact supposerait<br />

que π vaut (16/9) 2 = 3.160449.<br />

La méthode indiquée pour calculer la surface d'un disque propose de faire les opérations<br />

suivantes :<br />

(a) enlever un neuvième au diamètre, puis<br />

(b) multiplier le résultat par lui-même.<br />

Ceci est remarquablement simple. Traduit en notations modernes la formule proposée est :<br />

S = (D - D/9) 2.<br />

La formule exacte étant :<br />

S = (D/2) 2 π,<br />

on en déduit que les égyptiens considéraient implicitement que π = (16/9) 2 = 3.160449... Nous<br />

ne savons pas s'ils avaient conscience que ce n'était qu'une valeur approchée.<br />

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Dans son texte intitulé De la mesure du cercle, il commence par établir que le rapport entre la<br />

surface d'un cercle et le carré du rayon est le même que le rapport entre le périmètre et le diamètre.<br />

Puis en considérant des polygones de 6, puis 12, puis 24, puis 48, puis 96 côtés Archimède calcule<br />

soigneusement des encadrements successifs de π qui le conduisent à l'évaluation :<br />

autrement dit :<br />

3 + 10/71 = 223/71 < π < 3 + 1/7 = 22/7<br />

3,1408 < π < 3,1429<br />

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Voici le détail numérique des approximations données par les formules d'Archimède (nous<br />

convenons de souligner les chiffres inexacts :<br />

b0=3 a0=3,464101616<br />

b1=3.105828540 a1=3,215390308<br />

b2=3.132628612 a2=3,159659942<br />

b3=3.139350206 a3=3,146086216<br />

b4=3.141031951 a4=3,142714600<br />

Si Archimède avait poursuivi deux étapes de plus (polygones à 192 côtés et polygone à 384 côtés)<br />

il aurait trouvé les encadrements suivants de π :<br />

b5=3.141452471 a5=3.141873050<br />

b6=3.141557608 a6=3.141662748<br />

Pour arriver à son approximation :<br />

223/71 < π < 22/7<br />

Archimède a dû évaluer des racines carrées à chaque étape par valeurs inférieures ou par valeurs<br />

supérieures selon qu'il calculait an ou bn.<br />

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Les Mayas<br />

La science des mayas dont les premières traces remontent à trois mille ans, semble d'après la<br />

précision extraordinaire de leur système de calendrier avoir atteint un très haut degré de raffinement<br />

mathématique et trigonométrique. Les spécialistes jugent probable que les savants Mayas avaient<br />

utilisé des valeurs de π (ou d'un équivalent) ayant une précision de 8 chiffres au moins.<br />

En 1560, Diego de Landa évêque du Yucatán récemment conquis par les espagnols, brûla tous les<br />

documents Mayas qu'on avait retrouvés.<br />

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En Inde<br />

En Inde le plus ancien document dont on dispose qui traite de calculs impliquant π est le Siddantas<br />

qui est daté de l'an 380 de notre ère et utilise la valeur<br />

3+17/1250 = 3,1416.<br />

Le mathématicien Indien Brahmagupta né en 596 de notre ère propose pour π la valeur<br />

10 = 3,162277<br />

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En Chine<br />

En Chine la valeur de 3 fut utilisée 12 siècles avant notre ère.<br />

La valeur 3,1622 (proche de 10 ) est proposée en l'an 130 de notre ère par Hou Han Shu.<br />

En 263 le mathématicien Liu Hui en étudiant, comme Archimède, un polygone de 192 côtés<br />

propose l'encadrement :<br />

3,141024 < π < 3,142704<br />

puis avec un polygone de 3072 côtés trouve π = 3,14159.<br />

Au 5ème siècle Tsu Chung-Chih et son fils Tsu Keng-Chih (aussi écrit Zu Chongshi) trouve<br />

l'encadrement :<br />

et découvre la valeur approchée<br />

3,1415926 < π < 3,1415927<br />

355/113.<br />

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Dans le monde de l'Islam<br />

Vers l'an 800, Muhammad ibn Musa Al-Khowarrizmi (aussi orthographié Al'Khwarizmi ou Al-<br />

Huwarizmi et dont le nom est à l'origine du mot algorithme) né à Huwarrizm utilise la valeur<br />

3,1416.<br />

Vers 1450, Al-Kashi astronome à Samarkand dont il dirige l'observatoire, calcule π avec 14<br />

décimales en utilisant la méthode des polygones d'Archimède, plus précisément en utilisant la<br />

formule de récurrence qui donne le côté des polygones de n côtés :<br />

s(6) = 1 s(2n) = 2 - 4 - s 2(n)<br />

Il mène son calcul en utilisant 27 fois la formule ce qui revient donc à considérer le périmètre d'un<br />

polygone de 3.2 28 côtés.<br />

Al Kashi calcule en sexagésimal et trouve : 2π = 6, 16 59 28 1 34 51 46 14 50<br />

C'est la première fois dans l'histoire de l'humanité que l'on dépasse 10 décimales de π.<br />

Pour cent décimales, il faudra attendre le 18ème siècle, et le 20ème pour les mille décimales.<br />

Mais en fait au 20ème siècle, on atteindra aussi 10 000 décimales, 100 000 décimales, un million de<br />

décimales et même (en 1989) un milliard de décimales.<br />

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Calculateurs fous<br />

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Toujours plus loin<br />

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Doublement de vitesse tous les 18 mois (loi de Moore)<br />

= multiplication par 10 de la vitesse tous les 5 ans<br />

= multiplication par 10 du nombre de chiffres calculés tous les 10 ans (algorithmes en n 2 )<br />

Donc : un million en 1973 (Guilloud Bouyer) ====> un milliard en 2003<br />

Or un milliard a été obtenu en 1989 (Chudnowski). Comment ?<br />

Quelques idées sont nécessaires<br />

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1968 Strassen découvre une méthode de multiplication basée sur la transformée de Fourier<br />

discrète introduite en 1965 par Cooley et Tukey.<br />

1971 Schönhage propose une multiplication en n.ln(n).ln(ln(n)) ce qui est mieux que<br />

n 1+e<br />

(Utile en cryptographie et pour la recherche de nombres premiers géants)<br />

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Srinivasa Ramanujan est né en Inde en 1887 dans une famille pauvre et y est mort en 1920.<br />

Le mathématicien anglais Godfrey Harold Hardy (1877-1947) est le découvreur de<br />

Ramanujan et il est aussi l'européen qui l'a le mieux connu.<br />

Il écrit de lui :<br />

«qu'il est le personnage le plus romanesque de l'histoire récente des mathématiques ; un<br />

homme dont la carrière semble accumuler les contradictions et les paradoxes et qui défie tous<br />

les critères auxquels on est accoutumé à se référer pour juger les autres».<br />

En 1913, Ramanujan écrit à Hardy une lettre contenant 120 énoncés mathématiques.<br />

Hardy reconnaît immédiatement en lisant les formules extraordinaires (certaines avaient déjà été<br />

trouvées, d'autres non) que ce ne peut être ni l'œuvre d'un farfelu ni celle d'un fou.<br />

Hardy réussit à le faire venir en Angleterre, l'accueille, travaille avec lui pendant plusieurs années.<br />

En 1918, Ramanujan devient membre de la Société Royale et membre du Trinity Collège.<br />

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Le calcul de 2002 de Kanada (1 241 100 000 000 décimales) utilise les formules :<br />

de K. Takano 1982 et F. Störmer 1896<br />

1 030 700 000 000 chiffres en base 16, puis conversion en base 10<br />

Raisons du changement : problèmes liés à la mémoire et aux communications massives<br />

nécessaires pour la mise en œuvre des formules utilisées lors des calculs précedents.<br />

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Progrès récents du à Xavier Gourdon qui propose des formules permettant un compromis<br />

entre l'utilisation de plus de calcul ou de plus de mémoire, et autorisant donc peut-être la mise<br />

au point d'algorithmes massivement distribués pour le calcul (exhaustif)<br />

des chiffres décimaux de π.<br />

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π est-il simple ou compliqué ?<br />

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Il est simple quand on le regarde sous le bon angle<br />

Il apparaît compliqué observé de certains points de vue<br />

C'est le propre d'un objet mathématiquement intéressant<br />

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Le nombre Oméga de Chaitin est bien pire :<br />

- oméga est transcendant ; comme π<br />

- oméga est normal (donc c'est un nombre univers) ; pour π on ne sait pas<br />

- oméga est non calculable ; π est calculable<br />

- oméga est aléatoire au sens de l'incompressibilité (Martin-Lôf) ; π est compressible<br />

- oméga est imprédictible ; π est prédictible<br />

Progrès récent de D. Bailay et R. Crandal vers une démonstration que π est normal.<br />

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Jeux de la vie de Conway<br />

• naissance si 3 voisins<br />

• survie si deux ou trois voisins<br />

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