bulletin 01 WEB.pdf - Liège
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Conservation & restauration<br />
Une des missions des musées est de conserver,<br />
préserver, entretenir et donc permettre<br />
aux générations futures de découvrir la<br />
richesse des collections dans un état de<br />
conservation qui ne mette pas en péril leurs<br />
états esthétique et historique. La réalisation<br />
de cette tâche ne peut se faire sans une<br />
interdisciplinarité et une étroite collaboration<br />
– voire une complicité – avec l’ensemble du<br />
personnel du musée, du conservateur au<br />
gardien en passant par les préparateurs et<br />
les techniciens de surface. Qui mieux que<br />
ceux qui sont au contact quotidien des objets<br />
peut signaler un problème en devenir ?<br />
Tout visiteur connaît le restaurateur, muni<br />
d’instruments de précision et armé de patience,<br />
ôtant un vernis ou retouchant une<br />
peinture. Cependant, la profession de conservateur-restaurateur<br />
comprend aussi<br />
d’autres tâches, peut-être moins gratifiantes<br />
car moins visibles, et pourtant aussi importantes<br />
pour la préservation du patrimoine.<br />
Conservation préventive et curative<br />
Si la première insiste sur l’importance des<br />
conditions de conservation, la gestion des<br />
risques et l’élimination des causes de dégradations<br />
(aucun musée n’est un lieu sans danger),<br />
la seconde participe d’une sauvegarde des<br />
œuvres par une action sur le bien menacé.<br />
Par exemple les opérations de fixage de<br />
couches picturales soulevées, le collage de<br />
morceaux fracturés, le dépoussié-rage, etc.<br />
Mais la conservation est aussi présente dans<br />
la préparation des prêts et montages d’exposition<br />
: conseils quant aux conditions de<br />
conservation, d’emballage et de transport,<br />
quant à l’opportunité de prêt d’œuvres fragiles,<br />
ou encore rédaction de constats d’état.<br />
Gestion des réserves<br />
Cet iceberg souvent oublié – mais qui concerne<br />
généralement 75 % d’une collection<br />
– demande un mode de stockage adéquat,<br />
récolements et visites régulières pour s’assurer<br />
de l’état de conservation des œuvres.<br />
Retouches<br />
La restauration concerne davantage l’intervention<br />
esthétique sur un bien culturel : enlèvement<br />
des couches de vernis oxydées et<br />
brunies, retouches des lacunes, etc. Ce sont<br />
là les opérations certes les plus visibles et les<br />
plus satisfaisantes pour l’égo de l’intervenant<br />
mais qui ne constituent pas le fondement du<br />
travail du conservateur-restaurateur. En effet,<br />
la primauté doit être donnée à la conservation<br />
et les opérations de restauration sont généralement<br />
longues : le temps nécessaire pour<br />
de telles interventions peut être utilisé pour<br />
conserver un plus grand nombre d’œuvres.<br />
Gestion économique du patrimoine<br />
Dans ce domaine, une priorité est accordée<br />
à la conservation préventive et curative (et<br />
donc au mode de stockage, d’exposition, de<br />
condition climatique, etc.) qui est économiquement<br />
plus rentable que la restauration. Autrement<br />
dit, et en dehors du contexte d’une<br />
exposition temporaire, la restauration d’une<br />
seule pièce demande autant d’énergie et de<br />
moyens que la conservation de plusieurs<br />
autres. N’est-ce pas à méditer en ces temps<br />
de crise et de budgets difficiles ?<br />
Étude scientifique<br />
La conservation-restauration, c’est aussi la<br />
chance de travailler dans l’intimité des<br />
œuvres. Un traitement de conservation et/ou<br />
de restauration constitue l’opportunité de<br />
procéder à l’étude scientifique des œuvres.<br />
Corinne van Hauwermeiren<br />
Atelier de conservation & restauration<br />
Musées de <strong>Liège</strong><br />
Un duo complémentaire<br />
Un « conservateur-restaurateur » n’est pas<br />
apte à traiter tout type de bien culturel. Les<br />
formations actuellement dispensées<br />
conduisent à des professionnels compétents<br />
pour une typologie particulière d’œuvres<br />
d’art : peinture, sculpture, céramique, papier,<br />
métal, etc.<br />
L’atelier de conservation & restauration<br />
des musées de la Ville de <strong>Liège</strong> se compose<br />
d’un duo couvrant deux disciplines :<br />
Audrey Jeghers, conservatrice-restauratrice<br />
de peintures de chevalet (ÉNSAV, La Cambre)<br />
et Corinne Van Hauwermeiren (Paris I,<br />
Sorbonne), conservatrice-restauratrice de<br />
sculptures polychromes et cadres.<br />
Pour le traitement d’autres médias tels que<br />
le verre, la céramique ou le métal, le service<br />
fait appel à des prestataires extérieurs<br />
spécifiques.<br />
Nos formations respectives nous<br />
permettent toutefois de formuler les conseils<br />
de conservation préventive pour l’ensemble<br />
des biens culturels conservés au sein des<br />
collections liégeoises. Cela se fait d’ailleurs<br />
en collaboration étroite avec les préparateurs<br />
qui connaissent bien les collections depuis<br />
de nombreuses années.<br />
Exemples de travaux réalisés<br />
• Traitement de la couche picturale d’œuvres partant en exposition : la Fête à Bacchus attribuée à<br />
Jan brueGHel et Hendrick van baelen ; l’Intérieur d’église de Peter neeFs ; le Portrait de Charles Grétry.<br />
• Interventions plus ponctuelles telles que la réintégration d’une retouche décolorée :<br />
Le Château de Comblat de Paul siGnaC ; œuvres de Richard Heintz ou Edgard sCauFlaire.<br />
• Traitement des cadres de Sémiramis de köHler, du Paysage d’Anthonie waterloo, etc.<br />
• Étude technologique du Trône de Grâce (xv e siècle) avec la découverte de nombreux restes de polychromie<br />
masqués par une épaisse couche de saletés.<br />
<strong>Liège</strong>•museum<br />
n° 1, février 2<strong>01</strong>1<br />
22<br />
Johan muyle, Le second martyre de la Piéta, 1987.<br />
Chèvre empaillée, fauteuil roulant, sangle.<br />
Exposition Belgica 1987 à Rome, Espace 251 Nord.<br />
Photo © Damien Hustinx.<br />
<strong>Liège</strong>•museum<br />
n° 1, février 2<strong>01</strong>1<br />
23<br />
Pauline bovy<br />
Conservatrice, musées de <strong>Liège</strong><br />
Détachée au Cabinet de la Culture<br />
Les collections se développent, se soignent, s’exportent<br />
Vie des collections dans les musées communaux en 2<strong>01</strong>0.<br />
• 45 œuvres de Raoul ubaC (Cologne, 1910<br />
- Dieudonné, 1985), ont été léguées par<br />
Alain et Jacqueline Trutat.<br />
• 11 œuvres de Gilles-François Closson<br />
ont été acquises grâce à l’intervention du<br />
Fonds Courtin-Bouché (cf. p. 7).<br />
• Des orfèvreries aux poinçons de <strong>Liège</strong> et<br />
un remarquable cabinet « millefiori » du xvii e<br />
siècle ont été mis en dépôt au Grand<br />
Curtius par les Sœurs de la Congrégation<br />
de Saint-Charles Borromée.<br />
• Des gravures de Thierry wesel, du Groupe<br />
Impressions, des dessins d’Yvon aDam ont<br />
été donnés au Cabinet des Estampes.<br />
• À la suite de l’exposition « Éric Fourez.<br />
Peintures 2006-2009. Le même infiniment »,<br />
présentée au MAMAC en 2009, l’artiste a<br />
donné au musée une huile sur toile, Traces.<br />
• Le portrait présumé de Théophile René<br />
Laennec, inventeur du stéthoscope, réalisé<br />
par Antoine ansiaux (<strong>Liège</strong>, 1764 - Paris,<br />
1840) a été mis en dépôt.<br />
• À l’initiative du conservateur, deux armes<br />
ont rejoint le département des Armes du<br />
Grand Curtius : un pistolet-carabine Dartig<br />
et un fusil de chasse du fabricant Mahillon<br />
de Bruxelles.<br />
• La Ville de <strong>Liège</strong> est devenue propriétaire<br />
du Fonds Jacques izoarD (<strong>Liège</strong>, 1936-<br />
2008), poète et essayiste de renommée<br />
internationale.<br />
• 11 œuvres ont été acquises pour un<br />
montant total de 86 200 e.<br />
• Dans le cadre de l’exposition consacrée à<br />
Raoul ubaC, une gouache sur papier a été<br />
achetée à la galerie Maeght : Thème de<br />
l’Arbre, 1963.<br />
• La Ville a acquis une œuvre de Johan<br />
muyle (Charleroi, 1956), proposée par<br />
Espace 251 Nord, Le second martyre de la<br />
Piéta, sculpture d’assemblage (1986).<br />
L’artiste, particulièrement représentatif de la<br />
scène actuelle des arts plastiques de<br />
Belgique, connu bien au-delà de nos<br />
frontières, utilise la métaphore pour<br />
évoquer des éléments autobiographiques.<br />
• Dans le cadre de l’Espace Jeunes Artistes,<br />
Sophie leGros (Huy, 1976) a exposé en<br />
novembre 2<strong>01</strong>0 à la Salle Saint-Georges.<br />
Le grand rouge et L’abeille, acrylique et<br />
fusain sur toile, complètent depuis peu les<br />
collections contemporaines. C’est également<br />
le cas de la série Tokyo 96 de l’artiste<br />
liégeois Jean-Marie pieron, portraits des<br />
jazzmen Jack Dejohnette, Keith Jarret et<br />
Gary Peacock, ou de la Carapace n° 3 de<br />
Bénédicte van Caloen.<br />
• L’œuvre de Brigitte Corbisier achetée par<br />
la Ville figurera dans l’exposition qui lui sera<br />
consacrée cet été au Cabinet des<br />
Estampes et des Dessins. Les collections<br />
de celui-ci se sont également enrichies<br />
d’une série de gravures à la manière noire<br />
de Maria paCe.<br />
• Plusieurs œuvres des musées communaux<br />
ont été traitées en interne par les restauratrices<br />
Audrey Jeghers et Corinne Van<br />
Hauwermeiren ; d’autres ont été confiées à<br />
des restaurateurs indépendants, pour un<br />
montant total de près de 45 000 e.<br />
C’est le cas d’un ensemble de manuscrits<br />
de la Bibliothèque Ulysse Capitaine,<br />
de 13 œuvres du fonds d’art ancien,<br />
de 9 peintures du musée d’Art wallon et<br />
d’un ensemble de dessins du Cabinet des<br />
Estampes et des Dessins.<br />
• Près d’une centaine d’œuvres ont été<br />
prêtées à des expositions étrangères.