HA.01.129 Inventaire des archives de Gustave Vervloet

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Théoriquement, ces limites étaient nettes, mais
voilà, à l'époque de Vervloet, aucune commission de délimitation
n'est encore passée à Mahagi. En conséquent, il n'y existe
aucun point de repère bien déterminé, permettant de matérialiser
la ligne fictive séparant l'Enclave de la bande de territoire
appartenant aux Britanniques. Un problème analogue
existe d'ailleurs dans la partie ouest de la frontière méridionale
de l'Enclave, car vu la largeur de la crête de partage
des eaux du Nil et du Congo, il est impossible de déterminer
cette frontière avec exactitude.
Toujours à l'époque de Vervloet, conformément aux
désirs de Léopold II, une commission d'études s'attaque à la
création d'une liaison ferroviaire, joignant le haut Congo au
Nil et plus précisément Stanleyville à Redjaf (19), Evidemment,
ce projet grandiose a tat fait d'éveiller la méfiance des
autorités britanniques de l'Uganda. En résumé, l'indétermination
des frontières, l'appréhension des voisins de l'Est et la
résolution belge de se maintenir dans l'Enclave, tout cela ne
pouvait qu'y créer une atmosphère politiquement tendue. A
titre d'illustration, il est défendu d'arborer un pavillon quelconque
sur le territoire de l'Enclave; le drapeau de l'E. I. C.
ne pouvant etre déployé que par le porte-étendard d'une
troupe (20). Le commandement d'un poste-frontière demande
donc à l'époque et beaucoup de diplomatie, et énormément de
fermeté vis-à-vis des éventuelles pressions britanniques.
Quant à l'historique du poste de Mahagi, il est assez
mouvementé, au sens propre du mot. En 1899, le lieutenant
H, T. Bryde a initialement occupé un endroit de ce nom, mais
malheureusement situé en territoire britannique; les recommandations
de H. Johnston, Commissaire spécial de Sa Majesté,
en Uganda, l'obligèrent bientat à reculer la station (21). Son
successeur, J. Flamme la déplace à son tour, mais cette fois
à cause de la mauvaise position topographique choisie alors
par B r'yde.
(19) Ce projet sera abandonné en 1903 au profit d'un contournement
ferroviaire des Stanley Falls et d'une liaison avec le
Katanga. (Cfr. Cornevin, R. , op. cit., p, 129).
(20) Cfr. le carnet de Vervloet intitulé Renseignements divers.
(21) Dans le carnet intitulé Renseignements .divers , se trouve
la copie d'une lettre de Johnston à ce sujet.