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Rapport de l'ordre des dominicains concernant la brochure ... - Kerit

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Ces <strong>de</strong>ux faiblesses empêcheront ce <strong>Rapport</strong> d’atteindre son but. Disons pourquoi.<br />

II. UNE RÉFLEXION INSUFFISAMMENT CRITIQUE<br />

Pour rapprocher <strong>de</strong>s positions pastorales très éloignées les unes <strong>de</strong>s autres, il faut<br />

conjuguer l’argumentation théologique avec l’art <strong>de</strong> communiquer. On ne peut en rester<br />

aux idées générales non vérifiées. En l’absence d’une conceptualité critique, respectant<br />

<strong>la</strong> complexité du réel, on ne sera pas suivi.<br />

Absence <strong>de</strong> conceptualité critique<br />

Tout le <strong>Rapport</strong> est structuré autour <strong>de</strong> l’opposition entre <strong>la</strong> base et <strong>la</strong> hiérarchie. Peuton<br />

adhérer sans réserve à une idée aussi générale et aussi simple ? En 21 pages, on<br />

relève :<br />

-28 fois le terme d’autorité officielle (ou ses équivalents: « church authority », « church<br />

officials », « higher authority », etc.). Deux remarques s’imposent quant à <strong>la</strong> répétition<br />

<strong>de</strong> ces mots :<br />

1°) presque sans exception, l’usage <strong>de</strong>s ces termes est péjoratif. L’autorité se voit<br />

assimilée à blocage (p.10, fin 2 e §), à interdit (p.10, <strong>de</strong>rnier §), à obstacle (p.12, 1 ère<br />

ligne), à impossibilité (p.12, <strong>de</strong>rnière ligne). On ne retient <strong>de</strong> l’autorité que ses caractères<br />

négatifs.<br />

2°) <strong>de</strong> plus, les chrétiens, désignés comme « official bearers of authority », sont<br />

supposés être tous d’accord sur tout ; ce qui est peu probable. Ils sont rarement<br />

personnalisés : une seule fois un évêque est désigné comme tel (p.7). Ils ignoreraient<br />

systématiquement <strong>la</strong> « faith community experience ». Cette <strong>de</strong>rnière, en revanche, est<br />

valorisée comme ayant, en principe, toujours raison. En effet,<br />

-22 fois le <strong>Rapport</strong> oppose le haut (« official authority »), toujours négatif, et le bas<br />

(« below » ; « grassroots », « faith community level »), toujours positif.<br />

Cette opposition répétée cinquante fois en 21 pages (plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux fois par page)<br />

imprégnera l’inconscient <strong>de</strong> tout lecteur. Elle n’encouragera personne à rechercher un<br />

dialogue avec « l’autorité officielle », but pourtant recherché par le chapitre provincial.<br />

Premier déficit : Le <strong>Rapport</strong> disqualifie a priori une partie <strong>de</strong>s interlocuteurs<br />

intéressés. Ai<strong>de</strong>ra-il à instaurer le dialogue avec tous, <strong>de</strong>mandé par le<br />

chapitre provincial?<br />

Indépendamment <strong>de</strong> l’intention <strong>de</strong> ses rédacteurs, le <strong>Rapport</strong> ne donne pas <strong>la</strong> parole à<br />

tous. L’enquête mentionnée (« soundings », p.15) ne dit rien sur sa métho<strong>de</strong>, sur<br />

l’échantillon retenu, ne donne aucun chiffre. Dès lors, présenter <strong>la</strong> « base » comme<br />

globalement favorable à tous les objectifs du <strong>Rapport</strong> indistinctement, suscitera le

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