Edition de juin 2012 (N° 364) - Societe de Lecture Geneve
Edition de juin 2012 (N° 364) - Societe de Lecture Geneve
Edition de juin 2012 (N° 364) - Societe de Lecture Geneve
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Le choix <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong> <strong>Lecture</strong> – mai 2oo9 DIVErS 7<br />
cis d’histoire contemporaine que l’auteur<br />
traite avec sérieux et impartialité, les<br />
événements et les acteurs à l’origine <strong>de</strong> la<br />
naissance d’Israël et <strong>de</strong> l’épineuse situation<br />
actuelle. En somme, un mélange peu<br />
conventionnel mais réussi <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> histoire<br />
allégée d’historiettes. HL 982<br />
Taline TER MINASSIAN<br />
Reginald Teague-Jones.<br />
Au service secret <strong>de</strong><br />
l’Empire britannique<br />
Paris, Grasset, <strong>2012</strong>, 460 p.<br />
Dans cette passionnante biographie,<br />
l’historienne Taline Ter Minassian relate<br />
la vie <strong>de</strong> reginald Teague-Jones, véritable<br />
héros <strong>de</strong> roman d’espionnage. Né près <strong>de</strong><br />
Liverpool en 1889, Teague-Jones passa<br />
plusieurs années à Saint-Petersbourg où<br />
il fut témoin <strong>de</strong> la révolution <strong>de</strong> 1905.<br />
Après son retour en Angleterre il intégra<br />
les services secrets britanniques et fut<br />
envoyé au Penjab, puis sur la frontière<br />
du Nord-ouest, aux confins <strong>de</strong> l’Afghanistan<br />
et <strong>de</strong> l’Empire britannique <strong>de</strong>s<br />
In<strong>de</strong>s. Maîtrisant le russe, l’allemand, le<br />
français, le persan et plusieurs langues<br />
indiennes, fin observateur doué d’un<br />
courage certain et d’un soli<strong>de</strong> sens <strong>de</strong><br />
l’humour, il fut acteur du « Grand Jeu »<br />
auquel se livraient les puissances occi<strong>de</strong>ntales<br />
en Asie Centrale et au Caucase,<br />
jeu compliqué par les soubresauts <strong>de</strong> la<br />
Première Guerre mondiale et l’effondrement<br />
<strong>de</strong>s empires tsariste et ottoman, et<br />
qui se poursuit aujourd’hui encore avec<br />
l’arrivée <strong>de</strong> nouveaux acteurs. Il assista<br />
à la naissance et à la chute <strong>de</strong>s trois<br />
éphémères républiques indépendantes<br />
du Caucase. Son implication, jamais<br />
prouvée mais instrumentalisée par les<br />
bolcheviques, dans l’assassinat <strong>de</strong>s « 26<br />
commissaires » <strong>de</strong> la commune <strong>de</strong> Bakou<br />
le contraindra à changer d’i<strong>de</strong>ntité par<br />
crainte <strong>de</strong> représailles. C’est désormais<br />
sous le nom <strong>de</strong> ronald Sinclair qu’il poursuivra<br />
sa carrière, sillonnant l’Iran <strong>de</strong><br />
reza Shah, se rendant d’Istanbul au Caire<br />
et à Karachi. A partir <strong>de</strong> 1940 il sera basé<br />
aux Etats-unis, y poursuivant une carrière<br />
officielle <strong>de</strong> consul et ses activités <strong>de</strong><br />
renseignement. Taline Ter Minassian a le<br />
mérite <strong>de</strong> faire la lumière sur cet homme<br />
<strong>de</strong> l’ombre à la personnalité fascinante<br />
qui s’éteindra en 1988 à près <strong>de</strong> 100 ans.<br />
HM 153<br />
DIVErS<br />
David BELLOS<br />
Le poisson et<br />
le bananier<br />
Traduit <strong>de</strong> l’anglais par Daniel Loaysa<br />
Paris, Flammarion, <strong>2012</strong>, 392 p.<br />
Le sous-titre annonce : Une histoire fabuleuse<br />
<strong>de</strong> la traduction. Inattendus l’un<br />
et l’autre, le poisson est un gadget <strong>de</strong><br />
science-fiction inventé par un humoriste<br />
britannique et qui, enfilé dans l’oreille,<br />
permettrait <strong>de</strong> comprendre quelque langue<br />
que ce soit, tandis que dans la traduction<br />
<strong>de</strong> l’Evangile <strong>de</strong> Matthieu en malais, le<br />
bananier se substitue au figuier inconnu<br />
sous ces latitu<strong>de</strong>s. Parler traduction, c’est<br />
aussitôt évoquer quelques lieux communs<br />
auxquels l’auteur règle leur compte – traduttore<br />
traditore, les belles infidèles, les<br />
traductions impossibles, les vingt mots<br />
dont les Esquimaux sont censés désigner<br />
la neige, etc. – et voir poindre à l’horizon<br />
la tour <strong>de</strong> Babel à propos <strong>de</strong> quoi il<br />
réfute les exégèses bibliques considérant<br />
comme une catastrophe la multiplication<br />
d’idiomes différents au détriment <strong>de</strong><br />
la langue unique. Normal : on ne saurait<br />
attendre <strong>de</strong> ce traducteur émérite, lauréat<br />
du prestigieux Booker Price, qu’il<br />
laisse saper l’antique ziggourat au sommet<br />
<strong>de</strong> laquelle il est juché… De là-haut,<br />
il déroule l’histoire d’une activité vieille<br />
<strong>de</strong> cinq mille ans au moins, ainsi qu’en<br />
témoigne l’un <strong>de</strong>s termes qui la désigne<br />
– truchement – dont l’origine remonte à<br />
l’akkadien <strong>de</strong> l’ancienne Mésopotamie.<br />
geneve@sdl<br />
Guillaume CHENEVIERE<br />
Rousseau, une histoire genevoise<br />
Genève, Labor et Fi<strong>de</strong>s, <strong>2012</strong>, 413 p.<br />
Le regard que porte l’auteur sur le lien entre rousseau et Genève<br />
prolonge celui <strong>de</strong> son ancêtre Nicolas Chenevière, orfèvre,<br />
pasteur et chansonnier, qui fut profondément imprégné <strong>de</strong><br />
l’œuvre <strong>de</strong> rousseau, comme la plupart <strong>de</strong>s citoyens genevois<br />
luttant pour la reconnaissance <strong>de</strong> leurs droits au XVIII e siècle.<br />
Si le Contrat social fut brûlé en 1762 <strong>de</strong>vant l’Hôtel <strong>de</strong> Ville<br />
par un gouvernement qui se sentait menacé par l’évocation<br />
d’une réelle souveraineté populaire, rousseau s’est inspiré,<br />
pour sa part, dans son œuvre politique, <strong>de</strong> la Constitution<br />
genevoise qui pouvait, idéalement, constituer un modèle<br />
<strong>de</strong> démocratie participative. Il s’agit donc d’une influence<br />
réciproque, et l’ouvrage met bien en évi<strong>de</strong>nce l’engagement<br />
très concret <strong>de</strong> Jean-Jacques en faveur d’une classe moyenne<br />
dont les valeurs morales et religieuses, héritées <strong>de</strong> Calvin,<br />
semblaient trahies par une oligarchie financière servant<br />
ses propres intérêts, liés à ceux <strong>de</strong> Versailles. Des emprunts<br />
d’un Louis XIV en fin <strong>de</strong> règne, qui firent la fortune <strong>de</strong>s<br />
banquiers genevois, à la « finance rococo » <strong>de</strong>s rentes viagères<br />
françaises à la fin du XVIII e siècle, qui aboutit à la faillite<br />
<strong>de</strong> Genève en 1794, les opportunités d’affaires étaient bien<br />
éloignées <strong>de</strong> l’économie réelle représentée par les artisans<br />
et marchands genevois. C’est dire que l’étu<strong>de</strong> très fouillée et<br />
passionnante <strong>de</strong> Guillaume Chenevière a une forte résonnance<br />
avec la pério<strong>de</strong> actuelle, qui connaît aussi une coupure entre<br />
une élite liée à la finance internationale spéculant sur la <strong>de</strong>tte<br />
et l’intérêt général <strong>de</strong>s citoyens. Jean-Jacques rousseau,<br />
qui se méfie énormément du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s affaires et prône la<br />
sobriété, se révèle très mo<strong>de</strong>rne et pourrait se comparer aux<br />
« indignés » d’aujourd’hui, avec une cohérence intellectuelle<br />
et un style évi<strong>de</strong>mment incomparables. 16.2 ROU Etu28<br />
par la manière dont elle est contée. un<br />
style allègre, émaillé d’exemples souvent<br />
savoureux, au service d’une vaste érudition<br />
qui sait aussi ne pas être pédante,<br />
emmène le lecteur <strong>de</strong> surprises en découvertes.<br />
un essai passionnant d’un bout à<br />
l’autre ! LAA 83<br />
Et cette histoire est fabuleuse en effet,<br />
autant Banquiers par la richesse Prives:Banquiers <strong>de</strong> son contenu Prives que<br />
30.6.2009 12:02 Page 1<br />
Dominique BONA<br />
Deux sœurs<br />
Paris, Grasset, <strong>2012</strong>, 363 p.<br />
Yvonne et Christine Lerolle au piano, célébrissime<br />
tableau <strong>de</strong> renoir, est la toile <strong>de</strong><br />
fond du récent livre <strong>de</strong> Dominique Bona.<br />
une atmosphère harmonieuse et sage, une<br />
lin<strong>de</strong>gger<br />
optique<br />
maîtres opticiens<br />
optométrie<br />
lunetterie<br />
instruments<br />
lentilles <strong>de</strong> contact<br />
cours <strong>de</strong> Rive 15 . Genève . 022 735 29 11<br />
lin<strong>de</strong>gger.optic@bluewin.ch