MARJORIE ACCARIER EMILIE ASSEMAT HUBERT ... - Nîmes
MARJORIE ACCARIER EMILIE ASSEMAT HUBERT ... - Nîmes
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8<br />
L e<br />
travail sur le paysage, entre fiction<br />
et réalité, fait partie intégrante<br />
de ma recherche. Que ce soit en peinture,<br />
en sculpture ou comme ici dans ces images<br />
qui ont abouti à une édition. Généralement,<br />
c’est souvent un hasard, la découverte<br />
d’un lieu qui m’amène à me projeter<br />
dans un autre univers. Ce paysage qui à<br />
première vue m’emportait dans un espace<br />
lunaire ou un glacier présente une fragilité,<br />
un danger. Cependant une constante<br />
persiste : la confusion et/ou l’illusion.<br />
L es<br />
P our<br />
ateliers d’un lycée profession-<br />
nel sont le lieu de chantiers se<br />
renouvelant dans un ordre immuable :<br />
leurs produits, aussitôt achevés, sont<br />
détruits. L’idée commune de production<br />
est ici mise à mal ou s’oriente vers<br />
l’absurde, privée de la notion de produit<br />
fini. Dans les ateliers des peintres,<br />
ce qui m’a intéressé avant tout est leur<br />
Image tirée de la vidéo de Xiang Zhang<br />
cette vidéo, j’ai récupéré<br />
des sons à partir de messages et<br />
d’informations qui m’étaient étrangers.<br />
Ces sons sont devenus des bruits...<br />
On peut considérer l’image présentée<br />
comme une sorte d’extraterrestre qui<br />
tente de communiquer avec nous, spectateurs.<br />
Cette vidéo parle de la distance<br />
qu’il y a entre nous et notre imagination,<br />
mais aussi de l’idée que l’origine<br />
d’un message informatif puisse être à<br />
la fois invisible et communicant .<br />
Par XIANG ZHANG<br />
Dessins préparatoires pour la sculpture d’Alicia Mico<br />
Je me suis retrouvée face à un temps de<br />
transformation qui est bien après la production<br />
d’un objet, qu’il soit à des fins<br />
industrielles ou peut-être pas. L’engagement<br />
qui a été celui de m’approprier la<br />
matière première sous quelque forme que<br />
ce soit, s’intègre parfaitement à la question:<br />
qu’est-ce qu’un paysage?<br />
Mon regard à travers l’objectif a capturé<br />
l’instant intermédiaire où mon sensible<br />
aura vu un paysage se former.<br />
L e<br />
Par PASCALE HINAULT<br />
construction selon un même modèle.<br />
Cependant, chacun d’entre eux a des<br />
dimensions légèrement différentes,<br />
des degrés divers d’avancement, aucun<br />
n’atteint l’achèvement : l’idée d’un modèle<br />
se perd. Autant de données qui ont<br />
naturellement fait écho à la photographie<br />
et conduisent à ces images.<br />
clavier, un lieu de production<br />
actuel où l’on se crée des besoins<br />
de communication, des messages, des<br />
mouvements. Les gens travaillent souvent<br />
dans ce lieu, comme ce petit vers<br />
qui rampe sur le clavier avec son cocon,<br />
et qui n’arrive pas à sortir ou à quitter<br />
ce lieu de production.<br />
E n<br />
Par PIERRE PENVEN<br />
Par QIONG ZHAO<br />
premier lieu, mon choix se tourna<br />
vers l’usine de bonbons « HA-<br />
RIBO » située à Uzès, à côté de son musée.<br />
Je souhaitais y prendre des photographies<br />
de repérages et si possible faire des prélèvements<br />
de matières pour travailler un volume<br />
autour de l’univers du bonbon. Or,<br />
mon accès à cette usine fut interdit pour<br />
des raisons de sécurité, mais aussi pour la<br />
non volonté de divulguer des informations<br />
confidentielles propres à la fabrication et<br />
la constitution d’un bonbon « HARIBO ».<br />
Ce refus me permit alors de proposer<br />
une sculpture de matière gélatineuse, apparentée<br />
à celle d’un bonbon, avec pour<br />
forme celle d’une usine.<br />
Cette proposition est le détournement face<br />
à l’impossibilité d’accéder à ce lieu de production.<br />
Par ALICIA MICO<br />
L ’usine<br />
Image tirée de la vidéo de Qiong Zhao<br />
est un lieu de production<br />
qui fabrique des produits<br />
de consommation en abondance.<br />
Certains produits, notamment<br />
le « gobelet jetable » sont<br />
représentatifs du «produit éphémère ».<br />
La maquette présentée symbolise l’usine<br />
qui fabrique ces produits, et qui est responsable<br />
des questions environnementales.<br />
Par JIMI LEE<br />
Maquette préparatoire de Jimi Lee<br />
Hôtel-Rivet n°10 A.R.C. lieux de production exposition du 10 février au 4 mars 2010<br />
M es<br />
photos ont été prises dans un<br />
atelier de serrurerie vieux d’ environ<br />
200 ans. Le serrurier utilise des outils<br />
d’époque qui sont toujours en état de marche.<br />
Lorsqu’il les utilise, il porte des gants<br />
pour ne pas se blesser, c’est pour cela que<br />
le gant est devenu un matériel indispensable<br />
et omniprésent dans l’atelier.<br />
L es<br />
Par WU XIAO YE<br />
deux horlogers-bijoutiers de la<br />
rue des Lombards à <strong>Nîmes</strong> sont<br />
les lieux de production du temps. Le<br />
temps à l’oeuvre, la lumière qui imprime<br />
la pellicule photosensible de l’appareil<br />
photo. Deux moyens de production,<br />
celui du sténopé et de la chambre noire.<br />
Production d’image dans un temps défini.<br />
Mon projet repose sur l’ambiguïté<br />
de la production des images photographiques<br />
conditionnée par des mesu-<br />
Photographies de Pascale Hinault<br />
Photographies de Pierre Penven<br />
Photographie de Wu Xiao Ye<br />
res de temps et de lumière. La poésie<br />
s’opère à travers le travail d’artisan du<br />
temps, la délicatesse et la minutie de<br />
leurs gestes pour régler la mécanique<br />
temporelle.<br />
Par LAURA SAME<br />
Photographie de Laura Samé<br />
Le journal de l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de <strong>Nîmes</strong> est réalisé avec le soutien de la D.R.A.C. Languedoc - Roussillon / ISSN : 1767-879X / Février 2010 / Directeur : D.Gutherz / Edité par la ville de <strong>Nîmes</strong> / Commissaires et coordination : B.Bauer-A.Poux-A.Vasseux / Maquette : ESBAN / Graphisme : Julie Espana<br />
Graphisme : Julie Espana / Impression : J.F. Impression - Montpellier . Diffusion gratuite ECOLE<br />
DES BEAUX-ARTS<br />
HÔTEL-RIVET N°10<br />
LIEUX DE<br />
PRODUCTION<br />
ATELIER DE RECHERCHE ET DE CRÉATION<br />
Exposition du 10/02/2010 au 05/03/2010<br />
à L’École Supérieure des Beaux-Arts de <strong>Nîmes</strong><br />
<strong>MARJORIE</strong> <strong>ACCARIER</strong> <strong>EMILIE</strong> <strong>ASSEMAT</strong><br />
<strong>HUBERT</strong> BAUCHU ANAELLE BERROCHE<br />
SUZIE BOUET BASTIEN DENGERMA JULIE<br />
ESPANA PASCALE HINAULT STEPHANE<br />
JAUNE DONGKUN KIM ALICE LAFONT<br />
ELSA LANGER CLEMENCE LAPORTE<br />
JIMI LEE ALICIA MICO PIERRE PENVEN<br />
LAURA SAME HAO MIN YANG WU<br />
XIAO YE XIANG ZHANG QIONG ZHAO<br />
Ecole Supérieure des Beaux-Arts<br />
Hôtel Rivet - 10, Grand Rue<br />
30033 <strong>Nîmes</strong> cedex 9<br />
Tél. 04 66 76 70 22<br />
ecole.beauxarts@ville-nimes.fr<br />
Ouvert de 10 h à 12 H et de 14 h à 18 h du lundi au vendredi<br />
www.nimes.fr
2<br />
EdITO<br />
C<br />
omment une pratique artistique<br />
peut-elle faire écho au<br />
monde de la production, au monde<br />
du travail? Poser cette question, c’est<br />
déjà penser que l’art, c’est un travail,<br />
que ces deux “mondes” peuvent se<br />
questionner sans vulgarité mais aussi<br />
sans pudeur. Le travail, faux-frère de<br />
l’art, entendu comme temps et lieu<br />
d’une production, recèle toujours un<br />
certain mystère pour celui qui s’interroge<br />
: comment faire voir le travail,<br />
que nous montrent les lieux où il se<br />
réalise?<br />
En proposant, début 2008, cet A.R.C.<br />
et tout au long de son développement,<br />
nous voulions connaître, rencontrer<br />
les lieux où se fabriquent les<br />
choses, les objets que nous consommons,<br />
que nous fréquentons ou utilisons<br />
et qui constituent notre environnement.<br />
Nous voulions observer ces<br />
paysages que le travail transforme,<br />
examiner notre rapport au quotidien,<br />
notre manière de prendre place, de<br />
prendre position, d’être ici plutôt<br />
qu’ailleurs…<br />
Un groupe d’étudiants de 3, 4 et 5ème année s’est rassemblé autour de ces<br />
questions et chacun a tenté, par les<br />
moyens plastiques adaptés, de « travailler<br />
», c’est-à-dire de créer en<br />
s’interrogeant et en interrogeant ses<br />
propres gestes, pris eux aussi, dans<br />
le champ du travail. Cet atelier se<br />
concrétise aujourd’hui, sous la forme<br />
d’une exposition et de la présente publication<br />
en rendant visible l’état des<br />
recherches et réalisations de chaque<br />
étudiant.<br />
Mais ces lieux nous ont résisté, nous<br />
l’avons appris au fil de nos rendezvous,<br />
et nos questions sont aussi devenues<br />
des énigmes. C’est pourquoi,<br />
il nous fallait trouver les indices qui<br />
permettent de comprendre et de<br />
mieux entendre ce qui constituaient<br />
apparemment notre champ d’investigation.<br />
Dans un premier temps, nous sommes<br />
donc allés ensemble sur les lieux<br />
pour voir ce qu’il en est de ce travail<br />
qu’il n’est pas, la plupart du temps,<br />
permis de voir. D’abord, à proximité<br />
de <strong>Nîmes</strong>, aux abattoirs de Tarascon,<br />
puis à quelques pas de là, les environs<br />
de l’usine de cellulose, plus loin à Vergèse<br />
pour la visite de l’usine Perrier, et<br />
enfin aux carrières de Vers-Pont-du-<br />
Gard. Errance et enquête nécessaires<br />
à l’accumulation d’indices et d’informations<br />
qui s’ajoutent au discours de<br />
la visite guidée. Les matériaux réunis<br />
ont été très divers (dessins, photographies,<br />
vidéos, sons), matériaux transformés<br />
puis examinés à nouveau<br />
collectivement, confrontant ainsi nos<br />
hypothèses et intuitions.<br />
À deux reprises, nous nous sommes<br />
rendus dans les locaux du F.I.D. (festival<br />
international du documentaire)<br />
à Marseille, où nous a accueilli Jean-<br />
Pierre Rehm, son directeur. Répondant<br />
à notre sollicitation, J.P.Rehm<br />
a proposé et présenté une sélection<br />
de films qui ont contribué à ouvrir<br />
d’avantage la question des lieux de<br />
production et, plus globalement, du<br />
travail. Ces films, évoqués dans cette<br />
publication, révèlent la pertinence de<br />
recherches, de découvertes, et de manières<br />
de voir aussi singulières que<br />
neuves au contact du réel, de contextes<br />
très différents et souvent complexes<br />
(Khiam, Le plein pays, Lunch<br />
Break, ou encore Cène).<br />
Au fil de notre enquête, de nos rencontres,<br />
de nos discussions, notre<br />
conception du lieu de production a<br />
évolué en prenant en compte des directions<br />
que nous avions négligées et<br />
qui pourtant acceptaient l’idée selon<br />
laquelle un lieu de production n’est,<br />
de fait, qu’un lieu et un temps simultané<br />
où se réalisent l’idée et la forme<br />
d’un objet ou d’un événement (la parole,<br />
par exemple, dans I turn over<br />
the pictures of the voice in my head<br />
de Valie Export ).<br />
Il a fallu se redéployer en groupe, ou<br />
en solitaire, reprendre la route, rencontrer<br />
à nouveau, noter, enregistrer,<br />
Hôtel-Rivet n°10 A.R.C. lieux de production exposition du 10 février au 4 mars 2010 Hôtel-Rivet n°10 A.R.C. lieux de production exposition du 10 février au 4 mars 2010<br />
prélever. Ateliers, école, institutions,<br />
ville comme lieu de production de<br />
flux et d’énergie, production cachée<br />
des prisonniers, production sans but,<br />
inutile des marginaux, production de<br />
sens de la salle de montage, production<br />
des liens entre deux pays, deux<br />
continents, production et transformation<br />
de matières alimentaires,<br />
production de rythmes, de sons issus<br />
de la chaîne de fabrication , production<br />
de l’oeuvre.<br />
Que démontre une telle entreprise<br />
sinon, et c’est déjà beaucoup, qu’une<br />
intuition ne permet pas de trouver<br />
une réponse à une question mais<br />
qu’elle peut, si l’on utilise ou fabrique<br />
le bon appareil pour voir, poser une<br />
autre question à une réponse déjà<br />
énoncée ? Avec cette multitude de<br />
lieux de production, nous imaginions<br />
seulement répondre au monde et au<br />
réel qui nous fait face, mais c’est aussi<br />
une certaine pratique de l’art que<br />
nous avons questionné : interroger,<br />
par exemple, le rapport entre la production<br />
d’un objet industriel et d’un<br />
objet fabriqué manuellement, les notions<br />
d’utilité et d’inutilité donc de valeur<br />
et d’usage, l’aspect économique<br />
et politique de l’objet produit. Questionner<br />
le champ de l’art, c’est aussi<br />
questionner la réalité de son fonctionnement,<br />
la valeur du produit du<br />
travail de l’artiste, comment définir<br />
la valeur qui sépare le travail fourni<br />
pour la production d’un objet artistique<br />
(l’oeuvre) et d’un objet fonctionnel,<br />
les rapports entre une œuvre et<br />
l’argent comme objet d’échange.<br />
En reprenant cette première interrogation<br />
: comment faire voir le travail,<br />
comment le rendre plus intelligible,<br />
comment montrer, ce que nous savons,<br />
la mécanisation, la robotisation,<br />
l’automatisation, la désincarnation,<br />
comment voir malgré l’opacité<br />
des « boîtes », de l’architecture mais<br />
aussi, ce que nous ne voyons pas, des<br />
activités marginales, parfois insensées<br />
où la répétition des gestes n’est<br />
pas moins à l’œuvre ? Force est de<br />
constater que les pistes explorées<br />
par les apprentis-artistes que sont<br />
ces étudiants, s’avèrent nombreuses<br />
autant que riches de leur énergie<br />
et de la curiosité qui les ont conduit<br />
à confronter leur pratique à la réalité<br />
du dehors, à l’activité incessante<br />
des hommes, à l’interdépendance de<br />
ces activités, activité locale et globale<br />
toujours plus problématique<br />
aujourd’hui.<br />
Par BRIGITTE BAUER, ALEX POU<br />
et ARNAUd VASSEUX<br />
P our<br />
ce projet ayant pour thème le<br />
lieu de production j’ai choisi de<br />
travailler sur la foule et la production<br />
d’énergie qui en émane. En effet, lors<br />
de grands rassemblements comme les<br />
manifestations politiques, les défilés<br />
militaires ou bien encore les rencontres<br />
sportives, on peut ressentir une force<br />
qui se dégage de la foule. Toutes les personnes<br />
présentes dans un même lieu au<br />
même moment sont là pour signifier<br />
quelque chose : En ayant un objectif<br />
commun et en parlant d’une même<br />
voix, la foule provoque l’hystérie. L’hystérie<br />
des médias aussi qui diffusent cette<br />
information et font donc passer cette<br />
énergie à leur tour, visible aux yeux de<br />
tous. Afin de mettre en avant l’énergie<br />
et la dynamique de la foule, j’ai réalisé<br />
une animation à partir de mes photographies<br />
retouchées. Les flèches et les<br />
D<br />
ans ma video, j’ai créé un monde<br />
minuscule avec des hommes<br />
en plastique et des objets simples pour<br />
exprimer une relation entre ce monde<br />
miniature et le nôtre. J’ai donc filmé ces<br />
figurines que je fais évoluer dans un environnement<br />
industriel. Cette mise en<br />
scène se veut être une représentation<br />
possible de l’Homme et de son contrôle<br />
sur la science, sur les machines et sur<br />
le Monde.<br />
le travail, seul échappatoire pour l’oc-<br />
cidental comme celui de la télévision<br />
qui endort et désarticule le spectateur.<br />
Il y a ceux qui profitent de la situation<br />
et s’en mettent plein les poches...<br />
Godard rappelle qu’il est trop simple<br />
et trop facile de diviser le monde en<br />
deux, de dire qui a tord ,qui a raison<br />
parce que nous sommes tous portés<br />
par des croyances, influencés par des<br />
médias. Les choses se sont déroulées<br />
sans notre révolte...<br />
Ce film résonne comme un cri de<br />
désespoir et il est encore plus désespérant<br />
de voir que la situation s’est<br />
aggravée aujourd’hui. Il montre comment<br />
sont fabriquées «les histoires»<br />
qui fabriquent elle-même «l’Histoire»<br />
et provoque chez le spectateur une<br />
certaine amertume et un dessèchement<br />
âcre au fond de la gorge.<br />
Lunch break<br />
Par HAO MIN YANG<br />
de Sharon Lockhart, 83’, 2008, USA.<br />
Sharon Lockhart est née à Norwood<br />
en 1964. Elle est photographe, cinéaste<br />
et artiste, elle vit et travaille à Los<br />
Angeles.<br />
Les ouvriers en bleu de travail pren-<br />
couleurs criardes attirent le regard et<br />
ont un effet hypnotisant, qui est ensuite<br />
accentué par le montage rythmé des<br />
images. Ces signes brouillent l’image<br />
par leur forte présence et il faut un certain<br />
temps au spectateur avant de comprendre<br />
de quoi il s’agit ; l’animation est<br />
faite justement pour attirer le regard et<br />
capter l’attention du spectateur jusqu’à<br />
ce que celui-ci se rende compte du sujet<br />
et comprenne la démarche. Dans ce<br />
projet, chacune de mes actions graphiques<br />
vise à créer une énergie évolutive,<br />
captivante, et qui éveille chaque zone<br />
de notre cerveau. Au final, l’animation<br />
sera totalement déshumanisée pour<br />
laisser place au monde du symbole. Ce<br />
sont des éléments directs et universels,<br />
mis en place dans une mécanique régulière<br />
à la manière du zapping.<br />
Par CLÉMENCE LAPORTE<br />
nent leur pause du déjeuner. Ils s’installent<br />
sur des grosses boites en fer<br />
qui ne semblent pas être prévus à cet<br />
effet. Ces «banc-boites» sont placés le<br />
long d’un couloir ,les unes séparées<br />
des autres par des rangées de casiers.<br />
Les personnes déjeunent donc individuellement<br />
et ne se rencontrent pas.<br />
Le but d’une usine productive n’est<br />
pas là et on le comprends bien en<br />
regardant cette vidéo qui lentement,<br />
entre dans le couloir. Le film est un<br />
traveling-avant ralenti sur une durée<br />
totale de 83 min, ce qui intensifie la<br />
pesanteur de la séquence et le sentiment<br />
d’étouffement de cet espace.<br />
Le spectateur voit tout les gestes de<br />
l’ouvrière seule, sur son banc, observant<br />
le mur d’en face, le regard dans<br />
le vague et s’imagine qu’elle vit tout<br />
les jours exactement le même moment<br />
(d’où le ralentit qui rend cette<br />
séquence presque insupportable tant<br />
elle traduit la notion d’enfermement,<br />
de prison).<br />
Une vidéo qui interroge la place de<br />
l’humain et de son émancipation dans<br />
un monde qui aspire à une production<br />
et à une consommation toujours plus<br />
effrénée.<br />
Image tirée de la vidéo d’ Hao Min Yang<br />
I turn over the pictures<br />
of the voice in my head<br />
de Valie Export, 12’, 2009, Autriche.<br />
Valie Export est une artiste engagée,<br />
qui réalise des performances, des vidéos<br />
et des photographies depuis les<br />
années 1970.<br />
Dans ce court-métrage, on voit pendant<br />
douze minutes l’intérieur d’un<br />
corps féminin. L’artiste a placé dans<br />
son larynx une petite caméra qui filme<br />
ses cordes vocales pendant qu’elle<br />
lit un texte. Ainsi, le spectateur peut<br />
observer de très prés l’activité du<br />
corps, la production de la parole. Cet<br />
angle de vue offre un regard original<br />
et donne une approche différente visà-vis<br />
de son corps propre et sur ses<br />
mécanismes intérieurs.<br />
Dans cette vidéo, Valie Export parle<br />
de ce qu’elle pense des mots, du langage<br />
et ajoute que le corps et l’esprit<br />
ne sont pas dissociables, que sa voix<br />
est le signe d’une sensualité. En effet,<br />
à l’image organique est associé le son<br />
de sa voix. Le film est étonnant parce<br />
qu’il donne une version peu classique<br />
Maquette préparatoire de Stéphane Jaune<br />
Image tirée de la vidéo de Stéphane Jaune<br />
du fonctionnement du corps humain.<br />
Celui-ci est habituellement observé<br />
de l’intérieur lorsqu’il y a un problème.<br />
Ici, cette image nous répulse<br />
parce que nous associons cette image<br />
à celle de la maladie mais, ici, l’artiste<br />
insère elle-même la caméra dans son<br />
corps pour l’observer et le comprendre<br />
transformant ainsi l’organe de la<br />
parole en un autre.<br />
Par ELSA LANGER, envoyée spéciale<br />
au FID de Marseille.<br />
Image tirée de l’animation de Clémence Laporte<br />
E n<br />
volume, je réalise une table de<br />
réunion de 2m x 2m.<br />
Dix paires de mains sont posées dessus<br />
comme s’il y avait dix personnes attablées.<br />
Elles représentent la main d’oeuvre, les<br />
mains des travailleurs aussi bien que<br />
celles de ceux qui décident et qui sont<br />
à la tête des grandes entreprises et des<br />
grandes structures. La table est en bois.<br />
Une plaque de métal (tôle ou alluminium)<br />
est fixée dessus. Les mains sont<br />
en plâtre. Le métal est coupant, froid,<br />
solide. Le plâtre est cassable et friable.<br />
En vidéo, j’ai suivi une personne très tôt<br />
le matin qui part de la gare et qui arrive<br />
jusqu’à son lieu de travail.<br />
Par STÉPHANE JAUNE<br />
Autres films vus au FID<br />
entre 2008 et 2010 dans le<br />
cadre de cet A.R.C. :<br />
Europlex, d’Ursula Biemann et<br />
Angela Sanders, 20′, 2003, Suisse.<br />
Cène, d’Andy Guérif, 31’, 2006,<br />
France.<br />
The anthem, d’Apichatpong Weerasethakul,<br />
5’, 2006, Thaïlande.<br />
Khiam, de Khalil Joreige et Joana<br />
Hadjithomas, 52’, 2000, France/Liban.<br />
Gli anni Falck, de Francesco Gatti,<br />
38’, 2007, Italie.<br />
Coopérative, de Raphaël Grisey,<br />
76’, 2008, France.<br />
Barbe bleue, de Jeanne Gailhoustet,<br />
13’, 2009, France.<br />
Pour plus de renseignements sur le<br />
FID de Marseille:<br />
http://www.fidmarseille.org<br />
7
6<br />
L orsque<br />
l’on regarde une machine,<br />
on est tout de suite frappé par l’organisation<br />
des pièces. Y a-t-il dans cette<br />
organisation une idée de l’architecture?<br />
J’éprouve le désir de mettre l’esthétisme<br />
de la machine au même rang qu’un paysage<br />
urbain. Ma machine est une utopie,<br />
elle ne produit rien, sauf son visuel. Il y a<br />
aussi le désir de faire « rentrer » le spectateur<br />
dans mon œuvre, c’est pour cette<br />
raison qu’elle se veut grande et qu’elle<br />
s’intègre à la dimension du mur.<br />
J ’ai<br />
Par <strong>HUBERT</strong> BAUCHU<br />
enregistré le son d’un atelier de<br />
cordonnerie pour exprimer l’ambiance<br />
de ce lieu. Il y a beaucoup de sons,<br />
de bruits de machines, de pinceaux, de<br />
marteaux etc... Les spectateurs peuvent<br />
imaginer ce lieu par le son.<br />
L ’idée<br />
Par dONGKUN KIM<br />
Document de travail de Dongkun Kim<br />
de la durée est relative à<br />
chacun de nous... Nous l’établissons<br />
quand il s’agit du travail qui est<br />
planifié, calculé et qui s’organise en<br />
fonction de certains projets précis. Ces<br />
projets ont donc un temps «commun».<br />
J’ai voulu montrer deux temps de<br />
l’existence diamétralement opposés et<br />
VISITES AU FId<br />
Au coeur des<br />
choix artisti-<br />
ques du FID-<br />
Marseille ; le<br />
documentaire.<br />
Défendu comme<br />
un art du témoi-<br />
gnage sans critère de format, le festi-<br />
val présente des films et des artistes<br />
qui modifient les frontières du genre<br />
documentaire. Depuis trois années,<br />
un tournant décisif a été pris, celui<br />
d’accueillir au sein de la sélection officielle,<br />
des films de fiction aux côtés<br />
des films documentaires dans le<br />
même souci de fidélité au réel.<br />
En 2009, le FIDMarseille a présenté<br />
environ 140 films, pour la plupart des<br />
premières mondiales et internationales<br />
dans un programme dense comprenant<br />
sélection officielle, écrans<br />
parallèles, tables rondes...<br />
L’homme à la caméra<br />
de Dziga Vertov, 76’, 1929, Pologne.<br />
Ce film commence avec les images<br />
d’un orchestre qui se prépare, qui<br />
répète Des chaises vides se plient et<br />
se déplient. Cette séquence comme<br />
qui pourtant n’en font qu’un. La ville<br />
de <strong>Nîmes</strong> s’éveille, nous suivons les<br />
personnes dans leur travail, leur manoeuvres<br />
presque machinales s’opèrent<br />
(l’homme et la machine ne font qu’un,<br />
ils se complètent dans les efforts).<br />
Chacun a son métier, sa fonction, tout<br />
est organisé.<br />
prologue, donne le ton rythmique de<br />
l’ensemble du film. Avant que le film<br />
ne commence réellement, il règne un<br />
moment de silence et de suspense. Le<br />
film «démarre» quand les musiciens<br />
s’apprêtent à jouer.<br />
Les rues sont vides , les machines et<br />
les usines ne sont pas encore en route<br />
et petit à petit les gens partent au<br />
travail, vont et viennent, crescendo,<br />
comme dans une fourmilière.<br />
J’aime beaucoup le parallèle entre<br />
les images filmées par Dziga Vertov<br />
et celles qui le montre filmé par une<br />
personne qu’on ne voit pas.<br />
Le jeu des images, fondues les unes<br />
avec les autres peut donner l’impression<br />
qu’un parlement s’écroule ou<br />
que les rues se penchent sous le tumulte<br />
des passants. Le spectateur est<br />
entrainé dans une sorte de chevauchée<br />
fantastique au sein d’une ville en<br />
ébullition.<br />
Parallèlement aux mouvements des<br />
personnes qui partent au travail et<br />
qui participent aux activités humaines<br />
journalières, on voit une femme<br />
qui coupe des bandes filmiques et<br />
qui les recolle, leur donne vie dans<br />
Chaque jour, recommence le ballet des<br />
camions de nettoyage, l’ascension des<br />
voitures qui se dirigent hors du centre,<br />
les commerçants qui préparent leurs<br />
étals, les passants et les consommateurs<br />
qui vont et viennent...<br />
Puis nous entrons dans l’intimité de<br />
deux personnes qui ont décidé d’oublier<br />
un laboratoire. Le spectateur est entièrement<br />
inclus à l’intérieur de cette<br />
fabrication...<br />
Le plein pays<br />
de Antoine Boutet, 58’, 2009, France.<br />
Le plein pays désigne volontairement<br />
ce lieu entre l’imaginaire du personnage<br />
présenté et le réel intemporel qui<br />
l’entoure. Cet homme vit-il vraiment<br />
ou a t-il vécu? Nous n’en doutons pas<br />
puisque le cadre ou il évolue à l’air de<br />
lui appartenir pleinement. En effet, il<br />
se déplace dans ce « plat » pays qui<br />
est le sien, que chante Jacques Brel.<br />
Seul dans sa maison de campagne, il<br />
enregistre sa voix ou des chansons et<br />
des émissions radios qu’il réécoute<br />
par la suite, lorsqu’il est chez lui ou<br />
dans sa carrière de pierre.<br />
Au fond des terres, au milieu des roches<br />
éternelles, il creuse ses galeries,<br />
grave des figures animales ou abstraites<br />
comme le faisait l’homme de Néandertal<br />
dans les grottes. Il chante à gorge<br />
déployée des paroles qui résonnent<br />
mais qui sont à peine compréhensible.<br />
Cet homme, comme une force de la<br />
nature, déplace frénétiquement de<br />
Hôtel-Rivet n°10 A.R.C. lieux de production exposition du 10 février au 4 mars 2010 Hôtel-Rivet n°10 A.R.C. lieux de production exposition du 10 février au 4 mars 2010<br />
le temps et de se l’approprier...<br />
Dans les deux cas il y a production.<br />
D’un côté, production matérielle pour<br />
vivre, et de l’autre, développement de<br />
l’être dans son espace intime.<br />
lourdes pierres dans un monde retiré<br />
et nous livre en même temps sa fragilité<br />
lorsque il s’entoure d’idoles telle<br />
que Brigitte Bardot, qui orne les murs<br />
de sa maison, ou quand il précise avec<br />
ironie que la vie et la mort n’est pour<br />
lui qu’une mascarade...<br />
Un documentaire où Antoine Boutet<br />
fait le bon choix des angles de vue et<br />
ne cherche ni à dramatiser, ni à juger<br />
la vie de cet homme qu’il nous présente<br />
avec simplicité.<br />
Ici et ailleurs<br />
Par ELSA LANGER<br />
de Jean-Luc Godard, Jean-Pierre Gorin<br />
et Anne-Marie Miéville, 53’, 1976,<br />
France.<br />
Ici, nous voyons une famille de français<br />
moyens devant leur écran de télévision.<br />
Ailleurs, ce sont les images<br />
de la révolution palestinienne. Ici et<br />
ailleurs développe le dernier état du<br />
montage de jusqu’à la victoire, film<br />
antécédent à ce moyen métrage tourné<br />
en Palestine au printemps 1970, et<br />
demeuré inachevé.<br />
Nous vivons aujourd’hui en 2009<br />
dans un occident submergé d’images.<br />
Elles s’accumulent et s’annulent les<br />
Photographie de la peinture murale d’ Hubert Bauchu<br />
Image tirée de la vidéo d’ Elsa Langer<br />
unes, les autres dans notre mémoire<br />
de sorte qu’au lieu d’apprendre à voir,<br />
nous devenons aveugle. Ici et ailleurs<br />
nous prouve que la situation n’a pas<br />
changé depuis que le film a été réalisé<br />
et même depuis les années 50.<br />
Le film expose des palestiniens et des<br />
israéliens qui s’embourbent dans des<br />
luttes sans échappatoire et qui meurent<br />
dans l’espoir d’une liberté. De<br />
l’autre coté, il y a le monde occidental<br />
caricaturé volontairement par la<br />
famille devant la télévision (Godard<br />
critique ici les médias mais son film<br />
en ait un aussi et il le rappelle au<br />
spectateur par les clichés qu’il laisse<br />
surgir), qui absorbe passivement les<br />
images, de la guerre, de la publicité<br />
ou du sport dans le silence et sans jamais<br />
communiquer entre eux.<br />
Sont alors représentés deux mondes<br />
qui ne peuvent plus se croiser car les<br />
médias ont creusé les différences et<br />
ont effacé toutes possibilités d’un espoir<br />
en individualisant et en séparant<br />
les individus et les peuples qui ne sont<br />
plus indépendants. Il y a la société<br />
capitaliste qui incite à la réussite personnelle<br />
et fonctionne sur le mérite et<br />
TRAVAUX<br />
C<br />
onsidérons que la télévision est<br />
le théâtre de production et de<br />
diffusion d’images mobiles, génériques...<br />
Considérons que notre cerveau<br />
est le réceptacle de tout ce flux d’images,<br />
de tous ces mots qui ont pour seul<br />
but d’informer et d’illustrer les images<br />
qui défilent. Maintenant, si je déforme<br />
le son et si je modifie le temps<br />
de diffusion, si j’imagine un journal<br />
qui durerait 20 heures, que reste t-il<br />
alors du sens des images? On passe<br />
d’un état passif où l’on éponge l’information<br />
à un état de contemplation qui<br />
reste tout de même hypnotique. Le fait<br />
de ralentir des images produites pour<br />
être rapides et efficaces afin d’ingurgiter<br />
l’information, comme s’il s’agissait<br />
de restauration rapide, veut signifier<br />
qu’il faut apprendre à voir, prendre<br />
le temps de regarder ce qu’on nous<br />
propose. Le son, le caquetage médiatique,<br />
l’absence de sens dans les mots<br />
sont annihilés par le ralentissement,<br />
ils deviennent des borborygmes quasi<br />
angoissants. Mon but est de montrer<br />
que l’on peut regarder différemment<br />
les choses établies, produites et diffusées,<br />
ces images du non-sens, ces<br />
sentiments qui ne nous appartiennent<br />
pas, comme la peur, la paranoïa, la<br />
culpabilité ou la bêtise.<br />
Par <strong>MARJORIE</strong> <strong>ACCARIER</strong><br />
Image tirée de la vidéo de Marjorie Accarier<br />
C<br />
e projet vidéo porte sur le travail<br />
de la terre, thématique importante<br />
en France, où le paysan est encore<br />
un symbole national, même si le secteur<br />
agricole est désormais un domaine<br />
d’emploi résiduel.<br />
Le travail de la terre reste encore transfiguré<br />
comme symbole d’une époque<br />
dorée perdue, face à une identité nationale<br />
qui éprouve des difficultés à mûrir,<br />
face à une industrie agro-alimentaire<br />
mondialisée qui semble avoir oublié<br />
L es<br />
photographies ne parlent pas<br />
d’un chantier en particulier, l’architecture<br />
et les éléments qui les composent<br />
créent des associations difficiles<br />
à comprendre. Ce sont des sortes de<br />
superpositions de plans d’espaces réels,<br />
mis au même niveau, et qui mènent<br />
vers une autre dimension spatiale, intemporelle,<br />
et d’une certaine manière<br />
irréelle. Cette ambiguïté suggère l’idée<br />
D<br />
ans une forêt où des arbres sont<br />
abattus, le travail s’organisera<br />
en trois temps.<br />
Récupérer les débris de l’arbre c’està-dire<br />
les branches, l’écorce, la souche<br />
et la sciure avec lesquels je ferais un<br />
assemblage pour donner l’image d’un<br />
arbre sur le sol.<br />
Ensuite dans le champ où sont rangés<br />
et recoupés les troncs, je rassemblerai<br />
les chutes éparses qui sont devenues<br />
pour moi des disques de tailles différentes<br />
que je superposerai afin de créer<br />
toute dimension humaine, et en souvenir<br />
d’une harmonie perdue avec un<br />
environnement certes rude mais non<br />
pas susceptible de bouleversements climatiques.<br />
Évoquer le travail de la terre, c’est examiner<br />
la réalité de la vie du paysan<br />
d’avant 1950, et la confronter au mythe<br />
avec lequel nous nous protégeons de<br />
nos peurs face aux défis de notre époque.<br />
Par <strong>EMILIE</strong> <strong>ASSEMAT</strong><br />
Image tirée de la vidéo d’ Emilie Assemat<br />
d’une production en surabondance, qui<br />
tend à l’asphyxie, et tel le propos des<br />
photo-montages va au-delà du constat<br />
du chantier comme lieu de production.<br />
Il est question ici d’évoquer le lieu de<br />
production en tant qu’espace difficilement<br />
cernable.<br />
Par ALICE LAFONT<br />
Montage photographique réalisé par Alice Lafont<br />
une ligne verticale rappelant la verticalité<br />
de l’arbre.<br />
Enfin je me servirai des cendres pour<br />
dessiner un arbre sur le sol.<br />
Par BASTIEN dENGERMA<br />
« Le temps s’enfuit.<br />
Seules ces choses restent là,<br />
présentes, inertes, vivantes<br />
dans ce lieu intemporel,<br />
nous parlant dans le silence<br />
de leur vie d’antan. »<br />
Par SUZIE BOUëT<br />
L ’<br />
appareil en main, je suis partie<br />
pour photographier divers<br />
personnages figurant chacun dans un<br />
lieu spécifique. Ils ont tous en commun<br />
la notion de travail. Cependant,<br />
de portraits en portraits, on se rend vite<br />
compte que le travailleur fusionne avec<br />
son environnement. Les couleurs, le<br />
sourire, le matériau ou la position sont<br />
autant d’éléments qui dévoilent une<br />
composition. Un tandem entre le corps<br />
et l’espace; un vêtement de travail qui<br />
génère un rôle, un métier.<br />
Par ANAELLE BERROCHE<br />
Photographie d’ Anaëlle Berroche<br />
Photographie réaliseé par Bastien Dengerma<br />
Photographie de Suzie Bouët<br />
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Hôtel-Rivet n°10 A.R.C. lieux de production exposition du 10 février au 4 mars 2010 Hôtel-Rivet n°10 A.R.C. lieux de production exposition du 10 février au 4 mars 2010<br />
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