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MARJORIE ACCARIER EMILIE ASSEMAT HUBERT ... - Nîmes

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6<br />

L orsque<br />

l’on regarde une machine,<br />

on est tout de suite frappé par l’organisation<br />

des pièces. Y a-t-il dans cette<br />

organisation une idée de l’architecture?<br />

J’éprouve le désir de mettre l’esthétisme<br />

de la machine au même rang qu’un paysage<br />

urbain. Ma machine est une utopie,<br />

elle ne produit rien, sauf son visuel. Il y a<br />

aussi le désir de faire « rentrer » le spectateur<br />

dans mon œuvre, c’est pour cette<br />

raison qu’elle se veut grande et qu’elle<br />

s’intègre à la dimension du mur.<br />

J ’ai<br />

Par <strong>HUBERT</strong> BAUCHU<br />

enregistré le son d’un atelier de<br />

cordonnerie pour exprimer l’ambiance<br />

de ce lieu. Il y a beaucoup de sons,<br />

de bruits de machines, de pinceaux, de<br />

marteaux etc... Les spectateurs peuvent<br />

imaginer ce lieu par le son.<br />

L ’idée<br />

Par dONGKUN KIM<br />

Document de travail de Dongkun Kim<br />

de la durée est relative à<br />

chacun de nous... Nous l’établissons<br />

quand il s’agit du travail qui est<br />

planifié, calculé et qui s’organise en<br />

fonction de certains projets précis. Ces<br />

projets ont donc un temps «commun».<br />

J’ai voulu montrer deux temps de<br />

l’existence diamétralement opposés et<br />

VISITES AU FId<br />

Au coeur des<br />

choix artisti-<br />

ques du FID-<br />

Marseille ; le<br />

documentaire.<br />

Défendu comme<br />

un art du témoi-<br />

gnage sans critère de format, le festi-<br />

val présente des films et des artistes<br />

qui modifient les frontières du genre<br />

documentaire. Depuis trois années,<br />

un tournant décisif a été pris, celui<br />

d’accueillir au sein de la sélection officielle,<br />

des films de fiction aux côtés<br />

des films documentaires dans le<br />

même souci de fidélité au réel.<br />

En 2009, le FIDMarseille a présenté<br />

environ 140 films, pour la plupart des<br />

premières mondiales et internationales<br />

dans un programme dense comprenant<br />

sélection officielle, écrans<br />

parallèles, tables rondes...<br />

L’homme à la caméra<br />

de Dziga Vertov, 76’, 1929, Pologne.<br />

Ce film commence avec les images<br />

d’un orchestre qui se prépare, qui<br />

répète Des chaises vides se plient et<br />

se déplient. Cette séquence comme<br />

qui pourtant n’en font qu’un. La ville<br />

de <strong>Nîmes</strong> s’éveille, nous suivons les<br />

personnes dans leur travail, leur manoeuvres<br />

presque machinales s’opèrent<br />

(l’homme et la machine ne font qu’un,<br />

ils se complètent dans les efforts).<br />

Chacun a son métier, sa fonction, tout<br />

est organisé.<br />

prologue, donne le ton rythmique de<br />

l’ensemble du film. Avant que le film<br />

ne commence réellement, il règne un<br />

moment de silence et de suspense. Le<br />

film «démarre» quand les musiciens<br />

s’apprêtent à jouer.<br />

Les rues sont vides , les machines et<br />

les usines ne sont pas encore en route<br />

et petit à petit les gens partent au<br />

travail, vont et viennent, crescendo,<br />

comme dans une fourmilière.<br />

J’aime beaucoup le parallèle entre<br />

les images filmées par Dziga Vertov<br />

et celles qui le montre filmé par une<br />

personne qu’on ne voit pas.<br />

Le jeu des images, fondues les unes<br />

avec les autres peut donner l’impression<br />

qu’un parlement s’écroule ou<br />

que les rues se penchent sous le tumulte<br />

des passants. Le spectateur est<br />

entrainé dans une sorte de chevauchée<br />

fantastique au sein d’une ville en<br />

ébullition.<br />

Parallèlement aux mouvements des<br />

personnes qui partent au travail et<br />

qui participent aux activités humaines<br />

journalières, on voit une femme<br />

qui coupe des bandes filmiques et<br />

qui les recolle, leur donne vie dans<br />

Chaque jour, recommence le ballet des<br />

camions de nettoyage, l’ascension des<br />

voitures qui se dirigent hors du centre,<br />

les commerçants qui préparent leurs<br />

étals, les passants et les consommateurs<br />

qui vont et viennent...<br />

Puis nous entrons dans l’intimité de<br />

deux personnes qui ont décidé d’oublier<br />

un laboratoire. Le spectateur est entièrement<br />

inclus à l’intérieur de cette<br />

fabrication...<br />

Le plein pays<br />

de Antoine Boutet, 58’, 2009, France.<br />

Le plein pays désigne volontairement<br />

ce lieu entre l’imaginaire du personnage<br />

présenté et le réel intemporel qui<br />

l’entoure. Cet homme vit-il vraiment<br />

ou a t-il vécu? Nous n’en doutons pas<br />

puisque le cadre ou il évolue à l’air de<br />

lui appartenir pleinement. En effet, il<br />

se déplace dans ce « plat » pays qui<br />

est le sien, que chante Jacques Brel.<br />

Seul dans sa maison de campagne, il<br />

enregistre sa voix ou des chansons et<br />

des émissions radios qu’il réécoute<br />

par la suite, lorsqu’il est chez lui ou<br />

dans sa carrière de pierre.<br />

Au fond des terres, au milieu des roches<br />

éternelles, il creuse ses galeries,<br />

grave des figures animales ou abstraites<br />

comme le faisait l’homme de Néandertal<br />

dans les grottes. Il chante à gorge<br />

déployée des paroles qui résonnent<br />

mais qui sont à peine compréhensible.<br />

Cet homme, comme une force de la<br />

nature, déplace frénétiquement de<br />

Hôtel-Rivet n°10 A.R.C. lieux de production exposition du 10 février au 4 mars 2010 Hôtel-Rivet n°10 A.R.C. lieux de production exposition du 10 février au 4 mars 2010<br />

le temps et de se l’approprier...<br />

Dans les deux cas il y a production.<br />

D’un côté, production matérielle pour<br />

vivre, et de l’autre, développement de<br />

l’être dans son espace intime.<br />

lourdes pierres dans un monde retiré<br />

et nous livre en même temps sa fragilité<br />

lorsque il s’entoure d’idoles telle<br />

que Brigitte Bardot, qui orne les murs<br />

de sa maison, ou quand il précise avec<br />

ironie que la vie et la mort n’est pour<br />

lui qu’une mascarade...<br />

Un documentaire où Antoine Boutet<br />

fait le bon choix des angles de vue et<br />

ne cherche ni à dramatiser, ni à juger<br />

la vie de cet homme qu’il nous présente<br />

avec simplicité.<br />

Ici et ailleurs<br />

Par ELSA LANGER<br />

de Jean-Luc Godard, Jean-Pierre Gorin<br />

et Anne-Marie Miéville, 53’, 1976,<br />

France.<br />

Ici, nous voyons une famille de français<br />

moyens devant leur écran de télévision.<br />

Ailleurs, ce sont les images<br />

de la révolution palestinienne. Ici et<br />

ailleurs développe le dernier état du<br />

montage de jusqu’à la victoire, film<br />

antécédent à ce moyen métrage tourné<br />

en Palestine au printemps 1970, et<br />

demeuré inachevé.<br />

Nous vivons aujourd’hui en 2009<br />

dans un occident submergé d’images.<br />

Elles s’accumulent et s’annulent les<br />

Photographie de la peinture murale d’ Hubert Bauchu<br />

Image tirée de la vidéo d’ Elsa Langer<br />

unes, les autres dans notre mémoire<br />

de sorte qu’au lieu d’apprendre à voir,<br />

nous devenons aveugle. Ici et ailleurs<br />

nous prouve que la situation n’a pas<br />

changé depuis que le film a été réalisé<br />

et même depuis les années 50.<br />

Le film expose des palestiniens et des<br />

israéliens qui s’embourbent dans des<br />

luttes sans échappatoire et qui meurent<br />

dans l’espoir d’une liberté. De<br />

l’autre coté, il y a le monde occidental<br />

caricaturé volontairement par la<br />

famille devant la télévision (Godard<br />

critique ici les médias mais son film<br />

en ait un aussi et il le rappelle au<br />

spectateur par les clichés qu’il laisse<br />

surgir), qui absorbe passivement les<br />

images, de la guerre, de la publicité<br />

ou du sport dans le silence et sans jamais<br />

communiquer entre eux.<br />

Sont alors représentés deux mondes<br />

qui ne peuvent plus se croiser car les<br />

médias ont creusé les différences et<br />

ont effacé toutes possibilités d’un espoir<br />

en individualisant et en séparant<br />

les individus et les peuples qui ne sont<br />

plus indépendants. Il y a la société<br />

capitaliste qui incite à la réussite personnelle<br />

et fonctionne sur le mérite et<br />

TRAVAUX<br />

C<br />

onsidérons que la télévision est<br />

le théâtre de production et de<br />

diffusion d’images mobiles, génériques...<br />

Considérons que notre cerveau<br />

est le réceptacle de tout ce flux d’images,<br />

de tous ces mots qui ont pour seul<br />

but d’informer et d’illustrer les images<br />

qui défilent. Maintenant, si je déforme<br />

le son et si je modifie le temps<br />

de diffusion, si j’imagine un journal<br />

qui durerait 20 heures, que reste t-il<br />

alors du sens des images? On passe<br />

d’un état passif où l’on éponge l’information<br />

à un état de contemplation qui<br />

reste tout de même hypnotique. Le fait<br />

de ralentir des images produites pour<br />

être rapides et efficaces afin d’ingurgiter<br />

l’information, comme s’il s’agissait<br />

de restauration rapide, veut signifier<br />

qu’il faut apprendre à voir, prendre<br />

le temps de regarder ce qu’on nous<br />

propose. Le son, le caquetage médiatique,<br />

l’absence de sens dans les mots<br />

sont annihilés par le ralentissement,<br />

ils deviennent des borborygmes quasi<br />

angoissants. Mon but est de montrer<br />

que l’on peut regarder différemment<br />

les choses établies, produites et diffusées,<br />

ces images du non-sens, ces<br />

sentiments qui ne nous appartiennent<br />

pas, comme la peur, la paranoïa, la<br />

culpabilité ou la bêtise.<br />

Par <strong>MARJORIE</strong> <strong>ACCARIER</strong><br />

Image tirée de la vidéo de Marjorie Accarier<br />

C<br />

e projet vidéo porte sur le travail<br />

de la terre, thématique importante<br />

en France, où le paysan est encore<br />

un symbole national, même si le secteur<br />

agricole est désormais un domaine<br />

d’emploi résiduel.<br />

Le travail de la terre reste encore transfiguré<br />

comme symbole d’une époque<br />

dorée perdue, face à une identité nationale<br />

qui éprouve des difficultés à mûrir,<br />

face à une industrie agro-alimentaire<br />

mondialisée qui semble avoir oublié<br />

L es<br />

photographies ne parlent pas<br />

d’un chantier en particulier, l’architecture<br />

et les éléments qui les composent<br />

créent des associations difficiles<br />

à comprendre. Ce sont des sortes de<br />

superpositions de plans d’espaces réels,<br />

mis au même niveau, et qui mènent<br />

vers une autre dimension spatiale, intemporelle,<br />

et d’une certaine manière<br />

irréelle. Cette ambiguïté suggère l’idée<br />

D<br />

ans une forêt où des arbres sont<br />

abattus, le travail s’organisera<br />

en trois temps.<br />

Récupérer les débris de l’arbre c’està-dire<br />

les branches, l’écorce, la souche<br />

et la sciure avec lesquels je ferais un<br />

assemblage pour donner l’image d’un<br />

arbre sur le sol.<br />

Ensuite dans le champ où sont rangés<br />

et recoupés les troncs, je rassemblerai<br />

les chutes éparses qui sont devenues<br />

pour moi des disques de tailles différentes<br />

que je superposerai afin de créer<br />

toute dimension humaine, et en souvenir<br />

d’une harmonie perdue avec un<br />

environnement certes rude mais non<br />

pas susceptible de bouleversements climatiques.<br />

Évoquer le travail de la terre, c’est examiner<br />

la réalité de la vie du paysan<br />

d’avant 1950, et la confronter au mythe<br />

avec lequel nous nous protégeons de<br />

nos peurs face aux défis de notre époque.<br />

Par <strong>EMILIE</strong> <strong>ASSEMAT</strong><br />

Image tirée de la vidéo d’ Emilie Assemat<br />

d’une production en surabondance, qui<br />

tend à l’asphyxie, et tel le propos des<br />

photo-montages va au-delà du constat<br />

du chantier comme lieu de production.<br />

Il est question ici d’évoquer le lieu de<br />

production en tant qu’espace difficilement<br />

cernable.<br />

Par ALICE LAFONT<br />

Montage photographique réalisé par Alice Lafont<br />

une ligne verticale rappelant la verticalité<br />

de l’arbre.<br />

Enfin je me servirai des cendres pour<br />

dessiner un arbre sur le sol.<br />

Par BASTIEN dENGERMA<br />

« Le temps s’enfuit.<br />

Seules ces choses restent là,<br />

présentes, inertes, vivantes<br />

dans ce lieu intemporel,<br />

nous parlant dans le silence<br />

de leur vie d’antan. »<br />

Par SUZIE BOUëT<br />

L ’<br />

appareil en main, je suis partie<br />

pour photographier divers<br />

personnages figurant chacun dans un<br />

lieu spécifique. Ils ont tous en commun<br />

la notion de travail. Cependant,<br />

de portraits en portraits, on se rend vite<br />

compte que le travailleur fusionne avec<br />

son environnement. Les couleurs, le<br />

sourire, le matériau ou la position sont<br />

autant d’éléments qui dévoilent une<br />

composition. Un tandem entre le corps<br />

et l’espace; un vêtement de travail qui<br />

génère un rôle, un métier.<br />

Par ANAELLE BERROCHE<br />

Photographie d’ Anaëlle Berroche<br />

Photographie réaliseé par Bastien Dengerma<br />

Photographie de Suzie Bouët<br />

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