Numéro 14: Septembre - Octobre 2007 - VOL A VOILE MONTAGNE ...

L’HISTOIRE CACHÉE DE LA MONTAGNE NOIRE :
Par notre historien Frédéric Rahal
C’est en l’an de Grâce 1515
que débute l’histoire de notre aérodrome.
Victorieux à la bataille de
Marignane qui l’opposa à l’infâme
ILS 32, Moulinier Ier continue son
avancée en territoire Franc, accompagné
de ses troupes. Fraîchement
revenu du Saint-Empire Romain Germanique
où il a glorieusement acheté
des saucisses ainsi que du gelcoat
pour blanchir son char, le vaillant
conquérant voit grand ; à l’instar de
son fidèle scribe, le Général Soulet du
Venturi de Castres, il trouve sa Gaule
bien trop petite…
Moulinier 1er après son intronisation -
peinture sur couane de saucisse du
lauragais - XVIème siècle
Et c’est au cours d’une halte
en territoire cévenol, où la fière armée
s’offrait un repos bien mérité,
que nos soldats entendirent parler
d’une terre secrète juchée dans un
massif situé à mi-chemin entre le Pic
de Sud (oui, à l’époque, la déclinaison
magnétique n’avait pas encore
fait son œuvre…) et le Royaume des
C o n g s , a u j o u r d ’ h u i a p p e l é
« Toulouse . Un autochtone aviné
croisé dans une sombre taverne, leur
relata l’existence de ce lieu magique
et peuplé de créatures mystérieuses
résiste encore et toujours à l’envahisseur,
si fort soit-il. C’est un nouveau
défi pour le conquérant qui ne
compte plus ses glorieuses victoires.
Les hommes se mirent en marche par
delà les plaines et les montagnes,
bravant les intempéries, le vent d’Autan,
le rosé pas frais et le Moscatel
de Riri. Et c’est ainsi qu’ils arrivèrent
sur les lieux de leur future conquête.
Un territoire austère, terrifiant, peuplé
de mille dangers, dont l’infâme Chevalier
de la Braquadèle, que la brave
armée combattit dans la passe des
Cammazes. Ce fait d’armes, que
nous allons vous conter, marquera le
début de la grande épopée de la
Montagne Boire, plus tard baptisée
Montagne Noire pour des raisons évidentes
de crédibilité…
Coincée dans la passe des Cammazes,
la brave armée doit faire fasse à la
résistance du Chevalier et de sa cohorte
venue des Asturies, qu’il a réussi
à soulever contre l’envahisseur. Supérieur
en nombre, l’ennemi est aussi
mieux armé, doté de chars sans chevaux
qu’ils arrivent à faire avancer à
l’aide du vent de Cers qui frappe la
colline sans discontinuer. La bataille
s’engage sans merci ; Moulinier Ier, aidé
de son Ministre des Finances, Don
Sallustre Lamarre, attaque la palissade
du camp retranché à l’aide de leurs
archers, évitant les jets de Corbières
bouillant lancés par l’ennemi. Leurs
chevaux s’embourbent, la bataille devient
de plus en plus dure. Pendant ce
temps, le duc de Melleton, chef militaire
successeur du Général Leguevaque,
ainsi qu’une poignée de valeureux
cavaliers, tente une diversion par
le sud-est pour prendre l’ennemi à revers
; cette vieille technique avait déjà
fait ses preuves lors de la bataille du
Bourgogne, où, tel le punch, le duc de
Melleton frappa l’ennemi à revers et
vainquit les hérétiques et fit brûler
Tromboséliane, méchante pestière
soupçonnée de sorcellerie depuis le
jour où elle a prétendu avoir construit
un Bergfalke par ordre de Dieu luimême.
Cette gueuse n’a eu que ce
qu’elle méritait. NOTE DE LA REDAC-
TION : il est intéressant de remarquer ici
l’origine du nom de l’objet bien connu
de nos vélivoles légers ; la « gueuse »
alourdit effectivement le planeur…
La bataille des cammazes - gravures
sur culasses walter - XVIème siècle
Les tentatives de prise à revers
du Duc furent malheureusement vaines
; l’ennemi s’étant méfié, leur lança
une corde de remorquage de char,
décimant ainsi la moitié des hommes.
Le duc se résigna donc à un repli stratégique
vers Auch, où il devait de toute
façon faire passer un test à la fin de
la guerre du punch…
La bataille tourne alors à l’avantage de
l’ennemi ; c’est la débâcle au sein de
l’armée. Le chevalier de Soulet part à
Revel chercher des vivres et reglecoater
les pucelles, tandis que notre Ministre de
Finances doit faire face à la hausse des
prix de l’avoine, l’obligeant à augmenter
le prix de la location des chars…
François de Hersen, duc d’Anjou et ancien
combattant de la Bataille des Huit
Jours, propose alors d’utiliser barriques et
tonneaux vides pour renverser les chars
ennemis barrant le passage de l’armée
entre Vaudreuille et Dourgne ; idée audacieuse,
mais qui eut l’avantage de
fonctionner pour ralentir l’avancée de
l’ennemi, dont les chars se retournaient
au passage de ces armes de fortune.
NDLR : la rédaction tient une nouvelle
fois à attirer votre attention sur l’origine
du tonneau barriqué.
C’est alors que le Chevalier de la Braquadèle,
chef de l’armée ennemie, proposa
une trêve pour parlementer autour
d’un banquet organisé par ses soins;
Moulinier Ier, par méfiance, s’entoura de
fidèles conseillers, tels que le Cardinal
Paf et le Connétable Gabolde ; lors de
ce dîner arrosé, les troupes ennemies,
amusées par le nom du chef religieux,
n’eurent de cesse de trinquer à la santé
de notre bon Cardinal, ce qui eut pour
fâcheuse conséquence de mettre une
partie des troupes adverses hors d’état
de combattre ; profitant de l’ébriété
avancée des combattant, le soldat Bellamy,
ayant remarqué l’étrange mode
de fonctionnement des chars ennemis,
qui, sans l’aide de chevaux, arrivent à se
mouvoir à l’aide du vent de Cers, eut
l’idée d’aller construire une palissade
incurvée au sommet de la colline pour
forcer le vent à changer de sens. Et
c’est ainsi que, le lendemain, le vent
s’inversa et l’armée ennemie fut mise
hors d’état de nuire, et que le soldat Bellamy
inventa le vent d’Autan.
Et depuis ce jour, on a coutume de dire
que le lendemain d’un Cardinal Paf, il y
a de l’Autan.
Le cardinal PAF, De vinci - peinture
à l’huile de riri sur entoilage de
NC - XVIème siècle
La suite dans le prochain numéro.