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«mini DIMANCHE-ILLUSTRÉ jiniiiiiiMiiiimiiiiiiiiiiiimiiiiiiKiiimimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii 10 mnnitiiwritimnHiiiinmmnniimmwiiuiiitMiluintm:n»nmttmiMitmai LE <strong>12</strong> OCTOBRE 1930 "HIMII<br />
JE VOUDRAIS BIEN SAVOIR...<br />
Celle rubrique est ouverte à tous nos lecteurs. Elle leur permettra de. se tenir en contact constant avec leur journal,<br />
qui les renseignera volontiers sur tous les faits d'un intérêt général et d'ordre documentaire ou pratique ; mais un<br />
délai assez long peut s'écouler avant l'insertion des réponses, et nous restons naturellement juges de leur opportunité.<br />
Pourquoi on doit mettre un trait d'union, entre<br />
le verle et le pronom, dans de; expressions<br />
comme :" Dort-il?";" Donnez-maice livre";<br />
"Fencez-vous qu'il \ie :dra? "<br />
t^VANS la première et la troisième de ces expressions,<br />
L' on met un trait d'union parce que « il » et « vous »<br />
sont sujets du verbe et, logiquement, devraient être<br />
avant lui. Ce trait d'union les rattaclie étroitement au<br />
verbe, les rejette, pour ainsi dire, par-dessus lui, en<br />
avant, à leur place normale de sujets. Mais il ne faut<br />
point en mettre dans l'expression: «donnez moi », parce<br />
que « moi » es t complément, et est à sa place logique après<br />
le verbe. Si, çn parlant d'un malade, on dit : « Considérez<br />
le comme perdu », il ne faut pas plus de trait d'union<br />
que dans l'expression : i Considérez le malade comme<br />
perdu ». o Le », pronom, dans le premier cas, représente<br />
« le malade », et joue exactement, dans la phrase, le<br />
même rôle que. lui.<br />
On met un trait d'union entre le verbe et le pronom<br />
qui le suit, quand ce pronom est sujet. On ne doit pas en<br />
mettre quand le pronom est complément direct ou<br />
indirect.<br />
Tout cela dit, bien entendu, par acquit de conscience<br />
et souci de la vérité grammaticale, et, sans aucun espoir.<br />
Il n'y a rien de difficile à perdre comme une habitude,<br />
surtout quand elle est mauvaise.<br />
S'il exis;e, dans h marire m'Iitd e, c'es gr-de ;<br />
coriespondant à ceox de caporil-clef e: de<br />
sergen'-chef créés réc emme.it dans l'armée<br />
de terre ?<br />
TL a été créé, en effet, depuis peu, des grades nouveaux<br />
I dans la marine militaire, mais non pas exactement<br />
sembLbles à ceux de l'armée de terre. Ainsi,<br />
existe à présent dans le cadre de maistrance de la<br />
flotte le grade de « quartier-maître de première classe ...<br />
II se distingue, comme celui dè caporal-chef, par trois<br />
galons de laine rouge placés en diagonale sur la manche.<br />
Le quartier-maître de première classe, comme rang,<br />
autorité et solde, se place immédiatement entre le<br />
quartier-maître et le second-maître déjà existant. En<br />
outre, l'échelon des grades comprend aujourd'hui<br />
celui de « maître de première classe » avec trois galons<br />
d'or en diagonale sur la manche et un galon d'or à. la<br />
casquette. Ce gradé s'incorpore entre le maître (grade<br />
correspondant à celui de sergent-major) et le premiermaître<br />
(adjudant).<br />
Ces deux échelons qui s'obtiennent à 1 ancienneté,<br />
confèrent à leurs bénéficiaires des attributions inhérentes<br />
aux nécessités de la flotte militaire moderne.<br />
■G.<br />
Si l'emrljyeur de vieux rerviteurs qce 1 'êge<br />
dispenf e c e faire des verceme tfs EUI assurances<br />
scckle?, 03t tenu, malgré ce'a, ce faire îe ve -<br />
sèment te sa quote-part?<br />
ES salariés âgés de plus de soixante ans, que leur<br />
L âge dispense de faire eux-mêmes des versements<br />
au titre des assurances sociales, donnent lieu, de la<br />
part de leurs employeurs, si leur rémunération totale<br />
annuelle n'excède pas 25.000 francs, aux mêmes cotisations<br />
que s'ils étaient des assurés.<br />
Les employeurs doivent établir, au sujet de ces salariés,<br />
des bordereaux d'un modèle spécial (mensuels,.<br />
lorsqu'il s'agit de salariés dont la rémunération annuelle<br />
n'excède pas 15.000 francs, ou 18.000 francs<br />
dans les villes de plus de 200.000 habitants et les circonscriptions<br />
industrielles assimilées), annuels, lorsqu'il<br />
s'agit de salariés dont la rémunération annuelle<br />
est supérieure à 15.000 francs (ou 18.000) et inférieure<br />
à 25.001 francs. Les bordereaux ainsi établis doivent<br />
être adressés à la préfecture du département du lieu<br />
de travail (service départemental des Assurances<br />
sociales), soit dans les dix premiers jours de chaque<br />
mois (bordereau mensuel), soit dans le courant du mois<br />
de janvier de chaque année (bordereau annuel). Les<br />
versements correspondants sont effectués par,,l'employeur<br />
soit en timbres assurances sociales apposés<br />
sur'les bordereaux, soit en espèces ou par chèque barré :<br />
dans ce dernier cas, les versements doivent être opérés,<br />
dans le département de la Seine, à la Caisse générale<br />
de garantie (22, rue d'Estrées, à Paris), et, dans<br />
les autres départements, chez les comptables publics.<br />
Quelle est la plus importante découverte<br />
histologique de l'anatomie française du<br />
XIX e siècle?<br />
'EST celle de Dujardin, qui fut d'une importance<br />
C fondamentale et qui domine toute l'histologie actuelle.<br />
On savait, grâce à Hooke, que les tissus animaux et<br />
végétaux étaient formés de petits éléments appelés<br />
cellules ou utricules; mais on croyait ces cellules creuses.<br />
C'est Dujardin qui montra, en 1840, que ces cellules<br />
contiennent une substance visqueuse. Dujardin donna<br />
à cette substance le nom de s.ircode.<br />
Ce sarcode n'est autre chose que le protoplasma,<br />
base même de la vie.<br />
D'où v'eat le nom cePonts-ce-Cé ?<br />
E nom de Ponts-de-Cé provient, étymologiquement,<br />
L de l'appellation latine : Pontes Sagei ou Pontes<br />
Seii, qui fut défigurée, au XVI E siècle, en Pontes Caesaris.<br />
La position stratégique de cet aimable chef-lieu de canton<br />
du Maine-et-Loire, dont les ponts furent longtemps<br />
le seul point de passage qui existait sur la Loire, entre<br />
Saumur et Nantes, lui valut de tout temps un rôle<br />
historique considérable. On se battit souvent pour leur<br />
possession. Le nom ne vient donc pas « d'un combat<br />
entre les armées romaine et gauloise », comme le suppose<br />
notre correspondant en se basant sur le fait qu'une<br />
statue du Dumnacus a été érigée au Pont-de-Cé.<br />
FK GRAND MAGASIN DANS UNE GRANDE USINE<br />
Les Filatures de la Redoute sont spécialisées dans<br />
la fabrication et la vcnlê directe des lainesa tricoter,<br />
bas chaussettes, vêtements, couvertures.<br />
Le catalogue illustré N° 10 et les échantillons de laine<br />
6cnl envoyés Innco sur demande à Houbaix (Nord).<br />
Il s'agit d'un chef des Andccaves (Anjou), qui essaya,<br />
après la chute d'Alesia, de prolonger la résistance et<br />
alla mettre le siège devant l.imonum (Poitiers), ville<br />
dévouée à César. Repoussé par les légions de C. Caninius<br />
Rebilus, il se mit en retraite vers le Nord.<br />
Il avait certainement l'intention de gagner Pontes<br />
Seii pour passer sur la rive droite du fleuve, mais il<br />
trouva en face de lui, sur un point des bords de la Ivoire<br />
qui est demeuré mal défini, une deuxième année<br />
romaine, commandée par C. Fabius. Ses troupes furent<br />
mises en pièces et lui-même se vit contraint de chercher<br />
un refuge au fond de l'Armorique. C'est donc uniquement<br />
en souvenir de cette ultime résistance gauloise et<br />
de son héros, Dumnacus, qu'a été élevée la statue en<br />
question.<br />
Quelles sont les conditions à remplir pour obtenir<br />
une charge de greffier auprès d'un tribunal ?<br />
ES candidats aux fonctions de greffier doivent<br />
L remplir principalement les conditions suivante^ :<br />
i° Jouir des droits civils et politiques ;<br />
2° Avoir satisfait aux lois sur le recrutement ;<br />
3° Etre âgé de : 25 ans accomplis pour être greffier<br />
près d'une justice de paix ou d'un tribunal de première<br />
instance ; vingt-sept ans pour une place de<br />
greffier auprès d'une cour d'appel et trente ans pour<br />
la charge de greffier en chef à la cour des comptes ;<br />
4° Etre licencié en droit, s'il s'agit d'une charge de<br />
greffier auprès d'une cour d'appel ou de la cour de<br />
cassation,<br />
Pour tous les autres greffiers, aucun diplôme n'est<br />
exigé, mais les candidats doivent être soumis à un<br />
examen oral -et écrit ;<br />
5° Justifier d'un traité, soit authentique, soit sous<br />
seing privé contenant les conditions de cession de<br />
la charge.<br />
Les greffiers sont nommés par décret, sur la proposition<br />
du Garde des Sceaux, et, quand il s'agit de la cour<br />
des comptes, sur la proposition du ministre des Fi- '<br />
nances.<br />
Les greffiers doivent verser, avant leur installation,<br />
un cautionnement.<br />
Seul, le greffier de la cour des comptes qui n'a<br />
aucun maniement de fonds, n'en verse pas.<br />
o & &<br />
Comment on imprime la musique ?<br />
TV APRÈS le procédé le plus généralement employé,<br />
l'ouvrier trace d'abord, sur une planche d'étain,<br />
avec une griffe marquant d'un seul coup les cinq lignes<br />
ÏÈtla portée, les portées.qui composent la page ; il indique<br />
ensuite, au buriu, l'emplacement des mesures et des<br />
phrases musicales ;. puis, à l'aide d'un marteau et de<br />
divers poinçons sa relief représentant toutes les notes<br />
et tous les signes, il frappe à l'endroit voulu chaque<br />
note et chaque signe ; il termine au burin en traçant<br />
les mesures, les queues de notes tt les crochets de<br />
croches. La planche est ensuite planée au marteau<br />
et polie au brunissoir. Les corrections se font en repoussant<br />
au marteau, à l'envers, les signes défectueux, et<br />
en les frappant à nouveau à l'aide du marteau et des<br />
poinçons.<br />
D'où et comment on extrait la COCEÏM ?<br />
T"y\>ïS les Andes, entre 700 et 3.000 mètres d'altitude,<br />
•»-' croît, à l'état sauvage, un arbrisseau de 2 à 3 mètres<br />
de hauteur, mais qui peut en avoir jusqu'à 6, si les<br />
conditions lui sont particulièrement favorables. On<br />
l'appelle erythroxylon coca, ou simplement cocaïer. Les<br />
fleurs sont petites, blanchâtres et, des feuilles lancéolées,<br />
on extrait un alcaloïde bien connu de tous :<br />
la cocaïne.<br />
Longtemps, la culture du cocaïer n'a été pratiquée<br />
qu'au Pérou ; elle y était très importante, car les terres<br />
d'alluvions très fertiles et le climat, doux et humide,,<br />
lui conviennent particulièrement. Le cocaïer s'est<br />
ensuite répandu dans les divers Etats de l'Amérique du<br />
Sud : Colombie,Bolivie,Brésil,République Argentine;<br />
puis en Extrême-Orient : Inde Anglaise, Ccylan,<br />
Indochine française et en Océanie.<br />
Dans l'extraction de la cocaïne, il y a intérêt à traiter<br />
les feuilles aussitôt cueillies, sans quoi elles fermentent<br />
et il y a perte d'alcaloïde. Les planteurs procèdent donc<br />
eux-mêmes à la préparation de la cocaïne sur les lieux<br />
de cueillette, appelés cocals au Pérou.<br />
On fait d'abord sécher, à l'ombre, les feuilles entières<br />
et les jeunes tiges cueillies ; on les met ensuite à macérer<br />
dans des cuves en bois où, après divers traitements,<br />
on sépare la cocaïne des impuretés en la dissolvant<br />
dans une couche de pétrole lampant qui surnage. Pour<br />
amener au contact du pétrole toutes les couches liquides<br />
contenant la cocaïne, ou se sert de grands disques ma-<br />
nceuvrés à la main d'un mouvement alternatif de haut<br />
en bas. On vérifie, par un essai convenable, que le<br />
liquide ne contient plus de cocaïne. L'alcaloïde est<br />
ensuite extrait du pétrole et purifié.<br />
Le rendement est de l'ordre de 2 grammes de' cocaïne<br />
par kilogramme de feuilles. Actuellement, le kilogramme<br />
de cocaïne raffinée coûte plus de 2.000 francs.<br />
Comment un avocat est désigné d'office à un<br />
inculpé?<br />
T A désignation" d'un avocat d'office est faite par le<br />
1 Conseil de l'Ordre lorsque le prévenu ne choisit<br />
pas lui-même son défenseur.<br />
La désignation est faite de la même façon en matière<br />
d'assistance judiciaire.<br />
L'avocat, commis d'office, ne peut réclamer aucun<br />
honoraire et il lui est même défendu par les règlements<br />
de l'Ordre d'en accepter.<br />
S'il est indispensable d'avoir été soldat pour<br />
enti er dans le corps actif des douanes ?<br />
DÉroNSE négative, mais les conditions d'aptitude<br />
* » physique imposées pour l'admission dans ce corps<br />
sont très sévères. La demande doit être adressée à<br />
l'Administration des Finances, Direction Générale des<br />
Douanes.<br />
o «c* ^<br />
Comment on fait la synthèse de l'alcool métliylique?<br />
A réalisation pratique, imaginée par M. Georges<br />
L Patart, inspecteur général des poudres, comporte<br />
le passage, sur des corps choisis convenablement<br />
(métaux, oxydes, sels) et agissant par leur seule présence<br />
(catalyseurs), sous une pression aussi élevée<br />
que possible : 800 à 900 atmosphères, à dçs températures<br />
de l'ordre de 300 à 4000, de mélanges gazeux<br />
composés très approximativement de deux volumes<br />
d'hydrogène pour ira volume d'oxyde de carbone.<br />
L'étude théorique de la question a, en effet, amené<br />
M. Patart à conclure à une influence favorable d'un<br />
accroissement de pression. La vitesse de passage des<br />
gaz sur la substance catalysante doit être suffisamment<br />
rapide et la température assez basse pour ne pas<br />
permettre aux réactions secondaires, s'accompâgnant<br />
de formation de méthane et d'acide carbonique, de<br />
prendre naissance.<br />
L'alcool méthylique, obtenu par M. Fatart, est relativement<br />
très pur. Il ne contient aucune trace d'aldéhyde,<br />
ni d'acétone; uncsimple rectification fournit un<br />
produit se prêtant très bien aux fabrications chimiques.<br />
Récemment, M. Patart, ajoutant de l'éthylène (gaz<br />
de coke) à son mélange gazeux, a obtenu en même<br />
temps une proportion notable de pétroles synthétiques<br />
du plus haut intérêt. .<br />
Dix ans après ses premières recherches, la grandè<br />
firme allemande « Badische-Anilin-und-Soda-Fabrik »,<br />
stimulée sans doute par les efforts concurrents, a repris<br />
ses travaux abandonnés d'une manière si inattendue<br />
et elle est parvenue rapidement à mettre au point<br />
une production industrielle dont l'importance n'échappera<br />
à personne quand nous aurons dit que l'usine de<br />
Merseburg est capable de fournir plus de 30.000 kilogrammes<br />
d'alcool méthylique chaque jour !<br />
Les brevets pris par la Badische en Allemagne, à<br />
partir du 22 février 1923, et, en France, à partir du<br />
icr janvier 1924, développent, avec énormément de<br />
détails, le procédé décrit plus haut. Ils témoignent d'une<br />
étude vraiment soignée du problème.<br />
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la réception des ph.otograpM.es de notre<br />
GRAND CONCOURS<br />
LES CURIOSITÉS DE FRANCE<br />
ii<br />
doté die prix d'une valeur de<br />
<strong>12</strong>5.000 francs<br />
sera close irrévocablement<br />
Mercredi 15 <strong>octobre</strong><br />
Envoyez, aujourd'hui même, accompagnées<br />
fie trois bons indispensables, les photographies<br />
que vous destinez au concours.<br />
J<br />
DE CHARYBDE EN SCYLLA<br />
(Suite du texte de la page y.)<br />
connue un murmure discret, qui se rapproche.<br />
On dirait le clapotis de Peau. Bientôt le fond<br />
de leur pantalon se mouille. Les rugissements<br />
reprennent. Ils sont toujours aussi nourris,<br />
mais ne semblent plus aussi proches.<br />
— Le flot remonte, constate avec accablement<br />
Jafiezo, dont la tête n'en peut plus.<br />
— Ouatre heures, déjà, passées là-dessous?<br />
réfléchit Lamouche.<br />
— Oui. Pour du coup, nous y sommes. Cette<br />
fois-ci, c'est bien la fin de tout !<br />
— Pas encore, riposte Jean.<br />
Déjà il s'occupe de reboucher le nable. Cette<br />
opération les replonge dans l'obscurité. S'ils<br />
n'y voient plus, ils sentent que l'eau continue<br />
à les envaliir traîtreusement.<br />
•—■ T'as une idée ? interroge Jafrezo.<br />
— Oui. Arc-boute-toi solidement.<br />
■— Voilà. Paré !<br />
— Bon. Tu vas soulever l'arrière de la<br />
barque avec ton dos.<br />
— Et puis après ?<br />
•— Après ? Ça me permettra, à moi qui<br />
suis le plus mince, de me faufiler par-dessous,<br />
pour aller voir de quoi il retourne a l'extérieur.<br />
Si les tigres sont hors de portée, j'aurai vite fait<br />
de retourner la chaloupe et de la remettre à flot.<br />
— Et les requins que t'oublies ?<br />
— Et puis quoi encore ? Aimes-tu mieux<br />
crever ici, comme un rat dans une souricière ?<br />
L'eau commencé à monter plus rapidement.<br />
L'air est devenu irrespirable depuis que_ le<br />
nable, rebouché, eu permet la compression<br />
sans renouvellement. Il n'y a plus à hésiter.<br />
Les reins tendus, Jafrezo tente de se redresser<br />
d'une brusque secousse. Aidé par l'eau, il<br />
arrive à soulever l'arrière de l'embarcation,<br />
dont l'avant continue à reposer sur le sable<br />
en pente. Une lueur de jour filtre encore une<br />
fois dans leur prison.,<br />
— Vas-y ! cne-t-il, plein d'un nouvel espoir.<br />
Sans attendre cette invite, Lamouche s'est<br />
mis en mouvement. Après avoir glissé sur le<br />
dos, il redresse le torse, position qui lui sort<br />
la tête de l'eau. Quelques mètres plus loin, les<br />
fauves font toujours le guet. Allant et venant<br />
sur le rivage, d'où le flot les chasse peu à peu,<br />
ils persistent à monter la garde, en rugissant<br />
à qui mieux mieux. La vue du marin provoque<br />
leur excitation. C'est, pour eux, le renouvellement<br />
du supplice de Tantale.<br />
■— S'ils allaient sauter jusqu'à moi ? Je<br />
serais frais ! senge Lamouche dans un éclair.<br />
Mais non. Les tigres.se contentent de bondir,<br />
de droite et de gauche, en redoublant de rugissements.<br />
De dessous la chaloupe redressée, Jafrezo<br />
émerge à son tour. Il se hâte de trancher,<br />
d'un coup de hachette, l'amarre qui les attache<br />
à la rive. Le bout de bois mal façonné qu'il<br />
avait rangé sous les.bancs, est beaucoup trop<br />
court pour remplir l'office de perche. Ne possédant<br />
pas la paire, il ne peut songer à ramer.<br />
Mais il y a mieux à faire, pour un virai marin :<br />
c'est de l'utilrsîr comme godille d'abord, puis<br />
comme gouvernail.<br />
Biaisant avec le courant, il commence par<br />
gagner le milieu de la rivière. Pendant ce<br />
temps, Lamouche, qu 'un - rétablissement opportun<br />
a remonté à bord, travaille de. son côté.<br />
La seille à la main, il écope l'eau demeurée<br />
dans le fond de l'embarcation à la suite de leur<br />
manœuvre de remise à flot.<br />
La joie de se sentir encore vivre après tant<br />
d'angoisses, leur dilate la poitrine. L'air<br />
embrasé leur semble délicieux à respirer. A<br />
leurs yeux ravis, la verdure des palétuviers<br />
prend des teintes printanières. Il n'est jusqu'à<br />
la morsure cuisante du soleil, sur leur peau,<br />
qtd ne leur fasse l'effet d'une douce caresse.<br />
— Pour le cas où t'aurais encore besoin de<br />
moi comme pédicure, j'oublierai pas de t'envoyer<br />
mou adresse, quand j'en aurai une !<br />
C'est par cette apostrophe goguenarde que<br />
Jean, tout joyeux, a pris congé des tigres<br />
déçus. A quoi Jafrezo, philosophe, a répondu :<br />
■— T'es venu chercher des émotions dans la<br />
marine ? Ben, tu peux dire que t'en as ton plat.<br />
— Sans compter que nous n'en avons pas<br />
fini avec nos incertitudes.<br />
—; Si on en sort, ma parole la plus sacrée,<br />
j'irai, pieds nus, brûler un cierge à la bonne<br />
sainte Anne.<br />
— Que le ciel t'entende ! Et Notre-Damedes-Victoires<br />
me verra de même.<br />
G. DE RAULIN.<br />
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