29.06.2013 Views

intro8 verbeterd - Royal Museum for Central Africa

intro8 verbeterd - Royal Museum for Central Africa

intro8 verbeterd - Royal Museum for Central Africa

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

funèbres ? Elles ont à se défendre face aux chansons<br />

religieuses, surtout à celles des sectes chrétiennes.<br />

Ainsi une chantre prétend que les mélopées sont<br />

en train de disparaître (251:74-79). Toutefois à<br />

Kasenga et même à Lubumbashi et environs, ces<br />

chansons sont encore <strong>for</strong>t prisées et les pleureuses<br />

sont encore hautement respectées et recherchées<br />

pour rehausser les deuils de leur présence.<br />

La mélopée se chante lors du deuil,<br />

normalement pendant que le corps est à la maison<br />

et au cours des jours de deuil qui suivent. On<br />

peut la chanter aussi si l’on reçoit de loin le<br />

message d’un deuil, même pendant toute une<br />

semaine et on fait le deuil à l’absence du corps.<br />

Pareillement quand des membres de famille<br />

viennent de loin et arrivent en retard pour le<br />

deuil, on peut reprendre le deuil. Actuellement<br />

on peut chanter ces mélopées aussi en dehors du<br />

deuil. On a écrit que l’on ne pouvait pas le faire<br />

car ça ferait revenir les morts (Kabemba, 1992 :<br />

10). Actuellement ce n’est plus la règle. Les<br />

spécialistes organisent des séances<br />

d’apprentissage pour les jeunes. Lorsque<br />

quelqu’un, à un moment de solitude, se souvient<br />

d’un défunt qui lui est cher, il peut chanter une<br />

mélopée pendant quelques moments. Les<br />

enquêteurs qui ont collecté les textes contenus<br />

dans ce recueil n’ont pas eu de peine à faire<br />

chanter les mélopées.<br />

Les travaux qui ont été consacrés aux<br />

mélopées montrent la richesse stylistique de ces<br />

chants. Il y a une grande variété de figures de<br />

style qui y sont pratiquées. L’habitué de la<br />

littérature n’aura pas de peine à remarquer cet<br />

aspect des textes en les parcourant. La beauté<br />

musicale de cette littérature ne sera pas non plus<br />

analysée ici. Les transcriptions musicales en fin<br />

d’ouvrage pourront aider le connaisseur à la<br />

découvrir.<br />

20<br />

Mal et douleur<br />

Dans son étude sur «Le mal et la douleur»,<br />

Pierre Centlivres a énuméré les différents concepts<br />

qui désignent en français les <strong>for</strong>mes de mal dans la<br />

vie humaine. Il y a moyen de présenter quelques<br />

<strong>for</strong>mes de mal et de douleur comme elles sont<br />

exprimées dans les mélopées funèbres. Dans les<br />

chants de deuil ordinaires (Verbeek, 2001 : 5-8),<br />

ces réalités ont été déjà <strong>for</strong>t soulignées.<br />

a) La mort<br />

Il y a bien des expressions où les gens<br />

prônent l’importance unique et supérieure de la<br />

vie. Ainsi aussi dans les mélopées : Ikililwako<br />

fye mweo (Ce qui importe c’est seulement la<br />

vie) (91:12). Ainsi, on dit aussi de la mort<br />

qu’elle est méchante, qu’elle n’est pas bonne :<br />

Mwe bena bane mfwa tayawama (Mes frères,<br />

la mort n’est pas bonne) (178:26) ; Ikintu<br />

ubukulu mwe ba yaya imfwa yalikalipa (Une<br />

chose si grande, vous autres, mes chères, la mort<br />

est méchante) (197:3) ; Imfwa yalikalipa<br />

ndetalala shani pano fye (La mort est méchante,<br />

comment vais-je cesser de pleurer seulement ?)<br />

(197:4). La mort n’est pas bonne, mais on se<br />

console quand même en disant : Ala mwe bantu<br />

muye nshiku nkalyo mweyeye (Ô mes chers<br />

amis, au fil des jours je mourrai) (122:46) ;<br />

Tapali mushila kyashila kenyendo (Il n’y a pas<br />

de juré qui a juré de ne pas aller au cimetière)<br />

(123:63).<br />

Les morts sont désignés comme ceux qui<br />

ont choisi de vivre au cimetière ; la pleureuse<br />

chante donc : Kuta fye amakyona yakyonene<br />

ku manda (Appelle un peu ceux qui ont choisi<br />

de vivre au cimetière) (164:4,9,14,19,26,32).<br />

Ci-dessus il a été question de l’idée qu’on se fait<br />

des esprits des défunts et du cimetière.<br />

Dans certaines circonstances il vaut mieux

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!