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Bug Jack Barron

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milliers d’années je m’en fous, la complicité d’assassinat je m’en<br />

fous.<br />

Sûr que tu le ferais. Des milliers d’années… un million<br />

d’années, renoncer à tout ça. Sûr que s’il n’y avait pas Sara tu te<br />

suiciderais rien que pour le plaisir d’emporter Howards avec toi<br />

dans la tombe. Cause toujours. Tu ferais la peau de tes burnes !<br />

Mort… <strong>Barron</strong> retourna le mot dans son esprit, le pressa<br />

comme un citron pour en extraire tout le jus acide de la réalité<br />

brutale. Mort… Personne n’était jamais revenu pour dire<br />

comment c’était. Peut-être qu’un jour ils dégèleront quelqu’un<br />

dans leurs Hibernateurs, et alors on saura ce que c’est que d’être<br />

mort avant son trépas. Mais pas de place pour les assassins dans<br />

les Hibernateurs ; pas de congélation éclair à la sortie de la<br />

chaise électrique… « Si tu es noir, quand tu t’en vas plus<br />

d’espoir. » Le Caucasien Noir… Voilà encore un autre aspect du<br />

slogan attrape-couillon de Luke. Mort… un million d’années<br />

transformé en merde, réduit en poussière. Sûr que tu le ferais.<br />

Dommage qu’il y ait Sara, <strong>Jack</strong> <strong>Barron</strong> n’a pas peur de mourir.<br />

Mes couilles ! Le blues de la pierre tombale…<br />

La classe t’étouffe, <strong>Barron</strong>, quand tu joues la scène du héros<br />

tu la joues jusqu’à l’os ; renoncer à plus de quarante, cinquante<br />

ans, renoncer à un million d’années, à l’éternité, pour que peutêtre<br />

d’ici une centaine d’années une bande de paumés entassés<br />

dans une putain de soupente s’extasient sur la noblesse et le<br />

désintéressement de <strong>Jack</strong> <strong>Barron</strong> (vous vous souvenez ?), et tu<br />

parles d’une paire de belles jambes que ça te fera quand tu seras<br />

mort. Le Caucasien Noir de mes couilles…<br />

« Et si tu es noir, quand tu t’en vas plus d’espoir. »<br />

C’est cela qu’ils voient quand ils sont devant un Cauc ?<br />

Masque blanc et blafard de papier mâché contre la réalité de la<br />

mort couleur noire couleur de néant noir des damnés noir de la<br />

jungle dans le ventre des bébés noirs puits de sang noir<br />

alimentant un pâle et éternel vampire blanc ?<br />

C’est le choix crucial – blanc ou noir, gagnant ou perdant,<br />

vivant ou mort, et pas de moyen terme. Vivant pour l’éternité<br />

sur un monceau de cadavres – ou bien faire partie des cadavres.<br />

C’est l’un ou l’autre.<br />

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