Château de Versailles

Les maîtres
Depuis Louis XIV et Bossuet, précepteur du Grand Dauphin, on fait davantage appel
à des académiciens qu’à des Jésuites pour enseigner les matières scientifi ques. Mais
contrairement aux autres savoirs, elles demeurent confi ées à des intermittents, savants
ou ingénieurs, jusqu’à la création de nouvelles charges : maître de géographie pour
Delisle en 1718, maître de physique et d’histoire naturelle pour Nollet en 1758, enfi n deux
sous-précepteurs des sciences en 1760.
Des lieux dédiés
Sous Louis XIV, l’enseignement théorique est complété, pour les expériences, par des
déplacements à l’Académie, à l’Observatoire ou au Jardin du roi. Le jeune Louis XV visite
également des cabinets de particuliers (Truchet, Pajot d’Ons-en-Bray) jusqu’à son retour à
Versailles, où bibliothèques et laboratoires sont créés pour lui. En 1744, Louis XV
transforme le prestigieux Cabinet des médailles de Louis XIV pour le mettre à disposition
de l’abbé Nollet, avant que celui-ci ne constitue, à l’hôtel des Menus-Plaisirs, le Cabinet de
physique des Enfants de France en 1758. À la veille de la Révolution, le cabinet de curiosités
ethnographiques du marquis de Sérent est acquis pour l’instruction des princes.
Les premiers instruments pédagogiques.
À côté des maquettes ou des armées miniatures qui existent depuis longtemps, à côté des
globes, des trousses de mathématiques, des traités dédiés aux jeunes princes, apparaissent
les premiers instruments pédagogiques créés par Nollet « pour rendre visibles les choses
invisibles ». L’inventaire du Cabinet de physique des Enfants de France en compte plus de
deux cents.
Salles 6-1 & 6-2
Versailles, lieu de pratiques princiÈres DES SCIENCES
ET DES TECHNIqUES
À Versailles, où le bel esprit continue à l’emporter sur le sérieux, en dépit d’un
enseignement des sciences qui s’affirme, on considère toujours qu’elles ne sont pas
affaire de princes. C’est donc dans leur « particulier » que les souverains vont s’y
adonner, dans des pièces intimes : les cabinets du roi. Dans les cabinets de Louis XIV,
au milieu de ses collections précieuses, rares sont les instruments, textes ou
manuscrits scientifiques car, s’il protège les sciences, le Grand Roi ne les pratique pas,
au contraire de ses successeurs, dont les cabinets scientifiques se développent sur
trois étages autour de la cour des Cerfs.
Salle 6-1
Les livres de sciences dans les bibliothèques
Au sein de son espace privé, chaque prince, princesse – et même une favorite – dispose
d’une bibliothèque. Partout, des ouvrages scientifi ques, certes en nombre restreint,
couvrent les divers champs de recherche.
Chez Louis XV, toutes les sciences sont représentées par des ouvrages souvent récents
et, pour la plupart, œuvres d’initiation ou de pratique, tels les Expériences de physique
de Pierre Polinière, le Nouveau cours de chymie de Jean-Baptiste Sénac ou l’Abrégé de l’histoire
des plantes usuelles de Chomel.
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