Château de Versailles
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Sciences et Curiosités à la Cour <strong>de</strong> <strong>Versailles</strong><br />
Ça s’est passé à <strong>Versailles</strong>…<br />
dissection d’un éléphant<br />
<strong>de</strong>vant Louis XIV<br />
Cette dissection a eu lieu à <strong>Versailles</strong> en janvier<br />
1681, après la mort <strong>de</strong> l’éléphant du Congo off ert<br />
par le roi <strong>de</strong> Portugal :<br />
« Un éléphant <strong>de</strong> la Ménagerie <strong>de</strong> <strong>Versailles</strong>,<br />
étant mort, l’Académie fut mandée pour<br />
le disséquer ; M. Du Verney en fi t la dissection,<br />
M. Perrault la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s principales<br />
parties, et M. <strong>de</strong> La Hire en fi t les <strong>de</strong>ssins :<br />
jamais peut-être dissection anatomique ne fut<br />
si éclatante, soit par la gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l’Animal,<br />
soit par l’exactitu<strong>de</strong> que l’on apporta à l’examen<br />
<strong>de</strong> ses parties différentes, soit enfin par<br />
la qualité et le nombre <strong>de</strong>s Assistants : on avait<br />
couché le sujet sur un espèce <strong>de</strong> Théâtre<br />
assez élevé : le Roi ne dédaigna pas d’être présent<br />
à l’examen <strong>de</strong> quelques-unes <strong>de</strong>s parties :<br />
et lorsqu’il y vint, il <strong>de</strong>manda avec empressement<br />
où était l’Anatomiste, qu’il ne voyait point ;<br />
M. du Verney s’éleva aussitôt <strong>de</strong>s fl ancs <strong>de</strong> l’Animal,<br />
où il était, pour ainsi dire, englouti. »<br />
In Mémoires <strong>de</strong> l’Académie royale <strong>de</strong>s sciences.<br />
Depuis 1666 jusqu’à 1669, 1733.<br />
La première expérience<br />
<strong>de</strong> l’électricité dans<br />
la galerie <strong>de</strong>s Glaces<br />
Le 13 juin 1746 l’abbé Nollet forma, dans la galerie<br />
<strong>de</strong>s Glaces, <strong>de</strong>s chaînes humaines composées<br />
d’abord <strong>de</strong> douze, puis <strong>de</strong> soixante-quatorze et<br />
fi nalement <strong>de</strong> cent quarante personnes partageant<br />
l’expérience électrisante <strong>de</strong> la secousse, connue à<br />
l’époque sous le terme <strong>de</strong> « commotion » électrique.<br />
« Lundi 14 juin [1746] : J’ai parlé ci-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l’abbé<br />
Nollet et <strong>de</strong>s expériences qu’il a faites pour<br />
M. le Dauphin et pour la Reine (…). Il ne faisait<br />
d’abord ces expériences qu’avec <strong>de</strong>s tubes <strong>de</strong> verre<br />
frottés à la main. Depuis il a fait faire un globe<br />
<strong>de</strong> verre qui se meut par une gran<strong>de</strong> roue et que<br />
l’on échauff e <strong>de</strong> même avec la main en la tenant<br />
contre le dit globe. (…) Après en avoir fait plusieurs<br />
expériences, qui toutes ont réussi, il fi t une hier<br />
dans la gran<strong>de</strong> galerie ici […] ; elle réussit très bien<br />
et d’une manière extrêmement sensible. (…)<br />
on est sur le parquet, on se tient la main ; il faut<br />
seulement que les habits ne se touchent point. »<br />
Mémoires du duc <strong>de</strong> Luynes<br />
Marie-Antoinette<br />
acheta le plus élaboré<br />
<strong>de</strong>s androï<strong>de</strong>s,<br />
ancêtre du robot<br />
Au XVIII e siècle, les automates circulent,<br />
fascinent et illustrent le désir <strong>de</strong> créer un homme<br />
artifi ciel par <strong>de</strong>s restitutions mécaniques<br />
d’anatomies mouvantes. La joueuse <strong>de</strong> tympanon<br />
aurait été envoyée à la cour <strong>de</strong> France par les<br />
allemands Pierre Kintzing (pour le mécanisme)<br />
et David Roentgen (pour le meuble). Consciente<br />
<strong>de</strong> son intérêt scientifi que et <strong>de</strong> sa perfection,<br />
la reine l’achète en 1784 et la fait déposer<br />
au cabinet <strong>de</strong> l’Académie <strong>de</strong>s sciences en 1785.<br />
La joueuse <strong>de</strong> tympanon est le con<strong>de</strong>nsé<br />
<strong>de</strong> toutes les étu<strong>de</strong>s sur le mouvement du corps<br />
menées <strong>de</strong>puis Vaucanson. Elle est nommée<br />
du nom <strong>de</strong> l’instrument à cor<strong>de</strong>s à huit airs dont<br />
l’androï<strong>de</strong> féminin joue en frappant les 46 cor<strong>de</strong>s<br />
avec <strong>de</strong>ux petits maillets. Le mécanisme, caché<br />
sous la robe, situé sous le tabouret sur lequel<br />
est assise la joueuse, est constitué d’un ressort<br />
moteur et d’un cylindre en laiton portant seize<br />
profi ls <strong>de</strong> cames qui, par l’intermédiaire<br />
<strong>de</strong> leviers, actionnent l’articulation <strong>de</strong>s bras<br />
et <strong>de</strong>s picots dictant le mouvement <strong>de</strong>s marteaux.<br />
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