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l’invité<br />

Ludovic Noël, directeur de la cité du design de saint-étienne, raconte sa passion pour<br />

le design et s’interroge sur le rôle de celui-ci dans le développement de la ville.<br />

construction n°34 bimestriel mars - avril 2013<br />

sFr, un campus<br />

intégré en Seine-Saint-Denis<br />

le développement<br />

immobilier<br />

Le BFUP<br />

PLace au bétoN<br />

artistique


numéro 34<br />

MaRS-aVRIL 2013<br />

4 à 11 C’est dans l’actu<br />

ouvrages L’Allianz Riviera, Nice :<br />

l’écocharpente en bois-métal.<br />

Cournon d’Auvergne : la fonte durable<br />

contre les fuites.<br />

infos Paris : de nouveaux bureaux près<br />

de la Bourse. Hautes-Pyrénées : Tarbes<br />

valorise ses déchets. Caen : la justice<br />

en toute transparence. ITER : trois<br />

filiales pour un réacteur. Strasbourg :<br />

156 chambres pour étudiants. à Saverne,<br />

on voit le bout du tunnel. Schiltigheim :<br />

un Millésime tout en courbes. Erstein :<br />

la nouvelle Step remplace l’ancienne.<br />

Chili : l’art de bâtir pour tisser.<br />

grouPe <strong>VINCI</strong> Concession atterrit<br />

au Portugal. Résultats annuels.<br />

Les ambassadrices de la mixité.<br />

Quoi de neuf à la Fondation ? Association<br />

Sauvegarde 95 : l’insertion par la roue.<br />

12 à 16 La saga du mois<br />

sfr, un camPus intégré<br />

en seine-saint-Denis<br />

La première tranche du campus, réalisée<br />

par Bateg, en groupement avec Sicra,<br />

commencée en octobre 2011, sera livrée<br />

en octobre 2013. Toutes les équipes SFR<br />

seront regroupées en 2015.<br />

17 C’est essentiel<br />

auDiteur interne<br />

c’est quoi au juste ?<br />

18 à 19 La trace des bâtisseurs<br />

sicra<br />

20 à 21 C’est innovant<br />

Le BfuP :<br />

PLace au Béton artistique<br />

22 à 25 C’est dans l’air<br />

Le DéveLoPPement immoBiLier<br />

Le montage immobilier apporte<br />

aux investisseurs publics et privés<br />

des solutions innovantes<br />

à des problématiques complexes.<br />

26 à 31 C’est le métier<br />

roseaux et Bactéries,<br />

Les nettoyeurs des Step.<br />

cBi et steL,<br />

Les deux font la paire.<br />

une journée avec…<br />

Romain Bouix, préventeur.<br />

2 ⁄ Passion construction N° 34<br />

l’invité<br />

Ludovic Noël<br />

Automne 2000, Ludovic Noël assiste à la première biennale internationale Design<br />

Saint-Étienne. à l’époque, le jeune diplômé de l’IEP de Grenoble conseille les<br />

start-up Internet au sein de l’incubateur lyonnais Novacit. Depuis, son goût pour<br />

l’articulation entre innovation et territoires ne s’est pas démenti. Sa passion du<br />

design non plus et il n’a cessé de fréquenter avec assiduité la Cité du design<br />

depuis l’inauguration de cette dernière en 2009 sur les terrains de l’ancienne<br />

manufacture d’armes de Saint-Étienne. Son intérêt a d’ailleurs dû se remarquer<br />

puisque Ludovic Noël a été nommé à la tête de l’institution* en 2011 ! Et c’est avec<br />

gourmandise qu’il raconte la place et l’histoire du design dans l’aire stéphanoise.<br />

Il faut dire que l’ancêtre de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne a<br />

été créée en… 1803 ! Aujourd’hui, la création fait plus que jamais partie de l’ADN<br />

local et à côté de la biennale, les quatre à cinq expositions annuelles organisées à<br />

la Platine font de Saint-Étienne la plus grande scène française d’exposition du<br />

design. à tel point que la cité des Verts fait partie des 11 “villes Unesco design”<br />

dans le monde.<br />

* L’Établissement public de coopération culturelle (EPCC) Cité du design-École supérieure d’art et<br />

design regroupe sur un même site depuis janvier 2010 la Cité du design et l’École supérieure d’art<br />

et design de Saint-Étienne.<br />

9<br />

PaLais<br />

De justice<br />

à caen<br />

12<br />

sfr, un camPus intégré<br />

en seine-saint-Denis<br />

4<br />

L’aLLianz<br />

riviera<br />

à nice<br />

Direction de la communication : 61, avenue Jules-Quentin, 92730 Nanterre. tél. 01 46 95 70 00 /// Directeur de<br />

la publication : Xavier Defaux /// Rédactrice en chef : Karine Demenat /// Conception-réalisation :<br />

41, rue Greneta, 75002 Paris /// Responsable éditorial : Jérôme Rousselle /// Secrétariat de rédaction : Michèle cohen<br />

/// Direction artistique et maquette : agnès Lalle, béatrice boubé /// Iconographie : Marion capéra, emmanuelle<br />

Jouan /// Ont participé à ce numéro : éric allermoz, Sophie caux-Lourié, anne Fellmann, bruno Schwab, Gilmar Sequeira Martins et Marc Wilmann /// Tirage :<br />

28 000 exemplaires /// Impression : Imprimerie Vincent. ce document utilise du papier condat Silk (certifié PeFc) garantissant la gestion durable des forêts. Il a<br />

été imprimé par un imprimeur Imprim’Vert qui n’utilise pas de produits toxiques et sécurise le stockage des produits et déchets dangereux, et organise leurs


22<br />

28<br />

Le DéveLoPPement<br />

immoBiLier<br />

cBi et steL,<br />

Les Deux<br />

font La Paire<br />

Tribune<br />

« le développement<br />

immobilier, une<br />

stratégie de conquête »<br />

le développement de projets immobiliers accompagne<br />

la transformation des villes.<br />

Partenaire des collectivités et des acteurs économiques,<br />

Adim, filiale immobilière de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong><br />

développe au cœur des villes, des opérations immobilières<br />

associant bureaux, logements, commerces, hôtels et autres<br />

services sur des surfaces de 10 000 m² à 30 000 m², qui sont<br />

des moteurs d’activité.<br />

L’une des ambitions majeures du groupe est d’augmenter<br />

la part des opérations de bâtiment que <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />

<strong>France</strong> réalise en développement immobilier pour la porter<br />

à 30 % de l’activité.<br />

Pour atteindre cet objectif stratégique, nous avons renforcé<br />

le réseau des agences Adim tant en province qu’en<br />

Ile-de-<strong>France</strong>, et mis en place une direction dédiée au<br />

développement.<br />

La multicompétence de nos équipes et notre implantation<br />

sur l’ensemble du territoire nous permettent de structurer<br />

des offres innovantes et pertinentes sur toute la chaîne<br />

du métier : foncier, financement, conception, réalisation,<br />

maintenance et engagement de performance.<br />

Conscient de l’importance des enjeux qui nous sont confiés,<br />

nous opérons avec la plus grande rigueur.<br />

Notre sens de l’éco-citoyenneté et<br />

notre engagement actif en faveur<br />

d’un immobilier durable sont<br />

les bases du développement<br />

immobilier de <strong>VINCI</strong><br />

<strong>Construction</strong> <strong>France</strong>.<br />

gérard bienfait,<br />

président de<br />

<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong><br />

collectes /// ISSN : 1957-5696. Crédits photographiques : couverture : © Lisa Ricciotti, Invité : © Sonia barcet. Pages 2-3 : © Gabriel coutagne ; © atelier King Kong Sebastien Homes ; © Francis Vigouroux ; © Sonia<br />

barcet ; © augusto Da Silva/Graphix-images ; © RSI studio ; Jean-Paul Viguier, architecte. Pages 4-5 : © Francis Vigouroux. Pages 6-7 : © Nicolas Robin. Pages 8-9 : © Pca Philippe chiambaretta architecte ; cabinet<br />

Ducastaing ; © be Hauvette Paris, © atelier d’architecture Pierre champenois © RSI studio ; © Jérôme cabanel. Pages 10-11 : © M. boudier pour IN SItu ; © cabinet d’architecture Denu et Paradon ;<br />

DR VINcI construction <strong>France</strong>. Pages 12-16 : © augusto Da Silva / Graphix Images ; Jean-Paul Viguier, architecte ; © DR VINcI construction <strong>France</strong> ; © ScI odeon. Page 17 : © Luc benevello ; © Phong.<br />

Pages 18-19 : DR VINcI construction <strong>France</strong> ; © thinkstock 2013 ; augusto Da Silva / Graphix Images. Pages 20-21 : Lisa Ricciotti. Pages 22-25 : © cabinet d’architecte cFL ; atelier King Kong Sebastien Homes ; ataub<br />

architectes ; DR VINcI construction <strong>France</strong> ; © agence d’architecture Henri Dumont et associés ; SuD architectes ; cabinet one way et phasis. Pages 26-27 : © DR VINcI construction <strong>France</strong> ; © Sébastien Dion / Pixfolio.<br />

Pages 28-29 : © augusto Da Silva/Graphix-images ; © DR VINcI construction <strong>France</strong> ; © Gabriel coutagne ; © photographetours.com ; © Didier charre. Pages 30-31 : © Pascal bastien. 4 e de couv : © Richard Nourry.<br />

Le magazine de VINcI construction <strong>France</strong> ⁄ 3


c’eSt dans l’actu<br />

FICHE D’IDEnTITé LE granD sTaDE DE nICE (06)<br />

Maître d’ouvrage : Nice Eco Stadium (<strong>VINCI</strong><br />

Concessions, Caisse des dépôts, SEIEF).<br />

Maître d’œuvre : Wilmotte et associés, Egis.<br />

Entreprises : Dumez Côte d’Azur, GTM Sud,<br />

Le mot de l’invité : Ludovic noël<br />

“S’il faut veiller à garder un<br />

équilibre entre intérêts collectifs<br />

et privés, je trouve que le naming est<br />

une avancée intéressante, ne serait-ce<br />

qu’en permettant le financement<br />

de projets de plus en plus complexes,<br />

comme ce stade, avec ses systèmes<br />

d’utilisation des vents dominants, de<br />

récupération des eaux de pluie, etc.»<br />

L’allianz riviera, nice<br />

L’écocharPente<br />

eN boIS-MétaL<br />

les supporters chanteront bientôt à l’Allianz Riviera de Nice (06).<br />

« Après la fin des travaux de gros œuvre en novembre, c’est à présent<br />

la mise en place de l’imposante charpente qui fait l’objet de toutes<br />

les attentions de la part des équipes chantier de <strong>VINCI</strong> construction<br />

<strong>France</strong>, sans oublier les travaux d’aménagement intérieur et extérieur,<br />

déjà très avancés (au-delà de 60 %) », explique Laurent Chabaud, directeur<br />

du projet. Signée par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, la charpente mixte<br />

bois-métal forme une ondulante vague translucide. Techniquement, sa<br />

réalisation est une première (lire le témoignage de Francis Savary). Fargeot<br />

Lamellé Collé, filiale d’Arbonis en charge de sa fabrication, signe d’ailleurs<br />

le plus important contrat de son histoire.<br />

En août prochain, le Grand Stade de Nice disposera de 35 600 places<br />

(45 000 en configuration concert). Il abritera également le musée national<br />

du Sport. Les travaux des 29 000 m 2 de surfaces commerciales démarreront<br />

d’ici fin 2013. Si l’enceinte multifonctionnelle est destinée au club<br />

de football de l’OGC Nice, elle accueillera également divers événements<br />

sportifs et culturels.<br />

« L’Allianz Riviera sera aussi l’un des premiers écostades du monde, poursuit<br />

Laurent Chabaud. Sa charpente bois permet de compenser en bilan carbone<br />

les émissions en CO 2 d’une année d’exploitation du stade. Un dispositif<br />

unique de poteaux soufflants utilise les vents de la plaine du Var pour une<br />

climatisation naturelle. Le stade est une véritable usine solaire avec 8 500 m 2<br />

de panneaux photovoltaïques, qui compensent largement sa consommation<br />

électrique annuelle. Enfin, l’eau de pluie est récupérée pour alimenter les sanitaires,<br />

l’arrosage de la pelouse et des espaces verts. »<br />

La réalisation de l’Allianz Riviera s’inscrit dans le cadre de l’UEFA Euro<br />

de football, qui se déroulera en <strong>France</strong> en 2016. Une compétition dans<br />

laquelle <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> joue un rôle de “douzième homme”,<br />

en construisant aussi les futurs stades de Bordeaux et de Lyon.<br />

4 ⁄ Passion construction N° 34<br />

GTM TP Côte d’Azur, Triverio <strong>Construction</strong>,<br />

Campenon Bernard Sud-Est, Fargeot<br />

Lamellé Collé, Graniou et Lefort Francheteau<br />

(<strong>VINCI</strong> Energies) et <strong>VINCI</strong> Facilities, <strong>VINCI</strong><br />

Immobilier avec Adim Côte d’Azur.<br />

<strong>Mo</strong>ntant total des travaux : 208 M€<br />

Calendrier : d’août 2011 à août 2013<br />

(stade et musée du Sport).


235 000 m 3<br />

de terrassement.<br />

100 600 m 3<br />

de béton.<br />

4 000 m 3 de bois<br />

4 000 tonnes d’acier pour<br />

la charpente du stade.<br />

« Une envergure<br />

unique en<br />

Europe »<br />

francis savary, directeur technique<br />

Fargeot Lamellé Collé<br />

« La charpente mixte du stade se compose<br />

de 4 000m 3 de bois (épicéa) et 4 000 t d’acier.<br />

Elle repose sur une poutre “Atlas” de 550 t<br />

qui assure la transition avec la structure<br />

béton. Cette alliance d’une telle envergure<br />

est unique en Europe et probablement<br />

dans le monde, et a nécessité un important<br />

travail d’études et de calculs puisque<br />

les deux matériaux ont des caractéristiques<br />

de fonctionnement très différentes.<br />

Nous avons donc conçu et industrialisé<br />

sur le site un système d’assemblage<br />

de la résille par brochage multidirectionnel<br />

en forme de papillon qui réunit les pièces<br />

métalliques et de bois. Soit 550 t de<br />

ferrures capables de résister jusqu’à 170 t<br />

d’effort. La solution industrielle a amené<br />

Fargeot Lamellé Collé à réaliser une<br />

extension d’atelier de 2 000 m², à s’équiper<br />

d’un second outil d’usinage à commande<br />

numérique et à organiser la production<br />

en deux équipes. D’importants moyens<br />

de levage sont mis en œuvre, notamment<br />

une grue de 800 t, pour lever au sommet<br />

du stade des charges de 62 t. Enfin, une<br />

membrane translucide en ETFE couvre<br />

la charpente. Ce nouveau matériau très<br />

léger et tendu laisse entrer la lumière<br />

naturelle dans le stade. C’est excitant<br />

de participer au plus important chantier<br />

de charpente bois de <strong>France</strong>. »<br />

Le magazine de VINcI construction <strong>France</strong> ⁄ 5


c’eSt dans l’actu<br />

FICHE D’IDEnTITé ConDuITE D’aDDuCTIon D’Eau poTabLE (63)<br />

Maître d’ouvrage :<br />

ville de Clermont-Ferrand.<br />

Maître d’œuvre :<br />

ville de Clermont-Ferrand.<br />

Cournon-d’auvergne<br />

La fonte DuraBLe<br />

coNtRe LeS FuIteS<br />

ÀCournon, à quelques kilomètres de Clermont-Ferrand (63), Sogea<br />

Rhône-Alpes pose une nouvelle conduite d’adduction d’eau potable.<br />

Longue d’un kilomètre, cette canalisation en fonte revêtue en polyuréthane<br />

se compose d’environ 150 tuyaux de sept mètres de long,<br />

pesant chacun 1,5 tonne. « Elle relie l’usine de prélèvement d’eau brute<br />

dans les nappes alluviales de l’Allier aux réservoirs du Puy-de-Bane. Ces derniers<br />

traitent chaque jour 40 000 m 3 d’eau, soit 70 % de la consommation quotidienne<br />

d’eau potable des Clermontois », explique Patricia Mekadem, chef de l’agence<br />

Auvergne de Sogea Rhône-Alpes. La conduite en question a un diamètre de<br />

700 mm. Un tel diamètre est rare dans les canalisations d’eau potable.<br />

À l’intérieur du tuyau, un revêtement en polyuréthane renforce la durabilité<br />

de la conduite contre la corrosion de l’eau transportée et diminue les pertes<br />

de charge. « Les tuyaux tiendront une centaine d’années », signale le chef de<br />

chantier, Julien Baynard. Les travaux avancent par tranchées, de trois à cinq<br />

mètres de profondeur. Pour la garantie mécanique, l’ensemble du linéaire<br />

est verrouillé par un système à double gorge (joint d’étanchéité avec bague<br />

de verrouillage).<br />

« La nouvelle conduite en remplace une ancienne, datant de 1922 dont la vétusté<br />

occasionnait des fuites d’eau », poursuit Patricia Mekadem. Ces travaux sont<br />

complétés par la pose d’une conduite d’alimentation d’eau potable d’un plus<br />

petit diamètre (80 mm) et de fourreaux de télégestion des installations pour<br />

les besoins de l’usine de prélèvement, sur les rives de l’Allier. Le chantier a<br />

débuté en janvier et s’achèvera en avril, pour un montant de 1,5 million d’euros.<br />

6 ⁄ Passion construction N° 34<br />

Entreprise : Sogea Rhône-Alpes,<br />

agence Clermont-Ferrand.<br />

Budget : 1,5 million d’euros.<br />

Calendrier : de janvier à avril 2013.<br />

700 mm<br />

de diamètre, fonte<br />

double chambre,<br />

revêtement<br />

intérieur PUR.<br />

150<br />

tronçons de<br />

7 m de long<br />

et de 1,5 tonne.


Le mot de l’invité : Ludovic noël<br />

“<strong>Mo</strong>i, ce qui m’intéresse, c’est<br />

comment rendre l’eau plus<br />

visible dans nos sociétés. On l’a<br />

tellement enfouie, notamment dans<br />

les villes. On a à Saint-Étienne plein<br />

de fontaines… qui ne sont pas<br />

utilisées ! Il faut faire sentir la<br />

présence de l’eau, et a contrario,<br />

sa rareté, son absence, en été.»<br />

70 %<br />

de la consommation<br />

quotidienne d’eau potable<br />

des Clermontois transitent<br />

par les canalisations.<br />

« Un chantier<br />

entre deux<br />

canalisations »<br />

Papa ciss, conducteur de travaux<br />

Sogea Rhône-Alpes<br />

« D’apparence classique, ce chantier pose<br />

en réalité des difficultés qu’il faut savoir<br />

contourner. Par exemple, nous posons<br />

cette nouvelle conduite entre deux<br />

canalisations existantes et en service.<br />

Nous devons être attentifs à ne pas les<br />

fragiliser. Nous avons équipé la conduite<br />

d’une double chambre (l’étanchéité et le<br />

verrouillage) afin qu’elle puisse résister<br />

à une pression de 16 bars. Par ailleurs,<br />

il faut gérer un important dénivelé avec<br />

des pentes allant jusqu’à 36 %, traverser<br />

des routes départementales et communales,<br />

franchir des talus. Nous utilisons des coudes<br />

pour les angles et pour suivre le profil<br />

du terrain très accidenté, qui eux aussi<br />

doivent être verrouillés. Grâce à une bonne<br />

organisation, le chantier avance à raison<br />

de 40 m par jour. C’est la première fois<br />

que je pose des canalisations de diamètre<br />

700 mm. Au final, ce chantier est une nouvelle<br />

expérience.<br />

Je tiens à saluer les efforts de toute l’équipe,<br />

constituée de Julien Baynard, Georges<br />

Cardoso, Patrick Duprat, Jean-Marc Dautrait<br />

et d’Emmanuel Carlier, qui s’est investie pour<br />

mener à bien ce chantier, dans les délais, et<br />

tout en respectant les consignes de sécurité. »<br />

Le magazine de VINcI construction <strong>France</strong> ⁄ 7


c’eSt dans l’actu<br />

Paris<br />

DE NoUVEAUx BUREAUx<br />

Près De La Bourse<br />

le groupement composé de gtm bâtiment (mandataire), petit,<br />

lainé delau et cms, a remporté le projet cardinal à paris (architecte :<br />

philippe chiambaretta), réalisé pour le compte de la Société Foncière<br />

Lyonnaise. Au programme : la restructuration, en entreprise générale,<br />

d’un ensemble immobilier de 38 000 m² à usage de bureaux. Les travaux<br />

d’un montant de 100 M€ ont débuté en février pour une livraison prévue<br />

fin avril 2015. Ce projet répond à la pénurie d’immeubles neufs aux<br />

standards internationaux dans le quartier parisien de la Bourse.<br />

8 ⁄ Passion construction N° 34<br />

Hautes-Pyrénées<br />

taRbeS VaLoRISe ses Déchets<br />

Le Syndicat mixte de traitement des déchets des Hautes-Pyrénées (65) a confié à <strong>VINCI</strong><br />

Environnement la conception-réalisation de sa nouvelle unité de valorisation des déchets<br />

ménagers et assimilés. Sogea Sud-Ouest Hydraulique est en charge du génie civil,<br />

tandis que la Routière des Pyrénées, filiale d’Eurovia, couvrira les travaux de VRD<br />

(voiries et réseaux divers). L’usine sera implantée sur le futur écoparc<br />

de Bordères-sur-l’Échez, dans l’agglomération tarbaise.<br />

À partir des 70 000 t/an de déchets, cet équipement assurera la production<br />

du compost, le tri des matériaux recyclables, la valorisation du biogaz<br />

et des déchets combustibles. Au final, il ne restera plus que 3 000 tonnes<br />

de déchets à enfouir. Pour éviter les nuisances sonores et olfactives,<br />

la nouvelle usine sera réalisée sous atmosphère négative dans un bâtiment<br />

étanche et les rejets d’air seront préalablement traités.<br />

Lancement des machines en 2016.


Le mot de l’invité : Ludovic noël<br />

“Avec ma sensibilité, je m’interroge<br />

sur un point : ces projets sont-ils<br />

aussi utiles qu’ils sont beaux ? Parfois<br />

l’usage est plus fantasmé que basé sur<br />

une étude réelle. Un certain nombre<br />

d’architectes ont compris cela et<br />

introduisent une mixité des compétences<br />

dans la conception de leurs projets, en<br />

associant, par exemple, des ethnologues<br />

ou des sociologues. »<br />

Express uÀ Châteauneuf-les-Martigues<br />

(Bouches-du-Rhône), Dumez Méditerranée<br />

et Botta Méditerranée réalisent le domaine de<br />

Frascati. Le futur ensemble immobilier comprend<br />

169 logements et sera livré à partir du 3 e trimestre<br />

2014, pour un contrat de 14,5 M€.<br />

uÀ Aix-en-Provence (13), Dumez Méditerranée<br />

construit également deux immeubles de quatre<br />

niveaux, soit 70 logements collectifs (7,6 M€).<br />

uDans le Nord, à Wambrechies, Dumez EPS<br />

construit pour sa part 169 logements collectifs et<br />

individuels, dans un délai de vingt mois pour 14 M€.<br />

Strasbourg<br />

156 chambres en ville<br />

Dans le cadre d’un contrat de promotion immobilière<br />

signé par Adim Est, Urban bâtit une résidence étudiante<br />

à Strasbourg (Bas-Rhin). L’ensemble de six étages<br />

(4 786 m²) comprend 156 chambres, un parking souterrain<br />

de 30 places ainsi qu’une cafétéria, une salle de fitness<br />

et un sauna. Cardem,<br />

filiale d’Eurovia,<br />

est en charge de la<br />

démolition. Imaginé<br />

par KMA Architecture<br />

et labellisée BBC, la<br />

résidence sera livrée<br />

en juin 2014, pour<br />

un montant de 6 M€.<br />

Caen<br />

le palais du pharo, à marseille, érigé par Napoléon III, endommagé<br />

par une tempête en 2008, est ouvert au public depuis le début<br />

d’année. La restructuration, menée par Campenon Bernard<br />

Provence et débutée en 2011 (8,3 M€), à laquelle<br />

Santerne Marseille (<strong>VINCI</strong> Energies <strong>France</strong>)<br />

a participé, comprenait la transformation<br />

des étages en 2 500 m 2 d’espaces<br />

de réunion et l’extension<br />

sur 500 m 2 de l’espace<br />

de restauration.<br />

La JuStIce en toute<br />

transParence<br />

situé sur la presqu’île de caen, le futur bâtiment, moderne et écologique,<br />

de 8 700 m 2 accueillera les tribunaux d’instance et de grande instance. Dans<br />

le cadre d’un partenariat public-privé, <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> a remporté<br />

le financement, la conception, la construction et l’exploitation pendant vingt-sept<br />

ans du futur palais de justice de Caen (Calvados). Au terme des travaux, prévu<br />

en 2015, <strong>VINCI</strong> Facilities (<strong>VINCI</strong> Energies) assurera la maintenance, l’entretien,<br />

la sécurité incendie, le gardiennage, la fourniture des fluides et énergies,<br />

le nettoyage, le traitement des déchets et l’entretien des espaces verts de l’édifice.<br />

Coût d’investissement du projet : près de 40 M€.<br />

ITEr : trois filiales<br />

pour un réacteur<br />

GTM Sud, Chantiers <strong>Mo</strong>dernes Sud et Campenon<br />

Bernard Sud-Est, associés à <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />

Grands Projets et Dodin Campenon Bernard,<br />

participent au groupement <strong>VINCI</strong>, Ferrovial, Razel<br />

en charge de la construction du réacteur Tokamak et<br />

de 9 bâtiments annexes pour le projet international<br />

du réacteur expérimental de fusion nucléaire ITER<br />

à Cadarache (13). Ce contrat d’un montant global de<br />

300 M€ (dont 86 M€ pour <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>)<br />

doit être réalisé sur une durée de plus de cinq ans.<br />

Il fait suite au contrat en cours de réalisation par<br />

<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> et Dodin Campenon<br />

Bernard des dalles d’appui du réacteur Tokamak.<br />

Le magazine de VINcI construction <strong>France</strong> ⁄ 9


c’eSt dans l’actu<br />

beautiful step. œuvre de Sabina Lang et Daniel Baumann,<br />

l’escalier en porte-à-faux avec son belvédère au-dessus<br />

de la Saône, à Rochetaillée-sur-Saône (69), a été réalisé en BFUP<br />

(lire p. 20-21) par Campenon Bernard Régions TP et Pitance.<br />

à saverne, on voit<br />

le bout du tunnel<br />

La LGV Est européenne avance. Sur la deuxième<br />

phase du projet, après quinze mois de travaux,<br />

le tunnelier Charlotte a achevé le percement du<br />

deuxième tube du tunnel de Saverne, dans le massif<br />

des Vosges. Au total, 7 722 m ont été creusés,<br />

avec une progression de 30 m par jour. À noter en<br />

novembre, qu’un record européen a été battu :<br />

1 014 m percés en trente jours seulement ! GTM<br />

Alsace et GTM Lorraine participent à ce chantier<br />

(184 M€), réalisé par un groupement emmené par<br />

Dodin Campenon Bernard. L’aménagement des<br />

deux tubes long de 4 km chacun, l’installation des<br />

équipements de sécurité et la réalisation des<br />

intertubes seront achevés en décembre prochain.<br />

Erstein, une nouvelle step<br />

À erstein (bas-rhin), sogea est, mtHa, urban et<br />

l’agence d’architectes phiarchi ont remporté le projet<br />

de reconstruction de la station d’épuration. Installé sur<br />

le site même de l’ancienne usine de traitement, le nouvel<br />

édifice bénéficiera d’une capacité de 33 000 équivalentshabitants<br />

et d’un débit hydraulique de 672 m 3 /h. <strong>Mo</strong>ntant<br />

de l’offre : 9,4 M€, pour vingt mois de travaux.<br />

10 ⁄ Passion construction N° 34<br />

Schiltigheim<br />

UN MILLÉSIME<br />

tout en courBes<br />

au centre-ville de schiltigheim, situé près de strasbourg (bas-rhin),<br />

urban construit 196 logements dans l’écoquartier du vieux schilick.<br />

Baptisé le Millésime, cet ensemble immobilier labellisé BBC comprend<br />

huit bâtiments (R+3 à R+7), répartis sur un terrain de 2,55 hectares. Au<br />

rez-de-chaussée, place est faite aux commerces et aux bureaux et, dans<br />

un sous-sol commun, aux parkings. Les travaux, qui ont débuté en février,<br />

s’achèveront en août 2014. Budget de l’opération : 22,45 M€.


Chili<br />

L’aRt De bâtIR<br />

Pour tisser<br />

Quatre collaborateurs* de filiales de<br />

<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> se sont envolés<br />

en janvier pour Tirúa, sur la côte chilienne,<br />

avec une trentaine d’autres bénévoles<br />

de l’association Coup de pouce<br />

humanitaire. Là-bas, ils ont construit<br />

six ateliers en forme de dôme pour<br />

les tisserandes de Relmu Witral, une<br />

association de femmes indigènes qui<br />

a obtenu le label commerce équitable<br />

pour ses tissages, inspirés des mythes<br />

de la cosmogonie mapuche.<br />

Coup de pouce humanitaire organise<br />

chaque année une trentaine de missions<br />

au Chili, en Côte d’Ivoire, au Cambodge,<br />

en Inde, etc. Si l’aventure vous tente,<br />

rendez-vous sur www.cdepouce.com<br />

ou contactez Émilie Anquetil :<br />

emilie.anquetil@vinci-construction.fr.<br />

* Émilie Anquetil, ingénieur synthèse, Lainé<br />

Delau ; Yoann Menu, conducteur de travaux,<br />

Bateg ; Francois-Olivier Dondey, chef d’équipe,<br />

entreprise Gauthier, et Jean-Chrysostome<br />

Radiguet, conducteur travaux principal, Satob.<br />

GRouPe<br />

vinci concessions atteRRIt<br />

au PoRtuGaL<br />

Le gouvernement portugais a choisi vinci concessions pour l’acquisition d’ana<br />

(aéroports du Portugal), concessionnaire pour une durée de cinquante ans<br />

des dix aéroports du pays. Soit plus de 30 millions de passagers par an.<br />

<strong>VINCI</strong> Airports, filiale de <strong>VINCI</strong> Concessions, gérera donc les plateformes<br />

aéroportuaires, espaces commerciaux et services d’assistance au sol.<br />

Le Groupe devient ainsi un acteur international de premier plan<br />

des concessions aéroportuaires, avec 23 aéroports gérés en <strong>France</strong>, au<br />

Portugal et au Cambodge, pour un chiffre d’affaires global de plus de 600 M€.<br />

résultats annuels<br />

En 2012, le chiffre d’affaires<br />

consolidé de <strong>VINCI</strong> a progressé de<br />

4,5 % à 38,6 milliards d’euros.<br />

Le résultat net du Groupe s’élève<br />

à 1,9 milliard d’euros (+ 0,7 %). Des<br />

résultats encourageants dans un<br />

environnement économique difficile,<br />

notamment en Europe. En 2013,<br />

<strong>VINCI</strong> table sur une stabilisation de<br />

son activité, avant la prise en compte<br />

d’ANA (lire ci-dessus) et d’éventuelles<br />

nouvelles acquisitions.<br />

Les amBassaDrices De La mixité. <strong>VINCI</strong> a constitué un réseau<br />

d’ambassadrices, collaboratrices du Groupe, appelées à témoigner de<br />

leurs parcours, représenter leur entreprise et <strong>VINCI</strong> dans les écoles<br />

d’ingénieurs en <strong>France</strong>. Cette opération s’inscrit dans la démarche de<br />

développement de l’attractivité du Groupe auprès des étudiantes pour une<br />

plus grande féminisation de son encadrement dans l’opérationnel et plus<br />

particulièrement dans les activités de travaux. <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong><br />

compte aujourd’hui 13 ambassadrices au sein de ce réseau.<br />

QuoI De NeuF à La FoNDatIoN ?<br />

L’insertion<br />

PaR La Roue<br />

en lançant Liaisons douces et<br />

accessibilités en 2010 à cergy (95),<br />

l’association sauvegarde 95 a vu juste.<br />

Ce chantier d’insertion, qui répare et loue<br />

des vélos à assistance électrique aux<br />

particuliers et aux entreprises, en faisant<br />

travailler des personnes initialement au<br />

chômage, fait aujourd’hui face à une forte<br />

demande et à la mise en service d’une<br />

nouvelle zone d’activités sur Cergy. La<br />

Fondation <strong>VINCI</strong> a donc financé, en juillet<br />

2012, l’achat de 15 nouveaux vélos à<br />

assistance électrique, pour un montant<br />

total de 20 000 euros, afin d’étoffer le parc<br />

locatif. Liaisons douces et Accessibilités<br />

entend ainsi doubler son chiffre d’affaires<br />

sur les locations à la fin de l’année.<br />

en savoir plus : www.sauvegarde95.fr<br />

« J’ai tout de suite été séduit par le projet,<br />

dont l’originalité est d’insérer des personnes<br />

éloignées de l’emploi par une activité liée<br />

à l’environnement et à la mobilité douce.<br />

C’est pour cette raison que j’ai contacté la<br />

fondation <strong>VINCI</strong>. Aujourd’hui, je reste encore<br />

en contact avec l’association, j’en parle<br />

régulièrement autour de moi pour promouvoir<br />

leur activité. Je suis ravi d’avoir pu donner<br />

un coup de pouce à cette association. »<br />

thomas vérine, ingénieur travaux,<br />

gtm bâtiment à nanterre, et parrain<br />

de sauvegarde 95.<br />

Le magazine de VINcI construction <strong>France</strong> ⁄ 11


La saga Du <strong>Mo</strong>IS<br />

Le mot de l’invité : Ludovic noël<br />

“Ici, au-delà d’un lieu de travail,<br />

les concepteurs ont imaginé un lieu<br />

de vie, avec commerces et restaurants.<br />

On pourrait aller plus loin et l’ouvrir à<br />

d’autres utilisateurs, comme des start-up<br />

qui s’installeraient à proximité des<br />

équipes de SFR… C’est un peu ce que<br />

nous mettons en place dans le quartier<br />

créatif à côté de la Cité du design. »


sfr, un camPus intégré<br />

eN SeINe-SaINt-DeNIS<br />

ExtraordinairE par sa taillE, mais aussi par sa complexité et des délais très courts,<br />

le chantier bat tous les records. la première tranche du campus, réalisée par Bateg, en<br />

groupement avec sicra, sera livrée en octobre 2013. C’est en 2015 que tous les salariés de sFr<br />

seront regroupés au cœur d’un département en pleine mutation.<br />

Le magazine de VINcI construction <strong>France</strong> ⁄ 13


la saga Du <strong>Mo</strong>IS<br />

Lorsqu’au milieu des années<br />

1990 est lancée la construction<br />

du Stade de <strong>France</strong>, le<br />

secteur de la Plaine-Saint-<br />

Denis est encore très largement<br />

marqué par son histoire industrielle<br />

et ouvrière. Les friches y<br />

côtoient des logements souvent<br />

vétustes et il faut alors toute la volonté<br />

des élus pour imaginer ce que deviendra,<br />

vingt ans plus tard, ce qui s’appellera<br />

la Plaine Commune. Aujourd’hui,<br />

un grand nombre d’immeubles sont<br />

réhabilités ou remplacés par des logements<br />

neufs et cette vaste zone au<br />

nord de Paris multiplie les signes de<br />

son attractivité économique. Plusieurs<br />

organismes de santé publique s’y sont<br />

installés, des équipements commerciaux<br />

et culturels importants ont été<br />

créés et de très nombreuses sociétés<br />

audiovisuelles y forment un remarquable<br />

Pôle image et son, dont l’expansion<br />

se poursuit. Bateg a ainsi réalisé<br />

la Cité du cinéma et Petit construit<br />

actuellement deux nouveaux studios<br />

pour <strong>France</strong> Télévisions.<br />

Fiche d’identité<br />

■ Promoteur : <strong>VINCI</strong> Immobilier.<br />

■ Maîtres d’ouvrage : SFR et <strong>VINCI</strong> Immobilier.<br />

■ Maître d’œuvre : Jean-Paul Viguier et Associés.<br />

■ Groupement : Bateg (mandataire) et Sicra.<br />

■ <strong>Mo</strong>ntant du marché TCE : 310 M€ environ, dont 165 M€<br />

pour la 1 re tranche.<br />

■ Surface totale : 197 327 m 2 dont 60 727 m 2 en<br />

infrastructure et 136 600 m 2 en superstructure.<br />

Tranche 1 : 105 916 m 2 . Tranche 2 : 91 411 m 2 .<br />

14 ⁄ Passion construction N° 34<br />

Beaucoup de grandes entreprises ont<br />

également choisi de s’installer dans le<br />

secteur et une forêt de grues a notamment<br />

investi la ZAC Landy-<strong>France</strong>,<br />

toute proche du Stade de <strong>France</strong>. C’est<br />

là que Bateg, en groupement avec<br />

Sicra, construit le futur siège de SFR,<br />

un exceptionnel campus destiné aux<br />

8 500 collaborateurs du groupe.<br />

SFR souhaite réunir sur un seul site<br />

ses équipes, jusqu’à présent réparties<br />

dans plusieurs lieux de la région<br />

parisienne. Conçu par l’agence Viguier<br />

Architecture, le campus SFR porte bien<br />

son nom car les salariés de SFR seront<br />

accueillis dans quatre bâtiments de<br />

sept niveaux de superstructure sur<br />

deux niveaux d’infrastructure, qui se<br />

présentent à la fois en un seul tenant<br />

et en espaces distincts, articulés dans<br />

un ensemble de jardins favorisant les<br />

circulations et les contacts. C’est une<br />

petite ville de 8 500 habitants, avec sa<br />

brasserie, ses cinq restaurants et ses<br />

deux cuisines de production capables<br />

de fournir 5 700 repas par jour, ses<br />

commerces, son service courrier<br />

digne d’une poste, sa salle de sport,<br />

son infirmerie…<br />

Le projet est remarquable par ses<br />

dimensions puisqu’il totalisera plus<br />

« Contribuer au progrès social<br />

d’une région »<br />

Dominique helson, directeur du projet<br />

« Il faut savoir qu’à deux kilomètres d’ici, il existe de véritables<br />

favelas. Nous avons donc proposé à Emmaüs, qui travaille auprès<br />

de ces populations, de récupérer nos bois et déchets d’isolation<br />

pour les valoriser. En ce qui concerne l’insertion proprement<br />

dite, nous dépasserons notre engagement de 75 000 heures<br />

sur un total de 1,3 million en demandant aux sous-traitants<br />

de s’impliquer eux aussi, y compris sur des métiers éloignés<br />

des nôtres : à notre demande, la société de restauration<br />

qui fournit au chantier des repas bioéthiques emploie,<br />

par exemple, des salariés en insertion. Nous contribuons<br />

ainsi au progrès social d’une région. »<br />

4<br />

Tranche 2<br />

3<br />

Tranche 1<br />

de 197 000 m 2 pour un montant TCE<br />

d’environ 310 M€. Mais ce qui fait<br />

son caractère remarquable tient aussi<br />

dans le délai très court et indépassable<br />

accordé pour la construction de<br />

la première tranche. En effet, pour deux<br />

des immeubles actuellement loués par<br />

SFR (notamment la tour Séquoia à La<br />

Défense), les baux arrivent à échéance<br />

le 31 décembre 2013 et les clés doivent<br />

être rendues aux propriétaires à cette<br />

date, remise en état des locaux faite. Le<br />

déménagement de 4 500 collaborateurs<br />

concernés et l’emménagement dans<br />

leurs nouveaux bureaux du campus<br />

se feront donc impérativement au plus<br />

tard début octobre 2013… alors que le<br />

CHIFFrEs<br />

2<br />

1


chantier n’a démarré qu’en octobre 2011,<br />

soit un délai de vingt-trois mois, intempéries<br />

comprises pour construire et<br />

équiper totalement les deux bâtiments<br />

de la première tranche totalisant près<br />

de 106 000 m 2 ! Les deux bâtiments de<br />

la seconde tranche, dont les travaux<br />

viennent de débuter et qui totalisent<br />

91 000 m 2 , bénéficient, eux, d’un délai<br />

nettement plus confortable de trentequatre<br />

mois et… de l’expérience et des<br />

acquis de la première tranche.<br />

mener des opérations dans<br />

des délais très courts<br />

La contrainte de délai a été intégrée<br />

dès l’amont par <strong>VINCI</strong> Immobilier,<br />

rassembler les équiPes sFr<br />

sur un même site à saint-denis.<br />

Le campus se compose d’un ensemble de<br />

quatre bâtiments autonomes,<br />

réalisés en deux tranches consécutives.<br />

La tranche 1 (partie droite du plan) bientôt<br />

achevée, sera occupée en octobre 2013<br />

par les 4 500 premiers salariés.<br />

La 2 e tranche, déjà commencée, fin 2012,<br />

se déroulera jusqu’en août 2015.<br />

qui porte le projet dans le cadre d’un<br />

contrat de promotion immobilière et<br />

est par ailleurs associé à SFR pour la<br />

maîtrise d’ouvrage : « Nous détenions<br />

depuis début 2006 une option d’achat<br />

sur ce terrain, initialement prévu pour<br />

un très important complexe d’hôtel et<br />

de centre de conférences. Fin 2009, à<br />

la suite de la crise financière, ce projet<br />

s’est révélé très difficile à financer. À<br />

cette époque et avec l’accord de la ville<br />

et de Plaine Commune Développement<br />

(l’aménageur) pour mener l’étude d’un<br />

changement de destination, le site a été<br />

« participer à l’insertion, tout le monde y gagne »<br />

Patrick supiot, directeur général adjoint de <strong>VINCI</strong> Immobilier<br />

ParoLe à françois Laurent, chargé d’opérations, sem Plaine commune Développement<br />

« Une double dynamique de transports<br />

et de logements »<br />

« La vocation tertiaire de la ZAC Landy-<strong>France</strong> se justifie<br />

par les deux autoroutes et la voie ferrée qui l’encadrent<br />

et la rendent impropre à d’autres projets. Cette mission<br />

de reconvertir un foncier industriel qui périclitait, confiée<br />

à la SEM Plaine Commune Développement, s’inscrit dans<br />

une double dynamique portée par la communauté<br />

d’agglomération : le renforcement des transports en<br />

commun et une politique forte de logements.<br />

Le prolongement de la ligne 12 du métro est bientôt achevé,<br />

une augmentation de la fréquence du RER D a été négociée<br />

avec la SNCF ainsi que l’aménagement des dessertes<br />

Le mot de l’invité : Ludovic noël<br />

“Des actions comme celles<br />

menées avec ViE renvoient<br />

à la tradition historique de grands<br />

groupes qui investissaient dans la<br />

cité et assumaient leur responsabilité<br />

dans la bonne santé d’un territoire.<br />

C’est un très bon signe de<br />

l’affirmation de l’humain au cœur<br />

du processus et j’y suis sensible. »<br />

« Le volet insertion est un engagement que nous avons pris vis-à-vis<br />

de la collectivité, dès notre première opération sur Saint-Denis.<br />

Non seulement cette obligation légale nous semble légitime, mais elle<br />

nous met dans une relation de partenariat gagnant-gagnant avec Plaine<br />

Commune. Grâce à l’insertion, nous ne faisons pas que “profiter” d’un<br />

territoire, nous sommes aussi attachés au développement de celui-ci<br />

car nous bénéficions de sa valorisation tant humaine qu’économique.<br />

La démarche d’insertion menée avec Bateg sur la Cité du cinéma<br />

a été reconnue pour sa qualité, nous espérons qu’il en sera de même<br />

pour l’opération SFR et pour nos prochains projets. »<br />

présenté à SFR, qui recherchait une localisation<br />

pour son futur siège social. Le<br />

terrain ayant été présélectionné, nous<br />

avons ensuite travaillé avec SFR à livre<br />

ouvert, avec un coût objectif connu et réaliste,<br />

ce qui a permis d’avancer extrêmement<br />

rapidement dans la définition et la<br />

validation du projet », explique Patrick<br />

Supiot, directeur général adjoint de<br />

<strong>VINCI</strong> Immobilier pour l’immobilier<br />

d’entreprise.<br />

La même exigence de rapidité s’est<br />

imposée pendant toute la période de<br />

consultation et de préparation : « Entre<br />

Bateg, Sicra et <strong>VINCI</strong> Immobilier existe<br />

une relation de confiance, souligne<br />

Claude Andreetti, directeur du département<br />

grands ouvrages de Bateg. De<br />

plus, Bateg a un savoir-faire reconnu pour<br />

relever de tels challenges. Nous savons<br />

manager des opérations dans des délais<br />

très courts. »<br />

Ainsi, Raymond Gambart, responsable<br />

des études de Bateg, est intervenu très<br />

en amont : « Dès mes premières estimations<br />

en septembre 2010, mon chiffrage<br />

était à 2 ou 3 % près le même que celui<br />

de l’architecte et très proche du<br />

en bus. La future gare du Grand Paris, sur le secteur<br />

Pleyel proche de la ZAC Landy-<strong>France</strong>, sera en 2023<br />

la plus grande interconnexion d’Ile-de-<strong>France</strong>. Quant<br />

au logement, de nombreuses opérations ont été réalisées<br />

ou sont en cours, notamment sur le sud de la Plaine.<br />

La population de Saint-Denis, qui avait chuté de 20 %<br />

avec l’affaiblissement du tissu industriel ancien,<br />

a déjà retrouvé son niveau d’origine. La nouvelle image<br />

de la Plaine Commune attirera, à terme, de plus en plus<br />

d’habitants, en particulier les salariés des bureaux<br />

en construction aujourd’hui. »<br />

Le magazine de VINcI construction <strong>France</strong> ⁄ 15


la saga Du <strong>Mo</strong>IS<br />

quiz<br />

1 Les trois lettres sfr<br />

signifient :<br />

A. Société française des réseaux<br />

B. Société financière de Roubaix<br />

C. [compagnie des<br />

communications] Sans fil<br />

et radio<br />

D. Société française de<br />

radiotéléphonie<br />

2 sur les façades du campus<br />

sfr, les ouvertures sont<br />

décalées d’étage en étage de :<br />

A. 1,43 m<br />

B. 45 cm<br />

C. 27,5 cm<br />

D. 30 cm<br />

coût objectif. Cette proximité de<br />

départ, suivie d’un travail d’affinage avec<br />

une petite équipe à partir du dépôt du<br />

permis de construire, nous a ensuite facilité<br />

la signature de gré à gré, en évitant<br />

à <strong>VINCI</strong> Immobilier de passer par une<br />

phase d’appel d’offres. C’était important<br />

pour le client qui échappait ainsi à un<br />

délai supplémentaire de plusieurs mois,<br />

incompatible avec ses impératifs. »<br />

Le permis de construire est obtenu<br />

en juillet et les travaux démarrent<br />

le 29 octobre 2011, soit le lendemain<br />

même de la signature du contrat de<br />

construction.<br />

une complexité inhabituelle<br />

Alors que les immeubles de bureaux ont<br />

souvent des niveaux répétitifs, l’architecte<br />

a imaginé ici un projet complexe,<br />

avec des façades porteuses en voiles<br />

percés dont les ouvertures sont décalées<br />

de 45 cm d’étage en étage, exigeant<br />

ainsi une très forte densité de ferraillage.<br />

À cela s’ajoutent de nombreux porteà-faux<br />

et loggias et un spectaculaire<br />

bâtiment-pont de cinq étages entièrement<br />

métallique. Chaque niveau (qui<br />

comporte un plateau d’environ 1 000 m 2<br />

pour chaque bâtiment) est ainsi différent<br />

des autres, nécessitant des réseaux et<br />

agencements eux aussi différents et une<br />

synthèse technique complexe.<br />

« Plus c’est complexe et plus c’est passionnant<br />

! insiste Dominique Helson,<br />

directeur du projet. On se fait plaisir<br />

« notre objectif : l’intégration durable dans l’emploi »<br />

3 La basilique saint-Denis<br />

est considérée comme<br />

A. la première cathédrale<br />

gothique de <strong>France</strong><br />

B. la première cathédrale<br />

romane de <strong>France</strong><br />

C. la plus récente cathédrale<br />

de <strong>France</strong><br />

D. le modèle sur lequel<br />

a été copiée la basilique<br />

Saint-Pierre à Rome<br />

4 sur la pelouse du stade de<br />

france, quel joueur a marqué<br />

le 3 e but de la victoire en finale<br />

contre le Brésil en 1998 ?<br />

zahia seghir, coordinatrice <strong>VINCI</strong> Insertion Emploi (ViE)<br />

« L’insertion représente plus de 4 millions d’heures par an pour le<br />

Groupe. Cet important effort s’inscrit dans le cadre des<br />

engagements pris par <strong>VINCI</strong> dans son nouveau Manifeste. Créé en<br />

mai 2011, ViE intervient en support des filiales et, dans le cas du<br />

projet campus SFR, directement à la demande de la direction du<br />

chantier. L’objectif est de proposer des parcours d’insertion<br />

cohérents visant l’intégration durable dans l’emploi au sein des<br />

filiales de <strong>VINCI</strong> ou des sous-traitants. Ainsi, nous élaborons un plan<br />

d’action, en accord avec le chantier, que nous affinons ensuite, lot<br />

par lot. Nous conseillons les sous-traitants sur le choix des contrats,<br />

établissons les fiches de postes puis, avec les facilitateurs de Plaine Commune, organisons les recrutements. Déjà<br />

54 personnes ont été accueillies. Grâce à notre permanence hebdomadaire, assurée par notre coordinatrice, nous<br />

facilitons la mise en place de l’insertion. De bout en bout, nous déchargeons le chantier de l’ingénierie de l’insertion<br />

par notre connaissance de tous les acteurs impliqués, avec pour objectif l’intégration durable dans l’emploi. »<br />

16 ⁄ Passion construction N° 34<br />

A. Fernand Legros<br />

B. Michel Legrand<br />

C. emmanuel Petit<br />

D. Jacques Legras<br />

5 quel est habituellement<br />

le montant de la pénalité due<br />

pour chaque heure d’insertion<br />

non réalisée ?<br />

A. 5 €<br />

B. 10 €<br />

C. 25 €<br />

D. 50 €<br />

Réponses : 1-D, 2-B, 3-A, 4-C, 5-D.<br />

prochaine saga<br />

La tour oDéon,<br />

à monaco<br />

avec quelque chose qui n’est pas standard.<br />

Mais nous n’avons eu que trois<br />

mois de préparation et même en amont,<br />

le planning du dossier a constamment été<br />

serré. Je n’ai jamais vu un projet qui va<br />

aussi vite, où l’on réalise 106 000 m 2 et<br />

165 millions de travaux TCE en moins de<br />

deux ans pour la première tranche ! Les<br />

cadences sont en permanence au maximum<br />

de la saturation des grues et parfois<br />

même au-delà : on augmente les temps de<br />

grue disponibles pour chacun en faisant<br />

travailler certains corps d’état en horaire<br />

décalé y compris de nuit, par exemple les<br />

façadiers ou les étancheurs ou les VRD. »<br />

L’exigence de sécurité<br />

180 personnes ont été très rapidement<br />

mobilisées pour le gros œuvre de la<br />

première tranche dont l’essentiel est<br />

aujourd’hui achevé et dont seules les<br />

finitions restent à terminer avec un<br />

effectif réduit. Mais plus de 800 personnes<br />

tous corps d’état travaillent<br />

désormais sur l’immense chantier,<br />

dont 350 pour <strong>VINCI</strong> Energies et ses<br />

filiales chargées de l’ensemble des<br />

réseaux. « Tous les sous-traitants sont<br />

des poids lourds sélectionnés pour leur<br />

capacité et leurs moyens à traiter de telles<br />

quantités dans des délais aussi courts,<br />

explique Dominique Helson. Non seulement<br />

nous analysons leur robustesse,<br />

mais nous répartissons les risques avec<br />

deux menuisiers, deux peintres, deux<br />

façadiers, etc. Par ailleurs nous nous<br />

sommes appuyés sur plusieurs forces<br />

vives du Groupe, de Botte Fondations<br />

à Solétanche Bachy en passant par<br />

Eurovia. »<br />

« Sur la sécurité, ajoute Dominique<br />

Helson, je suis un jusqu’au-boutiste<br />

intransigeant, en allant s’il le faut jusqu’à<br />

la sanction. Ici, la prévention est systématiquement<br />

le premier point à l’ordre<br />

du jour de toutes les réunions et ceux qui<br />

opposent l’argument du délai à la sécurité<br />

ont tort : nous sommes des ingénieurs,<br />

notre métier c’est d’être ingénieux, de<br />

préparer, d’anticiper, de planifier, d’aller<br />

dans le détail pour organiser le travail<br />

de l’être humain dans l’acte de bâtir.<br />

Quand on y parvient, tout le monde sur<br />

le chantier a le sourire car non seulement<br />

on travaille en sécurité, mais on travaille<br />

aussi mieux et plus vite avec surtout une<br />

meilleure ambiance. »


« Permettre l’amélioration<br />

du fonctionnement<br />

de l’entreprise »<br />

richard Berny (à droite), directeur de l’audit, du conseil<br />

et du contrôle interne de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>,<br />

et thomas guény (à gauche), auditeur interne<br />

« L’ancien “porteur de l’histoire”<br />

et le jeune “découvreur du<br />

terrain” : c’est ainsi que l’on a<br />

baptisé le binôme que nous<br />

formons depuis février 2012,<br />

date de la création du service<br />

audit chez <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />

<strong>France</strong>. L’entreprise, en<br />

perpétuel mouvement – ce qui<br />

l’oblige à s’assurer de la parfaite<br />

maîtrise des risques – est<br />

organisée de façon très<br />

décentralisée. Nous ne sommes<br />

pas l’œil de <strong>Mo</strong>scou : nous<br />

sommes là pour écouter,<br />

partager les bonnes pratiques<br />

et être une courroie de<br />

transmission entre les services<br />

experts du siège et les attentes<br />

du terrain.<br />

Les règles de fonctionnement<br />

sur lesquelles nous débattons<br />

fréquemment dans nos<br />

missions servent à assurer<br />

la protection de l’entreprise<br />

les Quatre actions majeures Du SeRVIce auDIt<br />

1 – regard extérieur<br />

Le service audit offre à chacune des structures<br />

visitées un regard extérieur et indépendant sur<br />

leur mode de fonctionnement.<br />

et de ses hommes, en aucun cas<br />

à les contraindre. Comme nous<br />

n’avons pas la tête dans la<br />

bétonnière, nous pouvons offrir<br />

un regard neutre et sans stress<br />

perturbateur ! Notre objectif est<br />

de permettre l’amélioration du<br />

fonctionnement de l’entreprise.<br />

C’est d’ailleurs l’une des<br />

richesses de notre mission :<br />

nous sommes en contact avec<br />

tous les métiers, y compris<br />

transverses, comme<br />

l’informatique ou la formation.<br />

En un an, nous avons rencontré<br />

10 directions déléguées et plus<br />

de 300 collaborateurs. Nous<br />

avons aussi travaillé à la mise<br />

à jour de nos référentiels,<br />

ce qui requiert de la pédagogie<br />

et une certaine force de<br />

conviction pour que tout<br />

le monde se les approprie.<br />

Dans le fond, nous sommes<br />

un peu des généralistes. »<br />

2 – interface<br />

Il est l’interface, sans préjugé, entre les règles<br />

de fonctionnement du Groupe, les processus<br />

et le terrain.<br />

ce n’est pas un commissaire aux comptes,<br />

encore moins un gendarme de bercy. La<br />

présence de l’auditeur permet à l’entreprise<br />

de s’assurer de sa maîtrise des risques au<br />

travers de l’application de ses règles et procédures<br />

de fonctionnement. Au sens étymologique<br />

du terme, l’audit est “l’écoute<br />

avant le questionnement”. C’est une activité<br />

indépendante, objective et impartiale,<br />

dont la mission est de produire de la valeur<br />

ajoutée en apportant à l’entité auditée de<br />

l’assurance sur son fonctionnement et des<br />

conseils pour l’améliorer. Il ne s’agit évidemment<br />

pas de distribuer des bons ou<br />

des mauvais points, mais de susciter une<br />

réflexion ou une remise en cause dans certains<br />

secteurs afin de faire progresser le<br />

fonctionnement général de l’entreprise.<br />

3 – reporting<br />

Le rôle de l’équipe audit est aussi de faire remonter<br />

les difficultés et les dysfonctionnements constatés<br />

afin de permettre de les résoudre ou de les corriger.<br />

c’eSt essentiel<br />

auDiteur interne<br />

c’eSt QuoI au JuSte ?<br />

Chez <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>, le service<br />

audit, créé en février 2012, visite régulièrement<br />

les directions déléguées pour vérifier,<br />

sur le terrain, la mise en œuvre des organisations<br />

et des processus internes qui<br />

permettent de travailler en sécurité tant<br />

dans la gestion des contrats que dans celle<br />

des hommes et des outils de production.<br />

Pour mener ses missions, il s’appuie sur<br />

trois documents socles : la charte <strong>VINCI</strong><br />

<strong>Construction</strong> <strong>France</strong>, diffusée en 2005<br />

et remise à jour chaque année, la charte<br />

Éthique et Comportements que <strong>VINCI</strong> a<br />

adressée en 2010 à tous les managers du<br />

Groupe, et le Guide pour la maîtrise des<br />

risques, qui a été publié le 1 er janvier 2013<br />

et qui reprend les règles de fonctionnement<br />

communes à toute l’entreprise.<br />

4 – Vecteur<br />

Itinérant d’une direction déléguée à l’autre,<br />

le service audit véhicule et propose<br />

les bonnes pratiques rencontrées sur le terrain.<br />

Le magazine de VINcI construction <strong>France</strong> ⁄ 17


la trace DeS bâtISSeuRS<br />

18 ⁄ Passion construction N° 34<br />

née de la reconstruction d’après-<br />

guerre, sicra fut la pionnière en techniques<br />

nouvelles.<br />

construire, reconstruire… vite. Février<br />

1944 en région parisienne, dans quelques<br />

mois le débarquement de Normandie va<br />

sonner le début de la Libération et déjà on<br />

peut imaginer quels seront les besoins à<br />

l’heure de la reconstruction : la Société<br />

industrielle de constructions rapides –<br />

autrement dit Sicra – est née. Les besoins<br />

sont immenses : en <strong>France</strong>, la Seconde<br />

Guerre mondiale a détruit totalement plus<br />

de 4 millions d’habitations et en a endommagé<br />

gravement près d’un million.<br />

l’heure de l’industrialisation du bâtiment<br />

Sicra se lance donc d’abord dans la construc-<br />

tion de logements d’urgence provisoires, en<br />

bois, puis dans la construction définitive.<br />

Spécialiste du “prêt-à-construire”, la société<br />

devient l’une des pionnières en matière d’in-<br />

dustrialisation du bâtiment et grandit très<br />

rapidement… En 1954, dix ans après sa créa-<br />

tion, SGE entre au capital, prend une participation<br />

majoritaire et fait de Sicra le fer de<br />

lance de son activité bâtiment en valorisant<br />

ses techniques de construction industrielles<br />

poussées très loin. L’entreprise vend ses<br />

solutions “sur étagères”. Sicra s’apparente<br />

à un bureau d’études et de conception qui<br />

diffuse ses modèles sur tout le territoire. Le<br />

client n’a qu’à choisir, un modèle en stock et<br />

« en quatre-vingt-dix jours, Sicra construit le<br />

bâtiment dont vous avez besoin », affirme la<br />

publicité. Le système porte même un nom<br />

commercial à l’anglo-saxonne comme c’est<br />

la mode à l’époque : le Sicra Stock Building.<br />

Le succès est là. outre les programmes de<br />

logements sociaux, la société multiplie les<br />

commandes de bâtiments industriels, de<br />

bureaux, d’hôpitaux et surtout de groupes<br />

scolaires dont elle devient un véritable spé-<br />

cialiste. Plus tard, à partir de 1976, Sicra<br />

s’implante en province avec une agence à<br />

Amiens, des centres de travaux à Lille et<br />

à Elbeuf, près de Rouen. La société prend<br />

aussi des participations dans des entre-<br />

prises régionales : Halle à Nancy, Roginski<br />

à Saintes. Des filiales sont créées avec<br />

SGE : Sogenor dans le Nord Pas-de-Calais,<br />

Tregesco à <strong>Mo</strong>ntauban.<br />

après la <strong>France</strong>, l’ile-de-<strong>France</strong><br />

à partir du début des années 1980, l’activité<br />

en province baisse au point de s’effondrer<br />

et de cesser totalement en 1982, sauf dans<br />

l’orléanais. Sicra se recentre donc sur son<br />

implantation historique et bénéficie de l’ap-<br />

port des agences SGE BTP de Paris, Persan<br />

dans le Val-d’oise, Gentilly, Melun, Reims,<br />

Vélizy, orléans-SGEC et orléans-SB.<br />

Après la fusion de Sobea et de SGE en 1986,<br />

Sicra est l’une des trois filiales de Sogea en<br />

région parisienne, très active dans la réha-<br />

bilitation mais aussi dans les bâtiments<br />

industriels, hospitaliers, scolaires et univer-<br />

sitaires. Seule ou en partenariat notamment<br />

avec Campenon Bernard <strong>Construction</strong>, elle<br />

réalise d’importants projets à La Défense,<br />

dans le quartier du Point-du-Jour à Issy-les-<br />

<strong>Mo</strong>ulineaux, dans la Zac Rive Gauche à Paris.<br />

Aujourd’hui, Sicra est l’une des principales<br />

filiales franciliennes de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />

<strong>France</strong>. Fidèle à sa vocation originelle, elle<br />

est plus que jamais à la pointe des tech-<br />

niques et de l’innovation, en neuf comme<br />

en réhabilitation.


Hôpital Paul-Brousse à Villejuif (94).<br />

Immeubles de bureaux Energy<br />

Park, à Courbevoie (92).<br />

Technocentre de Renault à Guyancourt<br />

(78) : laboratoire de recherche, 1997.<br />

Bureaux Sanofi à Massy (92),<br />

2009.<br />

technique et innovation<br />

Dans Les gènes<br />

Dès sa naissance en 1944, Sicra s’inscrit dans la grande<br />

reconstruction de l’après-guerre et développe des solutions<br />

industrielles adaptées.<br />

Au début des années 1960, Sicra invente le Sicra Stock Building,<br />

un système de commercialisation et de construction<br />

de bâtiments sur catalogue.<br />

En 1997-1998, la construction de la tour T2, à La Défense,<br />

a été l’une des premières à utiliser des coffrages<br />

auto-grimpants.<br />

En 2010, le 138-144, boulevard Malesherbes, à Paris, a<br />

été le premier immeuble réhabilité, certifié THPE (très<br />

haute performance énergétique).<br />

Logements sur l’île de la Jatte (92),<br />

années 1990.<br />

Hôpital Bégin, à Saint-Mandé (94),<br />

2010.


c’est INNOVANt<br />

Le BFUP<br />

Place au béton<br />

artistique<br />

Plus résistants, ductiles et durables<br />

que leurs aînés, les bétons fibrés à ultra-hautes<br />

performances s’imposent sur des ouvrages d’art et<br />

des réalisations complexes, malgré un coût qui occulte<br />

encore trop souvent leurs nombreux avantages.<br />

20 ⁄ Passion construction N° 34<br />

issus de la recherche des années 1990, les bétons<br />

fibrés à ultra-hautes performances (BFUP) sont un<br />

mélange de ciment, de granulats de haute dureté, de<br />

poudres minérales ultrafines, d’eau, de fibres synthétiques<br />

ou métalliques et d’adjuvants qui permettent<br />

de réduire drastiquement la proportion d’eau du mélange.<br />

« La porosité du matériau devient quasi nulle, explique<br />

François Cussigh, expert technique de <strong>VINCI</strong> Construc-<br />

tion <strong>France</strong>, et tous les éléments qui dégradent les bétons<br />

habituels, comme les chlorures, le gaz carbonique, les acides<br />

ou les sulfates, restent sans effet. »<br />

Cette imperméabilité assure au BFUP une durabilité bien<br />

supérieure à celle du béton traditionnel. À tel point qu’il est<br />

encore difficile de la mesurer. Des tests ont été menés en<br />

2008 sur les poutres en BFUP qui avaient remplacé dix ans<br />

plus tôt la structure métallique corrodée des aéroréfrigérants<br />

de la centrale nucléaire de Cattenom. Très attendues,<br />

puisqu’il s’agissait de l’une des premières utilisations de ce<br />

matériau dans un milieu particulièrement corrosif, les données<br />

n’ont pas vraiment éclairé les enquêteurs. « Le matériau<br />

n’était quasiment pas endommagé, se rappelle François Cussigh.<br />

Il était donc difficile d’en déduire une vitesse de dégradation<br />

et par extrapolation une limitation de la durée de vie. »<br />

Une résistance à la compression<br />

exceptionnelle<br />

Grâce aux fibres réparties dans la matrice cimentaire, le<br />

BFUP peut se déformer sans rompre dans des proportions<br />

importantes. D’une longueur de 10 à 20 mm avec<br />

des diamètres allant de 0,1 à 0,3 mm, elles augmentent<br />

très sensiblement les propriétés mécaniques du matériau.<br />

La résistance à la compression des BFUP varie entre<br />

130 et 200 MPa 1, soit cinq fois plus que le béton courant<br />

(25 MPa) ou trois fois plus que celui utilisé dans le génie<br />

civil (40 MPa). Les fibres augmentent aussi sa résistance<br />

à la traction qui peut atteindre 10 MPa, alors qu’elle est


presque inexistante pour le béton traditionnel. En combinant<br />

ductilité et résistance, les BFUP permettent de se<br />

libérer dans la plupart des cas des armatures passives,<br />

ouvrant du même coup de nouveaux horizons aux architectes<br />

et aux designers.<br />

Mais le BFUP n’étant pas encore normalisé, aucune règle<br />

de calcul consensuelle n’a encore émergé. « Les propriétés<br />

du matériau dépendent en partie de l’orientation préférentielle<br />

des fibres. Or celle-ci reste difficile à prévoir »,<br />

explique François Cussigh. Au lieu d’être confiées à des<br />

bureaux d’études qui appliquent les Eurocodes, les justifications<br />

structurelles doivent donc suivre une procédure<br />

Atex 2 qui exige de solliciter un organisme indépendant,<br />

mission confiée le plus souvent au CSTB 3 . « C’est une<br />

contrainte forte. Il faut créer des prototypes puis effectuer<br />

des tests pour vérifier le degré d’homogénéité des fibres dans<br />

les différentes directions. »<br />

Le retrait de ce matériau est aussi plus rapide que celui du<br />

béton. « C’est un avantage pour les éléments préfabriqués,<br />

mais cela limite les applications en coulé en place », précise<br />

François Cussigh. Enfin, si le coût de fabrication se<br />

révèle dix fois plus élevé en moyenne que celui du béton<br />

traditionnel, François Cussigh estime que ce paramètre<br />

ne doit pas être analysé isolément : « Le BFUP permet par<br />

exemple d’alléger les structures d’un pont et du même coup<br />

de redimensionner d’autres éléments comme les fondations<br />

et donc de réduire leur coût. C’est l’ensemble des données<br />

qu’il faut reconsidérer quand on emploie ce matériau. »<br />

Les trois défis du MuceM<br />

Chargé de réaliser le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (le MuCEM) à<br />

Marseille, dessiné par l’architecte de renom Rudy Ricciotti, <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>, représenté<br />

par Dumez Méditerranée, a largement fait appel au BFUP pour relever trois défis.<br />

Pour la résille autour du bâtiment, l’architecte souhaitait une parfaite continuité entre les brins<br />

ainsi qu’une esthétique sans défaut. « Il a fallu concevoir sept moules uniques pour réaliser 310 panneaux<br />

différents et inventer un système de coffrage vertical pour obtenir deux faces parfaitement<br />

lisses », explique Jean-François Eynaudi, directeur de travaux.<br />

Le BFUP a aussi été utilisé pour réaliser les 309 poteaux qui soutiennent le bâtiment. Les calculs<br />

ont montré que ce matériau était le plus apte à résister à un incendie susceptible de porter à<br />

800 °C la face intérieure des poteaux alors que la face extérieure resterait à moins de 50 °C. « Le<br />

BFUP permet de limiter le flambement dû au gradient thermique et donc de maintenir la solidité du<br />

bâtiment », précise Romain Giunti, ingénieur travaux chez Freyssinet.<br />

Troisième défi à relever : la passerelle de 115 m qui relie le MuCEM au fort Saint-Jean. Les<br />

25 voussoirs de la travée principale de 76,5 m sont en effet traversés par 67 câbles qui, une fois<br />

tendus, exercent une compression horizontale de 1 300 t. « C’est une contrainte supérieure à celle<br />

imposée par un réacteur nucléaire », précise Romain Giunti. Le défi a pu être relevé grâce aux capacités<br />

mécaniques et à la qualité de la surface du BFUP.<br />

uDERNIèRE MINUTE. Le 23 avril 2013, <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> a signé la convention<br />

de mécénat qui le consacre mécène-bâtisseur du MuCEM pour les trois années à venir.<br />

Miser sur la durabilité<br />

Cet alliage de qualités et de contraintes cantonne pour<br />

l’instant les BFUP à des usages limités. D’abord utilisé<br />

dans les années 1990 pour remplacer des éléments très<br />

exposés dans les centrales nucléaires de Cattenom (57)<br />

et Civaux (86), il a ensuite investi les ouvrages d’art.<br />

La passerelle piétonne de l’université de Sherbrooke<br />

(Canada), réalisée en 2004, ou le pont aérien de la Chabotte<br />

(38), sur l’A51, réalisé par Campenon Bernard en<br />

2005, en sont les exemples les plus emblématiques.<br />

Les BFUP s’avèrent aussi très efficaces pour renforcer<br />

les ouvrages, créer des façades originales ou des brisesoleil<br />

d’une durabilité exceptionnelle. La qualité de leur<br />

surface en a aussi fait un matériau très prisé des créateurs<br />

de mobilier urbain et décoratif. S’ils restent handicapés<br />

par leur coût, la situation pourrait évoluer. « Il faut<br />

que le facteur durabilité des ouvrages prenne plus d’importance<br />

dans les processus de décision », estime François<br />

Cussigh. L’essor futur des BFUP repose donc en grande<br />

partie sur la capacité de conviction de ses promoteurs.<br />

1. Un Mégapascal correspond à un effort de 100 tonnes appliqué<br />

uniformément sur une surface d’un mètre carré.<br />

2. Appréciation technique expérimentale.<br />

3. Centre scientifique et technique du bâtiment.<br />

Le mot de l’invité : Ludovic Noël<br />

“le béton reste mal-aimé<br />

du grand public, je suis content<br />

de voir que les professionnels<br />

lui rendent ses lettres de noblesse.<br />

les propriétés nouvelles de ce<br />

matériau ouvrent des champs de<br />

possibles insoupçonnés. ce serait<br />

intéressant de demander à des jeunes<br />

de notre école d’art et de design<br />

ce qu’ils peuvent imaginer faire avec. »<br />

le magazine de VINcI construction <strong>France</strong> ⁄ 21


c’est dANs L’AIr<br />

22 ⁄ Passion construction N° 34<br />

expertises multiples<br />

Le déveLoPPement<br />

ImmobIlIer<br />

le montage immobilier<br />

apporte aux investisseurs publics<br />

et privés des solutions innovantes<br />

à des problématiques complexes :<br />

aménagement de quartiers,<br />

dynamisation urbaine, ensembles<br />

répondant à des usages multiples…<br />

Illustration avec quelques projets<br />

emblématiques.<br />

Proposer des opportunités<br />

d’investissement et des<br />

solutions immobilières<br />

aux collectivités ou aux<br />

propriétaires privés, tel est<br />

l’objet de l’activité du montage immobilier.<br />

Le monteur doit déterminer<br />

forme et usages des bâtiments en<br />

fonction des attentes de l’aménageur,<br />

mobiliser et maîtriser les expertises<br />

de conception, de financement, de<br />

construction, de commercialisation<br />

et piloter le projet de la recherche foncière<br />

à la mise en exploitation.<br />

Dans ce domaine, <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />

<strong>France</strong> dispose d’un atout de<br />

taille : sa capacité à proposer une<br />

offre globale de maître d’ouvrageconstructeur.<br />

Le Groupe vise, depuis<br />

plusieurs années, à augmenter progressivement<br />

la part des opérations<br />

de bâtiment qu’il réalise en développement<br />

immobilier. Dans cette<br />

optique, le réseau des agences Adim<br />

a tout d’abord été renforcé. Elles sont<br />

aujourd’hui au nombre de 11 en province.<br />

Le Groupe s’est également doté<br />

en 2012 d’une direction du développement<br />

immobilier, afin de coordonner<br />

et d’aider ce réseau, d’assurer le développement<br />

du montage et de renforcer<br />

les synergies tant avec les entreprises<br />

de construction du Groupe qu’avec les<br />

autres filiales.<br />

Dans un contexte économique peu<br />

porteur, l’objectif est stratégique :<br />

le Groupe doit aller au-devant du<br />

marché et générer sa propre activité.<br />

Le réseau Adim alimente ainsi les<br />

entreprises en contrats de travaux.<br />

Mais au-delà, l’ambition de <strong>VINCI</strong><br />

<strong>Construction</strong> <strong>France</strong> est plus large :<br />

« Nous souhaitons apporter aux investisseurs<br />

publics et privés des réponses<br />

pertinentes et innovantes à des problématiques<br />

complexes d’aménagement de<br />

quartiers, de renouvellement urbain.<br />

Nous mettons l’accent sur des projets


d’envergure », précise Frédérique<br />

<strong>Mo</strong>njanel, directrice du développement<br />

immobilier.<br />

Redynamiser un quartier<br />

Parfois, la collectivité dispose d’un<br />

terrain ou d’un bâtiment à réhabiliter<br />

et recherche un projet susceptible<br />

de moderniser ou dynamiser un<br />

quartier. Le rôle du monteur consiste<br />

d’abord à élaborer un projet pertinent<br />

et à en déterminer les usages.<br />

Ainsi, Adim Sud-Ouest a répondu<br />

à la consultation lancée par la ville<br />

de Bordeaux pour la restructuration<br />

d’un bâtiment emblématique :<br />

l’immeuble du Gaz de Bordeaux,<br />

construit dans les années 1930 dans<br />

un style moderniste, situé dans une<br />

zone peu dynamique du centre-ville.<br />

Son idée a fait mouche : créer le buzz,<br />

en proposant l’implantation d’une<br />

enseigne branchée, Mama Shelter,<br />

dont le design des hôtels restaurants<br />

de Paris, Marseille ou Istanbul est<br />

signé par Philippe Starck.<br />

« Nous avons remporté ce concours en<br />

février 2010 grâce à notre connaissance<br />

fine des besoins locaux : nous avons su<br />

trouver le bon usage, le bon architecte et<br />

la bonne réponse à une problématique<br />

urbaine, commente Lionel <strong>Mo</strong>reau,<br />

directeur d’activité <strong>Mo</strong>ntage immobilier<br />

région Aquitaine. Ouvrir à cet<br />

Le mot de l’invité : Ludovic Noël<br />

“moi, je croyais que les<br />

entreprises du btP se limitaient<br />

à la construction de projets ! Je trouve<br />

qu’elles devraient plus communiquer<br />

sur leur capacité à concevoir<br />

et à aménager le territoire. même<br />

si je pense qu’il faut veiller à ce<br />

que cela s’articule bien avec le rôle<br />

des collectivités locales. »<br />

Petit-Quevilly (76). Une première tranche de 90 logements (4 900 m² habitables) et 400 m²<br />

de commerces a été livrée en mai 2012. La construction de la 2 e tranche de 120 logements<br />

(7 950 m²) et 1 200 m² de commerces se poursuit, pour une livraison prévue en décembre 2013.<br />

Le chiffre d’affaires global atteint, pour les deux tranches, 28,4 M€.<br />

endroit un hôtel classique n’aurait pas<br />

été une bonne solution, mais un programme<br />

mixte intégrant une marque<br />

atypique et attractive, oui. »<br />

Le chantier est délicat, car situé en<br />

hypercentre et entouré de rues piétonnes,<br />

et la rénovation complexe,<br />

car le bâtiment est l’un des premiers<br />

construits en béton armé. La mise<br />

aux normes imposait de nombreuses<br />

modifications dans la structure. « Les<br />

synergies entre monteur, architecte et<br />

entreprise générale sont capitales pour<br />

la réussite d’un tel projet. La concertation<br />

avec GTM Bâtiment Sud-Ouest<br />

a débuté très en amont, dès la phase<br />

d’études. Nous cherchons aujourd’hui<br />

à systématiser ce mode de relation, qui<br />

permet la meilleure maîtrise possible<br />

des coûts et délais », précise Lionel<br />

<strong>Mo</strong>reau.<br />

L’essor des projets mixtes<br />

Sur tout le territoire, le réseau Adim<br />

multiplie les projets ambitieux de<br />

nature mixte. Offres multiproduits,<br />

multifonctionnelles séduisent<br />

aujourd’hui particulièrement les collectivités,<br />

confrontées à de multiples<br />

problématiques de coût, d’espace,<br />

d’attractivité. « Nous maîtrisons bien<br />

ce type d’offre, car nous sommes des<br />

généralistes, capables de nous appuyer<br />

sur les meilleurs spécialistes »,<br />

Bordeaux (33), hôtel Mama Shelter (ouverture prévue pour juillet 2013).<br />

Rénovation lourde d’un immeuble situé dans le centre historique, comprenant la réalisation d’un hôtel<br />

Mama Shelter, composé de 97 chambres, deux restaurants, deux bars, deux salles de séminaire et un parking<br />

en sous-sol (5 377 m² de SHON) ; d’une résidence de 18 logements collectifs équipés chacun d’une terrasse<br />

et d’une place de parking, labellisée BBC rénovation (1 634 m² de SHON). Maîtrise d’œuvre : agence King Kong,<br />

entreprise générale GTM Bâtiment Aquitaine.<br />

PArOLe à Michèle Larue-Charlus,<br />

directrice générale de l’aménagement<br />

urbain de la ville de Bordeaux<br />

« Bien connaître la ville<br />

et son projet urbain »<br />

« Ce que nous attendons d’un opérateur en développement immobilier,<br />

c’est d’abord de bien connaître la ville et son projet<br />

urbain, et de se comporter en véritable partenaire. Nous n’imposons<br />

rien, nous souhaitons de vrais échanges pour construire<br />

ensemble les meilleurs projets. Nous souhaitons aussi que les<br />

monteurs nous fassent partager leurs recherches, et nous proposent<br />

des formules innovantes sur tous les plans : technique,<br />

financier, prise en compte de l’évolution des usages, etc. Pour<br />

nous, l’opération Mama Shelter est emblématique. Elle a le parfum<br />

de l’évidence, c’est un programme intelligent, qui va réellement<br />

apporter quelque chose à la ville de Bordeaux. »<br />

le magazine de VINcI construction <strong>France</strong> ⁄ 23


24<br />

c’est dANs L’AIr<br />

« Ces exemples illustrent bien notre<br />

capacité à réunir toutes les compétences<br />

pour concevoir et réaliser les quartiers<br />

mixtes de cœur de ville de demain,<br />

composés de logements, de bureaux,<br />

d’activités et de commerces. »<br />

Frédérique <strong>Mo</strong>njanel, directrice du développement<br />

immobilier <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong><br />

reiMs (51). Adim est réalise, avec <strong>VINCI</strong> Immobilier, la transformation d’un bâtiment du CHU,<br />

situé en cœur d’îlot, en 120 logements privés, 130 logements étudiants et 110 logements seniors.<br />

Le programme Reims Capucins sera livré pour la fin 2016.<br />

fontaine (38). Près de Grenoble, le long d’une ligne de tramways, Adim Régions développe<br />

une zone de 15 000 m² : un immeuble de bureaux sur 3 000 m 2, 111 logements Résid’Actifs+,<br />

des logements sociaux… avec pour objectif l’installation d’un quartier Développement durable.<br />

⁄ Passion construction N° 34<br />

<strong>Mo</strong>ntrouge (92). IDFIMM, filiale <strong>Mo</strong>ntage de Petit, gère une opération mixte de 20 logements de haute qualité,<br />

destinés à l’investissement locatif Scellier, et de 5 200 m² de bureaux, construits selon la démarche OxyGeN,<br />

garante du respect de critères environnementaux très ambitieux.<br />

note Franck Bleuzen, directeur<br />

Adim Normandie Centre.<br />

Au Petit-Quevilly, en plein cœur de<br />

la Communauté d’Agglomération de<br />

Rouen, Adim pilote actuellement un<br />

projet emblématique : un partenariat<br />

avec la ville, autour d’une opération<br />

de montage mixte associant bailleurs<br />

sociaux, propriétaires privés et investisseurs<br />

commerciaux.<br />

L’opération s’inscrit dans le cadre<br />

de la reconversion d’une ancienne<br />

caserne (le site Tallandier) en un<br />

quartier complet de centre-ville, jouxtant<br />

la ligne du métro. La ville a souhaité<br />

conserver le bâtiment historique<br />

de la caserne, connu sous le nom de la<br />

Foudre. Un collège et un pôle économique<br />

ont déjà été réalisés, restaient<br />

à concevoir et à construire plusieurs<br />

ensembles de logements, commerces<br />

et services et d’abord à répondre aux<br />

problématiques spécifiques du site :<br />

pollution, maîtrise foncière, servitudes<br />

à négocier et phasage. Le premier<br />

lauréat pressenti a jeté l’éponge<br />

en raison de la crise. Adim a alors<br />

proposé d’élaborer un protocole de<br />

développement, adaptable aux enjeux<br />

comme au contexte financier.<br />

« Notre approche est innovante sur plusieurs<br />

points : nous avons constitué,<br />

avec un spécialiste de la promotion<br />

commerciale, Redeim, un comité de<br />

pilotage afin d’implanter des enseignes<br />

pertinentes. Nous avons associé en<br />

amont un bailleur social, Seine Habitat,<br />

qui s’est porté acquéreur de 60 logements.<br />

La construction a été optimisée<br />

grâce à une collaboration étroite avec<br />

l’entreprise, Sogea Nord-Ouest, et le<br />

cabinet d’Architectes Ataub. Nous avons<br />

d’ailleurs co-financé avec l’entreprise<br />

les études préalables nécessaires pour<br />

réaliser un chiffrage à l’euro près, avant<br />

le dépôt des permis de construire »,<br />

explique Franck Bleuzen.<br />

À Fontaine, près de Grenoble, Adim<br />

Régions développe une zone de<br />

15 000 m ² non loin de la gare TGV,<br />

le long d’une ligne de tramway. Le<br />

projet se divise en trois tranches,<br />

livrées à partir de septembre 2014 : un<br />

immeuble de bureaux sur 3 000 m 2 de<br />

surface de plancher, pour la première<br />

tranche dont l’ordre de service travaux<br />

vient d’être délivré, un ensemble<br />

constitué de 111 logements Résid’Actifs+<br />

(résidences pour jeunes actifs),<br />

de logements sociaux et de locaux<br />

professionnels pour la seconde. La<br />

livraison de cette deuxième tranche<br />

permettra d’y reloger les utilisateurs<br />

d’un immeuble voisin qui sera alors


détruit, pour réaliser en troisième<br />

tranche un ensemble de logements<br />

libres et sociaux, sur un terrain de<br />

5 400 m 2. « L’ensemble de l’opération<br />

répond à des objectifs ambitieux de<br />

développement durable : bâtiments<br />

de nouvelle génération, architecture<br />

humaine pensée à l’échelle du quartier,<br />

façades bois, gestion des eaux pluviales,<br />

chantier vert, rien n’est laissé au<br />

hasard », décrit Laurent Putzu, directeur<br />

de l’activité montage chez Adim<br />

Régions.<br />

Opérations de toutes tailles<br />

Ainsi, le montage permet d’apporter<br />

des réponses à des projets de<br />

Biot (06). Adim Côte d’Azur a remporté en octobre 2012 le contrat portant sur la réalisation d’un ensemble<br />

de 18 500 m² composé de logements, commerces, pôle santé et services situés au-dessus d’un nouveau parking<br />

souterrain. Campenon Bernard et Dumez Côte d’Azur construiront les bâtiments entre 2014 et 2016.<br />

toutes natures et de toutes tailles, de<br />

la parcelle enclavée au quartier tout<br />

entier. À Reims, Adim Est s’apprête<br />

à réaliser, avec le concours de <strong>VINCI</strong><br />

Immobilier, un programme de transformation<br />

d’un bâtiment du CHU<br />

situé en cœur d’îlot en 120 logements<br />

privés, 130 logements étudiants et<br />

110 logements seniors, avec l’agence<br />

Architecture Dumont et Associés et<br />

Sotram <strong>Construction</strong>. « Nous avons<br />

choisi de mêler trois types de logements<br />

après analyse des besoins locaux.<br />

Le programme Reims Capucins est<br />

notamment situé à proximité de plusieurs<br />

sites universitaires, commente<br />

Vincent Mathieu, directeur d’activité<br />

<strong>Mo</strong>ntage Adim Est. La livraison<br />

est attendue pour la fin 2016. Notre<br />

plus-value réside dans notre maîtrise<br />

du foncier, de la gestion de la pollution<br />

des sols, et notre capacité à réaliser<br />

des études d’urbanisme autant que<br />

dans la recherche d’investisseurs et<br />

d’exploitants. »<br />

À <strong>Mo</strong>ntrouge, aux portes de Paris,<br />

IDFIMM, filiale <strong>Mo</strong>ntage de Petit,<br />

réalise une opération mixte sur un<br />

site qui devait être, à l’origine, uniquement<br />

dédié à l’activité tertiaire. Une<br />

servitude de cour commune empêche<br />

de relier les deux bâtiments, qui sont<br />

livrés ce printemps. « Dès lors, il était<br />

plus judicieux de prévoir une opération<br />

de 20 logements sur la plus petite des<br />

deux parcelles, en plus des 5 200 m² de<br />

surface utile de bureaux. Les logements<br />

de haute qualité, destinés à l’investissement<br />

locatif Scellier, sont vendus en<br />

bloc à une SCPI Amundi Immobilier,<br />

et les bureaux à la foncière Société de<br />

la Tour Eiffel », précise Julien Audet,<br />

responsable de programmes pour<br />

IDFIMM. L’un des défis de l’opération<br />

était de répondre à des critères environnementaux<br />

très ambitieux : les<br />

bureaux ont été construits suivant la<br />

démarche OxyGEN avec une mesure<br />

des performances énergétiques<br />

réelles, prévue en été puis en hiver, en<br />

plus de multiples certifications.<br />

Renouvellement urbain<br />

dans des espaces contraints<br />

À l’autre bout de la <strong>France</strong>, sur la<br />

Côte d’Azur, l’agence Adim a lancé<br />

récemment de nombreux projets<br />

d’ensembles de logements, notamment<br />

à Fréjus ou au Cannet, en mettant<br />

l’accent sur son expertise dans la<br />

recherche de terrains, précieuse dans<br />

une région marquée par la rareté du<br />

foncier. « Deux collaborateurs d’Adim<br />

Côte d’Azur travaillent à plein-temps<br />

à la recherche de terrains à développer.<br />

La gestion des transferts de propriété<br />

et l’obtention des permis de construire<br />

nécessitent d’importants efforts en<br />

synergie avec le service juridique de<br />

<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>. Le montage<br />

repose avant tout sur le travail<br />

alès (30). Au-dessus d’un parking souterrain de 450 places construit par GTM Sud, un hôtel de 72 chambres<br />

et son restaurant, 1 100 m² de commerces, 38 logements et une résidence seniors de 61 chambres, pour<br />

un budget global de 26,8 M€, dont 20 M€ pour les entreprises de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>. les différents<br />

bâtiments sont conçus par le cabinet CFL et le BeT eRIC et réalisés par Dumez Sud. Livraison en juillet 2015<br />

(parking) et septembre 2016 (bâtiments). Voir esquisses ci-dessus ainsi que celle p. 22.<br />

d’équipe », souligne Gilles Giribaldi,<br />

directeur d’Adim Côte d’Azur.<br />

Adim Côte d’Azur pilote également<br />

un ambitieux projet mixte de renouvellement<br />

urbain, sur la commune<br />

de Biot : la ville souhaitait réaliser un<br />

parking de grande capacité et créer<br />

au-dessus un espace de vie pensé<br />

dans sa globalité, composé de logements<br />

privés et sociaux, d’un pôle<br />

santé et paramédical et de services :<br />

crèche, commerces, résidence hôtelière.<br />

Un marché remporté par Adim<br />

en partenariat avec le promoteur<br />

Constructa pour la commercialisation<br />

des 150 logements privés, tandis<br />

que <strong>VINCI</strong> Park s’est vu confier la<br />

délégation de service public pour la<br />

construction et la gestion du parking<br />

public souterrain.<br />

« La notion de groupe prend ici tout son<br />

sens : bien que les deux marchés soient<br />

séparés, nous avons travaillé avec<br />

<strong>VINCI</strong> Park à l’élaboration d’un projet<br />

d’ensemble, avec une équipe unique de<br />

maîtrise d’œuvre, avant de rechercher<br />

des partenaires investisseurs pour le<br />

montage », décrit Gilles Giribaldi.<br />

Un projet similaire – parking souterrain<br />

et opération immobilière<br />

en superstructure – est piloté par<br />

Adim Provence dans la ville d’Alès,<br />

mais le challenge est différent. La<br />

mairie a souhaité, à l’inverse de Biot,<br />

privilégier un marché d’ensemble<br />

indissociable.<br />

« Pour cette opération, notre valeur<br />

ajoutée réside d’abord dans notre capacité<br />

à combiner plusieurs produits mais<br />

aussi des schémas juridiques différents<br />

dans le cadre d’un ensemble contractuel<br />

unique : Partenariat public-privé<br />

pour le parking, en association avec le<br />

financeur Auxifip, et contrat de Vefa<br />

en développement immobilier pour la<br />

superstructure », explique yann de<br />

Vaulx, directeur du développement<br />

immobilier et des PPP à la direction<br />

déléguée Provence.<br />

Adim a également conçu un montage<br />

spécifique, car les bâtiments ne<br />

seront livrés qu’en 2016, ce qui rendait<br />

presque impossible leur précommercialisation.<br />

Adim s’est appuyé<br />

sur plusieurs partenaires, comme<br />

Arcade (investisseur) et Sud Génération<br />

(exploitant de la résidence<br />

seniors).<br />

Les quelques exemples présentés ici<br />

illustrent bien la démarche de <strong>VINCI</strong><br />

<strong>Construction</strong> <strong>France</strong> : réunir toutes<br />

les compétences pour concevoir et<br />

réaliser les quartiers mixtes de cœur<br />

de la ville de demain, composés de<br />

logements, de bureaux, d’activités et<br />

de commerces.<br />

le magazine de VINcI construction <strong>France</strong> ⁄ 25


c’est Le MÉtIer<br />

roseaux et bactérIes<br />

Les nettoyeurs des steP<br />

Comment traIter naturellement et effICaCement les eaux usées sans utiliser de<br />

produits chimiques… ni grever son budget ? utiliser les bienfaits de la nature et planter des roseaux au<br />

cœur des step peut être une bonne solution à la portée de petites collectivités locales. DéCrYPtaGe.<br />

26 ⁄ Passion construction N° 34<br />

depuis quelques années, les<br />

normes environnementales<br />

deviennent de plus en plus<br />

strictes. Les administrés,<br />

quant à eux, attendent de<br />

leurs élus qu’ils prévoient des aménagements<br />

publics respectant au mieux<br />

les territoires. Les stations d’épuration<br />

d’eaux usées (Step) sont directement<br />

concernées par ces deux problématiques.<br />

Alors, comment réaliser une<br />

Step se souciant des attentes et des<br />

besoins de chacun, le tout au meilleur<br />

coût ? L’une des réponses possibles est<br />

le procédé des filtres à sable plantés<br />

de roseaux, un système déposé par<br />

la société Epur Nature avec laquelle<br />

Sogea Atlantique Hydraulique a signé<br />

un accord de partenariat. « De 2000 à<br />

2006, nous étions vraiment des précurseurs,<br />

se souvient Amédée Leclercq,<br />

chef de centre à Angers. Les premiers<br />

projets ont été lancés en Charente par<br />

l’agence d’Angoulême, et très vite l’agence<br />

d’Angers (Maine-et-Loire) a aussi monté<br />

des dossiers. Depuis, les deux agences ont<br />

Le mot de l’invité : Ludovic Noël<br />

“Je sais, pour avoir accompagné<br />

quelques start-up de ce secteur,<br />

que les biotechnologies font souvent<br />

peur au grand public. ce genre de<br />

réalisation en montre des applications<br />

très positives. »<br />

construit plus de 90 Step avec des plantations<br />

de roseaux, dont la plus grande de<br />

<strong>France</strong>, à Sillé-le-Guillaume (72). C’est<br />

devenu un peu notre spécialité et cette<br />

activité représente désormais près de 50 %<br />

de notre chiffre d’affaires. Aujourd’hui,<br />

nous avons dépassé l’étape de l’attrait de<br />

la nouveauté et sommes très impliqués<br />

dans les avancées technologiques d’Epur<br />

Nature. Nous bénéficions des dernières<br />

trouvailles techniques dans le domaine.<br />

Résultat, nous ne sommes pas forcément<br />

les mieux-disants sur un appel d’offres,<br />

mais restons toujours les plus innovants.<br />

C’est par exemple le cas de la Step de<br />

Daumeray, que nous construisons en ce<br />

moment (lire l’encadré p. 27). Elle comprend<br />

toutes les dernières techniques<br />

applicables avec ce système. Nous avons<br />

trouvé des élus à l’écoute et très sensibilisés<br />

aux problématiques environnementales.<br />

Cette Step, implantée en zone<br />

Natura 2000, est véritablement exemplaire.<br />

Le traitement des eaux usées par<br />

filtres plantés de roseaux est une solution<br />

fluide, naturelle et parfaite pour des


1<br />

5<br />

1. Arrivée des eaux<br />

usées de toute la<br />

population jusqu’à la<br />

station d’épuration.<br />

le CheMineMent de l’eau<br />

Le procédé des filtres à sable plantés de roseaux est un système déposé par la société<br />

epur Nature avec laquelle Sogea Atlantique Hydraulique a signé un accord de partenariat.<br />

6<br />

installations allant du site unique tel<br />

qu’un camping ou une aire de repos sur<br />

une autoroute, à une commune au réseau<br />

unitaire comptant quelque 4 000 équivalents-habitants<br />

(EH). »<br />

Une alliance<br />

biotechnologique<br />

Le principe – breveté sous le nom<br />

Phragmifiltres ® – est très simple : il<br />

suffit de deux bassins étanches (appelés<br />

“étages”) et le cas échéant de pompes<br />

pour les alimenter. L’eau est déversée<br />

(soit naturellement par chasses autoamorçantes,<br />

soit via pompage) dans le<br />

premier étage. Celui-ci filtre l’eau et la<br />

traite naturellement grâce aux bactéries<br />

installées dans le massif constitué de<br />

graviers (de 2 à 6 mm de grosseur en<br />

surface). Cette étape permet de faire<br />

décanter en surface les parties solides<br />

qui seront ensuite naturellement minéralisées.<br />

Les roseaux avec l’action du<br />

vent cassent la croûte de matières<br />

solides qui se forme avec le temps évitant<br />

le colmatage. Les eaux usées “percolent”<br />

verticalement dans le massif.<br />

L’eau collectée par des drains en fond<br />

de filtre transite ensuite vers le second<br />

étage et passe une nouvelle fois dans<br />

un massif filtrant planté de roseaux.<br />

Les graviers présents dans ce bassin<br />

sont encore plus fins (de 0 à 4 mm en<br />

surface). Dans les deux cas, les racines<br />

des roseaux apportent des quantités<br />

importantes d’oxygène dans les sols, ce<br />

qui permet aux colonies de bactéries de<br />

prospérer sans adjuvants supplémentaires.<br />

À la sortie, l’eau est suffisamment<br />

épurée pour être rejetée dans son<br />

milieu naturel. « À ce processus simple,<br />

2<br />

3<br />

7<br />

4<br />

2. Le dégrilleur<br />

permet de<br />

filtrer les gros<br />

déchets.<br />

on peut ajouter une étape de gestion des<br />

nitrates ou du phosphore. Pour ce dernier,<br />

nous utilisons désormais une technique<br />

très innovante et très écologique : l’apatite,<br />

roche naturellement phosphatée, qui<br />

fait “précipiter” le phosphore contenu<br />

dans l’eau », explique Amédée Leclercq.<br />

Enfin, chaque bassin étant divisé en<br />

plusieurs casiers, il est nécessaire de les<br />

laisser au repos, à tour de rôle, afin que<br />

les bactéries puissent faire leur œuvre.<br />

Et, dans dix à quinze ans, des boues<br />

très sèches, ressemblant à du compost,<br />

seront prêtes à être épandues.<br />

Une offre complète<br />

Au total, le procédé revient moins cher<br />

que celui des boues actives, et même s’il<br />

prend un peu plus de place que ce dernier,<br />

il est nettement moins gourmand<br />

en surface (environ 4 m2/EH au total)<br />

que la solution utilisant du lagunage<br />

(15 m 2/EH). Intéressant donc dans des<br />

zones rurales où le coût du foncier n’est<br />

pas trop élevé et les ressources financières<br />

pas très importantes. En effet, la<br />

construction d’une Step rustique de ce<br />

type ne nécessite pas d’interventions<br />

“lourdes” (exploitation simple). Sogea<br />

Atlantique Hydraulique propose une<br />

offre complète avec la conception, le<br />

terrassement, l’étanchéisation des<br />

bassins, le processus, la plantation<br />

de roseaux et l’intégration de l’ouvrage<br />

dans le paysage. « Nous avons<br />

tous les savoirs en interne pour mener<br />

à bien ces missions. C’est rapide et cela<br />

fonctionne. La preuve ? Rien que pour le<br />

printemps 2013, nous avons déjà trois<br />

Step en construction. Et l’année n’est pas<br />

encore finie. »<br />

9<br />

3. Mesure du<br />

débit entrant<br />

à la station.<br />

8<br />

4. Poste de relevage. Il permet<br />

de stocker puis d’envoyer l’eau<br />

à traiter à la surface du filtre.<br />

5. Le filtre primaire planté de roseaux à écoulement<br />

vertical est le centre du dispositif de traitement. L’eau<br />

brute est épurée par le passage au travers d’un massif<br />

de gravier planté de roseaux et recueillie sous le massif<br />

par un système de drains.<br />

6. Le siphon autoamorçant<br />

reçoit les eaux traitées<br />

et les envoie sur le filtre<br />

secondaire.<br />

7. Le filtre secondaire. L’eau prétraitée est<br />

épurée par le passage au travers d’un massif<br />

de sable et de gravier planté de roseaux.<br />

8. Mesure en sortie.<br />

Le canal Venturi<br />

mesure le débit en<br />

sortie de station.<br />

PArOLe à<br />

Jean-Luc davy, maire de daumeray (49)<br />

« une installation bien intégrée<br />

dans le paysage »<br />

9. Rejet en milieu naturel.<br />

Ces opérations successives<br />

donnent une qualité<br />

d’eau conforme<br />

à la réglementation.<br />

Le ruisseau est protégé.<br />

« Nous avions des attentes très précises pour cette Step. Pas de béton,<br />

pas de produits chimiques, des coûts de traitement raisonnables… Et,<br />

comme l’écoulement se fait dans un fossé dont le niveau d’eau est assez<br />

bas durant l’été, la police de l’eau départementale nous a demandé de<br />

travailler particulièrement sur le taux de phosphore dans les rejets. Le<br />

système avec des massifs de roseaux est idéal pour nous. Et même avec<br />

l’installation de l’apatite pour le phosphore, nous restons en dessous des<br />

prix pratiqués pour les stations à boues actives. J’ajouterai à cela le fait que<br />

la station est prévue pour 1 800 EH, alors que nous ne sommes que 1 000<br />

habitants raccordés pour 1 650 habitants dans la commune aujourd’hui.<br />

Nous avons donc de la marge. L’opération est d’ores et déjà une réussite :<br />

notre installation passe totalement inaperçue dans le paysage et n’utilise<br />

aucun produit chimique. L’idéal donc. »<br />

le magazine de VINcI construction <strong>France</strong> ⁄ 27


c’est Le MÉtIer<br />

Le multisite<br />

les deux FoNt<br />

La Paire<br />

rattaChées à la DIreCtIon DéléGuée<br />

De CBC DePuIs 2012, les deux entreprises<br />

CBI et stel, qui partagent le même savoir-faire<br />

dans le déploiement de réseaux commerciaux, ont<br />

volontairement segmenté leurs marchés respectifs,<br />

ce qui les rend complémentaires.<br />

Comme son nom l’indique,<br />

Campenon Bernard Industrie<br />

(CBI), qui compte 110 salariés,<br />

a fait de la construction<br />

industrielle son premier secteur<br />

d’activité. Bâtiments industriels,<br />

entrepôts, ateliers, stations-service et<br />

dépôts de carburant, laboratoires et<br />

salles blanches, centres commerciaux,<br />

etc. Elle construit partout en <strong>France</strong>,<br />

ce qui lui a assuré en 2012 un chiffre<br />

d’affaires de 52 millions d’euros dans<br />

ce secteur. « Chaque année, nous réalisons<br />

une quinzaine de chantiers. L’un des<br />

plus emblématiques, livré l’été dernier à<br />

l’issue de deux ans de travaux pour un<br />

montant de 20 millions d’euros, a été la<br />

réhabilitation des laboratoires de l’hôpital<br />

Broussais, pour le compte du rectorat de<br />

Paris », indique Thierry Burgaud, son<br />

directeur. CBI a également passé des<br />

marchés cadres avec de grands comptes<br />

nationaux comme Aéroports de Paris<br />

ou l’enseigne Auchan, avec ici un<br />

engagement sur trois ans et un chiffre<br />

d’affaires prévisionnel récurrent.<br />

concepts architecturaux<br />

À cette activité s’en ajoute une seconde<br />

qui a engendré 18 millions d’euros :<br />

le déploiement sur tout le territoire<br />

de concepts architecturaux pour des<br />

réseaux nationaux comme BNP Paribas,<br />

LCL, La Poste, PMU, Marionnaud ou<br />

encore Orange, soit environ 90 opérations<br />

menées chaque année. Avec<br />

La Poste, par exemple, dont le marché<br />

cadre est en train d’être renouvelé sur<br />

trois ans, CBI, mandataire d’un groupement<br />

avec <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>,<br />

est l’interlocuteur de Poste Immo, l’opérateur<br />

immobilier du groupe, pour la<br />

réhabilitation et l’aménagement de<br />

bureaux à travers toute la <strong>France</strong>.<br />

Dans ces deux domaines, CBI intervient<br />

indifféremment en tant qu’entreprise<br />

générale, contractant général, ou<br />

concepteur, une expertise portée par<br />

une petite cellule de cinq architectes<br />

28 ⁄ Passion construction N° 34<br />

centre d’essais des véhicules<br />

électriques Renault, à Boulogne-Billancourt<br />

(92), ci-dessous (STEL).<br />

La charpente est l’œuvre de Ducloux (Arbonis).


8 auchan drive (à gauche)<br />

ont été réalisés par CBI<br />

en conception-réalisation,<br />

en l’espace de quatre mois.<br />

(quatre intégrés et un DPLG), des dessinateurs<br />

projeteurs et des économistes.<br />

C’est ainsi qu’Orange, après ses magasins<br />

phares sur les Champs-Élysées, à<br />

Lille et à Lyon, vient de confier à l’entreprise<br />

la conception sur plan d’une nouvelle<br />

boutique à Rennes, PMU, Crédit<br />

agricole, Carrefour faisant de même.<br />

« Notre ambition est désormais d’utiliser<br />

notre savoir-faire en conception sur le<br />

bâtiment industriel », confie Thierry<br />

Burgaud.<br />

McDonald’s, Benetton,<br />

casino…<br />

STEL, elle aussi, a fait du multisite<br />

accompagné une spécialité, mais ses<br />

clients ont un autre profil puisque l’entreprise<br />

intervient essentiellement dans<br />

la restauration (McDonald’s, Flo, Quick),<br />

l’habillement (H & M, Benetton, Lacoste,<br />

etc.), l’hôtellerie (Louvre Hôtels), le<br />

boutique Pilote (ci-dessus) pour le nouveau<br />

concept Samsung, à Paris, place de la Madeleine (STEL).<br />

bureau de Poste à tours (ci-dessous).<br />

Réhabilitation et aménagement des locaux (CBI).<br />

bricolage (Lapeyre), et les grandes surfaces<br />

alimentaires (Casino, <strong>Mo</strong>noprix).<br />

En 2012, STEL et ses 29 collaborateurs<br />

ont ainsi mené 45 déploiements de<br />

concepts en entreprise générale ou<br />

contractant général pour un chiffre<br />

d’affaires de 13 millions d’euros.<br />

« Contrairement à CBI, nous n’avons<br />

pas de contrats-cadres, mais des<br />

cycles très courts – de trois semaines<br />

à six mois – pour des montants allant<br />

de 150 000 euros à 2 millions d’euros,<br />

explique le directeur, Fabrice Gaté.<br />

Notre raison d’être nous conduit à être<br />

nécessairement très récurrents. Nous<br />

ne pouvons pas nous offrir le luxe de<br />

perdre un client. Nous sommes obligés<br />

de le satisfaire, en prenant en compte les<br />

contraintes d’exploitation des établissements<br />

et de leurs utilisateurs. C’est<br />

particulièrement vrai pour les hôtels et<br />

les grandes surfaces alimentaires. »<br />

Un savoir-faire<br />

hôtelier reconnu<br />

■ Avec 12 établissements actuellement rénovés en Ile-de-<strong>France</strong>,<br />

soit 1 300 chambres pour le compte du groupe Louvre Hôtels, le savoir-faire<br />

de steL dans le domaine de mise au concept n’est plus à démontrer.<br />

« Ce sont des chantiers typiques qui assurent 40 % de notre activité,<br />

confirme Fabrice Gaté, directeur de l’entreprise. Ils sont menés étage par étage,<br />

dans des délais extrêmement courts pour perturber le moins possible<br />

l’exploitation des niveaux restés en service. Entre la réception des travaux<br />

et la mise en vente des chambres, la levée des réserves n’excède pas quatre jours :<br />

la qualité de nos prestations doit donc être irréprochable, et notre réactivité<br />

immédiate. » Pour ces opérations coup de poing qui exigent une parfaite<br />

maîtrise du concept, steL a mis en place une organisation miroir<br />

vis-à-vis de son client en dédiant certains de ses collaborateurs aux marques<br />

du Groupe (essentiellement Campanile et Première Classe, ci-dessous).<br />

« Cela nécessite un véritable dialogue avec le directeur de l’établissement<br />

et, compte tenu de la vitesse de démarrage de chaque chantier,<br />

un réel partenariat avec nos sous-traitants », explique Fabrice Gaté.<br />

PArOLe à Frédéric Hevin,<br />

directeur technique de Louvre Hôtels<br />

« un précieux partenariat »<br />

« STEL, que je connais depuis une vingtaine d’années, est une<br />

entreprise qui a su s’adapter aux différentes demandes que<br />

j’ai pu formuler. Nous avons institué un précieux partenariat :<br />

nous lui exposons nos projets et nous trouvons ensemble<br />

les solutions techniques, organisationnelles et financières.<br />

Nous travaillons généralement sur des programmations<br />

pluriannuelles, ce qui implique de grosses quantités d’hôtels<br />

à traiter dans des délais allant de dix-huit à vingt-quatre mois,<br />

ce qui est assez court. De ce point de vue, le premier objectif<br />

est de trouver des méthodes qui pourront être reproduites.<br />

L’autre défi est évidemment d’immobiliser le moins longtemps<br />

possible le parc de chambres. C’est une donnée bien comprise<br />

par STEL. »<br />

le magazine de VINcI construction <strong>France</strong> ⁄ 29


c’est Le MÉtIer<br />

7 h 30. Le quart d’heure<br />

sécurité<br />

Ce matin-là, Romain en profite pour revenir sur un<br />

incident survenu il y a peu : un compagnon avait<br />

glissé sur un platelage en contreplaqué humide.<br />

L’occasion pour le conseiller prévention d’échanger<br />

avec les intéressés et d’en arriver à la conclusion<br />

commune qu’un platelage en madrier est plus sûr.<br />

30 ⁄ Passion construction N° 34<br />

8 h 30. Visite d’un premier<br />

chantier<br />

Sur l’opération de restructuration du Printemps,<br />

au centre de Strasbourg, Romain relève les points<br />

positifs – les ventouses pour guider les éléments<br />

en béton préfabriqué – et ceux qui le sont moins.<br />

C’est le cas des sangles blanches, utilisées à<br />

d’autres fins que le déchargement des camions.


une journée avec<br />

romain bouix,<br />

Préventeur<br />

C’est par la chimie, dont il a une licence<br />

estampillée Méthodes d’analyse et<br />

Contrôle qualité, que Romain Bouix<br />

a découvert la rigueur nécessaire à<br />

l’application des bonnes pratiques de<br />

laboratoire. Un début de trajectoire qui<br />

va le conduire à un master professionnel<br />

Sécurité et environnement et l’auréoler<br />

du précieux acronyme QSE (Qualité<br />

sécurité Environnement). À Nantes, où<br />

il termine son parcours universitaire, le<br />

jeune Alsacien va peaufiner sa formation<br />

chez Eurovia qui l’accueille pour<br />

son stage de fin d’études. Ce premier<br />

pied dans le Groupe est le bon : six mois<br />

plus tard, le voilà revenu à Strasbourg,<br />

sa ville natale, où il est recruté par la<br />

direction régionale Bâtiment et Génie<br />

civil Alsace de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />

<strong>France</strong>. Nous sommes alors en 2007.<br />

Depuis, la haute silhouette et le visage<br />

avenant du jeune conseiller prévention,<br />

30 ans tout ronds, sont connus et reconnus<br />

de tous. Compagnons et dirigeants<br />

saluent son expertise aujourd’hui bien<br />

assise. C’est d’ailleurs l’un des aspects<br />

de son métier qui lui plaît : « J’ai affaire<br />

à tous les publics de l’entreprise, de tous<br />

horizons personnels et professionnels,<br />

c’est très enrichissant. Et c’est une grande<br />

satisfaction de se rendre compte que les<br />

conseils que l’on a prodigués ont porté<br />

leurs fruits. »<br />

Pour Romain Bouix, la prévention revêt<br />

avant tout une dimension humaine. « Il<br />

s’agit de faire en sorte que chaque collaborateur<br />

rentre chez lui en entier, physiquement<br />

et moralement. Pour autant, il ne<br />

faut pas nier deux autres aspects : au plan<br />

financier, un accident a des coûts directs<br />

et indirects non négligeables, et au plan<br />

juridique, il faut protéger l’entreprise<br />

des risques pénaux. » Alors il adapte la<br />

démarche d’amélioration continue aux<br />

spécificités de l’entreprise : planifier,<br />

développer, contrôler, ajuster. « Une<br />

démarche de prévention consiste d’abord<br />

à analyser les risques liés à l’activité de<br />

l’entreprise, puis à relever les mesures déjà<br />

prises et celles à mettre en place, expliquet-il.<br />

Ensuite, il convient de vérifier sur le<br />

terrain si lesdites mesures sont compatibles<br />

avec l’exercice de nos métiers ; sinon,<br />

10 h 30. sur un 2 e chantier<br />

À Vendenheim, le viaduc de raccordement<br />

de la LGV Est, en cours de construction, fait l’objet<br />

d’un relevé identique. Sur cet ouvrage d’art,<br />

Romain vérifie que les accès aux postes de travail<br />

depuis la base vie sont bien dégagés et balisés, et<br />

s’assure avec l’encadrement de la qualité des<br />

mesures prises pour gérer la circulation ferroviaire.<br />

il faut les adapter. » Ce qui, concrètement,<br />

se traduit par l’accompagnement et le<br />

conseil des équipes travaux dans la<br />

rédaction des PPSPS, des visites de<br />

chantier et des audits, des réunions<br />

d’échange et des bilans annuels.<br />

La direction déléguée Est est réputée<br />

pour avoir les meilleurs résultats en<br />

termes de sécurité. « Depuis un an,<br />

aucun accident de travail avec arrêt n’a<br />

effectivement eu lieu au sein de l’activité<br />

bâtiment de mon périmètre, confirme<br />

le jeune conseiller, qui tient toutefois<br />

à tempérer : ces résultats ne concernent<br />

malheureusement pas le personnel intérimaire<br />

qui a connu six accidents avec<br />

arrêt pour la seule année 2012. Ce n’est<br />

pas rien. D’ailleurs, c’est l’un de nos<br />

axes d’amélioration pour l’année 2013,<br />

notamment par l’intégration en amont à<br />

notre démarche, des entreprises de travail<br />

temporaires partenaires. »<br />

14 h. réunion de transfert<br />

À l’issue de l’obtention d’un marché,<br />

le service Études présente au service Travaux<br />

l’ouvrage à réaliser. Romain participe à cette<br />

réunion : il a contribué à la rédaction des pièces<br />

remises à l’offre. Son “mémoire sécurité”<br />

notamment lui permet de décrire les exigences<br />

particulières en la matière.<br />

17 h. réunion travaux<br />

Devant l’ensemble des conducteurs<br />

de travaux, Romain fait part des bonnes pratiques<br />

constatées comme les ventouses utilisées le matin<br />

même et, plus globalement, des axes d’amélioration<br />

et des objectifs 2013 de la direction en matière<br />

de sécurité. Il leur donne les outils nécessaires<br />

à la mise en œuvre des actions attendues.<br />

le magazine de VINcI construction <strong>France</strong> ⁄ 31


Pont jacques chaban-delmas,<br />

à bordeaux.<br />

Ouvert à la circulation le 18 mars 2013,<br />

l’ouvrage d’art d’une longueur totale de<br />

433 m (dont 117 m de travée centrale<br />

mobile), relie les quartiers de Bacalan<br />

(rive gauche) et de La Bastide (rive droite)<br />

en plein centre-ville.

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