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la trace DeS bâtISSeuRS
18 ⁄ Passion construction N° 34
née de la reconstruction d’après-
guerre, sicra fut la pionnière en techniques
nouvelles.
construire, reconstruire… vite. Février
1944 en région parisienne, dans quelques
mois le débarquement de Normandie va
sonner le début de la Libération et déjà on
peut imaginer quels seront les besoins à
l’heure de la reconstruction : la Société
industrielle de constructions rapides –
autrement dit Sicra – est née. Les besoins
sont immenses : en France, la Seconde
Guerre mondiale a détruit totalement plus
de 4 millions d’habitations et en a endommagé
gravement près d’un million.
l’heure de l’industrialisation du bâtiment
Sicra se lance donc d’abord dans la construc-
tion de logements d’urgence provisoires, en
bois, puis dans la construction définitive.
Spécialiste du “prêt-à-construire”, la société
devient l’une des pionnières en matière d’in-
dustrialisation du bâtiment et grandit très
rapidement… En 1954, dix ans après sa créa-
tion, SGE entre au capital, prend une participation
majoritaire et fait de Sicra le fer de
lance de son activité bâtiment en valorisant
ses techniques de construction industrielles
poussées très loin. L’entreprise vend ses
solutions “sur étagères”. Sicra s’apparente
à un bureau d’études et de conception qui
diffuse ses modèles sur tout le territoire. Le
client n’a qu’à choisir, un modèle en stock et
« en quatre-vingt-dix jours, Sicra construit le
bâtiment dont vous avez besoin », affirme la
publicité. Le système porte même un nom
commercial à l’anglo-saxonne comme c’est
la mode à l’époque : le Sicra Stock Building.
Le succès est là. outre les programmes de
logements sociaux, la société multiplie les
commandes de bâtiments industriels, de
bureaux, d’hôpitaux et surtout de groupes
scolaires dont elle devient un véritable spé-
cialiste. Plus tard, à partir de 1976, Sicra
s’implante en province avec une agence à
Amiens, des centres de travaux à Lille et
à Elbeuf, près de Rouen. La société prend
aussi des participations dans des entre-
prises régionales : Halle à Nancy, Roginski
à Saintes. Des filiales sont créées avec
SGE : Sogenor dans le Nord Pas-de-Calais,
Tregesco à Montauban.
après la France, l’ile-de-France
à partir du début des années 1980, l’activité
en province baisse au point de s’effondrer
et de cesser totalement en 1982, sauf dans
l’orléanais. Sicra se recentre donc sur son
implantation historique et bénéficie de l’ap-
port des agences SGE BTP de Paris, Persan
dans le Val-d’oise, Gentilly, Melun, Reims,
Vélizy, orléans-SGEC et orléans-SB.
Après la fusion de Sobea et de SGE en 1986,
Sicra est l’une des trois filiales de Sogea en
région parisienne, très active dans la réha-
bilitation mais aussi dans les bâtiments
industriels, hospitaliers, scolaires et univer-
sitaires. Seule ou en partenariat notamment
avec Campenon Bernard Construction, elle
réalise d’importants projets à La Défense,
dans le quartier du Point-du-Jour à Issy-les-
Moulineaux, dans la Zac Rive Gauche à Paris.
Aujourd’hui, Sicra est l’une des principales
filiales franciliennes de VINCI Construction
France. Fidèle à sa vocation originelle, elle
est plus que jamais à la pointe des tech-
niques et de l’innovation, en neuf comme
en réhabilitation.