Cultiver la fibre - Amiens
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L’appel<br />
d’A Cappel<strong>la</strong><br />
Un centre d’appel sous<br />
forme de société<br />
coopérative ? Cette<br />
rareté a décidé Mounir<br />
Mandi à rejoindre A<br />
Cappel<strong>la</strong> en 2005.<br />
Il en est aujourd’hui le<br />
directeur opérationnel.<br />
Quand, en 2005,<br />
Mounir Mandi rejoint<br />
le centre<br />
d’appel A Cappel<strong>la</strong>,<br />
<strong>la</strong> société est imp<strong>la</strong>ntée<br />
dans <strong>la</strong> zone franche urbaine<br />
d’<strong>Amiens</strong> nord depuis<br />
quatre ans. Avant ce<strong>la</strong>, l’homme<br />
avait démarré sa vie professionnelle<br />
en tant que vendeur. « Au<br />
départ, je vou<strong>la</strong>is être formateur,<br />
mais ce secteur était saturé. Je me<br />
suis donc orienté vers les centres<br />
d’appel, où j’ai pu justement apprendre<br />
à être formateur. » À ce titre,<br />
cet Amiénois, qui approche<br />
aujourd’hui <strong>la</strong> quarantaine, a<br />
pu « côtoyer environ 50 centres<br />
d’appel dans toute <strong>la</strong> France. A<br />
Cappel<strong>la</strong> est sortie du lot ».<br />
94 SALARIÉS À AMIENS<br />
A Cappel<strong>la</strong> est une Scop, une<br />
société coopérative et participative.<br />
C’est-à-dire que les sa<strong>la</strong>riés<br />
sociétaires détiennent plus de<br />
50% de son capital et élisent les<br />
membres du conseil d’administration.<br />
Chez A Cappel<strong>la</strong>, ils en<br />
détiennent 60%. « Un centre d’appel<br />
en Scop ? Je croyais à une<br />
b<strong>la</strong>gue, tant ce métier est p<strong>la</strong>cé sous<br />
le signe de <strong>la</strong> productivité, de <strong>la</strong> rentabilité,<br />
de <strong>la</strong> performance à tout<br />
prix, se souvient Mounir. Quand<br />
j’ai vu ce<strong>la</strong>, je me suis dit “Il faut y<br />
aller ! » Il en est devenu le directeur<br />
opérationnel. Parallèlement,<br />
l’entreprise a poussé.<br />
Passée en société anonyme une<br />
fois dépassé les 50 employés,<br />
elle a quitté <strong>la</strong> zone franche en<br />
septembre 2010 pour <strong>la</strong> rue de<br />
<strong>la</strong> Vallée, à côté de <strong>la</strong> gare routière.<br />
Elle compte 94 sa<strong>la</strong>riés<br />
mais pourrait grandir encore.<br />
« Nous avons obtenu en 2009 le<br />
<strong>la</strong>bel “responsabilité sociale”, rappelle<br />
Mounir. Parmi les conditions,<br />
il faut une surface de 10 m 2 par employé.<br />
Avec nos 1 350 m 2 , nous<br />
avons encore de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce, mais plus<br />
beaucoup ! » Mais pas question<br />
de s’étendre pour autant :<br />
« Nous ne voulons pas de gros sites,<br />
pour conserver un vrai dialogue<br />
entre les personnes et peu de strates<br />
hiérarchiques », prévient Mounir.<br />
En revanche, A Cappel<strong>la</strong> ne rejette<br />
pas <strong>la</strong> création d’autres antennes<br />
: une a ouvert en 2006 à<br />
Lyon. Elle compte dix sa<strong>la</strong>riés.<br />
85 % DE CDI<br />
Selon Mounir, 85% des sa<strong>la</strong>riés<br />
d’A Cappel<strong>la</strong> sont en CDI. Et le<br />
taux de rotation de l’emploi CDI<br />
reste inférieur à 5% depuis les<br />
débuts de l’activité. « Je connais<br />
les prénoms de tout le monde, on se<br />
tutoie », affirme-t-il. Ce qui se vérifie<br />
vite sur le “p<strong>la</strong>teau”, où<br />
« Nous avons<br />
obtenu en 2009<br />
le <strong>la</strong>bel<br />
“responsabilité<br />
sociale”.<br />
Parmi les<br />
conditions, il faut<br />
une surface de<br />
10 m 2 par<br />
employé. Avec<br />
nos 1 350 m 2 ,<br />
nous avons encore<br />
de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce, mais<br />
plus beaucoup ! »<br />
Actuellement, A Cappel<strong>la</strong><br />
emploie 94 sa<strong>la</strong>riés : 85 % sont<br />
en CDI et 40 % sont sociétaires<br />
de <strong>la</strong> coopérative.<br />
Mounir Mandi dirige<br />
<strong>la</strong> Scop A Cappel<strong>la</strong>.<br />
l’ambiance est travailleuse,<br />
mais néanmoins détendue. « Je<br />
me lève le matin sans aucun<br />
problème, p<strong>la</strong>isante Aurore<br />
Watte<strong>la</strong>inne, 29 ans. Même si je<br />
suis contente de rentrer chez moi. »<br />
Arrivée en contrat de professionnalisation<br />
d’un an en novembre<br />
2009, elle occupe aujourd’hui<br />
un contrat à durée<br />
indéterminée (CDI). Et compte<br />
bien devenir sociétaire : « Je ne<br />
vou<strong>la</strong>is pas faire ce métier car les<br />
gens ne sont pas très sereins quand<br />
ils sortent de leur journée en centre<br />
d’appel. J’ai changé d’avis après un<br />
stage ici. » Pour devenir sociétaire<br />
d’A Cappel<strong>la</strong>, il faut un an<br />
de CDI. « Actuellement, environ<br />
40% des sa<strong>la</strong>riés sont sociétaires »,<br />
calcule Mounir, qui affirme vouloir<br />
rester « tant que j’adhère au<br />
projet d’entreprise ». Un projet<br />
d’entreprise où le sa<strong>la</strong>ire moyen<br />
est à 20% au-dessus du Smic,<br />
où le plus haut sa<strong>la</strong>ire est<br />
3,2 fois supérieur au plus bas,<br />
où chacun a droit à une pause<br />
de 5 minutes rémunérée par<br />
heure travaillée, où les tâches<br />
sont réparties et p<strong>la</strong>nifiées à<br />
l’avance, où chacun gère son<br />
temps de pause le midi, où l’on<br />
travaille de 25 à 40 heures par<br />
semaine selon l’activité et où il<br />
n’y a pas d’heures supplémentaires.<br />
Certes, tout n’est sûrement<br />
pas idyllique. Mais tout<br />
de même, pour un centre<br />
d’appel…<br />
Jean-Christophe Fouquet<br />
juillet 2011 | <strong>Amiens</strong>forum 27