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2 Navigo de la semaine Samedi 31 décembre 2011 Cinéma page 3 Soit dit... Censure page 3 Actu pages 6/7 «Femmes Démocrates» et prix De Beauvoir La célèbre Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD) vient de voir ses actions et sa résistance, sa pugnacité et son courage couronnés par l’obtention du prix du nom de la célèbre romancière, philosophe et féministe du début du siècle dernier (Compagne libre de Jean Paul Sartre) Simone de Beauvoir. Créé en 2008 à l'occasion du 100ème anniversaire de l'essayiste, le prix récompense des personnes ou associations œuvrant pour la liberté de la Femme. Pour sa quatrième édition, le jury a choisi de décerner cette année le prix à l’Association tunisienne (ATFD) et c’est sa Présidente de l'ATFD, Mme Ahlem Belhadj qui recevra le prix le 9 Janvier 2012 à Paris. La cérémonie sera suivie par une réception offerte par le Maire de Paris, Bertrand Delanoë (fi ls de Bizerte) et Fatima Lalem, adjointe à l'égalité femmehomme. Où est passée la Chanson ? Le chanteur algérien Abdou Deriassa, fi ls de Rabah Deriassa ne cesse de déclarer à la presse de son pays qu’il avait composé une chanson en hommage à la révolution du 14 janvier… Seulement, il s’étonne que la radio tunisienne ne l’ait jamais diffusée. Selon Abdou, nos autorités radiophoniques publiques auraient dit qu’il ne fallait pas « trop » chanter la révolution… Contactés par BWE, différents responsables à l’ERT ont nié de fond en combre cette histoire et ne sont même pas au courant que M Diriassa ait composé quelque chose… A noter que notre chanteur, qui va s’égosiller pour le nouvel an en France, compte s’installer dans un des pays du Golfe. Bien plus, il va chanter en Emiraty… Bonne chance ? Au fait, sa chanson pour la Révolution du 14 ne serait-elle pas qu’un coup de pub ? Edité par : Dar Assabah Société tunisienne de presse, d’impression, d’édition, de distribution et de publicité Siège : Bd. Mohamed Bouazizi El Menzah Tél : 71 238 222 (Lignes groupées) Fax : 71 752 527 - 71 323 761 Site web : www.letemps.com.tn DR DR Clubbing page 8 Directeur Général Kamel Sammari Programmes page 4 sq Parole de DJ page 9 Ibn Rachiq fait son Théâtre La maison de la culture Ibn rachiq, sise à l’Av de Paris, au regard de l’état délabré dans lequel se tyrouve sa consoeur d’Ibn Khaldoun, s’anime et ne laisse aucune occasion passer sans qu’elle y appose sa marque. D’abord le théâtre - et chacun sait que le théâtre tunisien est né dans la cave de cette maison- qui sera corsé cette semaine avec une exposition de livres consacrés au 4ème art (du 03 au 13-01). Ensuite le théâtre avec la présentation des pièces des JTC, le rendezvous biennal (04-13-01). Et toujours le théâtre le 03-01 avec une table ronde sur le théâtre d’Alber Camus (1913/1960)… En revanche le 07 janvier une conférence sera donnée par le Dr Med Elloumi, spécialiste en économie agraire sur « la crise de l’eau dans le Gouvernorat de Sidi Bouzid » Kaboul /s Cimenterie Pour l’adaptation au cinéma de son roman « Pierre de Patience» (Goncourt 2008), le romancier Atiq Rahimi a choisi une cimenterie de Casablanca pour y istaller les décors de Kaboul des années 90 au lieu de penser à un lieu semblable en Tunisie. Dans un quartier dévasté par la guerre, une femme passe ses journées au chevet de son mari, un homme violent qu’elle n’a pas choisi et qui ne l’a jamais aimée. Combattant pendant la guerre civile, il est touché par une balle. S’ensuit un long coma… Ceci aurait pu être tourné chez nous. Il fut un temps où notre pays était une destination de prédilection pour les cinéastes étrangers… Non seulement des devises affl uaient dans nos caisses mais aussi nos techniciens apprenaient le métier… Voilà un sujet sur lequel devrait plancher le nouveau Ministre de la Culture en jetant un bref regard sur le projet du Centre National du Cinéma et de l’Image et le booster… Rédacteur en chef principal Raouf Khalsi DR DR Rédacteur en chef Khémais Khayati Réalisation artististique Myriam El Jed Théâtre page 14 Bon Week-End Tendances page15 Libre Pensée Portrait page 15 De Khémais Khayati 2012 ! N’est-ce pas trop tôt ? D’abord, bonne et heureuse année 2012, administrative et grégorienne à vous toutes et tous… Passer de 2011 à 2012 n’est pas une mince affaire. Si celui du 10 au 11 s’est fait dans une douleur empreinte de l’espoir mis dans une Révolution qui révèle peu à peu ses couleurs, même si ces couleurs sont au goût de certains et au dégoût d’autres, il n’en demeure pas que le passage du 11 au 12 porte un méga point d’exclamation… Comme le dit si bien l’expression populaire « le mari de ma mère est mon père ». Laissons le gouvernement de la Troïka pétrir la pâte qui risque de ne pas se lever en une année et, tout en l’ayant à l’œil, goûtons de son pain… Car, quoique nous puissions penser de lui, ses membres ne viennent pas de Mars. Ils sont des nôtres… Et de ce point de vue, force est d’accepter la règle du jeu et voir venir en forçant les contours… Le méga point d’interrogation est de toute autre nature. On nous a bassiné que cette année sera le point fi nal de l’histoire de l’Humanité et que le Big Bang va ravaler son son. Entre nous soit dit, ce n’est pas une affaire à vous faire sauter de joie, cette apocalypse calculée on ne sait comment. Les Mayas qui l’ont prédit pour cette année devaient être paresseux pour ne pas prolonger leur calendrier. Alors, ils se sont arrêtés à un de leurs cycles qui correspond à 2012 de l’ère grégorienne. Et si c’était des Chinois qui l’auraient calculé, cette fi n du monde aurait été l’année de quel animal ? Le rat, la chèvre ou le coq ou même le chat… Soyons sérieux ! Cette histoire de 2012, bien qu’elle soit aguichante pour les tiroirs caisse et les esprits à fl eur de neurones ne tient pas debout. 2012 c’est un calendrier grégorien. Comme nous avons un calendrier Hégirien, la chose ne nous concerne pas encore… Nous sommes en 1433. Nous aurons encore des siècles pour nous aimer et nous enquiquiner les uns les autres. Même si on squatter les fêtes des autres, être fêtard est un qualifi catif tunisien… Alors, bonne fête à toutes et à tous… Et seul Dieu est omniscient. Directeur du pré-presse Arbi Hkiri Réalisé et conçu dans les laboratoires de Dar Assabah Imprimé sur la Rotative de Dar Assabah
Bon Week-End Samedi 31 décembre 2011 ICI... « Rouge parole », un documentaire d’Elyés Baccar sur l’après 14 janvier s’arrêtant à la période “Qasbah 2”. Ce fi lm n’est pas un fi lm révolutionnaire et n’a pas, non plus, la prétention d’être subversif. C’est le travail d’un citoyen ordinaire (un peu peureux, d’après les dires du réalisateur) qui a été aspiré par la bourrasque émotionnelle survenue après la fuite de Ben Ali, tout comme une grande partie des Tunisiens. Souvenez-vous de cette période où, lorsque vous vous arrêtiez au beau milieu de l’avenue Bourguiba pour saluer une connaissance ou demander l’heure à un passant, une foule de passionnés vous entourait, pensant qu’un débat virulent autour de la politique s’était engagé. Et même si cet hypothétique débat n’existait pas (parce que vous ne faisiez que parler de pluie et de beau temps), un mot suffi sait à enclencher des discussions brûlantes. Bref, « Rouge parole » parle d’un peulpe qui retrouve subitement la faculté de discuter et d’écouter (dans la mesure du possible) ce qui n’a pas été dit à haute voix depuis des années. La caméra déambule alors dans cette cacophonie composée d’arguments, d’analyses politiques, de plaidoyers, d’idéologies etc… L’on baigne dans l’interminable écho des manifestations, des débats, et des disputes. On a même l’impression que les murs de l’Avenue et de la Qasabah hurlent leurs idées et prennent part aux manifestations et aux sit-ins, tant on a écrit et graffés dessus. Le peuple se rendait compte que la rue était à lui, qu’il était libre d’y donner son opinion, l’agora s’était momentanément incarnée dans les villes tunisiennes. Que l’on soit à Tunis, Kasserine ou Sidi Bouzid, le peuple exerce son droit dêtre libre, à exprimer ses joies et ses douleurs spontanément. Il assume ses différences et les défend. De nouveaux militants débarquent dans les anciens partis d’opposition, des gens partent acceuillir les opposants rentrés d’exil, et d’autres narguent le monde car ils n’ont pas besoin de voir à travers le spectre des partis pour… vivre. Et, tout cela baigne dans une atmosphère de transe où chacun est si pressé de s’exprimer qu’on aurait cru qu’il ne reste que quelques jours avant la fi n du monde, et que chacun détient une information capitale pour la survie de l’humanité. Elyés Baccar était intéressé par “le sentiment de chaos” qui régnait à cette époque. « Rouge parole » nous y E vénement Et le peuple occupait la rue… Par Imed Aissaoui Après « Elle et Lui », voilà le réalisateur Elyès Baccar quitter ses basques de fi ction pour se mesurer au réel… pas n’importe lequel. Un réel tunisien d’abord et révolutionnaire ensuite… la gageure est double. Attachez-vous à vos méninges, ça va tanguer… Ailleurs... De façon concomitante à l’avènement du Printemps arabe qui de toute évidence ne se sont pas déclenchés pour confi rmer le Magister dixit, deux fi lms des deux bords de notre monde arabe viennent de subir les feux de la censure arabe. Et seul Dieu sait de quel bois cette censure se chauffe pour cramer les autres… D’abord c’est au Maroc avec l’arrivée du PJD (islamiste) au pouvoir suite à des « Rouge parole » d’Elyès Baccar Synthèse Brahim Béchi SRP ou l'horreur de la censure arabe DR élections qualifi ées de transparentes que - selon les rapports de presse - Dame censure « populaire » a décidé de faire des siennes. Elle a choisi une pauvre pellicule qui ne sait à quel Saint se vouer pour la castrer au vu et au su de la loi… Cette pauvre pellicule s’intitule tout bonnement « Film » et est réalisée et interprétée par Mohammad Achawir. Notre metteur en scène n’a rien trouvé de mieux que de parler de ce dont on ne parle jamais ouvertement. Et la revue « Nichan » pour l’avoir osé s’est vue décapitée paresseusement fait mal fait.. De quoi peut-on causer dans un fi lm arabe si le trio infernal SRP (Sexe, Religion, Politique) est intouchable alors que le quidam de chez nous veut qu’on en parle au travers de ses rêves et ses souffrances qui ne sont pas étrangères à ce trio ? Le fi lm s’est alors construit sur cette vaine observation de celui qui cherche des poux dans la crinière d’un lion affamé. Il le fait en des termes crus n’est pas Casanégra qui veut - et des situations on ne peut plus provocantes. Résultat de la course: le poster du fi lm est exhibé dans le hall des cinémas mais certains spectateurs se voient refuser l’achat de billet d’entrée. La raison principale, selon le réalisateur, serait le chahut incessant des spectateurs l ' durant la projection, chose qui a obligé l’exploitant à retirer le fi lm de l’affi che bien avant qu’il ne termine sa semaine et ce au grand dam de la législation… A noter que le fi lm a été soutenu par le CCM qui jusqu’à cette heure n’a pas su imposer la loi bien que divers titres de la presse marocaine aient soutenu la liberté d’expression… «Dame Anastasia» & Demoiselle Arbid Les cliquetis des coups de ciseaux nous parviennent d’Orient, et plus précisément du Liban, pays censé être le terreau de la liberté. Les salles beyrouthines devraient projeter début janvier le dernier fi lm de la réalisatrice libanaise Danielle Arbid «Beyrouth Hôtel». Les services de la Sécurité Générale, communément dénommée «Dame Anastasia», avaient décidé mordicus de différer l’exploitation du fi lm jusqu’à une date inconnue. Cette date serait celle de l’acceptation par la productrice Sabine Saydawy et la réalisatrice de châtrer leur fi lm d’une séquence jugée par Dame Anastasia sujette à mettre «la sécurité libanaise en danger». La séquence incriminée retrace l’assassinat de l’ex replonge un peu, puis nous donne un moment de répit avec quelques plans quasi silencieux tournés au bord d’une mer calme, puis nous revoilà dans le tohu-bohu des manifestations et des témoignages. Puis, revoilà que l’on se déplace d’un événement à un autre, avant de revenir sur ces bords de mer calme où l’on retrouve un peu ses esprits… « Rouge parole » est une sorte de carnet de bord de l’après 14 janvier. Le réalisateur le veut un compte rendu de ces fortes émanations d’idées et d’émotions dont une majeure partie s’efface peu à peu, comme ces graffi tis et ces slogans sur les murs du Premier ministère que l’on a éffacés à coups de disqueuse… Sortie le 5 janvier au cinéma Amilcar 3 chef du gouvernement libanais, feu Rafi q al-Hariri. Si la production et la réalisatrice du fi lm nient une telle insinuation d’un revers de la main gauche, Dame Anastasia, de ses ciseaux bien aiguisés, tient dur et maintient que cette séquence n’existait pas dans le scénario initial, objet de l’autorisation de tournage. Et nous voilà face à la pomme de discorde qui fi t dire à l’Association Libanaise des Journalistes Contre la Violence que «ce prétexte laisse insinuer que la conjoncture au Liban est à un tel point délicate et instable qu’un simple fi lm est susceptible de saper la stabilité et de faire planer à nouveau le spectre de la guerre civile ». Et l’association de s’étonner qu’une telle interdiction n’englobe pas « certains discours télévisés qui entretiennent un climat sectaire et lancent des accusations de traîtrise nationale ». Il est à noter que «Beyrouth Hôtel» n’est pas le premier fi lm Danielle Arbid. Elle a déjà réalisé «Guerre d’amour» en 2004 et son dernier fi lm a reçu un bel accueil tant à Dubai qu’à Locarno… Les vieilles « arabitudes » sont coriaces surtout s’il s’agit de Sexe, Religion et Politique… ne dit-on pas que « notre bien, à d’autres profi te ». DR
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