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livret - Collège Barbey d'Aurevilly

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Hélène est invitée à déjeuner le 13 juillet 1942 chez les parents de Mme Dupont. Cette dernière lui<br />

propose d’écrire une lettre à sa «chère vieille Coucou» qui a voyagé seule pour la première fois,<br />

avec un certificat médical, justifiant ainsi son déplacement, pour aller en Bretagne.<br />

Dans cette lettre Hélène décrit sa vie à Rouen :<br />

«Maman est toujours à Drancy et j’espère qu’elle y restera. En ce moment c’est mon unique souci.<br />

Une fois que j’ai fait ses colis, je tricote, je joue au ping-pong tout comme toi. Et c’est une folie.<br />

Matin et soir on tient la raquette à la main et Mme Gondé peut toujours dire qu’il faut faire du latin<br />

ou autre. On joue, et c’est tout. Le tennis est arrangé aussi mais sommes encore profanes dans cet<br />

art délicat. Après ça je lis. Je me rase sur les théories d’Einstein,<br />

(Elles sont très bien, mais il faut trop de dictionnaires et la mécanique s’enchevêtre dans mon crâne<br />

au point que je ne pense rien en sortir.)(...)<br />

… à Rouen ce n’est pas drôle : arrivée d’Allemands, plats d’Allemands et Allemandes. Et quand je<br />

longe Solferino, on me regarde de travers. J’y suis entrée sans me rappeler que je n’avais pas le<br />

droit, mais j’ai eu froid dans le dos quand je me suis souvenue»<br />

«Ah je voudrais bien flâner au soleil (…) ou grimper sur les menhirs ! Cette mer si bleue les jours<br />

de beau temps, je ne la reverrai sans doute plus. Tant pis»<br />

(Cette dernière phrase est écrite au crayon.)<br />

Fichés, les juifs sont plus facilement identifiables. Lors des rafles de janvier, mai et octobre 1942 et<br />

surtout des 13 au 16 janvier 1943, peu passeront au travers des arrestations. En représailles d’un<br />

attentat qui coûte la vie d’un sous-officier allemand de la Feldkommandantur de Rouen, le préfet<br />

régional André Parmentier donne l’ordre à la police française de rechercher et d’arrêter tous les<br />

juifs du département.<br />

Arrêtés à l’heure du couvre-feu, les juifs sont emmenés au commissariat de leur arrondissement,<br />

puis ils vont à pied jusqu’à la gare pour prendre le train pour Paris, où deux wagons de troisième<br />

classe à couloir en queue de train ont été réquisitionnés. Arrivés à Paris, les Juifs attendent les<br />

autobus réquisitionnés à la gare Saint-Lazare et sont conduits au camp de Drancy jusqu’à nouvel<br />

ordre.<br />

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