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livret - Collège Barbey d'Aurevilly

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Là, elle rencontre Lucie Guérin qui avait été arrêtée par les Allemands le 1 er décembre 1941.<br />

Elle aussi était institutrice, elle avait alors 41 ans, et était engagée dans la vie politique et syndicale ;<br />

elle avait adhéré au Parti communiste. Elle participait activement à la Résistance au sein des FTP.<br />

Elle était aussi responsable départementale du Secours Populaire. Elle est condamnée à huit ans de<br />

travaux forcés pour ses activités contre les armées d'occupation.<br />

En avril 1942, elles sont envoyées à la prison centrale de Rennes où elles sont internées comme<br />

détenues politiques.<br />

Elles y restent jusqu’en février 1943, où à la suite d’une inspection de la Gestapo, elles sont jugées<br />

comme des «meneuses semant le trouble». Elles passent une nuit au cachot, redoutant d’être<br />

exécutées, mais, le lendemain, elles sont déplacées dans une camionnette cellulaire. Après une<br />

journée d’un voyage pénible, ballottées à deux dans une cellule individuelle, elles arrivent à la<br />

prison de Chalons en Champagne.<br />

Le 2 mai 1944 elles sont déportées à Ravensbrück, entassées à 60 dans des wagons à bestiaux.<br />

A leur arrivée, elles subissent le «cérémonial» d’usage : déshabillage, rasage, douche. Puis, on leur<br />

donne la tenue du prisonnier : robe à rayures avec son triangle et son matricule.<br />

Mme Fainstein devient le n°39 114.<br />

Les déportées sont entassées dans des baraques, obligées d’apprendre les ordres donnés en<br />

allemand, elles subissent les interminables appels, où les détenues doivent regarder droit devant<br />

eux, au garde à vous et où elles peuvent être brutalisées par des kapos, insupportables appels où<br />

certains s’évanouissent tant ils sont pénibles. Elles ont aussi subi, les humiliantes visites médicales.<br />

Mme Fainstein avait alors 23 ans et un contremaître l’a choisie pour aller travailler en<br />

Tchécoslovaquie à Drédau ; dans la région des Sudètes, il y avait un camp de femmes qui<br />

travaillaient pour Siemens : une usine textile transformée en usine sidérurgique pour la fabrication<br />

de pièces détachées pour l’aviation allemande. Elle est restée 11 mois dans ce camp.<br />

Mme Fainstein, est alors très émue à l’évocation de l’arrivée de jeunes femmes juives de Hongrie.<br />

Beaucoup d’entre-elles avaient le typhus. Celles qui avaient survécues jusqu’alors furent<br />

emmenées, ainsi que trois petits enfants qui se trouvaient alors dans ce camp et qui avaient été<br />

adoptés par les prisonnières. Elle les a vus partir, mais ne jamais revenir…<br />

Elle est libérée le 7 mai 1945.<br />

Son témoignage nous permet d’approcher Lucie Guérin, la mère de Claudine.<br />

Mme Fainstein se rappelle que Lucie était inquiète pour sa fille, Claudine. Son petit garçon était<br />

resté avec sa mère mais elle n’avait pas de nouvelles de sa fille.<br />

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