livret - Collège Barbey d'Aurevilly

Le 30 juillet 1940, Colette Dupont reçoit une nouvelle lettre de son amie qui est de retour de
Bretagne : la guerre est perdue, il faut continuer à vivre, les civils se demandent s’ils vont récupérer
leur maison, si elle n’est pas occupée ou détruite.
Hélène décrit Rouen :
«Du train j’ai vu des ponts tombés en ruine, des maisons délabrées, des restes encore fumant, (…)
mais, console Monique la flèche de la cathédrale est restée, la cathédrale est intacte, mais pour la
préserver, les allemands par amitié ont fait sauter à la dynamite toutes les maisons environnantes,
qui d’ailleurs ne flambaient pas. Il y a un pont en bois pour piétons, c’est tout, en face de la Bourse
qui est détruite. Les quais sont en mille morceaux et à chaque coin de rue on aperçoit le spectacle
lamentable des maisons en ruines, écroulées… Les allemands occupent tout. Les avions rasent les
maisons tout le temps, des convois de troupes s’allongent sur les routes en longs filets de camions,
de canons, de motocyclistes. Les rues sont mortes sauf autour de la gare d’Orléans où c’est la
cohue.»
La famille Rechtchaft est victime de la politique antisémite des nazis et du gouvernement de Vichy.
À la suite de premières mesures discriminatoires contre les juifs dès le 17 juillet 1940, le
gouvernement de Vichy édicte le 3 octobre 1940 le premier «statut des juifs» qui leur impose
l’obligation d’être recensés et de posséder une carte d’identité spécifique. A partir de 1941, c’est la
politique massive d’extermination qui est mise en place par les nazis, relayée de façon effroyable
par le régime pétainiste.
Le système concentrationnaire nazi s'installe,en instaurant dans les territoires occupés, donc à
Rouen, chez les civils ,la terreur et l’arbitraire. Les familles juives sont victimes de la politique
raciste et antisémite mise en place, en arrêtant d’abord les hommes, puis en séparant les parents des
enfants. En 1942, Pierre Laval propose la déportation des familles entières. Les enfants ne sont
donc pas épargnés.
C’est ainsi qu’Hélène et sa petite sœur sont séparées de leurs parents : Mme Dupont reçoit une lettre
de la mère d’Hélène qui raconte qu’elle est à Creil, son mari à Drancy et les filles restées à Rouen :
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