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livret - Collège Barbey d'Aurevilly

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Vivre dans des baraques :<br />

P54 « Et voici que des femmes qui ne sont pas allemandes et qui ne portent pas d’uniforme, nous<br />

font entrer dans une grande baraque en bois où elles nous collent à cinq ou six dans des lits<br />

superposés, à trois étages, où il n’y a même pas de matelas, rien qu’une paillasse. Plus tard, nous<br />

serons à douze par lit, tête-bêche, tellement imbriquées les une dans les autres que, si l’une veut se<br />

retourner, toute la rangée doit faire de même.»<br />

La faim est toujours là :<br />

P 55-61-62-67: « Enfin, c‘est l’heure de la soupe. Ce n’est vraiment pas appétissant (...)<br />

Après l’appel, distribution de café. Si on peut appeler ça du café!» (...) Vers une heure de<br />

l’après-midi, en général la soupe est distribuée et c’est notre seul moment de répit.(...)<br />

Le soir, nous avons droit à un petit morceau de pain avec un peu de saucisson ou de la margarine.<br />

Quelque fois, nous avons un morceau de fromage ou une cuillerée de miel.»<br />

Une autre fois Denise raconte : P68 « C’est l’appel comme chaque jour, mais il ne se conclut pas<br />

par le café habituel. Nous ne nous étonnons qu’à moitié : ce n’est pas la première fois que nous en<br />

sommes privés, peut-être a-t-il servi à faire le ménage. Mais à l’heure de la soupe, pas de soupe.<br />

Pas de pain non plus, rien de toute la journée. Encore une vacherie des Allemands ».<br />

P82 : Denise est à Bergen-Belsen, malade assoiffée et affamée : … «Je ramasse un vieil os sur<br />

lequel il ne reste absolument rien. Sans doute a-t-il déjà été sucé par un chien ou un autre déporté.<br />

Ça ne m’empêche pas de le garder à la bouche toute la journée, avec l’impression d’avoir un peu<br />

moins faim. Et j’en récolte une floraison de boutons tout autour des lèvres.»<br />

La soif est une torture :<br />

P81: Denise est à Bergen-Belsen, malade, il n’y a plus d’eau, «les canalisations ont sauté, disent les<br />

Allemands». Elle a «la gorge enflée, (la) langue douloureuse, (elle) meurt de soif. (Elle) ne peut<br />

plus parler. (…)<br />

(Elle) cherche de l’eau et ne voit qu’une piscine où flottent des cadavres. Sans hésiter, (elle) boit un<br />

litre de cette eau abominable(…).»<br />

Aucune hygiène, aucune intimité.<br />

P62-63 : « Il n’y a jamais aucune possibilité de s’isoler un moment. Même pas aux toilettes qui sont<br />

collectives et où les allemands s’amusent à faire basculer les planches afin que des femmes tombent<br />

dans la fosse où elles se débattent avant de mourir.»<br />

Un système incompréhensible sadique et odieux.<br />

P80 : Denise se trouve alors à Bergen-Belsen et raconte que pour survivre il faut s’organiser.<br />

Pour ses dix huit ans Denise s’offre une paire de bottes «qui lui coûte quatre jours de pain et une<br />

semaine de margarine»<br />

«Mais, au moins, j’ai les pieds au chaud. Une femme, dans une autre baraque, en se réveillant, le<br />

matin n’a pas dû retrouver ses bottes «organisées» (on ne dit pas voler mais organiser), par celle qui<br />

me les a vendues.»<br />

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