You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
iiiiiiiiiiiiitiiciiitiinitiiiiiiitt T_T£ 13 AOUT 1035 MMUIMH<br />
"■ DIKANCKE-LUXISTRÉ niiitimmuititniiitiuiiiiiiiniiiiimiiiiiiiiiiiitittiiiiu ?<br />
— Non. Ne vous inquiétez pas. Je cherche<br />
seulement une occasion de le voir de<br />
près. Je suis petit... il faut que l'on soit<br />
petit, n'est-ce pas 1<br />
— Oui, il vaut mieux être de petite taille.<br />
Il n'est jamais mauvais de corser une exhibition.<br />
Je savais que le théâtre était vide<br />
à cette heure-là ; je répondis donc :<br />
— Si vous parlez sérieusement, nous<br />
allons répéter. Je veux bien essayer, mais je<br />
vous préviens qu'il vous faudra travailler<br />
gratuitement ; je ne peux pas vous payer.<br />
Il secoua la tête, et je m'aperçus qu'il<br />
avait une idée fixe.<br />
— Je ne vous demande pas d'argent, dit-il.<br />
C'est un caprice que je veux satisfaire.<br />
Allons répéter tout de suite. Ce ne sera<br />
sans doute pas long.<br />
Bref, je l'emmenai, sortis la caisse et lui<br />
en expliquai le mécanisme. Il n'aurait qu'à<br />
presser un bouton, et glisser sous la scène,<br />
par une trappe ; puis il lui faudrait revenir,<br />
et ouvrir la fausse porte de l'armoire, dans le<br />
fond de celle-ci. C était simple, et il comprit<br />
d'ailleurs rapidement.<br />
— Tout va bien, dit-i! après la seconde<br />
fois. Je serai ici mardi, car j'ai promis d'amener<br />
ma femme. Je choisirai un siège à l'extrémité<br />
d'une rangée. Vous demanderez si<br />
quelqu'un veut monter sur la scène, et vous<br />
vous tournerez vers moi, voulez-vous ? Rendez-moi<br />
la chose facile.<br />
Je ne savais pas encore où il voulait en<br />
venir, mais j'acquiesçai, car, après tout, je<br />
ne voyais pas grand mal à ce changement<br />
dans mon programme.<br />
Le petit homme me quitta et partit à toutes<br />
jambes.<br />
Le mardi soir, cependant, il était là, au<br />
premier rang, à côté d'une femme corpulente,<br />
au visage rubicond. Quand à lui, bien<br />
qu'il eût rencontré mon regard, il demeura<br />
impassible. Le moment arriva de. présenter<br />
mon numéro de disparition, et j'eus un instant<br />
la pensée de procéder comme j'en avais<br />
coutume, mais j'avais promis, et m avançant<br />
vers le bord de la scène, je fis au public un<br />
petit discours, demandant d'un ton enjoué<br />
si personne n'avait envie de se désintégrer,<br />
etc., qtc, et je regardai le petit homme. li<br />
quitta immédiatement son fauteuil. La femme<br />
qui l'accompagnait — la sienne sans doute<br />
— parut passablement surprise, mais elle ne<br />
dit rien. Peut-être sa surprise était-elle trop<br />
grande ; devenue cramoisie, elle se conten-<br />
tait de regarder.<br />
Cependant, je pouvais constater que plu-<br />
sieurs personnes, parmi l'auditoire, connaissaient<br />
mon assistant bénévole. Cette circonstance<br />
était heureuse pour moi, car mon « numéro<br />
» allait paraître plus naturel. Je mis<br />
l'homme dans la caisse, agitai la main, rouvris<br />
la caisse... il avait ponctuellement diSr<br />
paru. Les spectateurs applaudirent, à l'exception<br />
de la femme au visage rouge. Mais<br />
elle pinça fortement les lèvres, et je pensai à<br />
la scène qu'elle ferait à son mari lorsqu'ils<br />
seraient rentrés chez eux. Mais cela n'était<br />
pas mon affaire.<br />
Au bout de quelques instants, j'allai ouvrir<br />
l'armoire : elle était vide. Le public<br />
commença de rire ; il fallait au plus tôt<br />
trouver une solution. Heureusement, j'ai appris<br />
à garder mon sang-froid : il le faut pour<br />
exercer mon métier. Je refermai l'armoire et,<br />
tourné vers la salle, je me mis à parler de la<br />
dématérialisation et j'expliquai que mon<br />
assistant, obligé de s'annihiler dans la<br />
caisse, devait se reformer dans l'armoire,<br />
opération qui demandait un certain temps.<br />
On allait le revoir dans quelques minutes<br />
Quant à moi, je n'y croyais pas, car je pensais<br />
que le petit homme avait perdu la tète.<br />
11 me fallut quand même rouvrir l'armoire:<br />
elle était touiours vide. J'allais derechef<br />
donner au public une explication, et le faire<br />
patienter, si possible, en plaisantant sur les<br />
disparitions trop complètes, quand du coin<br />
de l'œil, je vis se lever la grosse femme<br />
rouge. Elle m'apostropha d'une voix enrouée<br />
et déplaisante, et me demanda ce que j'avais<br />
fait de son mari, et où il était.<br />
Je lui répondis que j'aurais bien voulu le<br />
savoir, et naturellement, le public se mit à<br />
rire, puis, lorsque la commère me menaça de<br />
son parapluie par-dessus la rampe, les rires<br />
redoublèrent. Une voix cria : « HéMa mère !<br />
II est parti avec Elsie. »<br />
Mais îa femme était imperturbable, et n'en<br />
voulait qu'à moi. Le régisseur, à ce moment,<br />
me fit quitter la scène, et j'allais me mettre<br />
à la recherche du petit homme, quand je<br />
retrouvai dans les coulisses la mégère qui me<br />
lançait des regards furibonds. Le régisseur,<br />
qui l'accompagnait, me demanda d'un ton<br />
pointu :<br />
— Où pourrait-il bien être ? Sous la<br />
scène ?<br />
Nous fouillâmes partout, sous la scène,<br />
dans les loges, la femme, de plus en plus<br />
rouge, soufflait bruyamment, frappait ça et<br />
là du bout de son parapluie. Heureusement,<br />
la représentation avait recommencé et la fin,<br />
d'ailleurs, approchait.<br />
Nous allâmes sur la plage ; la nuit était<br />
noire et le vent soufflait ; aucun indice du<br />
petit homme. Il avait réellement et totalement<br />
disparu...<br />
Le lendemain, la police se mêla de l'affaire.<br />
Deux journalistes vinrent aussi, ce qui nous<br />
fît, en fin de compte, une merveilleuse publicité,<br />
et la salle était toujours comble. Les<br />
journaux avaient raconté l'histoire, ils<br />
avaient publié la photographie du petit<br />
homme et la mienne.<br />
Mais le disparu demeura . introuvable.<br />
Quelques personnes pensaient que, pendant<br />
une crise subite de folie, il s'était jeté à. la<br />
mer, mais dans ce «cas, les vagues auraient<br />
rejeté son cadavre à Ta côte, ce qui ne se<br />
produisit pas.<br />
Et maintenant, tandis que je déjeunais<br />
j'étais sûr d'avoir retrouvé l'homme que nom<br />
avions tant cherché ; c'était le garçon. Il<br />
avait coupé sa moustache, mais je le reconnus<br />
néanmoins, surtout lorsque je le surpris<br />
à me regarder une ou deux fois d un air<br />
étrange et apeuré.<br />
l'attendis que mon repas fût presque<br />
achevé, et que- les autres clients fussent partis<br />
pour faire signe à l'homme et lui demander :<br />
— Dites-moi, avez-vous disparu souvent,<br />
ces temps-ci ?<br />
II n'essaya pas de nier. Il lança un coup<br />
d'œîl par-dessus son épaule, et me dit<br />
anxieusement ;<br />
:— Ne me vendez pas, je vous en prie.<br />
— Non, pourquoi vous dénoncerais-je,<br />
d'ailleurs ? Et que faites-vous ici ?<br />
— Je me trouve très bien ici, si j'y puis<br />
rester. le veux seulement qu'on me laisse<br />
tranquille.<br />
— Que vous est-il arrivé, ce fameux soir ?<br />
Vous aviez sans doute prémédité votre fuite,<br />
n'est-ce pas ?<br />
— Oui, je suis parti, et j'en suis bien<br />
content. C'est ce que je voulais.<br />
■— Mais pourquoi toute cette mise en<br />
scène ? dis-je. Pourquoi disparaître dans un<br />
numéro de prestigiditation ?<br />
11 tira .une chaise près de nia table et me<br />
répondit :<br />
— Il m'était impossible de rester plus<br />
longtemps avec ma femme. Comprenezvous<br />
? Votre numéro m'a donné une idée.<br />
— Je ne vois pas de quelle utilité cela<br />
pouvait vous être. Pourquoi n êtes-vous pas<br />
tout simplement parti ?<br />
— Ah ! répondit-il en me regardant d'un<br />
air attristé, vous n'êtes peut-être pas marié ?<br />
J avouai que j'étais célibataire.<br />
— Alors, vous ne pouvez pas comprendre.<br />
Ma femme, ajouta-t-il, ne me laissait<br />
que bien peu de liberté. Nous tenions un petit<br />
commerce d articles de Paris et de confiserie.<br />
Il me fallait donc garder la boutique,<br />
et le soir, je ne sortais qu'avec ma femme.<br />
Autoritaire, elle m'obligeait à lui obéir. Au<br />
bout de quelque temps, on ne peut plus<br />
s échapper. Il m'était impossible de m'en<br />
suer de jour : tout le monde me connaît dans<br />
la viLe, et le soir, je vous l'ai déjà dit, je<br />
ne sortais jamais seul. Or, ce que je voulais,<br />
c était disparaître, et quand je vous ai vu<br />
opérer, j'ai pensé que j'aurais là un excellent<br />
moyen de m en aller sans subir d'interrogatoire.<br />
Personne ne me poserait de questions,<br />
voilà.<br />
~~ Oui. niais vous m'avez mis dans de<br />
beaux draps, en disparaissant de la sorte.<br />
H ne parut pas m entendre : il n'avait sans<br />
doute pas réfléchi à ce côté de sa fugue.<br />
(Lire h suite, page 15.)<br />
Le Petit (Médecin<br />
La mèdaclne a fait beaucoup, ces derniers temps<br />
surtout, pour te iter la guérison de l'asthme. Les<br />
remeaes proposes sont nombreux, pas touloura<br />
efncaces et non plus inoffensifs.<br />
mi^L "^"A-" 1 i 9 ., témoignage Important d'un<br />
mâdocln : 'Débarrasse il y a plus de 30 ans de violantes<br />
cr.ses d asthme par la poudre ESCOUFLAIRE. /« nal<br />
'pvï'AJntmV " h ? "• Nous ai°"tons que la poud,4<br />
f.no- 7 en fu m;gations est totalement Inof-.<br />
"organisme Sa " S répercu3sion d'aucune sorte su»!<br />
i"»h? 9 tb-°" 9 rleSsal nratulta est envoyée par Isa<br />
tTNori SCOUFLAIRE<br />
' 5?<br />
' G<br />
de<br />
- Ru9<br />
* j<br />
^• e