Pour - Ballad'Ain

ePortage : 26 e eNtretieNs de belley au Pays de brillat-savariN
16 confréries Conférence pour
les scolaires
venues de toute la France mais aussi de la
Suisse voisine, elles ont fait honneur aux 26 èmes
Entretiens de Belley au pays de Brillat-Savarin.
Premiers maillons de la sauvegarde du patrimoine
gastronomique, il était logique de les associer
au repas gastronomique dans la ville natale du
prince des gastronomes…
Une occasion également pour la Ville de Belley de
rendre hommage aux Commandeurs du Bugey,
fidèles partenaires des Entretiens, à l’occasion de
leur 30 ème anniversaire.
deux classes, 1 ère et seconde années de
CAP "agent polyvalent de restauration" du Lycée
professionnel du Bugey, ont assuré le service pour
le repas des officiels, le vendredi 12 octobre à
midi. Une première expérience d'envergure pour
ces jeunes motivés.
Ballad'Ain a recueilli
leurs impressions
après le service :
Anaïs résume bien
l'état d'esprit de
toute l'équipe :
« On était un peu
stressés avant le
service, mais en fin
de compte ça c'est
très bien passé. C'était
plus facile que prévu.
Les clients ont été très
gentils et nous avons
reçu des félicitations,
c'est bien pour nous. »
Hamel, en 2 ème année précise : « Avant le vrai
service, nous avons fait des essais avec de l'eau à
la place des plats pour nous entraîner. Ca nous a
ils ont « ouvert le bal » avec une conférence
qui leur était dédiée : les scolaires, comme chaque
année, furent largement associés à cette 26 ème
édition des Entretiens de Belley.
Le thème de ce millésime pouvait paraître
compliqué : “l’inscription du repas gastronomique
des Français au patrimoine immatériel de
l’Humanité par l’Unesco’’. Marie-Thérèse Dratz,
ingénieur de formation, Directrice du département
Recherche et Développement chez Routin SA, a
accepté de relever le défi, en présence du Maire
de Belley, Jean-Marc Fognini, et des ses adjointes,
mesdames Valérie Herault et Régine Caminet.
la notion de “repas’’ est en train de se perdre :
pressés, actifs, nous mangeons de plus en plus
souvent “sur le pouce’’, en décalé, même au
sein de la famille. Comment transmettre l’art
de “bien manger’’ dans ces conditions ? Car
un repas gastronomique ne se réduit pas à une
accumulation de bons produits. C’est beaucoup
plus vaste que cela : le plaisir des sens, le plaisir
de la convivialité, le plaisir de partager et faire
découvrir les mets que l’on aime.
Cet apprentissage intergénérationnel était donc
menacé. En inscrivant le repas gastronomique
français au patrimoine immatériel de l’UNESCO,
on répond à un souhait formulé par 90% de nos
concitoyens : préserver notre héritage culinaire,
afin que le repas “de fête’’ ait encore de longues
années devant lui…
entretiens de belley, les élèves du lycée
professionnel du bugey en première ligne
rassuré. C'était notre première expérience de service
pour un repas complet. Avec presque 200 personnes,
il faut aller vite. Nous avons été surpris de la bonne
entente et de l'amabilité des clients. »
Dans le cadre de leur scolarité et pour préparer
cette première
expérience, les élèves
ont passé deux jours
à Villard de Lans avec
au programme, une
randonnée à 1 800
mètres d'altitude,
des jeux pour
renforcer la cohésion
de l'équipe et une
course de garçons de
café. Pour les deux
enseignantes assurant
l'encadrement de
l'équipe, ce séjour
est important car
il permet la découverte de la vie en collectivité
et de créer une solidarité entre les élèves.
Jean-François Paris
Portrait
Marie-thérèse dratz
son visage vous est
sans doute familier
si vous participez
régulièrement aux
Entretiens de Belley.
Cette femme de
“goûts’’ est avant
tout une passionnée.
Son métier peut
faire rêver les plus
gourmands d’entre
nous : Marie-thérèse
dratz “construit’’ des
sirops…
Directrice du laboratoire R&D chez Routin SA,
qu’elle a créé en 1987, elle est aux commandes
d’une équipe de 4 chercheurs et 12 dégustateurs,
formés à l’analyse sensorielle. son crédo ?
innover, découvrir, combiner les arômes et les
saveurs, pour atteindre la formule “juste’’. Et il
faut croire qu’elle est inspirée, car ce sont plus de
550 recettes qui sont nées dans le laboratoire…
Sa passion la porte tout naturellement vers
les autres. Enseignante à l’Université Lyon II,
conférencière, on peut aussi la croiser sur le net
où elle prodigue ses conseils de “cordon bleu’’. La
Confrérie des Compagnons du Bugey a vu en cette
experte du goût une formidable ambassadrice,
et c’est avec une grande fierté qu’ils l’ont
intronisée lors de ces 26 èmes Entretiens de Belley…
Fabienne bouchage
le repas gastronomique des
Français, inscrit au patrimoine
immatériel de l’Humanité par
l’unesco
C’était au départ une idée “un peu folle’’ :
reconnaître notre repas “gastronomique’’
à la française comme un “patrimoine ayant
une valeur exceptionnelle pour l’humanité’’.
Car telle est la mission de l’Unesco * . Cette
organisation, dépendante de l’ONU, soutient
l’identification, la protection et la préservation
de sites ou coutumes de populations
autochtones, menacés de disparition, sans tenir
compte du territoire sur lequel ils sont situés.
La candidature française pour la gastronomie
avait été annoncée en 2008 par Nicolas Sarkozy
au Salon de l'agriculture. Christian Hottin,
conservateur du patrimoine au ministère de
la culture, est venu expliquer aux Belleysans la
genèse de cette reconnaissance en 2010 à Nairobi,
et le parcours à la fois politique, administratif et
scientifique du dossier.
Si le repas s’est finalement imposé, le “repas
gastronomique’’, notion trop vaste et trop
diffuse, a laissé la place au “repas du dimanche’’.
C'est la pratique sociale du grand repas français,
et non la gastronomie française, qui est célébrée
par l'Unesco. Ce repas doit respecter un schéma
bien arrêté : il commence par un apéritif, se
termine par un digestif, avec entre les deux
au moins quatre plats, à savoir une entrée, du
poisson et/ou de la viande avec des légumes, du
fromage et un dessert. A bon entendeur…
*Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture
Ballad’Ain - Novembre / 11 - Page n°13