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Kathia Marquis, comédienne<br />
COCHONS<br />
D’INDE<br />
DE SÉBASTIEN THIÉRY<br />
MISE EN SCÈNE ANTONY METTLER<br />
AVEC CHRISTIAN GREGORI<br />
FABIENNE GUELPA<br />
KATHIA MARQUIS<br />
ANTONY METTLER<br />
ÉQUIPE ARTISTIQUE CORINNE BAERISWYL, SANDRINE FAURE<br />
RAÙL FERNANDES, NICOLAS LE ROY, PATRICK STAUB, ANNE WANNIER<br />
KATRINE ZINGG<br />
COPRODUCTION LE POCHE GENÈVE / THÉÂTRE MONTREUX-RIVIERA<br />
L’AUTEUR EST REPRÉSENTÉ PAR DOMINIQUE CHRISTOPHE / L’AGENCE<br />
PARIS, EN ACCORD AVEC LA SACD<br />
THÉÂTRE LE POCHE<br />
www.lepoche.ch - 022 310 37 59<br />
location Service culturel Migros<br />
3 > 23 DÉCEMBRE 2012<br />
CRÉATION VISUELLE JEAN-MARC HUMM, LA FONDERIE / PHOTOGRAPHIE AUGUSTIN REBETEZ<br />
LE POCHE GENÈVE EST SUBVENTIONNÉ PAR LA VILLE DE GENÈVE (DÉPARTEMENT DE LA CULTURE)<br />
LA RÉPUBLIQUE ET CANTON DE GENÈVE. IL EST GÉRÉ PAR LA FONDATION D’ART DRAMATIQUE (FAD)<br />
( Comédie absurdo-désopilante)<br />
Christian Gregori, comédien
COCHONS D’INDE ( création en Suisse )<br />
3 > 23 DÉCEMBRE 2012<br />
Mise en scène<br />
Assistant<br />
Scénographie<br />
Lumières<br />
Son<br />
Costumes<br />
Maquillages<br />
Texte Sébastien Thiéry<br />
Antony Mettler<br />
Raúl Fernandes<br />
Anne Wannier<br />
Patrick Staub<br />
Nicolas <strong>Le</strong> Roy<br />
Corinne Baeriswyl<br />
Katrine Zingg<br />
Collaboration artistique Fabienne Guelpa<br />
Regard extérieur Sandrine Faure<br />
Jeu Christian Gregori<br />
Fabienne Guelpa<br />
Kathia Marquis<br />
Antony Mettler<br />
Coproduction <strong>Le</strong> <strong>Poche</strong> Genève<br />
Théâtre Montreux-Riviera<br />
L’AUTEUR EST REPRÉSENTÉ PAR DOMINIQUE CHRISTOPHE / L’AGENCE, PARIS, EN ACCORD AVEC LA SACD<br />
Quand Monsieur Kraft vient effectuer un retrait à sa banque, il ne se doute pas une<br />
seconde que l’établissement a été racheté par un groupe indien et qu’un véritable<br />
cauchemar l’attend. Non seulement il ne peut pas retirer les espèces dont il a besoin,<br />
mais il ne peut plus ressortir de la banque : le sas est commandé depuis New Delhi et<br />
refuse obstinément de le libérer.<br />
<strong>Cochons</strong> d’Inde est un petit bijou d’humour et d’absurde, qui délivre son venin avec<br />
une finesse redoutablement efficace. Cette comédie est créée en 2008 au Théâtre<br />
Hébertot dans une mise en scène d’Anne Bourgeois et reçoit le Molière de la<br />
meilleure pièce comique.<br />
En collaboration avec le Département de la culture et le Télétexte, le <strong>Poche</strong> propose aux<br />
spectateurs sourds et malentendants un surtitrage de la pièce le 5, 10, 15 et 20 décembre.<br />
Images disponibles, libres de droits<br />
Christian Gregori, Kathia Marquis, Antony Mettler / Photographie Edouard Curchod
3 > 23 DÉCEMBRE 2012 COCHONS D’INDE<br />
ENTRE THÉÂTRE DE BOULEVARD ET THÉÂTRE DE L’ABSURDE<br />
Entretien avec Sébastien Thiéry réalisé par Anna Kubista sur Radio Prague, novembre 2011<br />
Vous êtes-vous inspiré d’un événement particulier de l’actualité pour écrire<br />
<strong>Cochons</strong> d’Inde ?<br />
Oui, il y a quelques années, la société d’acier français Arcelor a été rachetée par Mittal, une<br />
grande société indienne. Donc une grosse société indienne rachetait une société française<br />
déjà très importante. Soudain, on se rendait compte que les Indiens, qui étaient les pauvres<br />
il y a quelques années, deviennent les riches et rachètent les sociétés françaises. Il y a aussi<br />
un rapport entre le client de la banque et le guichetier, qui est un petit monsieur et qui a<br />
soudain le pouvoir sur le bourgeois, tout comme les Indiens ont le pouvoir sur les<br />
Occidentaux.<br />
C’est un peu le principe du carnaval, de l’inversion des rôles ?<br />
Je ne sais pas, je ne suis pas familier des carnavals. Mais j’aime bien l’idée qu’un bourgeois<br />
qui a de l’argent doive rendre des comptes à quelqu’un qui a peu de pouvoir, tout comme un<br />
Français doit rendre compte à des Indiens, alors qu’on les méprisait il y a une certaine<br />
époque. D’ailleurs on les méprise sans doute encore aujourd’hui, alors que ce sont eux qui<br />
ont l’argent et le pouvoir.<br />
<strong>Le</strong> personnage paye pour l’arrogance de l’Occidental…<br />
Chacun son arrogance, au final personne ne fait de cadeau à personne. J’aime bien l’idée<br />
que les riches doivent rendre compte aux pauvres et que d’un coup les choses basculent…<br />
C’est un huis-clos, ça se passe dans une banque pendant environ 24h. Quand<br />
on lit des critiques sur cette pièce, le terme qui revient le plus fréquemment,<br />
c’est « kafkaïen »…<br />
[…] Je ne connais pas bien Kafka, mais je me suis renseigné puisqu’on m’a comparé à lui,<br />
même si je n’ai pas son talent. Il y a cette chose en commun qui est de ne pas comprendre<br />
pourquoi, comme dans <strong>Le</strong> Procès, on demande des comptes à cet homme. C’est totalement<br />
injustifié, on ne lui expliquera jamais pourquoi. Un peu comme chez Kafka, il y a la volonté de<br />
faire rire avant tout. C’est moins connu, mais Kafka pensait que ses œuvres étaient<br />
comiques… En tout cas, la mienne l’est résolument. Il y a cela de commun entre nos deux<br />
univers.<br />
Cet humour et cette ironie, c’est quelque chose que vous recherchez dans<br />
l’écriture de vos pièces ou bien est-ce spécifique à cette pièce-ci ?<br />
J’ai commencé par écrire des sketches totalement absurdes et puis j’ai voulu pouvoir faire<br />
tenir l’absurde pendant une heure et demi. C’est un défi bien sûr. Mes pièces empruntent<br />
aux règles du théâtre de l’absurde et du théâtre de boulevard. J’essaye de marier deux<br />
théâtres et d’en faire un qui est le mien désormais. J’ai écrit quatre, cinq pièces depuis<br />
<strong>Cochons</strong> d’Inde et elles obéissent toutes aux même règles : il y a toujours une situation de<br />
départ complètement absurde, avec souvent un bourgeois – je dois avoir un compte à régler<br />
avec eux ! – qui se retrouve empêtré dans une situation, essaye de s’en sortir sans<br />
comprendre ce qui lui arrive.<br />
L’absurde est-il, selon vous, le reflet de notre époque ?<br />
L’absurde est le reflet de beaucoup d’époques. Je pense que l’absurde est né après la<br />
première guerre mondiale et surtout après la seconde parce qu’on avait atteint un tel niveau<br />
dans l’horreur. L’absurde vient de là, je crois. De l’absurdité de la vie. L’absurde reflète<br />
l’époque actuelle mais bien d’autres aussi. Je pense que cela fait un bout de temps que le<br />
monde marche sur la tête. En tout cas, les gens y sont sensibles.
3 > 23 DÉCEMBRE 2012 COCHONS D’INDE<br />
CCOCHONS D’INDE : NOTE D’INTENTION<br />
Antony Mettler<br />
« Je crois que nos institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés qu’une<br />
armée debout. Celui qui contrôle l’argent de la nation contrôle la nation ».<br />
Thomas Jefferson<br />
Cette phrase du troisième président des Etats-Unis résume parfaitement les thématiques<br />
abordées dans la pièce de Sébastien Thiéry. Cette pièce à la fois drôle et sérieuse, est une<br />
photographie prise sur le vif de l’homo-sapiens contemporain. C’est une farce d’aujourd’hui<br />
qui s’inscrit aussi dans la longue tradition d’un théâtre burlesque qui tourne la société en<br />
dérision. S’il y a un véritable génie de la situation première, une intuition du cocasse et du<br />
burlesque, un art de la surprise, le théâtre de Sébastien Thiéry ne se sort des pièges qu’il se<br />
tend lui même que par une écriture en lignes brisées, sur laquelle s’appuie toute la<br />
dramaturgie, et qui fait évoluer les situations en fonction de la manière dont les mots<br />
s’entrechoquent.<br />
De quoi s’agit-il dans <strong>Cochons</strong> d’Inde ?<br />
C’est extrêmement simple : un type « normal », lambda, auquel le public peut s’identifier,<br />
pas sympathique d’entrée, est enfermé dans une pièce, une banque qui subit les effets de la<br />
mondialisation. Il n’essaie qu’une chose du début à la fin : en sortir. Et comme il ne peut pas,<br />
il va passer par tous les états possibles : il veut comprendre, puis s’énerve, tente une<br />
négociation, se résigne et admet ce qui lui arrive, même s’il trouve cela complètement fou.
3 > 23 DÉCEMBRE 2012 COCHONS D’INDE<br />
EXTRAIT<br />
LA FEMME.- (lisant sur un ordinateur) Vous êtes Alain Kraft, c’est ça ?<br />
LE CLIENT.- Oui.<br />
LA FEMME.- (lisant le bordereau) Vous avez rempli un bordereau pour retirer cinq cents<br />
euros ? C’est ça ?<br />
LE CLIENT.- Oui.<br />
LA FEMME.- Qu’est-ce que vous allez en faire ?<br />
LE CLIENT.- Je vous demande pardon ?<br />
LA FEMME.- Comment comptez-vous utiliser cette somme ?<br />
LE CLIENT.- C’est une plaisanterie ? (La dame reste impassible)<br />
Madame je vous demande si c’est une plaisanterie ?<br />
LA FEMME.- Non.<br />
LE CLIENT.- Qu’est-ce que ça veut dire ?<br />
Je ne peux pas dépenser mon argent comme je veux ?<br />
LA FEMME.- Non, Monsieur Kraft.<br />
LE CLIENT.- Et pourquoi ?<br />
LA FEMME.- Parce que vous faites n’importe quoi.<br />
LE CLIENT.- Je vous demande pardon ?<br />
LA FEMME.- Vous dépensez beaucoup trop.<br />
Un temps<br />
LE CLIENT.- Je dépense trop ?<br />
LA FEMME.- (sort un dossier) Nous avons des relevés… Des relevés de compte.<br />
(<strong>Le</strong> client abasourdi, ne dit rien).<br />
LA FEMME.- <strong>Le</strong> 1er avril… Un pantalon, cent quatre-vingt deux euros… <strong>Le</strong> 7 avril…<br />
Restaurant “ La Chaumière ”, cent quarante euros… <strong>Le</strong> 8 avril… “ Garage Lambert ”… Vous<br />
avez fait réparer votre voiture ?<br />
LE CLIENT.- Euh… Oui.<br />
LA FEMME.- Sept cent vingt euros.<br />
LE CLIENT.- Et alors ?<br />
LA FEMME.- Avec ce que vous avez dépensé au mois d’avril monsieur Kraft, on peut nourrir<br />
une famille Indienne pendant cinq ans.<br />
LE CLIENT.- Quel rapport ? Je ne suis pas un père de famille Indien… Je suis un célibataire<br />
Français !<br />
LA FEMME.- Votre argent est en Inde… Il est soumis aux lois Indiennes.
3 > 23 DÉCEMBRE 2012 COCHONS D’INDE
3 > 23 DÉCEMBRE 2012 COCHONS D’INDE<br />
SÉBASTIEN THIÉRY<br />
ANTONY METTLER<br />
Sébastien Thiéry est né à Paris en 1970. Il étudie le<br />
théâtre au Conservatoire National Supérieur d’Art<br />
Dramatique de Paris, puis partage son temps entre<br />
l’écriture et le jeu d’acteur, tant au théâtre qu’à la<br />
télévision ou au cinéma. Il écrit et interprète<br />
notamment la série Chez Maman, diffusée sur Canal +.<br />
C’est Jean-Michel Ribes qui fera découvrir son univers<br />
déjanté en 2004, en mettant en scène Sans Ascenseur<br />
au <strong>Poche</strong>, puis au Théâtre du Rond-Point à Paris.<br />
Suivront d’autres pièces : Dieu habite Düsseldorf, Qui<br />
est Monsieur Schmitt ?, ainsi que <strong>Le</strong> Début de la fin,<br />
jouée récemment au Théâtre des Variétés à Paris. Sa<br />
dernière pièce, Comme s’il en pleuvait, est mise en<br />
scène en septembre de cette année par Bernard Murat<br />
au Théâtre Edouard VII à Paris, avec notamment Pierre<br />
Arditi et Evelyne Buyle.<br />
Antony Mettler joue dans une trentaine de spectacles<br />
dont <strong>Le</strong>s Bijoux de la Castafiore de Hergé mis en scène<br />
par Dominique Catton au Théâtre Am Stram Gram puis<br />
en tournée. Au Théâtre Alchimic, Jean et Béatrice de<br />
Carole Fréchette et dernièrement, Art de Yasmina<br />
Reza. Cet été, on le retrouve au Théâtre du Funambule<br />
à Nyon dans Faisons un rêve de Sacha Guitry qu’il met<br />
en scène avec Sandrine Faure. Sous la direction de<br />
Pierre Naftule, on le voit dans différentes éditions de La<br />
Revue. Au <strong>Poche</strong>, il interprète Charlie dans <strong>Le</strong><br />
Répétiteur de Françoise Courvoisier et Simon St Clair<br />
dans l’Atelier d’écriture de David Lodge. En tant que<br />
metteur en scène, il crée sa propre compagnie <strong>Le</strong><br />
Théâtre de la Rapière, spécialisée dans les comédies<br />
historiques de cape et d’épée.
3 > 23 DÉCEMBRE 2012 COCHONS D’INDE<br />
CHRISTIAN GREGORI<br />
FABIENNE GUELPA<br />
KATHIA MARQUIS<br />
Depuis 1987 Christian Gregori arpente les scènes des<br />
théâtres romands. Il travaille avec de nombreux<br />
metteurs en scène, dont Simon Eine, Georges Wilson,<br />
Raoul Pastor, Georges Wod, Philippe Morand, Eric<br />
Jeanmonod. Parmi ses spectacles, <strong>Le</strong> Misanthrope<br />
suite et fin, mis en scène par Michel Kullmann au<br />
Théâtre de Carouge, <strong>Le</strong>s Femmes savantes mis en<br />
scène par Philippe Menta au Théâtre Kléber-Méleau et<br />
Un Contrat, western psychanalytique, mis en scène par<br />
Valentin Rossier au Loup et à Vidy. Récemment, il joue<br />
sous la direction de Philippe Lüscher dans Gomorra de<br />
Roberto Saviano au Théâtre Pitoëff.<br />
Au <strong>Poche</strong>, il joue Petit-bois de Michel Viala, monté par<br />
Françoise Courvoisier et Britannicus mis en scène par<br />
Gérard Desarthe hors les murs.<br />
Originaire de Haute-Savoie Fabienne Guelpa explore le<br />
chemin du théâtre, celui des beaux-arts et de l’écriture.<br />
Elle écrit L’Intime du Large publié chez Campiche,<br />
qu’elle interprète au <strong>Poche</strong> en 2009. En tant que<br />
comédienne, elle joue dans une quarantaine de pièces,<br />
notamment dans Gertude, <strong>Le</strong> Cri de Howard Barker,<br />
mis en scène par la Cie Voeffray- Vouilloz au Théâtre<br />
Pulloff; <strong>Le</strong> Mariage de Gogol ainsi que <strong>Le</strong>s Femmes<br />
savantes, montés par Philippe Mentha au Théâtre<br />
Kléber-Méleau, et plus récemment Titus Andronicus<br />
mis en scène par Cédric Dorier au Grü. Au <strong>Poche</strong>, on la<br />
retrouve dans deux créations de Françoise Courvoisier :<br />
La Mouette et Jean la Vengeance, présenté aussi à Vidy.<br />
Chanteuse, danseuse et comédienne, Kathia Marquis<br />
évolue sur scène dès son plus jeune âge. Après une<br />
année à Nice pour se former à la comédie musicale<br />
dans l’atelier de Michel Fugain, elle revient à Genève,<br />
où elle joue, entre autres, sous la direction de Philippe<br />
Morand, André Steiger, Claude Vuillemin et Françoise<br />
Courvoisier. Elle incarne notamment le rôle titre dans<br />
<strong>Le</strong>s Bijoux de la Castafiore mis en scène par Dominique<br />
Catton au Théâtre Am Stram Gram puis en tournée en<br />
Suisse, France et Belgique, Élodie dans <strong>Le</strong>s Mangeuses<br />
de Chocolat de Philippe Blasband et Sœur Marie-<br />
Milberge dans Tsimtsoum de Sandra Korol, deux mises<br />
en scène signées par Georges Guerreiro au <strong>Poche</strong> et en<br />
tournée. Sous sa direction, on la retrouve dans <strong>Le</strong>s<br />
Derniers jours de l’Humanité de Karl Kraus au Loup.