Arnaud Guillaume, constructeur du cloître de Moissac

Enfin, les chartes de Moissac nous livrent encore le nom d'une personne qui a eu un rapport direct
avec le chantier du cloître. Lors de la rédaction de l'acte de 1097, Arnaud Guillaume se fait accompagner
par un nommé Orset, lui aussi surnommé de opera. Ce personnage, vu sa place dans la liste des témoins
de l'acte, a dû être un responsable important du chantier du cloître. Plus tard, dans l'acte déjà cité de
1114 figure un nommé Orset de Saint-Sauveur. Cet Orset est cité parmi les laïcs ; il n'est donc pas moine
de l'abbaye de Moissac. Etant donné qu'il s'agit du seul Orset figurant dans les chartes de Moissac
jusqu'à la seconde moitié du XII e siècle, on peut supposer qu'il s'agit d'une seule et même personne.
Les conclusions de cette recherche dans les actes de Moissac ne sont pas sans importance. Certes, il
est toujours intéressant de pouvoir attacher un nom à une oeuvre, surtout quand il s'agit de l'une des
oeuvres artistiques les plus importantes de la chrétienté médiévale. Mais il est plus intéressant encore de
constater que le cloître et le clocher-porche ont été réalisés par deux moines maîtres d'ouvrage différents,
vivant à deux époques différentes, dans un contexte historique différent, nourris, comme je l'ai exposé
dans ma thèse, de deux théologies différentes. C'est cela aussi qui fait l'intérêt des monuments de
Moissac.
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