Voir D4-4-1-2006-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada
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CHAPITRE 1<br />
AU PÉRIL DE NOTRE VIE<br />
d’armes légères, de grenades et de mines, persuadés <strong>du</strong> bien fondé de leur<br />
chimérique interprétation des faits, avait stoppé le même TTB pendant<br />
une patrouille nocturne, pour ensuite l’encercler et placer des mines sur la<br />
route. Le commandant de la patrouille avait fait verrouiller les écoutilles<br />
et attendait de l’aide. Selon son compte ren<strong>du</strong>, la situation devenait de<br />
plus en plus ten<strong>du</strong>e. Ordonnant au PC d’avertir le QG <strong>du</strong> bataillon,<br />
j’appelai ma petite FIR, montai dans ma jeep (qui était beaucoup plus<br />
rapide que mon TTB) et m’enfonçai dans la nuit sans trop savoir comment<br />
faire face à cette confrontation.<br />
Arrivé sur les lieux, j’aperçus le TTB encerclé par une bande d’environ<br />
20 à 30 habitants armés dont certains semblaient ivres. L’affaire semblait<br />
bien mal engagée. Je pus monter à bord <strong>du</strong> TTB pour m’entretenir avec le<br />
commandant de la patrouille qui m’expliqua la situation. Comme le<br />
recours à la force risquait fort de pro<strong>du</strong>ire des résultats funestes, je décidai<br />
de tenter une démonstration de bonne foi. Avec l’aide d’un interprète <strong>du</strong><br />
coin, j’expliquai au leader de la foule que l’incident n’était rien d’autre<br />
qu’une erreur. Mes paroles furent accueillies par des cris de dérision et<br />
d’incré<strong>du</strong>lité. Je réalisai que les choses seraient plus difficiles que je ne<br />
l’avais prévu. Heureusement, nous pûmes faire appel à un UNCIVPOL<br />
(un policier civil de la Force des Nations Unies), un agent de la<br />
Gendarmerie royale <strong>du</strong> <strong>Canada</strong> (GRC). Les Serbes semblaient croire un<br />
peu plus dans l’impartialité de l’UNCIVPOL qu’à la nôtre. Je proposai au<br />
leader que nous montions avec l’agent de la GRC à bord <strong>du</strong> TTB pour<br />
parler à l’équipage pour que les soldats expliquent dans leurs propres mots<br />
ce qu’ils avaient fait, afin que le Serbe constate que le geste de mes hommes<br />
n’avait sincèrement aucune intention malveillante. Il accepta avec un<br />
certain scepticisme et avec l’aide de l’interprète local, nous entamâmes cet<br />
étrange dialogue dans le compartiment exigu et suffocant <strong>du</strong> TTB.<br />
Malgré mes explications, mes troupes n’étaient pas à l’aise avec mon<br />
projet mais comme personne n’avait de meilleur plan d’action, elles<br />
firent de leur mieux. Le chef serbe fit une superbe démonstration de<br />
fanfaronnade et se fit un point d’honneur de soumettre les troupes à<br />
un interrogatoire serré et de nous passer un savon. Mais, une fois la<br />
conversation terminée, il sortit <strong>du</strong> TTB et discuta avec son groupe. Après<br />
d’autres cris et hurlements, les gens se dispersèrent lentement dans<br />
l’obscurité. Même si ma réserve était proche et que celle <strong>du</strong> bataillon avait<br />
été mise en alerte, nous avions pu éviter l’usage de la force qui, dans<br />
l’obscurité confuse, aurait pu provoquer une catastrophe. Si, pour moi,<br />
10<br />
LE LEADERSHIP SUR LA LIGNE DE FRONT :