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Voir D4-4-1-2006-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada

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CHAPITRE 2<br />

AU PÉRIL DE NOTRE VIE<br />

garde à ce qu’ils disent. » Il nous informa aussi que la poche avait été<br />

coupée en deux et que les soldats musulmans se débarrassaient de leurs<br />

uniformes et de leurs armes. À l’inverse, une journaliste de la BBC<br />

m’informa que le réseau ABC avait des images de Morillon s’adressant à la<br />

foule dans Srebrenica. Elle avait le sentiment « qu’il avait renversé la<br />

situation et que la foule était désormais sous son contrôle. »<br />

Mais, en fin de compte, notre problème était toujours que « ce qui entrait<br />

ne semblait pas pouvoir sortir ». Et le Commandement BH insistait<br />

dorénavant sur la sortie des Casques bleus de Srebrenica. Par conséquent,<br />

je demandai au CGMO, qui était aussi le représentant principal <strong>du</strong><br />

Commandement BH, des éclaircissements sur le recours à la force pour les<br />

extraire de la poche. Après tout, les instructions que j’avais reçues<br />

pouvaient provoquer la mort de civils innocents si nous devions, sans faire<br />

de distinction, nous <strong>fra</strong>yer un chemin à l’aller et au retour. Sa réponse<br />

ouvrit la porte à des dilemmes potentiels sur le plan éthique que j’espérais<br />

ne pas avoir à résoudre. « La force nécessaire » confirma-t-il, « inclut, en<br />

termes militaires, la force mortelle. » J’acquiesçai, mais je lui demandai de<br />

confirmer cette directive auprès des autorités supérieures. De tels mots<br />

sont faciles à dire, particulièrement par ceux qui n’ont pas à les mettre en<br />

oeuvre, mais leurs conséquences sont toujours terribles.<br />

Des frustrations supplémentaires surgirent tandis que nous tentions<br />

d’organiser notre passage. Apparemment, une autorisation avait été<br />

obtenue suite à des réunions de haut niveau entre les autorités des Nations<br />

Unies et les autorités serbes. Je suggérai de s’assurer la présence d’un<br />

officier de liaison serbe et de maintenir les voies de communications<br />

nécessaires avec leur QG supérieur pour résoudre efficacement et<br />

rapidement toute impasse. Toutefois, le colonel jugea que la seule présence<br />

d’UNMO suffirait 7 .<br />

Un autre ennui s’ajouta au cauchemar – l’arrivée de représentants d’une<br />

organisation non <strong>gouvernement</strong>ale (ONG). La dernière chose que je<br />

souhaitais, c’était d’être responsable de civils qui croyaient n’avoir aucun<br />

compte à rendre, ni consigne à respecter, mais qui s’attendaient à ce qu’on<br />

les protège et leur porte secours après qu’ils se seraient foutus dans le<br />

pétrin <strong>du</strong> fait de leur ignorance ou de leur arrogance. Ils n’allaient plus me<br />

lâcher! Ils furent présentés à une réunion organisée par le colonel pendant<br />

la journée pour inciter tout le monde à accélérer les derniers préparatifs.<br />

Le chef de Médecins sans frontière (MSF) révéla que Morillon les avait<br />

32<br />

LE LEADERSHIP SUR LA LIGNE DE FRONT :

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