Voir D4-4-1-2006-fra.pdf - Publications du gouvernement du Canada
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CHAPITRE 2<br />
AU PÉRIL DE NOTRE VIE<br />
En réaction à cette attitude hostile, nous avons mis au point ultérieurement<br />
certaines IPO et des drills d’action immédiate (p. ex. l’emploi de<br />
fumée, des signaux secrets pour la préparation des armes, la répartition<br />
des objectifs entre les véhicules ainsi qu’entre le personnel à bord des<br />
véhicules et les mesures à prendre pour éviter que les véhicules se serrent<br />
de trop près quand des forces dans des régions hostiles insistent pour<br />
qu’ils le fassent sous prétexte de « ne pas nuire à la circulation »).<br />
Néanmoins, il devint évident à mes yeux sur le moment qu’une grave<br />
lacune dans la préparation de ce convoi avait été l’absence de discussions<br />
élaborées, d’entraînement et de répétitions sur la manière de combattre au<br />
cas où le convoi serait bloqué. De plus, je regrettais de ne pas m’être muni<br />
de grenades pour cette mission « humanitaire » étant donné qu’elles<br />
auraient été très utiles en cas de combats pour éliminer les belligérants qui<br />
montaient la garde à côté des TTB.<br />
Une fois de plus, il n’y eut aucun progrès et nous dûmes retourner à notre<br />
bivouac. Toutefois, nous entendîmes sur le réseau des UNMO ainsi que de<br />
la bouche de l’officier serbe qui leur était attaché, que le Général Ratko<br />
Mladic et le Lieutenant-général Morillon devaient se rencontrer la nuit<br />
même au pont de Ljubovija (si ce dernier pouvait sortir de Srebrenica).<br />
Le jour suivant, le 16 mars, très peu de choses avaient changé. Le Chef <strong>du</strong><br />
Groupe d'observateurs militaires (CGOM) <strong>du</strong> Commandement BH, un<br />
colonel belge, arriva sur les lieux pour prendre en charge les négociations.<br />
Il semblait que les Serbes étaient désormais disposés à autoriser<br />
des camions à pénétrer dans la poche mais sans escorte. Cela était<br />
inacceptable pour tous et particulièrement pour les Belges qui ne<br />
voulaient pas avancer sans protection. Le colonel belge revint d’une autre<br />
rencontre et confirma que Morillon et les autres étaient retenus en otages.<br />
Il déclara aussi que le général tentait de parvenir à une entente selon<br />
laquelle il serait remplacé par 12, ou même jusqu’à 35 UNMO, pour lui<br />
permettre de sortir de la poche. Comme il fallait s’y attendre, les UNMO<br />
n’étaient pas très chauds à cette idée.<br />
Toutefois, en toute équité, il faut dire que Morillon ne pouvait jouer aucun<br />
rôle tant qu’il était coincé dans la poche. Il n’avait pas la liberté de<br />
mouvement nécessaire pour mener des négociations. La supposée<br />
réunion prévue pour la nuit précédente entre Mladic et lui n’avait pas eu<br />
lieu. Elle avait été remise à la nuit suivante, mais elle tomba de nouveau à<br />
l’eau par le refus des Musulmans de Srebrenica de laisser partir le général.<br />
30<br />
LE LEADERSHIP SUR LA LIGNE DE FRONT :