Séance 6: La vitesse du récit - Tutolettres
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SQ3-S6 Lecture<br />
<strong>Séance</strong> 6: <strong>La</strong> construction et la <strong>vitesse</strong> <strong>du</strong> <strong>récit</strong><br />
Durée : 1 heure<br />
Objectif : découvrir les différents bouleversements chronologiques utilisés dans une nouvelle<br />
Support : extrait de <strong>La</strong> Parure, Maupassant [les couleurs <strong>du</strong> français p.26-27]<br />
Dix ans à rembourser<br />
1. Les deux époux s’endettent afin d’acheter une nouvelle parure et remplacer celle que Mathilde a<br />
per<strong>du</strong>e. M. Loisel cumule deux emplois (l.1-2) et Mme Loisel a vieilli prématurément et<br />
ressemble maintenant aux femmes des ménages pauvres (description de Mathilde des lignes 6 à<br />
8).<br />
2. Les verbes conjugués à ces lignes sont :<br />
● « travaillait », l.1 --- imparfait d’habitude, de répétition<br />
● « faisait », l.2 --- imparfait d’habitude, de répétition<br />
● « semblait », l.6 --- description<br />
● « était », l.6 --- description<br />
● « parlait », l.7 --- description<br />
● « lavait », l.7 --- habitude<br />
● « s’asseyait », l.8 --- habitude<br />
● « songeait », l.10 --- habitude/action longue<br />
● « avait » pour « avait été » : PQP donc révolu.<br />
3. L’ellipse temporelle est ici employée. On passe sous silence les dix années de labeur qui ont<br />
permis aux Loisel de rembourses leurs dettes. Les moyens qu’ils ont employés pour les<br />
rembourser sont un fait secondaire. On en parle brièvement en expliquant le double emploi de M.<br />
Loisel, et ce sera de même pendant dix ans (d’où l’imparfait d’habitude).<br />
<strong>La</strong> rencontre<br />
4. « Or », est associé au passé simple --- bouleversement.<br />
5. L’énumération utilisée pour qualifier Mme Forestier est « toujours jeune, toujours belle, toujours<br />
sé<strong>du</strong>isante » : l’anaphore de « toujours » met en valeur les adjectifs mélioratifs utilisés pour<br />
décrire Mme Forestier qui vient directement s’opposer à Mme Loisel.<br />
Anaphore* : répétition d’un même mot en début de vers, de phrase ou de proposition.<br />
<strong>La</strong> chute<br />
6. Le dialogue rappelle au lecteur que Mme Forestier avait prêté une rivière de diamants à Mme<br />
Loisel, que cette dernière l’avait per<strong>du</strong>e et lui en avait racheté une. On rappelle aussi que cette<br />
perte est la cause de la déchéance de Mme Loisel.<br />
7. Mme Forestier révèle que la parure prêtée était fausse. Le narrateur ne nous décrit pas la réaction<br />
de Mathilde car, d’une part, le lecteur peut tout à fait l’imaginer (cri, pleurs, évanouissement…)<br />
et, d’autre part, le <strong>récit</strong> s’achève ainsi sur la modique somme de la parure (chute – 10 ans à<br />
travailler pour rien).<br />
<strong>La</strong> construction et la <strong>vitesse</strong> <strong>du</strong> <strong>récit</strong><br />
● <strong>La</strong> brièveté de la nouvelle impose certaines contraintes d’écriture. Il faut dire l’essentiel en<br />
quelques pages seulement. L’action est souvent resserrée sur un moment de la vie d’un personnage, un<br />
moment de crise. De même, les lieux sont peu nombreux.<br />
● Un évènement peut être raconté à la même <strong>vitesse</strong> que dans la vie réelle, comme dans un<br />
dialogue par exemple. C’est ce que l’on appelle une scène narrative.<br />
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SQ3-S6 Lecture<br />
● Un long moment de l’histoire peut être résumé, c’est-à-dire, raconté en quelques lignes à peine,<br />
alors qu’il serait plus long dans la réalité. On parle alors de sommaire. Le but est d’accélérer le <strong>récit</strong><br />
pour ne pas lasser le lecteur.<br />
● A l’inverse, un très court moment de l’histoire peut être raconté en plusieurs lignes, comme si le<br />
temps s’arrêtait. On parle alors de pause. C’est souvent le cas dans une description ou un commentaire<br />
<strong>du</strong> narrateur.<br />
● Des évènements peuvent ne pas être racontés <strong>du</strong> tout, soit pour augmenter le suspense en cachant<br />
des informations au lecteur, soit parce qu’il ne se passe rien d’intéressant. Il s’agit d’une ellipse.<br />
● Il faut soigner la fin, souvent préparée dès le début. Quand elle est surprenante et qu’elle semble<br />
renverser la situation, on parle de chute.<br />
Les bouleversements chronologiques<br />
Les bouleversements chronologiques utilisés dans cet extrait de la Parure sont :<br />
- le retour en arrière, qui revient sur un moment significatif <strong>du</strong> passé <strong>du</strong> personnage ;<br />
- l’ellipse temporelle, qui passe sous silence les faits secondaires pour aller à l’essentiel ;<br />
- la scène narrative (dialogue)<br />
<strong>La</strong> chute de <strong>La</strong> Parure est particulièrement efficace. Maupassant résume les dix ans que le couple passe<br />
à rembourser la parure pour mettre en valeur les retrouvailles entre les deux jeunes femmes et retarder<br />
les révélations jusqu’au dernier moment.<br />
Les bouleversements chronologiques - Exercices d’application<br />
1 ère partie : L’organisation <strong>du</strong> <strong>récit</strong><br />
--- manuel « Fleurs d’encre » p.370<br />
Exercice 1 p.370<br />
a) causer, discuter, inviter, aller, montrer.<br />
b) L’indicateur de temps qui indique la rapidité de cette succession est « à peine ».<br />
Exercice 2 p.370<br />
a) Les actions qui se succèdent sont : sortir, tendre, lire.<br />
b) L’indicateur de temps qui exprime la simultanéité est « tandis que ».<br />
c) Les deux actions simultanées sont : tenir le papier et caresser le chien.<br />
Exercice 3 p.370<br />
a) Les verbes sont les suivants :<br />
● « se remémorait », imparfait<br />
● « s’était approché », plus-que-parfait<br />
● « avait communié », PQP<br />
● « s’était agenouillée », PQP<br />
● « avait ouvert », PQP<br />
● « avait », imparfait<br />
● « gravit », PS<br />
--- verbes au PQP pour raconter le retour en arrière.<br />
b) Les actions concernant la comtesse se situent avant l’action de Maigret.<br />
c) Les indicateurs qui soulignent la succession des actions sont : « ensuite, puis, un peu plus tard ».<br />
d) Le mot qui indique un retour en arrière est « se remémorait ».<br />
Exercice 5 p.370<br />
● Brièveté d’une action : en un clin d’œil, brièvement, subitement, promptement<br />
● Durée d’une action : des heures <strong>du</strong>rant, longuement, continuellement, <strong>du</strong>rablement, peu à<br />
peu, sans fin.<br />
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SQ3-S6 Lecture<br />
2ème partie : Le rythme <strong>du</strong> <strong>récit</strong><br />
--- manuel « Fleurs d’encre » p.370<br />
Exercice 1 p.371<br />
a) Le verbe qui intro<strong>du</strong>it une pause descriptive dans le <strong>récit</strong> est « montrer ».<br />
b) Les verbes de la description sont : « il y en avait », « se signalait », « semblait ». Ils sont<br />
conjugués à l’imparfait.<br />
--- PAUSE.<br />
Exercice 2 p.371<br />
a) scène : dialogue entre Gabriel et la narratrice (<strong>récit</strong> détaillé)<br />
b) sommaire : « Puis il ne me parla plus de cette lettre, et parut avoir oublié jusqu’à l’existence de<br />
cette circulaire » (résume une longue période, qui reste indéfinie).<br />
c) Ellipse : « Huit jours après » (les huit jours sont passés sous silence).<br />
Exercice 4 p.371<br />
a) Ellipse : « « vers midi » : on ne raconte pas ce qui s’est passé la ou les heures précédentes. On ne<br />
sait pas si la chasse a <strong>du</strong>ré plusieurs heures ni quand elle a débuté.<br />
b) Pause : « une rivière […] gelé » --- imparfait, description.<br />
c) Scène : « Je descendis […] devant moi » --- le rythme <strong>du</strong> <strong>récit</strong> est plus ou moins le même que<br />
celui de l’évènement raconté. On raconte l’action des personnages et ce que cela pro<strong>du</strong>it (envol<br />
des canards).<br />
d) Sommaire : « <strong>La</strong> chasse fut facile et fructueuse » ---- on résume la partie de chasse<br />
Exercice 6 p.371<br />
Les indicateurs qui peuvent servir à exprimer une ellipse sont : quelques heures (jours, mois, années) plus<br />
tard, bien plus tard, le surlendemain.<br />
S’exprimer à l’oral<br />
Activité p.27 : Par deux, relisez le dialogue entre Mathilde et Jeanne comme s’il s’agissait d’une scène de<br />
théâtre. Tenez compte <strong>du</strong> caractère des personnages, soulignez l’effet de surprise provoqué par la chute.<br />
Compétence évaluée : Lire à haute voix de façon expressive un texte en vers.<br />
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