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& endocrinologie diabète endocrinologie diabète - CEDIFS

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Figure. Familles à risque de <strong>diabète</strong> de type 2 dans l’étude DESCENDANCE<br />

est en partie génétique. Depuis déjà<br />

plusieurs années, certaines études<br />

ont notamment observé une agrégation<br />

familiale. La composante héréditaire<br />

a notamment pu être analysée<br />

en comparant le risque de développer<br />

la maladie entre des apparentés de<br />

patients diabétiques et la population<br />

générale par un indice appelé « sibling<br />

relative risk » (λS), qui est à peu près<br />

de 3 dans la plupart des populations<br />

analysées [5, 6]. Le risque de développer<br />

un <strong>diabète</strong> de type 2 est de 40%<br />

pour les personnes qui ont un parent<br />

avec la maladie et près de 70% si les<br />

deux parents sont affectés [7, 8]. Dans<br />

plusieurs ethnies, on a aussi remarqué<br />

que le père ou la mère des diabétiques<br />

était souvent atteint de DT2 :<br />

31% chez les Australiens [9], 58%<br />

chez les Afro-Américains [10], 34%<br />

chez les Tunisiens [11] et 39% chez les<br />

Grecs [12]. Ces chiffres sont probablement<br />

sous-estimés de 10 à 20% étant<br />

donné la sensibilité de ces études qui<br />

a été estimée entre 0,72 et 0,87 alors<br />

que la spécificité apparaît excellente<br />

(0,98) [13, 14]. Dans une autre étude,<br />

il a été suggéré que le risque est multiplié<br />

de deux à six fois de développer<br />

un <strong>diabète</strong> de type 2 quand il y a une<br />

histoire familiale de <strong>diabète</strong> chez les<br />

apparentés de premier degré (parents,<br />

enfants, fratrie) [15]. Cependant, il a<br />

été observé que sans histoire familiale<br />

de <strong>diabète</strong> de type 2, le risque de développer<br />

la maladie est de seulement<br />

5,9% [16]. Depuis 2007, la recherche<br />

a réalisé beaucoup de progrès dans la<br />

découverte de nouveaux marqueurs<br />

génétiques du <strong>diabète</strong> de type 2, ce qui<br />

a permis d’identifier de nouvelles voies<br />

métaboliques impliquées dans la maladie<br />

[17]. Cependant, l’ensemble de ces<br />

variations génétiques semblent n’expliquer<br />

que 10% de l’héritabilité estimée<br />

et a une capacité réduite à prédire<br />

le développement du <strong>diabète</strong> de type<br />

2 [18]. Là encore, la plupart des études<br />

de prédiction ont été réalisées chez des<br />

individus de populations générales<br />

ayant un profilage génétique associé<br />

à un risque légèrement supérieur ou<br />

inférieur au risque moyen de la population<br />

[19]. De plus, beaucoup de ces<br />

adultes présentent déjà des caractéristiques<br />

cliniques et biologiques annonciatrices<br />

de la maladie. Enfin, même<br />

si on détecte des individus génétiquement<br />

à risque de développer un<br />

<strong>diabète</strong> de type 2, il est souvent difficile<br />

de modifier leur mode de vie<br />

(alimentation, activité physique,<br />

etc…) à un âge mûr [20-23].<br />

Il serait sans doute plus efficace<br />

de mettre en œuvre ces mesures de<br />

prévention plus tôt, chez des enfants,<br />

adolescents ou adultes jeunes, à un<br />

stade où les habitudes pathogènes et<br />

leurs conséquences chez les individus<br />

prédisposés ne sont pas définitivement<br />

en place. La faisabilité d’une telle<br />

stratégie passe par la prise en compte<br />

non plus des seuls individus, mais des<br />

familles à fort risque de transmission<br />

de la maladie. C’est le but de l’étude<br />

« DESCENDANCE » que nous mènerons<br />

avec le Dr. Charpentier (Hôpital<br />

de Corbeil-Essonnes), en collaboration<br />

avec différents centres francophones*.<br />

Cette étude impliquera 1000 sujets<br />

adultes de plus de 35 ans, présentant<br />

un <strong>diabète</strong> de type 2 ou une dysglycémie,<br />

et ayant au moins un parent<br />

diabétique de type 2. Ces 1000 cas<br />

seront comparés à leurs frères ou sœurs<br />

non diabétiques (témoins) dont le<br />

nombre idéal est estimé à 2000 (Figure).<br />

Nous proposons de valider un score de<br />

risque de <strong>diabète</strong> de type 2 chez des<br />

enfants de diabétiques adultes, en utilisant<br />

d’une part leur profilage génétique<br />

et celui de leurs deux parents, d’autre<br />

part leurs habitudes alimentaires, d’activité<br />

physique et corpulence dans l’enfance,<br />

en tenant compte d’un éventuel<br />

<strong>diabète</strong> gestationnel chez leur mère.<br />

Si nos résultats sont concluants, un<br />

tel score déboucherait sur la réalisation<br />

d’une « biopuce » ciblant les variations<br />

génétiques à risque, couplée à un<br />

algorithme impliquant des paramètres<br />

cliniques permettant de fournir un<br />

risque chiffré de maladie à venir chez<br />

les enfants de diabétiques, permettant<br />

ainsi la mise en place de mesures de<br />

prévention hygiéno-diététique, voire<br />

pharmacologiques précoces et prolongées.<br />

*Étude DESCENDANCE.<br />

• Promoteur : Centre d’études et de Recherches<br />

sur l’Intensification du Traitement du Diabète<br />

(CERITD) – Bioparc Corbeil/Evry Genopole<br />

Président du Conseil scientifique :Dr B.<br />

Balkau, INSERM U1018, Centre de recherche<br />

en Epidémiologie et Santé des Populations,<br />

94807 VILLEJUIF<br />

Conseil-expert scientifique : Pr P. Hebel,<br />

CREDOC : Centre de Recherche pour l’Etude<br />

et l’Observation des Conditions de vie, 75013<br />

PARIS.<br />

Généticien : Pr Ph Froguel, UMR 8199 Lille<br />

Médecine Clinique <strong>endocrinologie</strong> & <strong>diabète</strong> • Confrontations Endocrinologie-Diabétologie Sud Franciliennes • Mars 2012<br />

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