Administration provisoire de biens - Agence Wallonne pour l ...
Administration provisoire de biens - Agence Wallonne pour l ...
Administration provisoire de biens - Agence Wallonne pour l ...
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
c. Les donations et les testaments<br />
Il n’est en principe pas question que l’administrateur concè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s actes à titre gratuit tels<br />
qu’une donation.<br />
Cela ne va pas toutefois sans poser quelques problèmes lorsque, par exemple, une<br />
personne protégée qui conserve une certaine lucidité souhaite, comme elle l’a toujours<br />
fait elle-même par le passé, offrir un ca<strong>de</strong>au chaque année à l’un <strong>de</strong>s siens, et alors que<br />
sa situation financière le permet... La loi du 3 mai 2003 41 , entérinant en cela une bonne<br />
part <strong>de</strong> la jurispru<strong>de</strong>nce, a admis ce type <strong>de</strong> dispositions, à juste titre.<br />
Il conviendra cependant <strong>de</strong> se limiter sans doute à <strong>de</strong>s ca<strong>de</strong>aux d’usage ou à <strong>de</strong>s donations<br />
raisonnables en fonction <strong>de</strong> la situation patrimoniale globale.<br />
La loi ne fait pas la distinction entre donations et testament!<br />
Et c’est la personne protégée elle-même qui doit faire la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> par requête! Cette<br />
formalité qui n’est déjà pas toujours aisée <strong>pour</strong> une personne apte, peut <strong>de</strong>venir une<br />
épreuve véritablement infranchissable <strong>pour</strong> une personne affaiblie 42 qui risque donc d’y<br />
renoncer…<br />
Cette exigence est d’autant plus incompréhensible que, par contre, l’audition <strong>de</strong> la<br />
personne protégée n’est pas en tant que telle imposée. La loi se borne en effet à<br />
énoncer que “le juge <strong>de</strong> paix juge <strong>de</strong> l’aptitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la volonté <strong>de</strong> la personne protégée” en<br />
précisant qu’il peut ainsi désigner un expert mé<strong>de</strong>cin, (faire) convoquer tous ceux qu’il<br />
pense pouvoir l’éclairer et dans tous les cas, (faire) appeler à la cause l’administrateur<br />
<strong>provisoire</strong>, s’il est question d’envisager une donation 43 .<br />
Telle est <strong>pour</strong>tant la loi.<br />
Une requête <strong>de</strong> l’administrateur <strong>provisoire</strong> suivie d’une audition obligatoire <strong>de</strong> la<br />
personne protégée par le juge <strong>de</strong> paix eût paru bien plus appropriée et plus pratique.<br />
d. En cas d’opposition d’intérêts<br />
Rien <strong>de</strong> surprenant à ce que la loi interdise à l’administrateur d’accomplir <strong>de</strong>s actes où<br />
apparaît une opposition entre ses intérêts et ceux <strong>de</strong> la personne protégée. Dans ces<br />
cas, une autorisation spéciale du juge <strong>de</strong> paix est requise 44 .<br />
Le cas échéant un administrateur “ad hoc” <strong>pour</strong>rait être utilement désigné uniquement<br />
<strong>pour</strong> les besoins <strong>de</strong> l’acte concerné.<br />
41 Art. 488bis h. §2 al. 1 C.C.<br />
42 Le risque est grand, <strong>pour</strong> une donation, que cette requête, formaliste, soit rédigée par un tiers puis soumise à la<br />
signature <strong>de</strong> la personne protégée qui n’oserait refuser (!…); la loi précise d’ailleurs expressément que “la signature du<br />
requérant est suffisante” (art. 488bis h §2 al. 3 C.C.)<br />
43 Il paraît difficile qu’une donation soit consentie sans qu’il soit tenu compte <strong>de</strong> l’avis <strong>de</strong> l’administrateur <strong>provisoire</strong> dont<br />
c’est le rôle premier <strong>de</strong> veiller à la protection du patrimoine <strong>de</strong> la personne protégée.<br />
44 Le juge <strong>de</strong> paix <strong>de</strong>vra entendre la personne protégée, le cas échéant en présence <strong>de</strong> la personne <strong>de</strong> confiance, ainsi<br />
que <strong>de</strong> son père et/ou sa mère, son conjoint, son cohabitant légal (<strong>pour</strong> autant qu’elle vive avec eux), ou “la personne<br />
vivant maritalement avec…”<br />
page 20