LA REVUE SPIRITE - Allan Kardec Spiritist Center

d’un principe immatériel, s’incarnant à la naissance de
l’être, subissant durant la vie des épreuves multiples et,
après la mort, amélioré par le bien ou déchu par le mal,
rentrant dans l’éternité pour y jouir d’une béatitude
constante ou subir à long terme des expiations.
L’âme dans ces doctrines n’a donc qu’une seule
solution. Si elle n’a pas subi l’épreuve d’une manière
parfaite, la possibilité n’existe plus pour elle d’arriver par
des incarnations ultérieures au but qui lui était assigné.
Ces religions décrètent leurs principes immuables,
intangibles. Mais l’homme ne tarde pas à trouver dans
ces affirmations un défaut capital. Il comprend que si pour
survivre une croyance doit se maintenir adaptée à son
époque, à son milieu et surtout au degré d’évolution
scientifique de son temps, elle doit tomber fatalement dès
qu’elle n’est plus en harmonie avec ses grands principes.
De par ce raisonnement, il saisit d’emblée que les religions
dogmatiques doivent nécessairement péricliter.
En se déclarant infaillibles, alors qu’elles
contiennent des erreurs flagrantes, elles se
donnent le coup fatal. Par leur immuabilité,
en refusant de suivre la grande loi universelle
de l’évolution elles se condamnent à
disparaître. Et l’homme comprend alors
pourquoi sur bien des points la science est en
désaccord avec les religions, pourquoi
l’humanité est devenue sceptique, pourquoi
l’intransigeance des ministres du culte n’est
plus admise. L’analyse des théories philosophiques de ces
religions lui rend compte aussi, que même sur ce terrain,
elles ne peuvent se soutenir logiquement. La légende du
péché originel, retombant sur l’humanité entière, est une
offense à la justice divine; la création par le Tout Puissant
d’être voués aux tortures éternelles, sans espoir de pardon,
sans possibilité de rachat, devient une atteinte à sa
perfection absolue; ce manque de commisération,
défendant toute comparaison pour les âmes des réprouvés,
est un non sens à la conception de la bonté divine et de sa
miséricorde infinie; cette menace constante de châtiments,
de l’éternité des peines, lui apparaissent comme de
vulgaires moyens de coercition par des maximes toutes
faites et des obéissances passives. La croyance aveugle
dictée, révolte la raison que l’intransigeance, le
sectarisme, la volonté d’une domination absolue, allant
jusqu’au lavage de cerveau, forme des fanatiques allant
jusqu’aux crimes envers d’autres hommes qui ne partagent
pas cette forme de pensées.
Allan Kardec précise magistralement le problème des
religions par rapport aux concepts spirites, lesquels
12
LA REVUE SPIRITE
procèdent d’une démarche scientifique et d’un principe
religieux, qui n’a rien à voir avec le sens que l’on donne au
mot religion. Religion, vient du latin religare qui signifie:
ce qui relie à Dieu. Il écrit avec inspiration dans le passage
concernant L’instruction des Esprits (RS 1868, page 353):
«Pourquoi donc avons-nous déclaré que le Spiritisme
n’est pas une religion? Pour la simple raison qu’il n’y a
qu’un seul mot pour exprimer deux idées différentes, et
que, dans l’opinion générale, le mot religion est
inséparable de celle du culte, qui réveille exclusivement
une idée de forme, et que le Spiritisme n’en a pas. Si le
Spiritisme se disait religion, le public n’y verrait que des
principes absolus en matière de foi, une caste sacerdotale
avec son cortège de hiérarchies, de cérémonies et de
privilèges; il ne séparerait pas des idées de mysticisme,
et des abus contre lesquels l’opinion s’est souvent élevée.
Le Spiritisme n’ayant aucun des caractères d’une religion,
dans l’acception usuelle du mot,
ne pouvait ni ne devait se parer
d’un titre sur la valeur duquel
on se serait inévitablement
mépris; voilà pourquoi il se dit
simplement: doctrine
philosophique et morale. Les
réunions spirites peuvent donc
être tenues religieusement,
c’est-à-dire avec le
recueillement et le respect que
comporte la matière grave des sujets dont on s’y occupe;
on peut même y dire des prières qui, au lieu d’être dites
en particulier, sont dites en commun, sans être pour cela
ce qu’on entend par assemblée religieuse. Qu’on ne croit
pas que ce soit là jouer sur les mots; la nuance est
parfaitement claire et l’apparente confusion ne vient que
faute d’un mot pour chaque idée.»
«La charité est l’âme du Spiritisme: elle résume tous
les devoirs de l’homme envers lui-même et envers ses
semblables; c’est pourquoi on peut dire qu’il n’y a pas de
vrais spirites sans charité.»
«Le champ de la charité est très vaste; il comprend
deux grandes divisions que, faute de termes spéciaux, on
peut désigner par les mots: Charité bienfaisante et charité
bienveillante. On comprend facilement la première, qui
est naturellement proportionnée aux ressources
matérielles dont on dispose; mais la seconde est à la portée
de tout le monde, du plus pauvre au plus riche. Si la
bienfaisance est forcément limitée, rien d’autre que la
volonté ne saurait poser des bornes à la bienveillance.
Que faut-il pour pratiquer la charité bienveillante? Aimer
➜
«La charité est l’âme du
Spiritisme: elle résume
tous les devoirs de
l’homme envers lui-même
et envers ses
semblables; c’est
pourquoi on peut dire
qu’il n’y a pas de vrais
spirites sans charité.»
4 e trimestre 2003