LA REVUE SPIRITE - Allan Kardec Spiritist Center
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<strong>LA</strong> <strong>REVUE</strong> <strong>SPIRITE</strong><br />
PHÉNOMÉNOLOGIE<br />
<strong>LA</strong> FABULEUSE HISTOIRE DES<br />
MOINES DE SAINT-MATHIEU<br />
C’est une bien étrange aventure qui arriva aux<br />
moines navigateurs de l’abbaye de Saint-<br />
Mathieu, partis un jour du IX e siècle pour aller<br />
explorer l’océan. Oui, une bien étrange aventure, en vérité.<br />
Si étrange que les contemporains, à la fois épouvantés et<br />
émerveillés, y virent, selon leur opinion, soit la griffe du<br />
démon, soit la main de Dieu, et s’en furent interroger des<br />
saints hommes d’église réputés pour leur compréhension<br />
des choses qui dépassent l’entendement. Ces saints<br />
hommes demeurèrent d’abord perplexes, puis s’abîmèrent<br />
dans la méditation. Et il fallut attendre mille ans pour<br />
que cette aventure prodigieuse reçût un commencement<br />
d’explication.<br />
Ce ne furent toutefois ni des théologiens mitrés, ni<br />
des chanoines à bonnets carrés qui apportèrent les lueurs<br />
désirées, mais deux messieurs humbles d’aspect. L’un, il<br />
est vrai s’appelait Albert Einstein et l’autre Paul Langevin.<br />
Ainsi on avait recours aux deux plus éminents physiciens<br />
de l’époque pour essayer de comprendre ce qui était arrivé<br />
aux moines navigateurs. Le récit de l’événement est du<br />
chroniqueur Godefroy de Viterbe.<br />
II y avait au IX e siècle, à l’extrémité de la Bretagne,<br />
sur une pointe rocheuse balayée par le vent et assaillie<br />
par les vagues, une abbaye vouée à saint Mathieu « pour<br />
ce que, disait la légende, la tête de l’apôtre avait été<br />
apportée en ce lieu, au VI e siècle, par les marchands du<br />
Moyen Orient». Des moines vivaient là, partageant leur<br />
temps entre la culture d’une terre aride, l’enseignement<br />
des saintes croyances et l’exploration de l’océan. Certains<br />
s’en allaient, en effet, pendant des mois vers le couchant<br />
à bord d’embarcations que les Celtes avaient copiées sur<br />
les bateaux carthaginois lorsque ceux-ci venaient dans la<br />
région pour y chercher de l’étain.<br />
A leur retour, l’esprit rempli d’images fabuleuses, ils<br />
décrivaient à leurs frères, restés à terre, des îles<br />
paradisiaques peuplées d’hommes et de femmes nus,<br />
d’oiseaux multicolores doués d’un langage quasi humain<br />
et d’étranges animaux ressemblant à des enfants velus<br />
qui couraient dans les arbres. Ils ajoutaient - détail à peine<br />
crédible - que sur certains de ces arbres, poussaient des<br />
oeufs remplis de lait sucré. On les écoutait avec un<br />
ravissement qu’entamait à peine l’incrédulité.<br />
Puis vint le jour où, désireux d’aller plus loin que<br />
leurs devanciers, des moines s’embarquèrent sur des<br />
navires pourvus de grandes voiles qui les portèrent d’un<br />
trait à l’horizon. Poussés par des vents capricieux, ils<br />
errèrent à l’aventure pendant de longs mois, luttant<br />
contre les tempêtes, se nourrissant de leur pêche et buvant<br />
l’eau du ciel.<br />
Un soir enfin, ils arrivèrent en vue d’une île étrange<br />
où se dressait une montagne constituée de blocs d’or.<br />
Eblouis, ils débarquèrent et parvinrent devant une ville<br />
entourée d’une enceinte colossale hermétiquement close.<br />
Et cette enceinte était également en or. Alors, ils s’assirent<br />
avec l’espoir de voir surgir quelqu’un qui put leur dire où<br />
ils étaient. Mais la nuit passa et rien ne bougea que la<br />
lune dont ils suivirent la course dans un ciel rempli<br />
d’étoiles qu’ils ne connaissaient pas.<br />
Or, lorsque apparurent les lueurs du petit matin, des<br />
portes s’ouvrirent d’elles-mêmes dans la muraille et les<br />
moines virent une cité entièrement en or qui étincelait<br />
sous le soleil. Ils entrèrent. Un étrange silence planait sur<br />
les rues désertes. Foulant des pavés d’or, ils longèrent<br />
des centaines de maisons, vides mais aussi brillantes que<br />
le saint calice de leur abbaye, des fontaines ornées de<br />
pierreries et des palais dont les façades étaient<br />
piquetées de gemmes. Puis ils parvinrent à une église<br />
qui ressemblait à une châsse ciselée par le plus habile des<br />
orfèvres, ils y pénétrèrent et découvrirent qu’il y flottait<br />
un parfum de rose...<br />
Etonnés de ne rencontrer aucun prêtre dans ce<br />
sanctuaire qui n’avait pas l’apparence d’un édifice<br />
abandonné, les moines entreprirent une exploration<br />
méthodique des lieux. Et voilà qu’ouvrant une porte au<br />
hasard, ils découvrirent dans des «logettes» deux vieillards<br />
aux barbes majestueuses, assis sur des trônes. Ces étranges<br />
personnages étaient immobiles comme des statues. Ils<br />
s’animèrent soudain et se levèrent pour saluer<br />
respectueusement leurs visiteurs.<br />
- Qui êtes vous? Dirent-ils. Et que voulez-vous?<br />
➜<br />
4 e trimestre 2003