LA REVUE SPIRITE - Allan Kardec Spiritist Center

guerre, accordé asile, ainsi qu’à sa fille adoptive et à sa
cousine: Mme Mathilde Peley.
Gabriel Delanne, en 1924, fit paraître, sur les instances
de Jean Meyer, son dernier ouvrage d’une si grande
valeur: Contribution à l’étude de la Réincarnation.
D’un commun accord, Gabriel Delanne et Jean Meyer
- que de forts liens d’amitié unissaient de longue date -
avaient convenu qu’à la mort de son fondateur, La
Revue Scientifique et Morale du Spiritisme cesserait de
paraître pour fusionner avec La Revue Spirite. Il en fut
ainsi. L’oeuvre que le directeur de la Revue Spirite
édifiait au milieu de difficultés sans nombre, avait
besoin d’être, à chaque instant, défendue. Il la défendit
sans faiblesse.
Les Editions Jean Meyer (B.P.S.) permirent aussi de
diffuser de nombreux livres sur les études spirites et nous
lui devons la base de toute bibliothèque spirite sérieuse
avec l’édition notamment des œuvres de Léon Denis,
Gabriel Delanne, Ernest Bozzano, William Crookes, Léon
Chevreuil et tant d’autres. Selon Jean Meyer, le
spiritualisme ne saurait progresser sans la science, et c’est
pour appuyer cette idée qu’il fonde l’Institut
Métapsychique International, et qu’il crée ensuite la
Société d’Etudes Métapsychiques. Mais, remarquons-le,
s’il fait crédit à la science, il n’envisage aucunement de
la séparer de la foi raisonnée. Et c’est justement le
Spiritisme qui, en s’appuyant sur la science, peut
mener à cette foi raisonnée. La métapsychique n’est
envisagée par lui que comme moyen de contrôle et de
vérification des faits.
II terminait par ces mots son allocution à la séance de
clôture du Congrès de Londres en 1928 : «C’est par
l’union de la science et de la foi, l’une régénérée par
l’autre, que nous arriverons à une compréhension
toujours plus juste, toujours plus haute de l’oeuvre
de Dieu.» Bien sûr, dans ce domaine de l’observation,
Gabriel Delanne rejoignait Léon Denis et Jean
Meyer lorsqu’il déplorait la crédulité excessive de
certains adeptes du Spiritisme. Avec eux, il avait
compris que cette crédulité était - et est hélas ! - un des
terribles écueils qui entravaient et qui entravent la
diffusion de la doctrine.
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LA REVUE SPIRITE
CAYLUS
Caylus est un domaine agricole situé dans cette partie
du département du Tarn, peu connue du grand tourisme,
surnommée la Suisse tarnaise.
C’est près du village de Rouairoux, qu’ont été
construites, il y a peut-être dix à douze siècles, les
fondations du château de Caylus. Lorsque, par goût de
solitude et besoin de repos, Meyer l’acquit en 1910,
Caylus était en fort mauvais état. Il s’employa à le
restaurer et à lui donner sa physionomie actuelle.
C’est dans cette vieille et austère demeure, véritable
maison du grand silence, que Jean Meyer aimait chaque
année, de juillet à septembre, se retirer pour puiser au
sein de cette nature vigoureuse et sereine les forces
nécessaires à sa santé, de bonne heure compromise par
un travail intense, un surmenage constant.
Ce fut dans cette solitude, d’une exceptionnelle
grandeur, qu’il façonna, au cours des années son jeune
élève Hubert Forestier, dont il fit véritablement le fils de
sa pensée. Ce lent travail de formation s’accomplit sous
le regard des maîtres spirituels qui inspirèrent ses
réalisations généreuses, depuis le sauvetage de La Revue
Spirite jusqu’à la fondation de l’Institut Métapsychique
International, de l’Union Spirite Française, de la Maison
des Spirites et des éditions qui portent son nom.
Léon Denis aima autant que Jean Meyer cette région
du Tarn, car elle est pour eux une terre sacrée à jamais
marquée du sacrifice des Albigeois et des Cathares.
Mme Berthe Ducel, présidente du Foyer Spirite de
Béziers, dirigea avec une grande renommée ce cercle
patronné par Jean Meyer.
Jean Meyer, Léon Denis, Gabriel Delanne et le bon
médium peintre mineur Augustin Lesage, connurent la
même épreuve, celle d’hommes enfermés dans le silence
de la cécité, puisant dans la méditation, avec le secours
de l’invisible, le soutien qui permit de ne pas considérer
l’existence terrestre comme un martyre. Ils furent
exemplaires devant la douleur. ●
Miguel Ramos
4 e trimestre 2003