LA REVUE SPIRITE - Allan Kardec Spiritist Center

LA REVUE SPIRITE
Fondée le 1 er janvier 1858 par Allan Kardec
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Traducteurs: Anita Becquerel, Antonio Vasconcelos, Marcia
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3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 1

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LA REVUE SPIRITE
Sommaire
EDITO
La marche du Spiritisme en Europe ........................................................................................ 3
Aphorismes spirites .............................................................................................................. 4
Compte rendu de la rencontre à l’Institut Métapsychique International ....................................... 5
SCIENCE ET SPIRITISME
Fluides et Champs ................................................................................................................ 7
TÉMOIGNAGE
Hymne à la miséricorde divine ............................................................................................... 9
VOUS QUI PLEUREZ ........................................................................................................... 13
COMMUNICATION SPIRITE
L’histoire de l’abbé Bizet, curé de Sétif ou la famine parmi les Esprits ....................................... 14
RÉCITS ET ÉTUDES
LA CLAIRVOYANCE ............................................................................................................. 17
La reconnaissance du Spiritisme par l’ONU ............................................................................ 19
POINT DE VUE SCIENTIFIQUE: DU NOUVEAU SUR L’EAU
Le message spirituel des molécules d’eau ............................................................................. 21
SCIENCE ET SPIRITISME
Les tachyons et la charité.................................................................................................... 24
ACTIVITÉS DES GROUPES
L’Association Parisienne d’Etudes Spirites – APES - Un beau chemin de dix ans d’activités spirites .... 27
4 ème CONGRÈS SPIRITE MONDIAL - Promu par le CSI et par l’USFF ........................................... 29
DÉONTOLOGIE
Propos sur la médiumnité.................................................................................................... 30
RÉFLEXION
Question de l’homme pensant et l’infini (1e partie)................................................................. 33
ETUDE
La croyance en la réincarnation dans le Judaïsme et le Christianisme........................................ 37
RÉUNIONS RÉGIONALES DU CONSEIL SPIRITE INTERNATIONAL ............................................... 40
INSTITUTIONS MEMBRES DU CSI ........................................................................................ 41
Les groupes adhérents à l’Union Spirite Française et Francophone ............................................ 42
S.O.S. Fraternité ................................................................................................................ 43
Initiation par le texte .......................................................................................................... 44
Catalogue 2003
ABONNEZ-VOUS A LA REVUE SPIRITE .................................................................................. 48
3 e trimestre 2003

EDITO
La marche du Spiritisme en Europe
La marche ascensionnelle du
Spiritisme en Europe est patente. A
preuve le dernier symposium de mai
de l’Union Spirite Belge et de l’Union Spirite
Française et Francophone qui eut lieu à Liège,
puis la réunion de Stockholm dans le même
mois du Département Européen du Conseil
Spirite International, sont significatifs.
Nous avançons et pour ce faire, il ne s’agit
pas de croire, mais surtout de comprendre.
Tout effet intelligent a une cause intelligente
disait justement Allan Kardec. Ce sont les
efforts volontaires des spirites
d’Europe soudés au Mouvement
International qui ont donné ce à quoi
nous sommes arrivés: rallumer la
flamme du Spiritisme ça et là.
D’abord parce qu’il faut bien le préciser, en
dépit de ceux qui se sont acharnés à le
détruire, sans résultats au demeurant, le
Spiritisme est, et demeure une science et une
philosophie spirituelle étroitement liées, sans
se recouvrir du manteau d’une quelconque
religion, dans le sens où l’on conçoit ce terme
en général.
Il est à observer que le monde invisible
écartant peu à peu les préjugés a permis les
manifestations sous le label Spiritisme pour le
distinguer du mot Spiritualisme. Le mot
Spiritisme est présenté, sinon comme une
science acceptée, du moins comme une
donnée scientifique attirant la plupart des
esprits indépendants et qui n’a pas laissé
indifférent le bon nombre de savants
longtemps réfractaires.
Sans aucun doute, les manifestations
spirites ont de l’attrait et incitent à de mures
réflexions. C’est une pluie bienfaisante et
féconde tombant sur une terre aride et sur
plusieurs générations de curieux, d’écrivains,
d’apôtres et de disciples.
Nous devons donc, en Europe notamment,
poursuivre notre action, pour cela comme
toujours il nous faut encore plus de communion
de pensées et de persévérance, car tous ceux
qui ont contribué à répandre le Spiritisme, soit
par la plume, soit par la parole, ou tout autre
moyen, ont bien démontré qu’il est par surcroît
une vraie religion au vrai sens étymologique
tout en étant
substantiellement une
philosophie spirituelle
généreuse et consolante,
en attendant que tous les
phénomènes qu’il présente et qui ne cessent
de se multiplier sur toute la planète seront
reconnus naturels.
Dès lors, qui refusera de l’admettre comme
science divine ? Le sens du mot religion c’est
la relation intime qui relie l’homme au Créateur,
par des liens naturels en élaguant les épines
qui entourent les religions officielles
circonscrites dans des dogmes puérils. Sa
place universelle lui est réservée quand en
auront été balayés tous les préjugés imbus de
dogmes et de rites. Seule la vérité sera la
grande triomphatrice dans les futurs temples
des siècles à venir. Nous rappellerons ici la fin
d’un discours que prononça le 26 septembre
1917 Henri Sausse devant les spirites lyonnais
qui s’acheva par ces mots:
«Et maintenant, tirons plus loin.» C’est bien
ce qu’il nous reste à faire dans le présent. ●
Nous avançons et pour ce
faire, il ne s’agit pas de
croire, mais surtout de
comprendre
3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 3

Aphorismes spirites
• S’unir d’intentions et de pensées, si
l’on veut avoir des manifestations spirites
sérieuses. A savoir que les manifestations
ne sont pas de ces choses dont il soit permis
de se jouer impunément. Soyez sérieux
selon toute acceptation du mot, si vous
voulez des choses sérieuses, autrement ne
vous attendez qu’à être le jouet des Esprits
légers qui s’amuseront à vos dépends.
• Pour l’observateur, rien n’est inutile:
il sait profiter de tout pour approfondir la
science qu’il étudie.
• Les Esprits s’incarnent hommes ou
femmes, parce qu’ils n’ont pas de sexe. Comme ils doivent
progresser en tout, chaque sexe, comme chaque position
sociale, leur offrent des épreuves et des devoirs spéciaux
et l’occasion d’acquérir de l’expérience. Celui qui serait
toujours homme ne saurait que ce que savent les hommes.
• Par la doctrine spirite, la solidarité n’est plus
restreinte à la société terrestre: elle embrasse tous les
mondes; par les rapports que les Esprits établissent entre
les différentes sphères, la solidarité est universelle, car
d’un monde à l’autre les être vivants se prêtent un mutuel
appui.
• Quelle peut-être l’utilité de la propagation des idées
spirites?
• Celle de permettre de porter le scalpel de
l’investigation dans la vie extracorporelle, c’est le
flambeau dans l’obscurité.
Dans le Spiritisme, on n’opère point sur la matière
inerte, mais sur des intelligences qui ont leur libre arbitre
et que nous ne pouvons par conséquent soumettre à notre
caprice, ni faire agir à notre gré comme un mouvement
de pendule. Toutes les fois qu’on voudra prendre nos
sciences exactes pour point de départ dans les observations
spirites, on se fourvoiera; c’est pourquoi la science
vulgaire est incompétente dans cette question; c’est
absolument comme si un musicien voulait juger
l’architecte au point de vue musical. Le Spiritisme nous
révèle un autre ordre d’idées, de nouvelles forces, de
nouveaux éléments, des phénomènes qui ne reposent en
rien sur ce que nous connaissons; sachons donc pour le
juger, nous dépouiller de nos préjugés et de toute idée
préconçue, pénétrons-nous surtout de cette vérité qu’en
dehors de ce que nous connaissons, il peut y avoir autre
4
LA REVUE SPIRITE
chose, si nous ne voulons pas tomber dans
cette erreur absurde, fruit de notre orgueil,
que Dieu n’a plus de secret pour nous.
• C’est par le raisonnement que l’on se
fait écouter et non par les injures. Les
Esprits qui nous assistent nous donnent à
cet égard le précepte de l’exemple; il serait
indigne d’une doctrine qui ne pèche
qu’amour et bienveillance de s’abaisser
jusqu’à l’arène de la personnalité; nous
laissons ce rôle à ceux qui ne la
comprennent pas. Rien ne nous fera donc
dévier de la ligne que nous avons suivie,
du calme et du sang-froid que nous ne cesserons
d’apporter dans l’examen raisonné de toutes les questions,
sachant que par là nous faisons plus de partisans sérieux
au Spiritisme que par l’aigreur et l’acrimonie.
Allan Kardec
Allan Kardec. Revue Spirite 1858 / 1859
* * * * * * * * * * *
On a observé par l’expérimentation spirite qu’au
moment de la mort, la séparation entre le corps et l’esprit
n’est pas brusque; le périsprit, sauf exception, ne se dégage
que peu à peu, et tant que dure le trouble, il conserve une
certaine affinité avec le corps. Les médiums voyants
peuvent observer la rupture du cordon reliant le corps au
périsprit bien après la désincarnation. Le lien peut
perdurer, mais cela ne signifie pas que la personne est
médicalement vivante. C’est une expérience sur ce que
l’on pourrait appeler la physiologie des Esprits.
Il est à remarquer que toutes les doctrines
philosophiques sont l’œuvre d’hommes à pensées plus
grandes, plus ou moins justes; toutes ont un chef autour
duquel se sont groupés d’autres hommes partageant la
même manière de voir. Quel est l’auteur du Spiritisme?
Quel est celui qui a imaginé cette théorie, vraie ou fausse?
On a cherché à la coordonner, à la formuler, à l’expliquer,
c’est vrai, mais l’idée première, qui l’a conçue? Personne,
ou mieux dire tout le monde, parce que chacun a pu voir
et que ceux qui n’ont pas vu, c’est qu’ils n’ont pas voulu
voir, ou qu’ils ont voulu voir à leur manière, sans sortir
du cercle de leurs idées préconçues, ce qui fait qu’ils ont
mal vu et mal jugé. Le Spiritisme découle d’observations
que chacun peut faire, qui ne sont pas un privilège pour
➜
3 e trimestre 2003

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Compte rendu de la rencontre
à l’Institut Métapsychique
International
Samedi 19 avril 2003 de 14 h15 à 18 h10 dans
le nouveau local de l’IMI (51, rue de
l’Aqueduc 75010 Paris - code: 64A27)
Etaient présents:
Charles Kempf, vice-président de I’Union Spirite
Française et Francophone, président du Centre d’Etudes
Spirites Léon Denis de Thann, ingénieur.
Pierre Macias, membre du comité directeur de l’IMI,
gérant des sites Internet de la Parapsychologie
personne, c’est ce qui explique son irrésistible
propagation; il n’est le produit d’aucun système
individuel, et c’est ce qui le distingue de toutes les autres
doctrines philosophiques. Ces révélations de l’autre
monde n’ont pas même, dites-vous, le mérite de la
nouveauté. Serait-ce donc un mérite que la nouveauté?
Qui a jamais prétendu que ce fut une découverte moderne?
Ces communications étant une conséquence de la nature
humaine, et ayant lieu par la volonté de Dieu, font parties
des lois immuables par lesquelles il régit le monde; elles
ont donc dû exister depuis qu’il y a des hommes sur la
terre; voilà pourquoi on les trouve dans la plus haute
Antiquité, chez tous les peuples, dans l’histoire profane
aussi bien que dans l’histoire sacrée. L’ancienneté et
l’universalité de cette croyance sont des arguments en sa
faveur; en tirer contre elle une conclusion défavorable,
serait manquer de logique au premier chef. Vous dites
que la faculté des médiums diffère peu de celle du sujet
sous la main du magnétiseur, autrement dit du
somnambule, mais admettons même une parfaite identité,
quelle peut être la cause de cette admirable clairvoyance
somnambulique, clairvoyance qui ne trouve d’obstacle
ni dans la matière ni dans la distance; qui s’exerce sans le
concours des organes de la vue? N’est-ce pas la
démonstration la plus patente de l’existence et de
l’individualité de l’âme, pivot de la religion? Si j’étais
prêtre et que je voulusse dans un sermon prouver qu’il y
a en nous autre chose que le corps, je le démontrerais
d’une manière irrécusable par les phénomènes du
somnambulisme naturel ou artificiel. Si la médiumnité
Scientifique en France, technicien supérieur en mesures
physiques.
Jérémie Philippe, vice-président du Centre Spirite
Allan Kardec de Nantes, enseignant.
Lors d’une rencontre informelle, le nouveau local de
l’IMI nous a été présenté. Une discussion a suivi pour
mieux nous connaître.
Le nouveau local de l’IMI est assez vaste. Il
se compose de deux niveaux. Quasiment tous les ➜
n’est qu’une variété du somnambulisme, ses effets n’en
sont pas moins dignes d’observations. J’y trouverais une
preuve de plus en faveur de ma thèse et m’en ferais une
arme nouvelle contre l’athéisme et le matérialisme. Toutes
nos facultés sont l’œuvre de Dieu; plus elles sont grandes
et merveilleuses, plus elles attestent de sa puissance et de
sa bonté. Je dis, comme tous ceux qui ne jugent pas sur la
vue d’une seule face, que le médium est doué d’une faculté
particulière qui ne permet pas de le confondre avec le
somnambule, et que la complète indépendance de sa
pensée est prouvée par des faits de la dernière évidence,
pour quiconque se place dans les conditions voulues pour
observer sa partialité. Abstraction faite des
communications écrites, quel est le somnambule qui a
fait jaillir une pensée d’un corps inerte? Qui a produit
des apparitions visibles et même tangibles? Qui a pu
maintenir un corps grave dans l’espace sans point d’appui?
Est-ce par un effet somnambulique qu’un médium a
dessiné, il y a quinze jours chez moi, en présence de vingt
témoins, le portrait d’une jeune personne morte depuis
dix-huit mois et qu’il n’avait jamais connue, portrait
reconnu par le père présent à la séance? Est-ce par un
effet somnambulique qu’une table répond avec précision
aux questions posées, à des questions mentales même?
Assurément, si l’on admet que le médium soit dans un
état magnétique, il me paraît difficile de croire que la table
soit somnambule. ●
Extrait d’une lettre adressée par Allan Kardec à
l’abbé François Chesnel.
3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 5

pans de murs des pièces principales sont garnis
d’ouvrages.
Dans le premier, il y a un petit hall, puis après une
petite cour, on débouche sur la pièce principale. Vaste
(45 m 2 ), avec tables et chaises pour l’étude, un tableau
d’Augustin Lesage, deux de Desmoulins).
Le président a son bureau à côté. Une pièce est réservée
au matériel, notamment informatique. Une autre pièce
est réservée pour l’instant à l’émetteur Ganzfeld.
(protocole avancé de télépathie mis au point aux USA,
très informatisé).
Au deuxième niveau
(sous-sol ), il y a une
salle conviviale, où l’on
peut se restaurer, avec
encore des livres et des
portraits de Meyer,
Crookes, Richet et
Geley notamment. On
trouve une salle très
agréable, aménagée
pour le sujet récepteur
en télépathie. Une autre
pièce stocke du
matériel.
Nous avons abordé les sujets suivants (liste non
exhaustive):
• L’histoire de la naissance de l’IMI. La séparation
d’avec 1’USF est mal connue, ainsi que la vente des
domaines viticoles. Notre interlocuteur semblait
manifester de l’intérêt pour l’histoire de l’IMI.
• Le recrutement des médiums, ou « sujets psis » pour
eux. Ils recrutent sur entretien, en fonction du sérieux que
la personne manifeste.
• Ils n’ont pas les moyens de dédommager les médiums
mais ne sont pas contre cette idée. Nous avons exprimé
le point de vue spirite à ce sujet.
• Leurs travaux actuels concernent la télépathie
(protocole Ganzfeld)
• Les moulages sont toujours conservés par l’lMI, mais
ne sont pas encore réinstallés dans la vitrine d’exposition.
Nous avons vu trois moulages, dont un très
impressionnant par sa complexité, estampillé septembre
1921, partiellement abîmé.
• Les ressources sont gigantesques: on y trouve
6
LA REVUE SPIRITE
notamment de très nombreux livres spirites en plusieurs
langues, ainsi que des « proceedings » de la SPR.
• Nous avons abordé assez longuement la
philosophie spirite, le rôle du périsprit, le développement
du Spiritisme notamment au Brésil. Nous avons parlé du
Conseil Spirite International et du Mouvement Spirite
International.
• Nous avons confronté très cordialement les
diverses hypothèses explicatives des phénomènes dans
les centres spirites anciens et actuels. L’approche parapsy
nous a été expliquée
avec un accent mis
sur la télépathie et la
précognition. Nous
avons présenté
quelques cas de
xénoglossie. Nous
avons parlé des
correspondances
croisées, de télesthésie,
de matérialisations, de
fraudes.
• Nous avons discuté
des modèles de périsprit
(Delanne, Andrade) et
des caractères de la révélation spirite, notamment sur le
plan des connaissances scientifiques.
• Nous avons évoqué la possibilité d’organiser des
conférences ou visites de Sergio Thiesen et de Divaldo
sur le site de l’IMI. M. Macias est partant personnellement
mais ne peut pas s’exprimer au nom de l’institut. A
relancer donc auprès du président
• L’entretien et parfois le débat étaient sérieux,
tempérés. Notre interlocuteur, cultivé et perspicace,
sympathique.
• II nous a expliqué que selon lui un pas était
franchi lorsqu’on était spirite, un pas de croyant que lui
ne faisait pas.
• Nous lui avons expliqué le caractère rationnel et non
dogmatique de la doctrine spirite. ●
Note du Comité de Rédaction:
Nous souhaitons vivement que des contacts réguliers soient
organisés avec l’IMI et l’USFF, afin que des réunions
préparatoires soient une opportunité retrouvée pour constater
nos expériences respectives. La science officielle et la science
de l’esprit y trouveraient peut-être leur compte.
3 e trimestre 2003

En réponse à la question n° 27 du Livre des
Esprits, les Esprits ont introduit l’idée de
fluide universel, en le considérant, à côté de
la matière proprement dite et de l’esprit, comme l’un des
éléments constitutifs de l’univers. La matière, du point
de vue macroscopique, est divisée en solides et en fluides.
Le mot fluide n’est utilisé de nos jours que pour des
substances comme les gaz, les liquides et le plasma, qui
est un gaz hautement ionisé et un important élément
constitutif des étoiles.
L’ectoplasme, bien connu dans les
réunions à « effets physiques » ou
à ectoplasmie, est quant à lui un
fluide selon la terminologie
actuelle. Les fluides sont des
substances qui peuvent s’écouler.
Cependant, les Esprits se
référaient à autre chose,
probablement à une énergie ou à
un champ, qui sont des notions
aujourd’hui bien définies. Energie
et champ se propagent dans tout
l’Univers connu. L’hypothèse
qu’il s’agirait de quelque chose
d’autre découle de l’idée,
exprimée dans la même réponse,
assimilant le fluide électrique et
le fluide magnétique comme des
modifications du fluide universel. On n’utilise plus
l’expression fluide électrique depuis qu’on a établi que
ce dernier n’est pas continu, mais granulaire, la charge
électrique étant le grain fondamental. Ce quantum de
charge est si petit qu’il ne se manifeste pas dans les
expériences du quotidien, tout comme nous ne percevons
pas que l’air que nous respirons est composé d’atomes.
Ainsi, l’électricité et le magnétisme ne s’écoulent pas (ce
ne sont pas des fluides), mais ils ont leurs champs
respectifs: le champ électrique et le champ magnétique.
Benjamin Franklin (1706 - 1790)
SCIENCE ET SPIRITISME
Fluides et Champs
Mais cela n’a été découvert qu’après Kardec, qui
utilisait les notions de Franklin et de ses contemporains.
Dans la même réponse, il est dit que le fluide universel
ou primitif est le principe sans lequel la matière serait en
état perpétuel de division et n’acquerrait jamais les
propriétés que lui donne la pesanteur.
Remarquons ici que la théorie électromagnétique
moderne, développée par James Clerk Maxwell, est celle
qui explique cette union des éléments qui constituent la
matière. Cette théorie aborde le
champ, l’énergie et la force
électrique, qui décrivent
correctement: a) les forces qui
lient les électrons d’un atome à
son noyau; b) les forces qui
unissent les atomes pour former
les molécules; et c) les forces qui
lient les atomes et les molécules
entre eux pour former les solides
et les liquides.
Cela revient à dire que la
matière que nous connaissons est
maintenue ainsi structurée par
l’union de ses composants en une
configuration stable grâce aux
forces électriques, générées par le
champ électromagnétique.
L’univers connu au-delà de la
frontière planétaire - les étoiles, les galaxies, les
conglomérats galactiques, le milieu interstellaire et
intergalactique - est pénétré par ce champ
électromagnétique, tant dans le domaine des fréquences
du spectre visible, que des micro-ondes, des rayons
gamma, rayons cosmiques, etc.
Mais en plus des forces électromagnétiques et de la
gravité (et leurs champs respectifs), l’univers et la Nature
sont soutenus par deux autres forces (et leurs champs
respectifs): celle de l’interaction faible (lors de la
➜
3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 7

conversion de neutrons en protons avec émission d’un
électron et d’un antineutrino, également appelée
effondrement beta) et celle que nous allons commenter
ci-dessous.
Dans le noyau des atomes, nous trouvons une force
attractive très intense, qui maintient les protons et les
neutrons unis et qui est appelée la force nucléaire ou se
produit le phénomène de fusion thermonucléaire entre
les noyaux d’hydrogène (protons) pour former des noyaux
d’hélium (protons et neutrons) grâce à la présence
d’interactions nucléaires fortes. Ce processus est
responsable de l’énergie des étoiles et de
l’irradiation d’énergie électromagnétique, de
la lumière qui scintille au firmament, arrivant
jusqu’à nous après avoir parcouru des
distances immenses. Ainsi, sans ce
type d’interaction forte les étoiles
n’existeraient pas... Jusqu’à ce
jour, on ne connaît que
partiellement la nature de cette
force qui est au centre des
recherches actuelles dans le
domaine de la Physique Nucléaire.
La réponse, où les Esprits abordent
cette caractéristique du fluide universel
de maintenir la matière sans qu’elle se divise, nous laisse
donc supposer la relation intime entre la force (ou énergie,
ou champ) électromagnétique et l’interaction forte
(nucléaire) avec ce même fluide. Les bons Esprits
affirment que le fluide universel est de nature matérielle
subtile et éthérée. Chacun de ces champs est associé à
une énergie. Pour continuer à établir ces liens de la
connaissance, soulignons que la relation entre la matière
et l’énergie est aujourd’hui bien comprise par la Théorie
de la Relativité d’Einstein, développée plusieurs
décennies après la codification spirite et qui postule que
la matière est de l’énergie condensée.
Au sujet du fluide universel, parlons de l’importante
question de la théorie de la Grande Unification, par
laquelle on cherche à réunir tous les quatre types de forces
ou d’interactions (électromagnétique, forte, faible et
gravitationnelle) qui ont été décrites dans la Nature
comme provenant d’une Force Unique ou Interaction
Fondamentale. Il existerait donc une seule grande force
8
LA REVUE SPIRITE
James Clerk Maxwell (1831-1879)
ou champ qui doit être ce que les Esprits désiraient
avancer, en utilisant le meilleur mot de l’époque (dans le
vocabulaire humain), comme étant le fluide universel,
dont dériveraient tous les autres. Rappelons que c’est la
Science, dans des études faites après Kardec, qui a utilisé
un autre mot pour ce que les Esprits voulaient dire.
Quant au fluide vital, d’une grande importance dans
la compréhension de la réalité des phénomènes de nature
biologique et médiumnique, c’est aussi un dérivé du fluide
cosmique universel et qui n’existe que chez les
créatures vivantes, dans les organismes les
plus simples, une cellule isolée ou une
bactérie, dans tous ceux du règne végétal et
animal, et étant le plus complexe chez
l’homme. Chez ce dernier, c’est une
composition de la somme des champs
électromagnétiques générés par tous
les mouvements métaboliques des
cellules qui le composent, des
courants ioniques des activités
électro-physiologiques organiques,
qui l’émettent par les molécules et
les atomes qui le composent et les
tourbillons ou centres de force ou
chakras du corps éthérique. Sous cette
forme, c’est typiquement un champ. De plus, c’est le fruit
de quelque chose de fluidique, de matériel dans son
essence, qui provient du double éthérique, la partie la plus
proche du corps physique, mais qui appartient au périsprit
et qui n’existe que tant qu’il y a de la vie. C’est
l’ectoplasme qui, même en des quantités subtiles, invisible
car non suffisamment condensé, fait partie de la réalité
de l’incarnation humaine. C’est ce fluide vital qui, mû
lors des activités médiumniques en général, devient
indispensable pour le traitement d’entités dont le périsprit
a des lésions, et qui se comptent par milliers, suite à des
drames du passé ou de l’actualité et qui utilisent cette
véritable source de champs et de fluides du médium
incarné pour leur rétablissement, sous la direction et le
contrôle du Monde des Esprits qui nous assiste de près
par son amour sans bornes. ●
Sérgio Thiesen.Article paru dans le journal brésilien
Reformador, novembre 2002.
Traducteur: Charles Kempf.
3 e trimestre 2003

Dieu dans son infinie miséricorde permet aux
Esprits coupables de revenir sur la Terre
réparer leurs exactions passées. La question
n° 167 du Livre des Esprits le définit de la manière
suivante:
Quel est le but de la réincarnation?
«Expiation, amélioration progressive de l’humanité,
sans cela où serait la justice?»
La réincarnation nous met dans une situation favorable
afin de permettre à notre esprit de refaire l’ouvrage divin
qu’il avait bâclé par négligence, paresse, ignorance ou
vice dans des vies antérieures.
A partir d’un certain pallier d’évolution, l’esprit choisit
lui-même ses expériences terrestres qui lui permettront
de s’élever dans la hiérarchie spirituelle. Cependant, ce
choix, pour être bénéfique, implique une compréhension
plus haute de l’amour divin. Lorsque l’âme a accompli
glorieusement sa pénible et douloureuse mission terrestre
et qu’elle quitte sa prison charnelle elle s’élance
irrésistiblement vers des régions où tout est harmonie et
bonheur. Ce changement d’état heureux et toutes les
promesses qu’il génère, motive l’esprit pour que cette vie
spirituelle devienne durablement la sienne le plus
rapidement possible. C’est pourquoi l’âme accepte de
s’incarner successivement dans toutes les conditions
sociales, accepte de subir tour à tour les épreuves de la
pauvreté et de la richesse pour apprendre le renoncement
de toutes les vanités matérielles éphémères. L’esprit
enthousiasmé par la conquête de son bien-être futur,
choisira également l’épreuve cruelle et douloureuse pour
permettre à son corps subtil de se débarrasser des germes
d’égoïsme et d’orgueil qui le retardent dans son évolution
spirituelle. Ce perfectionnement réalisé permettra à
l’esprit d’avoir un rayon d’action dans l’espace encore
plus important et lui offrira le moyen d’accéder à d’autres
connaissances toujours plus hautes, toujours plus grandes.
La miséricorde de Dieu s’exerce sur chacun de nous
et, dans chaque épreuve de la vie corporelle, elle nous
permet d’acquérir des vertus nécessaires à notre inévitable
avancement spirituel. Les difficultés rencontrées sont
proportionnelles à notre désir d’évoluer et, par
conséquent, comme nous sommes des êtres encore très
imparfaits, à notre volonté de racheter notre passé
TÉMOIGNAGE
Hymne à la miséricorde divine
coupable par l’acquisition de qualités morales
purificatrices qui annihileront sur notre périsprit les effets
douloureux de nos anciennes déchéances.
Une communication spirite reçue dans un centre de
l’U.S.F.F, par un Esprit qui se fait appeler le frère
Couturier, nous appelle au discernement, à la persévérance
et à l’amour dans la réalisation de notre ouvrage terrestre,
écoutons le :
« Il faut chaque jour revoir sa tâche, revoir son
ouvrage, il faut chaque jour essayer d’améliorer le travail
de la veille.
Il faut chaque jour peser le bon, peser le mauvais, il
faut chaque jour penser à ce que sera demain, penser à
préparer l’ouvrage du lendemain.
Ne pas prendre en considération tous les tristes signes
de l’impatience et du découragement qui voudraient nous
empêcher d’améliorer notre ouvrage et de concrétiser, en
conscience, la volonté de notre Père.
Si l’ouvrage subit un accroc, il faut le réparer avec du
fil solide pour qu’il ne se déchire pas une nouvelle fois. Il
n’y a pas d’accroc qui ne puisse être réparé !
Même si la déchirure est importante, ne vous affolez
pas, ne vous désespérez pas !
Par la miséricorde divine tout peut être réparé si nous
y mettons de la bonne volonté, du cœur, et ce vouloir
indispensable, ce vouloir d’aimer. »
Cette communication m’interpellait au plus haut point
car au moment où elle a été prononcée, je me trouvais
face à un dilemme sentimental. Celle que j’aimais venait
de rompre avec moi sans que je puisse admettre les motifs
explicatifs de cette rupture. Une séparation affective
provoque toujours une douleur aiguë d’autant plus vive
qu’elle vient vous frapper de manière inattendue et
brutale.
Dans ce genre de situation, connaître la philosophie
spirite est une grâce divine incommensurable. Ma
première réaction fut celle de l’homme blessé qui veut
tout de suite cicatriser ses blessures dans l’affection d’une
autre. Cependant dans chaque coup du sort, votre guide
spirituel vous intuitionne les bons conseils afin de
surmonter au mieux l’obstacle qui se présente et surtout
de le surmonter conformément à votre choix évolutif
d’avant votre venue sur Terre. Je pressentais donc, en ➜
3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 9

conscience, qu’essayer de trouver une nouvelle âme
sœur au plus vite n’était pas la solution la plus judicieuse.
Dans mon orgueil outragé, je ne pouvais admettre
présentement ce conseil et j’allais obstinément à la
conquête d’une nouvelle dulcinée pour oublier celle qui
s’était trop tôt enfuie. On ne peut lutter longtemps contre
la voix de sa raison quand on s’astreint à un examen de
conscience quotidien et surtout lorsque les événements
de la vie nous démontrent de façon imparable la justesse
de cette voix. Plusieurs échecs cuisants sont venus à bout
de ma témérité insouciante à vouloir braver les interdits
de mon for intérieur.
Alors que faire ? Je me retrouve seul, terrestrement
parlant, dans un grand désarroi affectif et, en plus, mon
guide spirituel me conseille fortement de ne pas tenter de
refaire ma vie immédiatement, mais de retrouver équilibre
et sérénité dans une revigorante thérapie spirituelle.
Souvent, à cette époque, dans mes lectures, je
tombais sur cette phrase pleine de sagesse
prononcée par le Christ à Marie Madeleine :
« L’impatience est très mauvaise
conseillère, la persévérance est la meilleure
amie de l’homme, alors poursuis ton œuvre
sans défaillance, ni découragement et tu
récolteras les fruits de ton courage. »
Ce conseil résonnait en moi comme un
appel à l’espérance divine et au devoir impérieux à
accomplir. Il est vrai que le devoir varie suivant notre
condition et notre savoir. Plus nous nous élevons, plus il
acquiert à nos yeux de grandeur, de majesté, d’étendue.
Son culte est toujours doux au sage, et la soumission à
ses lois, fertile en joies intimes que rien ne peut égaler.
Nous ne sommes pas maîtres de changer les événements
et notre destinée doit suivre sa ligne rigoureuse ; mais
nous pouvons toujours, même au milieu des orages, nous
assurer cette paix de la conscience, ce contentement de
nous-mêmes que procure l’accomplissement du devoir.
C’est au moment où je reprenais confiance en l’absolue
justice divine que cette communication du frère Couturier
retentit dans mon âme en peine. Elle montre clairement
les moyens que nous devons mettre en action pour bien
façonner notre ouvrage terrestre et surtout, elle ouvre la
porte à l’espérance merveilleuse et consolatrice de pouvoir
un jour repriser les accrocs que nous avons causés par
inexpérience et maladresse. Pour ce faire, il faut de la
volonté, de la foi et surtout de l’amour.
Quand humainement parlant une situation au plan
terrestre est totalement compromise et que votre
10
LA REVUE SPIRITE
conviction intime vous ordonne de continuer à croire à la
réalisation de vos projets, votre perception spirituelle
prend une ampleur divine. Votre foi devient une certitude
et vous donne une confiance absolue dans
l’accomplissement de votre mission. Dès lors on possède
une sorte de lucidité qui fait voir, dans la pensée, le terme
vers lequel on tend et les moyens d’y arriver, de sorte
que celui qui a acquis cette puissance raisonnée
d’espérance avance pour ainsi dire à coup sûr. Mais surtout
dans une expérience de ce type, il faut se garder de
confondre la foi avec la présomption. La vraie foi s’allie
à l’humilité ; celui qui la possède met sa confiance en
Dieu plus qu’en lui-même, parce qu’il sait que, simple
instrument de la volonté de Dieu, il ne peut rien sans
lui. La présomption est moins la foi que l’orgueil et
l’orgueil est toujours châtié tôt ou tard par la déception et
les échecs qui lui sont infligés.
Par la miséricorde divine
tout peut être réparé si
nous y mettons de la
bonne volonté, du cœur,
et ce vouloir
indispensable, ce vouloir
d’aimer.
Pour ma part je sais que j’ai
réussi relativement rapidement
à me résigner à accepter cette
séparation. Certes il m’avait
fallu un peu de temps, mais avec
l’aide salvatrice des bons guides
spirituels, j’ai vite compris
qu’une harmonie conjugale ne
peut être effective que lorsque
les deux prétendants ont la maturité suffisante pour se
dévouer l’un à l’autre sans arrière-pensées. Une véritable
histoire d’amour ne peut prendre une expansion divine
que par une complicité de sentiments et d’actions propres
à désintégrer tous les préjugés anciens qui peuvent être
encore ancrés dans notre personnalité immortelle. Seule
une volonté persévérante et prolongée à vivre l’un pour
l’autre des deux amoureux peut enrayer toutes éventuelles
remontées d’émotions passionnelles encore liées à la loi
de causalité. Le libre arbitre est en chacun de nous et nous
devons accepter les décisions de l’autre, même si elles
nous paraissent être des erreurs. L’expérience vécue au
quotidien doit nous alerter sur le bon fondement de notre
relation et sur notre capacité à faire face aux aléas de la
vie en protégeant, au-delà de tout, l’intimité de notre
couple et son lien protecteur spirituel garant de notre
harmonie existentielle.
Seulement voilà, l’égoïsme de nos sentiments nous
donne parfois l’illusion de posséder quelque chose ou
quelqu’un. Cette impression de possession nous enchaîne
à un concept d’idées puériles et contraires à la grande loi
d’évolution. Cette vision restreinte de l’amour nous rend
➜
3 e trimestre 2003

esclave de nos préjugés et nous empêche, dans un
conflit relationnel, de prendre suffisamment de recul face
aux événements. Non vraiment, l’égoïsme est une
plaie terrible qui nous fait travestir toute notion
d’amour véritable.
A partir du moment où j’ai fait entièrement le deuil de
cette séparation, ma conscience m’a conseillé de reprendre
en main ma destinée sentimentale. En dépit de toutes les
apparences humaines contradictoires, j’ai recommencé à
rencontrer des personnes nouvelles avec la ferme
espérance qu’au moment opportun, je retrouverais, avec
la bénédiction de Dieu, l’âme sœur qui m’est dévolue
pour la suite de ma mission spirituelle terrestre. Cependant
ce travail de recherche ne m’était pas facile. A partir du
moment où tu veux extirper de ton âme les souffrances
liées à une séparation amoureuse, tu élèves tes pensées le
plus souvent possible vers le monde spirituel
pour ressentir leurs apaisants effluves. Leurs
fluides d’amour ont tellement de saveur qu’ils
peuvent nous laisser penser qu’ils pourraient
toujours combler nos carences affectives et
sceller définitivement notre destin d’homme
célibataire. Cependant une fois de plus résonne
à mes oreilles ces paroles magistrales de bons
sens que prononce Jésus à Marie-Madeleine :
« Si tu es décidée à te régénérer, ne crois
pas que la régénération s’obtienne en
t’éloignant de toute contamination ; la vie contemplative
comme médecine temporaire est bonne, mais à
perpétuité c’est le plus grand de tous les égoïsmes. Ne
pas éprouver, ne pas pleurer, ne pas compatir, ne pas
prendre part à la douleur d’autrui, c’est travailler à
l’endurcissement du cœur, et d’un cœur endurci, jamais
ne jaillira l’eau du réconfort. »
Cette sublime formulation est corroborée par la
question 767 du Livre des Esprits qui nous dit :
L’isolement absolu est-il contraire à la loi de nature ?
Réponse des Esprits instructeurs :
« Oui, puisque les hommes cherchent la société par
instinct et qu’ils doivent tous concourir au progrès en
s’aidant mutuellement. »
Une séparation génère tant de souffrances qu’il est
presque impossible de penser raisonnablement qu’on
pourra cicatriser toutes les plaies qui ont été provoquées
par l’immaturité de nos rapports sentimentaux. Cependant
les vues de Dieu sont impénétrables ! La foi en sa justice,
l’amour incommensurable des frères spirituels sont venus
à bout de mon scepticisme et m’ont persuadé de me
lancer dans cette aventure de conquête d’un nouvel amour.
Le plus difficile dans cette œuvre de réconciliation avec
mes sentiments amoureux c’est de gérer l’attente, car elle
est difficilement estimable. Le seul conseil pertinent que
j’ai reçu de mon guide spirituel à cette interrogation est
le suivant : « Tu veux ? Alors je te dis sois prêt, et tu
auras ! ». Je dois donc faire preuve de patience et de
résignation afin d’être moralement prêt à répondre à
l’attente de celle qui doit à nouveau répandre sur mon
cœur le baume de tendresse humain propre à épanouir
mon corps et mon esprit d’une nouvelle et indélébile
preuve de la miséricorde divine.
Par cette option, je dois prouver mon attachement aux
grandes valeurs morales que je défends.
Par conséquent, il faut que je pardonne, du fond du
cœur, toutes les ingratitudes que j’estime avoir subies en
les acceptant comme une
réparation d’exactions
commises dans des vies
antérieures qui découle de la
grande loi de causalité toujours
juste et utile à notre bien-être
spirituel futur. Il est également
impératif que j’analyse bien le
pourquoi du premier échec sans
faux-semblant mais avec un
discernement rigoureux qui
démontre sans tricherie mes faiblesses coupables. Cet
examen comportemental établi avec l’appui béni de mon
guide spirituel, me permet d’envisager des solutions
concrètes à tous les cas de figures qui ont envenimé ma
vie amoureuse précédente.
L’engagement du monde spirituel dans la résolution
de cette situation est vital. Au-delà de mes propres
convictions personnelles, il faut que je trouve des signes
indéniables qui confirment la véracité de ma foi. Cela ne
peut se faire que par des révélations faites à d’autres
médiums spirites ignorant tout de mon état d’esprit.
Tout au long de cette attente qui doit aboutir à la
rencontre de deux êtres, qui dans un premier temps ont
dû subir les déboires de la vie chacun de leur côté et qui
devront tirer les conséquences de leurs faux pas mutuels
pour s’élancer en commun dans une réhabilitation
sentimentale, spirituelle et matérielle. De nombreuses
preuves sont venues étayer cette conviction que j’avais
sur l’opportunité d’une nouvelle vie amoureuse à
construire. Des dessins symboliques, des communications
Ne pas éprouver, ne pas
pleurer, ne pas compatir,
ne pas prendre part à la
douleur d’autrui, c’est
travailler à
l’endurcissement du
cœur, et d’un cœur
endurci, jamais ne jaillira
l’eau du réconfort.
ou des visions qui me concernaient sont régulièrement
➜
3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 11

venues asseoir ma foi sur les principes inébranlables quant
à la finalité de l’épreuve de solitude passagère que je
devais surmonter patiemment. Lorsqu’on a acquis cette
certitude absolue du travail de réparation que l’on doit
exécuter, on pourrait croire que le quotidien se passe en
toute sérénité. Tel serait le cas si mes faiblesses morales
étaient bien moins nombreuses mais l’obtention du label
divin «vertus » est une démarche de très longue haleine
et nécessite beaucoup d’existences besogneuses. On peut
posséder une, voire deux facettes d’une vertu, mais pour
mériter ce titre dans son intégralité il faut les acquérir
toutes ! En toutes situations et dans toutes les positions
sociales, il faut prouver qu’on est digne de devenir un
véritable serviteur de notre Père. Alors étant encore très
loin de détenir toutes les
qualités qui mènent à la
perfection, et malgré la
sûreté des conseils
bienveillants de mon guide
spirituel, j’arrive aussi à
douter et, par conséquent,
à trahir ma foi. A chaque
fois que je devenais trop
impatient dans la
réalisation de mon ouvrage
de réconciliation, se
présentait à moi une
opportunité de rencontre
amoureuse qui, très vite,
allait s’avérer totalement
incompatible avec ma
démarche spirituelle. Et là,
la faiblesse de mon être resurgissait de mille éclats et je
me demandais si cette recherche d’un hypothétique
bonheur était bien utile. Triste dilemme poignant qui se
représentait comme tel : répondre aux appels affectifs du
corps qui souffre ou à la raison de la conscience qui sait ?
Cet antagonisme créait une douleur qui pourrait blesser
cruellement un cœur trop sensible, mais à la lumière
consolatrice du Spiritisme, cette souffrance est une
bénédiction pour l’esprit qui parfait son perfectionnement.
La douleur travaille à augmenter notre beauté
intérieure, jamais achevée, toujours enjolivée, de lumière
en lumière, de vertu en vertu, jusqu’à que nous soyons
devenus des esprits célestes. C’est pour cela que sur cette
terre d’apprentissage, Dieu a mis à côté de joies fugitives,
des douleurs nombreuses, afin de nous faire sentir que
notre monde est un lieu de passage et non un but.
12
LA REVUE SPIRITE
Jouissances et souffrances, plaisirs et douleurs, Dieu a
réparti ces choses dans l’existence terrestre comme un
grand artiste qui, sur sa toile, a uni les ombres et les clartés
pour produire un chef-d’œuvre.
Chacun de nous doit donc construire l’ouvrage qu’il a
demandé de bâtir en s’entourant de la protection des frères
spirituels, invisibles mais présents. La concrétisation d’un
ouvrage divin ouvre d’autres perspectives spirituelles qui
permettront l’édification d’autres œuvres encore plus
belles. La fraternité étant la valeur morale essentielle à
développer, nous devons, parallèlement à notre mission,
résorber tous les conflits nous ayant opposés à d’autres
personnes au cours des âges écoulés. Pour faire rayonner
la loi du pardon qui nous libère de liens matériels tenaces,
notre choix évolutif se
porte parfois sur des
problématiques de vie très
précises et en dehors de
toute logique humaine.
Une spiritualité saine, mise
au service de son prochain
bénévolement, permet de
discerner toute situation
contradictoire et d’opter
invariablement pour la
solution la plus adaptée
pour notre bien-être futur.
L’attente de la
réalisation de mon ouvrage
de reconquête de ma
nouvelle bien-aimée a duré
trente et un longs mois.
Maintenant je bénis le ciel de m’avoir donné l’occasion
de fortifier ma foi, de prouver mon attachement à des
convictions sincères, d’avoir amélioré la relation
intime avec mon guide spirituel qui m’a toujours
montré le droit chemin. La fin de cette épreuve n’est que
l’aurore d’un nouveau travail qui commence et où il faudra
ne pas réitérer les erreurs du passé, où il faudra façonner
un autre ouvrage à deux pour faire resplendir, une
fois n’est pas coutume, la bonté, la justice et
l’incommensurable miséricorde de notre Père éternel. Je
tiens à bénir le Ciel de m’avoir récompensé de mes efforts
dès cette vie et de pouvoir apprécier les joies inégalables
d’une romance amoureuse féerique où la volupté de nos
sentiments s’harmonise équitablement avec nos désirs
d’élévation spirituelle et le doux sacrifice commun de
nos fardeaux existentiels.
➜
3 e trimestre 2003

Cependant, seul ou accompagné, nous ne devons
jamais oublier que le devoir de toute âme est de prendre
part au combat de la vie avec les aptitudes que Dieu lui a
confiées. Nous devons tous développer nos facultés innées
afin de contribuer, selon notre pouvoir, au bien-être de
l’autre. Le plus noble usage que l’on puisse faire de nos
qualités, c’est de travailler à répandre la force spirituelle
qui nous est transmise par nos grands frères de l’Espace
pour permettre à l’Amour divin de rayonner sur tous les
points de la Terre. Notre société humaine, qui a les défauts
inhérents à toute civilisation composée d’esprits encore
ignorants, est riche d’espérance évolutive et de
magnifiques promesses d’immortalité. Tout cela se
concrétisera le jour où le genre humain aura appris à
communier par la pensée et par le cœur, avec le foyer
d’amour qui est la splendeur de Dieu.
Aimons donc de toute la puissance de notre cœur,
aimons jusqu’au sacrifice, car le sacrifice utile et
charitable purifie l’esprit et dispose l’âme à encore plus
de courage et de dévouement. Cet exemple d’amour
rejaillira sur tous ceux qui nous entourent et notre
influence bénéfique les poussera, eux aussi, à chercher
dans le véritable amour les moyens de résorber toutes
leurs difficultés existentielles. Le Maître de Galilée a dit
qu’avec la foi on peut transporter les montagnes ! Dans
cette belle formulation révélatrice, on se doit de
comprendre que celui qui a confiance en la justice divine,
VOUS QUI
PLEUREZ
Vous qui pleurez, venez à ce Dieu, car il pleure.
Vous qui souffrez, venez à lui, car il guérit.
Vous qui tremblez, venez à lui, car il sourit.
Vous qui passez, venez à lui, car il demeure.
Victor Hugo
sera transcendé par un rayonnement spirituel consolateur
qui lui octroiera la force de faire face à toutes les difficultés
matérielles et à toutes les épreuves qu’il doit
avantageusement affronter. De par sa perception de
l’amour divin très élevée, les moments des plus fortes
vicissitudes terrestres seront pour lui les premières notes
de joie de l’éternité. Son âme se détachera tellement de
son corps que, tandis que celui-ci se tordra sous les
convulsions, elle planera dans les célestes régions en
entonnant avec les Esprits de lumière, les hymnes de
reconnaissance et de glorification de notre Père éternel.
« L’amour naît de l’amour » disait St Paul et je dis
qu’il suffit avoir éprouvé une seule fois la sensation
extraordinaire que procure l’accomplissement d’un devoir
moral, par un sacrifice d’amour à bon escient, pour ne
plus jamais l’oublier. Cet acte de charité sublime
s’imprime dans notre cœur et contribue à ne plus nous
faire craindre les impondérables de l’existence. Et si, par
moment, la foi faiblit quelque peu et nous rend, à nouveau
perméable, au doute humain, il suffit de se remémorer
vigoureusement les heures où nous avons vraiment aimé,
les heures où nous avons fait fondre notre égoïsme, pour
ressentir une délicieuse rosée divine consolatrice
dispensée par la délicate et douce attention de nos grands
frères spirituels, pourvoyeurs infatigables d’amour divin.
Un frère spirite de bonne volonté. ●
La pietà
3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 13

Ce religieux remarquable, comme le lecteur
pourra s’en rendre compte, s’est désincarné
le 15 avril 1868, à l’âge de quarante-trois ans,
victime de son zèle durant l’épidémie de choléra qui
sévissait à cette époque dans la ville de Sétif, et victime
aussi des fatigues endurées pendant la période de famine
où il déploya une activité et un dévouement exemplaires.
Né aux environs de Viviers, dans le département de
l’Ardèche, il était depuis dix-sept ans, curé de Sétif, où il
avait su concilier les sympathies de tous les habitants,
sans distinction de cultes, par sa prudence, sa modération
et la sagesse de son caractère.
« Au début du Spiritisme dans cette localité, et
principalement lorsque l’Echo de Setif eut affirmé
hautement cette doctrine, l’abbé Bizet avait eu un instant
l’intention de la combattre; cependant, il s’est abstenu
d’entrer dans une lutte qu’on était décidé à soutenir.
Depuis il avait lu avec attention vos ouvrages. C’est
vraisemblablement à cette lecture qu’on doit attribuer sa
réserve pleine de sagesse, lorsqu’il fut enjoint de lire au
prône le fameux mandement de Mgr Pavie, évêque
d’Alger, lequel qualifiait le Spiritisme de: cette nouvelle
honte de l’Algérie.
L’abbé Bizet n’a pas voulu lire lui-même ce
mandement en chaire; il en a fait donner lecture par son
vicaire, sans y ajouter aucun commentaire.
Nous extrayons en outre du Journal de Setif du 23
avril 1868, le passage suivant de l’article nécrologique
qu’il a publié concernant l’abbé Bizet:
« Le lendemain de sa mort, 15 avril, ses obsèques ont
eu lieu. Une messe de requiem a été chantée à dix heures
du matin, pour le repos de son âme; un de messieurs les
grands vicaires, envoyés par Mgr l’évêque, depuis
quelques jours officiait. Pas un Sétifien ne manquait; les
différentes religions s’étaient réunies et confondues pour
dire un adieu à monsieur le curé Bizet. Les Musulmans,
représentés par des caïds et cadhis, les Israélites par le
rabbin et les principaux notables, les protestants par leur
pasteur étaient là, rivalisant de zèle et d’empressement
14
LA REVUE SPIRITE
COMMUNICATION SPIRITE
L’histoire de l’abbé Bizet, curé de
Sétif ou la famine parmi les Esprits
pour rendre à monsieur l’abbé Bizet, un dernier
témoignage d’estime, d’affection et de regrets. »
La réunion de tant de communions diverses en un
même sentiment de sympathie, est un des plus beaux
succès remportés par la charité chrétienne qui, pendant
le cours de son apostolat à Sétif, n’a cessé d’animer
monsieur l’abbé Bizet. Vivant au milieu d’une population
qui est loin d’être homogène, et parmi laquelle se trouvent
des dissidents de toutes sortes, il a su conserver intact le
dépôt christique qui lui avait été confié, tout en ayant
avec ceux qui ne partageaient pas ses convictions
religieuses, des rapports bienveillants et affectueux qui
lui ont valu la sympathie de tous. Mais ce qui débordait
de tous les cœurs, c’était le souvenir des sentiments de
charité chrétienne qui animait monsieur l’abbé Bizet. Sa
charité était douce, patiente surtout, pendant le long hiver
que nous venons de traverser, au milieu d’une misère
affreuse qui avait mis à sa charge une foule de malheureux.
Sa charité croyait tout, espérait tout et ne se décourageait
jamais. C’est au milieu de ce dévouement pour secourir
de malheureux affamés, menacés tous les jours de mourir
de froid et de faim, qu’il a pris le germe de la maladie qui
l’a ravi à ce monde, si toutefois il n’était déjà atteint, par
suite du zèle exceptionnel qu’il avait déployé pendant le
choléra de l’été dernier. L’abbé Bizet était-il spirite?
Ostensiblement non, intérieurement, nous l’ignorons. S’il
ne l’était pas, il avait du moins le bon esprit de ne pas
jeter l’anathème sur une spiritualité qui ramène à Dieu
les incrédules et les indifférents. Du reste, que nous
importe? C’était un homme de bien, un vrai chrétien, un
prêtre selon l’Evangile; à ce titre, nous eut-il été hostiles,
les spirites ne l’en placeraient pas moins au rang des
hommes dont l’humanité doit honorer la mémoire et
qu’elle doit prendre pour modèles.
La Société spirite de Paris a voulu lui donner un
témoignage de sa respectueuse sympathie en l’appelant
dans son sein où il a donné la communication suivante:
« Je suis heureux du bienveillant appel que vous avez
bien voulu m’adresser et auquel je me fais un honneur en
➜
3 e trimestre 2003

même temps qu’un plaisir de répondre. Si je ne me suis
pas rendu immédiatement au milieu de vous, c’est que le
trouble de la séparation et le spectacle nouveau dont j’ai
été frappé, ne me l’ont point permis. Et puis, je ne savais
auquel entendre; j’ai retrouvé bien des amis dont le
sympathique accueil m’a puissamment aidé à me
reconnaître; mais j’ai eu aussi sous les yeux le spectacle
atroce de la famine parmi les Esprits. J’ai trouvé là-haut,
nombre de ces malheureux morts dans les tortures de la
faim, cherchant encore à satisfaire en vain un besoin
imaginaire, luttant les uns contre les autres pour s’arracher
un lambeau de nourriture qui se dérobe sous leurs mains,
s’entre-déchirant et, si je puis dire, s’entre-dévorant; une
horrible scène hideuse, dépassant tout ce que
l’imagination humaine
peut concevoir de plus
désolant…! Nombre de ces
malheureux m’ont reconnu
et leur premier cri a été:
« Du pain! » C’est en vain
que j’essayais de leur faire
comprendre leur situation;
ils étaient sourds à mes
consolations. Quelle terrible
chose que la mort dans de
semblables conditions et
comme ce spectacle est
bien de nature à faire
réfléchir sur le néant de
certaines pensées humaines!
Ainsi, tandis que sur
Terre on pense que ceux
qui sont partis sont au moins délivrés de la torture cruelle
qu’ils subissaient, on s’aperçoit de l’autre côté qu’il n’en
est rien et que le tableau n’est pas moins sombre, bien
que les acteurs aient changé d’apparence. Vous me
demandez si j’étais spirite. Si vous entendez par ce mot
accepter toutes les croyances que votre doctrine préconise,
non, je n’en étais point là. J’admirais vos principes; je les
croyais capables de faire le salut de ceux qui les mettent
sincèrement en pratique; mais je faisais mes réserves sur
un grand nombre de points. Je n’ai pas suivi, à votre égard,
l’exemple de mes confrères et de certains de mes
supérieurs que je blâmais intérieurement, parce que j’ai
toujours pensé que l’intolérance était la mère de
l’incrédulité et qu’il était préférable d’avoir une croyance
portant à la charité et à la pratique du bien, que de ne pas
en avoir du tout. Etais-je spirite de fait? Il ne m’appartient
pas de me prononcer à cet égard. Quant au peu de bien
que j’ai pu faire, je suis vraiment confus des éloges
exagérés dont il m’a rendu l’objet. Qui n’aurait agi comme
moi? Ne sont-ils pas plus méritants que moi encore, s’il
y a quelque mérite à cela, ceux qui se sont dévoués à
secourir les malheureux musulmans et qui n’y ont été
portés que par l’amour du bien? La charité était pour moi
un devoir, par suite du caractère dont j’étais revêtu. En y
manquant, j’aurais été coupable, j’aurais menti à Dieu et
aux hommes auxquels j’avais consacré mon existence.
Qui aurait pu d’ailleurs rester insensible à tant de misères?
Vous le voyez, on a fait comme toujours: on a grossi
énormément les faits; on
m’a entouré d’une sorte de
renommée dont je suis
confus et chagrin, et dont
je souffre dans mon amourpropre;
car enfin, je sais
bien que je ne mérite pas
tout cela et je suis bien sûr,
monsieur, qu’en me
connaissant mieux, vous
réduirez à sa juste valeur
le bruit que l’on a fait
autour de moi. Si j’ai
quelques mérites, qu’on
me l’accorde, j’y consens,
mais qu’on ne m’élève pas
un piédestal avec une
réputation usurpée: je ne
saurais y souscrire.
Comme vous le voyez, je suis encore bien neuf dans
ce monde nouveau pour moi, bien ignorant surtout, et
plus désireux de m’instruire que capable d’instruire les
autres. Vos principes me paraissent aujourd’hui d’autant
plus justes qu’après avoir lu la théorie, j’en vois
l’application pratique la plus large. Aussi, serais-je
heureux de me les assimiler complètement, et vous seraisje
reconnaissant si vous voulez bien quelquefois
m’accepter comme un de vos auditeurs. »
Curé Bizet
Scène de famine
Remarque: A quiconque ne connaît pas la véritable
constitution du monde invisible, il paraîtra étrange que
➜
3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 15

les Esprits qui, selon eux, sont des êtres abstraits,
immatériels, indéfinis, sans corps, soient en proie aux
horreurs de la famine; mais l’étonnement cesse quand on
sait que ces mêmes Esprits sont des êtres comme nous;
qu’ils ont un corps fluidique il est vrai, mais qui n’en est
pas moins de la matière, qu’en quittant leur enveloppe
charnelle, certains Esprits continuent la vie terrestre avec
les mêmes vicissitudes pendant un temps plus ou moins
long. Cela paraît singulier, mais cela est, et l’observation
nous apprend que telle est la situation des Esprits qui ont
plus vécu de la vie matérielle que de la vie spirituelle,
situation souvent terrible, car l’illusion des besoins de la
chair se fait sentir et l’on a toutes les angoisses d’un besoin
impossible à assouvir. Le supplice mythologique de
Tantale accuse, chez les Anciens, une connaissance plus
exacte qu’on ne le suppose de l’état du monde d’outretombe,
plus exacte surtout que chez les Modernes. Toute
autre est la position de ceux qui, dès cette vie, se sont
dématérialisés par l’élévation de leurs pensées et leur
identification avec la vie future; toutes les douleurs de la
vie corporelle cessent avec le dernier soupir, et l’Esprit
plane aussitôt, radieux, dans le monde éthéré, heureux
comme le prisonnier délivré de ses chaînes. Qui nous dit
cela? Est-ce un système, une théorie? Quelqu’un a-t-il
dit qu’il en devait être ainsi, et le croit-on sur parole?
Non, ce sont les habitants eux-mêmes du monde invisible
qui le répètent sur tous les points du globe pour
l’enseignement des incarnés. Oui, des légions d’Esprits
continuent la vie corporelle avec ses tortures et ses
angoisses; mais lesquels? Ceux qui sont encore trop
inféodés à la matière pour s’en détacher instantanément.
Est-ce une cruauté de l’Etre suprême? Non, c’est une loi
de la nature inhérente à l’état d’infériorité des Esprits et
nécessaire à leur avancement; c’est une prolongation
mixte de la vie terrestre pendant quelques jours, quelques
mois, quelques années, selon l’état normal des individus.
Serait-il bienvenu à taxer de barbarie cette législation,
ceux qui préconisent le dogme des peines éternelles,
irrémissibles et les flammes de l’enfer comme un effet de
la souveraine justice? Peuvent-ils mettre un parallèle avec
une situation temporaire, toujours subordonnée à la
volonté de l’individu de progresser, à la possibilité de
s’avancer par de nouvelles incarnations? Ne dépend-il
pas d’ailleurs de chacun de s’échapper à cette vie
intermédiaire qui n’est franchement ni la vie matérielle,
ni la vie spirituelle? Les spirites y échappent
16
LA REVUE SPIRITE
naturellement, parce que, comprenant l’état du monde
spirituel avant d’y entrer, ils se rendent compte de leur
situation.
Les réunions spirites sérieuses nous montrent une foule
d’Esprits qui croient être encore de notre monde terrestre:
des suicidés, des suppliciés qui ne se doutent pas qu’ils
sont morts et souffrent de leur genre de mort; d’autres
qui assistent à leur enterrement comme à celui d’un
étranger; des avares qui gardent leurs trésors, des
souverains qui croient encore commander et qui sont
furieux de n’être pas obéis; après de grands désastres
maritimes, des naufragés qui luttent contre la fureur des
flots; après une bataille, des soldats qui se battent et à
côté de cela, des Esprits radieux qui n’ont plus rien de
terrestre et sont aux incarnés ce que le papillon est à la
chenille. Peut-on demander à quoi servent ces réunions,
alors qu’elles nous font connaître, jusque dans ses plus
infimes détails, ce monde qui nous attend tous au sortir
de celui-ci? C’est l’humanité incarnée qui converse avec
l’humanité désincarnée, le prisonnier qui cause avec
l’homme libre. Non, certes, elles ne servent à rien à
l’homme superficiel qui n’y voit qu’un amusement; elles
ne lui servent pas plus que la physique et la chimie
amusantes ne servent à son instruction; mais pour le
philosophe, l’observateur sérieux qui pense au lendemain
de la vie, c’est une grande et salutaire leçon; c’est tout un
monde nouveau qui se découvre; c’est la lumière jetée
sur l’avenir; c’est la destruction des préjugés séculaires
sur l’âme et la vie future; c’est la sanction de la solidarité
universelle qui relie tous les êtres. On peut être trompé,
dit-on; sans doute, comme on peut l’être sur toutes choses,
même sur celles que l’on voit et que l’on touche: tout
dépend de la manière d’observer. Le tableau que présente
l’abbé Bizet, n’a rien d’étrange: il vient au contraire
confirmer, par un grand exemple de plus, ce que l’on savait
déjà; et, ce qui écarte toute idée de répercussion de
pensées, c’est qu’il l’a fait spontanément, sans que
personne songeât à porter son attention sur ce point.
Pourquoi donc serait-il venu le dire sans qu’on lui
demandât, si cela n’était pas? Toute la communication,
d’ailleurs, porte un cachet de gravité, de sincérité et de
modestie qui est bien dans son caractère et qui n’est pas
le propre des Esprits mystificateurs. ●
Revue Spirite 1868
Mort de M. Bizet, curé de Sétif.
Présentée par le Département de Recherche.
3 e trimestre 2003

LA CLAIRVOYANCE
La clairvoyance est la faculté de voir à distance
sans le concours des yeux et indépendamment
des obstacles matériels. Par rapport au temps,
elle est instantanée. Cette faculté se révèle le plus souvent
sans aucune préparation préalable. Elle se manifeste chez
l’homme soit dans son état normal, soit le plus souvent
au cours de réunions médiumniques sérieuses et
désintéressées, comme certains cas de somnambulisme,
sans passer par le canal des sens. Le cas le plus marquant
remonte à un rapport publié dans le Chicago Chronicle
du mois de décembre 1903. Il se
rapporte à une jeune fille de
dix-sept ans, aveugle et sourdemuette.
« Ella Hopkins appartient à
une honnête famille d’Utica, N.Y.
Elle est placée par ses parents
dans une institution de New York
destinée à l’instruction des
sourds-muets. Comme aux autres
enfants de cette maison, on lui
apprit à lire, à entendre et à
s’exprimer au moyen des doigts.
« Non seulement Ella s’adapte
rapidement à ce langage, mais
elle en arrive à percevoir ce qui
se passe autour d’elle aussi
aisément que si elle jouissait de
ses sens normaux. Elle sait qui
entre et qui sort, si c’est une
personne de connaissance ou un
étranger. Elle suit et saisit la
conversation tenue à voix basse dans la pièce où elle se
trouve et, sur votre demande, la retrace fidèlement par écrit.
Il ne s’agit pas d’une lecture de pensée directe, puisque la
jeune fille ne comprend la pensée des personnes présentes
que lorsqu’elles lui donnent une expression verbale.
« Mais cette faculté a des intermittences et se montre
parfois sous d’autres aspects. La mémoire d’Ella est des
plus remarquables. Ce qu’elle a une fois appris, et elle
apprend vite, n’est jamais oublié. Assise devant sa
machine à écrire, les yeux fixés, comme s’ils voyaient,
avec un immense intérêt sur les touches de l’instrument
dont elle se sert avec une extrême précision, elle a toute
l’apparence d’une jeune femme intelligente, en pleine
RÉCITS ET ÉTUDES
possession de ses facultés normales. Les yeux sont clairs et
expressifs, la physionomie animée et changeante. On ne se
douterait nullement qu’Ella est aveugle, sourde et muette.
« Le directeur de l’institution, M. Turrier, est habitué,
il faut croire, à l’éclosion des facultés anormales chez
ces pauvres affligés, puisqu’il ne paraît pas étonné du cas
de la jeune fille. « Nous sommes tous, dit-il, conscients
de certaines choses, sans le secours apparent des sens
ordinaires. Ceux qui sont privés de ces trois sens et
forcés de compter sur le développement d’autres facultés
pour les remplacer, voient
naturellement celles-ci grandir et
se fortifier. Il y a dans la même
classe d’Ella, deux autres jeunes
filles également aveugles, sourdes
et muettes, qui possèdent aussi ce
« sixième sens » quoique à un
moindre degré. C’est plaisir,
paraît-il, de les voir toutes trois
échanger rapidement le vol de
leurs pensées, ayant à peine
besoin du contact léger de leurs
doigts sensitifs. »
Le cas que le philosophe
Emmanuel Kant a cité, est
très instructif, concernant
Swedenborg, le célèbre médium
suédois, au sujet d’un épisode
singulier de sa vie.
« Le 10 juillet 1759,
Swedenborg, alors âgé de
soixante-douze ans, revenait
d’un voyage en Angleterre et était débarqué à
Gothenbourg situé à deux cents kilomètres de Stockholm,
où il demeurait.
« Il était logé chez un ami, dans la maison duquel se
trouvait réunie une société nombreuse et choisie. Le soir
de son arrivée vers dix-huit heures, Swedenborg sorti de
la maison, entra tout pâle et consterné en disant qu’en
cette même minute, un incendie venait de se produire à
Stockholm, dans la rue qu’il habitait et que le feu
s’étendait avec une violence extrême vers sa maison. Puis
il sortit encore et bientôt, étant revenu, il dit avec chagrin
que la maison d’un de ses amis avait été réduite en cendres
et que sa propre maison était fort en danger. Vers vingt
➜
Swedenborg
3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 17

heures, après être sorti une troisième fois, il rentra et dit,
d’un ton plus joyeux: Grâce à Dieu, l’incendie s’est éteint
à la troisième maison avant la mienne!
« La nouvelle ainsi annoncée se répandit par toute la
ville et y produisit tant d’émotion que le gouverneur de
Gothenbourg, lui-même, avait entendu le récit de
Swedenborg et que nombre d’autres personnes
s’inquiétaient pour des amis qu’elles avaient à Stockholm.
Deux jours après, un courrier royal apporta de la capitale
la relation de l’incendie qui se trouva entièrement
conforme à la description donnée l’avant-veille par
Swedenborg. L’incendie avait eu lieu à vingt heures.
Si nous nous référons au livre
du docteur en médecine J.
Maxwell, Les phénomènes
psychiques, nous pouvons lire à
la page 193, le cas de
clairvoyance durant un sommeil
provoqué. Le Dr Maxwell écrit:
« Après avoir plongé son sujet,
Mme Angullana, dans un
sommeil magnétique, il lui
demande de voir à distance ce que
fait un de ses amis M. B…
habitant la même ville. Il est
vingt-deux heures trente, les faits
suivants sont décrits comme suit:
« Le médium, à notre grande
surprise, nous dit qu’elle voyait
M. B… à moitié vêtu, se
promener pieds nus sur la pierre.
Cela ne me parut avoir aucun sens. Cependant, j’eus
l’occasion de voir mon ami le lendemain. Il se montra
fort étonné de mon récit et me dit textuellement: « Hier,
je n’étais pas bien; un de mes amis, M. S… qui habite
chez moi, me conseilla d’essayer la méthode Kneip et
me pressa avec tant d’insistance que, pour lui donner
satisfaction, j’essayai pour la première fois hier soir, de
me promener nus pieds sur la pierre froide. J’étais en effet
déshabillé quand j’ai fait ce premier essai. Il était vingtdeux
heures vingt et je me suis promené quelque temps
sur les premières marches de l’escalier qui est en pierre. »
Nous citerons un cas de somnambulisme publié par la
Médecine française du 16 avril 1906 sous le titre
clairvoyance, se rapportant au terrible accident dans les
mines de Courrières. Mme Berthe, médium clairvoyante,
décrivit l’état de la mine, les souffrances des survivants
et donna des indications précises sur l’endroit où l’on
découvrit les survivants. C’est sur ces détails très
circonstanciés que l’on parvint à retrouver les quelques
rescapés et notamment le mineur Berthon dont elle avait
18
LA REVUE SPIRITE
prédit la délivrance le jour même où il fut sauvé.
Nous pourrions citer des milliers d’exemples de
clairvoyance, contrôlés rigoureusement. Ces quelques
cas typiques remontent à plusieurs années, mais
suffisent à démontrer le mode d’action et les propriétés
de cette faculté.
De date plus récente, nous avons eu au cours des
séances de soins à distance, relatés par deux groupes de
l’U.S.F.F., des cas de clairvoyances remarquables. Mme
D… se présente à une séance désespérée, car son mari
est devenu peu à peu alcoolique, entraîné par de mauvaises
fréquentations, ce qui menace son ménage et la stabilité
de la famille, quant aux moyens
financiers de la faire vivre
convenablement, comme son
devoir l’exige.
Le médium choisi pour
prendre en charge ce cas, tombe
dans un profond sommeil
provoqué par les Guides
spirituels. Il dit: « Je le vois (Il
était dix-huit heures trente) au bar
d’un café, entouré de gens
habitués à consommer
démesurément. » Le médium fait
des passes magnétiques qui
paraissent se faire dans le vide.
Au bout d’un moment, il dit:
« Les frères spirituels sont en
mesure de l’aider et d’agir
rapidement »; puis après quelques
minutes, il dit: « Ils vont donner un sale goût à ce qu’il va
boire encore pour satisfaire son goût pour l’alcool… » Il
dit: « Il vient de rejeter le verre, puis il crache, sort dehors
pour vomir et il se sent très mal. On le soutient, pensant
que son malaise est grave… » Le médium ajoute: « Il voit
défiler devant lui, la peine qu’il provoque dans sa famille,
épouse, enfants… Il se remet peu à peu de son malaise…
Il entend une voix qui lui dit: « Sois un père digne, ce
sera là notre dernier avertissement. » Impressionné, il se
décide à rentrer chez lui, reste silencieux, mais va à
nouveau prendre un verre de vin. Il éprouve le même
malaise, tout en ressentant une présence invisible qu’il
n’arrive pas à définir, mais qui lui donne une telle émotion
qu’il se met à pleurer et demande pardon… »
Peu de temps après cette clairvoyance, nous avons
appris que cet homme avait compris en conscience qu’il
fallait se remettre en cause et vivre pour sa famille et son
salut. La clairvoyance, dans ce cas, est provoquée par le
monde spirituel sur un médium certes prédisposé, mais
dans des conditions particulières non permanentes. ●
Helen Keller, aveugle, sourde et muette
depuis sa plus tendre enfance, connue
mondialement
3 e trimestre 2003

La reconnaissance du
Spiritisme par l’ONU
Ce texte est d’actualité en cette
année 2003 où tant de
peuples cherchent à imposer
leurs prérogatives sur d’autres peuples.
Nous proposons à nos lecteurs, cet
article qui reproduit le texte présenté par
le Mouvement Spirite Français et
Francophone, dont l’Union Spirite
Française et Francophone est la légitime
représentante, à l’occasion du Millenium
World Peace Summit of Religious and Spiritual Leaders,
à l’ONU, du 28 au 31 août 2000.
Cet avènement est considérable, car il démontre
pour nous spirites qu’un éveil des consciences au plan
terrestre se réalise, de par la conception d’un avenir
toujours meilleur, légitimement naturelle pour notre
humanité, et qui concerne, par conséquent, tous et chacun
des hommes quels qu’ils soient.
Les religions ne sont universelles que dans la
mesure où elles s’accordent à prêcher fondamentalement
la même chose. Au demeurant, en approfondissant leur
credo, elles sont toutes d’accord. Les hommes ne se
séparent que sur les mots et les détails à propos de leurs
vues personnelles sur des points insignifiants. Cependant,
avec le temps, on peut observer qu’ils en arrivent à
s’entendre sur des vérités essentielles dont les fils
conducteurs ramènent à Dieu.
Camille Flammarion disait qu’il préférait le grain des
idées à la paille des mots; le grain des idées se fait avec
l’évolution, car l’homme est voué à l’évolution, mais si
cette évolution demeure à un stade inférieur, elle donne
lieu à toutes les calamités morales et matérielles. A un
niveau supérieur, elle engendre les plus beaux élans
d’amour et de service fraternels.
Notre exceptionnelle réunion ici à l’ONU est la
pertinente démonstration que nous entrons dans un
niveau spirituel nouveau et prometteur de par les points
singuliers suivants:
Les leaders religieux de toutes les obédiences de notre
planète ont consenti à cette rencontre, ce qui est une
marque d’ouverture en dehors des
dogmes des uns et des autres, aux vrais
problèmes de notre Terre.
Nous pouvons observer un fait
notable dans le cœur des hommes, cœur
où se trouve en tout un chacun la parole
divine, c’est que dès qu’une calamité
s’abat quelque part, guerre, famine,
séismes, épidémies, aussitôt les
divergences et les rancunes sont
oubliées, tous les hommes travaillent côte à côte d’un
même cœur pour notre humanité.
A l’orée du 21 e siècle, le rôle des leaders religieux
devient capital, dans tous les secteurs de l’activité
humaine, et particulièrement dans les conflits larvés ou
ouverts attisés par la haine qui conduit aux pires situations
de l’horreur.
Nous concevons, nous spirites, qu’il est bon d’aimer
le pays dans lequel nous nous sommes incarnés, mais
pourquoi le pays natal serait-il à l’exclusion des autres
pays? Si j’aime ma patrie en me disant d’autre part
religieux, et que j’en vienne à détester les autres, je me
rendrai compte de par un examen de conscience de mes
limitations et de la qualité inférieure de mon patriotisme.
Par contre, si j’aime ma patrie et que j’aime aussi les
autres, je montre là la largeur de ma nature et mes idées
nobles et de bon aloi seront dignes d’inspirer confiance
et sérénité pour l’avenir de Paix et d’harmonie pour notre
humanité terrestre.
Cette extraordinaire réunion de toutes les formes de
pensée religieuse du monde terrestre dessine une autre
philosophie dans le fond des consciences chez ceux qui
ont une mission spirituelle à accomplir, comme faire
stopper toute forme de conflits, aplanir les divisions et
surtout rapprocher les peuples, car en toute expression
religieuse existe l’Esprit de Vérité universelle, qui
s’adresse à tous les hommes, pour inciter les hommes à
s’aimer les uns les autres. Il y a 2000 ans un homme disait
en parlant des hommes: « Ils ont des yeux, et ils ne voient
pas, des oreilles et ils n’entendent pas. » Ce qui signifie
➜
3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 19

en clair que l’idée en toute formulation est un tout, la
forme n’est que secondaire. Il nous semble que les
temps marqués par la divine providence sont arrivés et
que ceux qui parlent de Dieu, en étant les ministres de ce
dernier, donc les agents de sa volonté doivent se décider
à ouvrir une nouvelle ère pour notre humanité en activant
des mœurs et des pensées. Nous devons poser par
conséquent les bases d’un nouvel édifice, qui permettra
de réunir tous les hommes dans un même sentiment
d’amour et de charité.
Pour réunir des hommes dans un même sentiment
d’amour et de charité il faut des hommes qui, de par leurs
qualités et leurs responsabilités morales, se mettent
ensemble dans ce travail communautaire. C’est Gandhi
qui disait très justement que « toutes les principales
conceptions religieuses du monde reposent sur des bases
communes. Toutes ont produit de grands saints. De même
qu’un arbre n’a qu’un seul tronc, mais beaucoup de
branches et de feuilles, de même il n’existe qu’une
seule Religion vraie et parfaite, mais elle devient
multiple en passant par l’intermédiaire de l’homme. » La
Religion Universelle, pensait Gandhi, est au-delà du
domaine du langage.
La nouvelle ère de notre humanité passera par cette
base, car peu ou prou nous serons tous confrontés aux
vraies réalités et aux vraies nécessités, en écartant les
différences puériles, et les antagonismes étroits qui ont
empoisonné nos mentalités à travers les siècles. Il y a un
grand critérium divin devant lequel toute obstruction à
l’avancement de notre humanité vers le bien, le beau, le
juste, tombera par la force des choses. Car chaque homme
ayant des aspirations religieuses a la sensation inspirée
de l’universelle et unique Vérité du Pardon et de la
Réconciliation pour toutes les créatures de Dieu.
Le grand poète mystique persan Roumi, proclamait
cette vérité: « Ne demande pas l’eau, demande la soif et
les sources se mettront à jaillir du sol et à jaillir du ciel. »
La soif, c’est le désir des hommes qui aspirent à la
paix universelle dans une solidarité, une fraternité
d’un bout à l’autre de notre planète dans un principe de
sagesse et d’amour les uns envers les autres. Ce principe
de sagesse et d’amour nous mobilise, nous stimule
pour enrayer dans les mentalités la violence sous
toutes ses formes, la pauvreté banalisée, et la
dégradation de la nature par une science non contrôlée
20
LA REVUE SPIRITE
souvent ni par la logique de la raison, ni par la conscience
émanant d’une lumière engendrée par l’Amour, la charité
et la bonté.
Des questions fondamentales se posent, au moment
où des rencontres comme celles que nous vivons
présentement surgissent avec force, et qui demandent un
engagement en raison de notre religiosité:
• Comment vivre en paix?
• Comment respecter la dignité et le droit de
vivre décemment pour chacun des enfants de Dieu sur
cette terre?
• Devons-nous sacrifier des millions d’êtres au
bénéfice de la masse ou de l’appétit de quelques minorités
d’hommes de pouvoirs, ou de décisions égoïstes,
inhumaines pour réduire des foules de gens à rester
esclaves des marchés économiques?
C’est ainsi que beaucoup trop de nos frères en
humanité restent des marginaux, laissés au bord des routes
dans des systèmes de sociétés sans aucun respect, ni
fraternité, niant le droit à vivre heureux, le droit au
bonheur pour tous, s’opposant de fait aux lois divines.
Nos espérances communes se trouvent dans l’élément
spirituel qu’aucun d’entre nous ne saurait négliger. Nous
demandons, nous spirites, que les groupes de travail qui
vont aborder:
La transformation des conflits,
Le pardon et la réconciliation,
L’élimination de la pauvreté,
La préservation de la nature,
inscrivent aussi à ce programme une prochaine date
de rencontre en une capitale judicieusement choisie, afin
que nous ne fassions pas de cette rencontre magistrale
une occasion perdue, mais un avènement par lequel notre
monde face à sa difficulté de vivre, grâce à des hommes
de bonne volonté réunis dans des circonstances jamais
expérimentées sous l’égide de l’ONU nous permettra
d’accéder aux hautes vérités, afin que nous ne soyons
plus contraints à ne voir qu’un coin du tableau de notre
destinée, mais au contraire que cette noble assemblée soit
propice à nous convaincre que l’Amour fraternel revêt
des formes infinies au service de l’homme et de
l’évolution de notre planète. ●
Roger Perez
3 e trimestre 2003

Le travail du chercheur
japonais Masaru Emoto est
surprenant! Pendant 8 ans,
lui et son équipe, ont cristallisé et
photographié des molécules d’eau
provenant des plus diverses régions de
la planète. Des échantillons ont été
ainsi retirés des rivières, des lacs, de
la pluie, de la neige... Puis ils ont été
soumis aux vibrations de la pensée, des
sentiments, des paroles, des idées
et de la musique. Et chose admirable,
il a été possible d’enregistrer en image
la réaction des molécules d’eau face à
ces stimulants, tantôt positifs, tantôt négatifs. C’est ainsi,
que de merveilleux dessins surgirent lorsque les
échantillons furent exposés à des paroles comme
Love and gratitude: des sortes de sculptures semblables
à celles des joyaux firent leur apparition dans la structure
moléculaire de l’eau. De la même manière, de belles
images ou cluster surgirent lorsque l’eau fut soumise
aux vibrations de la parole Thank you ou d’un nom
d’une personne désincarnée comme celle de Mère
Teresa de Calcutta. Plus étonnant encore, les dessins
géométriques ne se formèrent pas lorsque les vibrations
choisies étaient désagrégées. L’image apparut au
contraire déformée.
Le Dr Masaru Emoto et son équipe purent ainsi
prouver que la structure moléculaire de l’eau se transforme
en accord avec l’environnement où elle se trouve. La
répercussion la plus importante de ce travail est la
déduction que nous avons le pouvoir de changer les
perceptions de nous-même et de notre planète. La guérison
par le choix des pensées et la façon de les mettre en
application semblent maintenant une chose possible.
Des images révélatrices des vibrations locales
Il est impressionnant d’admirer la beauté d’une image
géométrique inscrite dans une goutte d’eau congelée. Mais
il est encore plus admirable de savoir que ces dessins se
sont formés parce que l’eau a senti la vibration d’une
POINT DE VUE SCIENTIFIQUE: DU NOUVEAU SUR L’EAU
Le message spirituel des
molécules d’eau
parole d’amour, d’une musique douce
ou d’une jolie pensée.
Le Japonais Masaru Emoto savait
probablement que l’impact de cette
nouvelle serait énorme car elle touche
tout ce qui tourne autour de l’être
humain, y compris lui-même. Pendant
8 ans, Masaru et son équipe ont réalisé
ces expériences avec l’eau des rivières,
des lacs, de la pluie, de la neige partout
dans le monde. Avec des équipements
sophistiqués et avec la rigueur
scientifique, le professeur a soumis
l’eau à la musique, aux paroles orales
et écrites, aux prières et aux plus divers sentiments. Il a
ensuite cristallisé et photographié les molécules d’eau
dans le but de prouver cette sensibilité de l’eau. Dans la
plupart des cas, l’eau a été photographiée avant et après
l’exposition.
Le résultat de ce travail est décrit dans le livre Le
message de l’eau, publié en 1999 en japonais et en anglais
et divulgué partout dans le monde. Il expose 161 photos
qui montrent la réponse de l’eau aux divers stimulants.
Cette recherche pionnière est considérée par des
spécialistes comme le travail le plus extraordinaire sur
ce thème jusqu’à aujourd’hui.
Dr Masaru Emoto
Beethoven et Heavy Metal
La vie humaine est directement liée à la qualité de
l’eau en nous et autour de nous. Le corps humain est
semblable à une éponge avec des trillions de couches,
appelées cellules, qui contiennent des liquides. Il est
composé de 70 % d’eau, comme notre planète.
L’eau est source de vie sur Terre; sa qualité et son
intégrité sont capitales pour toutes les formes de vie. La
possibilité que la pensée puisse affecter tout ce qui nous
entoure nous amène à nous poser des questions sur la
condition humaine proprement dite.
Le mérite du professeur Masaru a été de prouver grâce
à des photos que l’énergie vibratoire humaine (pensées,
paroles, idées et musique) affecte la structure moléculaire
➜
3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 21

de l’eau. L’eau est une substance
très malléable. Sa forme physique
s’adapte facilement à l’enveloppe
qui la contient. Mais l’apparence
physique n’est pas l’unique chose
qui change, sa structure
moléculaire aussi.
Le Dr Masaru a congelé les
gouttes d’eau et les a examinées
avec un microscope foncé doté de
moyens photographiques. L’eau
de source pure de la montagne
montre aussi de merveilleux
dessins géométriques dans ses
patrons cristallins. Les eaux
polluées et toxiques des zones
industrielles et peuplées ainsi
que les eaux stagnantes montrent
des structures cristallines
définitivement distordues et de
formes aléatoires.
Pour observer l’effet de la
musique dans la structure de
l’eau, il a mis de l’eau distillée
entre deux haut-parleurs pendant
plusieurs heures (expérience avec
Beethoven et Heavy Metal) et
photographié les cristaux qui se
formèrent une fois l’eau congelée.
Après avoir vu la réaction de l’eau
en fonction de l’ambiance,
pollution et musique, le Dr
Masaru et ses collègues
décidèrent d’observer l’influence
de la pensée et des paroles sur des
eaux distillées non traitées et
sur des eaux naturelles. Ils
utilisèrent pour cela des paroles
dactylographiées sur du papier
par un processus de textes placés
dans des bouteilles de verre
toute la nuit (« amour et
admiration », « obligé », « vous
me faites mal. Je vais vous tuer»).
Le même procédé a été effectué
en utilisant des noms de
personnes (Hitler et Mère
Teresa). Les eaux ont été alors
22
LA REVUE SPIRITE
Shimanto, considérée comme la dernière
rivière propre du Japon
Avec les sons du compositeur Bach
Adolph Hitler
congelées et photographiées. On
peut voir les résultats sur ces
photos impressionnantes.
Les dessins de la nature
Dans un livre intitulé
«Principles of Vibrational
Healing de Claire G. Harvey et
Amanda Cochrane publié en 1998
par Harper Collins Publishers
Ltda, un passage est consacré au
Dr allemand Ernst Chaldni qui au
18 e siècle réalisa des expériences
dans le but de prouver l’influence
des vibrations sonores sur la
matière. Il éparpilla du sable sur
des disques en acier et enregistra
le mouvement de celui-ci à
mesure que les notes étaient
jouées par un violon. Il arriva
ainsi à produire de jolis dessins
tout à fait reproductibles.
Un autre scientifique inspiré
par ce même travail, le Dr Hans
Jennr, de Zurich, poursuivit ces
expériences mais en utilisant
des appareils plus sophistiqués.
Il répandit des liquides, des
résidus plastiques et de la
poussière sur un disque et les
soumit à différentes fréquences
vibratoires. Il découvrit alors qu’à
mesure que la musique se
répandait, la disposition de ces
particules changeait et il
surgissait une variété de formes
semblables à celles que l’on peut
trouver dans la nature. C’est ainsi
que surgirent des dessins
hexagonaux comme les essaims
des abeilles, des anneaux
concentriques comme ceux des
troncs d’arbres, des formes de
flocons de neige, des étoiles de
mer, etc. Avec le développement
de son travail, il arriva à
transformer les notes produites
par un microphone en une forme
➜
3 e trimestre 2003

visuelle projetable sur un écran.
Il découvrit en outre que la mantra
hindou OM produit des formes
géométriques magnifiques.
Celui qui sait parler
avec l’eau
Le Dr Masaru Emoto
commença ces recherches en
1984, après avoir rencontré le
biochimiste le Dr Lorezen qui
inventa le « microcluster
eater », une eau énergétique
à effets thérapeutiques.
Aujourd’hui, on peut trouver de
nombreux articles et entrevues
traduits en plusieurs langues sur
des sites Internet. Ils font
référence notamment à son livre
Le message de l’eau avec ses 148
pages et 161 photos, publié en
1999. Le site italien auraweb
(www.auraweb.it) publia en
novembre 2001 une entrevue
avec le Dr Masaru Emoto; il le
nomme « celui qui sait parler avec
l’eau ». L’auteur, Roberta Piliego,
commence par observer que «
l’eau contient en elle-même une
infinité de réponses, mais le point
important n’est pas dans sa
capacité à répondre mais dans la
demande». Dans une autre
entrevue très intéressante,
réalisée par Reiko Myamoto et
publiée sur le site The Spirit
of Ma’at, le professeur nous
parle de la différence entre l’effet
sur les molécules d’eau de la
prière d’une unique personne et
celle d’un groupe. Si une
personne prie avec un profond
sens de clarté et de pureté, la
structure moléculaire sera
cristalline et pure: le résultat est
le reflet de son intention et de
son énergie. Dans le cas du
groupe, s’il n’existe pas une
certaine cohésion, le résultat sera
La structure moléculaire de l’eau démontre
des mots d’amour et de gratitude
Merci
Mère Teresa de Calcutta
à l’image de ce manque
d’harmonie. Mais si tout le
groupe est uni dans une même
intention, les dessins obtenus
seront clairs et beaux comme
celui créé par la prière sincère
d’une unique personne. Le
professeur nous raconte aussi
dans cette entrevue une de ses
expériences les plus intéressantes:
Sur une table fut placée une
jarre avec un peu d’eau. Dix-sept
participants formèrent alors un
cercle autour de la table et se
donnèrent la main. Chacun
d’entre eux prononça une parole
correspondant à un sentiment
d’amour et d’amitié. L’eau fut
photographiée avant et après
l’expérience et le résultat fut une
des plus jolies structures
cristallines obtenues jusqu’alors.
II divulgua ce travail durant sa
tournée en Europe avec à l’appui
une abondante documentation.
Le langage vibratoire est un
des points que le professeur a le
plus mis en évidence. « La parole
prononcée a une vibration. La
parole écrite a aussi une vibration.
Toutes les choses dans l’existence
ont une vibration. Si je fais un
cercle, je crée la vibration du
cercle. Si j’écris les lettres
Love alors ces lettres vibreront
de l’amour. L’eau peut être
imprégnée de ces vibrations. De
jolies paroles ont des vibrations
belles et claires. Des paroles
négatives ne formeront pas des
clusters (les structures
géométriques et harmonieuses),
mais produiront des vibrations
incohérentes, moches et sans
harmonie ». ●
Article de Claudia Picarrio
tiré du journal brésilien AME
Traduction Florbela Lopes
3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 23

24
LA REVUE SPIRITE
SCIENCE ET SPIRITISME
Les tachyons et la charité
La Science et la Philosophie se sont toujours
influencées mutuellement, mais le sommet de
leurs interprétations a été obtenu par René
Descartes (1596 - 1650), qui a mené si habilement la tâche
d’étendre les bases de la pensée, et qui est considéré par
l’Histoire comme le Père de la Philosophie Moderne. Son
oeuvre est un point de
départ obligatoire pour
celui qui veut comprendre
les origines du mode de
pensée allant permettre les
révolutions scientifiques
des siècles suivants. Dans
l’effervescence culturelle
de la Renaissance, Descartes
a voulu répondre au
penseur français Michel de
Montaigne (1533 - 1592),
le célèbre sceptique, qui
avait déclaré: « Il n’y a que
René Descartes des opinions dans ce
monde incertain.» Ainsi
René Descartes souhaitant
développer des idées
concrètes, a été le premier
à appliquer l’algèbre à la
géométrie (créant la
géométrie analytique) et les
mathématiques à toutes les
choses. Il souhaitait établir
un chemin échappant au
Michel de Montaigne labyrinthe des discussions
stériles. Reconnaissant le
manque d’une méthode pour la science et cherchant à
restaurer la certitude scientifique par la raison, il a fondé
le rationalisme, rejoignant ainsi les penseurs responsables
de l’une des deux principales faces de la pensée moderne.
Un autre précurseur est l’Anglais Francis Bacon (1561 -
1626), qui a proposé de formuler les lois scientifiques en
partant de cas et d’événements particuliers, aux racines
de l’expérimentation.
En s’appuyant sur ces deux piliers - le rationalisme
philosophique et l’expérimentation scientifique, Isaac
Newton (1642 — 1727) a changé le paradigme de la
Physique de l’époque en construisant la Mécanique
Classique. Les résultats des théories de Newton sont si
notoires que même de nos jours, alors que la Mécanique
Quantique, qui est le paradigme actuel, a remplacé le
paradigme newtonien la philosophie mécaniciste
influence toujours profondément d’importants
secteurs de la pensée,
comme la médecine, la
psychologie, le droit, etc.
Mais les disciples du
mécanicisme ont eu tort de
penser que la Mécanique
Classique résoudrait tous
les problèmes de la
Nature. Son règne a connu
un net déclin lorsque se
sont présentés plusieurs Isaac Newton
problèmes qu’elle ne
pouvait résoudre. La
Mécanique Classique ne
pouvait répondre au
paradoxe de Gibbs (1839 -
1903), ni à la catastrophe
ultraviolette.
Lorsqu’en 1900 l’Anglais
Ernest Rutherford (1871 -
1937) a bombardé des
feuilles d’or avec des
rayons alpha et découvert
la structure de l’atome,
Gibbs
composé d’électrons
tournant autour du noyau, le monde était stupéfié.
L’incrédulité était générale, mais les résultats
indiscutables. Les électrons tournaient donc autour du
noyau. Les calculs classiques disaient que les atomes
devaient ressembler à un « pudding au raisin » (nom
donné à l’ancien modèle classique de l’atome), où les
électrons se trouvaient dans les noyaux. Le problème de
la théorie classique est qu’elle ne pouvait expliquer la
possibilité de l’existence de charges électriques gravitant
autour du noyau. De nombreux autres problèmes
apparurent, alors que la structure mécaniciste s’effondrait.
➜
3 e trimestre 2003

En 1905, Einstein (1879 - 1955), appliquant les idées
de Planck (1858 - 1947), a résolu d’une façon non
traditionnelle, c’est-à-dire en dehors des limites de la
Physique Classique, le problème étrange de l’effet
photoélectrique, marquant le départ du développement
de la Mécanique Quantique qui, en parallèle avec
la Relativité, a changé radicalement la compréhension
de l’Univers.
Avec l’avènement de la
Théorie de la Relativité
Restreinte, se développa la
conviction que la vitesse de
la lumière dans le vide -
indiquée dans le jargon de
la Physique par la lettre c -
devait nécessairement être
la limite supérieure de
toute vitesse. Selon cette
Francis Bacon
croyance, rien ne pourrait
se déplacer à une vitesse supérieure à celle de la lumière.
En 1917, le physicien américain Richard Chase Tolman
(1881 - 1948) a indiqué, par la formulation d’un paradoxe,
que l’existence de particules ayant des vitesses supérieures
à celle de la lumière permettrait l’envoi d’informations vers
le passé. Cette conviction a bloqué, pendant un demi-siècle,
les recherches sur les vitesses super lumineuses (y> c).
De nombreux physiciens se consacrent à l’étude de la
Théorie des Super cordes, car bien qu’elles ne soient
pas consolidées dans leurs conclusions, elles sont un
candidat possible pour les Théories de la Grande
Unification. Curieusement, les Super cordes permettent
l’apparition de particules
super lumineuses parmi
les solutions possibles.
Certains physiciens
écartent les solutions super
lumineuses, en les
considérant comme des
solutions absurdes.
Les Tachyons
Le mot tachyon,
employé pour les objets
Einstein super lumineux, a été
inventé par le physicien nord américain Gerald
Feinberg à partir du mot grec _____ (rapide). Récemment,
certains physiciens ont utilisé le mot bradion, du mot grec
______ (lent) pour représenter les objets ordinaires
sub-lumineux (y

temps. L’espace n’est plus plan et peut devenir courbe, et
deux objets similaires peuvent avoir leurs dimensions
spatiales modifiées. Par exemple, imaginons deux sphères
d’acier, la première étant arrêtée, la deuxième lancée dans
le vide avec une grande vitesse (proche de la vitesse de la
lumière). Si nous regardons celle qui a été lancée, elle
ne sera plus sphérique mais ovale. Ce phénomène
est connu comme la
dilatation de l’espace. Le
temps, lui aussi, se
comporte différemment.
Une personne arrêtée
vieillira plus vite qu’une
autre en mouvement, à
cause de la contraction
du temps.
Dans la célèbre
équation d’Einstein, E =
mc2 Richard Chase Tolman , E représente l’énergie
d’une particule et m sa
masse. Par conséquent, la valeur de la masse,
contrairement au sens commun, varie avec la vitesse selon
l’équation
où y est la vitesse de la particule, et m 0 sa « masse au
repos ». La conséquence de cette équation est qu’à mesure
que l’on augmente la vitesse d’une particule, sa masse
augmente, comme si la particule s’opposait à
l’augmentation de la vitesse. Si la particule atteint la
vitesse de la lumière, sa masse serait infime. La
conséquence de l’augmentation de la masse de la particule
en raison de l’augmentation de la vitesse est qu’il est de
plus en plus difficile de réaliser un petit gain sur sa vitesse
et que seule une énergie infinie pourrait l’amener jusqu’à
la vitesse de la lumière.
De ce fait découle l’opinion que la vitesse de la lumière
ne peut être atteinte, et encore moins dépassée. Mais
certains physiciens argumentent que, de la même façon
que les photons existent – « naissant », « vivant » et
« mourant », avec la vitesse de la lumière, sans avoir à
être accélérés jusqu’à elle -, il peut aussi exister des objets,
les tachyons, qui voyagent toujours à une vitesse y
supérieure à c.
George Sudarshan (1) a récemment illustré cette
possibilité par une analogie intéressante : supposons qu’un
26
LA REVUE SPIRITE
démographe qui étudie la population de l’Inde fasse
l’affirmation naïve qu’il n’y a pas de personnes au nord
de l’Himalaya, car personne n’a encore pu franchir ces
montagnes. Ce serait là une conclusion absurde. Des
personnes de l’Asie Centrale naissent et vivent au nord
de l’Himalaya. Elles n’ont pas besoin de naître en Inde
puis de franchir la montagne. La même chose est valable
pour les particules dont les
vitesses sont supérieures à
celle de la lumière.
Erasmo Recami (2),
physicien brésilien, qui se
consacrait déjà à l’étude
des tachyons avant 1978, a
proposé une théorie
« étendue » de la relativité
et a réussi à contourner le
paradoxe présenté par
Tolman. Selon ce paradoxe,
un tachyon qui apparaît
Feynman
avec une énergie positive
pour un observateur, pourra apparaître avec une énergie
négative pour un autre observateur. Or, les particules libres
avec une énergie négative sont une impossibilité physique.
Pire encore, ce tachyon voyagerait en une direction
temporelle inversée, c’est-à-dire vers le passé. En utilisant
le « Principe de la Réintégration » proposé par Feynman
(1918 - 1988), Recami affirme que ce qui se présentait
comme une particule de charge négative voyageant vers
le passé, était en vérité une antiparticule qui transitait vers
le futur, remettant ainsi les choses à leur place.
Tout cela se trouvait à un niveau purement théorique
et ne devait probablement pas en sortir, s’il n’y avait eu
une série d’expériences publiées dans des revues
spécialisées, en 2000, obtenant une large répercussion
dans la presse internationale et même une note dans le
journal Folha de Sao Paulo (3). L’expérience, employant
des micro-ondes, a été réalisée par deux groupes
indépendants. Le premier (4) a publié ses résultats dans
la revue spécialisée Physical Review Letters, et le second
(5) a été publié dans la très sérieuse revue scientifique
Nature. Des ondes superluminales ont été obtenues dans
ces expériences, ayant typiquement la forme d’un X,
prédite en 1980 sur la base de la théorie étendue de
Recami. Ces ondes sont, à ce jour, la meilleure vérification
de cette théorie.
Il nous semble que la théorie étendue de Recami est
correcte. S’il en est ainsi, une conséquence particulière
de cette théorie nous saute aux yeux. Pour augmenter la
➜
3 e trimestre 2003

➜
vitesse des bradions, ils doivent recevoir de l’énergie, alors
que pour les tachyons, c’est le contraire. Lorsqu’un
tachyon cède de l’énergie, sa vitesse augmente. Cette idée
nous paraît absurde depuis plusieurs années, de même
qu’elle est encore absurde pour de nombreux physiciens,
mais réfléchissons en tant que spirites.
Les Esprits et la charité
Lorsque les Esprits appliquent des passes, qui
devraient être qualifiées plus correctement
d’électromagnétiques, en vérité, ils émettent une vaste
quantité de photons qui sont des particules énergétiques
quantiques. Selon la Théorie Quantique des Champs,
l’émission d’un photon par une particule quantique est
triviale, confirmée quotidiennement dans les accélérateurs
de particules et par les émissions détectables de
rayons cosmiques. Mais selon la théorie étendue de la
Relativité, après l’émission du photon, le tachyon
augmente sa vitesse. Une vibration n’est autre chose qu’un
mouvement oscillatoire.
Les spirites disent habituellement que l’on mesure la
hiérarchie d’un Esprit à son degré vibratoire. Or, si les
Esprits sont des tachyons, l’expression « Hors la charité,
point de salut » ne serait-elle pas une vérité scientifique
selon les théories modernes provenant de la Physique
Quantique? S’il en était ainsi, plus l’Esprit se donne, plus
il augmente son degré vibratoire, selon l’analyse que nous
avons faite pour les passes, mais qui ne change en rien
pour les autres types de tâches. Rappelons ici la célèbre
ACTIVITÉS DES GROUPES
L’Association Parisienne d’Etudes
Spirites – APES - Un beau chemin
de dix ans d’activités spirites
L’APES a fêté ses 10 ans de travail et d’activités
spirites en France.
Nous sommes heureux de pouvoir partager ces
moments de joie et de fraternité avec nos soeurs et frères
spirites d’autres centres spirites de Paris, de la Région
Parisienne, d’autres villes françaises.
Cette joie s’est élargie avec la présence de l’Union Spirite
Française et Francophone représentée par Charles Kempf,
vice-président. qui a lu, à cette occasion, une lettre de Roger
Perez, président, apportant émotion et solidarité.
Cette union que même un océan ne peut empêcher, a été
aussi bien représentée par Reynaldo Leite, notre frère
brésilien, membre bienfaiteur de 1’APES, que
nous remercions pour la riche conférence sur la
thanatologie, mais aussi pour son soutien permanent à notre
travail en France.
Aux membres bienfaiteurs de l’APES qui se trouvent au
Brésil, en Amérique ou en Europe, nous voulons dire que si
la géographie nous sépare vos soutiens et vos
encouragements nous unissent dans ce travail d’amour
pour la diffusion de la Doctrine Spirite dans le pays
d’Allan Kardec.
phrase très connue des spirites : les mathématiques divines
sont différentes, plus on soustrait, plus on additionne.
L’univers serait divisé en deux grands blocs. On
pourrait parler du monde des bradions et du monde des
tachyons. Evidemment, ces deux mondes communiquent,
et les scientifiques recherchent justement cette connexion.
La difficulté de vérifier expérimentalement l’existence
du monde des tachyons ne présenterait-elle pas une
analogie avec la difficulté de rencontrer les Esprits?
Pour conclure, nous aimerions dire que les idées
présentées ici sont encore très préliminaires, et ne peuvent
être présentées comme des « vérités scientifiques ». Notre
intention n’est que d’inviter les intéressés à considérer le
Spiritisme main dans la main avec les frontières de la
science, sans craindre d’avoir tort, car dans le domaine
des probabilités, souvent, les idées surprenantes dans le
monde scientifique d’aujourd’hui, peuvent demain
devenir naturelles et prouvées en laboratoire. ●
(1) Sudarshan, G. In Recami, Mais velozes que a luz, Ciência Hoje,
vol. 29, n° 170, 2001.
(2) Recami, E., Fracastoro-Decker, M., Rodrigues, W.A.. Tachions,
Ciëncia Hoje, vol. 5, n° 26, 1986.
(3) Neto, R.B., Caderno de Ciência da Folha de Sâo Paulo, 20
juillet 2000.
(4) Mugnai, D., Ranfagni, A, Ruggieri, R, Physical Letters, 22 mai
2000.
(5) Wang L. J., Kuzmich, A., Dogariu, A. Gain-assisted superluminal
light propagation,
Nature du 20 juillet 2000.
Par Marco Tulio Laucas,
Article tiré du journal brésilien Reformador, février 2002.
Traduction: Charles Kempf
3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 27
➜

Le parcours de 1’APES
C’est un parcours fait de petits pas, parfois chancelants,
parfois trop rapides pour nos possibilités matérielles et nos
disponibilités de temps, mais enfin c’est notre parcours.
Nous en sommes très fiers et très heureux.
C’est en mars 1993, plus précisément le vendredi 26 mars
1993, dans les installations du Centre Spirite Allan Kardec
(CESAK), rue de Tretaigne dans le 20e arrondissement de
Paris, que nous avons débuté notre travail.
Notre groupe s’est rassemblé autour de l’idée clé de créer
un espace d’étude et de pratique du Spiritisme, selon la
codification d’Allan Kardec. Cet espace ouvert à tous,
fidèles, intéressés ou passants, a été structuré à partir d’une
exigence très forte: d’abord l’étude approfondie de la
Doctrine spirite et ensuite le besoin d’apporter aux
participants des réponses
cohérentes selon le
Spiritisme.
Au début de nos
activités, l’idée du
phénomène ou de la
pratique médiumnique
a été laissée en arrière
plan, car nous avions
la certitude que nos
connaissances spirites
étaient encore très
légères pour supporter
un travail d’une telle
nature. Ainsi les
premières années nous
nous sommes plongés
dans l’étude spirite.
Petit à petit, l’oiseau fait son nid. Notre plan de travail a
donné des résultats, parce que chaque semaine,
venaient toujours de nouvelles personnes intéressées par
la Doctrine spirite.
Quelques-unes sont restées, d’autres sont parties,
mais toujours il y avait un lien que se tissait entre ces
personnes et nous.
A cette époque nous avions donné à notre groupe, le nom
de Groupe Lumières – Rencontres avec la vie spirituelle.
Nous sommes restés au CESAK jusqu’en 1994. Puis,
nous avons pris notre envol, tout seuls comme des grands.
Nous avons loué un local à la semaine. C’était la mezzanine
d’une librairie ésotérique de la rue de Blanville, dans le 5e
arrondissement. Malgré les exigences de la propriétaire, il
est intéressant savoir qu’a priori, elle ne pas souhaitait pas
louer son local à un groupe spirite; mais grâce à
l’intervention d’une amie commune les choses se sont
arrangées, et nous avons eu un espace pour faire nos réunions
publiques hebdomadaires. Ainsi, notre travail a continué sa
route naturellement.
En 1995, le groupe se formalise et devient officiellement
une association loi 1901- sans but lucratif - sous le nom d’
Association Parisienne d’Etudes Spirites, notre très
chère APES.
28
LA REVUE SPIRITE
A la fin de l’année 96 la librairie a été mise en vente et
nous avons été obligés de chercher un autre local. C’est ainsi
qu’au début de 1997 nous avons débarqué à la salle
Divertimento, située dans la rue Marin dans le 19e
arrondissement de Paris. J’ai dit débarquer, et non
déménager, car dans ce nouveau local nous avons été reçus
les bras et le coeur ouverts par Jacques Debossu, responsable
de la salle. Vraiment nous étions chez nous, car Jacques
participa à nos côtés à nos luttes et à nos conquêtes.
C’est au cours de cette année 97, que nous avons adhéré
à l’Union Spirite Française et Francophone (USFF). Deux
ans environ se sont passés et nous avons encore déménagé.
Cette fois-ci sous la direction de Jacques Debossu qui nous
a installés dans la salle voisine où notre imbattable Jacques
a créé l’association Le Huron.
Et voilà que les gens
arrivent: la plupart des
jeunes, des étudiants ou
des débutants dans la vie
professionnelle, voire
même des professionnels,
ect. qui montrent
beaucoup d’intérêt pour la
Doctrine spirite. Devant
nous une nouvelle phase
se présente avec nouvelles
exigences, de nouvelles
réunions à mettre en
place. C’est un défi
redoutable, car il est très
difficile de maintenir
l’unité de la Doctrine
spirite et la cohérence
opérationnelle, quand il y a une éclosion d’idées intéressantes,
certes mais abondant dans tous les sens.
Dans un premier temps, sous une forme plus
pédagogique, nous avons mis en place des réunions d’études
de la Doctrine spirite et de la médiumnité et en continuité,
une formation de développement et d’éducation de la
sensibilité médiumnique, pour préparer ces nouveaux
arrivants à la pratique médiumnique selon l’éthique spirite.
Au même temps, d’autres personnes se sont présentées
avec leurs difficultés matérielles, morales ou spirituelles,
qui nous cherchaient pour nous demander de l’aide
spirituelle. De ce côté aussi, il y avait des défis à relever. Là
aussi, il était impérieux de stimuler notre travail
médiumnique. Déjà à cette époque, les réunions
médiumniques étaient régulières mais encore sans une réelle
assise pour faire face à la demande. Nous avons commencé
à faire des réunions spécifiques à l’attention des demandeurs
d’aide spirituelle et des réunions classiques d’un centre
spirite d’accueil aux Esprits souffrants ou non.
Et l’oiseau continue à faire son nid. Nous avons mis en
place les piliers de notre bibliothèque qui compte aujourd’hui
un patrimoine d’ouvrages spirites, spiritualistes et autres.
Le temps passe, notre travail continue et nous sommes
restés rue Manin jusqu’à la fin de 2001.
➜
Des membres de l’APES
3 e trimestre 2003

Le nouveau local à Vincennes
En janvier 2002 nous avons réussi à avoir un local
exclusif pour notre travail spirite. L’APES a trouvé sa maison
de lumière. C’est une grande salle vitrée, avec une vitrine,
donnant sur une rue où le va-et-vient des personnes apporte
toujours des nouveaux intéressés.
Pour nous spirites, il y a un détail très important, car
cette salle se situe à Vincennes, ville où a vécu l’Esprit Saint
Louis dans son dernier passage sur terre, au moins celui connu
de nous tous en tant que Louis IX, roi de France (1226 -1270).
Cette salle est notre récompense pour ces années
d’efforts. Elle est belle et nous inspire calme et confiance.
Quelle puisse rester ouverte de plus en plus afin qu’un
nombre grandissant de personnes puisse y trouver le
réconfort nécessaire pour surmonter leurs épreuves.
Mais surtout, avec l’aide des Esprits bienfaiteurs et la
volonté des spirites, nous souhaitons et nous allons mettre
en oeuvre tous les moyens possibles pour que l’APES soit
un espace spirite par excellence.
Aujourd’hui les paroles de Roger nous invitent au travail
collectif de diffusion de la Doctrine spirite, mais elles nous
4 ème CONGRÈS SPIRITE MONDIAL
Promu par le CSI et par l’USFF
Programmé à Paris les 3, 4 et 5 octobre
2004, le 4ème Congrès Spirite International
commémorera le bicentenaire de la naissance
d’Allan Kardec. Thème central: «Allan Kardec
– L’édificateur d’une nouvelle ère pour la
régénération de l’humanité»; sous thèmes sur
les aspects universel du Spiritisme:
scientifique, philosophique, religieux, moral,
éthique, spirituel, éducatif, culturel et social.
Le siège de l’évènement a été décidé depuis
peu; il se tiendra à la Maison de la Mutualité
(24, rue Saint Victor), dans le secteur du
Quartier Latin. Page électronique:
www.spiritisme.org.
encouragent à faire toujours plus quand il écrit: « Le monde
spirituel a surtout besoin d ‘Esprits incarnés animés de fortes
bonnes volontés, afin d ‘assumer et d’assurer une mission
programmée, rassemblant pour son accomplissement dans
une communion de pensées, le travail à accomplir: travail
dont la floraison complète ne se produira seulement que
dans les siècles à venir. »
Dans tout ce parcours, nous avons reçu l’aide
inconditionnelle de ces Esprits bienfaiteurs et auprès
desquels aujourd’hui nous nous engageons solennellement
à les honorer et à faire connaître à tous ceux qui cherchent
les valeurs consolatrices de la Doctrine spirite.
Merci à notre maître Allan Kardec, merci à Léon Denis,
merci à Gabriel Delanne, merci à Jeanne D’Arc, merci à
Amélie Boudet, merci à tous les Esprits qui guident et
accompagnent notre travail spirite et qui détachent des
flocons d’amour et d’espoir pour notre humanité.
Merci à tous les membres de l’APES qui, avec labeur et
volonté, joie et sourire, ont bâti ce beau chemin de fraternité.●
Anita Becquerel
3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 29

La médiumnité est la chose la plus naturelle qui
soit et la plus intimement liée à chaque être. Il
n’y aurait au demeurant aucune faculté
médiumnique s’il n’y avait aucune vie spirituelle, qui bien
qu’invisible, est constamment présente
autour de nous. Pour mémoire
rappelons le Livre des Esprits où
notre frère et maître Allan Kardec nous
dit ceci: « Les Esprits exercent sur le
monde moral et même sur le monde
physique une action incessante; ils
agissent sur la matière et sur la pensée
et constituent une des puissances de la
nature, cause efficiente d’une foule de
phénomènes jusqu’alors inexpliqués ou
mal expliqués et qui ne trouvent une
solution rationnelle que dans le
Spiritisme. » Ils agissent sur la matière
et sur la pensée, ainsi que sur nos
consciences comme l’expliquait déjà
Jean de la Croix (1542-1591),
compagnon de route de notre estimée protectrice Thérèse
d’Avila (1515-1582). Si nous remontons aux grands
auteurs latins comme Virgile, nous retrouvons de
florissantes médiumnités, notamment
dans la formulation suivante qui a
traversé les siècles: « Mens agita
molen », ce qui signifie: « L’Esprit meut
la masse. » L’esprit universel, Dieu,
choisit ceux qui feront évoluer les
mondes conformément à la loi du
progrès concernant les âmes ou les
esprits incarnés comme nous le
sommes tous ici.
On ne peut douter que des Esprits
évolués continuent à exercer sur la Terre
les volontés divines et inspirent aux
hommes des connaissances ainsi que la
force nécessaire à leur évolution.
L’homme a été doté de la faculté médiumnique afin de
transmettre dans des conditions déterminées les messages
de ces Esprits évolués chargés de faire progresser nos
mentalités et notre monde. La faculté médiumnique exige
30
LA REVUE SPIRITE
DÉONTOLOGIE
Propos sur la médiumnité
l’acceptation volontaire des responsabilités qui
l’accompagnent, afin de percevoir clairement et sans
parasitage ce que le créateur veut transmettre à notre
humanité. La science divine qui renferme tout, s’adresse
notamment à l’intelligence du cœur qui
est le seul sentier par lequel il est
possible de comprendre le pourquoi de
la vie, comme la raison des luttes les plus
pénibles que nous côtoyons sur notre
planète.
Cette communion de pensées
naturelles qu’est la médiumnité ne nous
isole en aucun cas, car c’est aussi un
moyen de perfection individuel et
collectif, un antidote contre l’égoïsme
et l’orgueil qui sont à la base de bien
des déboires ici-bas. Cependant nous
savons que l’évolution est une chose
lente pour tout un chacun, et le texte du
chapitre XVII de l’Evangile selon le
Spiritisme est fort judicieux dans ce
qu’il dit de la situation de l’homme en ce monde: « Ne
vous imaginez donc pas que pour vivre en communion
constante avec nous, pour vivre sous l’œil du Seigneur, il
faille revêtir le cilice et se couvrir de
cendre; non, non, encore une fois; soyez
heureux suivant les nécessités de
l’humanité; mais que dans votre
bonheur, il n’entre pas une pensée, ni
un acte qui puissent vous nuire aux yeux
de la loi divine, ou faire voiler la face
de ceux qui vous aiment et qui vous sont
dévoués. Dieu est amour et bénit ceux
qui aiment saintement. »
Le développement de toute forme de
médiumnité doit toujours être animé par
ce sentiment d’amour qui imprègne la
pensée de tous ceux qui se réunissent
sous les yeux du Créateur en demandant
l’assistance des bons Esprits mandatés par lui, afin de
s’instruire sur la pratique intelligente de la bonté et de la
charité envers tout un chacun. Purifier nos cœurs en ces
instants pour n’y laisser pénétrer aucune pensée mondaine
➜
Thérèse d’Avila
Jean de la Croix
3 e trimestre 2003

ou futile est un exercice utile et nécessaire au bon
déroulement de cette faculté naturelle chez l’homme.
Elever son esprit vers ceux qui sont invisibles mais
présents est une discipline à laquelle il faut s’exercer avec
force, volonté, ferveur, afin que trouvant en nous les
dispositions nécessaires, ils puissent
jeter à profusion la semence qui doit
germer dans les cœurs et y porter les
fruits de charité et de justice.
La médiumnité ne saurait être
efficace, valable et sans aucun préjudice,
si la perfection n’était son but, avec la
pratique équilibrée de la charité morale
(capacité à pardonner, patience). Les
devoirs de la charité et de l’amour
fraternel s’étendent et vibrent dans
toutes les formes de communications
terrestres comme extra-terrestres avec
nos frères spirituels. L’homme ne vit pas
seul, il est en contact permanent avec ses semblables
comme dans la dimension spirituelle dont il est issu, ce
qui lui confère son immortalité. Tout médium doit
s’exercer à écouter sa conscience par un
sentiment intérieur qui juge ses actes et ses
pensées. C’est la façon la plus profitable d’être
en contact avec son guide spirituel. La voix
que nous entendons dans ce contexte nous
exhorte au bien et surtout à la patience, en nous
incitant à combattre tout ce qui est de nature à
nuire à notre prochain. Un jour la sœur Maria
Munoz (désincarnée le 21 novembre 1930),
fondatrice du Centre de Doctrine et de
Sciences Spirites de Casablanca, a dit ceci afin
d’expliquer plus clairement le dialogue qu’elle
entretenait avec son guide spirituel: « La
conscience représente une mère tendre qui
s’efforce de nous ouvrir les yeux sur tout ce
qui est dégradation de la loi d’amour et de
charité. Elle est aussi notre boussole de
direction dans la vie où embarqués sur un
fleuve ingrat et capricieux, il nous faut orienter
notre barque de façon à ce qu’elle puisse
arriver au port du monde spirituel sans avoir dû subir
trop d’accrocs.»
On ne pourrait nier la présence constante de notre
conscience en nous, car touchée de sollicitude pour nos
faiblesses, elle nous accompagne sans jamais nous quitter.
La voie de notre conscience n’est autre que celle de notre
guide spirituel. Tout médium débutant, comme tout
médium confirmé doit toujours passer par les sensations
d’approbation, de désapprobation et de remord émanant
de la faute commise comme du bien qu’on a négligé
d’accomplir. Ce qui est autant de preuves signalant la
fidèle existence de ce frère spirituel invisible, mais au
secours sans égal, notre guide spirituel.
Léon Denis a donné une jolie
définition de la conscience: « Elle est,
le sanctuaire sacré de l’étincelle
divine. » Autrement dit à nous tous de
découvrir l’être universel qui réside au
sein de tout un chacun, mais qui n’a pas
de localisation précise. Dans les grandes
étapes de sa vie il faut tenir compte de
sa conscience, car elle est en fait la voix
de Dieu en nous, en dehors de tout
concept émanant des dogmes ou des
religions. Comment pourrait-il en être
autrement? Si nous admettons la toute
puissante volonté de celui dont nous émanons, quand nous
savons par les révélations du Spiritisme, qu’à tout instant
nous sommes entourés, en raison du niveau d’évolution
Maria Munoz
de notre planète, d’Esprits
inférieurs qui nous influencent
et nous poussent par affinité à
la dérogation de la loi naturelle,
par l’entretien de nos passions
et de nos défauts. C’est
grâce à la conscience que la
médiumnité se peaufine, se
perfectionne et s’irradie en nous
et pour les autres. La conscience
a aussi cet avantage qu’elle
proteste à notre insu et nous
laisse pressentir nos
responsabilités. Dans le
dilemme qu’elle pose, elle nous
laisse conjointement le choix du
chemin à suivre, afin que nous
puissions atteindre le mérite de
la résistance au mal ou déchoir
dans la faiblesse.
Dieu nous accorde la liberté du chemin à suivre, par
ce fait nous devenons notre propre forgeron en acquérant
personnellement le mérite de la perfection. C’est le libre
arbitre, ce sentiment de sublime équité qui nous permet
d’ouvrir en nous, les portes de la médiumnité. Les portes
parce que cette faculté revêt plusieurs formes
«La conscience
représente une mère
tendre qui s’efforce de
nous ouvrir les yeux sur
tout ce qui est
dégradation de la loi
d’amour et de charité.
Elle est aussi notre
boussole de direction
dans la vie où embarqués
sur un fleuve ingrat et
capricieux, il nous faut
orienter notre barque de
façon à ce qu’elle puisse
arriver au port du monde
spirituel sans avoir dû
subir trop d’accrocs.»
d’expressions perfectibles à souhait dans sa dynamique
➜
3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 31

pour nous faire abandonner la gangue de nos défauts.
Ouvrir son cœur à la divinité par la médiumnité, c’est
fermer la prison dans laquelle nous confinaient nos
défauts. Le frère Jean de la Lumière dans une
communication donnée à Tours disait ceci: « L’essentiel,
chers sœurs et frères, c’est ce que nous
préparons depuis longtemps pour vous,
qui n’avez qu’un faible aperçu de tous
les bienfaits que peut procurer la
connaissance divine… Vous avez une
mission qui exige de l’amour, de
l’abnégation, de l’humilité, tout en
développant votre volonté et votre
personnalité pour les grandes tâches du
présent comme du futur. N’oubliez
jamais qu’il sera beaucoup demandé à
ceux qui auront beaucoup reçu. »
La médiumnité peut apparaître à
plusieurs âges de la vie, comme en
toute chose il y a des vocations tardives.
L’essentiel c’est de savoir comment elle sera
employée. Elle est directement en relation avec nos
vies antérieures. Elle donne à des moments
déterminés des saveurs inégalées par
l’intuition lumineuse, la parole facile et juste,
l’écriture noble dans les mots et leurs
expressions modulées pour la compréhension
de tous, le rêve prémonitoire et symbolique.
La vision du monde spirituel et de ceux qui y
vivent est un chant d’espérance par les preuves
apportées concernant notre immortalité. La
médiumnité est une ouverture volontaire aux
prêts de la divinité, dont les figures de proue
sont Abraham, Moïse, Jésus, Mohammed,
Bouddha, Confucius, Lao-Tseu, Gandhi,
Martin Luther King, Ramakrishna,
Vivekananda, Allan Kardec, Léon Denis, Gabriel
Delanne et tant d’autres, comme Chico Xavier.
Disons par expérience que la médiumnité
obéit à la grande loi d’affinité et d’harmonie
qui régit immuablement les rapports entre notre monde
matériel et le monde invisible qui nous entoure.
Disons aussi que la personne qui commence à sentir en
elle cette source inépuisable de force, de vie spirituelle
qui se développe, par un désir constant de la pensée vers
le beau, le juste, le vrai, est déjà un médium qui sera
protégé contre le mal et toutes les passions humaines
engendrées par l’orgueil, l’égoïsme, la vanité, la cupidité,
la luxure et la vénalité.
32
LA REVUE SPIRITE
Les Esprits nous ménagent parfois des surprises
agréables pour satisfaire notre impatience troublée par le
désir de preuves matérielles en raison de ce que disait
Joseph de Maistre: « L’homme est informé naturellement
de toutes les vérités utiles. » Ainsi la voyance permetelle
de voir les Esprits les yeux fermés
ou ouverts, la clairvoyance permet
d’entrevoir l’avenir. Pour ceux qui ne
possèdent pas ses facultés il y a les
photographies qui laissent apparaître
visiblement des entités familières ou
inconnues, comme également des
animaux désincarnés.
Il est des remarques pratiques
qu’Allan Kardec nous recommande au
paragraphe 215 du Livre des Médiums,
que je crois utile de rappeler. Les voici:
s’il n’est pas donné au médium
(débutant s’entend) d’être par exemple
psychographe, et si tous les essais sont
restés infructueux, il aurait tort de se croire déshérité pour
cela. Il est à coup sûr naturellement intuitif par nature.
L’intuition est aussi une forme importante de médiumnité,
qui rend de grands services à soi
Léon Denis
et aux autres. Il faut donc penser
que cette faculté débouche sur
bien d’autres. En pratique seule
la patience est payante, ainsi
dans une réunion il ne faut pas
hésiter à écrire la première
pensée qui est suggérée, sans
s’inquiéter si elle vient de
soi ou d’une autre source…
L’expérience apprend peu à peu
à faire la différence entre ses
propres pensées et celles
d’une entité spirituelle,
particulièrement de son propre
guide spirituel. Telle est
l’inspiration des poètes, des
artistes, des philosophes, des savants. Un médium même
confirmé doit toujours rester sur ses gardes et s’instruire
afin de ne pas tomber dans les mille pièges de l’orgueil et
de la vanité. Celui qui prétend voler de ses propres ailes
prend le risque de tomber dans le piège des Esprits
menteurs qui chercheront à exploiter sa présomption.
Au paragraphe 217 Allan Kardec exhorte le médium
à éviter toute exaltation mystique ou démesurée. On ne
Un médium même
confirmé doit toujours
rester sur ses gardes et
s’instruire afin de ne pas
tomber dans les mille
pièges de l’orgueil et de
la vanité. Celui qui
prétend voler de ses
propres ailes prend le
risque de tomber dans le
piège des Esprits
menteurs qui chercheront
à exploiter sa
présomption.
peut pas se servir en permanence de sa médiumnité en
➜
3 e trimestre 2003

➜
dehors des moments opportuns, les Esprits n’étant pas
constamment à nos ordres, on risque d’être dupe de
mystifications en dehors des réunions sérieuses et
communautaires. Disons que médium ou non, personne
n’est privé de l’assistance des Esprits car ceux qui nous
affectionnent sont toujours là à veiller sur chacun de nous.
S’ils ne peuvent nous transmettre leurs pensées, ils nous
viennent en aide par l’inspiration.
Un autre détail est signalé par Allan Kardec et que
personnellement j’ai vécu. C’est la suspension de la
médiumnité. Les suspensions sont en général
momentanées, pour des raisons de contraintes sociales,
familiales, ou de départ d’un pays pour un autre. Ces
interruptions momentanées ne suppriment pas la faculté,
ce sont souvent les Esprits qui ne veulent plus se servir
du médium, et aucun médium ne peut exercer sa faculté
sans l’assistance des Esprits. Le mauvais usage de cette
faculté entraîne toujours la non-assistance des bons
Esprits, d’où interruption de la faculté. Rappelons que ce
don de Dieu n’est point accordé aux médiums pour leur
bon plaisir, et encore moins pour servir leur ambition,
mais en vue de leur amélioration, et pour répandre la vérité
à leurs frères en humanité. Il y a d’autres cas spécifiques
d’interruption de la faculté médiumnique qui ne sont pas
des punitions, mais témoignent de la sollicitude des bons
Esprits pour un médium qu’ils affectionnent, ceci en vue
d’un repos matériel qu’ils jugent nécessaire. Dans ce cas
une sorte de protection est réalisée afin que des Esprits
RÉFLEXION
Question de l’homme pensant
et l’infini (1 e partie)
Le privilège de l’homme pensant c’est qu’il
observe, raisonne, médite, car il n’admet pas
de vivre de la seule vie végétative. Cet homme
de par son sens de l’observation n’hésite pas à scruter les
phénomènes de la nature, dont il fait lui-même partie.
L’univers qui l’entoure l’entraîne à essayer de comprendre
ce que signifie l’univers et les forces qui l’actionne comme
les lois qui le régissent.
L’homme peu ou prou se pose la question de
l’immortalité comme un besoin inné en reportant sur luimême
ses propres investigations, comme une suite logique
de ses questionnements; à savoir: Que suis-je dans
l’univers? Ce grand tout effrayant comme le disait Pascal,
qu’elle est son origine? Qu’elle est ma destinée? Pourquoi
les destinées sont-elles si différentes? Qu’y a-t-il après la
mort physique?
En dépit de ces interrogations angoissantes, mais
rigoureusement incontournables, tous les êtres humains
possèdent à un degré plus ou moins développé une
intuition naturelle inhérente à sa nature spirituelle. Ainsi,
sans le secours de la logique scientifique, l’homme en est
arrivé à pressentir ce qu’il représente dans l’univers qui
l’entoure et dans des conditions utiles et nécessaires,
démontrant qu’il a en lui-même une réalité tangible qui
l’habite et qui n’a rien d’organique. Imaginons par
exemple que nous soyons par une nuit d’été isolés au ➜
inférieurs ne viennent pas perturber le médium, car il ne
manque pas d’Esprits qui ne demandent qu’à se
communiquer et sont tout prêts à remplacer ceux qui se
retirent. La faculté médiumnique ne dépend pas du
médium, c’est la raison pour laquelle il ne doit en tirer
aucune vanité. L’arrêt de la faculté sous ses divers aspects
ne doit entraîner aucune impatience, ni contrariété. C’est
souvent aussi une épreuve, par laquelle l’au-delà peut
juger de la persévérance du médium envers l’idéal à vivre
et à diffuser. Il ne suffit pas en effet d’être un simple
amateur de communications, mais encore faut-il mettre
en pratique les enseignements reçus et s’atteler à être un
exemple (Livre des médiums, chapitre XVII, Question
5, paragraphe 220). Dans tous les cas d’interruption de la
médiumnité, la résignation et la prière sont nécessaires
au lieu de tenter de faire d’inutiles efforts ou essais
infructueux. Pour savoir s’il s’agit d’un blâme ou d’une
bienveillance, le médium concerné doit interroger sa
conscience, en se demandant quel usage il a fait de sa
faculté, le bien qu’il en est résulté pour les autres, le profit
qu’il a retiré pour lui-même de l’enseignement des bons
Esprits. En bref, le travail d’un vrai médium c’est d’être
un bon instrument afin d’être un interprète entre les bons
Esprits et les hommes (Livre des médiums, chapitre XVII,
Question 12, paragraphe 220) ●
Roger Perez.
Exposé donné au cours de la réunion intergroupes
parisiens de juin 2002.
3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 33

milieu de la nature qui sommeille. Examinons alors la
quiétude qui nous entoure et le silence qui se fait sur la
terre assoupie. Cette situation peu ou prou impressionne
et émeut à la fois. L’ambiance nous fait entrer en nousmêmes.
C’est l’appel mystérieux au recueillement, à la
vue de la voûte céleste. Les myriades d’étoiles aident à
nous inspirer en se demandant qui peut bien vivre dans
ces mondes semblables au nôtre? Qui donne vie et énergie
à cette incroyable unité? Face à ces profondeurs infinies,
sans limites, nous sentons tout le mystère de cet océan
cosmique et l’on se rend compte qu’il est bien minuscule
notre îlot terrestre, cet atome qui nous transporte dans
ces espaces sans bornes. Alors, l’Esprit qui est en nous
est pris d’un désir impérieux, d’une soif de savoir, de
comprendre la finalité de la création.
On aimerait que les cieux puissent
répondre à nos interrogations, au
sondage de notre regard, sur ces
étendues sans fin. Résoudre l’énigme
des mondes, l’énigme de cette
immensité. Est-elle limitée, et si elle
est limitée, qu’y a-t-il après cette
limite? Alors on souhaiterait que la
science, l’astronomie, ou
l’astrophysique nous démontrent que
ces astres qui brillent sont l’œuvre
savamment créée par un ordre et une
volonté supérieurs. Quel est donc le
projet précis dont l’homme est l’objet
central, car il pense, il a des
sentiments qui échappent à tout ce
qui tombe sous les projecteurs de la
science officielle? Toutes ces
lumières qui scintillent dans le ciel
pour arriver jusqu’à l’homme, parcourent des étendues
sans limites à des vitesses que l’imagination de l’homme
ne peut encore percevoir. S’il porte son regard sur l’étoile
alpha du Centaure, il s’aperçoit que le rayon de lumière
perçu à ce moment est parti de cet astre il y a 4 ans et 138
jours déjà. Et pourtant ces vibrations lumineuses arrivent
dans une course incessante à raison de 300000 Kms par
seconde. S’il cherche de surcroît à identifier un ordre dans
le ciel par des figures comme la Grande Ourse, la plus
célèbre des constellations de l’hémisphère nord, ou la
Croix du Sud, ce ne sont que des images arbitraires. En
effet, la Grande Ourse, la Croix du Sud et toutes les
constellations ressemblent aux devoirs que font les enfants
en reliant des points. Elles permettent de retenir la position
des étoiles. D’ailleurs, elles changent de forme ou de nom
d’une civilisation à une autre. La Grande Ourse en était
34
LA REVUE SPIRITE
bien une pour les Romains, en latin Ursa Major son nom
officiel, mais il est courant de l’appeler la Charrue ou la
Casserole. Les Romains ont hérité des Grecs cette vision
de figures mythologiques et légendaires dans le ciel et
elles se retrouvent dans la nomenclature latine des
constellations. Les scientifiques savent depuis le XVII
➜
e
siècle que ce ne sont que des illusions d’optique. Les
signes du zodiaque ont une signification seulement pour
l’hérésie de l’astrologie. Il y a 200 000 ans, la Grande
Ourse n’existait pas et dans 200 000 ans elle n’existera
plus. Mieux encore, vu d’une éventuelle planète gravitant
autour de l’étoile la plus proche, elle accueillerait un point
supplémentaire, notre soleil. On attribue aux étoiles une
lettre ou un numéro dans leur constellation, par exemple
61, du signe ou gamma du dragon. Il
faut aussi savoir que la plus grande
partie de notre archipel cosmique est
cachée par des nuages de poussière,
et l’astronome n’a pu en voir que des
fragments. Les vraies dimensions de
notre environnement stellaire n’ont
été révélées qu’au 20e siècle grâce à
de puissants télescopes détectant les
infrarouges et les ultraviolets. Rien
que pour notre galaxie, elle
contiendrait 100 milliards d’étoiles,
soit 20 fois plus qu’il y a d’êtres
vivants sur la planète Terre. Son
diamètre est de 100 000 années de
lumière, soit 25 000 fois la distance
comprise entre le soleil et l’étoile la
plus proche. Notre galaxie est épaisse
de 2000 années de lumière, sauf en
son centre gonflé comme un œuf sur
le plat, soit 10 000 années de lumière. L’ensemble fait
penser à une roue de feu d’artifice aux bras
tourbillonnants, tournant sur lui-même en quelque 250
millions d’années. Le soleil et son cortège de planètes se
situent dans la banlieue galactique, à un tiers du bord. La
galaxie est un ensemble dynamique, ce qui est
indispensable à la formation d’étoiles nouvelles, comme
le fut notre soleil. L’univers est un îlot de vie. Les galaxies,
toutes proportions gardées, sont assez proches les unes
des autres, espacées d’environ 100 fois leur diamètre. La
gravité les regroupe en amas et réunit les amas en
superamas. Un superamas de galaxies, le grand mur,
s’étend sur 500 millions d’années de lumière (l’année
lumière est une unité astronomique de distance qui
correspond à la distance parcourue par la lumière en une
année, soit environ 9 461 000 000 000 de Kms. Ces
3 e trimestre 2003

chiffres ne peuvent que frapper l’imagination. Si nous
voulons mieux nous représenter l’année de lumière,
imaginons un express roulant pour simplifier à 100 Kms/
h. Il faudrait rouler sans répit pendant plus de quarantesept
millions d’années pour la parcourir.
Anxieux, l’homme veut néanmoins savoir si l’infini
existe au-delà de ce qu’il peut percevoir avec la science à
son niveau actuel. Il est manifeste de par le simple
raisonnement que d’autres astres sont encore inaccessibles
à ses yeux, car en dépit des instruments les plus
sophistiqués, notre visibilité est encore limitée, très
limitée, car les distances ne peuvent plus être perçues
exactement pour l’ensemble des astres hors de notre
galaxie, dont nous ignorons scientifiquement parlant s’ils
sont habités ou non.
La science est arrêtée
devant l’insondable.
Ses plus grandes
découvertes en
soulevant un coin du
voile, lui montrent
toujours au-delà de ce
qu’elle arrive à
percevoir, d’autres
horizons plus obscurs
encore que ceux qu’elle
pénètre au fil du temps.
Mais si l’état actuel de
la science ne peut
expliquer à l’homme
l’infini de la création, l’homme a son jugement qui lui
permet de par son intuition innée de franchir cette limite
imposée à ses sens et il ose alors rechercher d’où vient
cet univers, à quoi sert toute cette immensité, à quelle
évolution ultime est destinée cette infinie création. Ces
myriades de mondes ont sans doute existé de tous temps,
et comme il n’y a jamais de constructions sans
constructeurs, il existe sans aucun doute une puissance
créatrice qui a fait tout cela dans une éternité permanente
active, se régénérant en permanence selon un ordre formel
mathématique et métaphysique à la fois. Tout a une cause
intelligente, à partir du moment qu’aucune destinée des
choses ne se ressemble. Rien n’a l’apparence de la mort,
la vie existe sous mille et une formes au plan visible
comme invisible à nos yeux humains et terrestres, même
quand des soleils n’éclairent que des solitudes désertes.
Dans un grand tout l’on peut remarquer une harmonie
parfaite qui règne dans l’univers. Tout y est coordonné,
tout s’enchaîne avec une régularité absolue. La perfection
du mécanisme, l’harmonie qui y préside, révèlent des
combinaisons calculées. Des lois merveilleuses
réglementent ces précisions d’apparence compliquées, qui
s’avèrent nécessaires pour empêcher le chaos et la
destruction. Ces lois par la logique de la raison impliquent
une intelligence suprême, cause des causes. Cette
puissance suprême s’avère exister, sinon qui pourrait
coordonner et diriger l’univers? Il a bien fallu lui donner
un nom, Dieu par exemple. Douter de son existence et de
son infinie perfection serait bêtement nier le monde qui
est devant l’homme.
La philosophie des matérialistes a longtemps prétendu
qu’il n’y a pas de créateur, que l’univers a existé de tous
temps et qu’il est régi par les lois de la matière. Cette
objection est un non-sens absolu, car elle ne fait que jouer
sur les mots en
confondant en une
même chose et la cause
et l’effet. L’existence
d’une puissance
suprême s’impose à la
raison pure, comme à
l’intelligence du cœur,
elle impose le respect et
la vénération. L’homme
qui arrive au bout du
raisonnement sain, sur
les raisons de la
création de l’univers, ne
peut qu’humblement
demander la protection
du père éternel, en synthétisant ainsi les bases de la vraie
Religion à savoir: la foi raisonnée, le respect, l’amour et
la prière. Une objection courante des matérialistes nous
est souvent posée: « Vous qui faites créer l’univers par
un Dieu, pouvez-vous nous dire à votre tour, d’où celuici
est sorti primitivement? »
Objectivement l’honnête homme ne peut répondre à
cette question, mais il comprend qu’elle ne résiste pas au
raisonnement. Certes, qui pourrait expliquer l’origine du
créateur? Cependant, la simple logique de la raison
confirme que la compréhension de l’homme est limitée.
Si les connaissances de l’homme étaient infinies, il n’y
aurait plus de différence entre Dieu puissance suprême et
lui. Il atteindrait son degré d’initiation, il serait lui homme,
l’égal de Dieu. D’autres perceptions propres à l’homme
affermissent encore son raisonnement. Dieu ne se révèlet-il
pas dans son moi intime, dans tout ce qu’il ressent de
bon, de vrai, de juste? Sa conscience, ses conceptions du
mal, ses aspirations vers le bien, son besoin d’idéal, son
besoin de perfection n’en sont-ils pas des preuves? Mieux
➜
3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 35

encore, l’homme en descendant au fond de luimême,
y perçoit un sentiment d’une valeur
sans égal, l’intuition qui lui confirme
l’existence de Dieu. Sa foi innée, la foi des
simples est là pour l’attester. L’intuition n’est
pas léguée par l’hérédité transmise par les
croyances accumulées des ancêtres. L’histoire
prouve d’ailleurs que ni l’éducation, ni
l’atavisme ne donnent cette croyance, car ceux
qui, aux époques lointaines n’ont pas été
instruits, les primitifs, la possédaient aussi.
Ainsi l’homme pensant, après avoir résolu
le problème de l’existence des mondes par
celui de l’existence de Dieu, reporte alors sur
lui-même ses investigations. Il a le sens intuitif
qu’il est physiquement peu de chose dans cette
immensité, si faible au milieu de toutes ces
forces, si fragile parmi toutes ces puissances
qu’il se demande ce qu’il est dans ce grand
tout? Quelle sera sa destinée dans l’au-delà
mystérieux? Il se demande aussi, si son corps
périssable, qu’il sait un jour retourner à la terre,
compose-t-il tout son être? Quand, par la mort,
il sera rendu à la matière, n’existera-t-il plus
en lui aucun principe qui survive à la
destruction corporelle? Cette faculté en lui qui
lui permet de penser et le porte à réfléchir, cette
intelligence qui lui permet de comprendre, ce
jugement qui le fait raisonner, cette conscience
à travers laquelle il perçoit une voix, dans ce
silence sonore comme en parlait Jean de la
Croix, s’anéantiront avec lui? Ce quelque
chose d’indéfini qui compose sa personnalité
et qui ne dépend pas d’une sécrétion de ses
organes vitaux centraux, révèle un besoin
d’idéal, une soif d’aspiration vers le bien, vers
tout ce qui est bonté, altruisme et justice, n’est
pas un dérivé de la matière, voué
ultérieurement à une destruction complète à
l’exemple du corps physique. La voix de la
conscience le rassure et lui dit qu’il ne peut en
être ainsi, que les acquisitions scientifiques de
l’homme qui nécessitent tant d’efforts, ses
perfections morales, qui lui ont coûté tant de
mal, ne seront jamais perdues. Ses luttes contre
lui-même, ses victoires sur ses mauvais
penchants, tout ce qu’il a fait de bien ne
peuvent sombrer dans le néant. Sa conscience
le rassure, car il sent cela au fond de lui-même.
Néanmoins, parfois s’introduit l’incertitude, le
36
LA REVUE SPIRITE
Tout a une cause
intelligente, à partir du
moment qu’aucune
destinée des choses ne
se ressemble. Rien n’a
l’apparence de la mort, la
vie existe sous mille et
une formes au plan
visible comme invisible à
nos yeux humains et
terrestres, même quand
des soleils n’éclairent
que des solitudes
désertes. Dans un grand
tout l’on peut remarquer
une harmonie parfaite qui
règne dans l’univers. Tout
y est coordonné, tout
s’enchaîne avec une
régularité absolue. La
perfection du
mécanisme, l’harmonie
qui y préside, révèlent
des combinaisons
calculées. Des lois
merveilleuses
réglementent ces
précisions d’apparence
compliquées, qui
s’avèrent nécessaires
pour empêcher le chaos
et la destruction. Ces lois
par la logique de la raison
impliquent une
intelligence suprême,
cause des causes. Cette
puissance suprême
s’avère exister, sinon qui
pourrait coordonner et
diriger l’univers? Il a bien
fallu lui donner un nom,
Dieu par exemple. Douter
de son existence et de
son infinie perfection
serait bêtement nier le
monde qui est devant
l’homme.
trouble, car au-delà de
l’intuition, de la petite voix de
sa conscience il veut dissiper ce
mystère de la mort par des
données positives. Cela
commence par la question sur
ce qu’est l’essence de la vie. La
science ne peut pas lui donner
en l’état la solution et cependant
il lui semble qu’il pénètre avec
elle jusqu’aux plus extrêmes
limites de la formation de toutes
choses. Mais il se rend compte
peu à peu qu’il se trouve devant
l’inconnu. Et cependant, malgré
tout, son raisonnement tire des
déductions que lui impose après
tout, la synthèse de la
production de la vie, la même
cause initiale n’est-elle pas
toujours à la base? Le souverain
maître dont la matière dérive, ne
reste-t-il pas quand même le
principe premier, le créateur de
toutes choses, son créateur à
lui? Alors il s’inquiète en se
demandant pourquoi tous ses
semblables n’acceptent pas
cette vérité. Il veut s’expliquer
les motifs de refus et pour
arriver à résoudre cette
question, il en cherche la
solution dans les vestiges laissés
par ses ancêtres. Il interroge les
reliquats de la vie préhistorique,
il poursuit au travers des siècles
l’évolution de l’idée religieuse
depuis sa conception la plus
ancienne, jusqu’aux théories
philosophiques contemporaines.
La géologie lui apprend que
proportionnellement aux
millions d’années nécessaires
pour la formation de la Terre,
l’époque à laquelle il retrouve
sa trace est comparativement
très récente. ●
A suivre
Département d’étude et de
recherche de l’USFF
3 e trimestre 2003

Dans le chapitre V du Livre des Esprits Allan
Kardec souligne l’antiquité du dogme de la
réincarnation que le Spiritisme n’a pas inventé
et il ajoute fort judicieusement que « le spiritisme étant
une loi de la nature, a dû exister dès l’origine des
temps… ». Le propos de cet article est de montrer que
l’on peut trouver des traces de cette croyance dans les
deux grandes religions monothéistes que sont le Judaïsme
et le Christianisme. Nous ne visons pas ici à l’exhaustivité,
conseillant pour cela au lecteur de se reporter aux ouvrages
cités en bibliographie.
La croyance en la réincarnation dans le Judaïsme
La croyance en une renaissance après la mort est une
croyance traditionnelle du Judaïsme que l’on retrouve
dans ses trois principales sectes: les Pharisiens, les
Samaritains, et les Esséniens (1). Leur conception en ce
domaine nous est connue grâce à l’historien juif Flavius
Joseph, qui, au 1 er siècle après Jésus-Christ leur a consacré
plusieurs notices au sein de ses ouvrages. Ainsi dans la
Guerre des juifs il écrit que pour les Pharisiens, seule
l’âme des bons peut se réincarner: « Les Pharisiens qui
sont réputés pour la vigueur avec laquelle ils expliquent
les lois disent que toute âme est incorruptible et que celle
des bons seulement passe dans un autre corps (2). » En
ce qui concerne les Esséniens, il affirme qu’ils croyaient
en la préexistence de l’âme, mais ne peut affirmer
formellement qu’ils croyaient en la réincarnation. La
croyance en la réincarnation se retrouve aussi chez les
Samaritains où la doctrine du « taheb » enseigne qu’une
âme préexistante fut donnée à Adam et que par des
incarnations successives en Seth, Noé et Abraham, elle
se retrouva en Moïse.
Les modalités de cette renaissance ne semblent pas
avoir été clairement définies et il semble que plusieurs
conceptions aient coexisté simultanément au sein du
Judaïsme.
Pour certains, cette renaissance consistait en un retour
à la vie du corps: C’est le dogme de la résurrection. Les
Juifs n’avaient que des notions vagues et incomplètes sur
ETUDE
La croyance en la
réincarnation dans le Judaïsme
et le Christianisme
l’âme et sur sa liaison avec le corps, ainsi que sur la
manière dont ils devaient revivre. Aussi ont-ils pu penser
que cette renaissance devait s’accompagner d’une
résurrection du corps humain. Cette conception s’est
appuyée sur certains passages de l’Ancien Testament où
la résurrection des corps est nettement affirmée: « … et
les os se rapprochèrent en s’ajustant l’un à l’autre. Je vis
qu’il y avait sur eux des nerfs, qu’une chair s’était
développée et qu’une peau s’étendait dessus (3). » La
résurrection était considérée comme une infraction que
Dieu faisait à la loi de la nature dans le dessein de
récompenser les élus. Dieu ramenait à la vie ses fidèles à
la fin des temps afin qu’ils reçoivent la récompense de
leurs œuvres:
« Ceux de votre peuple qu’on avait fait mourir vivront
de nouveau; ceux qui étaient tués au milieu de moi
ressusciteront. Réveillez-vous de votre sommeil et chantez
les louanges de Dieu, vous qui habitez dans la poussière:
parce que la rosée qui tombe sur vous est une rosée de
lumière … (4) »
Ainsi le sacrifice des enfants d’Israël s’il ne recevait
pas sa récompense dés cette vie, le recevait à la fin des
temps. Les méchants aussi étaient ressuscités mais pour
être châtiés: « Ceux qui dorment dans la poussière du sol
se réveilleront, les uns pour une vie éternelle, les autres
pour être objet d’ignominie éternelle (5).»
Cette conception de la renaissance est fort éloignée
de celle de la réincarnation tant par les formes qu’elle
prend que par sa signification: en effet la réincarnation
ne présuppose que la survie de l’âme; et la résurrection
est un état purement eschatologique, qui ne se produit
qu’à la fin des temps et qui fixe le sort de tous pour
toujours après un jugement final. On est bien éloigné du
concept de réincarnation qui implique la pluralité des
existences terrestres et la transmigration de l’esprit dans
des corps nouveaux afin de progresser et de s’améliorer
moralement. C’est dans l’apocalyptique juive que cette
conception s’est le plus développée. L’apocalyptique
désigne l’ensemble de la littérature qui prétend connaître
les secrets de la fin des temps et dont le contenu a été
➜
3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 37

évélé par une vision. Elle s’est développée de 200 avant
JC à 150 après, surtout dans les milieux esséniens.
Une autre conception du retour à la vie existait
néanmoins au sein du Judaïsme. Certains admettaient en
effet que cette renaissance n’impliquait que l’âme et que
cette dernière, à différentes époques, revenait sur Terre
en revêtant un corps nouveau. Cette doctrine de la
transmigration des âmes ou métempsycose, telle qu’elle
était appelée à l’époque, est présente aussi dans l’Ancien
Testament: « Mais quand l’homme est mort une fois, que
son corps, séparé de son Esprit, est
consumé, que devient-il? L’homme étant
mort une fois pourrait-il bien renaître
de nouveau? Dans cette guerre où je me
trouve tous les jours de la vie, j’attends
que mon changement arrive (6). » Dans
le Livre de la sagesse, issu du Judaïsme
alexandrin, une distinction très profonde
est introduite entre l’âme et le corps, une
survie de l’âme indépendamment du
corps après la mort est même envisagée.
Certains passages laissent aussi suggérer
que l’âme préexiste au corps, cette
préexistence étant le fondement de toute
croyance en la réincarnation: « J’étais
un enfant au naturel bon et j’avais eu
en partage une âme bonne; ou plutôt, comme j’étais bon,
je vins dans un corps sans tâche. » (7) Et: « Le corps
corruptible appesantit l’âme et l’enveloppe terrestre
alourdit l’esprit aux préoccupations multiples. » (8) Il n’y
ait fait aucune allusion à la résurrection.
On ne peut savoir précisément à quel point la croyance
en la transmigration des âmes était répandue dans le
Judaïsme, ni à quel moment exact elle est apparue (X-IX
siècles avant JC?) car cette doctrine n’est nulle part
développée systématiquement dans les textes juifs, y
compris dans l’Ancien testament. On n’y trouve que des
allusions. Partout où elle apparaît elle est tacitement
considérée comme bien connue et aucune explication n’est
donnée en détails.
Certains indices inclinent à penser que cette croyance
devait être assez répandue dans le peuple. En effet dans
le Nouveau testament, il apparaît que le retour des
prophètes était attendu d’une manière unanime. C’est ce
qui ressort en particulier de Matthieu, 16, 13-14: « Etant
venu de la région de Césarée de Philippe, Jésus
interrogeait ses disciples en disant: « Au dire des gens
qui est le fils de l’homme? » Ils dirent: « Pour les uns:
Jean le Baptiste; pour d’autres: Elie; pour les autres:
Jérémie ou l’un des prophètes. » Et Matthieu, 17, 10-13
(9): «Les disciples demandèrent à Jésus: « Pourquoi les
38
LA REVUE SPIRITE
maîtres de la Loi disent-ils qu’Elie doit venir d’abord? »
Il leur répondit: « Elie doit en effet venir et tout remettre
en ordre. Cependant je vous le déclare: Elie est déjà venu,
les gens ne l’ont pas reconnu mais l’ont traité comme ils
l’ont voulu. » (10) Tout le monde attendait le retour d’Elie
(11) dont le prophète Malachie avait au IXe siècle annoncé le
retour: « Le soleil de justice se lèvera avec la guérison de
ses rayons … Voici, je vous envoie Elie le prophète avant
que vienne le jour de Yahvé, le grand et le terrible jour. » (12)
Les disciples de Jésus comprennent alors sans peine qu’Elie
est revenu en tant que Jean Baptiste.
La croyance en la transmigration des
âmes est présente aussi chez les auteurs
juifs des 1er et IIe siècles. Voici ce qu’écrit
l’historien Flavius Joseph, dans son
ouvrage déjà cité: La guerre des Juifs:
« Les corps, bien sûr, sont mortels chez
tous les vivants et constitués d’une
matière corruptible, mais l’âme est à
jamais immortelle et habite dans les
corps comme une parcelle de Dieu… Ne
savez vous pas que ceux qui attirent la
vie selon la loi de la nature …y gagnent
une gloire éternelle; … que leurs âmes
restent pures et secourables, qu’elles
obtiennent la place la plus sainte dans
le ciel d’où, grâce au cycle des âges, elles retournent
habiter de nouveau dans des corps saints? Mais ceux qui
ont la folie de porter la main sur eux-mêmes un Hadès
plus sombre reçoit leurs âmes. » (13)
Le philosophe d’Alexandrie, Philon le Juif, écrit quant
à lui: « L’air, comme une cité riche en hommes, contient
au lieu des citoyens, des âmes incorruptibles et
immortelles aussi nombreuses que les étoiles. Parmi ces
âmes, les unes, éprouvant pour la Terre et la matière une
grande attraction, descendent se faire lier à des corps
mortels, les autres remontent, ayant été jugées bonnes
pour le retour conformément à des nombres et à des
périodes fixées par la nature. » (14)
Dans ces deux extraits, la croyance en la transmigration des
âmes est clairement affirmée. Néanmoins il faut noter qu’au
IIe siècle le Judaïsme a profondément évolué au contact
de la culture grecque qui admet l’immortalité de l’âme et
sa transmigration dans différents corps. On reconnaît de
plus l’influence platonicienne chez ces deux auteurs.
Il semble que la croyance en la transmigration ait été
surtout répandue dans la partie ésotérique du Judaïsme,
dont la connaissance était réservée à une minorité d’initiés
soigneusement sélectionnés. Il était fréquent, en effet, à
l’époque qu’une doctrine soit composée de deux
enseignements: une connaissance exotérique ouverte à
➜
Flavius Joseph
3 e trimestre 2003

tous; une connaissance ésotérique, secrète, réservée à une
minorité plus à même de comprendre ce que la majorité
ne pouvait encore admettre. On désigne par « la cabale »
(« chose reçue »; « Loi traditionnelle ») l’ensemble des
connaissances ésotériques du Judaïsme. Ces
connaissances auraient été reçues par Moïse sur le Mont
Sinaï parallèlement aux Tables de la Loi et se seraient
transmises de générations en générations oralement,
jusqu’à leur mise par écrit dans des traités faisant le point
sur telle ou telle question. Parmi ces traités, le Zohar ou
Livre des Splendeurs, est le seul ouvrage juif ayant traité
de manière systématique la transmigration des âmes. Sous
sa forme actuelle, il date du XIII e siècle, mais une version
avait déjà été rédigée au 1 er siècle avant JC. Le Zohar
comprend 5 sections dont l’une s’intitule Livre des
Transmigrations des âmes. En voici quelques extraits:
« Toutes les âmes sont soumises à la transmigration; mais
les hommes ignorent les desseins du Très Haut qui les
regarde; ils ignorent qu’ils sont jugés à chaque heure, au
moment de venir en ce monde et de le quitter. Ils ignorent
combien de nombreuses transformations et de
mystérieuses épreuves ils doivent traverser et comment
de nombreuses âmes et de nombreux esprits errent en ce
monde, faute de pouvoir retourner au palais du Roi divin.
Les âmes doivent retourner dans la substance absolue
d’où elles sont issues. Mais pour y parvenir, elles doivent
développer toutes les perfections dont elles portent le
germe en elles; et si elles n’ont pas rempli cette condition
au cours d’une vie, elles doivent en recommencer une
deuxième, une troisième, et ainsi de suite, jusqu’à ce
qu’elles aient atteint à cette condition qui leur permet de
retourner s’unir à Dieu. » (15)
Ce rapide survol des conceptions juives nous montrent
que la croyance en la réincarnation faisait partie de
certaines traditions du Judaïsme à côté de la croyance en
la résurrection, même si à présent l’orthodoxie a tendance
à la rejeter et à lui refuser une place dans la philosophie
juive traditionnelle.
Département d’Etudes et de Recherches de l’Union
Spirite Française et Francophone.
Bibliographie:
J. Head et S. L. Cranston, Le livre de la réincarnation, 1977
Allan Kardec, L’Evangile selon le Spiritisme
La Bible, traduction œcuménique intégrale
Extrait du Livre des Esprits
Résurrection de la chair
1010. Le dogme de la résurrection de la chair est-il
la consécration de celui de la réincarnation enseignée
par les Esprits?
« Comment voulez-vous qu’il en soit autrement? Il
en est de ces paroles comme de tant d’autres qui ne
paraissent déraisonnables aux yeux de certaines personnes
que parce qu’on les prend à la lettre, c’est pourquoi elles
conduisent à l’incrédulité; mais donnez-leur une
interprétation logique, et ceux que vous appelez les libres
penseurs les admettront sans difficulté, précisément parce
qu’ils réfléchissent; car, ne vous y trompez pas, ces libres
penseurs ne demandent pas mieux que de croire; ils ont,
comme les autres, plus que d’autres peut-être, soif de
l’avenir, mais ils ne peuvent admettre ce qui est controuvé
par la science. La doctrine de la pluralité des existences
est conforme à la justice de Dieu; elle seule peut expliquer
ce qui, sans elle, est inexplicable; comment voudriez-vous
que le principe n’en fût pas dans la religion elle-même? »
1011 - Ainsi l’Eglise, par le dogme de la résurrection
de la chair, enseigne elle-même la doctrine de la
réincarnation?
« Cela est évident; cette doctrine est d’ailleurs la
conséquence de bien des choses qui sont passé inaperçues
et que l’on ne tardera pas à comprendre dans ce sens;
avant peu on reconnaîtra que le Spiritisme ressort à chaque
pas du texte même des Ecritures sacrées. Les Esprits ne
viennent donc pas renverser la religion, comme quelquesuns
le prétendent; ils viennent, au contraire, la confirmer,
la sanctionner par des preuves irrécusables; mais, comme
le temps est venu de ne plus employer le langage figuré,
ils s’expriment sans allégorie, et donnent aux choses un
sens clair et précis qui ne puisse être sujet à aucune fausse
interprétation. Voilà pourquoi, dans quelque temps, vous
aurez plus de gens sincèrement religieux et croyants que
vous n’en avez aujourd’hui. »
Saint Louis.
Le Livre des Esprits.
Allan Kardec. ●
(1)Le judaïsme est composé à l’origine de plusieurs sectes ayant
chacune ses propres dogmes. Les quatre principales sont les
sadducéens; les pharisiens; les samaritains et les esséniens. Le
pharisianisme a fini par représenter l’essentiel du judaïsme après
la chute de Jérusalem en 69 après Jésus-Christ.
(2)La guerre des juifs, les belles lettres, Paris, 1980, livre II, p.
162-163
(3)Ezéchiel, 37, 1-14.
(4)Isaïe, 26, 19.
(5)Daniel, 12, 2-3.
(6)Job, 15, 10.
(7)Livre de la Sagesse, 8, 19-20
(8)Livre de la Sagesse, 9, 15
(9)Matthieu, 17, 10-13
(10) Voir aussi Marc, 9, 10-12.
(11) Prophète qui vécut au IX siècle avant JC
(12) Malachie, 3, 20-23
(13) La guerre des Juifs, les belles lettres, Paris, 1980, Livre III, p.
162-163.
(14) On pensait à cette époque que l’âme se réincarnait par cycles.
Ainsi dans le Phèdre de Platon, une âme vertueuse a le privilège
de ne pas s’incarner pendant 7 révolutions.
(15) Cité dans J. Head et S. L. Cranston, Le livre de la réincarnation,
1977, p.219
3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 39

RÉUNIONS RÉGIONALES DU
CONSEIL SPIRITE INTERNATIONAL
Cette année, la Réunion Générale du CSI étant
remplacée par les Réunions des Coordinations
de l’Europe, d’Amérique du Nord et
d’Amérique du Sud, la Commission Exécutive du CSI
était présente lors d’évènements régionaux.
En plus de la 6ème Réunion de la Coordination de
Soutien au Mouvement Spirite de l’Europe du CSI (voir
La Revue Spirite nº 55), les Réunions suivantes eurent lieu:
COORDINATION DE L’AMERIQUE DU NORD
Le 30 mai 2003, au siège du Centre Spirite Fraternité
et Amour (Miami, Floride, USA), furent débattu, lors
d’une réunion rassemblant la Commission Exécutive du
Conseil Spirite des Etats-Unis ainsi que la Commission
Exécutive du CSI représentée par Altivo Ferreira et le
Secrétaire Général, Nestor João Masotti, les sujets relatifs
au Mouvement Spirite national et à la meilleure forme de
développement pour un travail plus intégré visant à la
diffusion, l’étude et la pratique de la Doctrine.
En plus des participants de la veille, le jour suivant a
réuni des dirigeants et travailleurs des Centres Spirites
de Floride. Il fut présenté lors de ce rassemblement les
travaux réalisés par ces institutions et une étude a été faite
afin de déterminer le processus qui pourra apporter un
soutien plus intense à ces centres, principalement grâce à
une meilleure préparation des travailleurs spirites.
Le premier juin se sont réunis Vanderlei Marques, João
Luiz Chagas et et Ignácio Ramon Dominguez Lopez ,
respectivement représentants du Conseil Spirite des Etats-
Unis, du Mouvement Spirite du Canada et de la Centrale
Spirite Mexicaine lors d’une activité visant à
l’organisation de la Coordination de Soutien au
Mouvement Spirite de l’Amérique, qui devra être intégrée
par les pays cités.
COORDINATION DE L’AMERIQUE DU SUD
Du 13 au 15 juin 2003, à Buenos Aires (Argentine),
s’est tenue la première Réunion de la Coordination de
Soutien au Mouvement Spirite de l’Amérique du Sud avec
la présence du Secrétaire Général du CSI, Nestor João
Masotti, du Coordinateur pour l’Amérique du Sud, Fábio
Villarraga B., et des assesseurs de la Commission
Exécutive, João Pinto Rabelo et Luís Hu.
Les pays suivants étaient représentés: Argentine (Félix
José Renaud, Juan Antonio Durante); Brésil (Altivo
Ferreira); Bolivie (Eduardo Nanni); Colombie (German
Téllez Espinosa); Equateur (Manoel Intriago); Paraguay
40
LA REVUE SPIRITE
(Glória Ávalos de Insfrán) ; Pérou (Monsser Rezkalah
Mejia) ; Uruguay (Eduardo dos Santos).
L’ouverture des activités eut lieu le soir du 13 juin par
les salutations générales des divers représentants. Ont pris
la parole Félix José Renaud, Président de la Confédération
Spirite Argentine, le Secrétaire Général du CSI, Nestor
João Masotti et Fábio Villarraga, Coordinateur pour
l’Amérique du Sud.
Les travaux se poursuivirent jusqu’à l’après-midi du
15 juin. Le Secrétaire Général du CSI aborda les activités
du Conseil Spirite International. Des brochures et des
textes du CSI furent distribués. Il parla également du
prochain lancement de «La Revue Spirite» en espagnol.
Le thème de la réunion – Soutien aux Mouvements
Spirites d’Amérique du Sud – a été abordé en premier
lieu par le Secrétaire Général, puis débattu par les délégués
des divers pays représentés.
La nuit du 14 juin eut lieu une session commémorative
du 103 ème anniversaire de la Confédération Spirite
Argentine, durant laquelle Mr Jorge R. Moltó fit une
conférence sur le thème «Le Mouvement Spirite et la
Réunification».
La prochaine réunion de la Coordination de Soutien
au Mouvement Spirite de l’Amérique du Sud sera réalisée
en Bolivie, en mai 2004.
«LA REVUE SPIRITE» EN ESPAGNOL
Au troisième trimestre 2003, «La Revue Spirite» est
disponible en espagnol.
Lors de la 7 ème Réunion du Conseil Spirite
International, du 7 octobre 2000 à Miami, un accord a été
signé entre le CSI et l’Union Spirite Française et
Francophone concernant la co-édition de «La Revue
Spirite» dont le premier numéro publié en partenariat parut
au second trimestre 2001.
C’est le 8 mai 2003, à Stockholm, pendant la réunion
de la Commission Exécutive du CSI que la décision fut
prise, dans un effort d’internationalisation de «La Revue
Spirite», d’en faire une version en espagnol, à partir d’une
sélection d’articles de l’édition française et d’articles
d’informations s’adressant aux pays hispanophones.
L’annonce, lors de la Réunion de la Coordination de
Soutien au Mouvement Spirite de l’Amérique du Sud (13
– 15 juin 2003, Buenos Aires, Argentine) a été reçue avec
joie. Un groupe de collaborateurs, de traducteurs et de
correcteurs participe à l’élaboration de cette version qui sera
distribuée dans les divers pays de langue espagnole. ●
3 e trimestre 2003

INSTITUTIONS MEMBRES DU CSI
Sociedade Espírita Allan Kardec de Angola
Rua Amilcar Cabral, 29 - 4°. B - LUANDA - ANGOLA - ÁFRICA
Tel/Fax: 00 2 442 334030 - 00 2 449 150 7852 - 00 2 449 230 2537
e-mail: trajannotrajanno@snet.co.ao
Confederación Espiritista Argentina
Sanchez de Bustamante, 463 - 1276 - BUENOS AIRES - ARGENTINA
Tel/Fax: 00 54 11 4862-63 14
e-mail: ceaespiritista@ciudad.com.ar
Union Spirite Belge
43 Rue Maghin, - B-4000 LIEGE - BELGIQUE
Tel: 00 32 (04) 227-6076 - Fax: 00 32 3 611 9039
http://users.skynet.be/usb - e-mail: usb@skynet.be
Federação Espíríta Brasileira
Av.L2 Norte - Quadra 603 - Conj.F - Asa Norte
70830-030 - BRASÍLIA - DF - BRASIL
Tel: 00 55 (0) 61 321-1767 - Fax: 00 55 (0) 61 322-0523
www.febrasil.org.br - e-mails: feb@febrasil.org.br (Rio de Janeiro)
presidencia@febnet.org.br (Brasília)
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Calle Nelson, 1721 - Ñuñoa - Santiago. - SANTIAGO - CHILE
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Confederación Espíritista Colombiana - CONFECOL
Carrera 15 No. 49 - 28. - BOGOTÁ - COLOMBIA
Tel/Fax: 00 57 1 287-0107
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Federación Espíríta de El Salvador
39 Calle Poniente No. 579 y 587, Barrio Belén,
SAN SALVADOR - EL SALVADOR. - Centro América
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Federación Espíríta Española
C/Ruiz Morote, 24 - 13200 - MANZANARES - ESPAÑA
Tel: 00 34 926612876 - 00 34626311881
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Tel: 00 598 62 24980
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3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 41

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Les groupes adhérents à
l’Union Spirite Française et
Francophone
Centre de Doctrine et d’Initiation Spirites Christiques
Boîte postale 27 07
37027 Tours Cedex 1
Tél et fax : 02 47 46 27 90
Cercle Thérèse d’Avila d’Etudes Spiritualistes
et Psychiques
Boîte Postale 27 07
37027 Tours Cedex 1
Jeune Flamme Spirite
Boîte Postale 27 07 – 37027 Tours Cedex
Tél. 02 47 46 27 90
Centre d’Etude et de Divulgation de la Doctrine
Spirite Lyonnais Thérèse d’Avila
69000 Lyon
Tél. 04 78 22 68 31
Fax : 04 78 22 06 11
E.mail : centre.theresedavila@free.fr
http://centre.davila.free.fr
Observatoire d’Expérimentation et d’Etude Spirite
Gabriel Delanne
Objectif: Informer, dialoguer, diffuser la doctrine spirite
sous tous ses aspects
Tél. 04 78 22 68 31 — Fax: 04 78 22 06 11
E.mail: observatoire.spirite@free.fr
http://observatoire.spirite.free.fr
Centre Thérèse d’Avila d’Initiation et de
Divulgation de la Doctrine Spirite Christique
75020 Paris – Tél. 01 30 61 91 26 (Samedi matin de 10h à 12h)
E.mail: centre.davila@free.fr
Association Parisienne d’Etudes Spirites – A.P.E.S.
22, rue des Laitières
94300 Vincennes
Stations métro (ligne 1) : Saint Mandé Tourelle ou Bérault
– Gare RER A: Vincennes
Tél. 01 46 30 30 57 – Fax: 01 46 32 30 48
E.mail: apesfr@yahoo.fr
http://www.geocities.com/apesfr/
Groupe Spirite Allan Kardec
1, route d’Orly – 94290 Villeneuve-le-Roi
Tél. 01 48 52 50 06 aprés 18h00
Centre Spirite Lumière et Amour
3, avenue Foch - 91230 Montgeron
Tél. 01 48 49 33 43
Centre d’Etudes Spirites Allan Kardec - CESAK
131, rue de Flandre
Résidence Ile de France Bt EA - 75019 Paris
Tél. 01 42 09 08 69
Adresse postale: 83, rue de l’Ourcq – 75019 Paris
E.mail: claudiabonmartin@wanadoo.fr
Institut Français de Recherche et
d’Expérimentation Spirite
139, Grande Avenue
60260 LAMORLAYE
Tél. 06 21 02 17 67 J-Luc
http://www.ifres.org
LA REVUE SPIRITE
Le Chaînon Spiritualiste de Douai
21, rue des Ecoles – 59500 Douai
Tél. 03 27 87 23 08 ou 03 27 88 51 60
Centre Augustin Lesage
Adresse postale:
Mme Renée Kueffer
5, Square Le Châtelier
59552 Lambres-lez-Douai
ou Mme Danièle Letorol
1349, route d’Estaires
62136 La Couture
Centre de Doctrine Spirite Christique Léon Denis
87000 Limoges - Appeler l’Union
E.mail : PROUGIER@aol.com
Association Passageoise d’Etudes Spirites Allan Kardec
9, chemin du Pinche – 47620 Le passage
E.mail : jppno-lepassage@wanadoo.fr
Centre d’Etudes Spirites Léon Denis
M. Charles Kempf
20, rue Marsilly
68800 Thann
Tél. 03 84 26 85 45
E.mail : charles.kempf@wanadoo.fr
Centre d’Etudes Spirites Gabriel Delanne
33185 Le Haillan - Tél. 06 85 78 05 37
E.mail : michel.valdebouze@wanadoo.fr
Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec
23, rue Jeanne Collay – 69500 Bron - Tél. 04 78 41 19 03
E.mail: spirite@free.fr
http://spirite.free.fr
Union Spiritualiste Phocéenne
23, Impasse des Frênes – 13010 Marseille
Tél. 04 91 79 57 17
Centre Rennais d’Enseignement et de Divulgation
De la Philosophie Spirite
C.R.E.D.P.S.
E. mail: centre.rennais@free.fr
http://centre.rennais.free.fr
Centre Spirite Nantais Allan Kardec
23, avenue A. Duez
44230 St-Sébastien-sur-Loire
Tél. 02 40 63 16 26
E.mail: centre.spirite@ifrance.com
http://www.spiritismenantes.free.fr
Mouvement Spirite Québécois
Espace Espirita International (MSQ/EEI)
4866, rue Sainte - Catherine est
Montréal, (Qc) HIV 1Z6 - Canada
Tél. et Fax : 514 899-0199 - e.mail: msq@sympatico.ca
Centre d’Etude Allan Kardec (CEAK)
4866, rue Sainte-Catherine est
Montréal (Qc) HIV 1Z6 - Canada
Tél. et Fax: 514 899-0199 - e.mail: ceak@sympatico.ca
3 e trimestre 2003

S.O.S. Fraternité
Plusieurs centres spirites de prières et d’action pour
Nous pouvons par la prière collective unifiée obtenir
des phénomènes qui servent à relever le moral, réconforter
dans, pour et vers le bien, des âmes enlisées dans le mal
ou dans l’indifférence. La prière qui rallie les athées et les
sceptiques est aujourd’hui un acte rigoureusement
démontré par les lois que nous enseigne la découverte de
la spiritualité en tout un chacun. Nous invitons non
seulement les spirites, mais tous les hommes et toutes les
femmes à se joindre à nous, à la condition qu’ils
appartiennent à la catégorie de ceux qui souffrent et qui
cherchent.
Devant les misères et les souffrances dont nous sommes
témoins, l’Union Spirite Française et Francophone se
donne en outre comme mission de former le plus grand
nombre de foyers d’appels des bons Esprits, des bons
fluides, des bonnes énergies spirituelles. Il importe donc
de grouper et de préparer ceux qui seront les consolateurs,
les organisateurs, les fraternistes d’aujourd’hui et de
demain.
Ne laissons pas l’indifférence nous envahir, l’apathie
et l’inertie faire de nous des potiches, mais au contraire,
préparons et travaillons pour l’évolution des cœurs. Pour
que ceux d’en haut descendent vers nous, il faut que ceux
d’en bas fassent les premiers pas, il n’y a aucun
malentendu à ce sujet car le ciel s’ouvre toujours à ceux
qui veulent monter plus haut. C’est par la découverte de
la puissance de la prière et de ses bienfaits que l’Amour
Divin pénétrera en nous pour remplacer l’égoïsme humain
qui fait barrage à l’accès de la connaissance. Nous vous
donnerons les indications pour que partout puissent se
constituer des groupes sérieux et conscients de cette immense,
laborieuse et exaltante action.
les malades existent au sein de l’Union.
ECRIVEZ OU TELEPHONEZ À L’UNION SPIRITE
FRANÇAISE ET FRANCOPHONE : S.O .S.
FRATERNITÉ
CENTRE DE DOCTRINE ET D’INITIATION
SPIRITES CHRISTIQUES
Boîte Postale 27 07
37027 Tours Cedex 1
Tél. et Fax : 02 47 46 27 90
CENTRE D’ETUDE ET DE DIVULGATION DE LA
DOCTRINE SPIRITE LYONNAIS THERESE D’AVILA
69000 Lyon
Tél. : 04 78 22 68 31
Fax : 04 78 22 06 11
E.mail: centre.theresedavila@free.fr
http://centre.davila.free.fr
CENTRE THÉRÈSE D’AVILA D’INITIATION
ET DE DIVULGATION DE LA DOCTRINE
SPIRITE CHRISTIQUE
75020 Paris
Tél. 01 30 61 91 26 (Samedi matin de 10h à 12h)
E.mail: centre.davila@free.fr
JEUNE FLAMME SPIRITE
Boîte Postale 27 07
37027 TOURS CEDEX 1
Tél. : 02 47 46 27 90
3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 43
➜

CENTRE D’ÉTUDE ET DE SCIENCE SPIRITES
GABRIEL DELANNE
33185 Le Haillan
Tél. : 06 85 78 05 37
E.mail: michel.valdebouze@wanadoo.fr
GROUPE SPIRITE ALLAN KARDEC
1, route d’Orly
94290 Villeneuve-le-Roi
Tél. : 01 48 52 50 06 après 18h00)
CENTRE DE DOCTRINE SPIRITE CHRISTIQUE
LÉON DENIS
87000 Limoges
Appeler l’Union
E. mail: PROUGIER@aol.com
CENTRE SPIRITE LYONNAIS ALLAN KARDEC
23, rue Jeanne Collay
69500 Bron Tél. 04 78 41 19 03
E. mail: spirite@free.fr
http://spirite.free.fr
ASSOCIATION PARISIENNE D’ÉTUDES
SPIRITES - A.P.E.S.
22, rue des Laitières
94300 Vincennes
Stations métro (ligne 1) : Saint Mandé Tourelle ou
Bérault – Gare RER A: Vincennes
Tél. 01 46 30 30 57 – Fax: 01 46 32 30 48
E.mail: apesfr@yahoo.fr
http://www.geocities.com/apesfr/
CENTRE D’ETUDES SPIRITES
ALLAN KARDEC – CESAK
131, rue de Flandre – Résidence Ile de France BT EA
75019 Paris – Tél. : 01 42 09 08 69
Adresse postale: 83, rue l’Ourcqu – 75019 Paris
E.mail: claudiabonmartin@wanadoo.fr
44
LA REVUE SPIRITE
CENTRE SPIRITE LUMIERE ET AMOUR
3, avenue Foch
91230 MONTGERON
Tél. : 01 48 49 33 43
LE CHAÎNON SPIRITUALISTE DE DOUAI
21, rue des Ecoles
59500 Douai
Tél. : 03 27 88 51 60
CENTRE AUGUSTIN LESAGE
Adresse postale:
Mme Renée Kueffer
5, Square Le Châtelier
59552 Lambres-lez-Douai
ou Mme Danièle Letorol
1349, route d’Estaires
62136 La Couture
UNION SPIRITUALISTE PHOCÉENNE
23, impasse des Frênes
13010 Marseille
Tél. : 04 91 79 57 17
CENTRE RENNAIS D’ENSEIGNEMENT ET DE
DIVULGATION DE LA PHILOSOPHIE SPIRITE
C .R.E.D.P.S.
E.mail: centre.rennais@freesbee.fr
http://centre.rennais.free.fr
CENTRE D’ETUDES SPIRITES LÉON DENIS
20, rue Marsilly
68800 Thann
Tél. : 03 84 26 85 45
E. Mail : charles.kempf@wanadoo.fr
AMOUR ET CHARITÉ
rue Agimont
4000 Liège (Belgique)
Tél. : 04 365 34 55
CENTRE D’ÉTUDE SPIRITE ALLAN KARDEC
chez M. Romagnolo
Via Brocherel, 15/2B -11100 AOSTE (ITALIE) ●
3 e trimestre 2003

INITIATION PAR LE TEXTE
Catalogue 2003
L’Union Spirite Française et Francophone vous propose sous forme de cahiers et de
fascicules des études, des articles doctrinaux. Vous pouvez vous les procurer en les
commandant à l’adresse suivante :
UNION SPIRITE FRANCAISE ET FRANCOPHONE
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Tél et télécopie : 02 47 46 27 90
Les prix indiqués s’entendent franco de port
Toute reproduction est interdite, sauf accord préalable de l’Union Spirite
Française et Francophone
LES TITRES
NOUVEAU
L’enseignement de la philosophie spirite aux enfants
Par le Département doctrinal de l’U.S.F.F. ........................................................... 3,05 €
L’obsession et la médiumnité
La mort : une renaissance spirituelle
Contrôle de médiumnité
Contrôle d’identité
Par Jean Bazerque
La communication
Par le comité de rédaction de l’U.S.F.F.
Les 5 fascicules ............................................................................................... 4,57 €
Pourquoi je ne crois pas à l’astrologie
Par Roger Perez .............................................................................................. 3,05 €
Les puissances de l’âme :
La volonté, la pensée, la discipline de la pensée, la réforme du caractère,
Volume 1, par Léon Denis ................................................................................. 1,52 €
Les puissances de l’âme :
La révélation par la douleur
Volume 2, par Léon Denis ................................................................................. 1,52 €
Les puissances de l’âme :
La conscience, le sens intime, le libre arbitre, l’amour
Volume 3, par Léon Denis ................................................................................. 2,29 €
La vieillesse
Par Léon Denis ................................................................................................ 1,52 €
La Prière
par Alexis Carrel ............................................................................................. 1,52 €
Recueil de messages et dessins médiumniques obtenus au cours de réunions spirites
Par le Centre de Doctrine et d’Initiation Spirites Christiques
Petit format .................................................................................................... 7,62 €
Bases fondamentales de la Doctrine spirite révélée
Par l’étude des textes d’Allan Kardec,
Par le Département doctrinal de l’U.S.F.F. ........................................................... 4,57 € ➜
3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 45

L’humanité malade de l’asphyxie de son âme
Par Louis Serré
La naissance de l’âme
Par Louis Serré
Trois messages spirituels
Par le Centre de Doctrine et d’Initiation Spirites Christiques de Tours
Les valeurs morales du Spiritisme
Par Louis Serré
Les 4 fascicules ............................................................................................... 4,57 €
Le caractère de la révélation spirite d’Allan Kardec............................................... 1,52 €
Les dogmes, les sacrements, les cultes
Par Léon Denis................................................................................................ 1,52 €
La vie de Ramakrishna
Par le Département doctrinal de l’U.S.F.F. ........................................................... 3,05 €
Le suicide
Par le Comité de rédaction de l’U.S.F.F. .............................................................. 3,05 €
La réincarnation
Par Roger Perez .............................................................................................. 3,05 €
Réponses synthétiques du Spiritisme aux questions cruciales :
Que sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ?
Compléments : principes et lois, la force de cohésion et les formes
Ces cahiers sont réunis en un seul document intitulé :
Cosmogonie spirite
Par Louis Serré ............................................................................................... 3,05 €
Le périsprit
Par Louis Serré ............................................................................................... 1,52 €
Cours A – Propositions pour l’éclairage des débutants dans
l’étude du Spiritisme en groupe
Cours B – Programme d’études proposé pour la clarification et
la compréhension de la doctrine spirite en travail individuel
Par l’U.S.F.F. ................................................................................................... 3,05 €
La réincarnation, mythe ou réalité? .................................................................. 1,52 €
Le Spiritisme, de quoi s’agit-il? ......................................................................... 1,52 €
Pourquoi nous naissons, pourquoi nous mourons? ............................................... 1,52 €
Allan Kardec, apôtre de la troisième révélation. ................................................... 1,52 €
L’au-delà existe-t-il? ........................................................................................ 1,52 €
Ces Esprits qui veillent sur nous : les anges gardiens. .......................................... 1,52 €
La médiumnité................................................................................................ 1,52 €
Le Spiritisme est-il une religion, une secte ou une philosophie spiritualiste? ............ 1,52 €
Jésus le Christ selon le Spiritisme. ..................................................................... 1,52 €
Le sens de notre destinée est inscrit dans notre personnalité révélée par le Spiritisme.1,52 €
Destin collectif et destin individuel..................................................................... 1,52 €
L’au-delà nous parle, nous interpelle, comment et pourquoi? ................................ 1,52 €
Le pourquoi de la vie
Par Léon Denis................................................................................................ 1,52 €
Le bien et le mal
Par le Centre d’Etude et de Divulgation de la Doctrine Spirite Lyonnais Thérèse d’Avila
46
LA REVUE SPIRITE
➜
3 e trimestre 2003

Itinéraire spirite
Par le Département doctrinal de l’U.S.F.F. ........................................................... 1,52 €
Synthèse du Spiritisme
Par le Département doctrinal de l’U.S.F.F ............................................................ 1,25 €
L’histoire de Katie King
Par le Département doctrinal de l’U.S.F.F. ........................................................... 3,05 €
Comprendre le Spiritisme
1er. partie
Par le Département doctrinal de l’U.S.F.F. ........................................................... 1,52 €
Les souffrances et les épreuves terrestres ont-elles une raison? ............................ 1,52 €
Les intersexualités .......................................................................................... 3,05 €
Nous publions les conférences données au sein de l’Union Spirite Française et Francophone.
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3e LA REVUE SPIRITE trimestre 2003 47

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* Numéro en cours: 56 – septembre 2003
LA REVUE SPIRITE
3 e trimestre 2003